- Arrête de me marcher sur les pieds bon sang !

- Oui ben elle est pas super pratique non plus ta cape, elle devrait être plus grande !

James et Sirius, les inséparables meilleurs amis, étaient en train de se faufiler furtivement dans le parc de Poudlard. Comme souvent, il prenait plaisir à se livrer à des expéditions nocturnes dans la fameuse forêt interdite (qui d'ailleurs n'avait jamais eu un caractère très interdit pour nos deux amis). Ce soir encore, il comptait bien découvrir une autre des merveilles que recelait la forêt, depuis leur première année ils en avaient découvert énormément pourtant, malgré toutes les fois où ils s'y étaient rendu, ils avaient toujours l'impression de n'en avoir exploré qu'une partie infinitésimal.

- Dommage que Lunard ne soir pas venu, fit remarquer Sirius.

- Le pauvre, il est encore dans un sacré état.

- J'ai même l'impression que c'est de pire en pire, même une semaine après la pleine lune il est complètement crevé.

James haussa les épaules en signe de total impuissance face à la malédiction de leur ami. La semaine d'avant, durant trois nuits ils s'étaient tous les trois transformés pour accompagner Remus dans ses heures si solitaires. C'étaient la plupart du temps durant ces nuits que l'amitié des Maraudeurs prenaient toute son ampleur Sirius James et Peter avaient travaillés d'arrache pied pour ne pas laisser seul leur ami et la nuit, sous l'apparence de Lunard, Cornedrue, Patmol et Queudver, ils avaient toujours l'impression que rien ne pourrait jamais les arrêter ni les séparer. Morgane ne participait pas à ces expéditions, n'étant pas animagus elle ne pouvait pas le faire, et lorsque les garçons avaient commencé leur entraînement, ils n'avaient pas cru nécessaire de lui en parler, ce qui l'avait terriblement vexé mais elle n'en avait jamais rien dit. En fait elle était vexée de n'avoir jamais eu cette idée alors qu'il s'agissait quand même de SON meilleur ami, mais avec le temps elle s'y était habitué et était en réalité ravi que Remus ait des amis aussi solidaires. C'est pourquoi trois matins par mois elle se réveillait à l'aube, se glissait jusqu'à la cabane hurlante pour retrouver Remus endormi, généralement couvert de plaies et de bleus et elle le soignait.

- Et Peter, impossible à trouver ! reprit James.

- Mouais, celui-là je sais pas ce qu'il nous mijote depuis le début de l'année mais il se fait de plus en plus rare.

- Bah, peut-être qu'il s'est dégotté une copine qui sait ?

- Tu veux peut-être parler de Bertha Jorkins ? Brrrr, fit Sirius en frissonnant, rien que d'y penser ça me fait froid dans le dos !

- Oui mais c'est la seule qui voit Peter comme un sexe symbole !

- Complètement tarée en plus !

- Sirius fais gaffe où tu marches ! Haaaaaaaa !

Sirius s'était pris par inadvertance les pieds dans la cape et entraîné James dans a chute, tout deux se retrouvèrent à plat ventre à manger de l'herbe, ils se relevèrent péniblement, se regardèrent et éclatèrent de rire.

- Chut attends il y a quelqu'un ! Vite !

James tira son ami dans le fourré le plus proche et tout deux observèrent en silence qui était dehors à cette heure de la nuit.

- Morgane, tu as vu l'heure qu'il est ? On ne devrait pas être dehors en pleine nuit !

- Oh écoute, détend-toi un peu Tristan personne ne va nous voir !

Elle l'entraîna sur un banc, il se laissa faire, elle lui passa les bras autour du coup et le regarda avec douceur, puis leurs lèvres se rapprochèrent et ils s'embrassèrent amoureusement.

James et Sirius étaient quelque peu gênés d'assister à ce spectacle, il s'agissait de leur amie et elle n'apprécierait certainement pas qu'ils les observent de cette façon. Dans un accord silencieux, les deux jeunes hommes rabattirent la cape sur eux et s'élancèrent joyeux vers leur terrain de jeu favori : la forêt interdite.

La blague des Maraudeurs fit encore beaucoup de bruit même plusieurs jours après. Comme souvent depuis ce début d'année, Peter Pettigrow arpentait sans but les couloirs de Poudlard en ce soir de début octobre. Depuis leurs farces il entendait à longueur de journée les autres élèves féliciter chaudement James et Sirius, Remus aussi et même parfois Morgane, pourtant lui on ne lui avait pas dit un mot, même pas une petite tape sur l'épaule, comme s'il était complètement inexistant, comme s'il n'était pas l'un des Maraudeurs, comme s'il n'était personne. De toutes façons, il devrait y être habituer depuis le temps, Sirius et James récoltait toujours tout, quoi qu'il fasse lui pauvre petit Peter, il n'arrivait jamais à récolter l'attention de quiconque.

Ses pas l'avait menés vers le parc, après une seconde d'hésitation il décida de sortir, après tout, la froideur de la nuit lui ferait du bien. Il sentait l'herbe humide sous ses pieds, l'air lui fouettait le visage mais il se sentait étonnamment bien, il marcha encore jusqu'à ce qu'il distingue des voix, provenant d'un coin du parc, à moitié caché par les bosquets, là il se cacha et observa, on ne savait jamais, peut-être y aurait-il quelque chose d'intéressant à espionner ?

- ………ne va nous voir !

Son cœur fit un bond, c'était Morgane, mais Morgane qui n'était pas toute seule, c'eut été trop beau, non elle était avec son semblant de petit ami Tristan ! Il les regarda s'asseoir et s'embrasser, quelqu'un d'autre serait immédiatement partit soit par gêne soit parce qu'étant épris de la jeune fille il n'aurait pu en supporter davantage, mais pas Peter. Non, lui prenait un plaisir malsain à les épier, tapis dans l'ombre, il regardait ses mains toucher son doux visage, ses lèvres embrassaient les siennes….. Soudain il entendit de l'agitation venant d'un fourré un peu plus loin, il ne vit rien et pourtant il jura entendre des bruit de pas précipités et voir l'herbe se plier de manière inexplicable.

- James et Sirius, encore en vadrouille…..pour changer !

Il les avait évités toute la journée, étant certain qu'il lui demanderait de les accompagner ce soir, mais il aurait préféré mourir plutôt que de retourner dans cette maudite forêt ! Il avait toujours l'impression d'entendre pleins de bruit, de voir des yeux pas humains l'observer….brrrrr ! Non il préférait nettement être là où il était en ce moment. Les deux tourtereaux continuaient inlassablement de s'embrasser, à cet instant, Peter s'imagina être à la place de Tristan…..oui c'était lui qui lui prenait le visage, qui l'embrassait, qui caressait doucement le dos, la nuque, puis c'était sa main qui caressait sa cuisse langoureusement. Peter tendit un peu l'oreille :

- Tu ne veux vraiment pas y aller ? demandait au bout d'un moment la jeune fille d'un air suppliant. Je t'assure que ça vaut vraiment le coup, elles sont magnifiques !

- Je t'ai dit non, si la forêt porte ce nom c'est bien pour quelque chose, tu sais que je n'aime pas que tu y ailles, alors ne me force pas. Et puis en plus, j'ai déjà vu des licornes en classe de soin aux créatures magiques….

- Oh mais ça n'a rien à voir, insista Morgane, là tu pourras les voir évoluer dans leur

environnement !

- Non.

Elle soupira et ajouta :

- Bon comme tu voudras, c'est tant pis pour toi tu loupes vraiment quelque chose ! Et puis, on va faire quoi alors si tu ne veux pas aller dans la forêt ?

Peter vit avec appréhension le regard malicieux que Tristan lança à sa petite amie, il approcha son visage du sien et dit :

- Mais….. j'ai quelques petites idées pour passer le temps si tu veux…

- Dite-donc monsieur, vous avez là des pensées qui ne sont pas très digne d'un Serdaigle ce me semble ! remarqua la jeune fille en riant.

Ils se levèrent et se dirigèrent à pas précipités vers le château. Peter attendit qu'ils soient à une distance respectueuse pour leur emboîtait le pas, de toutes façons, il savait très bien où ils se rendaient pensa t-il avec amertume.

Il rentra donc dans le château et monta jusqu'au septième étage, dans le couloir, on aurait pu croire qu'aucune porte n'existait pourtant, il y en avait une, ouvrant sur une salle merveilleuse : la salle sur Demande.

- Peut-être qu'avec un peu de chance je pourrais les entendre ! se dit Peter avec enthousiasme.

Il colla alors son oreille contre le mur, là où devait se trouver la porte lorsqu'elle était visible.

Queudver était un être étrange, c'était comme s'il cherchait à vivre les choses par procuration, comme ce soir entre Tristan et Morgane, il se délectait avec perversion du moindre geste, du moindre son excitant qu'il pouvait percevoir. Cependant, au bout de quelques minutes, il dut se résoudre à retourner dans son dortoir car il ne pouvait entendre aucun bruit. Il redescendit d'un air morne les longs escaliers non sans s'octroyer de nombreux détours car il n'avait pas été assez rapide et que les escaliers avaient été assez farceurs qui le séparaient de la salle commune.

Les pensées se bousculaient dans sa tête, depuis près de six ans qu'il suivait James et Sirius comme leur ombre cela ne lui avait pas apporté grand-chose pas plus de gloire, pas plus de succès, pas plus de popularité, en outre, ces derniers ne semblaient pas lui attacher une grande importance. Il renifla à la fois de dégoût et de tristesse ses pas ralentirent et il tourna le regard vers un miroir qui était accroché à l'un des murs. Il se regarda un instant puis murmura :

- Oui….. il a peut-être raison.

center/center

Le lendemain, seul Peter était à peu près en forme, Remus était pâle et de grandes cernes violettes se dessinaient sous ses yeux, quant à James et Sirius leur état n'était pas vraiment mieux étant donné qu'ils ne s'était endormi que vers cinq heures du matin.

- Et bien, quelle belle brochette vous faîte ! lança Lily en arrivant à la table du petit déjeuné.

Remus lui fit un pâle sourire, Sirius grommela quelque chose d'incompréhensible et James ne releva même pas la remarque.

- Morgane n'est pas avec toi ? demanda Remus

- Non, elle s'est levée en retard et elle est sous la douche. Je pense qu'elle ne devrait pas tardée, elle aussi n'est rentrée que très tard.

Sirius ricana :

- On ne se demande pas la faute à qui !

- Ha tiens voilà le courrier !

Une centaine de hiboux s'engouffrèrent dans la grande salle et déposèrent, lettres, colis et journaux à leurs destinataires respectifs.

Remus reçu la gazette à laquelle il était abonné et une lettre fut déposée à la place vide qu'occupait généralement Morgane. Le jeune sorcier ouvrit machinalement le journal tout en remuant son chocolat chaud mais très vite il s'interrompit, une lueur d'effroi indescriptible passa dans ses yeux, il était à présent tout à fait réveillé.

- Mon dieu….non !

- Qu'est-ce qu'il y a Lunard ? s'interrogea Sirius.

Tous les six avaient les yeux rivés sur le jeune loup-garou et étaient loin d'être tranquille, que s'était-il encore pass ? Tous attendaient avec impatience une explication de leur ami mais celui-ci semblait incapable de proférer la moindre parole, d'un coup il avait encore plus pâlit et ses yeux s'embuaient progressivement de larmes, ce qui affola ses compagnons. Sirius décida de prendre les choses en main et prit le journal des mains de son ami :

center« Le mage noir qui se fait appeler Voldemort a encore frappé,

Hier soir, aux alentours de 23h15, alors que le ministère de la magie était bondé en raison d'une réunion regroupant la plupart des Aurors, mais aussi les employés du ministère, une vingtaine de sorcier en cagoule noir (qui se reconnaissent sous le nom de mangemorts) sont apparus dans la salle de réception. Remis de sa surprise, le Ministre actuel de la magie, l'honorable Charles Eskobat s'est avancé vers eux, leur demandant l'objet de leur visite. Ces derniers se sont contentés de ricaner sans daigner répondre au ministre. Voyant qu'ils ne bougeaient toujours pas et que la panique commençait à gagner les invités, M. Eskobat a demandé à la sécurité de les faire partir. C'est à ce moment précis que Le mage noir Lord Voldemor t comme il s'est surnommé lui-même a transplan comme si cela eut été le signal, les mangemorts ont sortit leur baguette et on ouvert le feu sur les invités désemparés. Les sorts ont fusés de toute part, les Aurors présents ont tenté de faire évacuer le plus rapidement possible les autres personnes et se sont ensuite battus vaillamment contre la horde de mangemorts qui n'hésitaient pas à lancer des sortilèges impardonnables.

