Avant de commencer, kudos et remerciements à :
Sakurazukalori, Muse officielle du Pentacle
Meanne, scanneuse officielle du scénar et tripatouilleuse d'orthographe
Ainsi qu' un petit mot à Isa qui ne m'a pas laissé son adresse pour que je lui réponde : D'abord, un grand merci pour ta longue review. J'ai en effet beaucoup travaillé les personnages. 14 en charisme pour Trowa peut sembler peu mais le charisme moyen se situe à 9. Avec un charisme de 14, Trowa est bien au dessus de la moyenne, malgré ce qu'il peut te sembler. Pour moi, le charisme est quelque chose d'immédiat que l'on ressent chez une personne. C'est pourquoi j'ai donné ce chiffre à Tro. Le charme de Tro n'est pas immédiatement perceptible mais il est sans aucun doute persistant. Quand à Heero, je prends un pied pas possible à le faire jouer Lady Macbeth. Blague à part, le thème de la rédemption pour Heero est souvent abordé dans GW, d'abord après que Heero ait tué Noventa par erreur et pendant EW. Ce qui donne un Heero qui tue parce qu'il doit le faire mais qui n'y prend aucun plaisir. Ça me permet de faire une étude plus approfondie du personnage; Heero n'est pas facile à cerner et il est très facile de ne voir que la partie supérieure de l'iceberg qu'il est. Quand aux couples, ils répondent à la dynamique du pentacle. Cela dit, si sexe il y a, ce ne sera pas avant que j'aie convenablement installé les rapports entre les personnages.
The mirror on my wall
Casts an image dark and small
But I'm not sure at all it's my reflection
I am blinded by the light
Of God and truth and right
And I wander in the night without direction
Flowers never bend with the rainfall, Simon & Garfunkel
Erszebeth
Le pentacle
Chapitre trois : Retour vers le passé
Le piège s'était refermé sur les quatre. Avec la caravane sur les bras, leurs chances de s'en sortir étaient très minces, les chevaux s'affolant et ruant à l'odeur sauvage des elfes de la nuit. Wufeï mesura la situation et décida de risquer le tout pour le tout.
"Avancez ! Nous restons pour couvrir vos arrières " cria-il aux soldats.
Drows et démombres n'eurent pas le temps de réagir pour leur couper la retraite, et les soldats à cheval et le carrosse de la princesse passèrent en trombe, ne laissant sur place que les quatre et leurs assaillants. Un bref silence se fit et une dernière personne fit son apparition de derrière les arbres. Un chevalier sombre à l'expression qui l'était encore plus, visiblement très mécontent que sa cible lui ait glissé entre les doigts.
"Vous n'imaginez tout de même pas vous en tirer comme ça ? Vous ne faites pas le poids."
Dans l'esprit de Duo, tout était confus. Des drows. Et pire encore. Car aux côtés de ces aberrations se tenait un homme de son âge, vêtu d'une armure. Sur le visage de Duo la surprise disparut, laissant place à une expression plus sinistre. Les yeux de l'elfe s'allumèrent d'une lumière noire et en face de lui, Heero se tendit, tous les sens en alerte et prêt à frapper. Les yeux violets fixèrent les siens, presque comme si ils cherchaient à lire dans son âme.
"Des drows ? Tu es humain et tu fais alliance avec des drows ? Mais quelle sorte de monstre es-tu ?"
Autour de lui, Trowa, Wufeï et Quatre se mirent en formation de combat. Il ne leur restait que peu de temps avant que la toile d'araignée magique qui retenait la majorité des démombres ne disparaisse. Ils devaient éliminer un maximum d'ennemis d'ici là.
L'expression du chevalier noir s'assombrit encore et il ne répondit pas, se contentant de lâcher d'un geste drows et démombres sur la petite troupe.
Mais pendant ce cours laps de temps, Duo en avait profité pour lancer un sort d'invisibilité de masse et en un clin d'½il, lui et ses amis avaient disparu.
