Chapitre 2 : L'admirateur de Tohru
Petit message : Ce chapitre est un peu moins drôle que le précédent, à mon
goût, mais j'avais envie de développer un peu cette intrigue :p (plus que
prévu). Néanmoins, Shiguré est toujours bien présent avec ses commentaires
idiots ;). Reviews ardemment désirés !!!
Quoi, vous pensez que mis à part les Soma et ses deux amies, aucun garçon ne peut admirer notre petite Boulette de riz ? Détrompez-vous ! Une anecdote des plus intéressantes vous révèlera la vérité qui vous a été cachée... Voici donc ce que je vais vous conter aujourd'hui. Une histoire pleine de rebondissements, avec des tragédies, des cascades dignes des plus grands films hollywoodiens, du suspense à vous couper le souffle !!! [Kyô : Tais-toi, on dirait Shiguré là !
Shiguré : Et alors ? Moi je trouve ça plutôt sublime... Vraiment, continue à prendre exemple sur moi... Je demanderai à Aya de te faire le même Kimono que moi...
Yuki : Il est exaspérant...
Euh... '] Hum oui bref je m'égare.
Pour vous situer, nous en sommes à peu près aux alentours du sixième tome de la saga, puisque Tohru sait désormais quelle est la véritable forme de Kyô, et que ce dernier fréquente le Dojo assez souvent. Yuki quant à lui s'est plus ou moins réconcilié avec son frère, depuis la visite à sa boutique avec la boulette. Commençons l'histoire... La scène se passe au cours du premier trimestre de Première pour le fameux trio, Seconde pour Haru et Momiji. Les deux nouveaux Soma se sont parfaitement intégrés dans le décor.
Nous retrouvons notre petit groupe d'amis, Momiji, Tohru, Haru, Kyô et Yuki, discutant tranquillement dans le couloir.
Tohru : Alors Momiji comment trouves-tu le lycée maintenant que tu es plongé dans le bain?
Momiji (avec sa frimousse adorable et joviale, criant pratiquement) : Ah!!! J'adore cette école. Je joue beaucoup avec les gens de ma classe, les filles sont trop gentilles avec moi mais je ne peux bien sûr pas trop les approcher, mais c'est pas grave ! Je vais sûrement m'inscrire à un des clubs de l'école parce que je m'amuse beaucoup ici et...
Kyô se met à le frapper brutalement, le trouvant quelque peu bavard...
Kyô : Tu vas te taire l'Usagi !!! Tu nous fatigues avec tes histoires !
Momiji (pleurant à chaudes larmes) : Ouiiiin Tohru il est méchant avec moi il m'a tapé bouuuuh...
Tohru : Oh non Momiji ne pleure pas...
Elle lui pose la main sur sa tête et le Lapin en profite pour faire une petite bise à la boulette de riz.
Momiji : Toi t'es gentille au moins !
Tohru rougit à vue d'œil, pendant que Kyô refrappe le lapin pour le plaisir.
Kyô : T'as fini tes bêtises un peu ?!
Haru et Yuki, eux, regardent la scène chacun à leur façon : Yuki d'un air navré, Haru d'un air absent. Mais ce dernier se réveille soudainement pour déclarer à Tohru :
Haru : Au fait, Tohru, tu as entendu parlé d'un Ichitaka Komura?
Tohru : Ichitaka Komura? Euh... Euh non pourquoi ?
Haru : L'autre jour je l'ai croisé dans le couloir... Il n'est pas dans notre classe, à Momiji et moi, il est en terminale et il est arrivé un peu plus tard que les autres parce qu'il vient de New York et...
Kyô : Ben quoi ?! Viens en au fait !!
Le Chat avait lâché son cousin pour écouter un peu la conversation.
Haru : ...Il m'a demandé si tu étais souvent occupée après les cours... Apparemment, il connaît ton nom, mais je ne sais pas trop comment...
Tohru : Ah... Ah bon ?
Yuki : Komura... Ah, je crois l'avoir déjà aperçu avec l'ancien président de l'Association des Elèves. Il est membre d'un club mais je ne sais plus lequel...
Tohru : Ah... Ah bon ?
Tohru : Je me demande ce que ce garçon me veut... Je ne sais même pas à quoi il ressemble...
Haru : Il a un certain succès avec les filles. C'est le second Prince du lycée, d'après certaines, mais il est un peu... bizarre...
Le visage de Yuki est très nettement déconfit.
Yuki : Quelqu'un de bizarre pour les Soma... Il doit vraiment être louche...
Kyô : Bizarre ?! Mais qu'est-ce qu'il lui veut à Tohru ?!
Haru : Mais qu'est-ce que j'en sais moi... En tout cas il est complètement coincé, avec les filles, il paraît...
Le Bœuf ne dit plus rien, repartant momentanément dans sa bulle.
Momiji : Il doit être amoureux de toi Tohru ! C'est vrai tu es si mignonne... Tu voudras que je te le présente ? Je dois avoir des amis qui le connaissent...
Tohru (petite tomate carbonisée) : Ah... mais non... mais...
Bizarrement, Kyô reprend la bagarre là où il l'avait laissée, et frappe à nouveau le lapin malgré ses jérémiades.
Yuki : Il va falloir qu'on aille en cours... Tu viens Tohru ?
Tohru : Ah... Euh oui d'accord !
Lui adressant un joli sourire, elle suit le Nezumi, tandis que les deux autres garçons les rejoignent peu de temps après. A la fin des cours, Tohru sort la première. Yuki, lui, part rapidement voir l'Association des Elèves au vu du nouveau statut qu'il a acquis depuis peu. Kyô sort peu après et se dirige directement vers le Dojo en saluant la demoiselle.
Cette dernière va à la bibliothèque, ayant quelques devoirs à compléter et un peu de temps avant d'aller au travail.
La jeune fille passe d'abord dans les rayons, prenant quelques ouvrages au passage, l'air décidé et concentré. Puis elle s'assoit à une table et commence à étudier tranquillement.
Tohru : Oh lala, ce devoir d'histoire est vraiment difficile... Il faudra peut-être que je demande à Yuki de m'aider...
Absorbée par son livre, elle ne se rend pas compte qu'un jeune homme s'est assis en face d'elle dans un premier temps. Mais sentant un regard de plus en plus insistant, elle relève finalement la tête.
Bien sûr, vous l'aurez deviné, il s'agit d'Ichitaka, Ichi pour les intimes paraît-il. C'est un terminale de haute stature, sportif, aux longs cheveux bruns ondulés coulant le long de ses épaules jusqu'au milieu de son dos. Ils sont souvent attachés en une queue de cheval plutôt défaite, ce qui lui donne un aspect négligé sympathique, et une allure un peu androgyne. Mais son regard bleu acier traduit une certaine force à laquelle il ne vaut mieux pas se frotter.
Celui-ci est donc assis en face de la boulette de riz, et baisse vivement les yeux quand la boulette de riz relève la tête.
Tohru : Oh ! Je ne l'avais jamais vu... Quels cheveux !
Quelque peu embarrassée, elle décide de prendre la parole, croyant qu'elle s'était assise en face de lui sans s'en rendre compte, et qu'elle pourrait donc le gêner. Tohru : Oh excuse-moi je peux changer de table si tu veux ! Je ne t'avais pas vu... Shitsurei shimashita... [=Excusez-moi de vous avoir dérangé]
Ichitaka : ...
Tohru : Je... Je vais y aller... De toute façon je dois partir...
Ichitaka : Non je...
Tohru : Oui ?
L'étudiant semble rougir très légèrement. Sa voix est un murmure, à la fois grave et doux.
Ichitaka : C'est moi qui suis arrivé après toi... Je vais y aller...
Tohru : Mais non reste !
Ichitaka : Mais non...
Un silence gêné s'installe, mais la Nigiri finit par rire doucement. Ichitaka la regarde d'un air interrogatif.
Tohru : Pardon, mais c'est idiot, on veut tous les deux partir alors qu'on pourrait très bien rester sur la même table, elle est assez grande... Je m'appelle Tohru Honda, et toi ?
Ichitaka : Ichitaka... Komura...
L'adolescente est frappée par la foudre.
Tohru : Oh lalalala mais alors c'est lui ?! C'est Ichitaka ? C'est vrai qu'il a l'allure d'un prince ! Avec ses longs cheveux, il pourrait faire penser à Yuki, et puis il a l'air calme mais en même temps...