Après deux heures de luttes, Voldemort et ses acolytes sont repartis, laissant derrière eux un nombre malheureusement très élevé de morts et de blessé parmi les Aurors mais également les employés du ministère. Les blessés ont été immédiatement transportés à l'hôpital Sainte-Mangouste où leurs familles ont été prévenues.

Le ministère s'est chargé ce matin même d'envoyer ses sincères condoléances aux familles des victimes. Nous sommes à présent en mesure de fournir la triste liste des décédés :… »/center

Suivait une série de noms et divers articles portant comme titre « Quelles sont les mesures que compte prendre le ministère », « Quel est le but de Voldemort ? », ainsi qu'une série de témoignages.

- Et bien, déclara James, comment ont-ils pu laisser faire ça, je veux dire, le ministère n'est-il pas l'endroit le plus sûr ? Heureusement mes parents n'y étaient pas hier soir, je le sait parce que ma mère me l'a écrit, ils sont allés rendre visite à mes grand parents. Quelle chance ! Quand je pense qu'ils auraient pu….

- Vous n'avez pas vu ? s'exclama Rémus.

- Quoi ?

- La…..la liste des victimes…., mais sa voix se brisa.

Tous se penchèrent à nouveau sur la gazette, regardant à l'endroit indiqué par Remus et tous retinrent un cri d'effroi parmi des malheureuses victimes figuraient deux noms : Amélia et Kevin Blewell, les parents de Morgane.

- Que se passe t-il ? Pourquoi vous avez tous cette tête d'enterrement et pourquoi y a t-il des élèves qui pleurent ? Qu'est-ce qui s'est pass ? demanda Morgane qui venait d'arriver et qui avait tout de suite compris que quelque chose clochait. Le nœud qu'elle avait à l'estomac depuis plusieurs semaines ne fit que s'accentuer douloureusement lorsque ses cinq amis la regardèrent sans être capable de dire un mot.

- Et…et bien quoi ? Dite –moi ce qu'il y a vous me faite peur à me regarder comme ça !

Elle se tourna vers son meilleur ami en signe d'un quelque réconfort, d'un quelconque sourire bienveillant qui puisse la rassurer mais ce dernier semblait submerger par sa propre émotion et retenait ses larmes avec difficulté.

- Tiens, j'ai reçu une lettre, remarqua soudain Morgane, bizarre, on dirait le seau du ministère, peut être que maman m'a envoyé une lettre de là-bas ?

Elle la décacheta frénétiquement, ses amis étaient désespérés, ils étaient tous partagés entre le fait de lui laisser lire la lettre où de tout simplement la lui arraché des mains pour ne pas qu'elle découvre la vérité. Elle parcourut les quelques lignes qui lui étaient adressées et se plaqua la main contre la bouche pour s'empêcher d'hurler. Les larmes montèrent instantanément et elle ne fit aucun effort pour les retenir, à quoi cela lui aurait-il servit de toutes façons ?

Elle arracha le journal des mains de Sirius et lu en quelques secondes ce qu'il s'était passé.

- NON, NON CE N'EST QU'UN MENSONGE !!!! ILS NE SONT PAS MORTS VOUS M'ENTENDEZ ? ILS NE PEUVENT PAS ETRE MORTS !

- Morgane, dit doucement Remus en la prenant par les épaules.

- NON ? LÂCHE-MOI !

Et elle s'enfuit en larmes de la salle, laissant ses amis désolés et consternés. Partout dans la salle, des élèves criaient et pleuraient car leur famille avaient du subir le même sort. Les parents de Morgane étaient présents à cette réunion, Kevin Blewell en tant que Aurors et Amélia Blewell parce qu'elle travaillait en au département des armes magiques.

Remus était en proie à un véritable cauchemar. M. et Mrs Blewell avait toujours était comme une seconde famille pour lui, les parents de Morgane et les siens étaient également d'excellents amis. Savoir qu'ils étaient morts avait été un terrible choc mais pire encore, il n'osait même pas imaginer la douleur que devait ressentir Morgane, il n'avait aucune idée de comment la consoler, d'ailleurs comment pourrait-elle être consolée, ses parents étaient morts. Elle avait besoin d'être seule pour le moment, aucun d'eux n'était en mesure de comprendre ce qu'elle traversait.

C'est alors que le professeur Dumbledore se leva et fit un discours dans lequel il présentait ses condoléances à ceux qui avait perdu un être cher et rassura ceux qui avaient de la famille à Sainte-Mangouste en leur disant que cet hôpital disposait des meilleurs madicomages du pays. Il termina en garantissant que tout serait mis en œuvre pour qu'un tel drame ne puisse plus arriver et annula les cours de la journée. Même exemptée de cours, cette journée fut triste et morne les élèves erraient sans but dans les couloirs, à chaque angle on trouvait un élève effondré, tous avaient le visage grave et soucieux.

Morgane ne refit pas surface, on ne la vit pas de la journée, ni au déjeuné, ni au dîner, les cinq autres amis ne restèrent pas ensemble, chacun préférant s'isoler pour réfléchir et essayer de se convaincre que tout cela n'était qu'un horrible cauchemar, par-dessus tout ils voulaient rester seuls car ils n'avaient aucune envie de parler.

Le lendemain, Morgane ne reparut pas davantage au petit déjeuner, les garçons interrogèrent Lily mais celle-ci garantit qu'elle n'était pas rentrée au dortoir de la nuit. Leurs espoirs se tournèrent alors vers Tristan mais ce dernier vint vers eux pour leur demander s'ils avaient vu la jeune fille.

- Mais où est-elle ? Elle n'a rien mangé depuis avant-hier soir !

- Elle veut être seule, murmura Remus.

- Mais elle n'a quand même pas disparue ! s'inquiéta Lily. Peut-être qu'elle a besoin d'aide, qu'elle en va pas bien, que….

- Evidemment qu'elle ne vas pas bien ! s'emporta Remus d'une voix dure, ses parents sont morts, tu crois qu'elle pète le feu en ce moment ? Ne sois pas stupide !

Lily rougit de honte et s'enfonça un peu plus sur sa chaise.

- Je…je suis désolé Lily, reprit Remus d'une voix douce, excuse-moi je me suis emporté pour rien.

- Il n'y a pas de mal, rassura t-elle en lui lançant un sourire.

Après le petit déjeuner ils se mirent en route pour aller en cours de sortilège, l'ambiance n'était pas des plus joyeuses mais ils eurent la surprise de voir arriver Morgane, qui s'installa comme à son habitude aux côté de Lily cependant ce n'était pas la Morgane qu'ils avaient toujours connu, elle avaient les traits tirés, les yeux rougit et gonflé d'avoir trop pleuré, elle était plus pâle que la limite du normal pourtant dans ses yeux il y avait une lueur de détermination sauvage et haineuse qu'ils ne lui connaissait pas.

- Je suis contente de te revoir ma puce, lui glissa Lily.

- Est-ce que tu te sens mieux ? demanda Remus, assis derrière elle en lui prenant l'épaule.

- Bien sûr, pourquoi ça n'irait pas ? répondit-elle.

Son ton était froid, pas vraiment désagréable et agressif mais il frappait par sa neutralité, sa voix était complètement dénuée de toute émotion. Voyant qu'elle n'était pas prête ils n'insistèrent pas. La jeune fille sembla s'enfermer dans un mutisme totale, elle resta silencieuse durant tout le cours, ainsi que pendant toute la matinée, les yeux fixaient sur son parchemin où elle prenait consciencieusement des notes. Lorsque la cloche du déjeuner sonna, ils se dirigèrent tous vers la grande salle mais au dernier moment, Morgane ne les suivit pas.

- Ben, où tu vas ? interrogea Sirius. Tu ne viens pas manger ?

- Non, je n'ai pas faim, j'ai un tric à faire en plus.

- Mais tu n'as pas manger depuis trop longtemps ! s'exclama Lily, tu vas pas tenir le coup !

- Ne t'inquiète pas, lui dit-elle d'une voix qui se voulait rassurante mais qui trahissait un certain agacement.

- Tu veux que je t'accompagne ? proposa Remus.

- Non ! répliqua t-elle immédiatement, puis, semblant se rendre compte que son ton était peut-être un peu trop sec elle enchaîna, c'est…c'est gentil Remus mais vas manger ne t'en fait pas !

Elle lui déposa un baiser sur la joue et partit précipitamment.

Les autres s'installèrent sans grand enthousiasme à la table qui regorgeait de mets succulents. Personne ne dit un mot pendant un long moment, puis, James décidé de dire tout haut ce à quoi chacun réfléchissait tout bas :

- Bon, ne me dite pas que vous n'avez pas remarquer qu'elle a une drôle d'attitude !

- Potter, elle vient de perdre ses parents, elle n'a plus de famille alors je pense que c'est logique qu'elle ne soit pas tout à fait dans son état normal pendant quelque temps !

- Oui tu as sans doute raison Lily….

Un moment de silence passa à nouveau.

- Non, non, ce n'est pas simplement à cause de ses parents, s'exclama Remus, elle a pleur

d'accord, elle n'a pas réussit à dormir d'accord mais elle ne m'a pas semblait triste, vous voyez ce que je veux dire ? Et ses yeux, vous avez vu ses yeux ? Elle était si froide, si distante, ce n'est pas dans ses habitudes. Quand elle est triste elle pleure de toutes ses forces, elle crie, se met en colère mais elle ne garde pas tout pour elle comme ça, elle n'intériorise pas, ce n'est pas normal !

Il poussa un profond soupir Lily le regarda, elle savait qu'il avait raison, elle avait voulu mettre l'attitude bizarre de sa meilleure amie sur le compte du choc mais Remus la connaissait mieux que personne, s'il disait que ce n'était pas normal, c'est que ce n'était définitivement pas normal.

- Mais, après tout, elle n'a jamais eu à traverser une épreuve aussi dure pas vrai ? hasarda Sirius, on devrait lui laisser du temps, quand elle se sentira prête alors elle reviendra vers nous.

- Espérons-le.

- Salut les gars ! fit une voix.

Ils levèrent la tête, c'était Tristan, le petit ami de Morgane :

- Dîtes, Linda Shallay vient de me dire que Morgane était allée en cours aujourd'hui, elle…..elle n'est pas avec vous ?

- Non, désolé Tristan, elle n'avait pas très faim et elle voulait faire un truc avant de reprendre les cours, répondit Remus.

- Ha ok, et ….est-ce que… elle allait mieux ?

- Elle ne s'est pas effondrée en classe en tout cas, elle est restée neutre.

- Bon, ben je vais voir si je la croise dans les couloirs ! A plus.

Les jours, les semaines passèrent sans qu'aucun changement chez Morgane en s'opéra, en fait c'était de pire en pire. A la place de la jeune fille pleine d'entrain, gaie et joyeuse qu'ils avaient toujours connu, il n'y avait plus qu'un mur de glace de plus en plus fatigué. Morgane ne prenait plus aucun repas avec eux, elle grignotait à peine dans les cuisines, elle avait maigri et cela devait se ressentir sur son humeur. Elle ne parlait quasiment plus avec ses amis qui essayaient pourtant de la motiver, de lui parler, de la faire rire, mais rien n'y faisait, elle restait stoïque. Les garçons lui avaient proposé maintes et maintes fois de l'accompagner pendant leurs expéditions nocturnes comme elle en avait toujours eu l'habitude mais la réponse était toujours non, elle disait qu'elle était fatiguée et pourtant, Lily assurait que depuis l'évènement elle n'avait pas passé une seule nuit dans leur dortoir.

Mais celui pour qui cette situation était de plus en plus insupportable était Remus il ne reconnaissait plus la jeune fille, elle ne lui parlait plus ce qui le rendait très malheureux. Eux qui s'étaient toujours confier l'un à l'autre, eux qui avaient toujours veillé l'un sur l'autre, étaient devenus presque des étrangers. Pourtant il avait tout essayé mais elle l'évitait, elle évitait toute discussion, éludait ses questions et s'emportait lorsqu'il insistait trop. Il en était malade de ne pouvoir l'aider dans un moment si difficile, il aurait tellement voulu la prendre dans ses bras, la bercer, la consoler du mieux qu'il pouvait, lui dire qu'elle pourrait toujours compter sur lui, qu'il serait là, toujours….

