Je m'appelle Walter Everett, je viens d'avoir dix-sept ans, et j'habite une petite ferme campagnarde, près de la mer.
J'aime sentir la pluie sur mon visage, et l'odeur provenant des confiseries.
De temps a autres, moi et mes parents effectuons de longues promenades le long des sentiers forestiers, sous le ciel d'un bleu estival.
Notre chien, Jack, un jeune fox-terrier bagarreur, court devant nous, pourchassant un quelconque papillon, dans un concert de petits jappements.
Ma mère, appuyée a mon bras, ne prononce pas un mot, mais son sourire tranquille me réchauffe le coeur.
D'un pas paisible, nous nous apprètons a rentrer chez nous, ou nous attends un bon repas.
Je suis un petit péquenot britannique, avec une mignonne petite copine, un foyer, et une vie plane et sans surprises.
Je suis normal.

A qui est ce que je vais faire croire ca?
Mes parents ne m'attendent pas a la maison.
Une ombre funeste plane sur ma vie, depuis le jour de ma naissance, a l'image d'une maladie dégénérative, glanant son territoire avec une ardeur malsaine, centimètre par centimètre, sans trêve ni repos.
Ployant chaque jour un peu plus sous le poids de mon fardeau, il n'est plus qu'une question de temps avant que je ne cède, et trouve enfin la paix.
Tout m'a toujours été refusé.
Seule une mort certaine me guette, tapie dans l'ombre, attendant patiemment que résonne le glas fatidique.
J'entre dans ma dix-septième année, et rien ne me certifie que je verrais un jour la dix-huitième.

Je ne suis pas normal.

Je m'appelle Harry Potter.