Disclaimer (l'avais oublié, celui-là) : Rien n'est à moi (si vous n'étiez pas encore au courant…)
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Merci aux reviewers !
Marie-Jo : Tiens, te revoilà. Génial, des reviews en temps réel ! Merci beaucoup.
Crépuscule : J'aime bien ton pseudo. Merci pour ta review, j'espère que tu liras la suite.
4rine : Merci. Tu as vu ? Ce chapitre-là a été plus rapide que les autres.
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8. Point de rupture
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La nuit était déjà là, glaciale. Le vent sifflait comme une vieille goule enragée. Le mois de novembre, dans toute sa splendeur. Quel était donc l'abruti qui avait décrété que l'automne s'achevait en décembre ? L'hiver envahissait ce monde bien plus tôt que cela.
Malfoy redressa le col de sa cape et enfonça ses mains gantées dans ses poches. C'était l'affaire de quelques minutes, tout au plus. Le temps de vérifier que tous ces crétins étaient bien là où il voulait qu'ils soient, prêts à exécuter les ordres. Ensuite, il pourrait se mettre au chaud.
Malfoy n'avait aucunement l'intention de passer la nuit là. " Ils arriveront ce soir ", avait dit l'homme de fer après avoir lu la lettre de la fillette, " il nous faut le garçon, il nous le faut absolument ! ". Tant mieux pour lui. S'il le voulait tant, qu'il vienne donc le chercher ce n'était pas Malfoy qui passerait toute une nuit planqué dans ce parc glacé. Non merci.
Il fit un dernier tour, pour la forme. Ils étaient tous là, et là où ils étaient censés être pour une fois. Avaient-ils brusquement appris à utiliser leurs cerveaux ? Improbable mais peut-être avaient-ils senti l'ombre grise, malfaisante, qui planait au-dessus de l'épaule de Malfoy …
Tout était en place.
Parfait.
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" Laissez-moi au moins envoyer un message à Tess, je ne l'ai pas contactée une seule fois depuis qu'on l'a envoyée là-bas, elle doit commencer à s'inquiéter ! ", Rayanne avait l'impression de prononcer ces mots pour la centième fois au moins. Et, pour la centième fois au moins, la femme aux longs cheveux noirs secoua la tête.
" Je suis désolée, Rayanne, mais c'est trop risqué, il est probablement à notre recherche. Il pourrait intercepter ton message. "
" Mais on va devoir rester ici combien de temps ? "
L'homme à la barbe noire, qui était assis près de la fenêtre, regardant le ciel d'un œil morne, tourna brusquement la tête vers elles.
" En voilà, un sujet intéressant ! ", ricana t'il, " Moi aussi, j'aimerais savoir, combien de temps va t'on rester ici ? "
Rayanne sentit l'exaspération la gagner, pourquoi fallait-il qu'il tourne toujours tout au sarcasme ?
La servante les dévisagea, l'un après l'autre, pensive. Finalement, elle soupira.
" Je ne sais pas au juste, mais je peux vous assurer que ce ne sera pas long. "
" " Pas long " ? C'est à dire ? "
Et pourquoi avait-il toujours ce ton amer, agressif ?
" Quelques jours, au plus. "
" Quelques jours ? Mais je pensais que nous partirions avant ce soir ! "
" Quelques jours, au plus. ", Répéta la servante, le visage impassible, avant de quitter la pièce.
" Non, franchement ", grogna t'il en la regardant s'éloigner, " à croire que ça la tuerait d'être aimable. "
Il parlait d'amabilité, lui ? Pour un peu, Rayanne aurait éclaté de rire.
" Où irez-vous, après ? ", lui demanda t'elle, prise d'une curiosité soudaine.
" Après ? Vous voulez dire, une fois qu'elle nous aura relâchés ? Parce que vous pensez qu'elle le fera ? "
Est-ce qu'il éludait la question ?
" Admettons qu'elle le fasse, où irez-vous ? "
" Et vous, où irez-vous ? "
Il éludait la question. Et l'éluder était y répondre.
" Je rentrerais chez moi. ", répondit-elle simplement.
" Chez vous, hein ? Ouais, moi aussi je rentrerais chez moi, c'est ça. "
Encore ce ricanement sinistre.
" Et puis, qu'est qui vous fait croire que vous pourrez y retourner ? D'après ce que j'ai compris, vous avez un cinglé à vos trousses. "
Elle se força à ignorer la vague inquiétude qu'elle sentait poindre au creux de son estomac. Il cherchait simplement à la déstabiliser. Pourquoi ? Mystère. Elle ne parvenait pas à comprendre les réactions de cet homme.
" Quand tout sera fini, il ne nous ennuiera plus. Ou bien, il nous aura tués, et la question ne se posera plus. ", dit-elle simplement en le rejoignant près de la fenêtre.
" Quand tout sera fini, hein ? "
Elle hocha la tête en s'asseyant près de lui, sur le rebord de la fenêtre. Il fronça les sourcils.
" Qu'est ce que vous faites ? "
Elle le regarda sans comprendre.
" Vous espérez peut-être que nous allons discuter de tout et de rien, en essayant d'oublier que nous sommes coincés ici ? ", il lui jeta un regard méprisant, " Ne comptez pas sur moi. "
Vaguement mortifiée, elle se tourna vers la vitre, refusant de se laisser impressionner.
" Ce n'est pas comme si j'avais quelque chose d'intéressant à faire. ", répliqua t'elle sans le regarder.
Il ne répondit pas, gardant les yeux obstinément baissés. L'expression sur son visage lui rappelait vaguement celle de Tess, quand elle observait les autres fillettes jouant à la poupée ou à la corde à sauter dans les jardins, une sorte de mépris mêlé d'envie.
Aucun d'eux ne dit mot pendant un long moment, perdu dans la contemplation des étendues de terres grises et stériles, dehors. Finalement, ce fut lui qui rompit le silence.
