Réponses aux reviews (le tiercé gagnant !!) :

Matteic : «Grr» toi-même ! Mer'chi pour ton compliment !! (et vivement fin mars !!)

Loo-Felagund : Mer'chi encore énormément !! (vas-y : remets une couche !! j'adore ça !! lol) Donc, l'action, c'est pour ce chapitre (enfin, j'espère ne pas avoir raté mon coup !). Tu as même droit à un petit passage avec Malicia ! Et je retiens ta suggestion pour le surnom : c'est adorable comme tout !! Je crois que je vais choisir «Gummi» : c'est mimi tout plein !! («Teddy», selon moi, fait pas assez allemand… je veux dire, je crois que Teddy désigne aussi les ours en peluche en anglais, non ?)

Diablo-Satoshi : Mer'zi beaucoup !!! Bah, la pauvre Jean… Effectivement, comment vont-ils faire pour l'aider ? Sont mal partis, si tu veux mon avis… Quant à Mystique, je ne sais pas encore ce que ça va donner… Les autres mutants de la liste, c'est pas pour tout de suite ! Quoique… Peut-être que j'en mettrai un dans le prochain chapitre !! Comme pour Loo, je vais surveiller ta page perso pour tes éventuelles futures histoires !!

Bonne lecture !!

Chapitre 5 : Sic qui sum

Xavier s'était bien gardé d'intervenir quand Diablo s'était réveillé en sursaut. Tornade était auprès de lui et le professeur savait que la présence d'Ororo réconfortait le jeune Allemand. Lui-même n'aurait pu rien arranger en intervenant. Or, Tornade, elle, avait réussi à le calmer avec une efficacité toute maternelle. Diablo s'était ensuite rendormi dans ses bras.

Charles Xavier se dit qu'il réessaierait de lui parler, mais il sentait une réserve à se confier de la part de Kurt. Il considérait un peu le professeur comme un «patron». En vain, Xavier avait tenté de casser cette image stricte et formelle. Car tout en étant enjoué et plaisantin, Diablo possédait une personnalité en réalité extrêmement timide, toujours soumise et apeurée face à toute «hiérarchie» supérieure. A son grand dam, Xavier représentait cette «autorité» dans l'esprit du jeune mutant.

Scott et Logan, par contre, étaient comme des grands frères, avec qui il se plaisait à rire. Mais, le professeur avait remarqué qu'il avait peur des autres garçons de l'école. Au contraire, il était assez à l'aise avec les filles, essentiellement avec Malicia et Tornade. Xavier avait dans l'idée que cette dernière devait être comme une mère pour lui. En vérité, il ne serait pas étonné si l'idéologie fantasmagorique de Kurt n'en faisait carrément LA Mère…

N'arrivant pas à dormir, le professeur était descendu au salon pour rejoindre Benny. Ce garçon de 10 ans ne dormait jamais et passait ses nuits devant la télévision, changeant de chaînes d'un simple clignement des yeux. Soudain, Xavier lui demanda de stopper sur CNN.

«… fabuleuse. En effet, cette découverte archéologique bouleverse toutes nos connaissances sur l'Antiquité. A quelle civilisation, ce temple perdu au milieu du Sahara appartenait-il ? Egyptienne ? Les historiens ne se prononcent pas encore. Les ouvriers viennent de dégager un portique d'entrée fermé…»

//Charles !\\

Eric ?!…

//J'ose espérer que tu n'es pas revenu sur ta proposition à nous accueillir, car je t'amène Mystique…\\

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Jeanne vit l'ombre derrière le vasistas et recula vivement contre le mur opposé, laissant tomber à terre sa poupée Sally. S'agrippant à la poignée de la porte, elle voulut sortir lorsque «l'ombre» l'appela.

«Attends, gamine !… Je ne te veux pas de mal…»

Jeanne s'arrêta, referma lentement la porte et alluma la lumière, sa chambre ayant été jusqu'à maintenant plongée dans le noir. L'individu derrière la vitre cligna des yeux sous la clarté et Jeanne put l'examiner à loisir. C'était un homme, vêtu d'une étrange combinaison de cuir, barrée d'un X sur la poitrine. Les cheveux bruns, coiffés bizarrement en pointe à droite et à gauche, des favoris taillés minutieusement.

«Qui êtes-vous ?… Que me voulez-vous ?