Tohru : Oh, je vais y aller quand même... Enchantée de t'avoir rencontré, Komura san.
Ichitaka : Ecoute...
Tohru : Oui ?
Encore un silence, ce qui laisse le temps à la petite Tohru de reprendre une belle couleur carmin.
Tohru : Oh lala mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Il a un an de plus que moi... C'est le second prince du lycée... Oh lala...
Ichitaka : Est-ce que... on... tu... pourrais revenir ici, demain, à la même heure ? Il faudrait que je te parle... de quelque chose... Tu peux m'appeler par mon prénom...
Tohru : Ah euh... Euh... oui... Ca devrait être possible... Ichitaka san...
Ichitaka : Merci... Je n'en aurai pas pour longtemps... Désolé encore de t'avoir dérangée...
Il lève ses grands yeux bleus vers elle, une expression grave sur le visage. La jeune fille un moment le regarde sans rien dire, la bouche ouverte pour ajouter quelque chose, mais finalement la referme.
Sans plus attendre elle se dirige vers la sortie, complètement gênée, mais se retourne à la porte pour saluer le jeune homme.
Tohru : A... A demain...
Tohru : Oh lala... Même heure, même endroit, le lendemain. Assis face à face depuis quelques minutes, un silence de plomb s'est facilement installé...
Il fait chaud, le printemps étant bien avancé, et Tohru commence à se sentir définitivement mal à l'aise. Mais c'est quand même elle qui finit par prendre la parole la première.
Tohru : Tu... Tu voulais me parler de quelque chose... ?
Ichitaka : Euh... Oui... Euh...
Brusquement, une autre terminale débarque à leur table, agressant presque le jeune homme qui la regarde, éberlué :
Groupie : Ichi kun ! Te voilà ! Dis tu voudrais pas m'aider en maths tu es très fort et j'ai vraiment trop trop de problèmes à résoudre cet exercice... Je sais que tu es timide avec les filles mais ne t'en fais pas ça ne me dérange pas !
Ichitaka (qui bizarrement ne rougit pas vraiment, il a simplement le visage très fermé et ne lève pas les yeux vers cette fille) : Une autre...fois... Je... dois réviser... là...
Groupie : Ah bon très bien ! Si tu veux tu peux venir chez moi après les cours demain qu'est-ce que t'en dis ? S'il te plaît dis ouiiii...
Ichitaka : Euh... on verra demain... D'a... D'accord ?
Groupie : D'accord pas de problèmes !
Enfin l'intruse s'en va, d'un pas joyeux, et on entend quelques cris hystériques retentir dans le couloir :
Groupie : Kyaaaaaah j'ai réussi ! J'ai réussi !
Fille : Vraiment ? Mais comment t'as fait ?
Groupie : J'ai réussi c'est tout !!! Je vais voir le deuxième prince du lycée demain ! Je suis trop heureuuuuse !!!
Les cris s'estompent peu à peu, laissant à nouveau nos deux jeunes gens dans un silence pesant. Ichitaka reprend somme toute la parole, perturbé, fronçant les sourcils.
Ichitaka : En fait je...
Tohru :...Oui ?
Ichitaka : Je vis chez ton grand-père, en ce moment.
Tohru : Ah ? Ah bon ?!
Ichitaka : Oui... Depuis quelques jours... En fait je suis de passage ici seulement, parce que... Je vais changer de lycée... Je vais aller dans le nord, à Sapporo, où mes parents sont déjà, mais comme il y a des travaux... Je vivais... chez ma tante avant, aux Etats-Unis...
Tohru : Ah ! Mon grand-père est très gentil, tu dois beaucoup te plaire chez lui !
Ichitaka : Euh... oui... Mais en fait il y a autre chose...
Tohru : Oui ?
Ichitaka : Je suis chez ton grand-père parce que... En fait, mon père était un ami... de ton père...
La jeune fille regarde son interlocuteur avec de grands yeux écarquillés, stupéfaite par cette nouvelle.
Tohru : Un ami de mon père ? Ca alors, son père a connu mon père ? Mais comment ?
Ichitaka : ... Ils étaient collègues, ils travaillaient pour le même organisme... C'est pour ça que ton grand-père a bien voulu m'accueillir... Il m'a beaucoup parlé de toi...
Tohru : Oh... Mais c'est fantastique ! Je n'avais jamais rencontré jusqu'à aujourd'hui les amis de mon père ! J'aimerai bien le rencontrer, ton père ! Je suis sûre que c'est un homme très bien. Maman me disait toujours que Papa savait toujours bien s'entourer. Il avait peu d'amis, mais tous comptaient énormément pour lui...
Malgré ces paroles joyeuses, une expression inhabituelle apparaît sur le visage de Tohru. De la mélancolie... Une tristesse profonde...
Ichitaka : Oui... Je n'ai pas beaucoup de souvenirs mais... Quand ton père est... est... Il a été profondément affecté... Il a demandé à être muté dans le Nord, après...
Tohru : Ah... D'accord...
Tohru : Mais pourquoi n'a-t-il pas continué à vivre chez ses parents ? Oh, je ne peux pas lui demander ça, ça ne me regarde pas...
Ichitaka : Je... Quand ton grand-père m'a parlé de toi, j'ai voulu... Te rencontrer... Je ne sais pas trop pourquoi... C'est idiot... En plus je pars bientôt mais... En fait... La façon dont ton grand-père a parlé de toi... Il est tellement fier, tu sais... Ca m'a beaucoup impressionné...
Là, la boulette de riz ne peut s'empêcher d'être profondément émue par ces mots. Les larmes lui viennent instantanément sans effort. Aussitôt, le jeune homme se met à paniquer... à sa manière : sa voix reste toujours douce et grave, son visage impassible.
Ichitaka : Eh... Ah non... Je n'aurai peut-être pas dû te parler de tout ça...
Il passe une mèche de cheveux derrière son oreille, nerveusement, puis tend un mouchoir à Tohru.
Ichitaka : Tu m'avais l'air... d'une personne intéressante... Quand j'ai vu que Haru san te connaissait, je lui ai demandé certaines choses... Ne m'en veux pas... J'étais juste un peu curieux...
Tohru : Ah mais non ! Ca me fait très plaisir que tu me dises tout ça... Je suis juste un peu émotive... Merci pour le mouchoir... Haru kun m'en a parlé... Ne t'en fais pas je ne t'en veux pas du tout...
Ichitaka : Mon père ne disait que du bien de ton père, tu sais... J'étais encore jeune, mais j'ai compris à quel point il l'estimait... Ca m'a donné envie de te connaître...
Tohru : Merci... Merci de me dire tout ça... Du fond du cœur...
A travers ses larmes, l'adolescente adresse à Ichitaka un joli sourire tendre, ce qui trouble légèrement ce dernier.
Ichitaka : De... De rien...
Tohru (regardant brusquement la pendule) : Ah zut ! Je vais être en retard à mon travail ! Je suis désolée je dois te laisser... J'espère qu'on aura l'occasion de discuter encore !
Ichitaka : Moi aussi, je dois y aller, de toute façon...
Il fait une légère grimace en songeant à la groupie de la veille chez qui il doit se rendre...
Ichitaka : Je suis heureux... d'avoir réussi... à te parler...
Tohru n'entend pas ces dernières paroles murmurées, absorbée dans le rangement de ses affaires.
Tohru : Au fait, avant de partir, Yuki m'a dit qu'il t'avait vu discuter avec l'ancien président de l'Association des Elèves... Apparemment tu es dans un club ?
Ichitaka sourit paisiblement, et répond avec une certaine émotion :
Ichitaka : Je suis au club de dessin, en fait... Si tu as le temps un jour... Viens me voir...
Tohru (avec sa petite tête toute kawai) : D'accord !
Et ils se quittent ainsi, sans plus de cérémonies, la boulette de riz toute heureuse d'avoir pu faire une nouvelle connaissance.
Tohru : Un ami de Papa ! Un ami de Papa ! Ca alors... J'ai envie de le connaître mieux... Il y a quelque chose de si triste dans son regard, mais en même temps il est si perçant...
... Papa...
Sans raison apparente, elle fond en larmes mais part en courant pour ne pas être en retard. Quelques jours plus tard, la Nigiri se rend dans la salle du club de dessin, n'ayant pas à aller travailler aujourd'hui. Souriante et joyeuse, elle entre timidement dans la pièce qui semble déserte.
