Ch'alut à tous !
J'espère que mon histoire vous plaît jusque là ! Si vous êtes perdus ou si quelque chose ne vous paraît pas claire, vous pouvez me le dire ! Et encore une fois, si vous aimeriez bien que je développe telle ou telle chose, vous pouvez me suggérez vos envies ! Je les exaucerai peut-être !
Bon, j'avoue, je suis en train de vous faire un appel du pied pour avoir plus de reviews. Non, non ! Je ne me plains pas ! J'ai déjà pas mal de reviews ! Mais, le truc, c'est qu'à chaque chapitre, j'ai l'impression de n'avoir que 3 ou 4 lecteurs… Je sais, c'est déjà pas mal ! Je n'ai pas à me plaindre, je sais ! Mais je ne me plains, je vous le jure !! C'est juste que j'aimerai tant lire la review d'un nouveau lecteur… Noonn ! Fuez pas !!! J'arrête de quémander tout de suite !!
Voil
J'espère que je n'ai pas fait fuir tout le monde…
Réponses aux reviews : (n'en ai que deux !! Bouhou !)
Matteic : Aah ! La grammaire…^_- Mer'chi pour ton compliment ! Sinon, j'ai commencé à lire le nouveau chapitre de Justice Immanente, mais je n'ai pas eu le temps de finir… Alors, décidément, mes reviews me font vraiment passer pour une dingue et une excitée ! *^^* Mais, on me l'a déjà dit, alors ça ne me dérange plus ! ;D Bon, j'admets être quelqu'un d'assez… «enthousiaste» ! Par ex, quand j'aime un film à la folie (ex : Big Fish), je saoule mon entourage pendant une semaine en déclamant des éloges poussifs sur ledit film. J'avoue avoir la même attitude avec les reviews ! Mais je vais me calmer, si tu veux ! Je peux déjà te dire que j'aime beaucoup ton nouveau chapitre ! Notamment tout ton développement autour de Logan ! (voilà : ch'uis pas trop «dingue», là? ^^) Je t'envoie une review dès que j'ai fini de lire ! Bizz
Diablo-Satoshi : Merci encore bicoup, bicoup ! ^^ Vous ne saurez pas avant longtemps de qui Sententia est enceinte, pour une raison bien simple : je ne le sais pas trop encore moi-même ! Enfin, j'ai mon idée bien sûr sur la question, mais c'est pas encore claire… Voilou !
Et Loo ? Où es-tu, Loo ? Reviens !!! Lis ce chapitre : il y a un petit passage avec Malicia qui devrait te plaire ! J't'embrasse !
Allez, Bonne Lecture à tous !!
PS : j'oubliais de dire un truc. En ce moment, j'ai de gros problèmes d'ordi. Des bugs énormes avec plein de pattes partout ! Je viens de perdre tous mes fichiers une deuxième fois ! En plus, ma messagerie internet Outlook déco**e : donc, si vous m'envoyez des mails, je risque de ne pas les recevoir ! Donc, ne vous offusquez pas si je ne vous réponds pas : ça signifiera que je n'aurais pas pu lire votre mail ! Sorry !! Mais que ça ne vous empêche pas de m'écrire des reviews !!! Scrognegneu !!!
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Chapitre 8 : Découvertes
Mr Turner plissa des yeux, tentant en vain de distinguer le visage de son interrogateur.
Il était enfermé dans une pièce ayant, pour tout mobilier, une table et deux chaises métalliques. Avec lui, étaient rentrés trois autres hommes : l'un était assis en face de lui, tandis que les deux autres instauraient une présence malveillante derrière son dos. Turner avait pris place sur la chaise libre. L'homme de l'autre côté de la table avait braqué une lampe sur lui, l'aveuglant, puis avait commencé à l'interroger.
En vain, Mr Turner avait exigé d'appeler ses relations. Il avait ensuite plaidé la présence de son avocat, car sa situation ressemblait fortement à l'interrogatoire d'un suspect dans un film d'espionnage. De temps en temps, il se retournait pour regarder les deux hommes qui se tenaient derrière lui : des militaires à l'air aussi expressif que deux canons de mitraillette.