Ce soir encore elle s'apprêtait à sortir de la salle commune.

- Morgane ? Où vas-tu ? Il est déjà tard, dit Lily comme chaque soir.

- Mmm….bibliothèque…marmonna t-elle avant de disparaître.

- Bibliothèque mon œil ! s'énerva Sirius

En effet, ils savaient tous qu'elle leur mentait, soit elle disait qu'elle allait à la bibliothèque, soi qu'elle allait rejoindre Tristan, mais ce dernier ne la voyait pas plus qu'eux, tous les jours il venaient les voir d'un air désespéré en leur demandant pourquoi ils ne se voyaient que quelques minutes par jour, pourquoi elle agissait comme ça, mais ses questions restaient sans réponse car eux-mêmes se poser les mêmes.

- Bon, j'en ais assez je vais me coucher ! déclara Lily, joignant le geste à la parole, Bonne nuit tout le monde !

- James, fit Remus alors que Lily entrait dans son dortoir, est-ce que tu peux me prêter ta cape d'invisibilité s'il te plait ?

- Oui mais pourquoi ? HHOOOOO, tu vas la suivre c'est ça ?

- On t'accompagne ! décida Sirius.

- Non, ce n'est pas la peine, je veux savoir ce qu'elle fabrique toutes les nuits !

- On t'accompagne ! répéta James, nous aussi on aimerait bien savoir ce qui lui arrive !

- Ne soyez pas ridicule, on ne tiendra pas à quatre sous ta cape !

- Allez-y, intervint Peter, je resterai ici.

- Merci Pete !

- Bon alors on se dépêche !

Ils montèrent tous les quatre dans le dortoir et les trois sorciers revêtirent la fameuse cape, Peter ouvrit la porte et les laissa passer, de la même façon il leur ouvrit le panneau de la Grosse Dame en leur souhaitant bonne chance.

- Bon, on va o ?

- Peut-être qu'elle se cache dans la forêt ?

- Je ne pense, il fait très froid dehors et elle n'a même pas pris une petite cape, elle a juste sa robe de sorcière.

- Ouais ben, de toutes façons elle ne ressent pas grand-chose en ce moment, peut-être qu'elle ne sent plus le froid !

- Ne sois pas stupide. Bon sang, pourquoi a-t-il fallut que la carte soit confisquée ? C'est

maintenant qu'elle nous aurait servi !

Après avoir erré au hasard durant une demi heure, il décidèrent d'explorer les salles de classe vides, peut-être s'y était-elle réfugiée ?

Au troisième étage, ils venaient d'ouvrir leur cinquante-sixième salle quand ils perçurent un bruit de pas suivit d'un miaulement.

- RUSARD ! s'exclamèrent-ils, ils détalèrent comme des lapins car même si le concierge ne pouvait les voir, sa chatte pouvait les sentir et ils seraient découverts.

Ils courraient mais au détour d'un angle ils percutèrent quelqu'un ce qui manqua de les faire tomber. la personne qu'ils avaient percuter en revanche était tombée à la renverse.

- Aïe ! Espèce de…..HO !

La personne en question ouvrit des yeux ronds quand elle s'aperçut qu'elle venait de percuter…..le vide ! Puis reprenant ses esprit elle se releva et murmura :

- Sirius, James, c'est vous ?

- LILY ! Qu'est-ce que tu fais l ?

- Mademoiselle Evans ! Tiens, tiens je ne pensais pas qu'une préfète telle que vous s'amuserait enfreindre le règlement en se promenant la nuit !

Miss Teigne s'approchait dangereusement de l'endroit où les garçons invisibles se trouvaient, Lily s'en aperçut et débita :

- M. Rusard, je suis contente de vous voir, c'est justement vous que je cherchais !

- Tiens donc !

- Oui, je…..je n'aime pas dénoncer mes camarades vous savez, dit-elle en ayant l'air coupable et en se tortillant, mais là ils ont dépassé les bornes !

- De qui parlez-vous ? demanda Rusard visiblement intéressé.

- Je parle de Black, Potter, Lupin et Pettigrow, ils préparent une farce aux rez-de-chaussée je les aient entendus, avec un peu de chance, si vous vous dépêchez vous pourrez peut-être encore les attraper !

- Encore ces vauriens ! Ils ne m'auront pas cette fois-ci ! Merci Mademoiselle Evans, retournez dans votre dortoir à présent !

- Bien sûr monsieur.

Il n'avait sans doute pas entendu cette phrase car il était partit comme un éclair, entraînant sa chatte derrière lui.

Les trois garçons sortirent de la cape en poussant un soupir de soulagement.

- Lily, tu nous a sauvé la vie ! s'exclama James.

- Mais qu'est-ce que tu faisais l ? Tu nous avais dit que tu allais te coucher !

- Je vous ai mentit ! dit-elle simplement en haussant les épaules.

- Et tu mens très bien nous venons de le voir, constata Sirius.

- Est-ce que vous aussi vous cherchiez Morgane ? demanda la jeune fille.

- Oui, mais sans succès jusqu'à présent, je suppose que toi non plus ?

- Exact, elle n'est pas au troisième étage en tout cas, mais je me suis rendue compte d'une chose, c'est qu'elle devait se trouver dans la Salle sur Demande.

Remus se frappa le front

- Mais bien sûr ! Quel idiot, elle ne peut être que l !

Ils s'élancèrent au septième étage, arrivés à l'endroit où devait se trouver la porte.

- C'est malin, comment on va faire, si elle est effectivement dedans, on peut pas entrer !

- C'est là que tu nous connais mal ma cher Lily ! dit Sirius d'un air énigmatique. Il suffit de faire quatre allers-retours en pensant que tu as extrêmement besoin d'ouvrir la porte.

Il s'exécuta et la porte apparut comme par enchantement. Avec un pue d'appréhension ils l'ouvrirent et trouvèrent effectivement Morgane, debout, baguette en main, entourée d'une montagne de livre, elle faisait face à une espèce de mannequin complètement désarticulé et d'où s'échappait une étrange fumée.

La jeune fille fit un bond monstrueux en les voyant débarquer, puis reprenant rapidement elle se concentra et tout autour d'elle disparut. Elle les regarda avec fureur :

- QUEST-CE QUE VOUS FOUTEZ LA ??? VOUS NE POUVEZ PAS ME LAISSER TRANQUILLE A LA FIN ?

- Mais….mais on s..s'inquiétait pour toi, balbutia Lily effrayait par la colère de son amie si douce l'ordinaire.

- JE NE VOUS AIS RIEN DEMANDER DACCORD ! En plus vous m'espionnez, j'hallucine, DEGAGEZ !

- On ne t'espionnait pas Morgane, expliqua Remus.

- TOI TU LA FERME ! Vous me dégoûtez, mes amis, ouais tu parles ! Des amis m'auraient laissée tranquille, je ne veux plus vous voir, SORTEZ ! Sortez tout de suite !

Elle tremblait tellement de rage qu'ils préférèrent battre ne retraite pour ne pas l'énerver davantage. La porte se referma derrière eux et disparut instantanément. Ils étaient tous pétrifiés, Lily avait les yeux exorbités, Remus était encore plus pâle et on pouvait presque voir le sang battre contre sa tempe. James avait un air contrit et semblait ne plus pouvoir réfléchir correctement, quant à Sirius il était stupéfait.

Ils restèrent quelques secondes sans faire le moindre mouvement, le temps d'assimiler et de réaliser que ce qui venait de se passer était bien la réalité. Puis ce silence fut rompu par Lily qui s'effondra en larme.

- Pourquoi ? POURQUOI fait-elle ça ?

- Lily, calme-toi, recommanda doucement James.

- NON ! Elle fait n'importe quoi, elle ne dort pas depuis des semaines, elle ne mange plus, on dirait presque un cadavre ! Elle se ruine la santé et qui sait ce qu'elle fabrique avec tous ces bouquins dans cette maudite salle !

Elle se rua vers l'emplacement où, quelques minutes plus tôt il y avait la porte, et tambourina de toutes ses forces contre la pierre froide du mur. James se précipita sur elle pour l'arrêter car elle était en train de s'écorcher les mains inutilement. Il la tira en arrière et elle enfouit son visage dans ses mains, continuant de pleurer.

- Chut…ça va aller

- Non, justement, on disait ça il y a trois semaines et ça ne s'est pas arrangé, là elle ne veut même plus nous voir !

- Elle a dit ça parce qu'elle était en colère c'est tout. Ecoute….

Il prit son menton dans sa main et lui releva la tête pour qu'elle le regarde.

- Ecoute…. je te jure qu'on fera tout ce qui est possible pour la faire redevenir comme avant, je te le jure Lily.

Elle hoqueta et hocha la tête. Elle essuya ses larmes et respira profondément.

- Remus ? Est-ce que ça va ? demanda soudain Sirius, comme sorti de sa léthargie.

- Non, pas vraiment, répondit le garçon qui n'avait pas bougé.

- Tu as entendu James, on arrivera à la faire changer d'avis, à la faire redevenir comme avant. Tu verras, dans quelques temps vous parlerez tous les deux comme vous en aviez l'habitude et elle viendra te voir dès que quelque chose n'ira pas et elle recommencera à nous faire rire avec ses imitation de MacGonagall !

- Je ne crois pas non, fit Remus d'une voix grave.

- Qu-qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Lily inquiète.

- Vous ne l'avez pas remarqué mais…les livres avec lesquels elle travaillait…

- Et ben quoi ?

- Certains étaient des livres de magie noire.

La nouvelle qu'avait annoncée Remus eut l'effet d'une bombe, en fait ils ne comprenaient absolument pas comment la jeune fille avait pu en arriver là. Lily était mortifiée que sa meilleure amie utilise la magie noire, car généralement les mages noirs méprisaient les enfants de moldus comme elle, est-ce que Morgane elle-même la méprisait ? Etait-ce pour cela qu'elle ne lui parlait plus ?

D'autre part, comment pouvait-elle faire de la magie noire sachant pertinemment que c'était un mage noir qui avait été à l'origine du meurtre de ses parents. Sirius et James était outré, Remus ne savait plus que penser, lui qui l'avait toujours connu, elle semblait s'éloignait chaque jour un peu plus de lui et cela le faisait énormément souffrir. Le mois était passé rapidement, dans deux semaines ce serait le bal d'Halloween et dans quelques jours, la pleine lune serait à nouveau là, plus brillante et plus douloureuse que jamais. Il en ressentait déjà les effets, cela ajouter au fait que sa meilleure amie ne le regardait même plus, il ne savait pas s'il allait pouvoir le supporter.

Lily ne baissait cependant pas les bras, elle continuait régulièrement à parler à Morgane, à lui proposer des promenades, des matchs de Quidditch (bien qu'elle ne sache pas vraiment y jouer), mais elle se heurtait toujours à un refus et la plupart du temps elle finissait en larme.

L'autre problème restait le Quidditch, depuis la mort des ses parents, Morgane avait raté plusieurs séances d'entraînements, d'ailleurs James en avait presque fait des ulcères à chaque fois, l'une des meilleurs poursuiveuses ne pouvait pas se permettre de louper les entraînements à quelques semaines du premier match ! Et lorsqu'elle assistait à l'entraînement elle ne faisait plus attention à ce qu'elle faisait, elle jouait mal et ne semblait pas faire de gros efforts pour s'améliorer. C'est pourquoi il dut prendre une décision.

- Heu, Morgane ? appela t-il un jour à la fin d'une séance.

- Oui ?

- Voilà, écoute, ne m'en veux pas mais…euh….et bien tu vois….euh…

- Quoi ?

Il prit une profonde inspiration, la vérité était qu'il ne voulait pas brusquer la jeune fille, il se sentait déjà suffisamment coupable de la virer de l'équipe alors qu'elle traversait une mauvaise passe, et il avait peur de sa réaction.

- Bon, tu as loupé plusieurs entraînements et tu n'es pas très…hum…concentrée pendant les matchs.

- Oui…

- Alors tu comprends qu'en tant que capitaine, je dois….je dois tout faire pour mener mon équipe la victoire…

- Naturellement…

Il avait l'impression de se retrouver devant une personne qu'il n'avait jamais rencontrée, elle ne le regardait même pas, les yeux perdus dans le vague et ne semblait l'écouter que d'une oreille distraite.