Tohru : Ah zut... Peut-être qu'il n'y a pas de réunion du club, aujourd'hui...
Mais elle entend quelques pas dans le couloir et se retourne vivement. C'est bien lui, Ichitaka, Prince numéro deux, les cheveux légèrement décoiffés mais soyeux et épais, avec ses grands yeux métalliques ourlés de longs cils noirs.
Tohru (rougissant légèrement) : Konnichi wa !
Ichitaka (souriant discrètement) : Konnichi wa Tohru san !
Le jeune homme va s'asseoir devant un grand chevalet où l'attend déjà plusieurs feuilles et une toile.
Tohru : Il n'y a personne aujourd'hui ?
Ichitaka : Non, en ce moment, chacun travaille un peu de son côté et nous nous voyons une fois par semaine. Assis-toi si tu veux...
La boulette de riz s'exécute, en s'installant en face de l'artiste.
Ichitaka : Je... Je pourrais la dessiner... [Shiguré : Un nu ??? Il a fait un nu ??? Je veux voir !!!
Son air pervers ne laisse présager rien de bon. D'ailleurs, l'air furax des deux gardes du corps – hum, drôle d'expression tout à coup, enfin bref – de Tohru ne laissent rien présager de bon non plus.
Aheum, ils commencent à le massacrer, il vaut mieux revenir à l'histoire.] Ichitaka : Ca te dérange si... Si j'essaie de dessiner ton portrait? Si c'est trop moche j'arrêterai...
Paniquée, Tohru s'agite dans tous les sens, se demandant si elle doit accepter.
Tohru : Un portrait ? Oh lala un portrait ? Je ne sais pas si je dois accepter on ne m'a jamais demandé une chose pareille jusqu'à aujourd'hui ! Qu'aurait dit maman ? Elle aurait probablement était très contente et puis il ne faut pas refuser... C'est un beau cadeau après tout, et ce n'est pas tous les jours qu'on peut servir de modèle...
Voyant l'air déboussolé de la demoiselle, Ichitaka la rassure.
Ichitaka : Euh... Tu sais c'est juste pour faire des croquis de ton visage... Je ne veux pas faire de... de nu ou quoi que ce soit... [Shiguré : Mais quel nul... Les Américains sont vraiment aussi prudes qu'on le dit... Gâcher une si belle occasion de voir une jeune fille fraîche se dévêtir pour l'amour de l'art... Rah lala...
Yuki (une veine battant vivement sur sa tempe): Mais quand va-t-il se taire ?!
Kyô : Ferme-la baka inu! Sale Chikan !
Et la bagarre reprend... Décidément, c'est d'un répétitif...
Kyô : Qu'est-ce qu'il y a t'es pas contente ?!
Euh non non... Voyons... Je n'ai rien dit... - Reprenons -] Tohru : Arg ! Je n'y avais même pas pensé ! Ouf ouf en tout cas !
Tohru : D'accord... Je veux bien... Mais... Tu peux faire un vrai dessin si tu veux tu sais... Si tu en as le temps...
Ichitaka : Bien sûr ! Mais il va falloir rester immobile un certain moment.
Tohru : Très bien ! Promis, je ne bougerai pas d'un cil !
Et c'est ainsi que le mystérieux deuxième prince tire le portrait de la petite demoiselle...
Tohru : C'est incroyable ! Je suis sûre que ce sera très réussi... Oh je suis tellement honorée... C'est un artiste ! Le deuxième prince du lycée est un artiste ! Ah, j'espère qu'il n'a pas un fanclub comme Yuki... Je ne voudrais pas avoir d'ennuis... En tout cas il est si gentil... Je me demande pourquoi Haru kun a dit qu'il était bizarre... Je ne trouve pas... Et puis il n'est pas si timide...
Plusieurs heures passèrent, alors que Ichitaka dessinait Tohru, et que cette dernière parlait de temps à autre pour parler de leurs pères respectifs, ou de tout et de rien, de la vie au Japon, aux Etats-Unis... Les rayons du soleil couchant se glissèrent peu à peu par la fenêtre de la salle, éclaboussant les carreaux blancs du sol, le dessin et les cheveux du jeune homme, ainsi que le visage jovial de Tohru. Une étrange ambiance semblait envahir la pièce... Une impression de sérénité, et de complicité.
Tohru : Je ne suis jamais allée dans le Nord du Japon ! Il paraît qu'il y fait très froid... J'adorerais voir la neige...
Ichitaka : A New York, en hiver, c'est très agréable de se balader dans Central Park... Il y a des gens qui vendent des marrons chauds, et tous les arbres sont recouverts de blanc... C'est plutôt joli... Et j'aime bien m'asseoir sur un banc pour dessiner dans ces moments-là...
Tohru : Ohhh... Ce doit être merveilleux...
Ichitaka : J'aime beaucoup cette ville...
Tohru : Tu n'es pas trop triste de la quitter ?
Brutalement, le visage d'Ichitaka perd son expression habituelle, pour laisser place à une profonde dureté.
Ichitaka : Je n'ai pas le choix.
Tohru, étonnée, ne dit plus rien. Une légère inquiétude peut se lire dans son regard.
Ichitaka : Je suis revenu pour mon père. Je ne pouvais pas fuir plus longtemps.
Tohru : ... ?
Ichitaka : Enfin, laisse tomber.
Il finit son dessin puis se lève de son tabouret.
Ichitaka : J'ai fini, tu peux venir regarder... J'ai fait du mieux que j'ai pu...
La boulette de riz se précipite derrière le chevalet et observe, émerveillée, son propre visage apposé à une grande feuille de papier. Le dessin est au fusain, très expressif.
Tohru : Il est magnifique ! Tu es vraiment doué !
Ichitaka : Bah...
Soudainement, le jeune homme s'écroule au sol, sans raison apparente. Il dort.
Tohru : HEIN ?! Ichitaka san ?! Ichitaka san ?!
Au bout de quelques minutes seulement, il se relève, comme si de rien n'était.
Ichitaka : Ah pardon... Je... Ne t'en fais pas, ça m'arrive souvent...
Tohru : Tu ne t'es pas fait mal ?! Tu ne veux pas aller à l'infirmerie ?
Ichitaka : Non non ça va ne t'en fais pas... En fait je suis narcoleptique depuis quelques années... C'est la maladie du sommeil... Sans raison je m'endors pendant quelques minutes et c'est incontrôlable...
La Nigiri contemple Ichitaka, à la fois inquiète et stupéfaite.
Tohru : Je ne connaissais pas cette maladie...
Ichitaka : Elle est rare. C'est fatiguant mais... Il n'y a pas de remèdes alors...
Tohru : Oh...
Ichitaka : Bon, je te laisse mon dessin. Je dois y aller.
L'étudiant sort de la salle et commence à marcher dans le couloir, avec Tohru à ses talons.
Tohru : Ce doit être difficile à vivre... Au quotidien...
Tohru : Merci, merci infiniment pour ce cadeau. Je le garderai précieusement. Je suis très heureuse de te connaître.
Ichitaka (souriant tristement) : Merci à toi.
Ils font encore un bout de chemin ensemble lorsque soudain, au fond du couloir, apparaît Kyô. Il se tient debout, les mains dans les poches, et regarde avec un certaine dureté le jeune homme et Tohru.
Ichitaka : C'est ton... petit ami ?
Tohru (cramoisie et remuant les bras dans tous les sens) : Ah non non pas du tout ! C'est... Enfin... Mais... Euh...
Ichitaka : Je te laisse. A bientôt.
Il dépose une bise sur sa joue et s'en va dans un couloir opposé. L'adolescente panique.
Tohru : A... A bientôt... Attends Kyô kun !!!
Le Chat avait tourné les talons, apparemment furax, et se dirigeait vers la sortie. La lycéenne le rattrape tant bien que mal et agrippe sa manche.
Tohru : Je... Pourquoi es-tu... ?
Kyô : Tu as vu l'heure qu'il est ?! Tout le monde s'inquiète à la maison !! Tu avais dit que tu ne travaillais pas ce soir ! Il va bientôt faire nuit t'es inconsciente ou quoi ?!
Tohru : Je... Pardon je...
Kyô : Et puis c'est qui ce mec hein ? C'est Ichitruc là ?!