«Mr Turner, susurra son interrogateur. J'ai tout mon temps. Et ceux qui questionnent votre femme dans la pièce d'à-côté aussi…
- Des menaces ?! Faites attention ! N'avez-vous toujours pas compris qui je suis ? J'ai des amis haut placés ! Je suis personnellement en relation avec les gouverneurs de douze Etats qui…
- Qui, dans le cas présent, ne vous sont d'aucun secours. Car visiblement vous n'êtes pas l'ami de ceux qui me donnent des ordres.»
Mr Turner déglutit bruyamment. Sa grosse carcasse dégoulinait de peur. Selon lui, il ne manquait plus que ce type, ce Janis, pour qu'il se couvre de honte en s'oubliant dans son pantalon.
«Reprenons cette discussion sur une base plus cordiale, Mr Turner. Vous voulez bien ?… Bon… Vous avez adopté la mutante Jeanne Blain en 2000, au Centre de New York. Ensuite, vous l'avez fait baptiser dans la cathédrale de cette même ville sous le prénom de Jean. Vous avez lancé la construction et l'exploitation d'une chaîne d'hôtels touristiques sur la côte Pacifique. Vous partez alors vous installer en Californie avec votre femme et votre fille adoptive. Côté professionnel, votre affaire est florissante. Côté personnel, vous organisez de nombreuses réceptions mondaines, si bien que vous devenez rapidement un membre important de la Jet Set californienne, en plus de vos appuis dans votre travail auprès de vos multiples clients internationaux. Bref, vous êtes un winner…
»Entre nous, on peut dire que votre succès vous est dû en partie à Jeanne. En effet, vous avez choisi une mutante particulièrement remarquable physiquement parlant. Je comprends que tous ces oisifs de la finance et de la fashion tendance aient voulu briser l'ennui en contemplant votre petite mutante «perso»… ce qui, automatiquement, ouvrait leurs portefeuilles pour vous remercier de l'attraction que vous leur offriez…
- Attendez un peu, mon petit monsieur ! Je ne dois ma réussite qu'à moi-même ! Vous avez compris ? Je n'ai pas eu besoin d'avoir recours à n'importe quel artifice pour éblouir mes actionnaires ! C'est grâce à mes compétences que j'ai réussi partout !! Quant à Jean, je ne l'ai recueillie que par charité chrétienne ! Car je suis chrétien, monsieur ! Je suis un homme important et j'ai de l'influence ! J'ai de l'argent plus que vous n'en rêverez jamais ! Des capitaux et des bénéfices dans des centaines d'entreprises à travers le monde ! J'ai des succursales installées en Asie et au Moyen-Orient ! J'ai plus de 20 000 employés sous mes ordres aux Etats-Unis ! Le secrétaire d'Etat attaché à l'économie fédérale me consulte régulièrement ! Je…»
Mr Turner se tut brusquement, figé sur place par une main posée sur son épaule. Les traits décomposés, sa bouche formant une étrange grimace d'écœurement, il avala sa salive. Il sentit vaguement des gouttelettes de sueur couler sur son front et dans son cou. Puis, un liquide chaud dégoulina entre ses jambes pour former au sol une petite flaque. La main se retira et un homme, qui venait d'entrer dans la pièce, se mit dans la lumière.
«Mr Turner, salua Janis avec son sourire. Vous avez adopté Jeanne par charité chrétienne ? Mais nous n'en doutons pas !… Nous allons donc parler d'elle, si vous voulez bien… Comme tous vos amis «sur-friqués», je meurs d'envie de la connaître un peu mieux…»
********************
L'école de Xavier était dans un état d'effervescence. Les cours étant suspendus dans l'immédiat, les élèves s'étaient regroupés à quatre ou cinq. Disséminés un peu partout dans la propriété, ils discutaient entre eux des récents événements, des crises de Diablo à l'attaque subie par Scott et Logan, en passant par l'arrivée de la Confrérie de Magnéto.
