Disclaimer : rien n'est à moi et non.
Un grand merci à Crépuscule, Marie-jo, Takoma, 4rine et Kila pour leurs encouragements, j'en avais besoin ! J'espère que ce chapitre va vous plaire. C'est le plus long (13 pages), et il m'a prit un moment !
Encore merci, vous êtes supers !
9. L'épreuve du feu
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Le soleil entrait à flots dans la cuisine. Un vent léger agitait les rideaux à carreaux rouges. Tout lui semblait un peu vague, mais c'était souvent le cas lorsqu'il venait de se réveiller. Le café où était passé le café ? Il lui fallait du café !
" Oh là, Patmol ! Réveil difficile ? ", ricana James.
" Il avait l'air beaucoup plus en forme hier soir. ", ajouta Lily, moqueuse.
Il les ignora superbement et remplit son bol. Dieu bénisse l'inventeur du café !
A côté de lui, Rémus éclata de rire. Non s'il te plaît, Lunard, j'ai trop mal au crâne.
" Surtout quand il s'est mis debout sur la table. Tu chantes si bien Sirius ! "
Chanter ? Sur la table ? Mais qu'est ce qu'ils racontaient ? Non, finalement, il préférait ne pas savoir. L'ignorance est une bénédiction, parfois.
" A part ça, ", grogna t-il, " Qu'est ce que vous racontez de beau ? "
James éclata de rire.
" Allons, ne fais pas le modeste ! Tu seras sûrement un grand artiste… Dans une autre vie. "
Faux frère.
Des pleurs de bébé se firent entendre à l'étage, Lily s'éclipsa, sa tasse à la main.
" Hé, emmène Sirius ! ", lui lança James, " Il lui chantera une berceuse ! "
Et il en rajoute, en plus !
" Non merci. ", cria Lily depuis la chambre, " C'est mon fils, je suis censée le préserver des horreurs de ce monde ! "
" Tu aurais du penser à ça le jour où tu lui as présenté son père. ", rétorqua Sirius, vexé.
Quoi, il chantait si mal que ça ? Il replongea le nez dans son bol.
Il entendit Lily qui revenait dans la pièce.
" Tu disais, Sirius ? "
Il se redressa, prêt à répéter sa réplique, et ce qu'il vit le glaça d'horreur.
Lily se tenait devant lui, son fils dans les bras sauf que ce n'était pas Lily. Sous les longs cheveux roux, le visage qu'il voyait était terrifiant. Sa peau, d'un bleu pâle, ressemblait à un masque qui aurait été trop grand pour elle, ses yeux n'étaient plus que deux trous noirs.
" Sirius, tu es sûr que ça va ? "
James ! James était pareil, on aurait dit deux cadavres qui avaient séjourné dans l'eau des mois durant.
A côté de lui, Rémus ne semblait rien remarquer d'anormal et Harry ! Harry dans les bras de sa mère, jouait avec ses cheveux en gazouillant. Avec un sourire horrible sur ses lèvres mortes, Lily approcha sa main de son visage, caressant sa joue…
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" NON ! "
Il se redressa brusquement, horrifié. Il enfouit son visage dans ses mains, réprimant le cri qui lui montait aux lèvres.
Un cauchemar, rien qu'un foutu cauchemar.
Il avait la nausée, l'impression qu'on avait gelé ses entrailles.
Il rejeta les couvertures et tituba en direction de la fenêtre. La chaleur dans la pièce était étouffante. Il appuya son front contre les pierres froides, laissant l'air froid du petit matin apaiser les battements affolés de son cœur.
James.
Depuis combien de temps était-il… ? Il n'en avait aucune idée. Quel jour pouvait-on bien être ? Le cinq novembre, le six ? Ca faisait presque une semaine, une semaine que tout avait commencé. C'était étrange, par moment il avait l'impression que c'était hier qu'ils discutaient tous les quatre de cette histoire de gardien du secret, mais là, ça lui semblait s'être passé des années auparavant.
Et qu'est ce qui va se passer, maintenant ?
Quand ils auraient ce fameux médaillon ? Est-ce qu'il faudrait encore affronter Voldemort ? Est-ce que tout recommencerait ?
Il revit le visage de la Lily de son rêve, ce sourire d'outre-tombe…
Non. Non, ça ne recommencera pas. Pas encore.
A regret, il quitta la fenêtre, peu désireux d'affronter ce que lui réservait ce nouveau jour.
Dehors, le soleil se levait. Encore.
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Mais où est ce qu'on a encore atterri ?
Le regard de Harry parcouru la salle. " La pièce de vie ", l'avait appelée Tess. La version Lune Bleue d'une salle à manger, visiblement. Elle n'était pas si différente de la grande salle de Poudlard au moment du petit déjeuné : de longues tables de bois, des enfants, du thé et des tartines. Il repéra Lupin et Hermione, déjà installés à l'autre bout de la salle, près des jeunes femmes qu'ils avaient vu la veille.
Il remarqua que les enfants étaient étrangement silencieux. Ils se souriaient, échangeaient des regards, mais ne parlaient pas. Il se pencha vers Tess à côté de lui.
" Pourquoi est ce que personne ne parle ? ", demanda t-il, à voix basse (il ignorait les coutumes de l'endroit et ne voulait pas s'attirer d'ennuis).
" Oh, il y a des gens qui parlent ", répondit Tess sur le même ton, " les adultes, tu vois ? ".
Elle indiqua une des jeunes femme, qui discutait avec Hermione.
" Seuls les adultes ont le droit de parler ? "
"Tous ceux qui ont atteint la révélation. Les com'han doivent se taire ", expliqua Tess alors qu'ils se dirigeaient vers Lupin et Hermione.
" La révélation ? Et qu'est ce que c'est qu'un com'han ? "
" La révélation est une cérémonie, lors de notre seizième année, qui nous révèle notre caste. Les com'han, ce sont ceux qui n'ont pas encore passé cette cérémonie.", répondit-elle en s'asseyant, " Mais maintenant, je n'ai plus le droit de parler. ", ajouta t-elle avec un sourire d'excuse.
Harry s'installa à côté d'Hermione.
" Oh, bonjour Harry, tu vas bien ? ", elle continua sans attendre sa réponse, " Tu sais, cet endroit est très intéressant ! Aarya – Harry salua la jeune femme d'un sourire – m'a parlé de leur mode de vie. Ils ont des coutumes passionnantes, vraiment ! Leurs cérémonies… "
Harry se reteint de gémir tout haut, voilà qu'Hermione venait de passer en mode récitation de leçons. Il l'écouta d'une oreille en beurrant sa tartiner, marmonnant un " mouais " aux points cruciaux du discours. Il croisa le regard de Lupin qui eut un sourire amusé.