- Ecoute, je m'appelle Logan, mais je ne peux pas te raconter ma vie maintenant ! Ouvre ce vasistas, il faut qu'on se taille en vitesse, car tu es en danger !

- Pff… Vous plaisantez ?!»

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«… Je suis heureux d'apprendre que «Jeanne» a été bien traitée parmi vous.

- Oh ! Monsieur ! Vous pouvez être rassuré sur ce point ! Jamais mutant… pardon ! Jamais orphelin n'a jamais été aussi mieux traité dans sa famille d'accueil que «Jean» avec nous !!»

Janis le gratifia de son immense sourire éclatant, qui pétrifiait à chaque fois Mr Turner.

Abandonnant ces invités, ce dernier avait conduit l'agent de la CIA et son Lieutenant jusqu'à son bureau, où depuis une demi-heure Janis l'interrogeait sur la mutante qu'il logeait. Or, depuis le début de cette demi-heure infernale, Mr Turner avait l'impression de s'enfoncer dans la gaucherie et la balourdise. Lui, pourtant si habile à manipuler bourse et actionnaires, perdait totalement ses moyens face à toute la répugnance que lui inspirait ce Janis. Un sentiment de malaise et d'horreur s'emparait de lui il avait l'impression de se dissoudre dans un dégoût innommable.

«Dites-moi, Mr Turner, quel sérum utilisez-vous pour endiguer les pouvoirs de «Jeanne» ?

- Quand nous avons recueilli «Jean», nous devions, chaque mois, aller dans un hôpital où on lui injectait une drogue, … je ne sais plus laquelle… Mais depuis cinq ans environ, je me fournis d'Inhib4…

- Bien sûr ! C'est un des plus puissants œstradiols en circulation…

- Œs… ?»

Janis sourit à nouveau, condescendant.

«Le terme d'œstradiol vient des œstrogènes féminins, qui régulent le cycle sexuel de la femme. Les œstradiols synthétiques peuvent être par exemple des pilules contraceptives. Depuis quelques années, d'une manière générique, ce terme s'est étendu à tous les sérums d'inhibition : œstradiol contre l'acné, œstradiol contre le blanchissement des cheveux, œstradiol contre l'ivresse… et œstradiol contre la mutation. L'inhib4 que vous donnez à «Jeanne» agit sur ses gênes mutants en les empêchant d'être actifs.»

Turner secoua la tête d'un air vague, légèrement dans le brouillard.

«Ne vous inquiétez pas, minauda Janis, souriant. Je n'ai plus que quelques questions à vous poser…»

********************

Ororo marchait gaiement au milieu de ses parents dans les rues populeuses du Caire. Les étals étaient très animés autour du marchandage : on y vendait de tout, épices ou bonbons, dés à coudre, soieries ou peaux brutes, figurines de sel, briquets, images saintes ou amulettes, dattes séchées ou mangues fraîches… Ororo pouvait s'enivrer littéralement à ce spectacle quotidien dans lequel les touristes se faisaient si facilement arnaquer.

Elle regarda sa mère, puis son père. Tous d'eux n'avaient d'yeux que pour elle. Elle était leur petite déesse. Et elle vivait là le plus beau moment de sa vie.

Soudain, la terre craqua, les murs se fissurèrent. Les gens, affolés, couraient dans tous les sens. Ororo se raccrocha aux jambes de sa mère, complètement paniquée. Le haut de la maison, contre laquelle la petite famille étaient accolée, bascula subitement vers eux. En quelques instants, l'enfant fur séparée de sa mère, dont elle ne voyait plus qu'un bras ensanglanté coincé dans les décombres. Enterrée vivante, Ororo hurla…

Le hurlement lui vrilla les tympans. Tornade se redressa sous le choc, les mains pressées autour de sa tête. Diablo, qui s'était endormi contre elle, avait crié de terreur, pratiquement dans les oreilles de la jeune femme.

Elle le chercha du regard, car il n'était plus dans le lit auprès d'elle. Elle le découvrit recroquevillé dans un coin de la chambre.

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Jeanne restait obstinément plantée au milieu de la pièce. Elle ne fuyait pas, mais ne faisait pas non plus le plus petit mouvement pour ouvrir ce fichu vasistas. Wolverine se serait bien contenté de casser la vitre avec ses griffes, mais il était conscient que ce serait du plus mauvais effet auprès de la jeune mutante.

