Hello tout le monde ! Je sais, j'ai un peu tardé à écrire ce chapitre, désolée ! Je tenais juste à vous dire que je ne serai pas là la semaine prochaine, donc vous devrez attendre la semaine d'après pour la suite. Voilou !

Réponses aux reviews : (la Sainte Trinité !)

Loo-Felagund : Janus est un personnage que j'espère complexe. C'est vrai qu'il n'a pas toujours été «répugnant». Que s'est-il donc passé en lui ? Sinon, oui, je suis sadique, je l'avoue ! lol ! Pour Sententia, non, son enfant ne sera donc pas le clone ou la résurrection de Facetia ! (mon histoire est déjà suffisamment compliquée comme ça, non ? p) Pour Diablo et Malicia, ça avance doucement. Petit à petit…

Diablo-Satoshi : Mer'chi encore beaucoup tout plein !! Pauvre Sententia, oui ! Mais que veux-tu ? Loo m'a dit que j'étais une vraie sadique ! Alors… Voici la suite donc !

Matteic : Quoi, «quel enfant ?» ? Bah, elle est enceinte, quoi ! A dire vrai, il me fallait un personnage enceinte dans mon histoire alors, j'ai choisi Sententia ! (je n'allais tout de même pas choisir Diablo !! Au fait, j'ai commencé à lire cette fameuse fic anglaise : je la trouve géniale !) Concernant Diablo justement, tu as été déçue de ne pas le voir au précédent chapitre : j'avais pourtant prévenu tout le monde comme quoi il n'y aurait aucun des X-men ! Allez, t'inquiète ! Il est dans ce chapitre !

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Chapitre 7 : Fatigués

Il se réveilla en ayant la douloureuse impression d'être encore endormi. Tout, autour de lui, était d'une blancheur aveuglante. Il referma précipitamment les yeux, contractant son visage sous la douleur. Il était réveillé, mais craignait que son rêve l'ait poursuivi hors de son sommeil.

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Vive, Jeanne mordit sans retenue la blouse qui la maintenait par les épaules. L'homme grogna et lui retourna une gifle comme réplique. Il parvint enfin à l'immobiliser sur son lit. Une deuxième blouse, une femme cette fois-ci, lui injecta alors le contenu incolore d'une seringue dans le bras. Tout cela très rapidement, tant il était difficile pour ces infirmiers de tenir la jeune mutante en place plus de dix secondes. La femme avait déjà laissé échappé un flacon à terre, où il s'était réduit en une étincelle de bris de verre, répandant partout son sérum poisseux.

L'injection enfin réussie, les deux infirmiers la relâchèrent et quittèrent sa cellule tout aussi rapidement. Jeanne surgit de son lit et se précipita, enragée, contre sa porte vitrée, qui ne s'ébranla absolument pas, malgré la violence de l'impact. La jeune fille reprit son élan et se précipita une dizaine de fois contre cet obstacle, pesant de tout son poids et de toute sa force.

Mais, très vite, le souffle lui manqua. Tombant à genoux, elle se plia en deux, cherchant en vain de l'air. Depuis toujours, le moindre effort intense, ou une émotion trop forte, pouvait l'amener au bord de l'évanouissement. Elle se maudissait d'être aussi faible. A cet instant, elle était même prête à se haïr pour ce qu'elle était. Une mutante. Un numéro. Un sujet d'expérience.

«Les Romains, en vous qualifiant de «mutati in pejus», parlaient d'altération.»

Jeanne se retourna vers la porte et découvrit Janis, qui l'observait calmement.

«En fait, le terme était plus fort : c'était «mauvaise altération» ! A croire qu'il existe des altérations «positives» !

- Tu dis «vous» ?! cracha Jeanne. Je trouve ça choquant de la part d'un mec qui est mutant lui-même ! Tu es, comme moi, un être altéré ! Une erreur de la nature…

- Les gouvernements n'ont rien compris, continuait Janis comme s'il ne l'avait pas entendue. Quand la liste «Mutati» a été dressée, on a soudain découvert qu'il existe des mutants au code génétique presque parfait. Or, on ignore encore que ces mutants sont des Atlantes rescapés, nés 2500 ans plus tôt.

- Parfait

Janis lui sourit de manière espiègle et remonta ses lunettes sur son nez. Jeanne s'était relevée, l'écoutant attentivement, les mains à plat sur la porte.

