Erszebeth
A nu
Chapitre deux : Sous la pluie
Oh, it'll take a little time,
Might take a little crime
To come undone now
Come Undone, Duran Duran
Attraction.
Connaissez-vous le sens de ce mot ? Moi je l'ignorais jusqu'à ce que j'arrive sur terre, jusqu'à ce que je croise pour la première fois son regard et que je tire sur lui. Il n'est pas surprenant alors que je l'ai aidé à sortir de l'hôpital alors que c'est moi qui lui avais infligé les blessures qui l'y avaient amené...
La logique n'a jamais été mon fort, surtout après m'être fait électrocuter par le regard bleu gris acier de Heero Yuy. Mais encore fallait-il reconnaître cette attraction pour ce qu'elle était et je suis très doué pour nier les faits...
Mais cette nuit là, cette nuit où il a fait le premier pas... Jusque là j'avais pu ignorer ce qui me manquait car je n'avais pas conscience de combien j'en avais besoin. J'étais un athée et Heero venait d'accomplir un miracle... Il avait réussi à me faire croire que, peut être...
Pour me renvoyer presque immédiatement dans ma solitude. Savez-vous à quel point c'est dur de faire comme si rien ne s'était passé ? J'avais touché sa peau, j'avais été aussi proche de lui qu'il est possible de l'être pour un être humain, je m'étais complètement ouvert, m'étais laissé complètement vulnérable pour me voir rejeté au petit matin.
Je me suis senti blessé, j'ai eu l'impression de ne rien valoir à ses yeux.
L'impression d'être... rejeté.
Si seulement il avait bien voulu en parler, s'expliquer... Mais autant essayer de causer à pylône en béton. Pour chaque tentative, je me heurtais à un mur de silence.
Et j'en ai eu assez. Je ne suis pas logique, je ne suis pas patient. Je me rappellerais toujours de ce jour ou j'ai décidé de parler au silence, d'affronter ce mur et de le briser ou bien de me briser moi-même en essayant de le détruire.
Il pleuvait.
Nous venions d'atterrir dans une forêt après une mission réussie et j'étais encore sous l'effet de l'adrénaline et de la bataille, ce qui peut expliquer pourquoi je pris cette décision qui pouvait sembler suicidaire. Mais à ce moment là, encore une fois, je ne pensais pas logiquement.
Il pleuvait et j'ajustais un treillis sur mon Gundam pour le dissimuler à la vue d'éventuels poursuivants quand je me mis soudain à parler, le regard fixé sur la tête du Deathscythe.
La vérité, c'est que je n'osais pas le regarder dans les yeux pour voir l'effet de mes paroles sur lui ; j'avais trop peur qu'il reste de marbre. Pour moi qui suis si bavard, ses silences ont toujours été impressionnants. Je me souviens encore de ce que je lui ai dit :
"Tu sais Heero, je ne sais pas comment tu as vécu jusqu'à présent, mais tout le monde à besoin d'avoir quelqu'un à ses cotés. Se battre à deux rend plus fort, vivre à deux aussi."
Je levais les yeux vers le ciel couvert qui pleurait toujours et je laissais ses larmes marquer sur mes joues celles que je ne pouvais pas laisser tomber.
"Peut-être penses-tu que tu peux vivre seul, mais tu te trompes Heero. Tu m'as cherché quand tu as eu besoin de moi. Ce que tu cherchais je te l'ai donné sans arrière- pensée parce que je savais que tu en avais besoin... Et que je savais que je voulais que ça arrive."
Je laissais quelques secondes de silence passer et j'en profitais pour rajuster le treillis sur l'armure du Gundam avant de me laisser glisser sur le sol où se trouvait Heero, immobile, ses longues mèches désordonnées pendant devant son visage et cachant ses yeux.
Je m'appuyais à la jambe droite du Deathscythe et continuais en regardant par terre, évitant toujours son regard alors qu'il se trouvait à quelques mètres de moi :
"Alors je te demande Heero... Si je te dis que j'ai besoin de toi comme tu as besoin de moi, me repousseras-tu ?"
Et je me mordis les lèvres en attendant sa réponse, en attendant un probable "Hn, baka" qui claquerait plus fort à mes oreilles que toutes ces gouttes d'eau qui tombaient sur le sol. J'attendis ma condamnation à ses lèvres, j'attendis qu'il se détourne de moi, dégoûté.
C'est alors que, s'en dire un mot, Heero ferma la distance qui se trouvait entre nous et me pris dans ses bras. Et je poussais un soupir de soulagement en me rappelant soudain que Heero n'était pas un homme de paroles, mais un homme d'actes.
Notes de l'auteur : Certains fics sont des fresques... Celui-ci est une miniature aux détails soignés. Les chapitres sont petits, mais je prends beaucoup de plaisir à les écrire ainsi et j'espère que vous prenez autant de plaisir à les lire. Laissez moi une review pour me dire ce que vous en pensez.