Devant les yeux surpris de Heero, les démombres disparurent comme éclipsés par une lumière trop vive. Quatre avait fait appel aux pouvoirs de son Dieu pour dissiper les ténèbres et tous les démombres environnants étaient frappés de plein fouet par la lumière de Lathandre qui jaillissait du clerc. Mais hélas un tel pouvoir avait des inconvénients ; le jeune clerc redevint visible et fut immédiatement cerné par deux drows.
Deux drows tellement occupés à éviter le bâton de Quatre qu'ils n'entendirent pas arriver les deux lames de Wufeï, tranchant l'air et finalement leur chair.
Heero allait se joindre à la mêlée qui virait au chaos lorsque ses sens surentraînés lui indiquèrent un danger derrière lui. Se retournant, il évita de justesse la lame de Duo qui lui infligea néanmoins une blessure au bras. Celui-ci avait visé une des jointures de son armure et avait bien failli lui trancher une artère.
Heero réussit à parer une deuxième attaque furtive avant que l'elfe ne redevienne visible, sous l'effet d'un sort de scrutation lancé par un mage drow. Les deux lames magiques crépitant l'une contre l'autre, Heero profita du répit pour mesurer du regard son adversaire.
L'elfe, estima t'il, était moins fort que lui. mais il était aussi beaucoup plus rapide. Il regarda son adversaire dans les yeux et seuls ses réflexes de combattant l'empêchèrent de se figer. Car ces yeux violets et noirs, pour l'heure remplis de haine, étaient ceux qui hantaient ses rêves. Cet instant d'inattention faillit bien lui être fatal ; car soudainement Duo fit un pas en arrière et banda ses muscles avant de sauter sur lui tel une panthère pour porter une attaque foudroyante que seule la chance et ses réflexes lui permirent de parer.
La force de sa riposte envoya l'elfe à terre et Heero s'apprêta à lui porter un coup qui fut in extremis dévié de sa trajectoire par une lame, glissa dessus et transperça une armure de cuir au niveau de l'épaule. Trowa venait de s'interposer entre Heero et Duo et le coup qui était réservé à l'elfe venait de le blesser.
A terre, Duo ne perdit pas son sang froid et lança immédiatement un sort de téléportation.
L'instant d'après, Heero était seul dans la clairière avec les quelques Drows qui avaient réussi à échapper aux lames de Trowa et de Wufeï. En un clin d'½il, les quatre avaient fait un massacre.
Contemplant avec dégoût les hommes qui lui restaient, les paroles de l'inconnu aux yeux violets résonnèrent dans son esprit :
"Tu es humain et tu fais alliance avec des drows ? Mais quelle sorte de monstre es-tu ?"
L'elfe avait raison, Heero le savait. Il avait fait un pacte avec le diable. Il retourna donc faire son rapport à sa maîtresse par le biais d'une porte dimensionnelle, sans arriver à s'ôter de l'esprit les deux étranges prunelles améthyste, si familières et pourtant inconnues.
********
Lorsque le champ de téléportation rematérialisa les quatre amis, le contact sur le sol fut rude. Habitués à ce moyen de transport, Quatre et Duo négocièrent l'atterrissage avec grâce et élégance tandis que Wufeï buta sur une pierre et s'étala de tout son long en laissant échapper un chapelet de malédictions dans sa langue natale et que Trowa tentait de maîtriser le flot de sang qui s'échappait de son épaule.
L'un dans l'autre, ils ne s'en étaient pas mal tirés, mis à part la blessure de Trowa. Rapide et efficace, Quatre aida le rôdeur à ôter son armure de cuir afin d'avoir accès à sa blessure. Inquiet, Duo se tint à leur côtés en observant nerveusement la scène, tandis que Wufeï ronchonnait toujours à cause des quelques égratignures qu'il avait reçu, non pas en combattant les drows, mais en rentrant en contact brutalement avec le sol.
Duo tritura sa tresse tandis que Quatre nettoyait la blessure. La plaie était assez profonde mais franche, bien que les bords de la blessure laissent suggérer que la lame du paladin n'était pas une arme ordinaire.