«Quand l'Atlantide fut engloutie, il ne resta que deux choix de survie à ses survivants. La plupart bénéficièrent comme toi…

- Et comme toi !

- Et comme moi, d'une magnifique machine que les gens du XXIe actuel n'imaginent que dans les romans de SF : une bulle complètement hermétique, permettant une léthargie artificielle pouvant durer des millénaires… Aah ! soupira-t-il. On a beau se dire que l'on a vécu ça, on peut difficilement y croire…

»Le deuxième choix de survie était de se fondre dans la population humaine, se marier avec des gens «normaux». C'est la progéniture issue de cette solution qui a donné, 2500 ans plus tard, les mutants de l'ère contemporaine.

»Mais le brassage des siècles a complètement détruit l'héritage génétique de leurs lointains ancêtres antiques. Les X-men, et autres Alpha Fight de tout bord, sont les véritables altérations dont parlaient les Romains ! Leur quotient génétique n'égale pas le dixième de celui d'un Atlante !

- Et… et moi ?… Dans tout ça ?

- Tu es une mutante et le sujet d'expérience M10. Le gouvernement américain t'étudie pour évaluer le potentiel scientifique du séquençage de ton ADN…

- Et toi ?

- Moi, j'ai mes raisons et mes propres centres d'intérêt… Si tu veux, en ce qui me concerne, le plus beau dans cette affaire est que tous ignorent que ces fameux mutants de la liste «Mutati» sont des Atlantes. Pour les hommes d'aujourd'hui, l'Atlantide est un mythe, parfois considérée comme la tour de Babel… Pour les scientifiques qui t'examinent, tu es une mutante de 17 ans, née en 1990, … en Belgique… Ha ! Te souviens de nos «vertes années» ?»

Jeanne se jeta contre la porte dans un cri de rage. Puis elle tabassa la paroi vitrée de ses poings. Elle dut à nouveau s'arrêter quand elle ne put plus respirer. Elle était lasse. Au même instant, trois nouvelles blouses venaient d'arriver auprès de Janis.

«Ces messieurs vont te faire une prise de sang, dit ce dernier. Il y a quelque chose que nous devons vérifier… dont nous reparlerons bientôt…»

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Ororo le regardait de ses yeux morts. Elle était entourée d'êtres fabuleux, ressemblant à des monstres mythologiques. Il y avait là des centaures aux visages vaguement humanoïdes. Des hommes-poissons, sans jambes ou à pieds palmés. Une femme-oiseau aux couleurs d'aras. Des enfants mi-faunes, mi-angelots... Et Ororo, morte, se tenait bien droite au milieu de ce monde, la tête comme couronnée d'un halot d'or.

Soudain, un voile d'eau brouilla sa vision, mais il garda les yeux ouverts. Lentement, il commença à être immergé progressivement, tandis que sa vue se troublait de plus en plus.

«Kurt !»

Un instant, il crut qu'Ororo se penchait vers lui, mais les eaux l'engloutirent tout à fait et il ne vit plus rien.

«Kurt !»

Il sentit une main sur son front. Le contact était désagréable tant il avait mal à la tête, mais en même temps cela avait quelque chose de chaleureux qui l'apaisa.

«Kurt, je t'en prie ! Réveille-toi !»

Il ouvrit les yeux en clignant des paupières. Tout était flou, mais il reconnut bientôt l'infirmerie. Il soupira de lassitude. La main quitta son front et il tourna la tête. Il fut étonné de découvrir, assise à son chevet, Kitty Pryde. La jeune fille lui souriait gentiment. Elle lui passa les doigts dans les cheveux, puis le regarda d'un air étrangement affectueux.

Il voulut se redresser, mais il constata douloureusement que son cou était maintenu par une minerve. Un élancement parcourut son échine dorsale, le raidissant dans un crissement de dents. De plus en plus déconcerté, il se rendit compte que son bras gauche était immobilisé par une attelle. Enfin, portant sa main valide à la tête, il sentit un fin bandage sur son front.

«Qu'est-ce…

- Chut ! Reste calme. Tu dors depuis 24 heures bientôt. C'est le professeur Xavier qui a provoqué ton long sommeil. Et il t'a veillé tout ce temps pour chasser tes mauvais rêves. Il vient de quitter l'infirmerie pour se reposer à son tour. Comme j'étais là, il m'a demandé de surveiller ton réveil.»

