Kikoo
Je veux pas vous saouler longtemps alors bonne lecture !!
L'auteur
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Chapitre 3 : Le train endormi
La fumée âcre lui brûlait les narines. Elle avait une odeur étrange, à la fois douce et amère. Il sut tout de suite qu'il ne devait pas la respirer.
James plaqua une main sur son visage pour éviter le brouillard qui avait maintenant envahi tous les wagons du train. C'était une brume vert transparent qui s'infiltrait partout. Plusieurs élèves s'étaient déjà réfugiés dans des compartiments pour s'en protéger.
Autour de James, il n'y avait plus personne debout. Tous ses amis étaient par terre, ensanglantés ou seulement assommés. Remus, Peter et Sirius gisaient dans un coin, eux-aussi. Sirius et Peter étaient un peu blessés mais cela ne semblait pas très grave.
Un silence étrange régnait maintenant dans le Poudlard Express.
James murmura "Dissipate" et, autour de lui, l'air se fit plus respirable. Il put respirer un peu plus normalement. Il prit de grandes inspirations pour profiter du répit que lui accordait sa protection. Celle-ci n'était quand même pas assez puissante pour dissiper le brouillard qui s'étendait dans tout le train.
Le garçon vérifia que ses amis respiraient encore. C'étaient le cas. D'un coin de l'oeil, il aperçut Snape et espéra qu'il soit mort, mais le soulèvement faible de sa poitrine le contredisait. Lorsque James voulut regarder par une vitre d'un des compartiments, il se rendit compte qu'à l'intérieur, tous les élèves étaient endormis. Il était donc le seul élève qui n'ait pas été atteint par le poison de la fumée.
Comme il ne supportait de rester, seul, debout au milieu de ce silence pesant, il décida d'aller vers l'avant du train pour savoir ce qu'étaient devenus le conducteur du train ainsi que les autres adultes.
Un frisson lui parcourait sans cesse l'échine. Il commençait à sentir la sueur couler le long de son dos. Il avait peur. Lui, le courageux Potter, l'attrapeur Potter, il était mort de peur. Il se faisait honte à lui-même. Chaque murmure qu'il lui semblait entendre le faisait sursauter. Un froissement. Un bruit étouffé. Un souffle.
Le train s'était arrêté. Le bourdonnement avait cessé depuis déjà de longues minutes. Mais le silence était trop fort. Trop bruyant.
Son coeur. Il entendait ses battements retentir en lui, d'un mouvement rapide, trop rapide. Dans son corps, il sentait venir le sang qui affluait et refluait sans ménagement, comme si ses veines menaçaient d'éclater. Il avait chaud et froid en même temps.
James tenait sa baguette bien devant lui, tendue, prête à réagir au moindre mouvement. Mais rien ne se passait. Aucun mouvement. Que faisaient donc les Mangemorts ? Le jeune garçon avait bien entendu le cri qui avait retentit dans le train juste avant que la fumée verte apparaisse : Voldemort attaquait.
Mais pourquoi décidait-il d'attaquer un train rempli de simples élèves, pour se faire à nouveau connaître ? C'était beaucoup de risques pour pas grand chose. Peut-être il y avait-il quelque chose ou quelqu'un dans ce train que Voldemort recherchait ?
Mais James n'avait aucune réponse. Il n'avait que des questions, auxquelles personne ne pourrait sûrement lui répondre.
Après quelques minutes de cette atroce torture pour les nerfs qu'était le chemin qu'il faisait jusqu'à l'avant du train, James était arrivé à la cabine du conducteur. La salle qui se trouvait juste avant était plongé dans l'obscurité, chose plutôt étrange vu qu'il faisait encore jour dehors.
La porte de la cabine était entrouverte...
Un long filet de sang se glissait par l'ouverture.
James avait un très mauvais pressentiment. Dans l'air, il y avait une odeur de... sang. Cette odeur était si forte qu'elle occultait celle du brouillard. Le garçon n'avait plus du tout envie d'avancer.
Mais il pensa que le conducteur n'était peut-être pas mort, mais simplement blessé et qu'il avait besoin d'aide. Il s'arrêta de respirer et s'avança lentement. Sur sa droite, Mme Delorg, la femme qui s'occupait du chariot des friandises, était adossée au mur. Il ne la distinguait pas très bien. Il décida d'aller d'abord voir le conducteur.
