3. Le centre
Après ces retrouvailles, ma mère m'explique que je ne peux plus vivre dans cette maison. Elle a raison. Ma chambre se trouve à l'étage et il m'y est impossible d'y parvenir. Et puis les portes sont trop étroites, je ne passe pas avec mon fauteuil. C'est pourquoi elle m'annonce que je vais vivre pour un certain temps dans un centre pour handicapés. Elle dit que je m'y sentirais mieux, et que c'est pour mon bien, que ça n'est en aucun cas une punition. Je suis d'accord, je pense que ce sera mieux pour moi et pour elle, ainsi que pour ma sœur. Je ne me sentirais pas un poids pour elles. Après le dîner, comme je ne pouvais regagner ma chambre, ma mère m'aménagea le canapé-banquette. Ce fut ma meilleure nuit des six derniers mois. Me savoir chez moi avec ma famille plutôt que dans ce sinistre hôpital me redonna du courage. Dès le lendemain nous allâmes visiter le centre dont ma mère me parlait. Nous fûmes très agréablement accueillis par un homme fort sympathique, et les lieux me semblèrent parfaits. Le bâtiment était propre, presque neuf et accompagné d'un beau jardin. Je m'y vois déjà. Voyant mon enthousiasme, ma mère me demanda à partir de quand je voulais m'installer. Je compris qu'elle me poussait à intégrer ce centre le plus vite possible, pour mon bien évidemment.
« - Et bien tout de suite. » répondis-je. Je vis ma mère soulagée et ravie d'avoir trouvé cet endroit où j'espère rencontrer des jeunes comme moi, et me faire des amis. On me fit immédiatement visiter la chambre que je partagerais avec Phelli. Le fait de savoir que je partage ma chambre m'angoisse. Vais-je bien m'entendre avec cette Phelli ? Louis, le responsable du centre, me dit qu'il est temps que je rejoigne les autres personnes qui vivent dans ce centre. Je suis la huitième à intégrer cet endroit. J'espère vraiment m'entendre avec tout le monde. C'est le moment de dire au revoir à ma mère.
Une fois fait, Louis m'amène dans une grande salle où se trouvent les jeunes.
« - Je vous présente Emy, dit-il
- Bonjour »
Tout le monde me dévisage. J'ai peur, mais cela doit être normal, lorsqu'on ne connaît pas une personne on la regarde, d'ailleurs je suis moi aussi en train de regarder ces sept autres personnes.
« - Voici Stemia, Fresty, Joème, Phelli, Ludmila, Ray et Blaze. »
Je ne sais pas quoi penser de ces jeunes, je ne me souviens déjà plus de leurs prénoms. A part Phelli que j'ai remarqué car je sais que nous partagerons la même chambre.
« - Voilà, je vous laisse. »
Quoi ? Louis s'en va et me laisse avec ces sept jeunes que je ne connais pas. Mais ça n'est pas si grave, il faut que je me rappelle qu'ils ont tous comme moi un handicap. J'ai déjà remarqué un garçon en fauteuil. Que faire ? Je m'approche de Phelli.
« - Bonjour, tu es Phelli ? On va partager la même chambre.
- Ouais »
D'accord, le premier contact n'est pas toujours le bon, enfin espérons-le.
« - Salut toi. »
Je rêve, quelqu'un vient m'adresser la parole. C'est le garçon en fauteuil que j'avais vu.
« - Heu... bonjour.
- Moi c'est Blaze, et toi Emy c'est ça ?
- Oui, enchantée.
- T'inquiète pas pour Phelli, tu sais elle est spéciale.
- Oui, j'ai cru remarquer. »
Bref, nous avons fait connaissance tous les deux et je dois bien avouer que cela n'a gêné aucun des autres jeunes qui eux, n'ont pas du tout cherché à me parler. Au moment du dîner, nous nous sommes installés tous les deux. Je le trouve extrêmement sympathique et je pense que lui aussi. Quand vint le moment de se coucher. Voilà le moment d'appréhension, avec le mauvais contact de tout à l'heure. Après avoir dis au revoir à Blaze, je me dirige vers ma chambre. Phelli est déjà là.
« - Tu sais, j'ai pas choisi de t'avoir dans ma chambre, et je te déteste parce que j'aime personne. Alors c'est même pas la peine de me parler ou je te frappe. »
Bien, ça a le mérite d'être clair, mais que répondre.
« - Heu... d'accord. »
Je n'ouvris plus la bouche de la nuit. Cette fille m'avait fait peur mais je repensais à Blaze qui lui m'avait fait bonne impression. J'avais hâte de le revoir. Le lendemain je fus réveillée par une sonnerie : c'était l'heure du petit déjeuner. Je retrouvai Blaze, toujours aussi gentil et agréable, avec moi en tout cas, car il n'adressais la parole à personne d'autre. Il faut dire qu'à part nous deux, personne ne se parlait. Après, ce fut l'heure des rééducations : le médecin en était sûr j'allais beaucoup mieux, mais je ne pourrais plus jamais remarcher. Je n'osais pas demander à Blaze ce qui lui était arrivé. On s'entend bien, c'est ça le principal. Arriva l'heure du déjeuner et l'après-midi c'était l'heure des visites. J'attendais ma mère avec impatience pour lui présenter Blaze mais elle ne vint pas. Louis me dit qu'elle venait d'appeler et qu 'elle n'avait pas eu le temps de venir. J'étais très déçue. Blaze, lui, me raconta que depuis qu'il était dans ce centre il n'avait pas reçu une visite. Alors il me fit visiter le centre, c'était formidable. Le centre bien sûr était formidable, mais aussi cette journée passée avec lui.