" Votre vie à vous est tout aussi étonnante. ", dit Aarya quand Hermione se tut, " Et Hermione sait énormément de choses ! "
Sur ce dernier point, Harry ne put qu'acquiescer.
" Hermione a une faculté étonnante. ", dit-il en souriant, " Quand nous autres, simples mortels, nous contentons de lire les livre elle, elle les avale. "
Hermione leva les yeux au ciel et Aarya la détailla d'un air stupéfait.
" Vraiment ? Les sorciers sont des gens bien étranges. "
" Dites-moi Aarya, ", intervint Lupin comme Hermione allait répliquer, " C'est quoi au juste cette histoire de castes et de révélation dont a parlé Tess ? "
" C'est en quelque sorte notre passage à l'âge adulte. ", expliqua t-elle, " Elle a lieu en deux étapes la première à huit ans, et l'autre à seize. Lors de la première, la mise à l'épreuve, les enfants passent sous une arche marquée par les runes, et l'arche décide de leur caste, mais garde cette information pour elle, seule la prêtresse peut la lire. A leur deuxième passage, lors de la révélation, l'arche rend publique le nom de cette caste. "
" Vous ne pouvez pas décidé de votre avenir, alors ? ", s'exclama Harry.
Cette idée lui faisait froid dans le dos c'était comme si le choixpeau magique s'était mis à décidé de leur vie au lieu de leur maison.
" L'arche lit en nous ce qui nous convient. ", répondit Aarya.
" Mais si vous changez ? ", objecta Hermione, " Il doit bien y avoir des enseignement pendant cette période, non ? "
" Si, bien sûr. J'imagine que l'évolution du disciple est prise en comte. "
" Du disciple ? "
" C'est comme ça qu'on appelle les enfants entre la mise à l'épreuve et la révélation. Tess est tout juste disciple ", la fillette eut un sourire rayonnant, " Les tout-petits sont appelés Ri'han, ce qui veut dire nourrissons, jusqu'à trois ans puis Lo'han, ce qui veut dire innocents, jusqu'à leur mise à l'épreuve. Ensuite ils sont disciples. Les Lo'han et les disciples sont instruits, et ensuite, ça dépend de leur caste les gardiennes n'ont pas besoin d'enseignement, mais, par exemple, les guerriers sont d'abord apprentis, et les futurs mages sont appelés érudits, dans les deux cas ils fonts des études très difficiles. "
" Mais ce n'est pas possible de changer de caste ? ", cette idée de non-retour le déconcertait totalement.
" Non, mais on peut évoluer les guerriers les plus expérimentés finissent souvent conseillée, et les hauts conseillers sont recrutés parmi les mages. "
Tout de même, il avait un peu l'impression qu'on tirait leur destin à la courte-paille.
L'arrivée de Sirius mit un terme au petit exposé d'Aarya.
Le jeune Homme n'avait pas l'air en grande forme. Il se laissa tomber sur le banc à côté de Lupin et les salua d'un signe de tête. Harry acheva d'avaler ses tartines en écoutant Aarya et Hermione faire une étude comparative des modes de vie de la communauté et des sorciers.
Quelques minutes plus tard, la femme au chignon gris de la veille – la responsable des gardiennes, lui souffla Tess – vint les trouver.
" La prêtresse vous a fait demander, vous irez quand vous aurez fini. Tess, tu iras avec eux ", la fillette piqua du nez vers son bol, " Tu leur expliqueras les rites, pour qu'ils ne l'offensent pas. "
" Elle n'a pas l'air commode, votre prêtresse ", commenta Harry quand la responsable des gardiennes fut partie.
" Ce n'est pas ça, " , souffla Tess, " elle est très juste, en général mais tout le monde la craint. Tu comprends, elle est toute puissante, ici. "
Pour une raison inconnue, cela ne le rassura pas vraiment.
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" Quel est votre nom ? ", demanda brusquement Rayanne.
Elle était étonnée de ne pas avoir poser la question plutôt il connaissait bien le sien, lui.
" Qu'est ce que ça peut vous faire ? ", grogna t-il, " Personne ne l'utilise, de toutes façons… "
Elle leva les yeux au ciel, pourquoi devait-il toujours se faire passer pour le plus malheureux de la terre ? Peut-être pensait-il que c'était ce qui l'autorisait à se montrer si désagréable.
" Je pourrais l'utiliser, moi si vous consentiez à me le révéler ! "
Il l'ignora, haussant les épaules. Elle sourit.
" Peut-être que c'est un nom horrible, ou complètement stupide… ", se moqua t-elle.
Il se tourna brusquement vers elle.
" Et pourquoi mon nom serait-il stupide ? "
" Ca expliquerait que vous en fassiez toute une histoire. Moi aussi j'éviterais de dire mon nom à tout le monde s'il était complètement ridicule. "
" Il n'est pas ridicule ! "
Elle se retint d'éclater de rire.
" Ne vous en faites pas, je comprends très bien. Vous savez, je me suis occupée d'un garçon qui s'appelait Aavalam, alors… "
Il commençait à s'énerver, elle fut prise d'un doute soudain.
" Vous ne vous appelez pas Aavalam, quand même ? "
Elle n'eut pas la réponse, parce qu'à ce moment-là leur hôtesse entra dans le salon, interrompant leur semblant de conversation.
L'homme – Aavalam ? – lui jeta un regard peu amène.
" On peut savoir ce qu'il se passe, encore ? "
Elle fit comme si elle n'avait rien entendu, ce qui sembla l'énerver encore plus.
" Rayanne, est ce qu'on t'a déjà parlé des médaillons de pouvoir ? ", demanda t-elle.
Rayanne hocha la tête, un peu étonnée. Qu'est ce que cette vieille légende venait faire dans l'histoire ?
" Oui, le médaillon d'argent et le médaillon noir, tout le monde connaît cette histoire. "
Aavalam haussa un sourcil, mais ne dit rien.
" Et est ce que tu sais si la prêtresse les recherche toujours ? "
" D'après la légende, ", répondit prudemment Rayanne, " ils sont censé appartenir à la communauté, puisqu'elle a été créée pour les protéger. Mais… C'est une légende… Ils n'existent pas réellement, si ? "
" Qu'est ce que c'est que ces histoires ? ", intervint le jeune homme.
