Auteur : Flûte ! J'ai perdu un lecteur ! Où es-tu passée ma chère Miss-Tania ??? Reviens vite !! Hum ! Je me calme… N'empêche… Avouez que vous êtes plus de quatre à me lire !!

Reviewer: «Ach, est-ce ke vous zavez les moyens de me faire parler ?»

Auteur : Hein ?

Reviewer : C'était pour rire…

Auteur : Ah ! Mais vous ferez moins le malin, mon bonhomme, quand j'espacerai le temps d'attente entre deux chapitres !

Reviewer : M'en fous ! Ils arriveront bien un jour ou l'autre… Je suis patient !

Auteur : Piti ! Une review !! Je supplie à genoux !! :( «Sivoupl !!!»

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(deux douches froides plus tard) Réponses aux reviews :

Loo-Felagund : J'aime quand tu me complimentes !! p Tu peux s'en problème en rajouter une couche !!! Plus sérieusement : ça me fait très plaisir, c'est encourageant !! Sinon, je t'ai déjà répondu, mais je vais le redire : non, les mutants de la liste ne sont pas apparentés (je crois savoir que ça t'a soulagée !). Je surveille toujours ta page perso pour au cas où tu posterais une histoire !! Sinon (rien à voir), as-tu reçu mon dernier e-mail, où je répondais à ta question pour les films ? Je te demande ça parce que j'ai de gros problèmes de messagerie (et avec mon ordi de manière générale…). Concernant ta question sur Jeanne pour sa mutation, je ne veux pas trop te faire mousser (car tu pourrais être déçue), mais effectivement le terme «empathie» se rapproche de ses facultés… *la suite au prochain numéro*

Matteic : Argenteus mort ? Qui sait ? Des mutants de la liste, vous n'en connaissez dans l'immédiat que deux : Onyx (ou Mystique) et Sententia (la jeune Jeanne). En tout cas, tu es obnubilée par les mutants à queue fourchue (plus que moi en fait ) ) : tu en connais trois (en comptant Diablo), mais finalement je ne sais pas si je vais en introduire un quatrième… Au fait, en toute logique, tu peux lire mes reviews maintenant, même sans avoir reçu «review alerte» (je n'en ai pas reçu pour le chapitre précèdent et pourtant je peux lire les reviews qu'on m'a postées…). Comme pour Loo, je te pose la même question : as-tu reçu mon dernier mail ? (je veux pas paraître parano, mais j'ai ma messagerie outlook complètement détraquée… je reçois des messages incohérents, des pièces jointes douteuses… bref, un vrai «merdier»)

Diablo-Satoshi : Tu me fais rougir tout plein !! *^.^* Donc, comme je le disais plus haut, dans ma liste des 9, il y a déjà Mystique et Jeanne, mais pas Diablo, ni Malicia (désolée…). Mais la liste n'est pas exhaustive !! Ils sont plus de neuf, bien sûr !! Beaucoup, beaucoup plus !! Niark ! Niark ! Et, comme tu dis, c'est moi qui sait !! Mais j'en dirais pas plus !!… Dis donc, à part ça, tu n'écrirais pas toi aussi, par hasard, ton coin ? Ta page perso est désespéramment vide d'histoires ! Allez, ch'uis sûre que tu as de petites idées !

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Chapitre 4 : Inattendus

Tornade se réveilla en sursaut quand son livre glissa de ses genoux pour claquer à terre. Massant un torticolis aussi subit qu'incommodant, elle écarta les mèches de ses cheveux. La chambre était plongée dans l'obscurité du soir. La lune distillait une lueur froide et Ororo ressentit un certain malaise. Elle regarda alors Diablo.

Il dormait, calme à première vue. La jeune femme perçut pourtant d'infimes contractions sur son visage. Ses mains se crispaient par secousses sur les draps. Enfin, elle se rendit compte que sa respiration était saccadée.

Présageant une crise, elle ne savait pourtant que faire, se sentant désespérément impotente. S'agenouillant à son chevet, elle avança en hésitant une main de son visage. Légèrement, elle lui effleura la joue, puis elle la caressa avec douceur. Il se raidit à ce contact, puis, vivement, il bougea la tête d'un côté puis de l'autre, comme s'il ne voulait pas qu'elle le touche.