Il ouvrit la porte... et eut un haut les cœurs.
La cabine était en sang. Le liquide rouge avait giclé sur tous ses parois. L'homme qui conduisait habituellement le train était mort.
James détourna le regard. Il sentit un mauvais goût au fond de sa gorge. Il n'allait pas tarder à vomir.
La vision qui s'était offerte à ses yeux l'avait dégoûté. Le conducteur avait du être ballotté dans tous les sens par les brusques mouvements du train. Il avait du heurter toutes les parois de sa cabine avant de s'effondrer lamentablement sur le sol, ses bras et ses jambes formant un angle bizarre. Il ne devait plus y avoir une seule goutte de sang dans son corps, car celui-ci avait largement tapissé les murs.
Heureusement, le visage du conducteur n'était pas tourné vers la porte, car James n'aurait pas supporter de voir ses yeux vides.
En pensant à cela, James vomit. C'en était un peu trop pour lui.
Il ferma brusquement la porte derrière lui et s'y adossa, le souffle court. Il souhaitait ne plus voir de morts jusqu'à la fin de sa vie.
Mais son souhait ne fut pas exaucé.
Maintenant que la lumière était revenue dans la salle, il pouvait voir Mme Delorg contre son mur. Elle-aussi était morte. Mais il n'y avait pas de sang.
Ses yeux étaient grands ouverts, figés, encore empreints de terreur. Un éclat vert y brillait encore. James était assez intelligent pour comprendre qu'il s'agissait de l'Avada Kedavra, le sortilège impardonnable. Et il n'y avait que les Mangemorts qui pouvaient jeter un sort pareil. Cela signifiait qu'ils étaient déjà passés par là... et qu'ils y repasseraient peut-être...
L'attitude suppliante qu'avait Mme Delorg, dans sa position de faiblesse, fit encore plus ressortir la cruauté dont pouvaient faire preuve les Mangemorts. James avait peur. Il ne sentait même plus son corps. Il n'y avait plus de courage, plus de fierté, plus d'arrogance en lui, mais la terreur à l'état pur.
Il courut. Il ne savait pas pourquoi mais il courut du plus vite qu'il put, sans même penser à respirer. Il courait à travers l'unique couloir que contenait le train, il enjambait les corps endormis ou assommés, sans distinction. Ses poumons le brûlaient. Une douleur lancinante lui traversait les jambes. Il lui semblait qu'il allait continuer de courir ainsi toute sa vie. Mais le train avait une fin.
Il ne s'arrêta pas lorsqu'il vit le mur qui indiquait la queue du train. Il continua sa course et dans un bruit sourd, il s'écrasa dessus en donnant un puissant coup de poing sur la paroi. Il le martela de coups, comme si c'était lui qui était responsable du carnage. Cependant, le mur ne bougeait pas, à peine produisait-il un faible son quand James lui tapait dessus, de plus en plus faiblement.
Le jeune Gryffondor, lui, se maudissait intérieurement. Ses amis étaient blessés, des personnes étaient mortes et lui, il était là, encore debout, en n'ayant aucune égratignure. Il n'avait rien pu faire. Il passait son temps à se vanter, à ridiculiser les autres et quand on avait vraiment besoin de lui, il n'était plus là. Une unique larme scintilla au coin de son oeil.
Un faible gémissement se fit entendre sur sa droite. Puis des pleurs. Quelqu'un était réveillé, comme lui. Il se tourna et se rendit compte que ce bruit provenait d'un compartiment.
Il ouvrit la porte.
A nouveau, il resta stupéfait.
Lily était agenouillée par terre. Elle prenait sa tête entre ses mains et sanglotait. Ses vêtements étaient intacts et elle ne paraissait pas blessée. Mais ses mains étaient recouvertes de sang. Ce n'était pas le sien.
Dans un coin du compartiment, son amie Majandra Gorden, que James connaissait vaguement pour être sorti une fois avec elle, était étendue de tout son long. Du sang couvrait sa poitrine qui ne bougeait plus. Une morte de plus.
James s'approcha de Lily. Il la détestait mais ne pouvait s'empêcher de compatir à sa douleur. Il savait ce que c'était de perdre un être cher.
