Chapitre 10
Le bal d'Halloween
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Mes chers élèves, un peu d'attention je vous prie, lança le professeur Dumbledore de la table des professeurs où il se trouvait. Instinctivement, Harry chercha des yeux Hagrid, mais il fut une fois de plus déçu : le géant ne s'y trouvait toujours pas. Depuis le début de l'année, Harry nourrissait l'espoir que son ami reviendrait, mais il n'avait toujours pas reçu de nouvelles, à son plus grand désespoir. Il avait essayé d'en toucher un mot à Sirius dans une de ses lettres, mais son parrain ne semblait rien savoir,ou ne voulait pas lui en parler. Alors Harry attendait. Il reporta son attention sur le directeur. Celui-ci semblait avoir une grande nouvelle à leur annoncée. Il ouvrit la bouche, et lança : Bon appétit ! Tous les élèves éclatèrent de rire, et commencèrent à remplir leurs assiettes des diverses choses qui venaient d'arriver sur la table. A la table de Harry, Ron n'avait toujours pas ouvert la bouche, mais finit par se décider lorsque Ginny et Hermione le relancèrent sur son costume. Harry ne fit pas attention à ce qu'il disait, et se tourna vers Luna qui rêvassait en grignotant une biscotte, puis vers Tanianka et le jeune garçon vêtu de cuir. Qui donc se cachait derrière ce masque en cuir ? Tanianka semblait le connaître, mais Harry ne parvenait pas entendre ce qu'ils se disaient. Pourtant, il lui semblait l'avoir déjà vu quelque part, et même le connaître. Lorsque le jeune homme se tourna vers lui et le regarda de son regard bleu acier, Harry le reconnut subitement. Malefoy ! s'exclama-t-il, incrédule. Le silence se fit à leur table. Ron se tourna vers Drago et le regarda d'un œil rond. Luna ne tourna même pas la tête et continua de grignoter sa biscotte. Hermione et Ginny ne semblaient pas particulièrement surprise de voir Malefoy, juste intéressées par son costume. Malefoy, qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ?demanda Ron. Je les ai teints, stupide Gryffondor ! Bien sur, pour un pouilleux dans ton genre, tu peux juste te permettre des costumes comme celui que tu portes en ce moment même. répliqua Malefoy. Le teint de Ron vira au rouge cramoisi, et Harry s'apprêtait à défendre son ami, lorsque Tanianka tourna son regard vers lui. Harry se retrouva la bouche ouverte, incapable de se souvenir de ce qu'il s'apprêtait à dire. Seuls comptaient les yeux dorés de la jeune Serpentard. ...costume ! Harry sursauta. Il cligna des yeux et se tourna vers Ron, échappant à l'emprise du regard de Tanianka. Mais il ne sut jamais ce que Ron avait répliqué à Malefoy, car l'orchestre venait d'arriver. Ce sont des élèves de 6eme et de 7eme années qui forment l'orchestre. dit Hermione en suivant du regard les 3 filles et le seul garçon du groupe qui s'avançaient dans la salle vers la scène. On a un orchestre ? Ici, à Poudlard ?s'étonna Ginny. Oui, des élèves qui ont pris l'option musique en 3eme année. répondit Hermione, tandis que l'orchestre prenaient leurs instruments. Une voix mélodieuse s'éleva, suivit de quelques accords de guitare. Le rythme s'accéléra rapidement, mais la chanson ne commença réellement qu'avec l'entrée en scène du garçon à la batterie. Au début, personne n'osa s'avancer sur la piste de danse. Tous se jaugeaient, attendant de voir qui oserait faire le premier pas. Ici, Harry put nettement remarquer la différence entre les Serpentards et les autres élèves. Pas besoin d'enlever les masques pour le remarquer. Certains élèves, apparemment et sûrement de Serpentards, avaient croisés leurs bras comme pour dire qu'ils ne danseraient sûrement, voir pas du tout. Les autres semblaient hésiter, mais finalement quelques uns se levèrent. Sûrement des Gryffondors, bien décidés à honorer le courage qu'on leur prêtait. La piste se remplit petit à petit. Mais à leur table, aucun d'entre eux ne bougeait. Pour sa part, Harry ne savait pas danser, et gardait un mauvais souvenir du bal de l'année dernière pendant lequel il avait été obligé de danser. 'Mione, tu danses ? lança soudainement Ginny. Avec plaisir Gin' ! dit Hermione en se levant et en entraînant Ginny par la main. Celle-ci tourna ses grands yeux bleus vers Harry. Tu me réserves la prochaine danse Harry, tu veux bien ? Et elle disparut au milieu de la foule en compagnie d'Hermione. Harry resta bouche bée, tout comme Ron. Luna était déjà partie depuis un moment rejoindre quelques uns de ses camarades de maison. Malefoy ricana. Eh bien, eh bien, la petite Weasley n'a plus peur de rien maintenant ! Avec Granger, elles se dévergondent les petites pucelles! Mais dis moi, comment as-tu réussi à faire cela Tanianka? Ron réagit au quart de tour, comme à son habitude d'ailleurs. Je t'interdis d'appeler Hermione et ma sœur de cette façon !Tu entends ? s'exclama-t-il. Je suis pas sourd Weasley, je t'entends parfaitement. répliqua calmement Malefoy. C'est pas ma faute si ta petite sœur devient grande ! Quand à Granger, c'est pas ma faute non plus si c'est plus un simple rat de bibliothèque. Tout le mérite en revient à Tanianka. Tu devrais la remercier, parce que ça devenait urgent, sérieusement. Ron se tourna d'un bloc vers Tanianka qui le regarda sans broncher. T'as fait quoi à ma sœur ? Réponds ! Je leur ai montré comment vivre.Rien de plus.répondit la jeune fille. Elles vivent plutôt dangereusement, si tu veux mon avis Weasley. lança Malefoy d'un ton faussement indifférent en désignant la piste de danse. Sur celle-ci, Hermione et Ginny tournoyaient en se tenant la main. Dans un parfait ensemble, elles reculèrent en se tenant toujours par la main, puis se rapprochèrent en levant les bras au dessus de leurs têtes. Elles se tournèrent l'une autour de l'autre sans se décoller, la tête légèrement renversée en arrière, les boucles brunes d'Hermione se mêlant à la chevelure rousse de Ginny. Elles éclatèrent de rire et tournèrent sur elles- mêmes sous le regard de nombreux garçons. Leur attitude avait changée, pas besoin d'être un spécialiste pour s'en apercevoir. Qu'avait bien pu dire ou faire Tanianka pour changer à ce point les 2 jeunes Gryffondors ? Surtout que le changement était bien loin d'être terminé. Non, il ne faisait que commencer...