Il s'efforça de rester calme comme elle avait dit, mais un sentiment confus de malaise et de désespoir fit trembler sa voix : «Que m'est-il arrivé ?»

Kitty sembla soudain embarrassée. Elle tritura une manche de son chandail en détournant les yeux.

«Kätzchen[=Chaton ?]

Elle sourit, mais se rembrunit en lui répondant : «Tu as eu un horrible cauchemar la nuit dernière. Tu errais dans l'école, complètement déboussolé. Tu as pris peur de quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Tu t'es téléporté et tu as… «atterri» sur le bureau de professeur. Ta chute a été assez violente. J'ai cru comprendre qu'heureusement tu n'avais rien de cassé. Mais, tu peux voir par toi-même que tu ne t'es pas loupé !»

Elle se tut, mal à l'aise. Diablo, lui, se remémorait petit à petit les événements de la veille. Il soupira à nouveau en fermant les yeux. Il se rappela vaguement d'être tombé sur le bureau, puis à terre, dans un fracas épouvantable. Surgissant, Tornade l'avait pris dans ses bras délicatement, comme l'eut fait une mère. Toute sa fatigue et sa tristesse s'étaient libérées, et il lui semblait qu'il avait lentement pleuré, bercé par la jeune femme. Il avait entendu la voix du professeur. A demi-conscient, il avait alors senti que deux paires de bras le soulevaient. Il crut reconnaître le jeune Pyro, qui le maintenait par les épaules. Quant à l'homme qui le retenait par les genoux, il ne le connaissait pas. Il s'était alors évanoui.

«Je suis fatigué…»

Kitty lui prit sa main droite dans un élan de réconfort, qui n'eut pas son effet car il garda son visage crispé et ses yeux larmoyants. Cependant, l'éclair qui illuminait son regard était chargé de sentiments nouveaux envers la jeune Shadowcat. Mais, il n'aurait su dire ce qu'ils étaient.

********************

Le professeur Xavier se passa subrepticement une main sur la tête, comme ça lui arrivait souvent quand il ne savait plus quoi penser. Il se frotta les yeux, mais il était épuisé psychiquement : sa veille auprès de Kurt avait été longue, très longue. Mais, au moins, le jeune Allemand avait enfin pu dormir plusieurs heures d'affilée sans cauchemarder.

A présent, Xavier allait devoir s'occuper également de Mystique, mais la tâche lui paraissait délicate et difficile. Il ne doutait pas une seconde que les rêves de la mutante et de son fils Kurt ne soient liés. Mais cette perspective, par ce qu'elle impliquait, en était inquiétante… Quant à Malicia, il se sentait incapable de cerner son problème. Etait-ce lié à Diablo et à sa mère ?… D'une manière générale, il percevait une tension chez tout le monde dans son école. Lui-même se sentait plus tendu que d'ordinaire. Il devait faire face à de pénibles souvenirs qui ressurgissaient de manière complètement incongrue… Son psychisme semblait percevoir en outre une force à l'œuvre, qui les possédait tous, et plus particulièrement Kurt, Mystique et Malicia.

Se massant les tempes en gémissant, il abandonna la partie face à la logique, car c'était une idée démente. Que pourrait être cette force ? Un pouvoir mental omniscient ? Mais qui possède le savoir absolu ? Qui peut exercer un tel contrôle sur l'inconscient des gens ? Hormis Dieu, auquel il ne croyait pas, Charles Xavier ne voyait pas qui pouvait détenir une telle puissance…

Dans l'immédiat, les questions philosophiques et théologiques n'étaient pas à l'ordre du jour. Epuisé au dernier degré, le professeur voulait s'accorder une ou deux heures de sommeil jusqu'au matin.

Quelqu'un frappa à la porte de sa chambre. Il fit pivoter son fauteuil et se retrouva face à Tornade en chemise de nuit. Il lui sourit, mais eut du mal à camoufler son air fatigué.

«Excusez-moi, professeur… Comment va Kurt ?