Après ces retrouvailles, ma mère m'explique que je ne peux plus vivre dans cette maison. Elle a raison. Ma chambre se trouve à l'étage et il m'y est impossible d'y parvenir. Et puis les portes sont trop étroites, je ne passe pas avec mon fauteuil. C'est pourquoi elle m'annonce que je vais vivre pour un certain temps dans un centre pour handicapés. Elle dit que je m'y sentirais mieux, et que c'est pour mon bien, que ça n'est en aucun cas une punition. Je suis d'accord, je pense que ce sera mieux pour moi et pour elle, ainsi que pour ma sœur. Je ne me sentirais pas un poids pour elles. Après le dîner, comme je ne pouvais regagner ma chambre, ma mère m'aménagea le canapé-banquette. Ce fut ma meilleure nuit des six derniers mois. Me savoir chez moi avec ma famille plutôt que dans ce sinistre hôpital me redonna du courage. Dès le lendemain nous allâmes visiter le centre dont ma mère me parlait. Nous fûmes très agréablement accueillis par un homme fort sympathique, et les lieux me semblèrent parfaits. Le bâtiment était propre, presque neuf et accompagné d'un beau jardin. Je m'y vois déjà. Voyant mon enthousiasme, ma mère me demanda à partir de quand je voulais m'installer. Je compris qu'elle me poussait à intégrer ce centre le plus vite possible, pour mon bien évidemment.
« - Et bien tout de suite. » répondis-je. Je vis ma mère soulagée et ravie d'avoir trouvé cet endroit où j'espère rencontrer des jeunes comme moi, et me faire des amis. On me fit immédiatement visiter la chambre que je partagerais avec Phelli. Le fait de savoir que je partage ma chambre m'angoisse. Vais-je bien m'entendre avec cette Phelli ? Louis, le responsable du centre, me dit qu'il est temps que je rejoigne les autres personnes qui vivent dans ce centre. Je suis la huitième à intégrer cet endroit. J'espère vraiment m'entendre avec tout le monde. C'est le moment de dire au revoir à ma mère.
Une fois fait, Louis m'amène dans une grande salle où se trouvent les jeunes.
« - Je vous présente Emy, dit-il
- Bonjour »
Tout le monde me dévisage. J'ai peur, mais cela doit être normal, lorsqu'on ne connaît pas une personne on la regarde, d'ailleurs je suis moi aussi en train de regarder ces sept autres personnes.
« - Voici Stemia, Fresty, Joème, Phelli, Ludmila, Ray et Blaze. »
Je ne sais pas quoi penser de ces jeunes, je ne me souviens déjà plus de leurs prénoms. A part Phelli que j'ai remarqué car je sais que nous partagerons la même chambre.
« - Voilà, je vous laisse. »
Quoi ? Louis s'en va et me laisse avec ces sept jeunes que je ne connais pas. Mais ça n'est pas si grave, il faut que je me rappelle qu'ils ont tous comme moi un handicap. J'ai déjà remarqué un garçon en fauteuil. Que faire ? Je m'approche de Phelli.
« - Bonjour, tu es Phelli ? On va partager la même chambre.
- Ouais »
D'accord, le premier contact n'est pas toujours le bon, enfin espérons-le.
« - Salut toi. »
Je rêve, quelqu'un vient m'adresser la parole. C'est le garçon en fauteuil que j'avais vu.
« - Heu... bonjour.
- Moi c'est Blaze, et toi Emy c'est ça ?
- Oui, enchantée.
- T'inquiète pas pour Phelli, tu sais elle est spéciale.
- Oui, j'ai cru remarquer. »
Bref, nous avons fait connaissance tous les deux et je dois bien avouer que cela n'a gêné aucun des autres jeunes qui eux, n'ont pas du tout cherché à me parler. Au moment du dîner, nous nous sommes installés tous les deux. Je le trouve extrêmement sympathique et je pense que lui aussi. Quand vint le moment de se coucher. Voilà le moment d'appréhension, avec le mauvais contact de tout à l'heure. Après avoir dis au revoir à Blaze, je me dirige vers ma chambre. Phelli est déjà là.
« - Tu sais, j'ai pas choisi de t'avoir dans ma chambre, et je te déteste parce que j'aime personne. Alors c'est même pas la peine de me parler ou je te frappe. »
Bien, ça a le mérite d'être clair, mais que répondre.
« - Heu... d'accord. »
Je n'ouvris plus la bouche de la nuit. Cette fille m'avait fait peur mais je repensais à Blaze qui lui m'avait fait bonne impression. J'avais hâte de le revoir. Le lendemain je fus réveillée par une sonnerie : c'était l'heure du petit déjeuner. Je retrouvai Blaze, toujours aussi gentil et agréable, avec moi en tout cas, car il n'adressais la parole à personne d'autre. Il faut dire qu'à part nous deux, personne ne se parlait. Après, ce fut l'heure des rééducations : le médecin en était sûr j'allais beaucoup mieux, mais je ne pourrais plus jamais remarcher. Je n'osais pas demander à Blaze ce qui lui était arrivé. On s'entend bien, c'est ça le principal. Arriva l'heure du déjeuner et l'après-midi c'était l'heure des visites. J'attendais ma mère avec impatience pour lui présenter Blaze mais elle ne vint pas. Louis me dit qu'elle venait d'appeler et qu 'elle n'avait pas eu le temps de venir. J'étais très déçue. Blaze, lui, me raconta que depuis qu'il était dans ce centre il n'avait pas reçu une visite. Alors il me fit visiter le centre, c'était formidable. Le centre bien sûr était formidable, mais aussi cette journée passée avec lui.