" Que croyez-vous qu'elle attende de nous ? "
Rayanne haussa les épaules. Elle n'en avait aucune idée, et c'était bien ce qui l'inquiétait.
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Sirius n'eut que le temps de se transformer. La porte s'ouvrit à la volée, Croupton n'avait pas attendu d'être invité.
Il semblait furieux.
Il ignora Harry, Hermione et Lupin. Ainsi que le chien couché à leurs pieds. Il se contenta de lancer un regard noir à Dumbledore.
" J'ai parlé avec Malfoy, ce matin. "
Dumbledore haussa un sourcil. Nul n'ignorait l'aversion qu'éprouvait Croupton à l'égard de ceux qui avaient profité du règne de Voldemort pour s'enrichir.
" J'imagine que ce n'est pas uniquement pour m'annoncer cela que vous avez traversé l'Angleterre, Bartemius. ", répliqua Dumbledore d'un ton tranquille.
" En effet. ", répliqua t'il d'un ton sec, un peu trop sec pour laisser présager quoi que ce soit de bon, de l'avis de Harry. " Figurez-vous qu'il m'a fait des déclarations pour le moins… Surprenantes. "
Harry sentit sa gorge se serrer, il avait un très mauvais pressentiment. Quoi que Malfoy ait pu lui raconter, ça n'était sûrement pas une bonne chose pour eux, sûrement pas.
Si Dumbledore sentit la tension qui électrifiait soudainement la pièce, il n'en montra rien. Son visage n'affichait qu'un intérêt poli.
" Et quelles étaient donc ces déclarations, Bartemius ? "
Croupton se pencha au-dessus du bureau, ses mains crispées sur le dossier de la chaise qu'occupait Sirius une minute plus tôt.
" Selon lui, Black serait à Poudlard. "
Harry entendit Hermione étouffer une exclamation. Lupin se pétrifia, aussi tendu que la corde d'un arc, comme s'il se tenait prêt à bondir d'un instant à l'autre. Dumbledore resta impassible.
" Et puis-je savoir ce qui vous permet de le croire ? "
Croupton éluda la question d'un geste impatient.
" Pouvez-vous m'affirmer que Black n'est pas ici ? "
Dumbledore le regarda droit dans les yeux.
" Je peux vous assurer que je ne cache aucun assassin dans mes murs. ", affirma t'il.
Mauvais, ça, très mauvais. Croupton ne se laisserait pas avoir si facilement, et Dumbledore ne l'ignorait sans doutes pas. Les mains resserrèrent leur prise sur le dossier de bois, Harry vit ses jointures devenir blanches.
" Ce n'est pas ce que je vous ai demandé. ", siffla Croupton.
" Oh, vraiment ? ", fit Dumbledore, toujours très calme. " C'est pourtant ce que j'avais comprit. "
Mais à quoi est ce qu'il joue ? Harry fronça les sourcils. Sirius remua légèrement à ses pieds.
" Ne jouez pas à cela avec moi, Dumbledore. Des aurors sont déjà en chemin. "
Sirius se ratatina un peu plus.
" Dans ce cas pourquoi avoir pris la peine de venir me voir ? ", demanda froidement Dumbledore.
" Pour en être certain ", répliqua Croupton. " J'aurais du m'en douter, vous n'en faites toujours qu'à votre tête ! "
" Je ne fais que ce qui est juste. "
Le poing de Croupton s'abattit sur le bureau avec un bruit sourd.
" Ce n'est pas si simple, et vous le savez ! Les aurors devraient arriver d'ici quelques heures. Ils auront ordre de fouiller ce château de fond en comble, et d'utiliser tous les révélateurs de sorts qu'ils connaissent invisibilité, transformation, murs de protection, animagii, et j'en passe rien ne sera oublié ! "
" Je vois. ", répliqua Dumbledore. Il se tourna vers Harry, Hermione et Lupin, qui avaient suivi l'échange sans un mot.
" Je crois que nous nous sommes tout dit. ", leur dit-il, " L'atmosphère risque de d'être tendue ici, ces prochains jour, visiblement je n'ai pas le pouvoir de l'empêcher. Mais nous allons faire en sorte de vous reloger autre part, où vous serez plus au calme. "
Il y avait visiblement un message là-dessous, mais Harry n'était pas sûr de saisir. Dumbledore les regarda un moment, puis ajouta :
" Je suis sûr que la jeune Tess saura vous conduire. "
Harry ne comprenait toujours pas, mais peut-être Tess pourrait-elle éclaircir tout ça. Dumbledore devait savoir quelque chose qu'ils ignoraient.
" Bien sûr, professeur ", répondit Lupin, " je crois que nous ferions mieux de vous laisser, maintenant. "
Dumbledore hocha la tête. Croupton leur jeta un regard soupçonneux, mais ne dit rien. Ils quittèrent le bureau, en silence, se faisant violence pour ne pas se mettre à courir.
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" Il faut trouver Tess. ", résuma Harry quand ils s'arrêtèrent, après avoir mis quelques couloirs entre Croupton et eux.
" Mais qu'est ce que tout cela veut dire ? ", marmonna Hermione, " Enfin, où veut-il qu'on aille ? "
Lupin la regarda, pensif.
" La fillette, ", murmura t'il, " je pense qu'elle nous cache quelque chose, je crois qu'elle pourrait nous aider. "
Ils allèrent d'abord à l'infirmerie, mais ils n'y trouvèrent qu'une infirmière exaspérée d'avoir vu une fois de plus sa jeune patiente lui filer entre les doigts.
Hermione eut alors l'idée d'aller voir dans les appartements où ils avaient dormi la veille. Ils parcoururent le château au pas de course. Harry songea que c'était bien la première fois qu'il était si pressé de quitter Poudlard.
