Chapitre 7 : Idylle

Albus Dumbledore était las. Toute cette agitation, ce n'était plus de son âge. Les traits tirés par la fatigue, il soupirait tristement. Dans la grande salle, une quantité surprenante d'individus était rassemblée. Outre Harry, Ron, Hermione, Will, Frodon, Rincevent, le Bagage, Maître Yoda, un Assassin et un Voleur de la Guilde, un commando de trolls abêtis, une myriade de sorcières jacassantes, parmi lesquelles Mémé Ciredutemps faisait figure d'emblème, une escouade de poulpes à ressorts et de lézards phosphorescents, il y avait tous les professeurs de Poudlard, des membres influents du Ministère de la Magie, des journalistes intrigués et curieux, des Aurors et même deux sympathisantes moldues.

- Il faut refermer cette fenêtre, mon garçon, déclara Dumbledore en s'adressant à Will Parry.

- Mais nos quêtes ! protesta-t-il, désemparé.

- Oui, nous devons combattre les forces du Mal ! firent Frodon et Harry en écho.

Dumbledore les arrêta d'un geste.

- Je ne parle pas d'une fermeture définitive, les rassura-t-il. Seulement, il faut fermer la fenêtre qui est dans le dortoir de mes élèves. Cela pourrait devenir dangereux. Imaginez, en pleine nuit, recevoir une armée de crapauds sur la tête !

Le vieux directeur de Poudlard esquissa un sourire en voyant Ron faire la grimace.

- Et puis, cette chère mademoiselle Ciredutemps aimerait bien récupérer sa cuisine. Je propose que la fenêtre soit placée à un endroit stratégique.

L'audience était suspendue à ses lèvres.

- De sorte que seuls les braves puissent pénétrer à Poudlard, je propose que la fenêtre soit placée sous le Saule Cogneur.

Parmi les élèves et les professeurs, des murmures se propagèrent.

- C'est un endroit dangereux, mais c'est la meilleure solution.

Après un bref conciliabule, tout le monde tomba d'accord sur l'emplacement du passage inter-mondes. La foule s'éparpilla dans une joyeuse pagaille, à la fois excitée et dépassée par les évènements. Quant à lui, le professeur Dumbledore s'achemina vers sa chambre, impatient de se reposer après cette rude journée. Mais, à la sortie de la salle où s'était tenu le conseil, une main maigrichonne l'agrippa par la manche. C'était Mémé Ciredutemps, fringante comme une adolescente, vêtue de ses plus beaux atours.

- Dites, ça vous dirait, une balade au-dessus des forêts du Bélier ? Vous autres sorciers de ce monde volez bien sur des balais ?

- Oui, bien sûr, j'ai même un Nimbus 2000, si vous voulez savoir, fit Dumbledore, rougissant.

La fatigue du professeur s'était envolée d'un coup, remplacée par la sensation d'avoir retrouvé ses vingt ans. Il n'avait d'yeux que pour cette téméraire sorcière d'un autre monde, rayonnante dans sa robe de toile colorée, un chapeau noir rapiécé piqué de fruits rouges et de paille sur sa chevelure décorée de fleurs des champs. Dumbledore souriait d'une oreille à l'autre.
- Venez, je vous enlève, gloussa Mémé Ciredutemps en le prenant par la main.

Fin.