- Donc, reprit-il, même si cela m'ennuie énormément, je dois….je dois te remplacer….mais rassure-toi c'est temporaire, quand tu iras mieux, je te reprendrai bien sûr, tu es notre meilleure attrapeuse ! s'empressa t-il d'ajouter.

Il s'attendait à recevoir les foudres de la jeune fille mais il n'en fut rien.

- Très bien, salut ! dit-elle simplement de son habituelle voix neutre et dénué d'expression.

- Qu-quoi ? Tu..tu ne m'en veux pas, tu n'essaies pas de me faire changer d'avis ?

- Pourquoi ? tu as pris la bonne décision pour l'équipe, c'est important pour toi je crois, de gagner je veux dire ?

- Ben oui, c'est normal, mais toi aussi non ?

Elle eut un étrange sourire sans joie

- Ce n'est qu'un match James, un ridicule petit match, gagner ou perdre, est-ce que cela est vraiment important au fond ? Il y a des choses tellement plus importantes…

Et elle le laissa là, perplexe. Quand il rapporta sa conversation aux autres, l'humeur ne se fit pas plus joyeuse bien au contraire le quidditch avait toujours était une passion pour Morgane, quand elle n'étais pas bien elle montait sur son balai et se lancer corps perdu dans un match et elle retrouvait le sourire mais là….là il semblait qu'ils se trouvaient dans une impasse totale.

- Tu sais qu'elle ne va pas bien et tu ne trouves rien de mieux que de la virer de l'équipe ? Bien joué James vraiment très bien jou ! s'énerva Remus.

- Mais que voulais-tu que je fasse, c'est comme si nous n'avions que deux poursuiveurs ! On courrait droit à notre perte !

- Ha oui bien sûr, tu préfères sacrifier une amitié plutôt que ton équipe perde !

- De toutes façons, intervint Sirius, tu as bien cru qu'elle s'en fichait complètement ! Encore un peu et elle était soulagée de s'être faite virer ! Sincèrement il n'avait pas le choix Remus.

Ce dernier se contenta de hausser les épaules.

center/center

Le soir ils allaient à nouveau se transformer pour tenir compagnie à Remus, tenir compagnie à un loup-garou…quelle blague ! Peter était plongé dans un livre dont il ne se rappelait ni le titre ni même le sujet dans la bibliothèque, plongé dans ses pensées. Ils n'avaient aucune envie de risquer encore une fois sa peau, ni d'avoir en permanence peur de finir dans la gueule du loup-garou !

De plus sa Morgane était en train de péter les plombs, il lui semblait que cela faisait des siècles qu'elle ne lui avait pas parler ou regarder. Impossible de continuer à l'espionner, elle était la plupart du temps introuvable. Les autres lui avait dit ce qu'ils aveint découvert, ainsi elle s'était tourné vers la magie noire ? Peut-être alors que lui aussi devrait accepter… Il ferma son livre d'un coup sec et sortit de la bibliothèque sous l'œil suspicieux de Mrs Pince.

Il était presque six heures, Remus n'allait pas tarder à être emmené par Pomfresh vers le saule cogneur.

- Tiens, tiens Pettigrow, comme on se retrouve !

Il tressaillit, c'était Rogue qui venait de l'interpeller au détour d'un couloir.

- R-rogue, qu'est-ce que tu veux ?

- A ton avis crétin ? Je viens te demander si tu avais réfléchit à ma proposition…

- Non pas encore, je…

Rogue l'attrapa par le colle et s'approcha si près de son visage que son énorme nez crochu lui frôlait le visage.

- Ecoute-moi bien, tu ne réalises pas l'honneur que nous te faisons, cela déjà un moment que nous en avons parler et toi tu n'as pas encore pris de décision !

- C'est que…c'est que c'est difficile ! La magie noire tout ça…

- Dis plutôt que tu as peur !

- N-non !

- Ecoute-moi Pettigrow, tu n'as jamais eu envie de devenir puissant, tellement puissant que tout le monde serait obliger de faire tes quatre volontés, tellement puissant que tu surpasserais tes amis…les Maraudeurs !

Une lumière s'alluma dans les yeux de Peter.

- Tes amis….tes fameux amis qui ne sont pas là avec toi, qui t'ont encore laissé seuls, n'ai-je pas raison ?

- O-oui peut-être mais….

- Ils sont tellement préoccupés par leur petite popularité, aveuglés par leur orgueil qu'ils ne se préoccupent plus de toi, ils t'ont abandonné n'est-ce pas, ils ne t'appellent que lorsqu'ils ont besoin de toi, c'est ça ?

- Non, enfin je ne sais pas, peut-être que oui parfois ils…

- Choisis ton camp Peter, choisis-le bien ! les Maraudeurs ont peut-être un certain succès maintenant parce qu'ils ont toute leur cour derrière eux mais après, que vont-ils devenir ? De pauvres petits crétins rongés par le souvenir d'une vague renommée oubliée ! Alors que si tu te joints à nous Peter, tu sera dans le camps des vainqueurs, de la puissance, est-ce que tu comprends ?

- Oui, …je crois.

- Je te laisse encore un peu de temps, mais décide toi vite et ne me déçois pas !

Il partit comme une ombre, laissant Peter en proie à de sérieuses interrogations, Rogue avait certainement raison. Il retourna dans la salle commune où James lui signala qu'il devait se tenir prêt pour neuf heures le soir, à quoi il répondit distraitement par un acquiescement.

Ils se réveilla difficilement, même ouvrir les yeux lui faisait un mal de chien. Ses amis avaient du le porter jusqu'à son lit comme d'habitude et partir silencieusement avant que Pomfresh n'arrive avec les potions, comme d'habitude. Il se retourna et retint un cri de douleur, comme d'habitude, certaines plaies étaient encore ouvertes et saignaient, comme d'habitude, et des bleus recouvrait son corps, comme d'habitude. Comme d'habitude il ne souvenait pas de la nuit dernière, seulement quelques flash discontinus qui en eux-mêmes ne signifiaient rien. Comme d'habitude….. pourtant, la seule chose que Remus, en ce matin de pleine lune, aurait voulu qu'elle soit comme d'habitude n'était justement pas comme d'habitude. Morgane n'était pas là…….Morgane ne le regardait pas se réveiller avec appréhension…..Morgane ne lui demandait pas s'il allait à peu près bien……Morgane ne se penchait pas sur lui pour lui dire bonjour…..Morgane ne lui souriait pas………Morgane ne panser pas ses blessures……….Morgane ne passait pas de l'onguent dans son dos……Morgane ne serait plus là...

- M. Lupin, comment vous sentez-vous aujourd'hui ? Tiens ! Mademoiselle Blewell n'est pas l ?

Il n'eut même pas la force de confirmer. Il ferma les yeux et avala avec dégoût les potions qui étaient censées le soulager un peu.

Dès leur arrivée à Poudlard, Morgane avait fait des pieds et des mains pour rester avec Remus dans la cabane hurlante mais naturellement elle du se résigner, voyant que cela était parfaitement impossible. Cependant, elle insista lourdement pour venir le rejoindre dès que l'aube apparaîtrait et ne permit aucune objection, affirmant que de toutes façons, elle trouverait bien un moyen de le rejoindre, et c'est avec un certain amusement que Dumbledore avait donné son accord.

Qu'était devenue sa meilleure amie ? Il l'avait laissée tomber, il l'avait laissée s'enfoncer dans son malheur, il n'avait pas su la réconforter, il n'avait pas su être présent pour elle et l'empêcher de faire n'importe quoi…Pourquoi ?

Quand il se sentit un peu mieux il rejoignit le château qui venait de s'éveiller et s'installa à la table des Gryffondors, il devait encore avoir une de ces mines ! Ses amis le rejoignirent bientôt, ainsi que Morgane qui ne trouva d'autre place que celle qui était juste à côté de lui. Il sauta sur l'occasion :

- Tu…ça va ? lui demanda t-il.

- Oui.

- Tu….tu n'es pas venue ce matin… lui dit-il en essayant de prendre un air dégagé.

- Pourquoi je….Oh, la pleine lune, ouais et alors ?

- Rien, c'est juste que d'habitude tu…

- Ecoute-moi bien Remus, je suis vraiment désolée de te décevoir mais tu n'es pas non plus le centre de mon monde ! Toute ma vie de tourne pas autour de toi ! s'emporta t-elle.

- Je n'ai jamais dit ça, ne t'énerve pas…

- NON ! Ca fait sept ans que trois matin par mois je viens te voir et là, parce qu'UNE FOIS je ne viens pas tu me le reproches ! Non mais je rêve !

Elle recula bruyamment sa chaise et sortit une fois de plus sans avoir rien mangé. Remus était consterné, il se prit la tête entre les mains et une larme coula le long de sa joue. Il n'en pouvait plus, il n'en pouvait plus de cette situation, chaque conversation avec elle se terminait en dispute, et pourtant….et pourtant il ne pouvait pas se résoudre à la perdre.

- Je suis désolé vieux, glissa Sirius avec un air compatissant.

- Ce n'est rien, articula t-il dans un souffle.

Lily le regarda également avec désolation, il en était de même pour elle, visiblement, ils avaient atteint le point de non-retour, c'était si difficile à accepter. D'ailleurs ils ne' l'acceptaient pas, Morgane avait été leur amie pendant de longues années, ce n'est pas en un mois que tout allait changer ! Quand même, se mettre à la magie noire, c'était contraire à leur principe, ils méprisaient les serpentards pour cette raison !

Le dimanche suivant devait se dérouler le match de quidditch opposant les Gryffondors aux Serdaigles, Morgane avait été remplacé de justesse par Elena Carrigan, elle jouait correctement mais pas aussi bien que Morgane, elle n'avait pas autant d'expérience qu'elle. Cependant James était relativement confiant, l'équipe s'était bien entraînée et les Serdaigles manquait d'endurance. Morgane n'avait pas tenu à accompagner Remus, Lily et Peter sur les gradins pour encourager les Gryffondors ce qui avait profondément blessés l'équipe, elle réagissait comme si elle n'en avait jamais fait parti, comme si elle n'avait même jamais entendu parler de Quidditch. Tristan était au bord de la crise de nerf, il ne savait plus sur quel pied danser, il l'avait supplié de l'accompagner au match (pour une fois qu'elle faisait parti des spectateurs !) mais elle avait toujours refusé.

Les Gryffons s'envolèrent, James pris son envol et se sentit immédiatement dans son élément, c'était incroyable la sensation de bien-être que lui procurait le fait de voler, de plus il était doté du meilleur balai du monde sorcier actuel : l'Etoile Filante 70 ! Le match commença, les Lions menèrent 30-0 pendant une demi-heure mais se firent vite rattrapés, Elena jouait bien mais elle n'avait pas la technique et l'audace de Morgane, mais ils avaient eu de la chance de tomber sur elle !

Le score en était à 60-40 quand James aperçu un petit éclat dorée qu'il reconnut entre mille, il plongea en piquet vers le vif d'or, l'attrapeur de Serdaigle l'avait vu également mais était plus loin que James, ce dernier n'était plus qu'à quelque mètres mais un cognard le déséquilibra et il du ralentir pour ne pas tomber, ce qui permit à l'autre attrapeur de rattraper son retard. James n'hésita pas, il donna toute la puissance de son balai et fonça vers la petite balle dorée, il sentit ses doigts se refermaient sur elle et sourit.

Malheureusement il allait trop vite….beaucoup trop vite, il n'eut pas le temps de redresser son balai et finit sa course sur le sol ou il roula sur plusieurs mètres.

- NNNOOONNN !!!! hurla une jeune fille dans les gradins en se levant et en portant une main à sa bouche.

Relus qui était à côté d'elle fit un bond en l'entendant hurler et la regarda étrangement.

- Est-ce que ça va Lily ?

- Heu….o-oui-oui je, enfin j'ai vu Potter tomber alors…enfin….

- Ne t'inquiète pas pour lui, regarde, il se relève déj !

- Mais je ne me suis pas inquiétée ! Bon, on y va ?

- On y va, dit-il avec un petit sourire.

Ils rejoignirent l'équipe et félicitèrent le héro du jour qui s'en était sorti avec seulement quelques hématomes.

- Tu sais James, raconta Remus avec amusement, tu en as effrayé plus d'une quand tu es tomb

- Ha bon ?