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Ils se croisèrent au détour d'un couloir tout ce qu'il y a de plus anodin, près de l'escalier qui menait à la salle commune des Gryffondor, où le mur était drapé de tentures rouges. Malfoy, en grande conversation avec le professeur McGonagall, qui semblait furieuse. Lorsqu'ils passèrent, Malfoy les salua d'un rictus.
" Tiens donc, comme on se retrouve. "
Lupin n'essaya même pas d'être poli.
" Nous aurions été ravis de discuter, Malfoy, mais vous choisissez mal votre moment. "
Le professeur McGonagall resta silencieuse, mais le regard un peu trop appuyé qu'elle posa sur Harry prouva qu'elle était au courant, au moins en partie, des récents événements.
" Vraiment ? Et qu'y a t'il de si urgent ? "
Etait son imagination ? Harry eut la très nette impression de voir le lourd rideau rouge bouger, derrière Malfoy.
" Je ne vois pas en quoi cela vous concerne. ", répliqua Lupin.
Cette fois, il en était sûr, quelque chose – quelqu'un – était caché derrière le rideau.
" Parfait, si vous le prenez sur ce ton. ", rétorqua Malfoy qui n'avait rien perdu de sa superbe. " Pouvons-nous, y aller, professeur ? "
Le sarcasme était à peine déguisé dans sa voix, McGonagall sembla vibrer de fureur.
" Vous trouvez peut-être amusant de donner des ordres, Monsieur Malfoy, ", répondit-elle d'une voix polaire, " mais sachez qu'ici, il serait prudent de garder profil bas. "
Malfoy ne dit rien, mais ne parut pas spécialement impressionné. Il se contenta de la suivre alors qu'elle s'éloignait, après avoir salué Harry, Hermione et Lupin d'un hochement de tête, très raide.
" Mais à quoi est-ce qu'il joue encore ? ", murmura Lupin qui fixait le dos de Malfoy d'un regard meurtrier.
" Il vient sûrement vérifier que Croupton s'est bien précipité à Poudlard, comme il l'espérait. ", répondit Hermione sur le même ton.
Harry ne prêtait aucune attention à l'échange. Il s'était accroupi dans le couloir et écartait délicatement les rideaux rouges.
" Mais qu'est ce que tu fabrique ? ", fit Hermione.
Il ne répondit pas. Devant eux, blottie contre le mur, l'air effrayé, se trouvait la petite Tess.
" Mais enfin, qu'est ce que tu fais là ? ", demanda Lupin avec douceur.
" L'homme… Le monsieur qui était là… ", bégaya la fillette, " C'était lui, dans la pièce de la prêtresse, et c'est lui qui m'a poursuivie… Avec l'homme aux cheveux gris… "
" Malfoy t'a poursuivie ? ", répéta Hermione stupéfaite, " Et de quelle prêtresse est ce que tu parles ? "
La petite fille resta un moment silencieuse, puis poussa un gros soupir.
" Je crois qu'il vaut mieux que je vous raconte tout , maintenant. "
" Ce serait préférable, en effet. ", confirma Lupin.
Résolue, elle hocha la tête.
" J'ai… J'ai mentit. Je viens bien d'une communauté, mais elle n'a pas été détruite. C'est la communauté de la Lune Bleue. On m'a envoyée ici, la prêtresse m'a envoyée. C'était une mission : Je devais surveiller, et les prévenir quand j'aurais trouvé la personne qu'on recherche, celui qui est capable retrouver les médaillons. Je devais le ramener à la communauté, pour que la prêtresse puisse le voir. J'ai écrit plusieurs fois, mais Rayanne, ma gardienne, ne répond pas. Alors j'avais décidé de vous emmener là-bas ce soir. "
" C'était de ça que parlait Dumbledore. ", comprit Lupin, " Mais pourquoi voulais-tu nous emmener ? Est-ce que celui que recherche ta prêtresse – celui que tu devais retrouver – est l'un d'entre nous ? "
Ca va encore te retomber dessus, mon vieux !, fit une petite voix dans la tête de Harry, une voix qui ressemblait vaguement à celle de Ron. Elle n'avait pas tord. Lentement, Tess hocha la tête et tendit la main vers lui.
" C'est Harry. ", souffla t-elle.
Evidemment…
" Mais comment peut-elle savoir qu'il existe ? ", objecta Lupin, " Il n'est même pas censé être là ! "
" Je ne sais pas, mais je sais que c'est lui. ", répondit Tess, " On ne m'explique presque rien, je ne suis que disciple. "
" Et Malfoy ? ", demanda Harry, " Malfoy… L'homme blond, comment le connais-tu ? Qu'est ce qu'il a à voir avec la Lune Bleue ? "
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Le médaillon noir. Il était là, enfermé dans le cristal, symbole de sa douleur et de sa colère. Oh, comme il le haïssait, mais n'était-ce pas ironique ? Cet objet qui avait bien faillit le détruire était aujourd'hui la clef de sa réussite. " Ne trouves-tu pas ça drôle, père ? ", murmura t'il. Sûrement que non, le vieil homme était sans doutes trop sage pour apprécier toute l'ironie de la situation. Pour ce que la sagesse t'a apporté…
Le médaillon était là, à porté de main. C'est le moment, tout est en marche.
Avec un sourire, celui qu'on appelait l'homme de fer abattit son poing sur le cristal. Son sang se mêla aux éclats étincelants, il s'en moquait. Il referma sa main sur le métal noir. La lourde chaîne s'enroula autours de son poignet, tel un filet d'eau glacée. Malgré son dégoût et sa haine, il ressentit une sorte de cupidité, alors qu'il serrait le poing autours médaillon. Et ces idiots ne se doutent de rien.
Des pas résonnèrent derrière lui. Malfoy. Il n'avait pas besoin de se retourner, il pouvait sentir son arrogance à des dizaines de mètres. Ce crétin se pointe toujours au mauvais moment.