Benny, installé dans le salon avec les plus jeunes, zappait de chaîne à chaîne en clignant des yeux. Il tomba sur une émission parlant visiblement de l'Egypte Antique, ce qui plut à tout le monde. Le propos reposait sur la signification de tel ou tel monument, au niveau religieux, politique…
«Karnak, temple du Dieu Amon… Le temple d'Horus à Edfou… Louqsor, temple d'Amon de l'antique Thèbes…»
Au bout d'une demi-heure, quelqu'un soupira et supplia Benny de changer de chaîne, de trouver des clips musicaux ou un match de basket-ball. L'émission historique présentait à l'instant les images d'un temple enfoui en plein désert de dunes.
«Oh ! Ecoutez ! s'écria Benny. Ils en ont parlé aux infos dernièrement ! C'est intéressant !»
Faisant plusieurs clin d'œil droit à la télé, il augmenta le son : «… près de la frontière égyptienne, en plein désert de Libye. Le site se trouve au sud-est de l'oasis d'Al Djawf… Les archéologues ont dégagé le portique d'entrée, qui s'est révélé de facture étonnamment moderne. Ils ne se prononcent pas encore sur l'origine de ce temple. Mais ils le datent entre 1000 et 500 ans avant Jésus-Christ…
- Benny ! Mets-nous autre chose !
- Chut !!
- … comme vous pouvez le constater sur ces parois. Ces hiéroglyphes remontent à peu près à la XXVIIe dynastie, l'époque des rois perses. Le latin également présent daterait de la fin de la Royauté à Rome et du début de la République. D'où l'âge approximatif du monument d'environ 2500 ans…
- Benny, je ne vois pas ce que tu trouves de réellement passionnant là-dedans…
- Chut ! Regardez ! C'est ça qui est intéressant !»
Par un système de levier, on voyait des ouvriers ouvrir la porte encadrée par le portique. La caméra entrait dans le temple en suivant un long couloir plongeant dans le sol et les ténèbres. Les images montraient ensuite des murs décorés de fresques. Il eut ensuite plusieurs clichés zoomant sur les personnages des peintures.
Un homme en pagne présentait à une femme une coupelle : peint en vert, il était pourvu d'une longue queue de lézard et d'ailes de chauve-souris peinte en rouge, elle avait quatre bras tendus vers la coupelle. Un homme, armé d'une lance, se tenait bien droit : une sorte de crête d'Iroquois écailleuse se dressait sur sa tête au visage de batracien. Un être mi-homme mi-ours trônait sur un piédestal : son torse énorme, boursouflé, possédait plus de six têtes agglutinées…
Les élèves de Xavier pensaient voir une galerie des horreurs jusqu'à ce qu'ils entendent : «…Les inscriptions, endommagées, sont incomplètes mais restent assez précises quant à la signification de ces fresques. Il s'agirait très probablement de mutants tels que nous les définissons aujourd'hui. Ce qui laisse fortement supposer que ce temple a pu être construit par des mutants antiques. Nous ignorons encore l'utilité de ce lieu : temple dédié à une divinité ou sépulture ? Le couloir d'entrée descend encore à une trentaine de mètres sous terre, puis il est à nouveau fermé par une porte. Sa configuration générale laisse à penser que cette deuxième porte dissimule des chambres mortuaires…
»La découverte de ce temple, où l'on trouve des signes évidents de l'existence de mutants à l'Antiquité, va relancer le débat sur la mutation : les mutants sont-ils, tel l'homme de Neandertal, une branche cousine de celle de l'homo sapiens sapiens ? sont-ils donc, par définition, à part dans l'humanité? ou doit-on considérer l'humanité comme une espèce comportant différentes races…»
Quelqu'un siffla de mépris devant le commentaire. Races ?! L'émission débattit encore une minute sur le sujet, avant de revenir à son thème de base : la signification des temples antiques. Mais plus personne ne suivait, si bien que Benny ferma très fort les yeux pour éteindre la télévision.
«Vous ne pensez pas qu'on devrait aller voir le professeur Xavier ? demanda une petite fille.»