Minuit allait sonner. Le professeur Dumbledore se leva. Bien. Comme il en a été décidé, lorsque minuit sonnera, et pas une minute de plus ou de moins, vous enlèverez tous vos masques, que l'on voit enfin qui est qui. Je ne sais pas vous, mais moi j'attends ce moment avec impatience depuis le début de la soirée. Lui-même ne s'était bien évidemment pas déguisé. Il aurait été bien trop facilement reconnaissable avec sa longue barbe blanche. Si vous le voulez bien, nous allons tous compter les 12 coups de minuit ensemble. Tous les élèves se levèrent, et commencèrent à compter en même temps que leur directeur. UN ! La lumière diffuser par les citrouilles sembla s'affaiblir l'espace d'un instant. DEUX ! Le vent se leva au dehors pour faire légèrement vibrer les vitres. TROIS ! Harry et Ron jetèrent un coup d'œil à Hermione et Ginny, cote à cote. QUATRE ! Hermione et Ginny sentirent presque aussitôt le regard des 2 jeunes hommes et leur sourirent comme elles le faisaient toujours. CINQ ! Luna, profondément absorbée par la contemplation d'une citrouille flottante, comptait s'en vraiment s'en apercevoir. SIX ! George se tourna pour apercevoir Tanianka. SEPT ! Fred, s'apercevant du manège de son jumeau,lui donna un coup de coude et lui glissa une remarque qui fit rougir son semblable. HUIT ! Tanianka n'avait, quand à elle, strictement rien remarquée. La tête baissée, elle comptait à voix basse. NEUF ! Malefoy jeta un drôle de regard à Tanianka, semblant se rendre compte que quelque chose clochait. DIX ! Le vent redoubla d'ardeur, avant de subitement se calmer. Même les voiles tendus sur les murs restèrent soudain totalement immobile. ONZE ! Harry ressentit tout à coup une drôle d'impression. Quelque chose n'allait pas... DOUZE ! Tanianka leva brusquement la tête et regarda Dumbledore qui, prit d'une sorte de malaise, se pencha en avant, avant de retomber sur sa chaise, aidée par le professeur MacGonnagal au visage inquiet et effrayé. L'impression d'Harry se transforma en violente douleur qui explosa à l'intérieur de son crâne comme toutes les vitres de la Grande Salle qui répandirent leurs morceaux coupants comme des rasoirs sur les élèves qui se réfugièrent sous les tables. Les citrouilles s'éteignirent toutes en même temps, et seule la lumière des étoiles du plafond magique éclairait la salle où raisonnait des cris. Harry tomba à genoux, suivi par Ron et tous ceux de leur table. Harry ! Harry qu'est-ce qui... Mais Ron ne finit pas sa phrase. Une ombre menaçante s'infiltra dans la salle. Ce n'est que lorsqu'il aperçut le visage de Ginny qui se trouvait tout prés qu'Harry leva sa tête douloureuse pour apercevoir le même air chez Ron : de la peur,voir même une vraie terreur. Et ses yeux, écarquillés, qui fixaient un point en l'air. Difficilement à cause de la douleur qui vrillait son crâne, Harry leva à son tour les yeux pour apercevoir... Oh Merlin... entendit-il Malefoy et Hermione prononcer d'une même voix. L'ombre se révélait être la marque de Voldemort.

Misérables créatures. Pauvres sorciers et stupides sangs de bourbe. Ce que vous pensiez n'être qu'un de vos pires cauchemars n'est autre que la réalité. La voix de l'ombre, froide, cruelle, sombre, s'éleva dans le silence qui s'était peu à peu installé. Un silence de terreur. Tremblez, car je suis là. Je suis revenu. Les orbites du crâne se tournèrent vers Harry. La douleur se fit quasi insupportable, mais le jeune homme se força à garder les yeux ouverts et le regard fixe. Vous ne m'aurez pas une seconde fois, ricana la voix. L'ombre commença à s'effacer lentement, mais avant de disparaître complètement, elle laissa un dernier avertissement. Elle vous tuera tous ! Le silence, toujours empreints de terreur, ne se troubla que par un léger froissement. Le professeur Dumbledore venait de se redresser. Pourtant, cette fois il n'avait su protéger ses élèves à temps. Ce n'était pas une attaque, mais un avertissement qui fit tout autant de mal et dispersa tout autant de peur dans les cœurs. Les élèves se relevèrent lentement, et enlevèrent leurs masques, dévoilant des visages déformés par la peur, ravagés par les larmes et blessés par les bouts de verres des vitres qui avaient explosés.

La fin commençait...