" Je reviens de Poudlard. ", lança t'il depuis l'autre bout de la salle. " Tout se passe comme prévu. Croupton est là-bas. Il a mobilisé tous les aurors disponibles et ils vont probablement passer Poudlard au crible durant toute la semaine. "
L'homme de fer lui tournait toujours le dos, mais il pouvait se représenter Malfoy comme s'il l'avait eut en face de lui. Il ressentait presque son sourire méprisant.
" Cet abruti nous laisse le champ libre. "
C'est toi l'abruti.
Il entendit Malfoy s'immobiliser derrière lui.
" Mais… Qu'est ce que tu… "
Le médaillon toujours serré dans sa main, l'homme de fer sourit. Surprise !
Il se retourna pour faire face à Malfoy, qui fixait la vitre brisée d'un air stupéfait.
" Mais enfin, c'est impossible… Nul ne pouvait détruire ce cristal à part… "
Il se contenta de le regarder, toujours souriant. Depuis le temps qu'il attendait ce moment !
Le regard de Malfoy passait des éclats de cristal à la main ensanglantée. Sur son visage l'étonnement fit place à la colère. Tu commences à comprendre, on dirait. Pas trop tôt.
" Traître ! ", siffla Malfoy.
Allons, ne me dis pas que ça te choque ! Quelqu'un comme toi…
Malfoy sortit sa baguette de sa poche.
" Repose ça tout de suite ! "
Pour un peu, l'homme de fer aurait éclaté de rire. La rage déformait les traits de Malfoy. Que veux-tu, tu es beaucoup trop sûr de toi…
" Repose ça ! ", répéta Malfoy, menaçant.
L'homme de fer se contenta de le regarder, toujours souriant.
" Réducto ! "
Il bloqua aisément le sortilège. Ces sorciers étaient si prévisibles. Mais Malfoy ne se découragea pas.
" Avada… "
Hé là, doucement, mon bonhomme ! Avant d'avoir eut le temps de lancer le sort, Malfoy se trouva projeté contre la paroi opposée. L'homme de fer, la main tendue, s'avançait vers lui, murmurant des mots incompréhensibles. Malfoy se mit bientôt à suffoquer, se griffant le cou comme pour essayer de se soustraire à une emprise invisible. Puis il cessa de bouger. L'homme de fer laissa retomber son bras, et Malfoy s'effondra sur le sol de marbre, inconscient.
Il sortit son couteau de sa manche et le laissa errer un moment sur la gorge de Malfoy, hésitant à enfoncer la lame rouge dans la chair. De nouveau, un sourire étirait ses lèvres déchirées alors que le métal glacé effleurait la peau blanche.
" Je ne le ferais pas. ", murmura t'il. A regret, il rangea son arme.
" Non, pas encore. J'aurais encore besoin de ton aide. "
Il se redressa et, après un dernier regard à la forme immobile, il disparût.
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Loin, très loin de là dans la petite maison perdue au milieu des champs gris et nus, la servante de la Lune Bleue se mit à trembler violemment. Elle tenta d'attraper le montant du lit pour maintenir son équilibre, mais elle le manqua. Elle s'effondra sans bruit tandis que les visions l'assaillaient, terrifiantes.
Longtemps, très longtemps après que les derniers soubresauts eurent agité son corps, elle ouvrit les yeux. Vidée de ses forces, elle ne fit pas un geste pour se relever.
Le murmure qui s'échappa de ses lèvres était presque inaudible.
" Que le ciel nous protège… "
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Ils étaient toujours dans le couloir. Ils s'étaient simplement enfoncés dans un recoin sombre, à l'abris des regards, pour que Sirius puisse reprendre sa forme humaine et participer à la discussion.
Après un quart d'heure d'explications et de délibérations, ils avaient finalement décidé de suivre le plan de Tess et de rallier sa communauté. Comme l'avait souligné Sirius, il n'y avait pas beaucoup d'autres options. Une question restait : comment allaient-ils s'y rendre ?
" Sais-tu seulement où elle se trouve ? ", demanda Hermione à Tess.
" Et tu serais capable d'y retourner ? ", insista t-elle quand la fillette hocha la tête.
" Oui, nous sommes tous capable d'y retourner, où que l'on soit, même si on est perdu on retrouve toujours le chemin. "
C'est comme d'avoir un foyer à l'intérieur de soi, songea Harry.
" On pourrait peut-être… hem… Emprunter cette voiture noire qu'on a vu passer tout à l'heure… ", risqua t-il.
Hermione lui jeta un regard outré.
" C'est ça ! ", répliqua t-elle, sarcastique, " Parce que ta dernière expérience dans ce domaine a été vraiment très concluante ! "
Il se tu, légèrement vexé.
" Tu as déjà volé une voiture ? ", s'exclama Lupin, stupéfait.
" Bien sûr que non ! " se récria t-il, sur un ton " ce-n'est-pas-du-tout-ce-que-vous-croyez. ".
" C'est vrai, ", ajouta t-il devant le regard moqueur d'Hermione, " la seule chose que j'ai jamais volée, c'était un hippogriffe, mais il était condamné à mort. "
" Un hippogriffe peut être condamné à mort ? ", s'étonna Sirius.
" Tout ça ne nous dit pas comment aller là-bas. ", coupa Hermione, qui commençait à s'impatienter. " Comment es-tu venue, Tess ? "
" Sur un sombral ", répondit-elle.