- Oui, j'ai même sursauté en entendant leurs cris !

Il éclata de rire devant James et Sirius incrédules et Lily qui lui lançait un regard noir.

La journée fut consacrée à fêter comme il se devait la victoire de la maison Gryffondor, le soir ils étaient tous réunit dans la salle commune, quand Morgane entra en trombe, elle semblait en colère. Elle claqua la porte derrière elle et s'installa sur une table à l'écart mais la porte ne se referma pas complètement et l'on vit apparaître Tristan qui se précipita dans la salle, à la poursuite de la jeune fille.

- Mais parle-moi enfin !

- Je t'ai dit que j'avais du travail à faire.

- MAIS TU AS TOUJOURS DU TRAVAIL À FAIRE !!! On ne s'est pas vu plus de dix minutes depuis….depuis..euh..

- Tu pourrais baisser d'un ton s'il te plait ? demanda froidement Morgane qui n'appréciait pas que Tristan lui fasse une scène devant tout le monde.

- NON ! Ecoute-moi, je comprends que tu sois bouleversée mais ce n'est pas une raison pour ne plus me parler et me rejeter comme ça !

- Je ne te rejette pas, c'est simplement que j'ai besoin de plus de tranquillité.

- HA OUI !!! Et je suppose que c'est avec eux que tu veux être tranquille, hein c'est ça ? dit-il en désignant les Maraudeurs.

- Tu dis n'importe quoi, écoute….

- Non c'est toi qui vas m'écouter pour une fois, j'en ait assez tu m'entends ASSEZ ! Et ça ne date pas d'hier, il faut toujours que tu sois fourré avec Lupin, tout ça parce que c'est ton meilleur ami ! Tu passes plus de temps avec lui qu'avec moi ! Et j'en ai marre tu comprends ? Tu es ma petite amie, c'est nous qui devrions être toujours ensemble, et tu n'as pas à le prendre dans ses bras, l'embrasser, parce que je n'en peux plus !

- Calme-toi s'il te plait, fit Morgane d'une voix plus douce.

- Non, il faut que tu me répondes maintenant, je veux que tu me donnes une réponse…

- Si tu y tiens vraiment tu ne veux pas qu'on aille ailleurs plutôt ?

- Non, insista t-il, il semblait au bord de la crise de nerf. Morgane, je sais que c'est difficile, mais je veux que tu fasses un choix, ou c'est moi, ou c'est Lupin.

- Qu-quoi ?

- Tu m'as bien entendu.

- Tu ne sais pas ce que tu dis…

- Je le sais parfaitement !

Il s'approcha d'elle et lui caressa le visage avec le dos de sa main :

- Je t'en supplie, choisis.

La salle était en haleine, on entendait plus un bruit. Remus avait cru que son cœur allait explosé quand il avait entendu la demande de Tristan, à présent, c'était comme s'il était compressé dans un énorme étau qui se resserrait progressivement. Il aurait voulu disparaître ou alors être Peter comme ça il aurait pu se transformer en rat et se sauver sans entendre la réponse. A vrai dire il ne voulait pas l'entendre, car il la connaissait, mais même s'il la connaissait, il ne voulait pas l'entendre définitivement car alors il n'aurait plus aucun espoir.

Morgane leva les yeux vers son petit ami et pour la première fois depuis un mois, son visage exprimait quelque chose et ses yeux étaient embuaient de larmes. Elle caressa la joue de Tristan et le regarda avec douceur.

- Je sais que tu connais la réponse…

Remus faillit s'évanouir, une énorme boule était logée dans sa gorge et il avait du mal à respirer. Il ne pouvait pas regarder la jeune fille, il restait le regard fixé dans le feu de la cheminée.

- Si je dois choisir, alors c'est Remus…… je suis tellement désolée Tristan.

Cette fois-ci le cœur de Remus explosa véritablement, elle l'avait choisit lui, lui, malgré tout ce qui s'était passé depuis un mois elle l'avait choisit !

Tristan lui partit sans un mot mais quelques larmes avaient mouillées sa joue. Morgane quant à elle n'avait pas cessé de pleurer mais elle releva la tête et fit aux autres :

- Ca y est vous êtes contents ? Le spectacle est terminée…

Elle s'élança dans le dortoir féminin en claquant la porte. Il y eu quelques secondes de silence puis tous reprirent une activité, avec pour sujet de conversation, la dispute qui venait d'avoir lieu. Remus s'était rassis, ne sachant que faire ni que penser.

- On devrait peut-être monter la voir ? proposa James.

- Non, trancha Lily, ce n'est pas nous qu'elle veut voir pour l'instant, c'est d'abord Remus.

Celui-ci la regarda surprit :

- Tu…tu crois ?

- Bien sûr, tu ne l'as pas entendue ou quoi ?

- Mais, mais elle ne veut pas m'adresser la parole depuis un mois, je ne sais plus quoi faire.

- C'est ta meilleure amie oui ou non ?

- Oui.

- Alors vas-y, monte avec moi.

Lily l'accompagna jusqu'au pas de la porte puis le laissa entrer, seul.

Un lit celui de Morgane avait les rideaux tirés et Remus pu entendre les sanglots étouffés qu'elle laissait échapper. Il s'approcha doucement et tira les rideaux pour la découvrir recroquevillée sur son lit, les cheveux éparpillés en désordre. Lorsqu'il la vit ainsi, il n'eut plus aucun doute sur ce qu'il devait faire, il avait retrouvé celle qu'il avait toujours connue.

- Morgane, appela t-il doucement.

Elle sursauta car elle n'avait pas remarqué que quelqu'un était entré.

- Laissez-moi !

Il ne se laissa pas démonter pour autant, il s'assied à ses côtés et lui caressa lentement les cheveux.

- Je sais que c'est dur mon cœur, tu peux pleurer, ça soulage, écoute, je serai toujours là tu m'entends, toujours…

- R-Remus, et si toi aussi tu meurs, si toi aussi tu me laisses, je serai toute seule Remus, toute seule…

- Je ne vais pas mourir, et je ne te laisserai pas je te le jure Morgane…

Elle consentit à tourner son visage vers lui.

- Remus je suis tellement mal, mes parents sont morts, morts tu comprends ? Qu'est

ce que je vais devenir maintenant ? Qu'est-ce que je vais faire ? Comment est-ce que je pourrais vivre normalement, comment est-ce que je pourrais encore éprouvé de la joie ?

- Ca reviendra, avec le temps, et puis nous sommes l

- Justement, j'ai été odieuse avec vous, je ne sais pas ce qui m'a pris, je n'avais plus aucun

sentiment, j'étais seulement obnubilé par un but… mais quand Tristan m'a demandé de choisir je n'ai pas hésité.

- Ca me fait très plaisir tu sais, j'ai été plutôt surpris mais bon…

- Surpris ? Comment ça surpris ? demanda t-elle étonnée. Tu veux dire que tu as douté que j'allais te choisir toi ? Mais Remus comment ne t'aurais-je pas choisis ? D'accord je sors…sortais, corrigea t-elle avec amertume, avec Tristan mais il ne pourra jamais t'égaler, ni personne d'ailleurs…

- Merci, murmura t-il en lui embrassant les cheveux. Cela lui faisait du bien d'entendre ça, oui il avait douté, il avait même cru qu'elle l'avait définitivement oublié, qu'elle avait oublié qu'il était son meilleur ami, mais il fut rassuré de voir qu'il avait tord.

- J'ai tout gâché, repris t-elle, tout gâché avec mes meilleurs amis, tout gâché avec Tristan, je me sens si seule, mon dieu mais qu'est ce que je vais devenir sans mes parents Remus ? Pourquoi eux, pourquoi a-t-il fallut qu'ils aillent à cette maudite réunion ?

- Je suis tellement désolée ma puce, je sais que rien de ce que je pourrais te dire n'allègera ta peine, tout ce que je peux faire c'est te promettre d'être présent, de te soutenir, de t'aider aussi longtemps que nécessaire.

- C'est déjà beaucoup après ce que j'ai fait…. j'ai été si égoïste, je sais que tu étais proche de mes parents aussi et que ça a du être un choc pour toi aussi d'apprendre leur mort. Quand je pense que je ne suis même pas allée te voir l'autre matin…

- C'est rien.

- Non ce n'est pas rien, j'aurais du être là et je m'en veux, ça s'est bien pass ?

- Autant que les autres fois, ne t'inquiète pas.

Il s'allongea à côté d'elle et la pris dans ses bras en la berçant doucement pendant un bon moment.

Puis, elle se remit sur le dos, les yeux regardant le plafond du lit :

- Je pense que c'est pour cette raison que j'avais du mal à dormir ces derniers temps, que j'avais toujours peur et une boule au ventre, c'était un pressentiment. Tu te rends compte, si j'avais développé le don de ma grand-mère, j'aurais pu les sauver, c'est pour ça que dès que j'avais un moment de libre et la nuit je me suis entraînée dans la salle sur Demande.

Remus se redressa un peu, mal à l'aise :

- Oui…hum, justement, écoute, quand nous t'avons surprise l'autre soir dans la salle, je…et bien j'ai vu que certains des livres que tu utilisaient étaient….. de la magie noire…

La jeune fille restait le visage fixé sur le plafond mais répondit tout de même :

- Oui, ce qu'il faut que tu comprennes c'est que j'étais vraiment désemparée, la seule façon pour moi de tenir le coup c'était de me concentrer sur le fait de développer mon don et…..mes pouvoirs.

- Tes pouvoirs ? Comment ça tes pouvoirs ?

- Oui, je…en fait j'avais envie de m'entraîner surtout en DCFM pour……, pour me préparer affronter des mangemorts.

- QUOI ?

- Oui tu comprends je voulais absolument venger mes parents c'est pour ça que j'ai pris tout ce que je trouvais sur le sujet et que je me suis entraînée. Quant à la magie noire, et bien, oui j'avoue que j'y ait pensé étant donné qu'elle est plus puissante que la magie blanche, j'ai pensé qu'en utilisant les même armes que mes ennemis j'aurais plus de chance….. ce qui est tout à fait ridicule je te l'accorde.

Remus restait silencieux, il avait du mal à croire ce qu'il venait d'entendre, Morgane, la douce Morgane s'était entraîné jour et nuit jusqu'à l'épuisement, uniquement parce qu'elle espérait venger sa famille en combattant seule les mangemorts et Voldemort ! Et tout ça en utilisant la magie noire !

- Ne fais pas cette tête, reprit la jeune fille, je n'ai jamais lancé aucun sort de magie noire, j'en ait été incapable, à chaque fois que je voyais la formule, ça me rendait malade, je n'ai pas eu assez de cran pour l'utiliser, ne serait qu'essayer une seule fois.

- Tu me rassure, dit enfin Remus avec un sourire, en voyant ces bouquins tu m'as fait peur….. tous d'ailleurs ! Et pour ton don de voyance, tu as avanc ?

Le visage de sa meilleure amie se rembrunit, elle secoua la tête d'un air dépité.

- Non, il faut avoir le don à la naissance pour espérer le développer, moi je n'ai que quelques aptitudes, à peine un résident de pressentiment plus ou moins clair, il est impossible que je devienne une divinatrice comme grand-mère. Tout ça n'a servit à rien, quelle idiote je fais !

- Ne dis pas ça, tu l'a dit tu étais déboussolée, tu as fait ce que tu pensais devoir faire, et puis… ces entraînements en défense ne seront pas vains, tu vas être encore plus forte maintenant dans cette matière !

Elle se contenta de hausser les épaules en soupirant.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda le jeune homme.

- C'est ce que tu as dit, que je serais plus forte dans cette matière…

- Oui et bien ?

- C'est juste que je vois les choses tellement différemment à présent, je veux dire que ce que nous faisons, les cours, les devoirs, les examens, les blagues, les flirts, tout ça me paraît si dérisoire, si inutiles, il y des choses tellement plus importantes, au fond, on finit tous par mourir, certains plus vite que d'autres, alors à quoi bon ?

- Morgane, ne parle pas comme ça ! La vie n'est peut-être pas parfaite mais il y a quand même des choses qui vaillent la peine ! Kevin et tante Mélie n'auraient certainement pas voulu t'entendre parler comme ça !

- De toutes façons maintenant, je ne saurais jamais s'ils auraient voulu ou non m'entendre parler comme ça… murmura t-elle tandis qu'une nouvelle larme descendait le long de son cou.