" Si, ils existent. Crois-moi, j'en sais quelque chose "
Rayanne fronça les sourcils.
" Est-ce que ces médaillons ont un rapport avec moi… Ou avec Aavalam ? "
Le jeune homme agita la main sous leur nez d'un air exaspéré.
" Est ce que ce serait trop vous demander que de m'expliquer ? Et je ne m'appelle pas Aavalam ! "
La servante de la Lune Bleue poussa un soupir. La matinée allait être longue.
" D'accord, il est temps que je vous explique. "
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Hermione observait la porte d'un air curieux depuis au moins cinq minutes. Il faut dire que c'était une porte vraiment étrange : l'un des battants était fait de bois lisse, parfaitement ordinaire tandis que l'autre était gravé de symboles et de signes que Harry n'avait jamais vus.
" Ce sont des runes ", lui souffla Hermione.
Elle faisait visiblement un gros effort pour se retenir de poser sa main sur le bois. Tess avait dit que la prêtresse le sentirait et que ça pouvait être pris pour un manque de respect.
" Je n'en avais jamais vu autant. Tu sens leur magie ? "
Il approcha sa main à son tour et sentit comme un léger souffle sous ses doigts.
" Tu comprends ce qu'elles veulent dire ? ", lui demanda Harry.
Ils parlaient à voix basse, n'osant élever le ton un peu comme s'ils avaient été dans une église, ou un sanctuaire.
" Non ", répondit la jeune fille, " Je ne m'y connais pas assez mais elles ont l'air très puissantes. "
Harry hocha la tête. Même sans avoir étudié les runes, il pouvait sentir la puissance qui émanait de l'étrange porte.
" Vous pouvez entrer. "
Il sursauta. La voix de cristal semblait venir de nulle part.
" Que le garçon passe le premier. "
Il hésita un moment, était-ce un test ? Finalement, sans trop savoir pourquoi, il opta pour le battant couvert de runes. Une étrange chaleur envahit ses doigts quand il poussa la porte. C'était la même sensation que le jour où il avait essayé sa baguette pour la toute première fois.
Il entra, les autres à sa suite, sans trop savoir ce qui l'attendait à l'intérieur.
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Tess s'agenouilla. Harry échangea un regard avec Hermione, hésitant à l'imiter. Les deux autres restaient debout.
La prêtresse était grande et vêtue d'une robe d'un riche tissu bleue qui frôlait le sol. Ses longs cheveux lisses étaient rassemblés derrière sa tête en une étrange coiffure. Son visage aurait pu paraître beau sans cette impassibilité qui le rendait presque mort. Elle évoquait une statue, à la fois proche et lointaine.
Elle s'approcha de Harry. Ses pas ne faisaient aucun bruit sur les dalles de marbre. Harry sentit ses doigts effleurer son front une caresse fantôme, presque immatérielle. Lorsqu'elle fit un pas en arrière il réalisa qu'il retenait son souffle.
" Ainsi donc, c'est toi. Si l'on en croit Tessaïan. ", la voix pouvait sembler atone, pourtant il avait l'impression de percevoir des milliers d'émotions, comme des petites étincelles. Tess, qui s'était relevée, baissa la tête.
" Que voulez-vous dire ? ", sa voix lui parut plus rauque que d'habitude.
" Tu possèdes l'Ancienne Magie, jeune Harry. "
" Je… L'Ancienne Magie ? Mais je n'ai jamais… "
" Il semblerait que quelqu'un l'ait placée sur toi. "
Placée sur lui ?
" Nombreux sont ceux qui s'intéressent à e que tu deviendras, en ton temps. "
" Est ce que nous retrouverons notre temps ? ", intervint Hermione d'une petite voix.
" Il le faudra. ", répondit la prêtresse, son visage toujours impassible, " Ils ne pourront réussir sans toi, Harry Potter, tu es leur seule chance. "
" Réussir quoi ? ", murmura Harry.
" La lutte… "
" Voldemort ? "
Elle ne répondit pas. Lupin et Sirius le dévisagèrent, l'air étonné. Tess le regardait avec de grands yeux.
" Pourquoi sommes-nous ici ? ", demanda Hermione.
" Tessaïan vous l'a déjà dit, je crois. "
" Pour le médaillon d'argent ? Mais comment… Comment le trouver ? "
" Le médaillon viendra à toi. "
" Mais… "
Harry avait du mal à réfléchir, cette discussion commençait à lui donner le vertige.
" Qu'en ferez-vous ? ", demanda Sirius.
" Nous le protégerons. Savez vous ce qui pourrait arriver s'il était entre de mauvaises mains lors de la nuit de la Lune Bleue ? "
" Quelque chose de terrible, sans doutes. ", souffla Hermione.
" Ha'an dem teun da Dim'han. Ce qui veut dire : il aspirera l'intérieur des hommes. "
Sirius laissa échapper un grognement dégoûté.
" J'espère sincèrement que c'est une métaphore. "
" C'est Vo… Voldemort ? ", tenta Hermione, " C'est lui qui veut les médaillons, non ? C'est peut-être pour ça que Harry est là… "
" Lui, ou un autre. N'aie crainte, enfant il se révélera. Les deux médaillons doivent appartenir à la communauté. Là est leur place, c'est écrit. "
" Et le Soleil Noir ? ", dit Lupin.
" Ah, le Soleil Noir… Certaines personnes ici n'acceptent pas la place qu'on leur accorde. Ils n'aiment pas leur caste, ils pensent qu'elle ne les met pas assez en valeur alors il choisissent le Soleil Noir. Cela leur donne l'impression de pouvoir choisir qui ils sont. "
" Mais ce n'est pas le cas… ? ", dit Hermione.
" Non, le Soleil Noir choisit ce qu'ils sont. Des traîtres, des assassins. "
Elle se tut. Harry avait le sentiment qu'elle ne leur révélerait rien de plus. Elle n'avait pas apporté beaucoup de réponses claires, juste précisé leurs craintes.
Tess les regardait d'un air hésitant. Qui était censé donner le signal du départ ?
" Vous pouvez partir, maintenant. ", dit la prêtresse. Avait-elle senti leur malaise ? Harry n'aurait su le dire.
" Nous nous reverrons. ", ce n'était pas un ordre, ni une requête. Juste une information.
Sirius fut le premier à sortir. Harry s'attarda un moment derrière les autres, hésitant.
" Madame ? "
" Les membres de la communauté me nomment Prêtresse. ", l'informa t-elle de sa voix calme.