Le guérisseur avait des mouvements très doux, s'assurant que la blessure ne risquait pas de s'infecter avant de lancer un sort de guérison des blessures. Se désintéressant de sa plaie maintenant qu'elle était sur le point d'être soignée, Trowa regarda son partenaire. Il avait été inquiet lorsqu'il avait vu Duo s'en prendre au commandant des Drows et c'était ça qui l'avait fait intervenir plus qu'autre chose, bien qu'il n'ait pas pour habitude de laisser ses émotions le guider sur le champ de bataille.
Duo leva le nez de sa tresse juste à temps pour rencontrer le regard inquisiteur de Trowa et se sentit obligé de dire quelque chose :
"Euh, je voulais te dire. Merci Trowa"
Le rôdeur sourit. Il n'aurait jamais cru que l'elfe, d'habitude si sûr de lui, puisse avoir ce genre de réactions.
"De rien. Mais j'ai quand même été étonné de te voir t'en prendre à ce paladin avec tant de virulence."
"Désolé. C'est juste que ça m'a mis hors de moi de voir un humain se battre avec des drows. Je déteste les drows."
Un silence se fit tandis que Trowa réfléchissait à la réponse de Duo. Il connaissait bien les elfe noirs, comme tout elfe ou demi elfe vivant à la surface le doit puisqu'ils étaient ennemis jurés. Cependant quelque chose dans l'attitude de Duo semblait indiquer que la rancune que Duo éprouvait envers les Drows était plus motivée par quelque chose de personnel qu'une simple vendetta inter espèce.
Pendant qu'il réfléchissait, Quatre, ayant fini de nettoyer sa blessure, lança son sort de guérison et la plaie se referma sous l'effet du pouvoir divin que le clerc tenait de part son lien avec son Dieu. Trowa laissa le sort agir sans mot dire. L'énergie vitale qui affluait dans son bras picotait un peu et avait tendance à monter à la tête comme un alcool trop fort si on y prenait pas garde. Il attendit que Quatre parte s'occuper de Wufeï avant de reprendre la conversation là où il l'avait laissée.
"Pourquoi ?"
Duo sursauta ; il avait cru la conversation terminée. Il n'avait jamais réfléchit à ce sujet et il accorda plus de réflexion que nécessaire à la question. Sous les yeux de Trowa, son visage se tordit, comme si il n'aimait pas la réponse qui lui venait à l'esprit.
"Ce sont des drows. Ils tuent et mutilent, détruisent et torturent. Je les déteste, c'est tout."
Trowa classa la réponse et se promit d'y réfléchir avant de continuer :
"C'est pour ça que tu avais l'air hors de toi ? J'ai eu du mal à te reconnaître." Dit-il pensivement. Il avait senti un pouvoir démesuré dans l'elfe lorsque celui-ci s'était mis en colère, un pouvoir pas forcément négatif mais néanmoins écrasant et que Duo semblait avoir du mal à juguler. En jetant un ½il sur l'une des mains du mage, il s'aperçut qu'elle tremblait et posa la sienne dessus. Les tremblements se calmèrent lentement et Duo lui jeta un coup d'½il un peu perdu.
"Ça va aller maintenant. Tu nous à téléportés au bon moment" dit il avec un petit sourire. Il se sentait curieusement fier de Duo. C'était son partenaire.
Au contact de la main de Trowa, Duo sentit les forces en ébullition à l'intérieur de lui se calmer d'elles-mêmes, sans comprendre comment le rôdeur pouvait avoir un tel effet sur lui. Il répondit au sourire de Trowa par l'un des siens presque.timidement.
En s'éloignant pour surveiller les alentours, Duo essaya de se secouer. Mais bon sang, qu'est ce qui se passait en lui ? Depuis quand Duo l'elfe, voleur et mage extraordinaire, rougissait comme une écolière en recevant un compliment ?
Il se retourna pour examiner Trowa, espérant trouver une réponse et son regard glissa le long des muscles découverts de Trowa. L'homme avait de la présence, il fallait bien lui reconnaître ça. Et il était aussi drôlement sexy.
"Pas possible ! Un rôdeur me sauve la vie et je suis immédiatement tout chose ? J'ai plus qu'à me tresser des marguerites dans les cheveux et me mettre un tablier pour être la parfaite femme au foyer !" se dit Duo en secouant la tête. "Comme si c'était le moment de perdre la tête avec des drows qui sortent de nulle part.