Mais personne ne répondit.
********************
Dans le bureau du professeur, la tension était dans l'air, ce qui pouvait être un euphémisme. Installé derrière son bureau, Charles Xavier sentait que la situation lui échappait peu à peu. Il gardait une attitude digne, mais il avait du mal à ne pas s'avouer vaincu.
Tornade et Scott, qui souffrait à cause de ses deux côtes cassées, étaient assis en face de lui. Magnéto et le Crapaud se tenaient près de la fenêtre, tandis que Wolverine s'était accoudé à la cheminée, bras croisés et l'air plus bougon que jamais. De temps à autre, lui et Mortimer Toynbee s'envoyaient des regards assassins. Le Crapaud regardait également avec une antipathie à peine voilée Tornade, qui l'avait expédié hors de la Statue de Liberté à coups de rafales de vent et d'éclairs.
«Excuse-moi une telle platitude, Erik, mais comment va Mystique ?
- Pour autant que je sache, Charles, comme d'habitude. Je suis allé la voir dehors tout à l'heure, mais elle s'est retranchée dans son mutisme le plus buté. Elle ne me pardonne pas de l'avoir prise en traître en l'emmenant ici contre sa volonté.
- Tu m'as dit que c'était après une crise d'épilepsie. Est-elle souvent sujette à ces crises ?
- Elle est notoirement nerveuse, mais elle n'avait jamais eu auparavant des excès dans ce genre.
- Depuis combien de temps ces crises ont-elles débuté ?
- Depuis deux semaines environ. Mais elle dort mal depuis un an déjà. Les cauchemars étaient bénins au début. Puis elle a commencé à se réveiller en sursaut. Elle s'est plainte de maux de tête horribles. Depuis plusieurs mois, elle souffre en silence, mais je sais que, quoi qu'elle puisse avoir, cela a gagné en intensité.»
Diablo avait subi à peu près la même chose. D'après ses propres dires, il dormait mal depuis un peu plus d'une année. A l'époque, il travaillait encore dans le cirque de Margali Szardos : ses insomnies répétées avaient manqué de lui coûter la vie lors d'un numéro d'acrobatie, car ses réflexes émoussés par la fatigue avaient failli lui faire louper le trapèze.
«C'est étrange, professeur, intervint Tornade. Les crises de Kurt ont commencé à peu près au même moment que celle de Mystique. Deux semaines à peu près. C'est lié ?»
Xavier interrogea du regard Magnéto, qui acquiesça doucement en fermant les yeux. L'échange entre eux deux n'avait échappé à personne.
«Je dois vous dire quelque chose, commença le professeur. Mais je vous demanderai de garder ceci pour vous.
- Ah, tiens ! fit Logan, légèrement piqué qu'on mette en doute sa discrétion. Qui ne doit pas savoir ?
- N'allez surtout rien dire à Kurt, c'est ce que je veux dire… - Xavier prit une profonde inspiration. – Mystique est sa mère.»
Xavier observa les réactions des uns et des autres. Paradoxalement, le plus touché par cette nouvelle semblait être le Crapaud, qui regardait tout le monde d'un air fou, la bouche entrouverte par la surprise. Le professeur le soupçonnait d'être amoureux d'elle et apprendre qu'elle eut un fils devait le marquer. Xavier n'était par contre pas tout à fait sûr des sentiments de Logan à l'égard de Mystique. Disons que, de l'avis de tous, personne ne pensait que Mystique fut déjà suffisamment âgée pour avoir un enfant d'une vingtaine d'années. Scott affichait un visage sincèrement surpris. Quant à Tornade, le professeur put percevoir que ses pensées tournaient surtout autour de Kurt : elle se demandait s'il ne fallait pas mieux le mettre au courant tout compte fait.
