Deuxième jour.

« Harry debout ! »

En réponse un grognement mécontent s'échappa de dessous la couette, levant les yeux au ciel, Ben insista :

« Debout marmotte ! »

Un autre grognement suivit par une suite de phonèmes qui dans l'ordre devaient vouloir dire « mais il est tôt » fut la seule réponse intelligible.

Un sourire à ce faire reconnaître comme l'héritier de serpentard sur les lèvres, le chevalier mit le survivant en garde :

« Harry soit tu te lève, soit c'est moi qui te fait bouger de ce lit. »

La réponse fut à peu de chose près la même que lors des injonctions précédantes. Un grand sourire aux lèvre, Ben leva la main vers la forme roulée en boule et murmura un mot, aussitôt un puissant jet d'eau froide percuta le tas de couverture, imbibant joyeusement d'eau glaciale tout tissus se trouvant à proximité. C'est un Harry trempé et geler qui sauta hors du lit en hurlant :

« MAIS CA VA PAS NON ? C'EST GELER ! »

A moitié assis sur le bureau le chevalier répondit calmement :

« C'est le but. »

Pestant contre les chevaliers en général, et son enseignant en particulier, Harry se dirigea vers la salle de bain, mais Ben l'arrêta :

« Non, non, tu te doucheras plus tard, pour l'instant tu va transpirer un peu. »

D'un geste il fit apparaître un short et un t-shirt et dit :

« Habille toi et rejoins moi au salon. »

Harry s'habilla, après s'être sécher rapidement, et descendit au salon. Ben était assis sur le même fauteuil que la veille, d'un ton enjoué il dit :

« Avant le déjeuner tu va courir un peu, suis moi. »

Il se leva et guida son élève jusqu'à un escalier menant au sous-sol, bien qu'étonné, Harry le suivit. Il resta bouche bée un moment en découvrant la pièce souterraine, bien que sachant que cela n'était pas possible il cru être à l'extérieur, le ciel gris, l'herbe d'un vert émeraude, et au loin l'immense arbre, tout était réunis pour qu'il se croit à l'extérieur.

Ben se racla la gorge pour attirer son attention et dit :

« Tu va devoir aller jusqu'à l'arbre et revenir, essaye de courir tout le temps, quand tu seras revenu nous irons manger. »

Sur ce il se retourna pour remonter au rez-de-chaussée, mais Harry l'arrêta :

« Tu reste pas ? »

D'une voix tranquille le chevalier demanda :

« Pourquoi ? »

Un peu déconcerter par le calme de son enseignant Harry tenta :

« Heu pour vérifier si je le fais. »

Ben haussa les épaules en souriant :

« Harry, la confiance doit être réciproque, si tu reviens en me disant que tu l'as fait je te croirais, et puis tu es suffisamment intelligent pour comprendre que c'est toi que ca va pénaliser si tu ne le fait pas. »

Harry hocha la tête, et Ben remonta. Le survivant commença à courir en direction de l'arbre, à petite foulée pour s'échauffer, mais plus le temps passait plus l'arbre semblait s'éloigner, déconcerter, Harry se retourna pour juger la distance qu'il avait parcouru à partir de l'escalier, et resta stupéfait, il n'avait pas avancer d'un centimètre alors qu'il courait depuis une dizaine de minutes.

Confortablement installé dans son fauteuil, un petit miroir lui montrant Harry dans sa main droite. Ben voyait avec amusement l'incrédulité se peindre sur les traits de son élève. Il commentais à mi-voix l'expression choqué de son élève quand une voix l'interpella depuis le seuil du salon :

« Tu ne crois que c'est un peu tôt pour le test de l'arbre ? »

Sans même se donner la peine de lever les yeux Ben dit :

« Installe-toi mon cher maître. Et pour ce qui votre question conseiller, je suis persuadé qu'il peut y arriver. »

Le dit conseiller haussa les épaules et s'assit dans le fauteuil voisin de celui de son ancien élève. Ben leva les yeux du miroir et sourit chaleureusement à l'homme, avant de demander :

« Qui suis-je en train d'accueillir, mon maître, ou le conseiller Tabris ? »

Tabris haussa les épaules en répondant :

« Les deux mon ami. »