"D'ailleurs, ça me fait penser. Qui c'était ce type, pour commander à des Drows ? Il portait une épée de paladin en plus ! Il y a quelque chose qui cloche là-dessous.J'ai de plus en plus l'impression que G ne m'a pas tout dit. Je sens que je vais devoir aller demander quelques éclaircissements à cette vieille chouette."
Quatre avait remarqué les cogitations de son ami et décida d'intervenir :
"Ça va bien Duo ?" dit il, tout en soignant les égratignures d'un Wufeï renfrogné qui lui jetait de temps en temps des petits coups d'½il inquisiteurs.
"Au poil Quatre, au poil" dit Duo, oubliant aussitôt ses réflexions pour estimer l'état du kensaï. "Comment va notre Wuffy préféré ?" Dit il en s'approchant.
"Je ne savais pas que tu étais suicidaire Duo. T'attaquer à un paladin ?" siffla l'asiatique, contrarié par le fait qu'on l'ait obligé à fuir le champ de bataille, même si il reconnaissait que la stratégie était bonne.
"Si il n'avait pas évité ma lame de justesse, il serait en train de pisser le sang dans son armure comme un b½uf que l'on égorge, ton paladin !"répondit l'elfe du tac au tac, reprenant son humeur habituelle.
Wufeï s'apprêtait à répliquer quand Quatre pressa une main ferme sur ses blessures. Le kensaï réprima un gémissement de douleur.
"Arrêtez ça vous deux, j'en ai plus qu'assez de vous entendre vous chamailler toutes les cinq minutes. Nous formons une équipe, alors agissez en tant que partenaires, bon sang !" dit il en élevant la voix. Wufeï resta comme deux ronds de flanc devant l'air autoritaire de Quatre, visiblement surpris. Duo lui étouffa un rire ; il connaissait bien son ami et savait ce que cachaient les faux airs de petit ange de Quatre.
"Je crois bien savoir *qui* va porter la culotte dans votre couple !" dit-il joyeusement et il eut la surprise de voir Quatre et Wufeï rougir de concert. Bien qu'il ait eu le béguin pour Wufeï il n'y a pas si longtemps, il ne se sentit pas jaloux. Collés ainsi ensemble, la situation aurait dû lui paraître inconfortable et pourtant, il sentait une osmose se créer avec chacun des trois autres. Tout semblait normal, même plus, juste. C'était comme si soudain, au milieu de ces personnes qui étaient il n'y a peu que des condisciples, il parvenait à trouver un équilibre qu'il avait longtemps recherché.
C'était comme pendant le combat. Sans regarder ses partenaires, il avait su quoi faire d'instinct. Peut-être que finalement la naïade n'était pas une si mauvaise entremetteuse que ça.
Duo ne réfléchit pas plus avant et suivit son instinct. Il était temps d'enterrer la hache de guerre. Se baissant, Duo tendit la main à Wufeï qui la fixa, étonné.
"Quatre à raison. Amis et partenaires ?" Wufeï scruta son visage à la recherche d'un indice pouvant lui révéler que c'était une blague mais il n'en trouva aucun, juste de la franchise et un certain amusement. Un coup d'½il latéral à Quatre lui indiqua que son partenaire le regardait l'air de lui dire "Et bien ? Qu'est ce que tu attends ?"
A deux contre un, il n'avait aucune chance. Avec un soupir vaincu, il serra la main de Duo en s'attendant à ce qu'un effet magique bizarre lui tombe sur la tête, mais rien ne se passa à part une étrange énergie qui sembla lui parcourir le bras, comme si un lien entre lui et Duo s'était établi. L'elfe était *sérieux*. Wufeï avait un peu de mal à y croire.
L'air faussement solennel, Duo ajouta :
"Et je promets d'essayer de ne plus de taquiner. Mais c'est ta faute aussi, tu réagis au quart de tour, c'est dur de résister à la tentation."