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Jeanne souriait, d'un sourire sans émotion. Un sourire figé par la bonne convenance et par son extrême lassitude. Elle saluait d'un hochement de tête les invités, tous plus fortunés que Crésus.

Ces milliardaires snobinards défilaient devant elle comme devant la cage d'un animal féroce et exotique. Puis, chacun s'installait dans un coin et y allait de son petit commentaire sur la jeune mutante. Le maître de maison passait de groupe en groupe, où on le félicitait pour sa gentillesse à garder cette… jeune fille. Le mot «mutant/te» ne s'employait que pour les conversations d'ordre général sur la mutation. Pour désigner Jeanne, les termes se couvraient d'un voile pudique : comme pour ne pas choquer par des propos inconvenants.

Bref, une hypocrisie affichée, souriante et dégoulinante. Comme n'importent quelles personnes bien élevées, ces gens pensaient le plus grand mal des mutants. Une superstition contagieuse, chez les humains dits «normaux», consistait à croire que la mutation était une dégénérescence et rimait astucieusement avec «altération». Bref, le mépris était de mise à l'encontre de ces freaks.

Mais en présence de Jeanne, c'était différent. On ne la voyait pas elle, on voyait l'humanisme de Mr Turner. En recueillant cette jeune fille, il s'élevait au-dessus du lot. Et au final, il était le plus grand hypocrite de tous.

Reléguée sur sa chaise, Jeanne, habillée pour l'occasion d'une robe jaune tulipe et d'un gros nœud dans les cheveux, souriait toujours, abîmée dans le mutisme le plus total. Au choix, elle passait pour une timide ou une idiote. Au moins, avait-elle la paix.

Arriva la deuxième tournée de petits-fours. On se désintéressa d'elle pour féliciter la maîtresse de maison pour ces excellents petits amuse-gueule, alors qu'elle n'avait aucunement participé à leur conception.

Jeanne soupira discrètement et cessa de sourire.

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Diablo était toujours endormi et son cauchemar sembla devenir plus intense. Il commençait à s'agiter.

Alors, sans réfléchir, Tornade se rapprocha et, calant la tête du jeune Allemand dans ses bras, elle le berça. Lentement, mais fermement. Il ne s'éveilla pas, mais s'abandonna au réconfort de la jeune femme. Son mauvais rêve semblait être parti.

Constatant qu'il était redevenu plus détendu, Ororo voulut reposer sa tête contre l'oreiller, mais il s'agrippa à elle, enfouissant un peu plus son visage dans son étreinte. Le voyant, paradoxalement, à la fois si serein désormais mais aussi brusquement désespéré, elle ne s'écarta pas. Mais comme un lumbago menaçait de s'ajouter au torticolis, elle s'allongea doucement à ses côtés.

La tête de Kurt toujours calée dans ses bras, elle sentit son souffle contre elle. Il respirait déjà plus facilement. Elle sourit d'avoir réussi à le calmer sans peine. Peu après, elle se rendormait.

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Janis fit brusquement stopper les voitures à quelques pâtés de maisons du domicile des Turner. Son détecteur crépitait sur ses genoux. L'homme introduisit les données dans un petit ordinateur portable et attendit les résultats de l'identification.

Cette petite machine était un dérivé du Cerebro original, conçue grâce aux plans volés par Stryker. Le plus beau était que les mutants ignoraient qu'ils étaient automatiquement fichés dès que ce détecteur ultrasensible les repérait. Dans le cas présent, hormis la présence évidente de la mutante «Sententia» chez les Turner, la machine avait pisté deux autres mutants dans les parages.

L'ordinateur bipa et afficha deux dossiers d'identité.

«Scott Summers, alias Cyclope… et… quelle surprise !! Wolverine du projet Arme X ! Un individu pareil est hors de prix de nos jours !»

Deux X-men, en pleine nuit, dans ce quartier, il ne s'agissait évidemment pas d'une balade digestive !

Les voitures redémarrèrent, après que Janis eut ordonné à tous de s'armer en conséquence.