" Un quoi ? "
" Je crois que c'est comme un grand cheval avec des ailes. Mais ils sont invisibles pour la plupart des gens, je ne sais pas pourquoi. "
" Un cheval ailé… ", répéta Sirius, pensif, " Et si on utilisait des Hippogriffes ? Harry a l'air de s'y connaître… "
" Ne compte pas sur moi pour monter sur un truc pareil. ", répliqua aussitôt Lupin, " Et puis, je ne pense pas qu'ils m'accepteraient, ils sont sûrement capables de sentir le loup… "
Il s'interrompit, coulant un regard en direction de Harry et Hermione, comme s'il s'attendait à moitié à les voir pousser de hauts cris mais aucun d'eux ne réagit.
" Et si… ", commençait Sirius, quand Harry se frappa le front.
" Qu'est ce qu'on peut être stupides ! ", s'exclama t-il. Il reprit, sans prêter attention aux protestations d'Hermione, qui ne se trouvait pas stupide, " On n'a qu'a prendre des balais ! "
" Et on les prend où tes balais ? ", objecta Hermione.
" Dans la réserve. ", répondit-il sur le ton de l'évidence. " Mais si, ", ajouta t-il devant leurs mines sceptiques, " c'est là où sont rangés les balais qui servent aux leçons de vol des premières année. Je sais où elle se trouve, j'y suis déjà allé avec Dubois. "
" Des balais… ", soupira Hermione. L'idée n'avait pas l'air de la réjouir.
Mais personne n'en eut de meilleure, alors ils optèrent pour les balais.
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Après un détour par les chambres pour récupérer Hedwige, Harry les mena à la réserve, qui se trouvait juste derrière les vestiaire, à côté du terrain de Quidditch.
Il ne s'était pas trompé, l'endroit était bien le même quatorze ans dans le passé. Il régnait dans la pièce une odeur de vieux bois et de poussière. Harry sursauta en sentant une toile d'araignée lui effleurer l'épaule, légère comme un voile.
Les balais étaient bien là, dans la pièce du fond. Ce n'étaient pas, à son avis, d'excellents balais, mais ils semblaient en bon état. Après une rapide recherche, il en dénichèrent quatre qui leur semblaient capables de couvrir une assez longue distance. Tess, qui n'avait jamais vu un balais volant de sa vie, se contenta de les observer, silencieuse.
" Comète 75 ? ", lut Harry sur le manche du sien, " Je ne savais même pas que ça existait ! "
" Hé, n'exagère pas ! ", protesta Sirius, " Ce truc n'a pas plus de cinq ans ! "
Harry l'ignora et enfourcha la Comète 75. Ca n'avait pas la souplesse d'un éclair de feu, mais ça ferait l'affaire. Il remarqua que Hermione faisait une drôle de tête en examinant le sien.
" Tout va bien ? ", lui demanda t-il.
Elle hocha la tête, l'air un peu tendu. Harry se souvint qu'il ne l'avait pas vue si souvent que ça sur un balai en général, c'était Ron qu'il entraînait quand il allait voler, le plus souvent, Hermione se contentait de les regarder. Il espéra que voler en pleine nuit ne l'effrayait pas trop.
" Et pour toi Tess ? ", demanda Sirius, " Tu ne sais pas voler, si ? "
La petite fille secoua la tête.
" Tu n'as qu'à monter avec l'un d'entre nous. ", proposa Lupin, " Tu ne dois pas être très lourde. "
Elle acquiesça et se dirigea aussitôt vers Harry. Hermione leva les yeux au ciel.
" Sincèrement, je te le déconseille, ", marmonna t-elle, " Harry a tendance à laisser ses capacités de réflexion au sol dès qu'il monte sur un balai. ".
" Enfin, ", protesta t-il, " je ne vais pas m'amuser à faire des loopings avec une petite fille à bord. Ne l'écoute pas, Tess. "
Il la fit monter devant lui.
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Ils volaient en formation serrée. Harry était en tête, Tess lui indiquant le chemin derrière lui, sur la droite, venait Hermione à gauche, Lupin et derrière, Sirius fermait la " marche ". Hedwige volait en dessous, son plumage blanc brillant dans la nuit.
Loin, en dessous d'eux, le village de Pré-au-lard n'était plus qu'un nuage de petits points lumineux dans le noir.
Harry jetait de fréquents coups d'œil à Hermione, mais elle ne semblait pas avoir de problème. Assise devant lui, Tess aussi était à son aise mais si elle avait fait le trajet de l'aller en volant sur quelque chose d'invisible, le balai ne devait pas lui sembler terrifiant. La fillette ne leur avait pas menti, elle savait parfaitement où elle allait. Elle semblait être dotée d'une boussole interne, guidant Harry sans aucune hésitation.
L'air était très froid, et aucun d'eux n'était vêtu chaudement. La nuit semblait de plus en plus glaciale à Harry à mesure que le temps passait. Les nuages qui vus du sol semblaient si doux et moelleux s'étaient changés en une brume épaisse qui le trempait jusqu'aux os.
En bas, les points brillants avaient disparut, laissant place à l'obscurité. Ils survolèrent des champs, sombres et gelés, des vallées, des lacs, une forêt qui leur parut interminable, puis, de nouveau, des champs, nus et gris. Harry n'avaient pas la moindre idée de l'endroit où ils se trouvaient, ni même s'ils étaient encore en Angleterre, mais Tess semblait toujours aussi sûre d'elle.
Plusieurs heures s'étaient écoulées. Ses mains moites commençaient à glisser sur le manche de son balai, et ses vêtements étaient complètement trempés quand Tess lui dit, criant pour couvrir le bruit du vent :
" On y est presque, c'est juste derrière cette colline. "
Harry fit un signe d'encouragement aux autres et accéléra l'allure, pressé de se retrouver dans un endroit chaud et sec, où il pourrait peut-être manger et boire.
" On y est ! ", cria Tess, visiblement contente de rentrer chez elle.
Harry amorça la descente, vérifiant du coin de l'œil que les autres avaient compris la manœuvre.