//Ce n'est pas à nous de le faire, Tornade.\\
//Mais, enfin, il a le droit de savoir !\\
//Je sais que tu as une tendance pour la franchise, mais tu n'iras rien lui dire. Comprends bien… Je vais m'expliquer à haute voix.\\
Xavier soupira et parla : «Erik m'a raconté comment Mystique a été obligée d'abandonner son fils pour éviter qu'il soit lynché par la foule déchaînée, en Bavière. Elle a ensuite fait des recherches pour le retrouver, mais elle n'eut jamais de nouvelles : entre temps, Kurt avait été trouvé par la sorcière Margali Szardos du cirque Gehlhaar, qui avait déjà quitté le pays. Mystique a ensuite rencontré Erik et ils sont allés aux Etats-Unis.
- Il y a autre chose encore, intervint Magnéto. Diablo avait une sœur jumelle. Mystique, qui ne pouvait lui offrir une éducation à la hauteur, l'a également abandonnée quand nous sommes arrivés en Amérique. Si elle sait que Diablo est son fils, elle ignore ce que sa fille est devenue.»
Cette information eut encore plus d'effet que la première et le professeur fut aussi étonné que les autres. Mais aussitôt son esprit reprit le dessus. Alliant les faits entre eux, il eut soudain une illumination, qui méritait vérification. Il allait devoir parler plus sérieusement avec Malicia.
********************
Mystique traversa la pelouse, sous les yeux inquisiteurs des élèves installés sur la terrasse. Le froid commençait à être vif et Mystique soupçonnait les étudiants d'être sortis dehors uniquement pour l'observer. Elle rentra donc à l'intérieur en affichant une humeur assez massacrante.
Montant les escaliers, elle partit à la recherche de sa chambre. A un tournant, elle percuta Malicia, qui trébucha et lui tomba dessus. Surprise, Mystique voulut se dégager précipitamment et ne prit pas garde : elle plaqua sa main sur le visage de Malicia en voulant l'éloigner brutalement. Aussitôt, elle se sentit aspirée, comme vidée de toutes substances. Malicia, en aspirant le pouvoir de la métamorphe, commença à changer d'apparence. Sous les yeux horrifiés de Mystique, elle se métamorphosa pour devenir le comte von Löwenberg, son ancien mari.
Au même instant, deux étudiantes arrivèrent et rejetèrent en arrière Malicia qui reprit son apparence normale.
«Malicia !s'écria Jubilé. Tu peux nous dire ce qui est arrivé ?»
Mais la jeune fille ne répondit pas. Elle regardait avec horreur Mystique. Elles se relevèrent en même temps.
«Je ne voulais pas le croire, dit la jeune mutante. Je pensais que ce n'était qu'une simple image issue de mes cauchemars.»
Mystique ne comprenait pas ce qu'elle disait. Elle voyait encore Malicia prenant le visage de Löwenberg. Et maintenant, Mystique trouvait qu'elle lui ressemblait énormément. Se pourrait-il que… ?
«Ca ne peut être toi ! éructa l'étudiante. Non, ce n'est pas toi ! Je ne veux pas que ce soit toi !»
Bousculant la mutante, elle partit en courant dans le couloir, suivie de près par ses amies. Mystique, sentant venir un de ses maux de tête épouvantables, se prit le front à deux mains : cette fille s'était transformée en Löwenberg parce qu'en lui aspirant ses pouvoirs elle devait lui avoir aussi aspiré ses souvenirs. Mais qu'avait-elle voulu dire par «Ce n'est pas toi !». Mystique bloqua ses pensées, car elle se rendit compte qu'elle redoutait de le savoir.
********************
Charles Xavier perçut la rencontre entre Mystique et Malicia. Elle lui confirma à moitié ses doutes.
Sortant après Magnéto, le Crapaud ferma la porte du bureau derrière lui. Le professeur regarda alors Logan et Scott qui étaient restés pour parler de Jean Turner. Ororo, elle, était allée à l'infirmerie pour voir comment allait Kurt. Wolverine, les mains dans les poches, faisait les cent pas, de la cheminée à la fenêtre. Cyclope, quant à lui, remua à nouveau sur sa chaise, grimaçant de douleur à cause de son dos. L'un comme l'autre étaient honteux de ce qui s'était passé chez les Turner.