Tohru : Oui ! Il...
L'adolescent remarque soudainement le papier roulé qu'elle tient dans sa main.
Kyô : C'est quoi ça ?!
Tohru : C'est un dessin ! Juste un dessin ! Il a fait mon portrait... Tu veux voir ?
Kyô : NON !
La boulette de riz, choquée par cette réponse acerbe, sent ses larmes monter aux yeux.
Kyô : Rah, pleure pas idiote ! C'est pas ce que je voulais dire... C'est juste que je...
Le Neko commence à rougir, se frottant vigoureusement les cheveux, regardant droit devant lui.
Kyô : Bah ! Façon tu fais ce que tu veux hein !
Tohru : Mais... Mais...
Kyô : Je suis énervé voilà tout ! Tu aurais pu prévenir que tu... tu... Rah puis zut ! Rentrons !
Tohru : Mais enfin Kyô...
Ils sont désormais dans la rue. Les lampions commencent à s'allumer, à mesure que le jour décline. Les premières étoiles apparaissent.
Tohru : Ce n'est pas ce que tu crois...
Kyô : Je ne crois rien du tout !!! Ca suffit maintenant !!!
La Nigiri se tait, mais recommence à sangloter.
Tohru : Pourquoi est-il en colère contre moi ? Oh lala, et dire qu'on s'était rapprochés ces derniers temps... Voilà que je gâche tout... J'ai fait quelque chose de mal ? J'ai dit quelque chose de mal ? [Tohru, des fois, t'es un peu trop bouchée quand même...]
Kyô : Bon... (il soupire) Ca va arrête... Excuse-moi, je suis un peu sur les nerfs... C'est juste...
Tohru (qui renifle un peu) : ...Oui ?
Kyô : Rah rien... Oublie, je suis un imbécile. Tu vas faire quoi à manger ce soir ?
Tohru : Oh euh ! Du saumon, tu es d'accord... ?
Le Chat se calme peu à peu, puis répond en essayant de camoufler un sourire qui veut naître :
Kyô : Oui, d'accord.
Il lui donne un petit coup de poing sur la tête, comme il le fait tout le temps, sa manière à lui de dire... de dire quoi au juste ? [Désolée, Kyô m'empêche de le dire... Par contre, Shiguré, comme d'habitude, commente :
Shiguré : Ai, ai... L'amour est un bouquet de violetteuuuh...On dirait un couple de jeunes mariés ! Ils sont trop mignons ces deux-là.
Momiji : Kyô est amoureuuuux euh Kyô est amoureuuux euh ! Un kissu ?
Kyô (rouge de rage ou de gêne ? Les deux :p) : FERMEZ LA VOUS DEUX !!! CA SUFFIT DE SE FAIRE DES FILMS !!! BANDE DE BAKAS !!! VOUS COMPRENEZ RIEN DU TOUT !!! J'EN AI MARRE A LA FIN !!!
Tohru (aurait-elle pris un coup de soleil quinzième degré sur le visage ? Ah non, elle rougit ): Mais... Mais...
Yuki (une veine battant sur sa tempe): Ils m'agacent... Quand est-ce que ce baka neko va arrêter de crier à tort et à travers ?] Par la suite, Ichitaka a croisé Tohru de temps à autre dans les couloirs, en se montrant suffisamment familier pour énerver Kyô. Ce dernier n'a d'ailleurs jamais réussi à lui parler à cause de cette animosité à part une seule fois, très intéressante... Ichitaka : Kyô Soma ?
Kyô : Ouais, qu'est-ce que tu me veux ?
Ichitaka : Euh... Je me disais...
Kyô : Ben quoi accouche ?
Ichitaka : Tu es proche de Tohru san ?
Le Chat ne dit plus rien, fronce les sourcils puis répond sèchement :
Kyô : Je ne vois pas en quoi ça t'regarde.
Ichitaka : C'est juste... Je ne voudrais pas que tu te méprennes...
Kyô : Méprendre quoi ?! De quoi tu parles ?
Ichitaka : Il n'y a rien entre Tohru san et moi... Je l'admire énormément, c'est une fille géniale... Mais je dois partir de toute façon alors je préfère ne pas m'attacher à elle... Je ne voudrais pas la faire souffrir... Tu comprends ?
Profondément troublé par ces quelques mots, le Neko ne dit plus rien, s'étant arrêté net dans le couloir.
Kyô : Je suis trop égoïste...
Kyô : C'est tout ce que t'avais à me dire ?
Ichitaka : Oui enfin voilà... Tu as l'air de beaucoup tenir à elle... Et elle aussi, tu as de la chance...
Kyô :... Ouais c'est ça salut.
L'étudiant part très vite, laissant Ichitaka seul, les bras ballants.
Kyô : Je sais bien que je ne devrais pas... Mais je ne peux pas... m'éloigner d'elle... Pour le temps qu'il me reste... Ichitaka a fini par partir, peu avant les vacances d'été, laissant à Tohru un souvenir doux, le joli dessin qu'elle a toujours dans sa chambre, gardé précieusement dans un coffre. Tohru : Regarde maman... Ce gentil garçon m'a dessiné... J'aurai tant voulu que tu le rencontres, je suis sûre que tu l'aurais aimé... Le dessin qu'il aurait fait de toi aurait été tellement joli, j'en suis certaine... [Shiguré : Bon ! Vu que je n'apparais pas du tout dans cet épisode je me dois de donner mon avis.
Kyô et Yuki : Et c'est reparti...
Les deux jeunes garçons ont une mine dépitée d'avance.
Shiguré : Premièrement, Ichi est un imbécile. Dernière année de lycée, ne pas prendre du plaisir avec une jeune fille fraîche et innocente avant de s'envoler! Mais quel gâchis vraiment !
Kyô : Je vais le frapper...
Yuki : Il va trop loin...
Shiguré : Ah ! Je suis sûr que moi et Aya, lycéens, nous aurions bien pris soin de Tohru kun, nous au moins ! Lui apportant chaleur et tendresse... Surtout chaleur... Lui apprenant les choses de la vie...
Tohru (cramoisie) : Ah ! Mais ! Je... !
Kyô : LA FEEEERME !!!
Il le castagne, mais le Chien a quand même le temps de balancer quelques détails croustillants au passage :
Shiguré : Aïe !... Ca me rappelle... Ouïe ! Cette crise que ce... baka neko a pu faire ! Le soir où... Hé !... Elle est pas rentrée à l'heure... Ah ! Non pas ça !... Un vrai mari jaloux ! NON MAIS AIEUH ! Au secours Aya !!!
Aya (arrivant miraculeusement dans la discothèque – oui, pour changer, nous sommes dans une discothèque pour parler du scénario, mais il n'y a que nous) : Mon cher Shiguré !!! Dans mes bras mon amouuur !!! Va-t-en vil matou, hors de ma vue créature du diable ! Sinon je te fais UN GROS CALIN !
Kyô : Oy ! Aaaarg au secours !!! Lâche-moi !!! PERVERS !!!
Kagura : Lâche mon chéri toi ! Méchant serpent ! Viens dans mes bras mon trésor !
Kyô : Ahhhh non pas elle !!! Mais... Ahhh !!!
Kagura : QUOI TU PROTESTES ??? MAIS REGARDE COMME JE T'AAAAIME !!!
A noter qu'elle le tient par les pieds et frappe sa tête contre le sol depuis cinq minutes ; mais à part ça tout va bien XD.
Shiguré : Fffhh... Fffhhh... A part ça c'était pas mal, mais bon, j'aurai préféré en savoir plus sur les sous-vêtements de Tohru, vu qu'on a parlé des miens... Non ? C'est pas une bonne idée ça, pour le prochain épisode ? Ah non j'ai mieux ! Je vais aller lui en acheter ahahah... Hmm... De la dentelle, de la soie...
Yuki (avec une tête de déterré) : Franchement, je ne fais pas partie de cette famille... C'est pas possible...
Après quelques hésitations – d'un millième de seconde – il prend un verre de cocktail et le lance sur le Chien en pleine poire. Toujours aussi bon viseur !
Shiguré : Je suis un incompris !!! Vous n'êtes qu'une bande d'adolescents violents !!! Honte sur vous !!! S'attaquer à votre aîné, celui qui vous domine par sa sagesse et par sa grandeur...