Tout en cherchant à la convaincre de ses bonnes intentions, Logan la regardait attentivement. Tornade lui avait dit que la jeune fille ressemblait énormément à Kurt, mais il n'était pas tout à fait d'accord. Certes sa peau était bleue, mais elle était également parsemée de taches noires, en réalité de larges plaques d'écailles. Ses mains, elles, avaient un nombre de doigts réglementaires contrairement à celle de l'elfe. Enfin, sa très longue queue était aussi fine que celle de Diablo, mais beaucoup plus osseuse, comme recouverte d'une carapace. Elle se terminait en outre par une sorte de boule mi-ronde mi-ovale, à la forme un peu d'un cône, aux teintes cuivrées. Enfin, cette queue s'arquait vers son dos, la boule pointue de son extrémité passée au-dessus de sa tête. Comme un scorpion en position agressive.

«Qui me prouve du bien fondé de ce que vous avancez ?»

Logan soupira. Le pire était qu'elle semblait prendre plaisir à ce petit jeu.

«Jean, nom de Dieu ! Dépêche-toi…

- Je m'appelle Jeanne.»

********************

Janis referma son calepin et le rangea dans la mallette de feu Otto Schein, qu'il avait conservée avec lui comme un trophée. Il la confia à son impassible Lieutenant, puis il remonta ses lunettes sur son nez et se recoiffa de son chapeau.

Turner se leva en même temps que lui, se rendant compte tristement que son beau costume blanc était trempé de sueur. Il lui semblait que son existence venait de s'écrouler aux pieds de cet homme. Non seulement, il allait perdre Jeanne, ce qui allait renvoyer dans l'ombre sa renommé d'humaniste, mais en plus il avait eu l'impression que ce Janis l'avait manipulé psychiquement. Ce qui ne pouvait être le cas, il le savait. Et pourtant… Pendant un instant, Mr Turner avait eu la vision d'un tas de vers blancs grouillant à la place de son cerveau. Comme si ce Janis se plaisait à envoyer des images d'horreur.

L'agent de la CIA sourit encore, et toujours.

«Si nous allions, à présent, voir Jeanne ?…»

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L'hélicoptère se posa sur le terrain de basket de l'école. De nombreux élèves furent réveillés par le bruit, mais le professeur Xavier leur intima mentalement l'ordre de rester dans leurs chambres.

Pyro descendit en premier de l'appareil. Il contempla les lieux avec une touche de nostalgie, mais aussi de mépris, ayant désormais l'impression de s'être affranchi d'un carcan en quittant l'école pour rejoindre Magnéto. Ce dernier descendit à son tour, entourant d'un bras une Mystique renfrognée, recouverte d'une couverture. Le Crapaud arrêta la machine et les rejoignit.

La Confrérie fut accueillie à l'entrée par Charles Xavier.

«Eric… Mon vieil ami, je dois t'avouer que je n'espérais pas te revoir un jour dans cette école… Nos vues étant depuis antithétiques…

- Certaines choses changent malheureusement, Charles.»

Xavier salua sommairement le Crapaud et regarda Pyro.

«John… Comment vas-tu, mon garçon ?

- Aussi bien que possible, professeur.»

Puis il regarda Mystique, qui l'ignora.

«Bien. Hormis Mr Toynbee [=le Crapaud], vous connaissez tous la maison. Je vais vous conduire à… Aaah !»

Plissant le visage sous la douleur, il venait de ressentir le hurlement de Diablo, qui se répercuta le long des couloirs de l'école.

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Logan souffla d'aise, lorsque Jeanne prit enfin sur elle en décidant d'ouvrir le vasistas. Elle s'arrêta juste en dessous : «Vous me jurez, que vous venez bien de la part de Miss Munroe ?

- Je te le jure ! Elle a des cheveux tout blancs, et, quand elle est venue te voir, elle était accompagnée d'un type ne se découvrant jamais de ses lunettes de soleil ! Tu as même donné un message d'appel à l'aide à ce gars. Il me l'a dit…»

Elle sourit et avança le bras pour ouvrir. Quand la porte de sa chambre claqua subitement contre le mur. Elle se retourna, effarée, pour se retrouver en face de trois hommes, dont son père adoptif. Un autre devait être un militaire car habillé d'un treillis. Le troisième était vêtu avec une extrême élégance : Jeanne crut, avec un sentiment d'horreur insurmontable, le reconnaître.