Wufeï fixa l'elfe, se demandant visiblement si c'était du lard ou du cochon avec une expression comique qui fit pouffer Quatre à côté de lui. Trowa qui avait suivi toute la conversation appuyé contre un arbre réprima un sourire à l'expression de l'asiatique :
"Pas de panique Wufeï, on est là pour le rappeler à l'ordre si jamais il tente quelque chose"
Duo pris un air faussement vexé et changea de sujet :
"Oh bon, je vois que la confiance règne. Pourrais-je porter à votre attention mes seigneurs que la nuit est tombée et que je meurs de faim ? Au lieu de discuter, nous ferions mieux de dresser un camp !"
Trowa acquiesça muettement et Wufeï, voulant avoir le dernier mot, ajouta :
"Mais pas de feu de camp. L'ennemi pourrait nous repérer."
De nouveau décontracté, Duo haussa les épaules :
"Si tu tiens tant que ça à manger de la viande crue, je n'y vois aucun inconvénient Wufeï. Après tout, ce n'est pas moi qui ai besoin de faire un feu pour cuire mes aliments" fit-il en faisant apparaître une petite flamme en un claquement de doigts, transformant ainsi son pouce et son majeur en un briquet.
"T'as toujours réponse à tout, hein ? Voilà pourquoi je déteste les mages !" fit Wufeï en roulant des yeux et tout le monde éclata de rire, la bonne humeur définitivement installée entre les quatre amis.
********
En sortant de la porte dimensionnelle avec les quelques drows qui lui restaient, Heero vacilla. La blessure que lui avait infligé Duo avait enflé et saignait légèrement, goutte après goutte. Quelque chose disait au paladin que la lame qui l'avait blessé était empoisonnée.
Il n'avait cependant pas le temps de s'apitoyer sur son sort. Une devait être mise au courant de l'échec de la mission. Avec un fatalisme résigné, le paladin dirigea ses pas vers la salle du trône. Avec ses pouvoirs guérisseurs, il aurait très bien pu purger son corps du venin et soigner la blessure mais il ressentait un telle lassitude, plus morale que physique, que la volonté de le faire lui manquait. Si il n'avait pas évité in extremis la lame de Duo, il serait mort dans la forêt et ça n'aurait fait aucune différence. C'était peut être la solution, arrêter là son chemin et sa vie en laissant le poison faire son office.
Mais ça aurait été simple, trop simple. Il avait encore quelque chose à protéger. Elle. Celle qu'il avait juré de défendre, il y a si longtemps.
Heero était un orphelin de guerre. Avec la fureur qui semblait pousser Une à vouloir tout conquérir, ça n'était pas rare. De son enfance, il ne se souvenait que de peu de choses.
Hellain était un petit village comme les autres, placé dans une région vallonnée, en bordure du royaume Peacecraft. Les champs étaient riches et une fois par semaine, il y avait un marché sur la place du village. Les gens étaient heureux et le tableau était presque idyllique.
Heero était un petit garçon comme les autres, à part peut être les étranges rêves qu'il faisait parfois. Des rêves peuplés de sorcières et de ténèbres, de monstres et d'étranges yeux violets.
Mais un jour pas comme les autres, de sombres nuages s'étaient profilés à l'horizon. Heero se souvenait des cris lorsque les premières masures du village avaient pris feu et des orques d'Une déferlant dans les rues.
Et ensuite. Les flammes qui s'élèvent, les braises qui brûlent la semelle des chaussures et finalement, le charbon qui crisse sous les pas et noircit la terre tandis que la fumée obscurcit l'air. Une apocalypse localisée orchestrée de main de maître qui transforma en cendres les premières années de sa vie.
Il avait fui le désastre sans trop savoir où il allait, fui les orques qui, même après le sinistre, semblaient chercher quelque chose dans les décombres. Il ne savait pas combien de temps il avait erré, couvert de traces charbonneuses et de boue, à moitié mort de faim mais marchant tout de même. Jusqu'à ce moment. Ce moment où le reste de sa vie s'était soudain cristallisé.
De cet instant, une image était restée, gravée dans son esprit. Celle d'une main tendue vers lui, appartenant à un chevalier magnifique à l'armure resplendissante, descendu de cheval pour se souiller à son contact. Il s'appelait Odin et il était paladin au service de la famille Peacecraft, comme Heero l'avait appris peu après.