- Je viens tout juste de le quitter… Il a dormi sans soucis. Maintenant, il doit être en train de se réveiller. J'ai croisé Kitty à l'infirmerie elle disait s'être cognée et cherchait une pommade. Tu imagines ? Shadowcat se cognant à un meuble !… Comme elle se disait totalement réveillée, je lui ai demandé de rester auprès de Kurt jusqu'à ce qu'il se réveille.

- Kitty ?!… Mais…

- Hum ?

- Non, rien…» Tornade était pourtant persuadée d'avoir vu à l'instant la jeune Pryde se dirigeant vers la salle de bain… Elle regarda attentivement le professeur. Elle ne l'avait jamais vu aussi abattu il était littéralement mort de fatigue. Penchant son buste sur le côté, il posa sa tête dans le creux de sa main.

//Professeur ?\\ Elle l'appela ainsi plusieurs fois par la pensée, mais il ne réagit pas.

«Professeur ? appela-t-elle à haute voix.

- Oui ? dit-il en sursautant.

- Vous-même ? Comment allez-vous ?

- Fatigué ! répondit-il dans un petit rire. Je n'ai même pas senti ta présence jusqu'à que tu frappes à ma porte !… As-tu vu Erik Lehnsherr, Mr Toynbee ? Notre cher pyromane de service va-t-il bien ?

- Je viens de croiser Magnéto au bout de la galerie. Il semblait tellement soucieux qu'il ne m'a même pas remarquée. Un peu comme vous, je dirais. On aurait dit qu'il venait d'enchaîner trois nuits blanches ! Je n'ai pas vu le Crapaud. Quant à Pyro, je sais qu'il a discuté tard dans la nuit avec Bobby et Peter il doit encore dormir.

- Et Mystique ?

- Je ne l'ai pas vue. Sans doute, dort-elle encore, elle aussi…»

Ororo observa le professeur, qui réprimait bâillements sur bâillements, et préféra le laisser tranquille, se dirigeant vers la porte : «Dormez, professeur ! Vos cernes sont à faire peur ! Je vais aller relayer Kitty auprès de Kurt…

- Tornade, attends ! Il faudrait que tu passes voir Scott et Logan…

- J'en viens également, professeur. Scott dort encore et Wolverine s'est enfermé dans sa chambre… Que croyez-vous que cet homme leur a fait ?

- Je n'en sais rien, Ororo… je ne sais rien… rien !»

Il soupira bruyamment et se détourna de la jeune femme, pour ne pas lui montrer son désarroi. Elle lui souhaita alors un bon sommeil et sortit de la chambre.

********************

Assise à terre, dos au mur, Jeanne ne tourna même pas la tête quand elle entendit des pas s'arrêter devant sa porte.

«Savais-tu que tu étais enceinte ?»

Elle se décida en fin de compte à regarder Janis. Il était seul. En l'observant, elle remarqua que Janis était toujours Janus. Le même souci vestimentaire, le costard «cachemire-soie» ayant remplacé la toge drapée chatoyante. Le même soin apporté à son visage et à ses mains, toujours aussi fines… Il n'y avait en somme que ses yeux qui avaient changé.

«Dis, Janus… Comment un Latin de l'Antiquité pur-sang comme toi, a-t-il pu devenir un agent de la CIA au XXIe ?

- J'imagine comme toi… Une fille d'aristocrate atlante devenue clocharde avant d'être adoptée par le très suffisant milliardaire Mr Turner… C'est le rêve américain en quelque sorte…

- Tu détournes ma question !

- Et toi, tu n'as pas répondu à la mienne !»

Elle le regarda, en sentant monter en elle une nausée indescriptible. C'était un dégoût qui prenait à la gorge. Mais il avait surgi sans prévenir et sans raison apparente.

«Tu me répugnes, Janis.»

Elle avait dit cela sans réfléchir et elle se rendit compte que son dégoût venait effectivement de l'homme. Il venait de ses yeux. Elle frissonna. Elle se souvenait qu'au contraire, en Atlantide, il inspirait toujours l'apaisement et le réconfort. Mais à présent il ne transpirait plus de lui que de la répugnance et une méchanceté à peine voilée.

«Dois-je prendre ça pour un oui ?

- Oui ! Je savais que j'étais enceinte !

- De qui ?… D'un homme ? D'un mutant ?

- Quand bien même je le saurais, je ne te le dirais pas !»