" Désolé. De quoi parliez-vous, Prêtresse, quand vous avez dit 'leur dernière chance' ? "
" Lourd est le fardeau qui pèse sur tes jeunes épaules, enfant. Mais ta destinée est sans pareil. ", l'espace d'une seconde, il crût voir un sourire sur le visage de pierre, " Tu es la lumière. "
Il sut qu'elle n'en dirait pas plus. Il la salua d'un sourire et rejoignit les autres dans le couloir.
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" On ne sait rien de plus ! ", pestait Sirius, " Comment ce fichu médaillon est-il censé venir à toi, Harry ? "
" J'en ai aucune idée. ", marmonna t-il, " Tout ce que j'espère, c'est qu'il viendra à moi avant Voldemort. ".
Sirius fit une drôle de grimace et Harry se maudit pour sa stupidité. La dernière fois que Voldemort était venu à lui, James et Lily y avaient laissé leurs vies.
Peut-être était-ce le fait de penser à Voldemort, mais son front lui sembla soudainement douloureux.
" Tiens ! ", fit Hermione, " On n'est pas passé par là, a l'aller. "
" Non ", dit Tess, " Vous voulez voir l'arche ? Elle n'est pas très loin. "
Elle les entraîna dans un dédale de couloirs sombres. Harry se demanda comment elle pouvait s'y retrouver si facilement dans ce manoir alors qu'elle se perdait constamment dans Poudlard. Elle les mena jusqu'à une petite pièce carrée, sans fenêtre. A l'endroit où aurait du se trouver le quatrième mur, il y avait une immense arche de marbre, couverte de symboles semblables à ceux de la porte.
" On peut traverser ? ", demanda Hermione.
Tess acquiesça.
" Tu ne risques rien, elle n'est pas activée. "
Lorsqu'il passa sous l'arche, Harry sentit un étrange picotement traverser son corps, comme une vague d'électricité. De l'autre côté, il y avait une salle ronde, dont le mur répandait une douce lueur bleutée. Harry nota que des points brillants marquaient par endroits le mur lisse.
" C'est le mur aux étoile. ", murmura Tess.
" A quoi sert-il ? ", demanda Hermione.
" C'est hommage ", expliqua Tess, " Chaque lueur représente quelqu'un d'important qui est mort, un grand mage, ou un guerrier farouche. "
" Peut-être que tu y seras un jour. ", lui dit Harry en souriant.
" Moi ? ça m'étonnerait. "
Lorsqu'ils regagnaient la pièce carrée, Harry remarqua quelque chose. Dans le mur qui faisait face à l'arche, une petite cavité avait été creusée. Il s'approcha et découvrit cinq pierres rondes, faites d'une étrange matière verte.
" Ce sont les pierres de l'âme. ", lui dit Tess qui s'était approchée.
" A quoi servent-elles ? "
" Le plus souvent, à dresser des murs de protection, je crois. Mais elle ne peuvent être activées que par la magie des runes. Tu vois les symboles ? "
Harry effleura l'une des pierres. Elle s'illumina.
" La prêtresse a raison. ", dit Tess, " Tu possèdes la magie des runes. ".
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" Les mangemorts se sont probablement alliés avec le Soleil Noir. ", dit soudain Hermione.
Ils avaient regagné la " pièce de vie ". Des enfants étaient assis, ça et là surtout des fillettes. Un petit groupe d'entre elles avait accaparé Tess à leur entrée.
" Tu crois ? ", Lupin semblait en douter.
Harry se dit brusquement que c'était étrange de voir son ancien professeur et Hermione discuter de cette façon. Hermione semblait à présent le considérer comme un camarade de classe et, s'il n'y avait pas eu ses " monsieur Lupin ", on aurait pu croire qu'il l'était.
" Ca expliquerait pourquoi Tess a vu Malfoy ici. Peut-être qu'ils ont fait une sorte d'échange. "
" D'échange ? "
" Les mangemorts aident à retrouver le médaillon, et le Soleil Noir ramène V… Voldemort à la vie. "
Elle avait encore du mal à prononcer le nom du seigneur des ténèbres.
" Pourquoi le Soleil Noir aurait-il besoin de l'aide des mangemorts pour retrouver le médaillon ? "
" Peut-être pas pour retrouver le médaillon, ", intervint Harry, " peut-être pour nous empêcher de leur nuire. "
" Ca expliquerait le comité d'accueil d'hier soir. ", renchérit Sirius.
Lupin haussa les épaules en signe d'impuissance. Sirius appuya son front contre le mur.
" Tout va bien ? ", demanda une petite voix.
" Tess. ", dit Harry en se tournant vers la fillette. " Tu n'es plus avec tes amies ? "
" Oh, elles ? Ce ne sont pas mes amies. ", répliqua Tess avec une grimace dédaigneuse, " Elles me parlent aujourd'hui parce qu'elles veulent savoir ce qu'il se passe, mais je suis sûre que demain elles recommenceront à m'ignorer. N'importe comment, je m'en fiche elles sont idiotes. "
Mais à la tête qu'elle faisait, Harry pouvait dire qu'elle ne s'en fichait pas tant que cela.
" Pourquoi est ce qu'elles t'ignorent ? ", demanda Hermione d'une voix très douce. Harry était sûre que Tess ne refuserait pas de répondre, au son de cette voix.
" Elles trouvent que je suis bizarre, je ne suis pas comme elle. "
" Les gens qui refusent de te connaître parce que tu es différente sont des crétins, Tess. ", laissa tomber Harry.
Il se tournèrent vers lui.
" Vous n'êtes pas d'accord ? "
Tess sourit, puis parut se souvenir de quelque chose.
" Au fait, Hermione ! C'est Aarya qui m'envoie. Elle dit qu'elle a quelque chose à te montrer, des documents sur les premières constitutions qui pourraient t'intéresser. "
Les yeux d'Hermione se mirent à briller. Elle fit un signe à Aarya, assise à une table un peu plus loin.
" Ca à l'air intéressant. ", dit Lupin, " Ca vous ennuie si je vous accompagne ? "
Ca ne les ennuyait pas. Hermione se tourna vers les deux autres, l'air interrogateur. Harry fit la grimace, encore des vieux bouquins ? Son front était de nouveau douloureux. Sirius, lui, ne réagit pas.
Ils s'éloignèrent donc tous les trois laissant Harry seul avec un Sirius d'humeur plus que taciturne.
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" Tiens, ils ont réparé la fenêtre. ", nota Harry.