Il s'abaissa pour être à sa hauteur. Elle ne semblait même pas l'avoir remarqué.
D'une main, il souleva une mèche rousse qui lui barrait le visage. Lily leva enfin les yeux.
Des yeux verts, et en même temps si noirs, ils ne pleuraient pas. Des yeux où la vengeance se cachait derrière la tristesse et le malheur... Une lueur démoniaque y brillait.
Inquiet, James lui demanda, de la voix la plus douce qu'il put prendre :
- Lily ?
Elle ne répondit pas, continuant de l'observer avec cette folie meurtrière dans le regard. James aurait presque pu avoir peur d'elle.
Puis soudain, ses yeux redevinrent remplis de peine. Les larmes réapparurent. Lily reconnut James. Elle se maudissait pour pleurer ainsi devant lui, alors qu'elle le haïssait plus que tout... Mais elle avait si mal. Sa meilleure amie. Morte. Juste sous ses yeux. Et elle n'avait rien pu faire pour la sauver.
"Tu parles d'une Gryffondor" pensa-t-elle.
Pourquoi avait-t-elle été sauvée ? Pourquoi Majandra et pas elle ? Elle avait seulement eu un peu de chance.
Et ces minutes, ces heures, lui semblait-il, qu'elle avait passés avec pour seul compagnon un cadavre sanglant. Jamais elle n'avait vécu une telle horreur. Ceux qui avaient fait ça allaient payé. Elle se le jura. Mais d'un autre côté, elle avait tellement peur. Peur de la mort, de la souffrance.
Et ce Potter qui la regardait avec des yeux compatissants ! Qu'il arrête de la regarder comme ça ! Ca faisait encore plus ressortir la douleur en elle. La douleur d'avoir perdu une personne à laquelle on tient. Il ne savait pas. Il ignorait combien cela faisait mal.
Si elle avait su. Oui, si elle avait su...
James n'avait jamais vu Lily aussi faible, aussi fragile, qu'à cet instant précis. Elle ressemblait à une petite poupée de porcelaine que possède les petites filles moldues. Elle-aussi aurait aimé une poupée. Petite... Il n'arrivait même plus à prononcer son nom. La cicatrice du passé n'était pas refermée. Loin de là.
Les cheveux roux de Lily, presque aussi emmêlés que les siens, ses deux émeraudes, ses larmes, son teint pâle. A ce moment, James aurait voulu pouvoir la toucher, l'embrasser.
Et lui faire mal aussi. La faire souffrir pour ce qu'elle lui avait fait, pour ce qu'elle avait fait de lui. Une marionnette. Un pantin dont elle tirait les fils. Elle le possédait. Et il se laissait faire. Mais c'était terminé maintenant. A lui de jouer le marionnettiste. Elle allait payé pour ses souffrances.
Mais plus tard.
Pour l'instant, il était encore trop gentil. Il ne pouvait pas la laisser ici, sans protection. Ce ne serait pas drôle si c'était trop facile.
Il sursauta intérieurement. Lui, le bon et gentil Maraudeur, était en train de parler comme « lui » ! Comme l'homme qu'il haïssait plus que tout. Voilà qu'il se mettait à planifier la torture de quelqu'un. Qu'il n'aimait pas certes, ou plus... mais quand même. Il n'était pas un mage noir ni un être maléfique ! Cependant une phrase lui revint en mémoire.
"L'homme est fait de noir et de blanc..."
Comme il aurait aimé avoir tué la personne qui avait prononcé ces mots ! Mais c'était trop tard. Il avait choisi sa voie : celle du bien. Ou plutôt le droit chemin. Il allait protéger Lily, au péril de sa vie s'il le fallait. Mais il ne devait en aucun cas devenir comme...
Brusquement, il prit Lily dans ses bras et lui murmura à l'oreille :
- T'inquiète pas, ça va aller.
Lily se dégagea vivement de son étreinte et s'écria :
- De quel droit tu te permets d'être aussi intime avec moi ?! Je ne veux pas de ta sale compassion. Ton sang est pourri !
- Ok, si tu veux pas de mon aide. Je peux très bien m'en aller. A toi de voir !
Une légère hésitation parut dans les yeux de Lily, puis elle acquiesça faiblement.
- C'est bon, reste avec moi. Mais ne le dis surtout pas aux autres, c'est compris ?