Remus était assez choqué des paroles de la jeune sorcière, elle semblait tellement déprimée, il ne savait plus quoi faire pour la consoler et lui redonner le sourire.

- Ils me manque tellement…. fit la jeune fille entre deux sanglots.

- Je sais….je sais, dit-il en la prenant dans ses bras et en lui caressant o nouveau les cheveux.

- Rémus ?

- Oui ?

- Est-ce que tu pourrais me chanter la chanson de maman s'il te plait ?

- Bien sûr.

Cette chanson, la mère de Morgane la lui chantait lorsqu'elle était encore une petite fille, pour l'aider à s'endormir, ou même lorsqu'elle avait grandit et qu'elle avait du chagrin. Remus la connaissait car Amélie Blewell la lui avait déjà chanté, notamment lorsque l'on était en période de pleine lune et que la douleur l'empêchait de dormir. Cette comptine avait le don d'être apaisante, Morgane la chantait parfois aussi. Il glissa ses lèvres jusqu'à son oreille et doucement, presque dans un murmure, il fredonna cet air qui avait bercé leur enfance :

centeri« Non mon bébé, pas un mot,

Maman va t'offrir, un beau cadeau,

Mais si le cadeau ne te plait pas,

Maman décrochera la lune pour toi,

Mais si la lune ne brille pas assez,

Le soleil Maman, ira te chercher,

Et si le soleil te fait trop peur,

Maman te serra tout contre son cœur,

Et pendant que tu t'endormiras,

Maman chantera cette comptine pour toi. »/ic/center

- Alors ? Comment va-t-elle ?

Une fois endormie, Remus avait quitté le dortoir et était redescendu rejoindre les autres qui l'attendaient impatiemment.

- Elle a beaucoup pleurer…. elle m'a parlé aussi…

- C'est bon signe, affirma Lily, au moins elle évacue sa peine et elle se confie à quelqu'un.

- Est-ce qu'elle semblait…. euh disons…. normale ? demanda maladroitement James.

- Ben, j'ai retrouvé ma meilleure, ce qui n'était pas vraiment le cas ces dernières semaines, je ne la reconnaissais pas du tout alors que là oui…mais…

- Mais quoi ?

- Elle est très déprimée.

- Tout ce qu'il y a de plus normal, intervint Peter, elle vient de perdre ses parents.

- Je sais, répliqua Remus un brin irrité, ce que je voulais dire c'est qu'elle est réellement défaite, elle dit des choses que je n'aurais jamais cru qu'elle dirait un jour, vu sa façon d'être. Elle a toujours été pleine de vie et là, elle me dit que tout ce que nous faisons n'a aucune importance, que de toutes façons nous finiront tous par mourir, alors à quoi bon se donner du mal ?

Le silence retomba. Tous eurent la même réaction que Remus, Morgane n'était pas le genre de fille à dire de telles choses, la mort de ses parents avait-elle affecter définitivement sa vision des choses ?

- Et… en ce qui concerne les bouquins de magie noire ? interrogea Sirius qui n'avait rien dit jusqu'à présent.

- Je lui en ait parlé, répondit Remus en retrouvant le sourire, elle m'a expliqué pourquoi elle les avait pris mais elle ne s'en ait jamais servi…

Il entreprit alors de raconter ce que lui avait dit la jeune fille, pourquoi elle ne rentrer pas dormir dans son dortoir, pourquoi elle s'était entraînée si dur et dans quel but.

- Ca me soulage, conclut Sirius quand il eut terminé son récit, j'ai vraiment eu peur qu'elle n'est basculée.

- Ce serait mal la connaître, remarqua Lily, même si elle était vraiment malheureuse, elle n'aurait jamais pu devenir un mage noir….. mais j'avoue qu'elle m'a quand même fait peur.

- Comme à nous tous, bon il est tard, je crois qu'on devrait aller au lit, conseilla Sirius.

Tous le suivirent sauf James qui devait peaufiner sa dissertation et Lily qui continua à lire son livre.

Au bout d'un moment, James ayant terminé son devoir, se risqua à s'assoire près de la jeune fille, sur le canap :

- Alors, qu'est-ce que tu lis de si passionnant ? demanda t-il.

- Un livre moldu « Souviens-toi » de Mary Hinggins Clark.

- Ha….et c'est bien ?

- Génial.

Un silence s'installa, Lily, voyant que James n'avait pas bougé, se décida à lever les yeux de son livre.

- Tu sais, je suis contente pour Morgane, ça me rassure, commença t-elle.

- Oui moi aussi, mais tu vois, je t'avais dit que tout finirait par s'arranger !

- C'est vrai, tu avais raison, j'espère simplement qu'elle ne restera pas aussi déprimée que Remus semble le dire.

- On trouvera bien un moyen de lui redonner la joie de vivre !

- Au fait James, je voulais te remercier… dit-elle en baissant légèrement les yeux.

- Pourquoi ?

- Tu sais, pour m'avoir rassurer et calmer, surtout le soir où on a vu Morgane dans la Salle sur Demande.

- Bah, c'est normal, dit-il légèrement rougissant.

Il la regarda elle était tellement belle à la lueur de la cheminée, on aurait dit que les flammes dansaient sur ses cheveux et que ses beaux yeux verts pétillaient. Alors il se jeta à l'eau :

- Hum…. Lily, voilà, je voulais te demander un truc…. c'est …enfin c'est….

- C'est quoi ? Je ne vais pas te manger ! promit-elle en riant.

- Le bal d'Halloween, lâcha t-il enfin.

- Qu-quoi le bal ?

- Est-ce que tu veux bien m'y accompagner ? Je veux, dire, tu voudrais bien être ma cavalière… s'il te plait ? articula t-il en devenant de plus en plus rouge.

Elle ne donna pas tout de suite sa réponde, comme si elle essayait de scruter les intentions du jeune homme, elle le jaugeait du regard, et enfin elle sourit :

- Et bien oui pourquoi pas ? Mais je te préviens, seulement en tant qu'ami, si jamais tu fais encore la moindre tentative pour sortir avec moi je te laisse en plan ! prévint t-elle en riant.

- Promit !

Elle avait dit oui ! Elle avait dit O-U-I ! Bien sûr elle ne voulait toujours pas sortir avec lui mais tant pis, elle avait dit oui ! Elle acceptait de passer la soirée avec lui et cela lui suffisait. Tout deux montèrent se coucher en se souhaitant bonne nuit.

- Bonjour Lily.

- Oh, Morgane, comment est-ce que tu te sens ?

- On fait aller, ça faisait longtemps que je n'avais pas dormis toute une nuit en tout cas !

- Je suis contente de te retrouver !

- Oui, écoute, je te dois des excuses pour mon comportement, je me doute que ça n'a pas du être évident pour toi….. comme pour les autres d'ailleurs, je suis désolée.

- L'essentiel c'est que tu ais réussit à t'en sortir et que tu sois de nouveau là, fit la jolie rousse. Et puis, n'oublie pas que tes amis t'entourent, on ne te laissera pas tomber !

- Merci, t'es géniale !

Les deux jeunes filles discutèrent de choses et d'autres tout en se préparant, tout semblait être redevenu comme avant, enfin, pas tout à fait remarqua Lily Morgane avait sur le visage comme un masque de tristesse qu'elle essayait de cacher tant bien que mal, elle souriait sans joie, se forçait presque mais le cœur n'y était pas. Après tout, c'était normal elle venait de perdre ses parents, elle ne pouvait pas s'attendre à la voir sauter de joie comme avant…. pourtant, pourtant elle aurait tant aimé que son amie n'ait pas un visage si grave.

- Ha oui, j'oubliais….hum, ….. il y a une petite chose dont tu dois être mise au courant….. c'est ….euh…

- Et bien vas-y Lily, pourquoi tant de mystères ?

- Hier soir, James….. tu sais que c'est le bal d'Halloween le week-end prochain ? Il…. il m'a demandé si je voulais bien l'accompagner au bal et …..j'ai dit oui !

- Tu as accept ? Alors toi et James vous allez au bal….. ensemble ?

En prononçant cette phrase, Morgane fut envahis pendant un dixième de seconde par une horrible sensation glaciale, un froid qui traversa son corps, une sensation de vide, de néant. Cela la prit en entendant que James et Lily iraient ensemble au bal mais cette affreuse sensation fut si brève qu'elle pensa simplement qu'une fenêtre avait été mal fermée.

- Oui, oh ça va, reprit Lily, tu n'as pas intérêt à te moquer de moi ! Je n'aurais peut-être pas du accepter, il va se vanter dans tout le collège maintenant !

- Si tu as accepté c'est que tu en avais envie, ne dis pas le contraire Lily !

Cette dernière rougit légèrement et ne répondit pas.

- Ton silence parle pour toi ! Allez, tu vas passer une super soirée j'en suis sûre, et de toutes façons, s'il se montre trop entreprenant, je sais que tu ne le laissera pas faire ! ajouta t-elle en souriant.

- Alors ça il peut y compter ! garantit sa meilleure amie avec véhémence. Bon, on y va ?

Descendues en bas, elles virent les quatre garçons qui les attendaient, Remus se précipita sur Morgane et lui dit bonjour comme il avait l'habitude de le faire, Lily salua les sorciers mais Sirius, James et Peter semblaient hésiter à aller vers Morgane, de sorte qu'un certain malaise s'installa entre les six amis, malaise qui fut rompu par Morgane elle-même :

- Bon les gars, je comprends que vous soyez gêné mais, c'est toujours moi, je vous assure ! D'ailleurs, je voulais vous demander pardon pour mon comportement ces dernières semaines, vous n'avez pas vraiment du comprendre ce qui m'arrivait ni pourquoi j'avais pété les plombs ! Je…. je voulais aussi vous dire merci à tous d'avoir essayer de m'aider, d'avoir toujours été là……et …….

Sa voix se brisa, submergée par l'émotion et ses yeux se remplirent de larmes.

- Allez, tu ne vas pas te mettre à pleurer ! dit avec douceur James en lui tapotant maladroitement la tête.

- Tu ne sais pas y faire Cornedrue ! constata Sirius en riant. Il s'approcha de la jeune fille et déposa un baiser affectueux sur sa joue.

- Merci, vous êtes géniaux, répondit celle-ci, elle embrassa tour à tour James, Sirius et Peter qui était devenu rouge framboise et qui semblait au bord de l'évanouissement. Bon allez, reprit-elle, on va manger cette fois ? Le seul truc c'est que tout le monde va me regarder bizarrement…

- T'inquiète, on est là, rassura Remus.

Finalement, le petit déjeuner se passa mieux qu'elle ne l'aurait espéré, ses camarades ne firent pas allusion à son étrange comportement ni à la dispute qu'elle avait eue avec Justin la veille ils se contentèrent de lui adresser leurs condoléances, ce qui la toucha énormément. Pour la première fois depuis la mort de ses parents elle réalisa qu'elle n'avait pas été la seule à perdre des membres de sa famille la jeune Ashley Spencer avait perdu sa mère alors qu'elle n'était qu'en seconde année chez les Serdaigles, Clément Flinch-Fletchey de Poufsouffle avait perdu son père et son oncle, et la liste était longue……. Morgane se sentit soudain très égoïste d'avoir réagit comme elle l'avait fait, beaucoup se trouvaient dans sa situation, pourtant, autant qu'elle en savait, aucun n'avait réagit comme elle…

A présent elle avait accepté la douleur, elle y faisait face autant qu'elle le pouvait mais se refusait à la nier, elle avait fuit pendant des semaines, se plongeant dans l'apprentissage de sorts et dans la haine de son ennemi, au moins, la douleur était moins intense. Depuis la veille elle l'avait frappée de plein fouet, de plus elle n'avait plus son petit ami à ses côtés, mais elle n'avait pas de regret, jamais elle n'aurait pu se passer de Remus. Les choses allaient certainement reprendre leur cours normal peu à peu, mais en attendant…. son humeur était morose et nostalgique, même si elle ne voulait pas inquiéter ses amis, elle s'efforçait d'être d'aussi bonne humeur qu'elle le pouvait, forçant son rire qui sonnait faux mais son visage avait pris une teinte terne, son regard restait triste, comme si elle ne pourrait jamais plus rire à nouveau.

- Au fait James, on m'a raconté le match d'hier, lança t-elle dans la conversation, bien jou ! Encore une victoire de Gryffondor !

- James a assuré comme une bête, comme d'habitude ! affirma Sirius.