Il avait dit ça pour dire quelque chose. L'air sinistre de Sirius commençait à le mettre mal à l'aise.
" Tu as vu ", ajouta t-il, " elle est exactement comme avant ! "
Sirius daigna jeter un regard aux vitraux.
" Sûrement leur fameuse Ancienne Magie. ", bougonna t-il.
" Sirius ? "
" Quoi ? "
" Pourquoi… Pourquoi est ce que tu as ri ? "
Le regard de Sirius croisa brusquement le sien. Pourquoi avait-il fallu qu'il pose cette question stupide ?
" Tu veux dire, quand ils m'ont arrêté ? "
" Oublies ça, c'est une question idiote. "
Sirius lui jeta un regard en biais et pris une inspiration.
" Je n'aurais sûrement pas du faire ça. C'est vrai , c'est sans doutes ce qui les a persuadés que j'étais cinglé ! Remarque, peut-être que je l'étais, à ce moment là. J'aurais certainement tué Peter, s'il n'avait pas réagit le premier. "
Il se tut un instant et observa son filleul, mais Harry savait déjà tout ça.
" Je me suis mis à rire parce que, l'espace d'une seconde, ça m'a parut drôle. J'ai compris ce qui venait de se passer, l'erreur monumentale que le ministère allait commettre, et c'était Peter qui avait manigancé ce traquenard, Peter qu'on avait toujours sous-estimé, qui était toujours dans nos pattes par trouille que quelqu'un ne décide de lui taper dessus. Ca m'a semblé… la blague du siècle. L'espace d'une seconde, j'ai cru… Que tout ça n'était qu'un gigantesque canular, que quelqu'un allait se pointer et me dire 'bravo et merci, souriez au photographe et bonne journée !', et ça m'a fait rire. "
Harry déglutit, regrettant un peu d'avoir posé la question.
" Tu aurais du les connaître. ", dit doucement Sirius.
" Je les ai vu, tu sais. Des échos son sortis de la baguette de Voldemort, des échos de ce que… Et ils m'ont parlé, ils étaient là… "
Une boule se forma dans sa gorge, non, ce n'était certainement pas la chose à dire.
" Est ce qu'ils te manquent ? "
Harry aurait bien aimé changer de sujet mais c'était si rare d'entendre Sirius en parler…
" Oui et non… Ils ne me manquent pas comme ils te manquent à toi, mais… J'aurais voulu les connaître. Savoir comment ça aurait été, avoir une famille, tout ça… "
Hermione lui fit un signe depuis la table, sa vision était étrangement trouble.
" Mais tu en as une, non ? "
" Harry ! ", appela Hermione.
Il se força à sourire.
" Je vais voir ce qu'elle veut. ", souffla t-il à son parrain.
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En le regardant s'éloigner, Sirius nota pour la première fois que son sweat-shirt était troué, et trop grand pour lui. Et qu'est ce qu'il était maigre ! Sirius fronça les sourcils, se souvenant de cette faculté quasi naturelle qu'il avait montré de réagir à chaque événement inattendu, comme s'il avait vécu toute sa vie constamment sur la brèche, toujours près pour la bagarre.
Il revit cette jeune femme brune, à l'air sinistre, qui était assise dans le fond de l'église, lors de leur mariage. Qu'avait dit James, déjà ? " La sœur de Lily ne serait pas là si leurs parents ne l'avait pas forée à venir. Elle la déteste, mais, j'ignore pourquoi, je crois qu'elle me déteste encore plus… ". Qu'avaient-il fait subir à leur fils ?
Sirius sentit la colère l'envahir. Ce n'était pas tant contre ces gens, non, plutôt contre le destin, la fatalité, ou quelque soit le mot. Pour tout ce qui avait été gâché, leur jeunesse, leur bonheur. Leur vie…
" Est ce que je suis vraiment en train de m'apitoyer sur mon sort ? ", se demanda t-il, désabusé. Avec un soupir, il s'écarta du mur et se dirigea à son tour vers Rémus et Hermione.
James aurait sûrement bien rigolé, s'il avait pu l'entendre.
Et il aurait sans doute été le seul, parce que ça n'avait rien de drôle.
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Elle faisait les cent pas depuis aux moins dix minutes. Ses longs cheveux noirs flottant derrière elle. Rayanne commençait à en avoir le tournis.
" Bon, alors ? ", demanda t-elle, " Qu'est ce qu'on va fait faire ? "
" Il a le médaillon noir, je le sais, je l'ai vu. Il l'avait déjà utilisé une fois, quand tu les as vu, Rayanne, mais à ce moment là, le médaillon était sous contrôle. "
" Et maintenant, il ne l'est plus ? ", demanda l'homme aux cheveux noirs.
" Non, il a brisé la vitre, le sceau de protection est détruit. Et ils n'en savent rien… "
Elle se remit à faire les cent pas.
" Qui ça 'ils' ? ", intervint Rayanne.
" Ta prêtresse et ses conseillers ! ".
" Alors qu'est ce qu'on va faire ? ", répéta Rayanne.
La prêtresse s'arrêta pour la regarder.
" Il faut aller là-bas. ".
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Harry voyait les plats défiler devant lui. Ils semblaient délicieux, mais il n'avait pas faim. Il avait l'impression qu'un serpent frétillait dans son estomac. Sa migraine avait encore empiré.
" Ca va ? ", s'inquiéta Hermione.
Il hocha la tête, se forçant à avaler une cuillerée d'une étrange mixture rose pour donner le change.
Ca avait un drôle de goût et c'était très froid, un peu comme un sorbet mais salé. Pourquoi ne pas demander à Aarya ce que c'était ?
Sa main se crispa brusquement sur la table, son visage se contracta. Il eut l'impression d'entendre un son très aigu, qui lui perforait le crâne.
Des flammes… Un long couloir avec des portes, beaucoup de portes…
" Harry, ça va ? "
Il revint à la réalité. Sirius le regardait bizarrement.
" Il est dans le coin… Voldemort… "
Hermione poussa un petit cri.
" Tu… Tu es sûr ? "
" Je vois… Je vois ce qu'il voit… Un couloir… Des portes… Il y a des flammes, des torches je crois… "
Il se rapprochait. Une pièce au plafond bas, de la pierre… Encore des flammes, des hommes… Rouge, vert… Le feu…
" Une petite pièce, qui ressemble un peu à une grotte… Ils font quelque chose…"
" Les souterrains. ", dit Aarya, " C'est le couloir nord. Il est vide en ce moment, tous les mages sont en haut. "
" Il ne va pas rester là, il prépare quelque chose… On dirait une sorte de rituel… ", la vision s'arrêta, " Il va venir ici ! Est ce qu'il y a quelque chose qui peut le stopper, en bas ? "
Il sentait la panique le gagner.