- D'accord. Mais dis pas merci surtout ! Ce serait beaucoup trop te demander !
- Oh, ça va !
Elle fit un pause.
- S'il te plaît et... merci.
Elle frissonna. Si elle avait pensé dire un jour ces mots à James ! Quant à lui, il jubilait. C'était la première fois qu'elle avouait être en situation d'infériorité.
Un claquement sonore le sortit de sa joie.
Instinctivement, il se plaça à genoux devant Lily et face à la porte. Ses bras en arrière pour la protéger, il attendait avec anxiété ce qui se trouvait à quelques mètres de lui. Plusieurs chuchotement de voix se firent entendre. James distingua quelques silhouettes sombres se mouvoir dans le couloir : les Mangemorts. Il étaient enfin devant lui.
Il n'était pas de taille à les affronter seul. Il n'avait qu'une solution, mais il devait faire très vite car les Mangemorts approchaient et que l'opération prenait un peu de temps.
La solution était simple, mais difficile, très difficile à réaliser. C'est une chose que l'on ne pouvait maîtriser qu'à sa septième année et encore, beaucoup de sorciers n'avait jamais réussi. C'est pour cela que peu de personnes pratiquait cette sorte de magie. Mais aussi parce qu'elle pouvait être très destructrice si jamais elle était mal faite.
Puisque James n'avait pas assez de pouvoir, il lui suffisait d'en emprunter.
Il maîtrisait cette technique depuis déjà un an.
L'invocation.
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Et voilà fini le chapitre 3 !!!!
3 morts dans ce chapitre... Mais bon, comme on dit, c'est que le début !! lol je déconne... ou peut-être pas...
Je suis contente de savoir que j'ai des lecteurs et je remercie encore tout le monde pour les gentilles reviews. N'hésitez surtout pas à en mettre d'autre d'ailleurs...
Ah oui, juste un mot à Gh()st, mon histoire n'est pas finie !!!!!! Alors pas la peine de supposer direct des trucs qui ne sont peut-être pas vrais... Mais merci quand même pour tes reviews !!
Bon gros bisous tlm
Manoa
Je veux pas vous saouler longtemps alors bonne lecture !!
L'auteur
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Chapitre 3 : Le train endormi
La fumée âcre lui brûlait les narines. Elle avait une odeur étrange, à la fois douce et amère. Il sut tout de suite qu'il ne devait pas la respirer.
James plaqua une main sur son visage pour éviter le brouillard qui avait maintenant envahi tous les wagons du train. C'était une brume vert transparent qui s'infiltrait partout. Plusieurs élèves s'étaient déjà réfugiés dans des compartiments pour s'en protéger.
Autour de James, il n'y avait plus personne debout. Tous ses amis étaient par terre, ensanglantés ou seulement assommés. Remus, Peter et Sirius gisaient dans un coin, eux-aussi. Sirius et Peter étaient un peu blessés mais cela ne semblait pas très grave.
Un silence étrange régnait maintenant dans le Poudlard Express.
James murmura "Dissipate" et, autour de lui, l'air se fit plus respirable. Il put respirer un peu plus normalement. Il prit de grandes inspirations pour profiter du répit que lui accordait sa protection. Celle-ci n'était quand même pas assez puissante pour dissiper le brouillard qui s'étendait dans tout le train.
Le garçon vérifia que ses amis respiraient encore. C'étaient le cas. D'un coin de l'oeil, il aperçut Snape et espéra qu'il soit mort, mais le soulèvement faible de sa poitrine le contredisait. Lorsque James voulut regarder par une vitre d'un des compartiments, il se rendit compte qu'à l'intérieur, tous les élèves étaient endormis. Il était donc le seul élève qui n'ait pas été atteint par le poison de la fumée.
Comme il ne supportait de rester, seul, debout au milieu de ce silence pesant, il décida d'aller vers l'avant du train pour savoir ce qu'étaient devenus le conducteur du train ainsi que les autres adultes.
Un frisson lui parcourait sans cesse l'échine. Il commençait à sentir la sueur couler le long de son dos. Il avait peur. Lui, le courageux Potter, l'attrapeur Potter, il était mort de peur. Il se faisait honte à lui-même. Chaque murmure qu'il lui semblait entendre le faisait sursauter. Un froissement. Un bruit étouffé. Un souffle.