- Tu n'étais pas mal non plus, j'ai cru que tu allais dégomer la tête d'un des poursuiveurs adverse ! Ha oui…..hum, Morgane, je suis désolé d'avoir du….enfin tu cois ?

- Ne t'inquiète pas James, je comprends, tu es le capitaine et tu devais faire ce qu'il fallait je te l'ai déjà dit !

- Oui mais maintenant que tu …..enfin que tu vas mieux, tu vas pouvoir revenir dans l'équipe !

- Celle que vous avez prise pour me remplacer n'est pas bien ?

- Elle ne sera jamais aussi bien que toi ! lâcha Peter.

Tous se tournèrent vers lui, c'était assez inhabituel que Peter intervienne de cette façon, surtout pour complimentait une fille, il était tellement timide.

- Et bien,…hum….merci Peter c'est très gentil mais je suis sûre que tu exagères, on m'a dit qu'elle se débrouillait très bien au contraire !

- Oui c'est vrai, consentit James, mais elle n'a pas ta technique ni ton expérience ! Et puis…..de toutes façons je préfère que ce soit toi plutôt qu'une autre, et je suis sûr que les autres seront de mon avis !

- En tout cas moi je le suis ! assura Sirius.

Morgane était plutôt contente d'entendre ça, cela la rassurait de voir que ses amis avaient toujours confiance en elle et en ses capacités en tant que poursuiveuse, elle avait cru un instant qu'ils hésiteraient à la reprendre. Malheureusement sa joie fragile disparut aussi vite qu'elle était venu en voyant entrer dans la salle Tristan il semblait plutôt bien aller mais il ne lui accorda aucun regarda, il traça sans même la voir jusqu'à sa table où il dit bonjour un peu trop familièrement à une fille de Serdaigle qui sembla ravie. Cela lui brisa le cœur mais après tout, à quoi s'était-elle attendue ?

C'est le cœur lourd donc qu'elle se dirigea en classe avec les autres.

La seule consolation de la jeune fille était qu'en Défense contre les forces du mal, ses capacités avaient augmenté, pas considérablement certes, mais tout de même, à présent elle pouvait prétendre rivaliser avec James, Sirius et Remus. Ses nombreuses lectures au cours des dernières semaines lui en avaient appris énormément et elle permis à sa maison de récolter un certains nombres de points, ce qui lui remis un peu de baume au cœur.

De leurs côtés, ses amis n'avaient pas oublié de noter que, même si elle s'efforçait d'être gaie et détendue, son visage restait impénétrablement fermé. Pourtant personne n'osait y faire allusion, par peur sans doute de voir confirmer leur crainte ou de voir la jeune fille s'enfermer à nouveau dans son mutisme. Remus s'inquiétait cependant, certes la jeune fille avait traversé une terrible épreuve mais il voulait la voir rire nouveau, s'amuser avec insouciance comme elle le faisait mais, le pourrait-elle à nouveau ? Les choses avaient tellement changé pour elle, les temps avaient tellement changé, Voldemort était là, et ce n'était pas un simple sorcier un peu mégalomane qui voulait se faire remarquer, non il voulait dominer le monde des sorciers et exterminer le monde des moldus, toute personne lui résistant ne seraient jamais plus à l'abris et Morgane venait de le comprendre intimement. C'est pourquoi elle était triste, c'est pourquoi elle ne s'amusait plus et pourtant il aurait tellement aimé, mais sans doute qu'il en demandait trop…

- Qu'est-ce que tu regardes ? lui demanda t-il alors qu'ils étaient tous réunit dans la salle commune.

- Rien, c'est mes cours de la journée...

Elle tenta de dissimuler l'objet de son attention mais Remus fut plus leste qu'elle, il attrapa une photographie qui datait d'environ treize ans. La photo représentait un couple souriant, la femme tenait par la main une petite fille d'environ cinq ans qui riait aux éclats en faisant de grands signes et courant partout tandis que sa mère avait du mal à la faire tenir tranquille. Remus connaissait bien cette photo car Morgane ne s'en séparait jamais, elle l'emmenait à Poudlard chaque année et lorsqu'ils rentraient chez eux elle reprenait sa place sur la table de chevet de la jeune fille, dans sa chambre. Cependant cette photo avait quelque chose de différent aujourd'hui, quelques petites taches presque transparentes parsemaient la papier glacé, Morgane avait sans doute pleuré dessus.

- Tu me la rends s'il te plait ?

- Oui bien sûr, excuse-moi.

Elle poussa un soupir en la rangeant soigneusement dans une des poches de sa cape.

- Pas facile d'oublier…. murmura t-elle.

- Personne ne te demande d'oublier, intervient Lily.

- Se souvenir est encore plus difficile, lorsque je pense à eux je repense à tous les moments heureux, et je me dis que ce ne sera plus jamais comme ça, que je ne les reverrai plus jamais, que tout est fini…

- Et……hum….., tenta Peter, ils……ils n'auraient pas pu devenir des fantômes par hasard ?

Morgane le fusilla du regard :

- Mes parents étaient des gens courageux, jamais ils n'auraient eu peur d'affronter la mort, jamais ils ne se seraient résolus à rester à errer ici et là pour l'éternit !

- Oui, oui je…je sais, ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, s'excusa le pauvre Peter qui ne savait plus où se mettre.

Morgane se leva prestement et se dirigea un peu plus loin, vers l'une des fenêtres. Personne ne réagit excepté Sirius qui se leva et vint à sa rencontre. Elle regardait le parc, lui appuya son dos contre la fenêtre et lui dit :

- Oublie ce que Peter a dit, il n'est pas très malin parfois tu sais.

- Je sais.

- Il ne faut pas lui en vouloir, c'est juste que…

- Je ne lui en veux pas.

- Tu as décidé de me parler comme un robot ou quoi ?

Elle tourna la tête vers lui et il cru y déceler une ébauche de sourire.

- Est-ce que tu vas bien ? continua t-il. Question stupide je sais, mais ce que je voudrais savoir c'est si tu peux tenir le coup.

Elle haussa les épaules et ramena son regard vers la fenêtre :

- Le plus dur, expliqua t-elle, c'est de se projeter dans l'avenir sans eux. Je veux dire que pour le moment je suis à Poudlard, les choses me sont encore extérieures, mais dans quelques jours je vais recevoir des lettres de condoléances, de personnes que je ne connais même pas, je vais devoir préparer l'enterrement, y assister et ….dans quelques mois je devrais quitter Poudlard et…… je ne sais même pas ce que je vais faire, comment je vais m'organiser, comment je vais vivre. L'avenir est complètement incertain, comment je vais m'en sortir sans mes parents ? Qu'est ce que je vais devenir ? J'ai….. j'ai l'impression que tout me tombe dessus d'un seul coup, qu'il y a trop de responsabilité que je dois assumer et j'ai l'impression d'étouffer.

Sirius se sentit quelques peu décontenancer par les paroles de la jeune fille, il ne s'attendait pas à ce qu'elle se livre de cette façon, il n'avait pas même imaginer qu'elle pouvait ressentir ce genre de chose. Quel crétin !

- Ecoute Morgane tu sais bien que tu n'e pas complètement seule, nous sommes tous là pour toi et tu sais que Remus fera toujours tout pour toi.

- Je sais, heureusement que je vous ais mais, il va bien falloir que je me prenne en main, je ne vais pas toujours compter sur mes amis !

- Et pourquoi pas ? C'est fait pour ça non ? J'ai une proposition à te faire, c'est pour ça que je suis venue te voir en fait. Comme tu l'a dit, tu ne sais pas trop ce que tu vas faire une fois sortie de Poudlard alors, ma proposition c'est que….. c'est que tu viennes habiter chez moi. Tu vois ? Vu que nous suivrons de toutes façons à peu prés les même cours on pourrait co-habiter ensemble ? Au moins tu ne serais pas toute seule…

Morgane le regarda complètement abasourdie, que Sirius lui propose qu'ils co-habitent était déjà quelque chose d'assez hallucinant en soi, mais CHEZ LUI ! Lorsque l'on connaissait sa famille, c'était à se demandait q'il n'avait pas pris des substances illicites !

- Hum Sirius…tu…..tu es vraiment sérieux l ?

- Bien sûr sinon je ne te le proposerait pas !

- Ecoute, ne crois pas que je ne te sois pas très reconnaissance de ce que tu essaie de faire au contraire ça me touche beaucoup mais…. et bien je ne veux pas te vexer mais…. la seule fois où j'ai vu tes parents, ils n'ont pas sembler…..heu extrêmement ravie à l'idée qu'on soit amis tous les deux ! En fait, si je me souviens des mots exacts de ta mère, elle a dit que tu étais une abomination de traîner avec de la racaille comme nous et que toi et moi nous étions indignes de notre sang. Ha oui et elle a ajouté que si elle te revoyait traîner avec nous elle se chargerait personnellement de te bannir du monde des sorciers.

La jeune fille se souvenait de la scène comme si elle s'était produite la veille. Ils étaient alors en cinquième année, les parents de Sirius étaient venus à Poudlard pour leur autre fils, le jeune frère de Sirius, qui devait être conduit apparemment dans une autre école « ce sera plus pratique pour la famille » avait-ils expliqué à Dumbledore, ce n'est que par la suite qu'ils comprirent qu'en réalité Regulus Black, qui semblait prédisposé pour la magie noire, avait été scolarisé à Dumstrang, école réputé pour l'enseignement de la magie noire. Sirius aurait également du y aller mais il avait tellement lutté que ses parents avait finis par le laisser à Poudlard, préférant se concentrer sur leur « digne fils ».

Le jour de leur venue, Morgane se souvint qu'elle avait trouvé étrange que Sirius n'est jamais parlé de sa famille auparavant, certes, à quinze ans, on ne souhaite pas vraiment s'étendre sur le sujet mais tout de même, elle ignorait jusqu'à leur prénom, elle ignorait où vivait Sirius, ce que faisaient ses parents… Cependant son étonnement disparut lorsqu'elle fit leur rencontre. Elle se souvenait encore de l'imposant M. Black, très grand avec un regard plus noir que les ténèbres, et Mrs Black, le menton relevé avec dédain, comme si le simple fait de poser les yeux sur cette école et ses élèves pouvait la contaminer. Lorsque le couple Black avait rencontré leur fils aîné, ce dernier n'était pas au courant de leur visite et en était resté bouche bée, ils étaient tous là, Remus, James, Peter, Morgane et même Lily.

- Et bien Sirius, tu ne dis plus bonjour à ceux qui t'ont élevé pendant toutes ces années ? cingla son père avec autorité.

- Bonjour père, bonjour mère, répondit Sirius presque dans un murmure qui cachait sa rage. Les amis, je….. vous devriez y aller, je vous rejoindrait plus tard avait-il dit d'un ton presque suppliant.

- Comment ça ? intervint sa mère froidement, tu ne nous présent pas tes camarades ? J'espère qu'au moins il reste à leur place vis-à-vis de toi et ton rang.

- Ton rang ? demanda Remus, qu'est-ce que ça veut dire ?

- Alors voyons un peu ça, avait repris Mrs Black avec un dégoût presque palpable en s'approchant du groupe de jeunes. On ne vous a jamais appris à vous servir d'un peigne jeune homme ? lança t-elle à l'adresse de James qui rougit.

Elle continua don tour d'inspection et scrutait chacun des enfants avec un regard si transperçant que cela les mis mal à l'aise. En s'approchant de Lily son visage devint blême et elle s'en éloigna prestement :

- Victor, dit-elle à son mari, notre fils…. un digne Black, traîne avec une….une sang-de bourbe !

- UNE QUOI ???? s'exclama James.

- Tu nous déçois de plus en plus Sirius, trancha son père mais depuis le début son regard se portait sur Remus, en plus d'une vulgaire sang-de-bourbe, tu restes avec un hybride, ce n'est même pas un humain, tout juste un …… animal !

- RETIREZ TOUT DE SUITE CE QUE VOUS VENEZ DE DIRE ! hurla Morgane. Pour qui vous prenez-vous ? D'abord vous insultez Lily et ensuite Remus alors que vous ne les connaissez même pas !

- Surveillez votre langage jeune fille ! ordonna Mrs Black, tiens, tiens tiens, ne serait-ce pas là la jeune Blewell ? Vous aussi vous venez d'une longue lignée de sang purs, une digne famuille si seulement vos parents n'avaient pas mal tournés !