«Jeanne, dit-il, en s'approchant d'elle. Tu voulais nous quitter ? Comme c'est dommage…»

A ce moment, la vitre vola en éclat et Logan sauta dans la chambre. Vivement, il mit la jeune fille derrière lui. Piétinant dans le verre brisé, elle ne savait plus qui croire ou que faire.

«Pars ! Maintenant !!

- Voyons, Monsieur «Wolverine», continua l'homme élégant. Où voulez-vous qu'elle aille ?»

Cependant, tandis qu'il disait cela, la mutante avait déjà escaladé le vasistas et se retrouvait sur le toit. Logan retroussa les lèvres et sortit ses griffes d'adamantium : «C'est de moi, dont vous allez devoir vous préoccuper les mecs !»

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Dehors, dissimulé derrière un énorme pot de fleurs de la terrasse, Cyclope faisait le guet. Quand il entendit un bris de vitre. Il se redressa lentement et, peu après, il aperçut une forme au comportement indécis tentant de fuir en équilibre instable sur le toit. Il reconnut la jeune Jean.

Il voulut l'appeler lorsqu'il vit passer à deux centimètres de son visage le tracé d'une balle.

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Tornade sortit précautionneusement du lit. Diablo se tassait sur lui-même en gémissant pitoyablement. Ororo pouvait entendre les élèves s'agiter dans les chambres avoisinantes. Elle voulait essayer de le calmer avant qu'il ne soit à nouveau le point de mire des autres.

«Kurt !»

Pas de réponse.

«Kurt ! Je t'en prie, écoute-moi ! Tu as encore fait un cauchemar, mais il est fini ! Tu entends ? Il est fini !! Tu es réveillé maintenant !»

Elle lui avait tenu le même discours peu auparavant dans la nuit. Il s'était finalement calmé, mais cela n'avait pas eu la même ampleur que maintenant. Là, le visage camouflé derrière ses bras, roulé en boule, elle allait avoir du mal à le tranquilliser.

«Kurt ?»

Elle tendit la main pour l'effleurer. A ce moment, il la regarda furtivement d'un œil, et avant qu'elle ne le touche, il se téléporta hors de la chambre.

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Mr Turner fuit de la pièce son arrivée précipitée dans le salon termina d'effrayer totalement ses invités, qui avaient été alarmés par le fracas à l'étage. Une grosse femme cria en montrant du doigt le parc, où un jeune homme était pris pour cible par des tirs multiples : il portait une fine visière d'où s'échappait un rayon rouge.

Dans la chambre de Jeanne, Logan jaugeait ses adversaires. Le type bien sapé recula derrière le militaire impassible. Ce dernier, sans lâcher une petite mallette noire, sortit mécaniquement une arme 9mm et fit feu à bout portant sur Wolverine. Surpris, ce dernier, propulsé par la décharge fulgurante contre le mur, s'écroula au sol sur un tas de livres en se tenant les côtes. Grimaçant, il toussa plusieurs fois, crachant du sang. Se tordant sur lui-même, il tomba sur le côté. Du coin de l'œil, il vit les bottes du militaire juste devant son nez.

«Pour nous éviter une nouvelle scène de ce genre, murmura l'élégant. Votre reddition serait profitable, Mr «Wolverine».

- Va te faire fou…»

Le militaire lui décocha un coup de talon dans les gencives, avant de le redresser d'une main et de le projeter à nouveau contre le mur. Logan retomba sur le dos, le visage tuméfié et la bouche pleine de sang.

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Le hurlement de Diablo, plus que l'atterrissage de l'hélicoptère de Magnéto, réveilla toute l'école. Pour Malicia, ce cri correspondit singulièrement avec son propre rêve : en fait, elle crut d'abord que c'était elle qui venait de crier.

Car dans son songe, qu'elle faisait pour la première fois, elle courait dans une ville en flammes, jonchée de cadavres. La peur au ventre, à chaque coin de rue, elle devait vérifier s'il n'y avait pas de soldats embusqués prêts à décocher une volée de flèches. Puis la terre explosait, crachait des gerbes d'eau qui formaient des trombes avec le ciel déchaîné. Elle s'était alors entendue crier… Du moins, elle l'avait cru. Parce qu'en se réveillant, ce fut le hurlement de Diablo qui retentit.