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Non loin effectivement, dissimulé dans un bosquet du petit parc privé des Turner, Cyclope guettait la maison.

Il faisait nuit noire, la lune totalement invisible, mais les immenses portes vitrées éclataient de lumières comme en plein jour. Et une foule incroyable d'invités piaillait bruyamment. Crépitaient des paillettes, du strass, des verres de cristal et du champagne dans des énormes bouteilles vertes. Les femmes enflaient dans leurs robes satinées et les hommes résistaient à l'envie de défaire un cran à leur ceinture. Tous affichaient des mines supérieures. Enfin, un mirage persistant semblait faire reluire sur leurs fronts le S barrés des billets de dollars.

Cyclope se frappa le front du plat de sa main.

Bravo, Scotty ! Le soir où tu choisis de te rendre utile en sauvant cette fille, tu va le faire en présence de presque toute la bonne société new-yorkaise !!

L'ironie de la situation le dépassant quelque peu, il soupira de fatigue en s'asseyant à terre. Son menton s'affaissa et il laissa pendouiller ses bras sur ses genoux.

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L'hélicoptère filait depuis le début de l'après-midi. Après avoir remonté le St-Laurent, puis traversé l'Etat du Maine, il suivait à présent le tracé de l'Hudson River.

Secondé du Crapaud au guidage de pilotage, Magnéto n'avait aucun mal à augmenter la performance de l'appareil grâce à son pouvoir contrôlant les champs magnétiques. Ils allaient plus vite et la quantité de carburant ne diminuait pas trop. En outre, son pouvoir lui permettait de brouiller les différents radars qui auraient pu les intercepter. Cependant, il lui tardait d'arriver à destination.

En début de journée, Mystique avait eu une grave crise. Après avoir proféré des propos sans queue ni tête en allemand ainsi que dans une autre langue indistincte, elle s'était écroulée au sol, le corps raidi et les mâchoires serrées. Secouée de convulsions, ses yeux s'étaient révulsés et elle avait bavé de l'écume, manquant de s'avaler la langue. Puis, elle était tombée dans l'inconscience. Epilepsie.

Ne faisant ni une ni deux, Magnéto l'avait emportée dans l'hélicoptère. Puis, une fois rejoint par le Crapaud et Pyro, il s'était envolé, direction l'Etat de New York. Enfin, plus précisément, vers une école située à Salem Center.

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Arriva le moment du fromage, dont Mr Turner raffolait et qu'il servait en supplément à l'apéritif. Il allait jusqu'à payer le prix fort pour les importer depuis la France.

Jeanne parvint à s'éclipser, prétendant une envie subite. Elle se retira dans sa chambre, une toute petite pièce qui était son seul refuge. S'y entassaient des piles de livres : le seul loisir qu'on lui offrait.

Un jour, alors qu'elle venait d'arriver chez les Turner, son père adoptif vint la voir et lui dit : «Je t'ai recueilli, ma fille, je te donne le lit et le couvert. Pour mériter tout cela, il faudra que tu fasses ce que l'on te dira de faire. Mais je suis prêt, à chaque fois que tu auras été particulièrement serviable, à t'offrir quelque chose…» Elle avait eu le choix entre des livres, des cassettes vidéos ou des CDS musicaux. Bien sûr, elle avait opté pour les livres : ils étaient un plaisir beaucoup plus durable et en plus permettaient de s'évader. Très loin.

Elle n'avait pas compris à l'époque pourquoi les Turner lui témoignaient cette «faveur». Mais cela était logique. Aux yeux de leurs connaissances, qui, toutes, souhaitaient la rencontrer, il fallait qu'elle ait l'air heureuse et non pas négligée. En lui accordant un loisir, ses parents adoptifs faisaient accroire qu'elle était aussi libre que les enfants de son âge. C'était en quelque sorte un cache-misère. Mais Jeanne n'aurait pas songé à s'en plaindre.

Turner la laissait même choisir ses ouvrages : essentiellement des livres d'aventures, de Jules Verne à Tolkien, en passant par des histoires mythologiques et H.G. Wells. Dans sa chambre, au milieu de ses livres, elle était pour un moment véritablement heureuse.