Il lui fit son sourire le plus énigmatique et s'éloigna. Elle se retrouva à nouveau seule. Allongeant ses jambes devant elle, elle soupira profondément. Elle attrapa sa queue, dont le bout était particulièrement irrité. La sorte de cosse qui la terminait était devenue rouge et picotait. Elle poussa encore un soupir. Lâchant sa queue, elle laissa ses bras ballants le long de son corps. Puis, elle ferma les yeux, trop lasse pour s'étendre sur son lit.

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Scott se retourna à nouveau dans ses draps, ce qui irrita les multiples plaies qui décoraient son dos. Incapable de trouver une position confortable, il avait passé une nuit épouvantable. Un moment donné, il avait même rejoint Benny, qui regardait la télé dans le salon. A la demande de Cyclope, le garçon avait rapidement cligné des yeux pour zapper sur les diverses chaînes de sport, d'informations… Mais si lui ne dormait pas, les programmes TV, eux, étaient au point mort. Scott se demandait comment Benny pouvais supporter ça chaque nuit. Il s'était finalement recouché, mais n'avait dormi en tout et pour tout que deux ou trois heures.

Dans ces conditions, il n'avait pas pu s'empêcher de penser. Ce qui l'avait rendu malade.

Quand Scott était revenu avec Wolverine, le professeur s'était aussitôt connecté au Cerebro. Mais le ravisseur de Jeanne «Jean» Turner s'était volatilisé, et avec lui la jeune fille et ses hommes-machines. Ne pouvant rien faire de ce côté-là, le professeur s'était alors consacré à Diablo, victime d'un de ses plus horribles cauchemars. Tornade, elle, avait pansé les plaies de Scott, tandis que Logan, l'air hagard, restait effondré sur une chaise.

Cyclope se redressa d'un seul coup dans son lit, exaspéré. Il fallait qu'il cesse de penser. Tout de suite. Mais à quoi bon ? Il savait qu'il était parfaitement incompétent. Ne pas avoir réussi à sauver Jeanne lui prouvait son impuissance. Pff ! Tu te poses les mauvaises questions, vieux ! Regarde Wolverine ! Lui aussi s'est fait étendre… Concentre-toi sur les vrais problèmes. Ces androïdes, à qui appartiennent-ils ? A l'armée ? Laquelle ? Qui est ce type qui est parvenu à démoraliser Logan ? Quelle est l'importance de Jeanne dans cette affaire ? Que lui veulent-ils ?…

Tandis que Scott retombait dans son monologue sans fin, l'école se réveillait petit à petit. Chez les garçons, la sonnerie du réveil de Peter Raspoutine fut accueillie sous une salve de grognements et d'injures. En moins de deux, Bobby avait congelé le maudit engin, provoquant des insultes chez le jeune Russe. John «Pyro», lui, ne s'était même pas réveillé : le voyage en hélico et la veillée avec ses amis l'avaient entièrement vidé.

Chez les filles, l'ambiance n'était guère de meilleure humeur, mais au moins tout le monde était à peu près éveillé. Malicia n'avait pas dormi une seconde, mais tâcha de ne pas le paraître. Jubilé, elle, s'était visiblement levée du pied gauche : ses cheveux étaient dressés sur sa tête comme électrisés, et de ses doigts jaillissaient de fins éclairs de couleur. Ce qui provoquait le rire aigu de Cyrène Cassidy. La jeune Asiatique se demandait si elle devait ou non griller sur place la riante Irlandaise.

«Quelque chose qui ne va pas, Jubilé ? demanda Malicia.

- J'n'en sais rien ! Mais je me sens juste sous tension ! Ch'uis énervée sans savoir pourquoi !

- Tu ressembles à un arbre de Noël ! renchérit Cyrène.

- On t'a jamais dit que t'avais une voix haut perchée ? On dirait un chat à qui on aurait marché sur la queue…»

Cyrène s'apprêtait à hurler quelque chose pour répondre, quand Kitty Pryde traversa soudain la porte, en peignoir et une serviette sur la tête : «La salle de bain est libre !

- Eh ! Kitty ! lui dit Malicia. Tornade vient de passer pour nous demander où tu étais. Elle semblait croire que tu étais auprès de Kurt…

- Bah non ! Pas du tout !»