" Oui, il y a des barrière qui bloquent l'accès au couloir nord, pour assurer la sécurité des mages mais il faut les activer. "
" Comment ? ", pressa Sirius.
" Il faut descendre ! "
Fantastique, et ils appellent ça assurer la sécurité…
" Il faut y aller. ", grogna t-il.
" Harry ! ", s'exclama Hermione, " Tu n'y penses pas ! "
" Si on se dépêche, on peut le bloquer en bas, tu imagines ce qui pourrait se passer quand il remontera jusqu'ici ? Des gens vont mourir, beaucoup de gens ! La seule chance de l'éviter, c'est de l'empêcher de passer ! "
" Mais… "
" Aarya, est ce que tu peux rassembler des gens, très vite ? Des mages ? Il y a peut-être des mangemorts… ", coupa Sirius.
Aarya hocha la tête et se leva.
" Sirius… "
" Harry a raison, il ne va pas en rester là ! Si on ne fait rien maintenant , il va sans doutes se pointer ici. Toi et Harry, vous restez là. Rémus, on descend avec eux ! "
Lupin semblait un peu perdu.
" Pas question que je reste ici ! ", répliqua Harry.
" Pas question que tu descendes. ", siffla Sirius.
" Mais je… "
" Ne joues pas au héros, Harry, ce n'est pas le moment ! "
Harry se leva.
" Je ne joue pas au héros ! Simplement, je peux savoir où il se trouve, et si quelque chose tourne mal, je… "
" Si quelque chose tourne mal, tu as tout intérêt à rester ici ! "
" Si quelque chose tourne mal, je serais le plus à même d'empêcher un désastre ! "
" Tu… "
" Sirius, il a raison ", intervint Lupin.
" Mais il peut se faire tuer ! ".
" En restant aussi, je peux me faire tuer ! "
" Parfait ! Comme tu veux ! Mais toi, tu restes là ! ", ajouta Sirius en direction d'Hermione.
Elle lui jeta un regard furieux.
" Si Harry y va, je ne resterais pas en arrière ! "
Harry commençait à s'impatienter. Que fait Aarya ?
" Hermione, tu… "
" Les voilà ! ", interrompit Harry.
La jeune femme arrivait en courant, entourée d'une demi-douzaine d'adultes, des hommes et des femmes.
" Ce sont les seuls que j'ai pu trouver, je leur expliqué ce qu'il se passe Grynn, Marhan et Bain sont mages, ils savent comment activer les barrières. "
" Parfait ! ", dit Harry, " Alors il faut y aller tout de suite ! "
Grynn s'élança vers la porte, les autres les suivirent Harry et Hermione derrière eux. Sirius leur jeta un regard noir mais ne fit aucun commentaire. Les enfants les regardèrent passer avec des yeux ronds.
Harry se souvint brusquement de quelque chose. Il se faufila entre Grynn et Lupin et attrapa la main d'Aarya.
" Viens, ", lui souffla t-il, " j'ai besoin que tu m'emmène quelque part. "
" Maintenant ? "
" Oui, maintenant. On vous rejoint à l'entrée des souterrains. ", lança t-il aux autres.
" Où veux-tu aller ? ", demanda Aarya d'un air agacé.
" Emmène moi à l'arche, vite ! "
" Mais enfin, tu… "
" Vite ! "
Elle haussa les épaules et obéit, l'air exaspéré. Harry parcourut les mêmes couloirs au pas de course, se demandant si Sirius ne profiterait pas de son retard pour l'évincer de leur petite expédition.
" On y est. "
Harry tourna le dos à l'arche et s'approcha des pierres vertes.
" Mais qu'est ce que tu… Oh, elles brillent ! Est ce que tu es mage ? "
Il l'ignora et s'empara des pierres, les répartissant dans ses poches.
" Mais… Qu'est ce que tu fais ? Tu ne peux pas voler les pierres de l'âme ! C'est un sacrilège… "
Il haussa les épaules.
" Ta prêtresse a dit que je possédais la magie des runes. Si je suis la lumière, autant mettre toutes les chances de mon côté, non ? "
A la tête qu'elle faisait, il pouvait dire avec certitude qu'elle le prenait pour un fou.
" Bon, maintenant où est-il, ton souterrain ? "
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Ils rattrapèrent les autres à l'entrée du souterrain, complètement essoufflés.
" Comment peut-on être sûrs qu'il est toujours en bas ? ", dit Hermione.
" Il l'est. ", assura Harry.
L'un des hommes, sans doutes un guerrier, pris la parole.
" On va descendre en file indienne, ", vu la largeur du passage, Harry voyait mal comment ils auraient pu faire autrement, " une fois en bas, répartissez-vous le plus possible. Occupez tous l'espace, mais chacun soit visible d'au moins deux autres personnes comme ça, si quelqu'un est attaqué, les autres seront prévenus. Des questions ? "
Personne n'avait de question. Le guerrier s'engouffra dans le souterrain.
" Bon sang ", souffla Harry à Hermione, " on dirait Maugrey ! "
Sirius, qui avait entendu le commentaire, le regarda d'un air étonné.
" Il faut rejoindre la salle centrale. ", dit le guerrier une fois en bas, " dis-moi, gamin, est ce que votre mage noir est toujours dans le couloir nord ? "
Votre mage noir ? Il en avait de bonnes, celui-là.
" Je ne sais pas, " répondit Harry, " mais en tous cas il n'est pas dans le coin. "
" Parfait, avancez en restant près des murs. "
Harry obéit. Il avançait prudemment, gardant un œil sur Hermione et sur le mage Grynn. Ils ne faisaient aucun bruit. Autours d'eux tout était calme. Trop calme ? Voldemort n'est pas stupide, songeait Harry, il aura forcément posté des sentinelles… Que vaut un mage face un sorcier ? Quelque chose lui disait qu'il aurait bientôt la réponse.
Le couloir s'élargissait, il y avait des torches sur le mur. Des torches… Il se souvint de sa vision, des ombres froides qui dansaient sur les murs… " Ne soit pas idiot ! ", se dit-il, " Il doit y avoir des torches partout dans ces souterrains. "
" On y est. ", dit le guerrier, " La salle centrale. "
C'était une grande salle ronde. Harry apercevait cinq entrées ce devait être une sorte de carrefour. Des blocs de pierres taillés étaient disposés ça et là, et sur chacun d'eux on pouvait voir les fameuses runes. Au centre, il y avait une colonne de marbre, qui devait lui arriver à l'épaule. A son sommet, il y avait une sorte de plateau brillant, lui aussi gravé de runes.