Cette main tendue avait changé sa vie. A partir de ce moment, Heero n'avait eu de cesse de se transformer d'orphelin crasseux en paladin rayonnant. Odin était devenu son père adoptif, son idéal, et l'idéal d'Odin était devenu le sien. Il s'était entraîné, jour et nuit, pour devenir le plus jeune paladin de l'histoire du royaume. Son adoubement avait été le plus beau jour de sa vie mais c'était aussi celui où il avait fait la promesse qui le liait à présent.
Ce jour là, il avait reçu son épée IceWing et il avait juré de servir la justice et le bien, comme tout paladin mais surtout, de défendre la famille Peacecraft contre ses ennemis.
Et peu après, quand Une et ses troupes avaient ravagé le royaume, personne n'avait pu rien faire. Heero s'était battu comme un lion, pendant qu'autour de lui tous les autres guerriers du royaume tombaient les uns après les autres, Odin y compris, pendant qu'autour de lui, sa vie s'écroulait à nouveau, comme si elle suivait un cycle qui devait se répéter encore et encore, jusqu'à sa mort. A la fin, lorsqu'il avait été obligé de rendre les armes, il ne restait rien des remparts, rien du château et presque plus rien de ce qu'il avait juré de protéger.
Juste Relena, la princesse du royaume. Alors Heero s'était raccroché à l'existence de la jeune fille et lorsque les yeux froids comme un serpent de Une s'étaient posés sur lui, il avait signé le chèque en blanc, décidé de laisser son âme se corrompre pour rester fidèle à son v½u.
Tant qu'il servirait la sorcière, la princesse Peacecraft resterait en vie.
Mais à présent. Que restait il de lui ? Est-ce qu'au fond, le fait qu'il soit en vie changeait quelque chose ? Il était maintenant aussi sale que le jour où Odin était venu à son secours. Certes, son armure, bien que ternie, était sans tâche, mais sa conscience. Ses mains étaient pleines de sang. Quelque part, en suivant cette route, Heero avait perdu la foi.
C'est pourquoi en suivant les longs couloirs froids d'un pas rendu peu sûr par le poison, Heero était presque heureux. Heureux que sa mission ait échoué, heureux que l'elfe aux yeux violets se soit opposé à lui.
C'était ça ou le poison dont l'elfe avait indubitablement enduit sa lame lui montait à la tête.
Arrivant devant la porte de la salle du trône, il rectifia son attitude afin de ne montrer aucune faiblesse devant Une, même si sa vision devenait trouble. Devant elle, il avait pris l'habitude de ne rien montrer de ce qu'il pouvait ressentir. Il connaissait le regard froid, analytique et amusé qu'elle semblait ne réserver qu'à lui. Comme le vautour, elle surveillait sa proie de l'½il jusqu'à ce qu'elle s'effondre pendant qu'elle la survolait. Mais il ne lui donnerait pas ce plaisir.
Pas aujourd'hui en tous cas.
Aux côtés de la sorcière se tenait une forme noire que Heero avait appris à redouter : Kagami, l'un des généraux de Une. La seule chose qui était plus noire que sa peau était son âme et il était réputé être les yeux et les oreilles de la sorcière, c'est-à-dire son espion favori. Sa présence aux côtés d'Une n'augurait rien de bon.
Un léger sourire flottait sur les lèvres d'habitude impassibles d'Une. Bien sûr, elle savait déjà ce qui s'était passé et le rapport de Heero n'était pas nécessaire mais elle savait qu'il lui en coûtait de venir lui avouer un échec. Elle n'avait pas bougé de son trône mais avait cependant assisté à toute la scène. Etre une sorcière avait définitivement des avantages ; son orbe de vision lui avait permis de tout voir, y compris le regard plein de haine que le Deuxième avait jeté au Premier.