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Alors «Un-œil» ? T'attends quoi pour te décider, gros malin ?!

Logan aurait bien ri de bon cœur face à l'attitude prostrée de Scott. Mais, caché lui-même à seulement une vingtaine de mètres de son partenaire, il ne tenait pas à se dévoiler tout de suite.

Le professeur Xavier lui avait demandé de suivre Cyclope. Ce dernier semblait visiblement déterminé à ramener avec lui la jeune mutante domiciliée à cet endroit. Ce qui, en soit, était une décision complètement incohérente. Wolverine se demandait seulement pourquoi le professeur ne s'était pas contenté de parler à Scott, de le raisonner, plutôt que de le laisser partir quand même. Car de ce fait, Logan ne saisissait pas trop ce qu'il était censé faire au cas où «Un-œil» passerait à l'action.

Pourquoi attendre, après tout ? Autant l'arrêter tout de suite !

Mais, Logan voulait découvrir pourquoi Scott agissait ainsi. Qu'est-ce qui a poussé ce type, pourtant le plus droit et raisonnable de nous tous, à foncer tête baissée ? Sans prévenir qui que ce soit ! Même moi, et j'admets être une tête brûlée, je n'agirai pas ainsi ! Pas quand on est censé former une équipe ! Avec les liens, partages que ça implique… C'est lui-même qui m'a servi ce sermon !

Soudain, tous ses sens instinctifs furent en alerte. Imperceptiblement, il avait entendu des voitures se mettre à l'arrêt, puis repartir. Peu après, elles s'arrêtèrent à nouveau et il entendit tout un commando armé en descendre. Au bruit, il jugea qu'ils devaient au moins être une douzaine, mais à l'odeur il ne distingua qu'un seul homme. Ses narines frémirent, mais il ne perçut toujours qu'un seul être de chair et de sang. Ceux qui l'accompagnaient avaient un bruit de métal, mais n'étaient pas vivants.

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Réveillée depuis une heure, Mystique avait constaté, avec une pointe d'exaspération, qu'elle était dans l'hélicoptère. Elle s'était alors contentée de se retourner sur sa civière et de bouder, sans autre forme de procès.

«Magnéto dit que c'est pour ton bien !

- Pyro, je peux savoir depuis quand je t'ai autorisé à me tutoyer ?

- Navré… Mais vous savez, le professeur Xavier est très fort ! Il vous aidera, quoi que vous ayez !»

Lentement, elle se retourna pour lui faire face. Le regard qu'elle lui lança effaça le petit sourire insolent qu'il affichait.

«Oh ! Je n'en doute pas… et ce, quoi que je puisse avoir, comme tu le dis… Mais cette confiance est étonnante de la part d'un ado post-pubère, qui a justement quitté l'école de Xavier… parce que ce dernier n'avait pas pu l'aider… Depuis sa catastrophe avec Jason Stryker, c'est presque devenu une tare chez lui… Le professeur n'a pas réussi t'aider, n'est-ce pas Pyro ?…»

Retenant un juron, le jeune homme, le visage bouleversé, alla rejoindre l'avant de l'appareil, la laissant seule. Elle ricana en silence, puis s'installa sur le dos, fermant les yeux.

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Tornade se réveilla pratiquement en même temps que lui. En sueur, il s'était redressé en sursaut. Les muscles tendus à l'extrême, il respirait rapidement, par saccades, laissant à chaque fois entendre un léger sifflement. Les pupilles dilatées, il regardait fixement devant lui.

Tornade s'assit à son tour et passa un bras derrière ses épaules. Très nerveux, il tressaillit à ce contact et la regarda, l'air affolé. Tremblant fortement, il leva lentement la main, le doigt tendu pour montrer quelque chose devant lui.

«Est-ce… Est-ce que tu… la vois ?»

Fébrilement, il lui attrapa le bras, lui faisant même mal, mais elle n'en dit rien. Il continuait de lui montrer le mur d'en face, où il n'y avait absolument rien à voir.

«Voir quoi ?!… Kurt !»

Elle lui passa la main sur le front, moite et fiévreux. Elle ne pouvait pas faire grand chose contre cette hausse de température, causée par ses cauchemars. Il fallait attendre que ça passe. Elle saisit, sur la table de chevet, un pichet d'eau dont elle versa un verre, qu'elle lui tendit.