Yuki : Vraiment, tais-toi Shiguré san. Tu me fais honte.
Il le refrappe un coup avant de s'asseoir calmement.] Enfin, tout est bien qui finit bien quoi
Quoi, vous pensez que mis à part les Soma et ses deux amies, aucun garçon ne peut admirer notre petite Boulette de riz ? Détrompez-vous ! Une anecdote des plus intéressantes vous révèlera la vérité qui vous a été cachée... Voici donc ce que je vais vous conter aujourd'hui. Une histoire pleine de rebondissements, avec des tragédies, des cascades dignes des plus grands films hollywoodiens, du suspense à vous couper le souffle !!! [Kyô : Tais-toi, on dirait Shiguré là !
Shiguré : Et alors ? Moi je trouve ça plutôt sublime... Vraiment, continue à prendre exemple sur moi... Je demanderai à Aya de te faire le même Kimono que moi...
Yuki : Il est exaspérant...
Euh... '] Hum oui bref je m'égare.
Pour vous situer, nous en sommes à peu près aux alentours du sixième tome de la saga, puisque Tohru sait désormais quelle est la véritable forme de Kyô, et que ce dernier fréquente le Dojo assez souvent. Yuki quant à lui s'est plus ou moins réconcilié avec son frère, depuis la visite à sa boutique avec la boulette. Commençons l'histoire... La scène se passe au cours du premier trimestre de Première pour le fameux trio, Seconde pour Haru et Momiji. Les deux nouveaux Soma se sont parfaitement intégrés dans le décor.
Nous retrouvons notre petit groupe d'amis, Momiji, Tohru, Haru, Kyô et Yuki, discutant tranquillement dans le couloir.
Tohru : Alors Momiji comment trouves-tu le lycée maintenant que tu es plongé dans le bain?
Momiji (avec sa frimousse adorable et joviale, criant pratiquement) : Ah!!! J'adore cette école. Je joue beaucoup avec les gens de ma classe, les filles sont trop gentilles avec moi mais je ne peux bien sûr pas trop les approcher, mais c'est pas grave ! Je vais sûrement m'inscrire à un des clubs de l'école parce que je m'amuse beaucoup ici et...
Kyô se met à le frapper brutalement, le trouvant quelque peu bavard...
Kyô : Tu vas te taire l'Usagi !!! Tu nous fatigues avec tes histoires !
Momiji (pleurant à chaudes larmes) : Ouiiiin Tohru il est méchant avec moi il m'a tapé bouuuuh...
Tohru : Oh non Momiji ne pleure pas...
Elle lui pose la main sur sa tête et le Lapin en profite pour faire une petite bise à la boulette de riz.
Momiji : Toi t'es gentille au moins !
Tohru rougit à vue d'œil, pendant que Kyô refrappe le lapin pour le plaisir.
Kyô : T'as fini tes bêtises un peu ?!
Haru et Yuki, eux, regardent la scène chacun à leur façon : Yuki d'un air navré, Haru d'un air absent. Mais ce dernier se réveille soudainement pour déclarer à Tohru :
Haru : Au fait, Tohru, tu as entendu parlé d'un Ichitaka Komura?
Tohru : Ichitaka Komura? Euh... Euh non pourquoi ?
Haru : L'autre jour je l'ai croisé dans le couloir... Il n'est pas dans notre classe, à Momiji et moi, il est en terminale et il est arrivé un peu plus tard que les autres parce qu'il vient de New York et...
Kyô : Ben quoi ?! Viens en au fait !!
Le Chat avait lâché son cousin pour écouter un peu la conversation.
Haru : ...Il m'a demandé si tu étais souvent occupée après les cours... Apparemment, il connaît ton nom, mais je ne sais pas trop comment...
Tohru : Ah... Ah bon ?
Yuki : Komura... Ah, je crois l'avoir déjà aperçu avec l'ancien président de l'Association des Elèves. Il est membre d'un club mais je ne sais plus lequel...
Tohru : Ah... Ah bon ?
Tohru : Je me demande ce que ce garçon me veut... Je ne sais même pas à quoi il ressemble...
Haru : Il a un certain succès avec les filles. C'est le second Prince du lycée, d'après certaines, mais il est un peu... bizarre...
Le visage de Yuki est très nettement déconfit.
Yuki : Quelqu'un de bizarre pour les Soma... Il doit vraiment être louche...
Kyô : Bizarre ?! Mais qu'est-ce qu'il lui veut à Tohru ?!
Haru : Mais qu'est-ce que j'en sais moi... En tout cas il est complètement coincé, avec les filles, il paraît...
Le Bœuf ne dit plus rien, repartant momentanément dans sa bulle.
Momiji : Il doit être amoureux de toi Tohru ! C'est vrai tu es si mignonne... Tu voudras que je te le présente ? Je dois avoir des amis qui le connaissent...
Tohru (petite tomate carbonisée) : Ah... mais non... mais...
Bizarrement, Kyô reprend la bagarre là où il l'avait laissée, et frappe à nouveau le lapin malgré ses jérémiades.
Yuki : Il va falloir qu'on aille en cours... Tu viens Tohru ?
Tohru : Ah... Euh oui d'accord !
Lui adressant un joli sourire, elle suit le Nezumi, tandis que les deux autres garçons les rejoignent peu de temps après. A la fin des cours, Tohru sort la première. Yuki, lui, part rapidement voir l'Association des Elèves au vu du nouveau statut qu'il a acquis depuis peu. Kyô sort peu après et se dirige directement vers le Dojo en saluant la demoiselle.
Cette dernière va à la bibliothèque, ayant quelques devoirs à compléter et un peu de temps avant d'aller au travail.
La jeune fille passe d'abord dans les rayons, prenant quelques ouvrages au passage, l'air décidé et concentré. Puis elle s'assoit à une table et commence à étudier tranquillement.
Tohru : Oh lala, ce devoir d'histoire est vraiment difficile... Il faudra peut-être que je demande à Yuki de m'aider...
Absorbée par son livre, elle ne se rend pas compte qu'un jeune homme s'est assis en face d'elle dans un premier temps. Mais sentant un regard de plus en plus insistant, elle relève finalement la tête.
Bien sûr, vous l'aurez deviné, il s'agit d'Ichitaka, Ichi pour les intimes paraît-il. C'est un terminale de haute stature, sportif, aux longs cheveux bruns ondulés coulant le long de ses épaules jusqu'au milieu de son dos. Ils sont souvent attachés en une queue de cheval plutôt défaite, ce qui lui donne un aspect négligé sympathique, et une allure un peu androgyne. Mais son regard bleu acier traduit une certaine force à laquelle il ne vaut mieux pas se frotter.
Celui-ci est donc assis en face de la boulette de riz, et baisse vivement les yeux quand la boulette de riz relève la tête.
Tohru : Oh ! Je ne l'avais jamais vu... Quels cheveux !
Quelque peu embarrassée, elle décide de prendre la parole, croyant qu'elle s'était assise en face de lui sans s'en rendre compte, et qu'elle pourrait donc le gêner. Tohru : Oh excuse-moi je peux changer de table si tu veux ! Je ne t'avais pas vu... Shitsurei shimashita... [=Excusez-moi de vous avoir dérangé]
Ichitaka : ...
Tohru : Je... Je vais y aller... De toute façon je dois partir...
Ichitaka : Non je...
Tohru : Oui ?
L'étudiant semble rougir très légèrement. Sa voix est un murmure, à la fois grave et doux.
Ichitaka : C'est moi qui suis arrivé après toi... Je vais y aller...
Tohru : Mais non reste !
Ichitaka : Mais non...
Un silence gêné s'installe, mais la Nigiri finit par rire doucement. Ichitaka la regarde d'un air interrogatif.
Tohru : Pardon, mais c'est idiot, on veut tous les deux partir alors qu'on pourrait très bien rester sur la même table, elle est assez grande... Je m'appelle Tohru Honda, et toi ?
Ichitaka : Ichitaka... Komura...
L'adolescente est frappée par la foudre.
Tohru : Oh lalalala mais alors c'est lui ?! C'est Ichitaka ? C'est vrai qu'il a l'allure d'un prince ! Avec ses longs cheveux, il pourrait faire penser à Yuki, et puis il a l'air calme mais en même temps...
Tohru : Oh, je vais y aller quand même... Enchantée de t'avoir rencontré, Komura san.