Le train s'était arrêté. Le bourdonnement avait cessé depuis déjà de longues minutes. Mais le silence était trop fort. Trop bruyant.
Son coeur. Il entendait ses battements retentir en lui, d'un mouvement rapide, trop rapide. Dans son corps, il sentait venir le sang qui affluait et refluait sans ménagement, comme si ses veines menaçaient d'éclater. Il avait chaud et froid en même temps.
James tenait sa baguette bien devant lui, tendue, prête à réagir au moindre mouvement. Mais rien ne se passait. Aucun mouvement. Que faisaient donc les Mangemorts ? Le jeune garçon avait bien entendu le cri qui avait retentit dans le train juste avant que la fumée verte apparaisse : Voldemort attaquait.
Mais pourquoi décidait-il d'attaquer un train rempli de simples élèves, pour se faire à nouveau connaître ? C'était beaucoup de risques pour pas grand chose. Peut-être il y avait-il quelque chose ou quelqu'un dans ce train que Voldemort recherchait ?
Mais James n'avait aucune réponse. Il n'avait que des questions, auxquelles personne ne pourrait sûrement lui répondre.
Après quelques minutes de cette atroce torture pour les nerfs qu'était le chemin qu'il faisait jusqu'à l'avant du train, James était arrivé à la cabine du conducteur. La salle qui se trouvait juste avant était plongé dans l'obscurité, chose plutôt étrange vu qu'il faisait encore jour dehors.
La porte de la cabine était entrouverte...
Un long filet de sang se glissait par l'ouverture.
James avait un très mauvais pressentiment. Dans l'air, il y avait une odeur de... sang. Cette odeur était si forte qu'elle occultait celle du brouillard. Le garçon n'avait plus du tout envie d'avancer.
Mais il pensa que le conducteur n'était peut-être pas mort, mais simplement blessé et qu'il avait besoin d'aide. Il s'arrêta de respirer et s'avança lentement. Sur sa droite, Mme Delorg, la femme qui s'occupait du chariot des friandises, était adossée au mur. Il ne la distinguait pas très bien. Il décida d'aller d'abord voir le conducteur.
Il ouvrit la porte... et eut un haut les cœurs.
La cabine était en sang. Le liquide rouge avait giclé sur tous ses parois. L'homme qui conduisait habituellement le train était mort.
James détourna le regard. Il sentit un mauvais goût au fond de sa gorge. Il n'allait pas tarder à vomir.
La vision qui s'était offerte à ses yeux l'avait dégoûté. Le conducteur avait du être ballotté dans tous les sens par les brusques mouvements du train. Il avait du heurter toutes les parois de sa cabine avant de s'effondrer lamentablement sur le sol, ses bras et ses jambes formant un angle bizarre. Il ne devait plus y avoir une seule goutte de sang dans son corps, car celui-ci avait largement tapissé les murs.
Heureusement, le visage du conducteur n'était pas tourné vers la porte, car James n'aurait pas supporter de voir ses yeux vides.
En pensant à cela, James vomit. C'en était un peu trop pour lui.
Il ferma brusquement la porte derrière lui et s'y adossa, le souffle court. Il souhaitait ne plus voir de morts jusqu'à la fin de sa vie.
Mais son souhait ne fut pas exaucé.
Maintenant que la lumière était revenue dans la salle, il pouvait voir Mme Delorg contre son mur. Elle-aussi était morte. Mais il n'y avait pas de sang.
Ses yeux étaient grands ouverts, figés, encore empreints de terreur. Un éclat vert y brillait encore. James était assez intelligent pour comprendre qu'il s'agissait de l'Avada Kedavra, le sortilège impardonnable. Et il n'y avait que les Mangemorts qui pouvaient jeter un sort pareil. Cela signifiait qu'ils étaient déjà passés par là... et qu'ils y repasseraient peut-être...
L'attitude suppliante qu'avait Mme Delorg, dans sa position de faiblesse, fit encore plus ressortir la cruauté dont pouvaient faire preuve les Mangemorts. James avait peur. Il ne sentait même plus son corps. Il n'y avait plus de courage, plus de fierté, plus d'arrogance en lui, mais la terreur à l'état pur.