Jubilé se leva presque aussitôt et sortit de la chambre. Malicia, la tête prise dans un étau, la rejoignit en chancelant, tandis que Kitty traversait le mur pour aller plus vite. Toutes les trois, elles se figèrent.

Kurt passa devant elles, complètement hagard, frissonnant. Malicia l'appela doucement, mais il ne semblait ni voir, ni entendre. Il agissait bizarrement, trébuchant, battant des mains dans le vide ou sursautant de façon incontrôlable.

Tornade apparut alors à l'autre bout du couloir. Elle aussi, elle appela Diablo. Cette fois-ci, il sembla entendre, mais quand il aperçut Ororo, son visage exprima un effroi incroyable. Tornade se mit à courir vers sa rencontre, suppliant Kurt de rester où il était. Mais, il y eut un craquement, puis un bruit d'étouffement. Jubilé toussa et porta la main à la bouche pour se protéger du souffre. Diablo venait de se téléporter.

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Wolverine reposait sur le ventre, inerte, et baignait dans son sang. Le Lieutenant était debout devant sa tête. Tenant toujours sa mallette noire, il le releva par le col de sa main libre. Il le souleva jusqu'à son visage. Logan semblait inconscient.

«Il a son compte, déclara le Lieutenant à Janis resté en retrait.»

Il secoua sa victime totalement ballante, suspendue à son poing. Cependant, les plaies que Wolevrine avait au visage commencèrent lentement à se refermer, tandis que les bleus qui défiguraient ses traits disparaissaient.

Brusquement, Logan reprit pied et, sortant les griffes, transperça de part en part le Lieutenant. Des étincelles d'électricité jaillirent des «blessures». Wolverine retira ses griffes, se dégagea de la poigne du militaire et, d'un coup sec, le décapita. La tête roula contre la jambe de Janis elle crépitait et fumait. D'un geste nerveux, Logan fit tomber le corps. Des fils sortaient de la nuque et tout un assemblage métallique se devinait par la «plaie ouverte» sur le torse.

Un robot…

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Aussitôt parvenue sur le toit, Jeanne ressentit un malaise grandissant. Elle avait déjà dû fuir plusieurs fois quand elle était petite, et cela recommençait. Vivement, elle se débarrassa de ses chaussures à talons. Tâchant d'obtenir un équilibre à peu près stable, elle commença à déambuler sur les tuiles.

Se penchant en avant, elle vit des silhouettes se déplacer furtivement de fourrés en fourrés. Une balle fusa vers elle. Aussitôt, elle se colla contre le toit, usant des ténèbres pour se camoufler. De nombreux tirs retentirent, mais ils n'étaient plus dirigés vers elle. Lentement, elle progressa à plat ventre.

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«Un robot ?!

- Très précisément un cyborg, ajouta calmement Janis.»

L'air mauvais, Logan se jeta sur lui, l'aplatissant au sol sous son poids. Mais pendant qu'il le menaçait de ses griffes, Janis se contenta de redresser ses lunettes, toujours aussi calme.

«Qui es-tu ?»

Janis sourit à la question. Au même moment, Wolverine ressentit une impression d'horreur inimaginable. Retenant un haut-le-cœur, il tenta d'affermir sa prise sur le cou de l'homme, mais un mal-être et un dégoût immonde s'emparaient progressivement de lui. Le sourire de Janis s'agrandit.

«Sic qui sum.» [=Voici qui je suis. – latin approximatif, désolée]

Comme hypnotisé, Logan regarda les yeux de l'homme prendre un éclat doré.

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Il hurla d'horreur en découvrant le charnier. L'odeur pestilentielle montait à la tête, s'imprégnait en vous et il devenait impossible de s'en défaire. Il voulut fermer les yeux, mais c'était comme si ses sens ne lui appartenaient plus. Il ne voulait pas voir et pourtant il ne pouvait s'en empêcher. Il y avait là des femmes, des enfants égorgés ou brûlés vifs. Les hommes avaient été systématiquement décapités. Un petit garçon bougeait encore, mais très vite il devint inerte.