Il vit apparaître une grosse masse sombre, qui se mit bientôt à ressembler à un énorme manoir. D'autres bâtiments, de dimensions plus modestes, étaient éparpillés tout autour, parmi les arbres et les allées. L'endroit semblait agréable, Harry sourit. Il s'apprêtait à prendre de la vitesse, quand une soudaine explosion de lumière l'éblouit.
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" Perdu le médaillon ? ". Le cri aigu, glacial, pareil au chant d'un serpent lui vrilla les oreilles, terrifiant. Malfoy ne tenta même pas de l'attendrir en se jetant à ses genoux il savait que ça n'aurait d'autre effet que d'accroître sa colère.
" Il m'a trahi. J'ai été stupide. ", reconnu humblement Malfoy.
" En effet. ", confirma la voix, sarcastique.
" Je le récupérerais. J'aurais ce médaillon, maître. Cette ordure me le paiera. "
" Evidemment. "
Il tenta un pas vers la sortie. Avery l'attendait dehors, trop terrifié pour assister à la scène. Faux-jeton !
" Il le regrettera, maître. Je vous le promets. "
Un autre pas, à peine perceptible. La porte semblait être à des kilomètres.
" C'est toi qui le regrettera, si nous ne le récupérons pas. Je ne connais que trop bien tes promesses, Lucius. "
" Je l'aurais. ", répéta t-il, " Je l'aurais. "
La porte se rapprocha un peu.
" Ne me déçois pas. ", conclut la voix.
Malfoy se crut sauvé, la porte était juste devant lui, il allait pouvoir rejoindre ce crétin d'Avery.
" Allons, tu sais bien que je ne peux te laisser partir comme ça. ", il y avait une note d'amusement derrière la cruauté froide.
Malfoy sentit la terreur s'abattre sur ses épaules.
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Harry fit une embardée pour éviter le jet de lumière qui siffla à ses oreilles. Tess poussa un cri de surprise et agrippa son bras.
" Des mangemorts ! ", rugit Sirius. Il jura alors qu'un jet de lumière blanche frôlait son balai.
Des mangemorts ? Il les aperçut, en bas. Silhouettes à capuches noires, pointant leurs baguettes vers le ciel. Ils étaient nombreux. Un sentiment de panique l'envahit, ils étaient bien trop nombreux.
" Ecartez-vous ! ", hurla Lupin, " Et restez toujours en mouvement. "
Harry tenta de mettre ses conseils en pratique, mais les rayons brûlants qui surgissaient devant lui à tout moment ne lui facilitait pas la tâche. Un bras serré autours de la taille de Tess pour être sûr qu'elle ne tombe pas, il zigzaguait à toute vitesse, essayant de repérer les autres.
Une épaisse fumée commença à envahir la nuit, en dessous d'eux. Inquiet, Harry se demanda s'il ne s'agissait pas d'un gaz visant à les endormir, les paralyser ou… Pire jusqu'à ce qu'il réalise que ça venait de Lupin. Grâce à un sortilège inconnu, il faisait sortir des volutes de fumée blanche de sa baguette, sûrement dans le but de les dissimuler aux yeux des mangemorts.
Mais ça ne marchait qu'à moitié les mangemort avaient peut-être du mal à les voir, maintenant, mais ils s'étaient mis à tirer au hasard, et comme ils étaient nombreux, les rayons surgissaient de partout et à tout moment.
Un cri, à droite. Hermione ! Il se mit à foncer dans le brouillard.
" Prends ma baguette ! ", cria t-il à Tess, " Dans ma poche, vite ! "
Elle la lui tendit au moment même où il apercevait Hermione. Un rayon rouge la frôla. Elle était trop bas pour être cachée par la fumée, et semblait ne plus pouvoir avancer. L'avant de son balai avait été brûlé, ce qui avait du endommager la magie qui lui permettait d'avancer ou quelque chose comme ça.
Lupin arrivait par la droite. Sa baguette à la main, Harry fonça sur les mangemorts en hurlant tous les sorts d'attaque qu'il connaissait. Lupin attrapa l'avant du balai d'Hermione et l'entraîna avec lui. Harry ne ralentit pas. Il sentit plusieurs fois quelque chose lui brûler le dos, mais ne se retourna pas, volant aussi vite que la comète 75 en était capable. Tess tremblait de frayeur contre lui. Il longeait la façade à toute vitesse, et vit que Lupin et Hermione se dirigeait vers lui. Il eut alors une idée.
Il pointa sa baguette sur l'une des hautes fenêtre et lança :
" Reducto ! "
" Le manoir est protégé contre la magie des sorciers ! ", lui cria Tess.
En bas, les mangemorts se rapprochaient, Lupin et Hermione aussi. Dans peu de temps, ils se retrouveraient à découvert, tous les deux. Parce qu'il ne voyait rien d'autre à faire, Harry pointa de nouveau sa baguette sur la fenêtre.
" REDUCTO ! "
Les vitraux explosèrent. Harry s'éloigna précipitamment du mur pour éviter la pluie de verre multicolore, abritant Tess de son bras. Les mangemorts firent de même. Lupin entraîna Hermione vers la fenêtre.
" Harry, dépêche-toi ! ", hurla t'il.
Son cri fit réagir les mangemorts, des flashs multicolores envahirent la zone dégagée devant l'ouverture. Comprenant qu'il ne pourrait pas passer, Harry regagna le nuage de fumée, ignorant les cris d'Hermione et de Lupin.
Où est Sirius ? Dans la précipitation, il l'avait complètement oublié. Autour de lui, la fumée s'illuminait par endroit, comme un ciel orageux sous les éclairs. Où était Sirius ? Un jet de lumière rouge lui brûla l'épaule, un autre jaillit juste devant lui, Tess hurla.
" ATTENTION ! ", cria une voix.