Ichitaka : Ecoute...
Tohru : Oui ?
Encore un silence, ce qui laisse le temps à la petite Tohru de reprendre une belle couleur carmin.
Tohru : Oh lala mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Il a un an de plus que moi... C'est le second prince du lycée... Oh lala...
Ichitaka : Est-ce que... on... tu... pourrais revenir ici, demain, à la même heure ? Il faudrait que je te parle... de quelque chose... Tu peux m'appeler par mon prénom...
Tohru : Ah euh... Euh... oui... Ca devrait être possible... Ichitaka san...
Ichitaka : Merci... Je n'en aurai pas pour longtemps... Désolé encore de t'avoir dérangée...
Il lève ses grands yeux bleus vers elle, une expression grave sur le visage. La jeune fille un moment le regarde sans rien dire, la bouche ouverte pour ajouter quelque chose, mais finalement la referme.
Sans plus attendre elle se dirige vers la sortie, complètement gênée, mais se retourne à la porte pour saluer le jeune homme.
Tohru : A... A demain...
Tohru : Oh lala... Même heure, même endroit, le lendemain. Assis face à face depuis quelques minutes, un silence de plomb s'est facilement installé...
Il fait chaud, le printemps étant bien avancé, et Tohru commence à se sentir définitivement mal à l'aise. Mais c'est quand même elle qui finit par prendre la parole la première.
Tohru : Tu... Tu voulais me parler de quelque chose... ?
Ichitaka : Euh... Oui... Euh...
Brusquement, une autre terminale débarque à leur table, agressant presque le jeune homme qui la regarde, éberlué :
Groupie : Ichi kun ! Te voilà ! Dis tu voudrais pas m'aider en maths tu es très fort et j'ai vraiment trop trop de problèmes à résoudre cet exercice... Je sais que tu es timide avec les filles mais ne t'en fais pas ça ne me dérange pas !
Ichitaka (qui bizarrement ne rougit pas vraiment, il a simplement le visage très fermé et ne lève pas les yeux vers cette fille) : Une autre...fois... Je... dois réviser... là...
Groupie : Ah bon très bien ! Si tu veux tu peux venir chez moi après les cours demain qu'est-ce que t'en dis ? S'il te plaît dis ouiiii...
Ichitaka : Euh... on verra demain... D'a... D'accord ?
Groupie : D'accord pas de problèmes !
Enfin l'intruse s'en va, d'un pas joyeux, et on entend quelques cris hystériques retentir dans le couloir :
Groupie : Kyaaaaaah j'ai réussi ! J'ai réussi !
Fille : Vraiment ? Mais comment t'as fait ?
Groupie : J'ai réussi c'est tout !!! Je vais voir le deuxième prince du lycée demain ! Je suis trop heureuuuuse !!!
Les cris s'estompent peu à peu, laissant à nouveau nos deux jeunes gens dans un silence pesant. Ichitaka reprend somme toute la parole, perturbé, fronçant les sourcils.
Ichitaka : En fait je...
Tohru :...Oui ?
Ichitaka : Je vis chez ton grand-père, en ce moment.
Tohru : Ah ? Ah bon ?!
Ichitaka : Oui... Depuis quelques jours... En fait je suis de passage ici seulement, parce que... Je vais changer de lycée... Je vais aller dans le nord, à Sapporo, où mes parents sont déjà, mais comme il y a des travaux... Je vivais... chez ma tante avant, aux Etats-Unis...
Tohru : Ah ! Mon grand-père est très gentil, tu dois beaucoup te plaire chez lui !
Ichitaka : Euh... oui... Mais en fait il y a autre chose...
Tohru : Oui ?
Ichitaka : Je suis chez ton grand-père parce que... En fait, mon père était un ami... de ton père...
La jeune fille regarde son interlocuteur avec de grands yeux écarquillés, stupéfaite par cette nouvelle.
Tohru : Un ami de mon père ? Ca alors, son père a connu mon père ? Mais comment ?
Ichitaka : ... Ils étaient collègues, ils travaillaient pour le même organisme... C'est pour ça que ton grand-père a bien voulu m'accueillir... Il m'a beaucoup parlé de toi...
Tohru : Oh... Mais c'est fantastique ! Je n'avais jamais rencontré jusqu'à aujourd'hui les amis de mon père ! J'aimerai bien le rencontrer, ton père ! Je suis sûre que c'est un homme très bien. Maman me disait toujours que Papa savait toujours bien s'entourer. Il avait peu d'amis, mais tous comptaient énormément pour lui...
Malgré ces paroles joyeuses, une expression inhabituelle apparaît sur le visage de Tohru. De la mélancolie... Une tristesse profonde...
Ichitaka : Oui... Je n'ai pas beaucoup de souvenirs mais... Quand ton père est... est... Il a été profondément affecté... Il a demandé à être muté dans le Nord, après...
Tohru : Ah... D'accord...
Tohru : Mais pourquoi n'a-t-il pas continué à vivre chez ses parents ? Oh, je ne peux pas lui demander ça, ça ne me regarde pas...
Ichitaka : Je... Quand ton grand-père m'a parlé de toi, j'ai voulu... Te rencontrer... Je ne sais pas trop pourquoi... C'est idiot... En plus je pars bientôt mais... En fait... La façon dont ton grand-père a parlé de toi... Il est tellement fier, tu sais... Ca m'a beaucoup impressionné...
Là, la boulette de riz ne peut s'empêcher d'être profondément émue par ces mots. Les larmes lui viennent instantanément sans effort. Aussitôt, le jeune homme se met à paniquer... à sa manière : sa voix reste toujours douce et grave, son visage impassible.
Ichitaka : Eh... Ah non... Je n'aurai peut-être pas dû te parler de tout ça...
Il passe une mèche de cheveux derrière son oreille, nerveusement, puis tend un mouchoir à Tohru.
Ichitaka : Tu m'avais l'air... d'une personne intéressante... Quand j'ai vu que Haru san te connaissait, je lui ai demandé certaines choses... Ne m'en veux pas... J'étais juste un peu curieux...
Tohru : Ah mais non ! Ca me fait très plaisir que tu me dises tout ça... Je suis juste un peu émotive... Merci pour le mouchoir... Haru kun m'en a parlé... Ne t'en fais pas je ne t'en veux pas du tout...
Ichitaka : Mon père ne disait que du bien de ton père, tu sais... J'étais encore jeune, mais j'ai compris à quel point il l'estimait... Ca m'a donné envie de te connaître...
Tohru : Merci... Merci de me dire tout ça... Du fond du cœur...
A travers ses larmes, l'adolescente adresse à Ichitaka un joli sourire tendre, ce qui trouble légèrement ce dernier.
Ichitaka : De... De rien...
Tohru (regardant brusquement la pendule) : Ah zut ! Je vais être en retard à mon travail ! Je suis désolée je dois te laisser... J'espère qu'on aura l'occasion de discuter encore !
Ichitaka : Moi aussi, je dois y aller, de toute façon...
Il fait une légère grimace en songeant à la groupie de la veille chez qui il doit se rendre...
Ichitaka : Je suis heureux... d'avoir réussi... à te parler...
Tohru n'entend pas ces dernières paroles murmurées, absorbée dans le rangement de ses affaires.
Tohru : Au fait, avant de partir, Yuki m'a dit qu'il t'avait vu discuter avec l'ancien président de l'Association des Elèves... Apparemment tu es dans un club ?
Ichitaka sourit paisiblement, et répond avec une certaine émotion :
Ichitaka : Je suis au club de dessin, en fait... Si tu as le temps un jour... Viens me voir...
Tohru (avec sa petite tête toute kawai) : D'accord !
Et ils se quittent ainsi, sans plus de cérémonies, la boulette de riz toute heureuse d'avoir pu faire une nouvelle connaissance.
Tohru : Un ami de Papa ! Un ami de Papa ! Ca alors... J'ai envie de le connaître mieux... Il y a quelque chose de si triste dans son regard, mais en même temps il est si perçant...
... Papa...
Sans raison apparente, elle fond en larmes mais part en courant pour ne pas être en retard. Quelques jours plus tard, la Nigiri se rend dans la salle du club de dessin, n'ayant pas à aller travailler aujourd'hui. Souriante et joyeuse, elle entre timidement dans la pièce qui semble déserte.