Le guerrier s'approcha de la colonne, l'examina un moment. Il fit bientôt signe à Marhan et à Bain de le rejoindre. Les autres attendaient, jetant des regards nerveux autours d'eux.
" C'est le couloir nord. ", souffla soudain Grynn à Harry.
Ils se tenaient devant l'une des entrée, que rien ne différentiait des autres. Elle donnait sur un couloir qui s'enfonçait dans l'obscurité. Harry sentit son sang se glacer. Il est là… Juste là…
" Ah ! ça y est presque… "
Harry reporta son attention sur la colonne de marbre. Marhan et Bain s'activaient toujours, sous le regard attentif du guerrier.
" Deym, la clef, s'il te plaît. "
Le guerrier sortit un petit objet de sa poche et le tendit à Bain. Harry crispa sa main sur sa baguette. Quelque chose cloche…
Bain approcha le petit objet – la clef – du plateau et la posa délicatement sur l'une des runes et tout se précipita.
Au moment où la clef toucha le marbre, une gerbe d'étincelles jaillit du plateau, les aveuglant. Bain se trouva projeté contre le mur.
" Seigneur ! ", s'exclama Marhan, " Quelqu'un a bloqué les barrières ! "
" Mais c'est impossible ! ", protesta le guerrier.
" Vraiment ? En êtes vous vraiment sûr ? ", demanda une autre voix.
Malfoy ! Il les contemplait avec un rictus méprisant.
" Vous croyez vraiment que le seigneur des ténèbres aurait oublié de protéger ses arrières ? "
Une douzaine de mangemorts apparurent devant eux.
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Sirius fut le premier à réagir. Baguette tendue, il se plaça devant Malfoy, menaçant. Les autres mangemorts se déployèrent autour de lui. Harry reconnu Avery, et le bourreau Macnair. Il ne connaissait pas les autres.
Malfoy ricana, moqueur.
" Ce cher Croupton vous cherche partout, Black ! Je vais me faire un plaisir de vous mener à lui… Je suis sûr que les détraqueurs seront ravis de vous revoir ! "
Sirius tressaillit. Malfoy eut un sourire mauvais.
" Tuez-les tous. "
L'un des mangemorts eut l'air étonné.
" Même le garçon ? Je croyais que l'homme de fer… "
" J'ai dit : tuez-les tous. "
Sirius n'attendit pas que les mangemorts se réveillent.
" Reducto ! "
Mais Malfoy avait prévu le coup, le sortilège ricocha sur le bouclier du mangemort.
" Qu'est ce que vous attendez ? "
Ce fut le coup d'envoi.
Il y eut comme un feu d'artifice dans la salle centrale. Les sorts fusèrent de toutes parts. Harry vit l'un des amis d'Aarya s'effondrer, son visage avait pris une couleur de cendre. Macnair se redressa, une expression extatique sur le visage. Il se tourna, et pointa sa baguette sur le dos de Lupin, aux prises avec un autre mangemort. Harry bondit en avant.
" Stupefix ! "
Macnair s'effondra. Lupin lui adressa un bref signe de remerciement.
" Harry ! Derrière toi ! "
Il se retourna, et se baissa aussitôt.
" Protego ! "
Le rayon rouge alla se perdre dans un couloir. Déjà, Macnair se relevait.
" Harry, ", dit Grynn, " couvre-moi ! "
Harry se plaça devant le jeune mage qui s'était agenouillé derrière les pierres, les yeux mi-clos. La main posée sur le marbre, il s'efforça d'agrandir le bouclier. Il sentait les lignes gravées sous ses doigts l'énergie crépitait. Une sphère transparente les enveloppa, Grynn et lui.
Le guerrier Deym donnait du fil à retordre aux mangemorts, Harry ne comprenait pas vraiment ce qu'il faisait, mais tous ceux qui s'approchaient trop près de lui prenaient subitement leur envol et atterrissaient quelques mètres plus loin. A côté, Marhan s'efforçait de protéger Aarya ainsi qu'Hermione, qui envoyait des sortilèges de tous côtés. Sirius était toujours aux prises avec Malfoy.
" C'est bon, Harry. ", dit Grynn d'une voix faible.
Harry retira sa main de la pierre, laissant la sphère s'évaporer. Le visage de Grynn était devenu très pale, et ses yeux brillaient d'un étrange éclat argenté. Etonné, Harry fit un pas en arrière.
" Abritez-vous ! ", lança Deym qui avait vu la scène.
Harry plongea, en même temps qu'Hermione, derrière le bloc de pierres le plus proche. Il vit que tous les autres avaient fait de même.
Grynn murmura quelques mots inconnus, et une grande vague d'énergie frémissante parcourut la pièce, heurtant de plein fouet tous les mangemorts. Le monde vibra, trembla, et tout se tut. De sa cachette, Harry pouvait voir le corps de Malfoy, immobile, au centre de la pièce.
Etait-ce fini ? Non il sentit un éclair traverser son front. Voldemort avait-il comprit ce qui se passait ? Hermione s'apprêtait à se relever, il attrapa son bras pour l'en empêcher.
" Quoi ? ", murmura t-elle.
Il ne put répondre sous son crâne, la tempête prenait de l'ampleur, l'empêchant de penser.
Alors la voix retentit, aiguë et glacée.
" Qu'avait vous fait de mes serviteurs ? "
Voldemort venait d'entrer dans la pièce.
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Grynn se tenait toujours au milieu de la pièce. Le seigneur des ténèbres riva son regard incandescent au sien.
" Est ce toi ? Exigo ! "
Le corps de Grynn s'envola et heurta le mur à pleine puissance, avant de retomber, comme une poupée de chiffons.
" Oh mon Dieu oh mon Dieu oh mon Dieu… "
Harry entendait Hermione gémir à côté de lui. Il sentit l'une des pierres dans sa poche. Une idée naquit dans son esprit embrumé.
" Hermione ? ", souffla t-il
Voldemort s'était mis à arpenter la salle, jouant avec sa baguette, un sourire mauvais aux lèvres. Harry percevait un mouvement derrière le rocher sur sa droite. Deym ?
" Quoi ? ", demanda la jeune fille.