Il n'eut que le temps de s'écarter pour éviter un nouveau rayon. Sirius surgit devant lui. L'une de ses manches était presque entièrement brûlée et un filet de sang coulait le long de sa joue.
" Par là-bas ! ", lança t'il à Harry en désignant les arbres.
Les branches n'offraient qu'un abri partiel, ils comprirent vite qu'elles ne tiendraient pas longtemps. Harry montra à Sirius la fenêtre brisée.
" Il faut qu'on passe par là ", expliqua t-il, " mais il y en a plein qui attendent juste en-dessous. "
Sirius jura alors qu'une détonation retentit juste sous l'arbre.
" Il faut les éloigner ! ", continua Harry, en criant pour couvrir le vacarme.
Sirius hocha la tête. Une diversion. Il avait compris.
Il jaillirent hors des arbres à pleine vitesse, filant dans la brume. Une main plaquée sur ses yeux, Tess hurlait à pleins poumons. Harry entendait Sirius crier des sorts inconnus. Lui se contentait de voler, tout ce qui l'intéressait, c'était d'éloigner les mangemorts de la fenêtre.
Il réalisa bientôt que son plan marchait au-delà de ses espérances le problème, c'est qu'il devenait e plus en plus difficile d'éviter les attaques. Il se regarda Sirius, conscient qu'aucun d'eux ne pourrait encore tenir très longtemps. Le jeune homme hocha la tête en réponse.
Et Harry fonça vers le manoir. Il volait si vite qu'il avait l'impression que le vent allait l'arracher de son balai. Si l'un des mangemorts lui lançait un sort à ce moment là, il ne pourrait rien faire pour l'éviter il allait beaucoup trop vite.
Mais rien ne le toucha. Il s'engouffra dans la fenêtre, les morceaux de verres lui écorchant les bras. Il se précipita vers le sol, tentant de diminuer la vitesse de son balai pour remonter en chandelle. Il entendit Sirius entrer à son tour alors qu'il serrait ses bras autour de Tess, pour amortir sa chute.
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Son regard glissa sur chaque visage, notant les sourires avides, les yeux glacés. Il détestait être là il détestait avoir besoin d'eux. Il n'avait jamais eu besoin de personne. Voldemort avait plus de chance que lui, d'une certaine manière, il n'avait pas à souffrir les visages répugnants de ses serviteurs, ceux-ci ayant au moins la décence de les cacher derrière ces stupides cagoules. Mais Voldemort n'était qu'une infime partie de son plan, quand ses mangemorts auraient fait ce qu'il avait prévu, il aurait besoin d'eux. De ces créatures serviles rassemblées devant lui. L'assemblée du Soleil Noir. Un ramassis de traître et d'opportunistes, qui se croyaient trop bien pour la place qu'on leur accordait.
L'homme de fer se redressa de toute sa hauteur. S'ils n'étaient pas capables de mieux, qu'ils prennent au moins conscience de leur insignifiance.
" J'ai le médaillon noir. ", annonça t-il.
Il sentit une vague d'excitation les parcourir. L'un d'eux, un gamin qui devait encore être disciple, prit la parole.
" Et le médaillon d'argent ? ".
Malgré le dégoût qui l'envahissait, l'homme de fer se força à garder son calme.
" Ca viendra. ", répondit-il, " Mais ça n'est pas pour cela que vous êtes ici ce soir. "
Il réprima un ricanement il n'allait quand même pas faire un discourt ? Ce genre d'idiotie était tout juste bonne pour les dictateurs.
Il observa les visages devant lui. Tous identiques. Ils se croyaient différents, tous meilleurs les uns que les autres comme ils se trompaient. Une seule et même personne, ils étaient. Oui, on dirait bien qu'il allait devoir faire un discourt.
" Comme vous le savez, la nuit de la Lune Bleue est imminente… "
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Le sol était dur très dur. Et glacé. De la pierre, sans doutes. Ou peut-être du marbre. Quand il parvint à ouvrir les yeux, il ne vit qu'un tourbillon de lumières. C'était comme des dizaines petites flammes qui dansaient à toute vitesse, valsant à lui donner le tournis. Un spectacle très étrange.
Il cligna des yeux, plusieurs fois les flammes s'immobilisèrent. Des bougies ! C'était des bougies, il fixait le plafond. Un bien joli plafond, d'ailleurs, avec des rosaces et des arabesques, comme dans château. Content d'avoir éclairci ce mystère, il roula sur lui-même, pour faire face au reste du monde.
Beaucoup de monde. Devant lui se tenaient Hermione, Lupin, Tess et Sirius, qui le regardaient d'un air inquiet un peu en retrait, il y avait quelques jeunes femmes et tout un essaim de petites filles qui le dévisageaient avec des yeux ronds. Hedwige les avait rejoint : elle était perchée sur la fenêtre, entre deux morceaux de verre.
Il amorça un mouvement pour se redresser, et le cours du temps sembla repartir. Hermione se précipita vers lui et un bourdonnement excité parcourut l'assemblée des petites filles.
" Tu vas bien ? ", lui demanda Sirius.
Harry hocha lentement la tête tandis qu'Hermione, agrippée à son cou, tentait de lui faire promettre que plus jamais il ne se percuterait le sol à toute vitesse de son plein gré.
" Ca fait combien de temps que je suis inconscient ? ", marmonna t-il
" Quelques minutes, même pas. ", lui répondit Sirius.
" Excusez-nous, ", intervint poliment l'une des jeunes femmes, " mais pouvez-vous nous expliquer ce qu'il se passe ? "
Aussitôt, Tess sembla se réveiller.
" Aarya ! ", s'exclama t-elle en se tournant vers elle, " Où est Rayanne ? Est ce qu'elle est aux dortoirs ? "
" Tessaïan ? Mais… Rayanne n'est pas ici. La prêtresse nous a prévenues ce matin, elle a du partir. "
" Quoi ? Elle ne m'en a rien dit. ", objecta Tess, soupçonneuse. L'autre haussa les épaules.