Diablo se recroquevilla en se couvrant le visage, cherchant à échapper à la vision de ces cadavres. Il sentit, brusquement, une présence à ses côtés. Il ouvrit les yeux.

Il crut être de retour dans sa chambre, mais les murs tanguaient. Le lit était couvert de sang. Ororo lui tendait une main secourable, mais elle était morte, sa peau verdâtre et ses orbites vides.

Désespérément, Kurt se téléporta hors de la chambre. Mais elle le rejoignit dans le couloir. Il courut, cédant peu à peu à la panique. De toute part, il lui semblait que surgissaient des aberrations monstrueuses. Des êtres hybrides aux corps difformes et grotesques. Les repoussant de ses mains, il avançait avec plus de difficulté. Il entendit qu'on l'appelait, deux fois. Il se retourna : Ororo, la si belle Ororo putréfiée par la mort, courait vers lui. La tête lui tournant, il rassemblant une dernière fois ses forces et se téléporta à nouveau.

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Les tireurs en embuscade se rapprochaient petit à petit. Cyclope se protégeait de son mieux en usant de son rayon. Un de ces hommes surgit soudain à ses côtés, le propulsant à terre, mais Scott le repoussa d'une décharge optique.

Avec incrédulité, il vit le militaire basculer dans un fracas métallique avant d'être pris de convulsions frénétiques. Une fumée grisâtre s'échappait de son corps. Obnubilé par ce qu'il voyait, Cyclope ne perçut pas à temps le deuxième homme. Ce dernier l'assomma d'un coup de crosse monumental, avant de l'attraper à bras-le-corps et de l'éjecter contre la baie vitrée. Le verre vola en éclats et Scott renversa trois hommes qui chutèrent avec lui.

Les invités de Mr Turner avaient déjà cédé à l'affolement depuis longtemps. Mais l'arrivée explosive de Cyclope parmi eux créa une débandade infernale. La maîtresse de maison s'évanouit, ainsi que plusieurs autres femmes. Tous les autres s'amassèrent à la porte d'entrée. Des cris de démence fusaient un peu partout. Scott, lui, perdit connaissance.

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Diablo reparut dans un nuage de souffre au rez-de-chaussée, s'écrasant lamentablement sur le bureau du professeur, renversant tout, cassant une lampe sous son dos. Il manqua de tourner de l'œil sous la douleur. Glissant lentement sur le côté, il s'étala au sol. S'aidant de ses deux bras, il tenta de se relever, en vain. Il ne bougea alors plus, cherchant à se recomposer une respiration normale.

Moins d'une minute plus tard, Tornade surgissait dans la pièce. Elle s'agenouilla et le retourna délicatement sur le dos. Avec un sourire, il constata qu'il s'était laissé allé au délire en la croyant morte : sa peau avait toujours cette couleur du soleil et ses grands yeux bleus éclataient de vie. A la fois soulagé et exténué, il éclata en sanglots.

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Jeanne, terrifiée, entendit l'explosion des portes de la terrasse. S'ensuivit les cris de terreur des invités. Tournant la tête vers la clameur, elle les aperçut, fuyant dans l'allée centrale du parc. Elle, elle se sentait bloquée sur ce toit et restait pétrifiée par l'angoisse. Comment ce Logan avait-il bien pu grimper jusque l ?

Enfin, elle avisa l'immense cèdre tropical jouxtant la maison. Avec un peu de chance, elle pourrait atteindre une de ses branches, puis se laisser glisser en bas. Elle rampa jusqu'à lui. La branche la plus accessible se trouvait à un mètre en dessous d'elle environ. Elle jeta un coup d'œil aux alentours. Tout semblait calme et il n'y avait pas l'air d'y avoir d'hommes cachés.

Elle passa une jambe dans le vide. Pariant sur son agilité naturelle, elle continua avec la deuxième jambe. Se tenant à la gouttière, les bras tremblant sous l'effort, elle se suspendit prudemment le long du mur. Lâchant une main, elle agrippa la branche. Fermant très fort les yeux, elle ne se retint plus à la maison, espérant se rattraper avec la branche. Mais, cette dernière plia et cassa. La jeune fille cria d'effroi en tombant de toute cette hauteur.