Il courut. Il ne savait pas pourquoi mais il courut du plus vite qu'il put, sans même penser à respirer. Il courait à travers l'unique couloir que contenait le train, il enjambait les corps endormis ou assommés, sans distinction. Ses poumons le brûlaient. Une douleur lancinante lui traversait les jambes. Il lui semblait qu'il allait continuer de courir ainsi toute sa vie. Mais le train avait une fin.
Il ne s'arrêta pas lorsqu'il vit le mur qui indiquait la queue du train. Il continua sa course et dans un bruit sourd, il s'écrasa dessus en donnant un puissant coup de poing sur la paroi. Il le martela de coups, comme si c'était lui qui était responsable du carnage. Cependant, le mur ne bougeait pas, à peine produisait-il un faible son quand James lui tapait dessus, de plus en plus faiblement.
Le jeune Gryffondor, lui, se maudissait intérieurement. Ses amis étaient blessés, des personnes étaient mortes et lui, il était là, encore debout, en n'ayant aucune égratignure. Il n'avait rien pu faire. Il passait son temps à se vanter, à ridiculiser les autres et quand on avait vraiment besoin de lui, il n'était plus là. Une unique larme scintilla au coin de son oeil.
Un faible gémissement se fit entendre sur sa droite. Puis des pleurs. Quelqu'un était réveillé, comme lui. Il se tourna et se rendit compte que ce bruit provenait d'un compartiment.
Il ouvrit la porte.
A nouveau, il resta stupéfait.
Lily était agenouillée par terre. Elle prenait sa tête entre ses mains et sanglotait. Ses vêtements étaient intacts et elle ne paraissait pas blessée. Mais ses mains étaient recouvertes de sang. Ce n'était pas le sien.
Dans un coin du compartiment, son amie Majandra Gorden, que James connaissait vaguement pour être sorti une fois avec elle, était étendue de tout son long. Du sang couvrait sa poitrine qui ne bougeait plus. Une morte de plus.
James s'approcha de Lily. Il la détestait mais ne pouvait s'empêcher de compatir à sa douleur. Il savait ce que c'était de perdre un être cher.
Il s'abaissa pour être à sa hauteur. Elle ne semblait même pas l'avoir remarqué.
D'une main, il souleva une mèche rousse qui lui barrait le visage. Lily leva enfin les yeux.
Des yeux verts, et en même temps si noirs, ils ne pleuraient pas. Des yeux où la vengeance se cachait derrière la tristesse et le malheur... Une lueur démoniaque y brillait.
Inquiet, James lui demanda, de la voix la plus douce qu'il put prendre :
- Lily ?
Elle ne répondit pas, continuant de l'observer avec cette folie meurtrière dans le regard. James aurait presque pu avoir peur d'elle.
Puis soudain, ses yeux redevinrent remplis de peine. Les larmes réapparurent. Lily reconnut James. Elle se maudissait pour pleurer ainsi devant lui, alors qu'elle le haïssait plus que tout... Mais elle avait si mal. Sa meilleure amie. Morte. Juste sous ses yeux. Et elle n'avait rien pu faire pour la sauver.
"Tu parles d'une Gryffondor" pensa-t-elle.
Pourquoi avait-t-elle été sauvée ? Pourquoi Majandra et pas elle ? Elle avait seulement eu un peu de chance.
Et ces minutes, ces heures, lui semblait-il, qu'elle avait passés avec pour seul compagnon un cadavre sanglant. Jamais elle n'avait vécu une telle horreur. Ceux qui avaient fait ça allaient payé. Elle se le jura. Mais d'un autre côté, elle avait tellement peur. Peur de la mort, de la souffrance.
Et ce Potter qui la regardait avec des yeux compatissants ! Qu'il arrête de la regarder comme ça ! Ca faisait encore plus ressortir la douleur en elle. La douleur d'avoir perdu une personne à laquelle on tient. Il ne savait pas. Il ignorait combien cela faisait mal.
Si elle avait su. Oui, si elle avait su...
James n'avait jamais vu Lily aussi faible, aussi fragile, qu'à cet instant précis. Elle ressemblait à une petite poupée de porcelaine que possède les petites filles moldues. Elle-aussi aurait aimé une poupée. Petite... Il n'arrivait même plus à prononcer son nom. La cicatrice du passé n'était pas refermée. Loin de là.