Sans un mot, il sortit les pierres de sa proches. Les yeux d'Hermione s'écarquillèrent quand elles les reconnut.
" Des pierres de protection. ", expliqua t-il à voix basse.
" Est ce qu'on peut s'en servir ? "
Il acquiesça.
" Il faut l'encercler. "
Elle hocha la tête et en prit une.
" Allons, allons, ", dit Voldemort d'un ton badin, " Où vous cachez-vous tous ? "
" Immittio ! ", murmura Hermione.
La pierre qu'elle tenait glissa sur le sol, et alla s'immobiliser un peu plus loin, sur sa gauche. Harry lui en passa une autre.
" Suis-je donc si effrayant, pour que nul n'ose se montrer ? "
C'en était trop pour Deym. Le fier guerrier de la Lune Bleue se leva, déterminé.
" Qu'aucun d'entre vous ne se montre ! ", lança t-il aux autres.
Hermione fit glisser une troisième pierre.
" C'est bien dommage, ", siffla Voldemort, " car ce n'était pas toi que je cherchais… Mais puisque tu es là… Endoloris !"
Le corps de Deym se convulsa, le sang quitta son visage.
" Ne… Vous montrez… pas ", articula t-il de nouveau.
La quatrième pierre était en place. Harry serra le poing sur la cinquième.
" Tu n'en as pas assez ? J'ai tout mon temps, tu sais… Endoloris !"
Là, il y avaient un problème : il fallait encercler Voldemort avec les pierres or, pour ce faire, la dernière devait se placer derrière lui, il la verrait forcément arriver.
" Allons, ", disait Voldemort, " Tu devrais te montrer Harry… "
Il sursauta. Comment pouvait-il savoir ?
" Tu sais très bien qui je suis venu chercher. ", continuait la voix de glace.
" Non ! ", articulait silencieusement Hermione, la main crispée sur sa manche.
Harry attrapa sa baguette.
" Enfin, qu'attends-tu, Harry ? Tu vas me laisser torturer ce pauvre type encore longtemps ? "
" Je n'ai pas le choix, Hermione ! ", souffla t-il.
Il l'entendit crier, quelque part derrière lui. Il s'était levé. Sa baguette dans une main, la pierre dans l'autre, il se tenait face à Voldemort.
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" Harry, non ! ", cria Hermione
Pétrifié d'horreur, Sirius vit Harry se lever, une expression décidée sur son visage blême. Voldemort eut un rictus. Il relâcha le guerrier, qui s'effondra sur le sol.
" Tu veux tenter ta chance ? ", ricana t-il en observant le garçon, " Enfin, tu sais déjà comment ça va finir ! "
" Non, " répliqua l'adolescent, " je n'en sais rien. "
" Reducto ! "
" Protego ! "
Un éclair, des étincelles. Sirius se leva, il avait juré à James de protéger son fils, quoi qu'il arrive. Ca impliquait certainement le cas où il remontait les temps et décidait d'affronter un Voldemort tout juste ressortit du néant. Pour cette raison, Sirius se leva. En face de lui, de l'autre côté de Voldemort, il vit Rémus l'imiter.
" Impedimenta ! "
Voldemort bloqua aisément le sort.
" Immobilus ! ", lança t-il sans même les regarder.
Et Sirius fut incapable de faire un geste.
" Bien, ", siffla la voix de glace, " tes amis te regarderont mourir, Harry. Est-ce que la sang de bourbe est aussi dans le coin ? "
La main de Harry se crispa sur sa baguette. Sirius ne pouvait qu'observer la scène, impuissant.
" Comment pouvez-vous être ici ? ", demanda Harry.
Mais qu'est ce qu'il fait ? Le garçon semblait chercher à contourner Voldemort, avançant presque imperceptiblement. Quelque chose brillait dans sa main.
Voldemort éclata de rire.
" Crois-tu avoir le monopole des promenades dans le temps ? Ces médaillons sont très puissants, tu n'as même pas idée… "
Harry recula de quelques pas. Qu'allait-il faire ?
" Pourquoi êtes-vous là ? "
Le jeune garçon cherchait à gagner du temps, c'était manifeste. Voldemort s'en rendait-il compte ? Sirius aurait vendu son âme aux détraqueurs pour pouvoir faire un mouvement.
" Ca, mon jeune ami, ça ne te regarde pas. Endoloris ! "
Harry s'y attendait, visiblement. Il lança le charme du bouclier et dévia le sort. Voldemort revint à la charge.
" Reducto ! Endoloris ! Reducto ! "
Cette fois, le rayon perça son bouclier. Harry fit un pas en arrière, sa main crispée sur son épaule.
Il parcourut la pièce du regard, comme s'il cherchait à évaluer une distance, et Sirius les vit. Quatre pierres, disposée en cercle autour d'eux. C'était la cinquième qu'il avait dans la main.
Harry fit un bond en avant. Voldemort comprit le piège mais trop tard. Les rayons mortels effleurèrent le jeune garçon, qui sauta sur le côté.
Harry posa la pierre sur le sol, refermant le cercle.
Rien ne se produisit.
Voldemort sourit, pointant de nouveau sa baguette, sûr de lui.
" Enervatum ! ", cria Harry, tentant d'activer la magie des pierres.
De gigantesques flammes vertes jaillirent des pierres, traçant un cercle autour de Voldemort. Harry, dont la main touchait toujours la cinquième, hurla. Son corps fut agité de violent soubresauts.
Voldemort s'approcha des flammes, essayant de traverser mais elles redoublèrent d'ardeur. Il poussa un cri rageur, mais Harry ne faiblit pas. Lentement, le cercle de feu se mit à rétrécir les flammes vertes se rapprochant inexorablement du seigneur des ténèbres qui s'agitait inutilement au centre. Il va brûler… Il va brûler, et on en sera débarrassés.. A tout jamais…
Mais non. Au moment où les flammes allait l'atteindre alors qu'elles s'apprêtaient à dévorer la bas de sa cape, Voldemort disparut.
Et Sirius put de nouveau bouger.
Les flammes s'évanouir doucement il ne resta bientôt plus que quelques volutes de fumée jaune. Les pierres cessèrent de briller.
Et Harry s'effondra.
Hermione fut la première auprès de lui, sanglotant et riant en même temps.
" Ca a marché, Harry, tu l'as fait partir ! "
Elle tira sur son bras, comme un petit enfant qui cherche à réveiller sa mère, encore endormie.
" Harry ? "
Son rire mourut dans sa gorge elle le secoua, encore et encore en vain.
Le garçon ne bougeait pas.
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