Elle fut rattrapée à temps par un des hommes qui, peu avant, tiraient dans le parc. Passé l'étonnement, Jeanne se débattit de toutes ses forces pour échapper à l'emprise du militaire. Mais c'était comme lutter contre une machine inébranlable. Il la tint ainsi fermement par les poignets, insensibles aux coups multiples qu'elle lui décochait avec ses pieds ou sa queue. Puis il la traîna, plus qu'il ne l'emmena, avec lui.

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Wolverine, plié en deux, se tordait au sol, incapable de mouvements. Un écœurement indicible lui nouait les entrailles. Plongé dans un état second, il ne percevait rien d'autre qu'une répugnance presque virale, qui lui tenaillait tout le corps, amollissant ses muscles. Son instinct de survie le trahissait, le clouant à terre aussi sûrement qu'une bête à l'agonie.

Janis, lui, s'était remis debout et époussetait du revers de la main son manteau noir. Il ajusta avec attention son chapeau sur sa tête. Enjambant Logan, il récupéra la mallette noire restée coincée contre le bras du Lieutenant-robot décapité.

«Rassurez-vous, Mr Wolverine… Lorsque je serais parti, vous retrouverez rapidement tous vos esprits… Un conseil personnel : oubliez cette nuit, … oubliez cette fille !… car jamais vous ne pourrez la retrouver lorsque nous l'aurons interceptée… Retournez auprès des X-men, vous et votre ami à infrarouge… Et ne vous occupez plus de cette affaire…

- Mon pote, coassa Logan. Tu… te fourres le… le doigt dans l'œil… jusqu'à l'omoplate…»

Janis sourit de toutes ses dents et l'enjamba à nouveau. Avant de sortir de la chambre, il attrapa la poupée de chiffon, Sally, qu'il emporta avec lui.

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Diablo pleurait toujours, bercé par Tornade qui l'avait avec précaution soulevé dans ses bras. A première vue, il n'avait rien de cassé, mais elle ne voulait pas le heurter outre mesure.

Moins de cinq minutes après qu'elle eut pénétré dans le bureau, le professeur Xavier entra à son tour. A la grande surprise de la jeune femme, il était suivi de Magnéto, du Crapaud et… de Pyro.

«Mon Dieu ! Ororo, est-il… ?

- Ca va, professeur. Il a de nombreux hématomes, sans doute plusieurs luxations, mais rien de casser heureusement.

- Il faut le conduire à l'infirmerie immédiatement. Eric, Mr Toynbee, vous m'obligerez beaucoup si vous nous aidiez à le transporter…

- Laissez-lui tout de même du temps pour reprendre un peu, intervint Tornade.»

Kurt se calma petit à petit. Les joues mouillées par les larmes, il cessa de pleurer lorsque sa crise nerveuse fut finie. Fermant les yeux, mort de fatigue, il laissa bringuebaler sa tête sur le côté. Ororo passa avec douceur une main dans ses cheveux, lui caressant le visage.

Le professeur Xavier, consterné, ne disait plus rien. Les pensées chamboulées, il se massait le front. Magnéto avait passé une main sur son épaule, ne pouvant être que sincèrement compatissant. Pyro et le Crapaud, eux, se tenaient en retrait, assez indécis et choqués. Quant à Mystique, que tous semblaient avoir pour l'instant oubliée, elle venait d'apparaître dans l'embrasure de la porte. Elle regardait son fils réconforté dans les bras d'une autre femme. Elle se rendit compte qu'elle n'appréciait absolument pas ça, cette vision lui procurant un douloureux pincement au cœur.

********************

Janis sortit de la maison, d'un pas nonchalant et gracieux. Il se dirigea aussitôt vers deux de ses sentinelles-militaires robotisées, qui retenaient la bouillante Jeanne. L'attrapant fermement par le menton, il l'obligea à le regarder.

«Sententia… Meus es…» [=Sententia… Tu m'appartiens…]

La jeune mutante se figea en reconnaissant la langue latine. Elle avait oublié qu'elle la parlait étant petite. Soudain, ses yeux s'agrandirent au fur et à mesure qu'elle comprenait. Elle fixa Janis avec angoisse, tandis qu'il arborait son éternel sourire effrayant.

«Etiam… Nunc me recognoscis… [= Oui… Tu me reconnais maintenant… - latin plus qu'approximatif]

- «Janus»…»

Presque hilare, il se pencha à son oreille : «Sic qui sum…»