Tout avait débuté sur une impulsion de Scott, qui, enjambant sa moto, avait décidé de sauver la jeune Jean. Plutôt que de l'empêcher d'agir, ce qui n'aurait fait que le conforter d'avantage dans sa pulsion soudaine, le professeur avait préféré le faire suivre par Logan, qui devait éviter qu'un drame ne se produise. En y réfléchissant, Xavier admettait que ç'avait été idiot de sa part de décider ça. En fait, il avait espéré que Cyclope recouvrait ses esprits tout seul et rentrerait sans rien tenter d'irréfléchi.
Malheureusement, l'arrivée de tout un détachement armé avait quelque peu perturbé la situation. Wolverine était parvenu à faire grimper la jeune fille sur le toit, tandis qu'il menaçait deux hommes venus la chercher. L'un d'eux s'était révélé être un cyborg particulièrement coriace, tandis que l'autre avait usé d'un pouvoir indéfinissable, qui avait cloué Logan au sol sous l'effet d'un dégoût profond. Cyclope, de son côté, avait dû faire face à des tirs multiples. Cerné, il avait été attaqué par deux autres de ces militaires-cyborgs. Il avait réussi à en mettre un hors service. Mais le second le propulsa contre une paroi de verre, lui cassant deux côtes par la même occasion.
La fille, quant à elle, fut attrapée et emmenée. Depuis, Charles Xavier les avait en vain recherchés, elle et son ravisseur. Le Cerebro ne lui avait rien appris. Par contre, il avait découvert d'autres choses. Et grâce à plusieurs recoupements, il pourrait être en mesure de remonter la piste jusqu'à Jean Turner. Du moins l'espérait-il…
«J'ai réussi à découvrir d'où viennent ces militaires robotisés qui vous ont attaqués, dit-il.»
Wolverine cessa son va-et-vient pour regarder le professeur. Scott, se massant le dos d'une main, était tout ouïe.
«Ce sont des configurations avancées des Sentinelles inventées par le Dr Bolivar Trask dans les années 60. Toi, Scott, tu ne peux pas les connaître car tu n'étais pas encore né lorsqu'elles étaient en fonction. Mais peut-être que Logan s'en souvient-il ?
- Désolé, prof ! Ma mémoire ne remonte pas plus loin que les années 70 et les foutues expériences de Stryker.
- Ces Sentinelles étaient programmées pour tuer les mutants. Elles n'étaient pas nombreuses et n'existaient qu'aux Etats-Unis. Elles étaient assez grotesques d'aspect, ressemblant un peu à de gros chiens. Elles agissaient la nuit, conduites à courte distance par un vidéo-guidage. Pour l'époque, c'était une technologie d'avant-garde ! Bref, elles s'introduisaient dans les maisons et attaquaient les mutants qui s'y trouvaient. Je crois qu'elles leur injectaient un poison… Pendant un temps, ç'a été une vraie panique dans toute la communauté mutante nord-américaine. J'ai moi-même vu une fois un de ces monstres mécaniques et je peux vous assurer que ça inspirait la mort. Et un jour, elles ne sont plus apparues. On n'a jamais su pourquoi elles avaient soudain disparu, mais on n'allait pas s'en plaindre !
- Et bien, ce docteur Trask s'est manifestement créé de nouveaux jouets, dit Logan.
- Trask est mort depuis longtemps maintenant. D'après ce que j'ai pu trouver, ce serait un dénommé William Carl Janis, qui aurait ressorti les plans des anciennes Sentinelles pour les faire améliorer à sa façon. Et savez-vous quoi ? Ce Janis serait très probablement l'homme qui a enlevé Jean Turner.
- D'où le commando entier de ces droïdes sous ses ordres ! annonça Scott. Vous avez donc découvert qui c'était, professeur !