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Au même moment, une autre Kitty Pryde sortait de l'infirmerie, marchant sur la pointe des pieds, afin de ne pas réveiller Diablo qui s'était rendormi. Regagnant les étages, elle sortit discrètement dehors, sur la terrasse du parc. L'air matinal était frais, mais revigorant.

Ses écailles tressaillirent et Mystique quitta l'apparence de la jeune fille. Elle n'avait pas trouvé mieux pour pouvoir approcher son fils. Elle avait choisi l'image de la première élève de Xavier qui lui vint à l'esprit. Elle avait d'abord pensé à Malicia, mais elle n'aimait pas trop cette fille…

Elle respira un bon coup, inspirant à pleins poumons. Elle s'était réveillée au milieu de la nuit, après un cauchemar, encore. Aussitôt, elle s'était faufilée comme une ombre dans les couloirs de l'école. Un moment, elle eut une peur bleue en voyant surgir devant elle Kitty Pryde. La jeune mutante traversait les murs, les yeux grand ouverts et les bras tendus en avant. Elle était somnambule. C'est comme ça que Mystique se souvint d'elle en arrivant à l'infirmerie.

Charles Xavier était auprès de Kurt, penché en avant sur son fauteuil. Il ne remarqua pas la présence de Mystique. Se cachant dans un coin, elle observa son fils endormi. En tant que mère, elle le trouvait vulnérable, mais il l'était plus encore dans l'état où il se trouvait. Maintenant qu'elle était près de lui, elle voulait lui venir en aide, le soutenir, lui dire qu'il n'était pas seul… Mais elle ne se résolvait pas à lui avouer ses origines.

Elle resta immobile plusieurs heures jusqu'à ce que le professeur Xavier se relève, épuisé par son activité psychique. Réagissant au quart de tour, Mystique s'était métamorphosée en Kitty. Xavier passa devant elle en la saluant. Elle inventa un prétexte, évoquant une chute, un hématome… Il avait secoué la tête, sans contredire. Elle s'était alors proposée pour veiller Kurt et il l'avait autorisée à le faire. Et il était parti, sans se rendre compte de la supercherie. Et pourtant, Mystique admettait elle-même que sa composition de Kitty était loin d'être convaincante.

Puis, elle avait veillé son fils. Comme un cauchemar semblait vouloir l'emporter, elle l'avait réveillé aussi doucement que possible. Elle avait cru fondre quand ses yeux s'étaient posés sur elle.

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Pendant que le jour se levait sur la côte Est des Etats-Unis, il était 11 heures du matin en Angleterre. Londres, comme toute capitale qui se respecte, n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Le jour et ses multiples activités avaient chassé les folies nocturnes. Les Londoniens prenaient actuellement une petite collation, avant d'enchaîner pour un après-midi de travail.

Au nord de la mégalopole, dans l'Hertfordshire, l'activité n'était pas moins dense, mais on y soufflait plus. Tout était même très calme dans une propriété boisée, au milieu de laquelle se dissimulait un petit manoir. A vrai dire, ses occupants, forcés à l'inactivité, mouraient d'envie d'entreprendre quelque chose, tout et n'importe quoi.

Au bord d'une rivière, la vieille Frau Werner discutait à l'ombre d'un arbre avec Flammula, assise à ses côtés, et Xiphias, une femme-poisson qui pataugeait dans l'eau. Amenant avec lui un courant d'air, Procellus accourut vers elles : la prêtresse Somnia demandait Flammula.

Cette dernière arriva presque aussitôt au manoir, en se volatilisant en clin d'œil et en réapparaissant dans de petites flammes devant l'entrée. Sans bruit, elle joignit la chambre de la prêtresse, où elle entra avec précaution.

Dans un enchevêtrement de fils et tuyaux, branchée à des électrodes et intubée, Somnia gisait dans son lit plus morte que vive. Décharnée et incapable de mouvements, elle n'avait cependant rien perdu de son esprit. Elle maîtrisait toujours sa télépathie. Flammula tira une chaise près du lit et s'assit.

«Vous avez vu quelque chose, dit-elle.»

//J'ai fait un rêve cette nuit…, répondit Somnia par la pensée. Je sais où se trouve le traître Janus…\\

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Normalement, les noms de Flammula, Xiphias, Procellus et Somnia ne vous sont pas inconnus ! De même que celui de Werner… ;)

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