«Kurt… Bois un peu d'eau et essaie de respirer plus doucement…

- Tu ne vois pas ?

- Je ne vois rien parce qu'il n'y a rien à voir. Il n'y a rien dans la chambre !… Alors, calme-toi, je t'en prie…

- Aber… ich…  [=Mais… je…]

- Que vois-tu donc, Kurt ?»

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Cyclope était resté totalement prostré, sans tenter quoique ce soit ou faire même le plus infime mouvement.

Bon, allez, je craque !

Wolverine se faufila hors de sa cachette et parvint jusqu'à Scott, qu'il bâillonna de sa main pour l'empêcher de faire un quelconque bruit sous la surprise. Il le relâcha presque aussitôt.

«Logan ?! Mais qu'est-ce que tu… ?!»

Le menaçant de ses griffes, Logan avait pris un air vraiment terrible, avec sourcils et nez froncés, les lèvres retroussées. Des yeux brillants. Cyclope ne l'avait encore jamais vu comme ça auparavant. Il avait toujours considéré Wolverine comme une personne folle, instable. Mais ce qu'il croyait voir à l'instant sur son visage n'avait plus rien d'humain. On aurait dit une bête sauvage à l'affût.

«Tu la ferme, «Cyke» !!

- Mais, Logan…»

Wolverine plaça le poing de sa main droite sous le menton de Scott et fit lentement sortir ses griffes : «Maintenant.»

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«Que vois-tu, Kurt ? répéta la jeune femme.»

Tournant violemment la tête vers elle, il la regarda comme s'il venait juste de la remarquer. En fait, il n'était plus sûr de ce qu'il voyait. Il n'arrivait plus à démêler le vrai du faux. La voir soudain, si proche, avec cet air inquiet, lui fit l'effet d'une piqûre. Poussant un faible cri, il la repoussa d'une main. Basculant en arrière, Tornade fit tomber le verre qu'elle avait en main et qui se répandit moitié sur le lit, moitié au sol.

Comme il reculait, risquant de ce fait de tomber à terre, elle le rattrapa à deux mains par les épaules. Il la regardait fixement, le visage crispé, visiblement rongé par la peur et le doute. Il ne distinguait plus rien, la réalité lui échappait. A présent, il avait l'impression que la chambre bougeait, que son cauchemar menaçait de l'envahir éveillé.

Il tenta, vainement, de se dégager de la prise d'Ororo.

«Va-t-en ! Schnell !!…  [=Vite !!]

- Calme-toi, Kurt ! Ton rêve est fini ! Tu entends ?... heu... Verstehen ?  [=Comprendre ?]

- Du, du verstehst nicht !!  [=Toi, tu ne comprends pas !!]  Ne reste pas avec moi ! Eloigne-toi !! Schnell !!

- Ton rêve est fini !! Je ne partirai pas, car tu as besoin de quelqu'un à tes côtés. D'accord ?

- Il ne faut pas…

- KURT !!»

Elle lui mit un doigt sur la bouche et il se tut aussitôt.

«Je reste près de toi.

- J-j-ja !… Oui !»

Avec fermeté, une main appuyant sur son torse, elle le força à se rallonger. Rabattant draps et couverture, elle le borda de son mieux. Elle reprit ensuite sa position auprès de lui, en lui tenant la main. Toujours très nerveux, ses yeux roulaient en tout sens ou se fixaient sur quelque chose d'inexistant.

Tornade lui caressa le visage, comme plus tôt dans la nuit. Il gémit, mais se rapprocha un peu plus d'elle, comme rassuré.

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Janis regarda sa montre, une Rolex hors de prix. Puis, époussetant d'une main son manteau de cachemire noir, il se tournant vers le Lieutenant.

«Vous, vous venez avec moi. Dites aux autres de se déployer dans le parc. Il y a deux mutants du groupe des X-men qui y sont embusqués. Qu'ils soient mis hors d'état de nuire.»