- La seule chose dont je sois sûr est qu'il est espion à la CIA. Mais l'endroit où il se trouve actuellement, ça, je l'ignore !… J'en parlerai à Mystique : elle a tenu pendant assez longtemps le rôle du sénateur Kelly, qui était très lié à la CIA. Peut-être en sait-elle un peu plus sur Janis…»
********************
Les deux Sentinelles soutinrent Mr Turner qui vacillait sur ses jambes et l'aidèrent à sortir de la pièce. Janis sortit à son tour, accompagné de son assistant, Edward Ecker. Cet interrogatoire avait surtout eu pour but de terrifier suffisamment Turner pour l'empêcher de parler de quoi que ce soit sur Jeanne. But atteint : le milliardaire et sa femme allaient avoir le bec cloué pour longtemps. Ils allaient même faire acte de contrition, car ils avaient décidé d'aller s'installer à Hong Kong pour visiter leurs succursales chinoises, en fuyant de ce fait le plus possible les Etats-Unis.
Janis se massa les tempes, fatigué.
«Un problème, chef ? demanda Ecker.
- Non, Ed. Je suis juste épuisé. Ce type, Turner, est assez têtu dans son genre, mais c'est un couard congénital. C'est à se demander comment des abrutis pareils peuvent devenir milliardaires… Tout se passe bien au centre ?
- Impeccable ! Les scientifiques n'osent même plu se laver les mains sans que nous leur ayons auparavant donné l'ordre. Ils vous sont dévoués à 100%. Par contre, le général Norman reste introuvable.
- Oui, je sens qu'il prépare quelque chose… J'admire ce type, tu sais ? C'est le seul à m'avoir affiché ouvertement la haine qu'il éprouve pour moi ! Faut avoir du cran !… Il va me lever un lièvre d'ici peu, tu vas voir. Il n'accepte pas l'idée que dans cette affaire je suis à égalité avec lui. Alors il va tout faire pour me mettre des bâtons dans les roues !…
- Vous n'allez rien faire ?
- Je ne peux pas révéler mes cartes maintenant ! Ma position est déjà suffisamment compliquée comme ça !… Et Sententia… Comment va-t-elle ?
- Miss Jean Turner ? Elle va bien ! Elle ne subit plus d'expériences lourdes comme vous l'aviez demandé !
- Et l'enfant ?
- Le fœtus n'a pas subi de détériorations.»
Bien… Bien… se dit intérieurement Janis. Pourquoi se sentait-il si concerné par le sort de Sententia ? Après tout, son bébé constituait un obstacle dans ses plans…
«Au fait, je voulais vous dire, chef… Vous avez entendu parler de ce temple qu'on a découvert dans le Sahara ? Près de l'Egypte, exactement ! Les archéologues y ont découvert les traces évidentes de l'existence des mutants pendant l'Antiquité. Vous ne craignez pas qu'ils remontent jusqu'aux Atlantes ? Et à nous ?…
- Rentre chez toi, Ed ! dit Janis d'un ton sans appel. Il se fait tard…
- Mais, heu… D'ac… d'accord ! Merci, chef !»
Un brin obséquieux l'Edward Ecker ! Cela renforça le mal de crâne de Janis : il ne supportait pas les êtres serviles volontaires. En attendant, il allait devoir s'occuper de ces archéologues trop curieux…
Ecker quitta le bâtiment et se dirigea vers sa voiture. Sans qu'il s'en aperçoive, une enveloppe invisible se détacha de lui et s'éloigna, en se laissant emporter par le vent. Elle voyagea dans la ville, zigzaguant entre les piétons, s'amusant à soulever les jupes des femmes en passant en dessous. Puis, elle entra dans une ruelle noire où elle se matérialisa en prenant la forme d'un bel homme, habillé correctement. Sortant d'une poche un téléphone portable, il composa un numéro en Angleterre.
«Invisus ? demanda une voix de femme.
- Pff… Cesse, Flammula, de m'appeler ainsi, ça m'agace ! [invisus=invisible]
- C'est ton nom, non ?… Alors, InvisibleMan, quelles nouvelles ?
- Excellentes ! Je me suis collé à Ecker toute la journée sans que ni lui, ni Janus ne le remarque !… J'ai ainsi eu droit à une visite guidée du centre à l'œil !… Et, dis qui est le meilleur ? Je sais où trouver la petite Sententia ! Je l'ai vue…»