Et si il y avait quelque chose que Une aimait beaucoup, c'était les plans qui marchaient comme sur des roulettes. C'est pourquoi, toute à sa satisfaction, elle n'écouta le rapport de Heero que d'une oreille distraite. Remarquant le fin filet de sang qui coulait le long de son armure pour venir salir le dallage jusque là immaculé de la pièce, elle réprima son agacement et dit avec condescendance :
"Vous feriez mieux d'aller vous soigner, mon paladin. Désormais, Kagami et ses troupes vous assisteront pendant vos missions.Quelque chose me dit que vous rencontrerez encore ces quatre."
Un goût amer à la bouche, Heero quitta la pièce sans demander son reste. Cette femme lui faisait courir des frissons dans le dos et quelque chose lui disait que Kagami serait plus là pour surveiller ses faits et gestes que pour l'aider.
Derrière la porte l'attendait un visage familier et Heero tenta de composer un sourire sur son visage pour l'accueillir, malgré sa lassitude.
La princesse Relena, car c'était elle, le fixa avec incrédulité et, bizarrement, presque avec aversion. Avant même qu'il ait pu la saluer, elle lui dit sèchement :
"Vous ne m'avez pas habitué à l'échec. Il n'y a pas de place ici pour un paladin incapable qui se laisse blesser par le premier minable venu, sachez-le."
Surpris par sa réaction, Heero se contenta de baisser la tête sans répondre. A une époque, la princesse Relena semblait l'apprécier mais depuis qu'il s'était mis au service de Une pour assurer sa sécurité, elle ne lui réservait que des paroles blessantes et une attitude teintée de mépris. Cependant, il ne lui serait même pas venu à l'idée de le lui reprocher ; elle demeurait sa princesse envers et contre tout.
Il ne releva pas la tête en l'entendant s'éloigner. Son regard suivit la trajectoire d'une goutte de sang d'un rouge sombre qui coula le long du métal obscur du bracelet gauche de son armure puis roula sur sa peau avant enfin de tomber sur le sol.
Heero avait toujours été très fort pour souffrir en silence.
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Notes de l'auteur : Heero morfle. Tout est normal quoi. Pour autant, ne croyez pas qu'il va être le seul à souffrir. La suite au prochain chapitre ! Et n'oubliez pas de motiver l'auteur en lui laissant une review ;)
Les dessous du pentacle
La création des personnages :
Quatre
Choisir la classe de Quatre était évident dès le début. Quatre à la classe de clerc quasiment tatouée sur le front. Voici selon moi ses stats :
Race : Humain
Force : 14
Dextérité : 15
Constitution : 15
Sagesse : 18
Intelligence : 16
Charisme : 17
Et un alignement loyal bon.
Avec de telles stats, Quatre peut être soit druide, soit clerc.
En tant que clerc, Quatre peut porter une armure ou une côte de mailles mais ne peut utiliser que les armes contondantes (enfin, ça dépend de la règle d'AD & D que vous suivez. dans la 3, les clercs peuvent utiliser les armes tranchantes après tout). Il peut également lancer des sorts de clercs très puissants (sorts de soins, sorts défensifs, puiser dans la force divine, etc.) et bénéficier de la puissance du Dieu qu'il sert, en l'occurrence Lathandre, le Dieu de la bonté et du renouveau sans oublier bien sûr son aptitude à repousser les morts vivants, assez puissante pour les blaster direct dans l'autre monde sans passer par la case réincarnation.
Il est la bête noire de tous les types de morts vivants et autres créatures maléfiques comme les ombres et les liches. Il est de plus immunisé à l'absorption d'énergie caractéristique de ces bestioles.
Au combat rapproché, Quatre frappe avec un bâton, son arme à longue distance est la fronde. Mais bon, c'est pas parce qu'il ne peut pas utiliser d'armes tranchantes qu'il faut croire que Quatre est un tendre ; il peut parfaitement vous défoncer un crâne avec son bâton !
Arme principale : Bâton saint de disruption (Sandrock). Le bâton saint est une arme anti morts-vivants, créé spécialement pour décimer ces créatures. Tout mort vivant touché peut dire adieu à sa non-vie. La vache quand même, je ne m'étais pas rendue compte que Q en clerc serait aussi cool.
Encore un chapitre dur à écrire alors une petite review, ça serait bien sympa. Ça motive de savoir que vous lisez et aimez !