L'unité formée d'une dizaine d'éléments se faufila rapidement parmi les arbres, disparaissant rapidement de la vue. Son Lieutenant lui emboîtant mécaniquement le pas, Janis descendit l'allée jusqu'au portail des Turner.

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Cyclope était comme paralysé sous la poigne de Wolverine. Ce dernier, lui ayant passé une main derrière le cou, le menaçait toujours de ses griffes dirigées contre sa gorge. Scott sentait l'acier froid contre sa peau et était prêt à user de son rayon calorique pour se dégager.

«Pendant que tu bâillais aux corneilles, les ennuis sont arrivés ! Tu voulais emmener cette fille ? Et bien, tu n'étais pas le seul… On va bientôt avoir tout un commando sur le dos !

- Quoi ?!»

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De sa main gantée, Janis actionna la sonnette, puis attendit, remontant ses lunettes sur son nez. Une voix grasse résonna de l'intérieur : «C'est sûrement Calloway ! Il a plus d'une heure de retard ! Je reviens, mes amis ! Laissez-nous au moins une bouteille de champagne !» Quelques rires empâtés par l'alcool répondirent, tandis que des pas pesants se rapprochaient de la porte d'entrée.

Janis remonta sa cravate de soie grise et tira légèrement sur ses manchettes blanches, où étincelaient des boutons d'argent. La porte s'ouvrit toute grande sur un homme gros, corseté dans un costume blanc.

«Matthew !! Toujours en reta… Monsieur ? Qui êtes-vous ?»

Janis souleva son chapeau pour saluer, puis, se fendant d'un sourire, il présenta sa carte détaillant ses diverses et nombreuses attributions militaires et administratives. Mr Turner déglutit en examinant le personnage qui lui faisait face il le trouvait trop raffiné pour être seulement ce qu'il semblait être. Il le trouvait répugnant. Le regarder dans les yeux, c'était comme sentir ses entrailles se liquéfier.

«Je m'appelle William Carl Janis, de la CIA.»

Méthodiquement, il déplia une grande feuille qu'il mit sous le nez de Turner.

«Voici un mandat m'autorisant à emmener Jean Turner, antérieurement nommée Jeanne Blain.»

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Tornade chuchotait à l'oreille de Diablo, le rassurant de son mieux. Il avait finalement arrêté de s'agiter, mais restait complètement paniqué. Inconsciemment, il s'était mis en boule contre la jeune femme, pelotonné dans ses bras. Les yeux grand ouverts et la respiration toujours haletante, il essayait de se raccrocher à ce qu'elle disait.

C'est avec un soupir de soulagement que Tornade constata qu'il avait finalement fermé les yeux pour de bon et dormait. Elle passa sa main dans les cheveux bleu foncé du jeune allemand. Ils étaient trempés par la transpiration et son front était toujours chaud.

Tornade ne savait pas quoi faire, hésitait à aviser le professeur. Mais, de toute manière, elle préféra remettre ça au lendemain, ne pouvant en aucune manière faire quoi que ce soit d'utile pour Kurt dans l'immédiat. Et puis, il s'était rendormi. Autant éviter de lui enlever quelques heures de sommeil. Elle dut admettre cependant que la fatigue parlait pour elle. Elle ferma les yeux à son tour, espérant qu'il passerait le reste de la nuit sans cauchemar.

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Jeanne s'assit sur son lit et se saisit de Sally, une poupée de chiffon qu'une vieille femme, invitée par les Turner, lui avait offerte.

Jeanne n'avait que 10 ans à l'époque, mais elle se souvenait parfaitement bien de cette femme : Mme di Vita, une italienne. Elle paraissait aussi vieille que le monde. Elle était très blanche, la peau comme les cheveux. Affreusement ridée. Elle portait des lunettes noires dissimulant ses yeux. Et d'une gentillesse exceptionnelle. Après avoir été invitée par les Turner, elle était revenue spécialement pour offrir à Jeanne la poupée. Puis, la petite mutante ne l'avait jamais revue, mais Sally était devenue son bien le plus précieux.

Elle en était là dans ses souvenirs, lorsqu'elle vit soudain avec effroi une forme sur le mur. Se retournant vivement, elle vit une ombre, qui lui sembla gigantesque, derrière le vasistas.