Tohru : Ah zut... Peut-être qu'il n'y a pas de réunion du club, aujourd'hui...
Mais elle entend quelques pas dans le couloir et se retourne vivement. C'est bien lui, Ichitaka, Prince numéro deux, les cheveux légèrement décoiffés mais soyeux et épais, avec ses grands yeux métalliques ourlés de longs cils noirs.
Tohru (rougissant légèrement) : Konnichi wa !
Ichitaka (souriant discrètement) : Konnichi wa Tohru san !
Le jeune homme va s'asseoir devant un grand chevalet où l'attend déjà plusieurs feuilles et une toile.
Tohru : Il n'y a personne aujourd'hui ?
Ichitaka : Non, en ce moment, chacun travaille un peu de son côté et nous nous voyons une fois par semaine. Assis-toi si tu veux...
La boulette de riz s'exécute, en s'installant en face de l'artiste.
Ichitaka : Je... Je pourrais la dessiner... [Shiguré : Un nu ??? Il a fait un nu ??? Je veux voir !!!
Son air pervers ne laisse présager rien de bon. D'ailleurs, l'air furax des deux gardes du corps – hum, drôle d'expression tout à coup, enfin bref – de Tohru ne laissent rien présager de bon non plus.
Aheum, ils commencent à le massacrer, il vaut mieux revenir à l'histoire.] Ichitaka : Ca te dérange si... Si j'essaie de dessiner ton portrait? Si c'est trop moche j'arrêterai...
Paniquée, Tohru s'agite dans tous les sens, se demandant si elle doit accepter.
Tohru : Un portrait ? Oh lala un portrait ? Je ne sais pas si je dois accepter on ne m'a jamais demandé une chose pareille jusqu'à aujourd'hui ! Qu'aurait dit maman ? Elle aurait probablement était très contente et puis il ne faut pas refuser... C'est un beau cadeau après tout, et ce n'est pas tous les jours qu'on peut servir de modèle...
Voyant l'air déboussolé de la demoiselle, Ichitaka la rassure.
Ichitaka : Euh... Tu sais c'est juste pour faire des croquis de ton visage... Je ne veux pas faire de... de nu ou quoi que ce soit... [Shiguré : Mais quel nul... Les Américains sont vraiment aussi prudes qu'on le dit... Gâcher une si belle occasion de voir une jeune fille fraîche se dévêtir pour l'amour de l'art... Rah lala...
Yuki (une veine battant vivement sur sa tempe): Mais quand va-t-il se taire ?!
Kyô : Ferme-la baka inu! Sale Chikan !
Et la bagarre reprend... Décidément, c'est d'un répétitif...
Kyô : Qu'est-ce qu'il y a t'es pas contente ?!
Euh non non... Voyons... Je n'ai rien dit... - Reprenons -] Tohru : Arg ! Je n'y avais même pas pensé ! Ouf ouf en tout cas !
Tohru : D'accord... Je veux bien... Mais... Tu peux faire un vrai dessin si tu veux tu sais... Si tu en as le temps...
Ichitaka : Bien sûr ! Mais il va falloir rester immobile un certain moment.
Tohru : Très bien ! Promis, je ne bougerai pas d'un cil !
Et c'est ainsi que le mystérieux deuxième prince tire le portrait de la petite demoiselle...
Tohru : C'est incroyable ! Je suis sûre que ce sera très réussi... Oh je suis tellement honorée... C'est un artiste ! Le deuxième prince du lycée est un artiste ! Ah, j'espère qu'il n'a pas un fanclub comme Yuki... Je ne voudrais pas avoir d'ennuis... En tout cas il est si gentil... Je me demande pourquoi Haru kun a dit qu'il était bizarre... Je ne trouve pas... Et puis il n'est pas si timide...
Plusieurs heures passèrent, alors que Ichitaka dessinait Tohru, et que cette dernière parlait de temps à autre pour parler de leurs pères respectifs, ou de tout et de rien, de la vie au Japon, aux Etats-Unis... Les rayons du soleil couchant se glissèrent peu à peu par la fenêtre de la salle, éclaboussant les carreaux blancs du sol, le dessin et les cheveux du jeune homme, ainsi que le visage jovial de Tohru. Une étrange ambiance semblait envahir la pièce... Une impression de sérénité, et de complicité.
Tohru : Je ne suis jamais allée dans le Nord du Japon ! Il paraît qu'il y fait très froid... J'adorerais voir la neige...
Ichitaka : A New York, en hiver, c'est très agréable de se balader dans Central Park... Il y a des gens qui vendent des marrons chauds, et tous les arbres sont recouverts de blanc... C'est plutôt joli... Et j'aime bien m'asseoir sur un banc pour dessiner dans ces moments-là...
Tohru : Ohhh... Ce doit être merveilleux...
Ichitaka : J'aime beaucoup cette ville...
Tohru : Tu n'es pas trop triste de la quitter ?
Brutalement, le visage d'Ichitaka perd son expression habituelle, pour laisser place à une profonde dureté.
Ichitaka : Je n'ai pas le choix.
Tohru, étonnée, ne dit plus rien. Une légère inquiétude peut se lire dans son regard.
Ichitaka : Je suis revenu pour mon père. Je ne pouvais pas fuir plus longtemps.
Tohru : ... ?
Ichitaka : Enfin, laisse tomber.
Il finit son dessin puis se lève de son tabouret.
Ichitaka : J'ai fini, tu peux venir regarder... J'ai fait du mieux que j'ai pu...
La boulette de riz se précipite derrière le chevalet et observe, émerveillée, son propre visage apposé à une grande feuille de papier. Le dessin est au fusain, très expressif.
Tohru : Il est magnifique ! Tu es vraiment doué !
Ichitaka : Bah...
Soudainement, le jeune homme s'écroule au sol, sans raison apparente. Il dort.
Tohru : HEIN ?! Ichitaka san ?! Ichitaka san ?!
Au bout de quelques minutes seulement, il se relève, comme si de rien n'était.
Ichitaka : Ah pardon... Je... Ne t'en fais pas, ça m'arrive souvent...
Tohru : Tu ne t'es pas fait mal ?! Tu ne veux pas aller à l'infirmerie ?
Ichitaka : Non non ça va ne t'en fais pas... En fait je suis narcoleptique depuis quelques années... C'est la maladie du sommeil... Sans raison je m'endors pendant quelques minutes et c'est incontrôlable...
La Nigiri contemple Ichitaka, à la fois inquiète et stupéfaite.
Tohru : Je ne connaissais pas cette maladie...
Ichitaka : Elle est rare. C'est fatiguant mais... Il n'y a pas de remèdes alors...
Tohru : Oh...
Ichitaka : Bon, je te laisse mon dessin. Je dois y aller.
L'étudiant sort de la salle et commence à marcher dans le couloir, avec Tohru à ses talons.
Tohru : Ce doit être difficile à vivre... Au quotidien...
Tohru : Merci, merci infiniment pour ce cadeau. Je le garderai précieusement. Je suis très heureuse de te connaître.
Ichitaka (souriant tristement) : Merci à toi.
Ils font encore un bout de chemin ensemble lorsque soudain, au fond du couloir, apparaît Kyô. Il se tient debout, les mains dans les poches, et regarde avec un certaine dureté le jeune homme et Tohru.
Ichitaka : C'est ton... petit ami ?
Tohru (cramoisie et remuant les bras dans tous les sens) : Ah non non pas du tout ! C'est... Enfin... Mais... Euh...
Ichitaka : Je te laisse. A bientôt.
Il dépose une bise sur sa joue et s'en va dans un couloir opposé. L'adolescente panique.
Tohru : A... A bientôt... Attends Kyô kun !!!
Le Chat avait tourné les talons, apparemment furax, et se dirigeait vers la sortie. La lycéenne le rattrape tant bien que mal et agrippe sa manche.
Tohru : Je... Pourquoi es-tu... ?
Kyô : Tu as vu l'heure qu'il est ?! Tout le monde s'inquiète à la maison !! Tu avais dit que tu ne travaillais pas ce soir ! Il va bientôt faire nuit t'es inconsciente ou quoi ?!
Tohru : Je... Pardon je...
Kyô : Et puis c'est qui ce mec hein ? C'est Ichitruc là ?!
Tohru : Oui ! Il...
L'adolescent remarque soudainement le papier roulé qu'elle tient dans sa main.
Kyô : C'est quoi ça ?!