" Mais alors… ", ajouta la fillette après réflexion, " vous n'êtes pas au courant ! "
L'essaim de fillettes bourdonna de plus belle.
" Au courant de quoi ? Qui sont ces gens ? "
Tess allait répondre la grande porte s'ouvrit. Une femme entra, ses cheveux gris rassemblés derrière sa tête en un chignon serré, le visage sévère, elle rappelait un peu le professeur McGonagall.
Harry déduisit au silence qui se fit soudainement dans la pièce, que ce devait être quelqu'un d'important. Les petites cessèrent de bourdonner et les jeunes femmes inclinèrent la tête.
" Qu'est ce que… ", le regard de la nouvelle venue parcourut l'assemblée, s'attarda un moment sur la fenêtre brisée, puis s'arrêta sur Harry, Hermione, Sirius et Lupin.
" Puis-je savoir ce qui se passe ici ? ".
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Le ton de sa voix était nettement moins aimable que celui d'Aarya. Il rappelait plutôt celui que Mme Weasley employait avec les jumeaux quand elle savait qu'ils avaient des pralines-longue-langue plein leurs poches.
" Madame ", répondit Tess, " C'est moi qui les ai amenés. "
" Toi, Tessaïan ? "
" Oui, la prêtresse m'avait envoyée, pour les retrouver, mais tout devenait dangereux, et… "
" Mais, enfin, pourquoi n'avoir prévenu personne ? "
" Je l'ai dit à Rayanne ! ", protesta Tess, véhémente.
La femme hocha la tête.
" Je vois. ", murmura t-elle, " On a déjà du te le dire : Rayanne est partie ce matin. "
" Madame, ", demanda Tess d'une toute petite voix, " s'il vous plaît, où est Rayanne ? "
" Je l'ignore. La prêtresse te le dira si elle le juge bon. Je te mènerais à elle, demain, ainsi que tes amis. Tu t'expliqueras devant elle. "
Tess acquiesça, mais elle ne semblait pas rassurée. Qui était donc cette prêtresse ? se demanda Harry.
" Quant à vous ", lança la femme aux autres, " Vous n'avez rien à faire ici, regagnez vos dortoirs ! A quoi pensent donc les gardiennes ? Des enfants debout à une heure pareille ! "
La nuée de fillettes se dispersa, les jeunes femmes suivirent, penaudes. Tess sembla hésiter, son regard allant des quatre autres toujours immobiles, aux petites qui s'en allaient. Harry profita de l'agitation ambiante pour s'approcher de la fenêtre et jeter un coup d'œil à l'extérieur il ne restait rien, juste quelques traces de fumée.
" Toi, tu n'y vas pas, Tessaïan. Tu viens avec nous. Venez, tous les quatre, je vous emmène en cuisine, vous avez l'air affamé. Et ne faites pas cette tête, je ne vais pas vous manger ! "
Harry regarda autour de lui tout en suivant le chignon gris le long de corridors. De l'intérieur, l'endroit ressemblait un peu à Poudlard : des couloirs interminables, des salles immenses et des escaliers majestueux. Mais quelque chose manquait : la magie. Ici, les tableaux étaient inanimés, les bougies ne flottaient pas sous les plafonds : elles étaient accrochées à de gigantesques lustres, et les escaliers restaient sagement à leur place.
La femme les laissa à l'entrée de la cuisine, après s'être assurée que les cuisinières feraient correctement leur travail.
Harry mourrait de faim. La soupe qu'on leur servit lui parut succulente. Le liquide brûlant coulait contre sa gorge, le réchauffant de l'intérieur. La chaleur qui montait des fourneaux envahit bientôt la pièce. La bataille l'avait épuisé, il ne rêvait plus que d'un bon lit. Ses yeux se fermaient d'eux-mêmes. Il se força à les garder ouverts et avala une autre cuillerée de soupe brûlante.
" Harry ? "
Mais qu'est ce qu'il faisait chaud, tout d'un coup. Cette chaleur commençait à lui tourner la tête.
" Harry ? "
Sa cuillère devint bouillante dans sa main, il la lâcha. Il n'entendit pas le bruit qu'elle fit en atteignant le sol, pourtant le sol était en marbre. Si seulement quelqu'un pouvait éteindre ces fourneaux…
" Harry ! "
Flash
Il faisait sombre, la chaleur sembla tomber aussi vite qu'elle était apparue. Son front était douloureux. Il y avait quelqu'un… Un homme, agenouillé devant un drap noir. Il priait, suppliait.
" Maître… S'il vous plaît, Maître… "
Un rire aigu et glacial déchira la nuit. Et ce que Harry avait d'abord pris pour un drap remua un voile s'écarta pour révéler un visage inhumain. Des yeux rouges brillèrent dans les ténèbres. La voix résonna, implacable, méprisante.
" Avada Kedavra ! "
Et une lumière verte envahit son champ de vision…
" HARRY ! "
Il se redressa brusquement, la main plaquée sur son front. Il avait l'impression que son crâne allait exploser.
" Qu'est ce que c'était ? ", demanda Hermione d'une voix blanche.
" Il est là… Je ne comprends pas… ", bégaya Harry, " Il est ici… "
La douleur ne diminuait pas.
" De qui est ce que tu parles ? ", murmura Sirius.
Harry aperçu le visage d'Hermione derrière son épaule. Elle avait déjà compris, jamais auparavant il ne l'avait vue aussi pâle.
" De qui ? ", répéta Sirius.
" Voldemort. "
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Onze pages ! ! ! J'espère que ça vous a plu !
Et puis si vous aimez, ce serait gentil de le dire (c'est vrai, si je me casse la tête alors que personne ne lit… )
Bises à tous et merci d'être passés !
Bluehawk.