Les cheveux roux de Lily, presque aussi emmêlés que les siens, ses deux émeraudes, ses larmes, son teint pâle. A ce moment, James aurait voulu pouvoir la toucher, l'embrasser.
Et lui faire mal aussi. La faire souffrir pour ce qu'elle lui avait fait, pour ce qu'elle avait fait de lui. Une marionnette. Un pantin dont elle tirait les fils. Elle le possédait. Et il se laissait faire. Mais c'était terminé maintenant. A lui de jouer le marionnettiste. Elle allait payé pour ses souffrances.
Mais plus tard.
Pour l'instant, il était encore trop gentil. Il ne pouvait pas la laisser ici, sans protection. Ce ne serait pas drôle si c'était trop facile.
Il sursauta intérieurement. Lui, le bon et gentil Maraudeur, était en train de parler comme « lui » ! Comme l'homme qu'il haïssait plus que tout. Voilà qu'il se mettait à planifier la torture de quelqu'un. Qu'il n'aimait pas certes, ou plus... mais quand même. Il n'était pas un mage noir ni un être maléfique ! Cependant une phrase lui revint en mémoire.
"L'homme est fait de noir et de blanc..."
Comme il aurait aimé avoir tué la personne qui avait prononcé ces mots ! Mais c'était trop tard. Il avait choisi sa voie : celle du bien. Ou plutôt le droit chemin. Il allait protéger Lily, au péril de sa vie s'il le fallait. Mais il ne devait en aucun cas devenir comme...
Brusquement, il prit Lily dans ses bras et lui murmura à l'oreille :
- T'inquiète pas, ça va aller.
Lily se dégagea vivement de son étreinte et s'écria :
- De quel droit tu te permets d'être aussi intime avec moi ?! Je ne veux pas de ta sale compassion. Ton sang est pourri !
- Ok, si tu veux pas de mon aide. Je peux très bien m'en aller. A toi de voir !
Une légère hésitation parut dans les yeux de Lily, puis elle acquiesça faiblement.
- C'est bon, reste avec moi. Mais ne le dis surtout pas aux autres, c'est compris ?
- D'accord. Mais dis pas merci surtout ! Ce serait beaucoup trop te demander !
- Oh, ça va !
Elle fit un pause.
- S'il te plaît et... merci.
Elle frissonna. Si elle avait pensé dire un jour ces mots à James ! Quant à lui, il jubilait. C'était la première fois qu'elle avouait être en situation d'infériorité.
Un claquement sonore le sortit de sa joie.
Instinctivement, il se plaça à genoux devant Lily et face à la porte. Ses bras en arrière pour la protéger, il attendait avec anxiété ce qui se trouvait à quelques mètres de lui. Plusieurs chuchotement de voix se firent entendre. James distingua quelques silhouettes sombres se mouvoir dans le couloir : les Mangemorts. Il étaient enfin devant lui.
Il n'était pas de taille à les affronter seul. Il n'avait qu'une solution, mais il devait faire très vite car les Mangemorts approchaient et que l'opération prenait un peu de temps.
La solution était simple, mais difficile, très difficile à réaliser. C'est une chose que l'on ne pouvait maîtriser qu'à sa septième année et encore, beaucoup de sorciers n'avait jamais réussi. C'est pour cela que peu de personnes pratiquait cette sorte de magie. Mais aussi parce qu'elle pouvait être très destructrice si jamais elle était mal faite.
Puisque James n'avait pas assez de pouvoir, il lui suffisait d'en emprunter.
Il maîtrisait cette technique depuis déjà un an.
L'invocation.
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Et voilà fini le chapitre 3 !!!!
3 morts dans ce chapitre... Mais bon, comme on dit, c'est que le début !! lol je déconne... ou peut-être pas...
Je suis contente de savoir que j'ai des lecteurs et je remercie encore tout le monde pour les gentilles reviews. N'hésitez surtout pas à en mettre d'autre d'ailleurs...
Ah oui, juste un mot à Gh()st, mon histoire n'est pas finie !!!!!! Alors pas la peine de supposer direct des trucs qui ne sont peut-être pas vrais... Mais merci quand même pour tes reviews !!
Bon gros bisous tlm
Manoa