Tohru : C'est un dessin ! Juste un dessin ! Il a fait mon portrait... Tu veux voir ?
Kyô : NON !
La boulette de riz, choquée par cette réponse acerbe, sent ses larmes monter aux yeux.
Kyô : Rah, pleure pas idiote ! C'est pas ce que je voulais dire... C'est juste que je...
Le Neko commence à rougir, se frottant vigoureusement les cheveux, regardant droit devant lui.
Kyô : Bah ! Façon tu fais ce que tu veux hein !
Tohru : Mais... Mais...
Kyô : Je suis énervé voilà tout ! Tu aurais pu prévenir que tu... tu... Rah puis zut ! Rentrons !
Tohru : Mais enfin Kyô...
Ils sont désormais dans la rue. Les lampions commencent à s'allumer, à mesure que le jour décline. Les premières étoiles apparaissent.
Tohru : Ce n'est pas ce que tu crois...
Kyô : Je ne crois rien du tout !!! Ca suffit maintenant !!!
La Nigiri se tait, mais recommence à sangloter.
Tohru : Pourquoi est-il en colère contre moi ? Oh lala, et dire qu'on s'était rapprochés ces derniers temps... Voilà que je gâche tout... J'ai fait quelque chose de mal ? J'ai dit quelque chose de mal ? [Tohru, des fois, t'es un peu trop bouchée quand même...]
Kyô : Bon... (il soupire) Ca va arrête... Excuse-moi, je suis un peu sur les nerfs... C'est juste...
Tohru (qui renifle un peu) : ...Oui ?
Kyô : Rah rien... Oublie, je suis un imbécile. Tu vas faire quoi à manger ce soir ?
Tohru : Oh euh ! Du saumon, tu es d'accord... ?
Le Chat se calme peu à peu, puis répond en essayant de camoufler un sourire qui veut naître :
Kyô : Oui, d'accord.
Il lui donne un petit coup de poing sur la tête, comme il le fait tout le temps, sa manière à lui de dire... de dire quoi au juste ? [Désolée, Kyô m'empêche de le dire... Par contre, Shiguré, comme d'habitude, commente :
Shiguré : Ai, ai... L'amour est un bouquet de violetteuuuh...On dirait un couple de jeunes mariés ! Ils sont trop mignons ces deux-là.
Momiji : Kyô est amoureuuuux euh Kyô est amoureuuux euh ! Un kissu ?
Kyô (rouge de rage ou de gêne ? Les deux :p) : FERMEZ LA VOUS DEUX !!! CA SUFFIT DE SE FAIRE DES FILMS !!! BANDE DE BAKAS !!! VOUS COMPRENEZ RIEN DU TOUT !!! J'EN AI MARRE A LA FIN !!!
Tohru (aurait-elle pris un coup de soleil quinzième degré sur le visage ? Ah non, elle rougit ): Mais... Mais...
Yuki (une veine battant sur sa tempe): Ils m'agacent... Quand est-ce que ce baka neko va arrêter de crier à tort et à travers ?] Par la suite, Ichitaka a croisé Tohru de temps à autre dans les couloirs, en se montrant suffisamment familier pour énerver Kyô. Ce dernier n'a d'ailleurs jamais réussi à lui parler à cause de cette animosité à part une seule fois, très intéressante... Ichitaka : Kyô Soma ?
Kyô : Ouais, qu'est-ce que tu me veux ?
Ichitaka : Euh... Je me disais...
Kyô : Ben quoi accouche ?
Ichitaka : Tu es proche de Tohru san ?
Le Chat ne dit plus rien, fronce les sourcils puis répond sèchement :
Kyô : Je ne vois pas en quoi ça t'regarde.
Ichitaka : C'est juste... Je ne voudrais pas que tu te méprennes...
Kyô : Méprendre quoi ?! De quoi tu parles ?
Ichitaka : Il n'y a rien entre Tohru san et moi... Je l'admire énormément, c'est une fille géniale... Mais je dois partir de toute façon alors je préfère ne pas m'attacher à elle... Je ne voudrais pas la faire souffrir... Tu comprends ?
Profondément troublé par ces quelques mots, le Neko ne dit plus rien, s'étant arrêté net dans le couloir.
Kyô : Je suis trop égoïste...
Kyô : C'est tout ce que t'avais à me dire ?
Ichitaka : Oui enfin voilà... Tu as l'air de beaucoup tenir à elle... Et elle aussi, tu as de la chance...
Kyô :... Ouais c'est ça salut.
L'étudiant part très vite, laissant Ichitaka seul, les bras ballants.
Kyô : Je sais bien que je ne devrais pas... Mais je ne peux pas... m'éloigner d'elle... Pour le temps qu'il me reste... Ichitaka a fini par partir, peu avant les vacances d'été, laissant à Tohru un souvenir doux, le joli dessin qu'elle a toujours dans sa chambre, gardé précieusement dans un coffre. Tohru : Regarde maman... Ce gentil garçon m'a dessiné... J'aurai tant voulu que tu le rencontres, je suis sûre que tu l'aurais aimé... Le dessin qu'il aurait fait de toi aurait été tellement joli, j'en suis certaine... [Shiguré : Bon ! Vu que je n'apparais pas du tout dans cet épisode je me dois de donner mon avis.
Kyô et Yuki : Et c'est reparti...
Les deux jeunes garçons ont une mine dépitée d'avance.
Shiguré : Premièrement, Ichi est un imbécile. Dernière année de lycée, ne pas prendre du plaisir avec une jeune fille fraîche et innocente avant de s'envoler! Mais quel gâchis vraiment !
Kyô : Je vais le frapper...
Yuki : Il va trop loin...
Shiguré : Ah ! Je suis sûr que moi et Aya, lycéens, nous aurions bien pris soin de Tohru kun, nous au moins ! Lui apportant chaleur et tendresse... Surtout chaleur... Lui apprenant les choses de la vie...
Tohru (cramoisie) : Ah ! Mais ! Je... !
Kyô : LA FEEEERME !!!
Il le castagne, mais le Chien a quand même le temps de balancer quelques détails croustillants au passage :
Shiguré : Aïe !... Ca me rappelle... Ouïe ! Cette crise que ce... baka neko a pu faire ! Le soir où... Hé !... Elle est pas rentrée à l'heure... Ah ! Non pas ça !... Un vrai mari jaloux ! NON MAIS AIEUH ! Au secours Aya !!!
Aya (arrivant miraculeusement dans la discothèque – oui, pour changer, nous sommes dans une discothèque pour parler du scénario, mais il n'y a que nous) : Mon cher Shiguré !!! Dans mes bras mon amouuur !!! Va-t-en vil matou, hors de ma vue créature du diable ! Sinon je te fais UN GROS CALIN !
Kyô : Oy ! Aaaarg au secours !!! Lâche-moi !!! PERVERS !!!
Kagura : Lâche mon chéri toi ! Méchant serpent ! Viens dans mes bras mon trésor !
Kyô : Ahhhh non pas elle !!! Mais... Ahhh !!!
Kagura : QUOI TU PROTESTES ??? MAIS REGARDE COMME JE T'AAAAIME !!!
A noter qu'elle le tient par les pieds et frappe sa tête contre le sol depuis cinq minutes ; mais à part ça tout va bien XD.
Shiguré : Fffhh... Fffhhh... A part ça c'était pas mal, mais bon, j'aurai préféré en savoir plus sur les sous-vêtements de Tohru, vu qu'on a parlé des miens... Non ? C'est pas une bonne idée ça, pour le prochain épisode ? Ah non j'ai mieux ! Je vais aller lui en acheter ahahah... Hmm... De la dentelle, de la soie...
Yuki (avec une tête de déterré) : Franchement, je ne fais pas partie de cette famille... C'est pas possible...
Après quelques hésitations – d'un millième de seconde – il prend un verre de cocktail et le lance sur le Chien en pleine poire. Toujours aussi bon viseur !
Shiguré : Je suis un incompris !!! Vous n'êtes qu'une bande d'adolescents violents !!! Honte sur vous !!! S'attaquer à votre aîné, celui qui vous domine par sa sagesse et par sa grandeur...
Yuki : Vraiment, tais-toi Shiguré san. Tu me fais honte.
Il le refrappe un coup avant de s'asseoir calmement.] Enfin, tout est bien qui finit bien quoi