- Mes parents sont des gens respectables, ils n'ont pas « mal tournés » comme vous dites !

- Ne t'inquiète pas Morgane, avait dit Sirius, mes chers parents considèrent que les familles de sang purs qui ont mal tournées sont celles qui estiment que les moldus et enfants de moldus sont égaux aux sorciers.

- Pas d'impertinence Sirius ! rugit son père.

- Les Blewell ne valent pas mieux que ces Weasley ! cracha Mrs Black, pourtant toi et mon fils descendait d'une noble famille, je ne peux pas croire que vous traîniez avec cette….cette racaille ! Je ne laisserai pas mon fils entacher le nom des Black ! Jamais tant que je serai vivante est-ce que tu m'entends ! Pourquoi ne peux-tu pas être comme ton frère ? Je t'interdis de rester avec cette vermine sinon je m'arrangerai pour te bannir à jamais du monde des sorciers est-ce que c'est clair ?

Sur ces mots ils étaient repartit sans un mot de plus. Sirius s'était tourné vers eux avec un sourire contrit :

- Les gars, je vous présent la noble famille des Black !

- Morgane ? Tu es toujours l ?

- Hein ? Euh, oui oui excuse-moi.

La jeune fille se tenait toujours devant Sirius près de la fenêtre mais était plongée dans son souvenir.

- Vu ce qui s'est passé la dernière fois, tu comprendra que venir chez toi n'est peut être pas l'idéal !

Sirius éclata de rire, laissant son amie perplexe.

- Alors tu as cru que……ha ha ha, tu crois vraiment que je t'aurais proposé de venir habiter dans la maison de mes parents ? Jamais je ne t'aurais laissé endurer ça !

- Mais pourtant tu….

- Je t'ai demandé si tu voulais venir habiter chez moi ce qui est différent…

- Je ne comprends rien, chez toi, c'est pas chez tes parents ?

- Non, plus maintenant. Ecoute, personne ne le sait à part James mais durant l'été avant notre sixième année je me suis enfuit de chez moi, je ne les supportait plus alors je suis partit et je suis allé chez James. Ses parents ont été formidables avec moi, ils m'ont accueillit durant tout l'été et les vacances scolaires, ils ont été adorables, ce qui me changeait un peu. Mais cet été l'un de mes oncles est décédé en me laissant une véritable petite fortune et j'ai pu acheter une maison, une maison rien qu'à moi tu comprends ?

- Tu as fugué à seize ans ?

- Ben oui.

- Jamais je n'en aurais eu le courage !

- C'est si j'étais resté dans ma famille que j'aurais eu du courage !

- Et donc maintenant tu survient à tes propres besoins tu as ta maison et tu me propose

d'emménager avec toi ?

- Exactement. Ecoute, tu es mon amie et ça ne va pas être facile pour tout en sortant d'ici alors je veux t'aider un maximum. Je comprendrai que tu préfères aller chez Remus, il m'a dit que ses parents avaient immédiatement convenus que tu irais vivre chez eux mais, comme j'habite à Londres, ce sera sans doute plus pratique pour les cours ou même un travail, tu comprends ?

- Oui, tante Lucy m'a dit qu'ils me garderaient avec eux mais je ne sais pas…….. c'est vraiment très gentil à toi Sirius, réellement adorable mais, je crois que sur ce coup je dois m'en sortir toute seule tu vois ? C'est ce que j'ai dit à tante Lucy, je crois une le mieux est que je retourne dans la maison où j'ai grandit, je ne peux pas me résoudre à la laisser et venir habiter chez toi serait comme fuir, or je ne veux plus fuir. Il faut que j'aille de l'avant maintenant.

- Tu es sûr ? Parce que je vais me sentir seul moi dans cette grande maison ! Bien sûr les jours où j'aurais eu des visites féminines tu aurais pu aller chez Remus mais…..

- Ouais alors autant que j'emménage directement chez Remus, quitte à y aller tous les jours ! dit elle en riant. Merci beaucoup Sirius, j'apprécie beaucoup le fait de pouvoir compter sur toi.

- Et tu pourras toujours compter sur moi ! D'ailleurs si tu changes d'avis, ma proposition tiens toujours.

- D'accord. Dis-moi, pourquoi ne nous as-tu jamais rien dit à propos du fait que tu étais partit de chez toi ?

- Je sais pas trop, sur le moment, je n'ai pas cru bon d'en parler, mais je comptais le faire dans le courant de l'année de toutes façons. On rejoint les autres ?

- Je te suis.

- Qu'est-ce que vous faisiez tous les deux ? demanda James.

- Si tu savais….répondit Sirius avec suffisance, ce qui lui valut un coup de coude dans les côtes. Hey ! Ne m'abîme pas, Coralie ne va pas être très contente !

- Lydie tu veux dire ?

- Mouais peut-être….bon je dois y aller, à plus tard !

- Est-ce qu'un jour il finira par comprendre que les filles ne sont pas des jouets que l'on prend et que l'on jette lorsqu'on ne veut plus s'en servir ? s'indigna Lily.

- Bah, si c'était le cas, Sirius ne serait plus Sirius, dit savamment James, mais en voyant l'air de Lily il se rattrapa, mais….c'est vrai qu'il devrait avoir honte de se conduire comme ça !

Elle parut satisfaire et ne répliqua rien, Morgane leva les yeux aux ciels en se demandant si un jour ils allaient finir par arrêter ce petit jeu et tout simplement sortir ensemble ! Enfin, dans seulement trois jours le bal aura lieu et cela leur donnera sûrement l'occasion de se rapprocher……. si biensûr Lily acceptait d'arrêter de faire sa tête de mule ! Mais Morgane y veillerait personnellement !

Lily s'allongea de tout son long sur le lit à baldaquin. Elle tenait une lettre à la main et la regardait négligemment, c'était une lettre de son jeune frère Matthew, il venait d'avoir treize ans mais n'avait pas de pouvoirs magiques, c'est pourquoi il suivait une scolarité normale dans l'école de leur quartier où Pétunia elle-même avait fait ses études. Pétunia…… lui reparlera t-elle un jour ? Il semblerait que non. Son petit frère lui écrivait :

« Ma grande sœur chérie !

J'ai hâte que tu reviennes à la maison pour me montrer de nouveaux tours que tu apprends à ton école de sorciers, tu me manques beaucoup, on s'est bien amusé cet été à faire peur Julius Greenwich, c'est bien fait pour lui, il ne fallait pas qu'il m'embête pendant toute l'année scolaire ! Dommage que Pétunia nous grondait à chaque fois ! En parlant d'elle, maman m'a dit qu'elle comptait bientôt habiter avec son gros fiancé de Vernon Dursley, je ne l'aime pas du tout celui-l ! Il ne sait que parler de tondeuse, comme si ça pouvait intéresser quelqu'un, non mais franchement ! Je suis désolé si je ne t'écris pas plus souvent mais Pétunia me surveille, elle n'aime pas que je t'écrive, je ne devrais pas te le dire mais en fait elle m'interdirait de le faire si maman et papa n'étaient pas là pour la raisonner.

Elle n'a toujours pas accepté le fait que tu sois une sorcière, je ne comprends pas pourquoi, papa et maman ont été ravis, moi aussi, alors pourquoi elle non ? Elle dit que tu as une mauvaise influence sur moi, tu parles ! Comme si son Vernon chéri était mieux ! Je crois que toi non plus tu ne l'aimes pas trop, il n'a pas été très aimable avec toi lorsque Pétunia nous l'a présenté cet été, elle lui a sûrement dit que tu étais une sorcière et que tu étais méchante mais moi je sais que c'est pas vrai ! TU es ma grande sœur et jamais tu ne nous ferais du mal, tu es une gentille sorcière, pas un monstre comme le dit Pétunia !

Ma nouvelle classe est super, je suis avec Charles et Rémi et puis aussi il y a une fille qui est très jolie, elle s'appelle Gladys mais je crois que je ne l'intéresse pas, elle arrête pas de dire que je suis nul et prétentieux, peuh, qu'est ce qu'elle en sait d'abord ?

Bon, je vais arrêter d'écrire, « Vernonichou » est ENCORE venu dîner à la maison ! Papa et Maman t'embrassent très fort et je cris qu'ils t'ont envoyé un colis tu devrais le recevoir bientôt, embrasse Morgane de ma part !

Ton frère qui t'aime. »

Lily sourit, elle adorait son petit frère, ses lettres étaient toujours pleines d'innocence et d'insouciance, malheureusement elle ne pouvait pas en dire autant de sa sœur aînée, depuis qu'elle avait appris qu'elle était une sorcière, Pétunia avait énormément changé. Toutes les deux ne se parlaient plus, elles étaient devenues des étrangères l'une pour l'autre, mais le pire c'était que Lily avait l'impression que Pétunia avait peur d'elle, elle était effrayé à l'idée que sa propre sœur, une personne de sa famille puisse être « anormale » comme elle le disait si bien, elle la traitait également de monstre ce qui mortifiait Lily. Puis, avec le temps elle s'y était habitué, elle avait pris de l'assurance, après tout, si Pétunia ne pouvait l'acceptait telle qu'elle était, elle n'y pouvait rien, c'était tant pis pour elle ! Morgane l'avait remplacé et Pétunia l'avait bien compris quand elle était venue passée quelques jours chez elle un été. Pétunia avait été détestable et n'hésitait pas à se moquer de la jeune fille lorsqu'elle se trouvait confronté à quelque chose de moldu qu'elle ne connaissait pas comme le téléphone, les voitures, les photographies qui restaient immobiles ou simplement les interrupteur. Lily avait été furieuse contre sa sœur mais Morgane l'avait assurée que ce n'était rien et qu'elle se fichait pas mal de ce qu'elle pouvait penser, son amie avait été formidable, pourtant cela n'avait pas été facile pour elle de s'adapter au monde moldu alors qu'elle n'avait toujours vécu qu'avec des sorciers. Lily avait était contente de présenter son monde à sa meilleure amie, d'autant plus que depuis ce jour, Morgane avait les moldus presque en admiration du fait qu'ils se débrouillaient sans magie et avaient su inventer toutes sorte de choses.

Ainsi son frère semblait amoureux, du moins, autant qu'on pouvait l'être à treize ans ! La jeune fille dont il parlait lui semblait étrangement familière, elle adoptait la même attitude qu'elle à l'égard de James Potter, ce qui lui laissait penser que cette même jeune fille n'était pas aussi indifférente à son frère qu'elle voulait bien le laisser croire. Car Lily devait bien se rendre à l'évidence, malgré toute ses luttes, malgré tout le refoulement dont elle était capable, elle était irrémédiablement attirée par James, pourtant elle l'avait détesté, réellement, mais depuis l'année dernière elle l'avait découvert sous un jour nouveau qui lui plaisait de plus en plus, il avait cessé d'être aussi arrogant, il était devenu plus sympa, plus humain. Sans compter qu'il était terriblement beau garçon ! Lily se surprit à sourire, Morgane avait raison, elle était ravie d'aller à ce bal avec lui, cela leur donnera l'occasion de mieux se connaître mais en même temps elle avait peur, peur qu'il gâche tout en forçant les choses ou en se vantant à nouveau… Elle secoua machinalement la tête, inutile de penser à ça maintenant, on verra bien ce qui aller se passer, si jamais il se remettait à jouer les imbéciles imbu de sa petite personne, elle saurait que la situation était définitivement désespérée pour lui.

Sur cette décision pleine de sagesse, elle s'endormit.

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Voilà voilà, troisième chapitre!

Réponse aux review:

Sln: Merci pour ta review sur mon deuxième chapitre! J'ai lu ta fic que j'adore je t'ai d'ailleurs laissé une review!

Agua: Merci pour tes deux reviews, voilà la suite en espérant qu'elle te plaira tout autant! Et oui j'ai fait ce que tu m'as dit pour les revieweurs anonyme! J'avais pas capté en fait!

Skip: merci merci!!! Ouais fautdrait vraiment que je trouve un titre mais j'ai trop pas d'idée parce que ma fic raconte une histoire globale, c'est pas vraiment un truc en particuliers! Et sinon pour ta question on me la déjà posé et je répond toujours: tu risques d'être un peu déçu(e) mais je n'en dirai pas plus! lol Pourquoi spécialement eux-deux?

BISOUS TT LE MONDE ET REVIEWS ENCORE ET TOUJOURS!!!!