Ben prit plaisir à contempler le visage pâle et fin de celui qui l'avait élever. Sans aucune gêne il planta son regard dans celui de son maître, une nouvelle fois étonné de cette teinte rouge qui colorait ses iris. Tabris se laissa examiner par son ancien élève, il le faisait à chaque fois, sans doute pour s'assurer qu'il était toujours à ses cotés. Le conseiller secoua légèrement la tête, faisant voler ses longs cheveux gris, couleur, non pas dû à son âge mais, tout comme ses yeux, à son ascendance non humaine. Il laissa échapper un soupir puis parla :

« Le conseil à siéger toute la nuit, la situation est de plus en plus compliquée, Dumbledore demande notre aide pour retrouver le survivant et nous avons détecter un nouveau chevalier potentiel. De plus le conseil à refuser ta requête, ton apprenti ne devra pas savoir qui tu es avant d'être sacré chevalier. »

Ben secoua la tête, une fois n'étant pas coutume il était en désaccord avec le conseil, mais néanmoins il comprenaitn, aussi obéirait-il. Il demanda :

« Qu'est ce que le conseil à répondu au vieil homme ?

Conformément à notre code, le survivant n'est pas ici tant qu'il ne formule pas expressément la demande de rendre sa présence publique. Bien, et qui est ce nouveau chevalier potentiel ? »

Tabris fit une grimace, montrant par là ses doutes quand à ce nouvel apprenti :

« Il vient de Poudlard, même année que ton apprenti, serpentard, il s'appelle Malefoy. »

Ben eu une grimace encore plus prononcée que son maître à l'écoute de ce nom, il demanda :

« Qu'a décider le conseil ? »

Tabris prit un air gêner et répondit :

« Rien pour le moment, mais nombreux sont ceux qui pensent que nous devrions te le confier. »

Ben secoua la tête :

« J'ai déjà un apprenti, et je refuse de le laisser à un autre. »

Le conseiller hocha la tête :

« Je comprends ton attachement pour lui Ben, mais n'oublie pas qu'il ne doit pas être traiter différemment des autres. Fait attention mon enfant, certains brigue ta place de chevalier de platine, et n'attendent qu'une erreur de ta part. Akito est sans doute ton plus grand adversaire dans la course au siège de conseiller. »

Ben haussa les épaules :

« Je lui laisse volontiers ce siège si ca l'amuse. Ca ne m'intéresse pas.

Je le sais, mais Akito ne comprends pas qu'avec ton pouvoir tu ne brigue pas ce poste, sa jalousie l'aveugle, en d'autre temps nous aurions déceler son problème plus rapidement et nous aurions tout fait pour y remédier. Malheureusement notre ordre décline, je crains qu'il ne s'éteigne bientôt. »

Ben posa le miroir et alla se blottir contre l'homme avant de murmurer :

« Je ne laisserais ces fous avides de pouvoir condamner notre ordre papa. Je te promet que je ferrais tout pour les arrêter même si je doit couvrir mes mains de leur sangs. »

Tabris sourit, à cet instant il était plongé dans ses souvenirs, souvenirs de la formation de Ben. Celui qui aujourd'hui était chevalier de platine avait commencer son apprentissage alors qu'il était âgé de 10 ans, un enfant que ses parents avait du confier au cercle par nécessiter. Un enfant qu'on lui avait confier encore bébé, ce bébé devenu adulte mais qui aujourd'hui usait des même méthodes pour réconforter son père adoptif.

Tabris lui caressa les cheveux doucement et répondit :

« Je le sais mon fils, je le sais. »

Ben laissa échappé un sourire satisfait et se pelotonna un peu plus contre l'homme, Tabris sourit à cette marque d'affection puis lâcha :

« Et si nous observions ton protégé ? »

Le chevalier hocha la tête, reprit le miroir et tout deux observèrent avec attention les réactions du survivant.

Harry était assis dans l'herbe, cherchant un moyen d'atteindre cet arbre, de toute évidence plus on cherchais à s'en approcher par des moyens conventionnels, plus il semblait s'éloigner. Pestant contre le fait de ne pas avoir sa baguette (confisqué par son maître dès le premier jour), Harry cherchais le moyen d'atteindre la magie pour mettre fin à l'enchantement. Ben lui avait dit qu'il apprendrait la magie sans baguette, pas besoin d'être grand clerc pour comprendre que c'était le but rechercher ici. De plus Harry en avait presque fait l'année dernière, lors de l'attaque des détraqueurs sur Privet drive, il avait réussi à allumer sa baguette alors qu'il ne l'avait pas à la main.

Harry ferma les yeux, Sirius lui avait dit que tout le monde possédait la magie en lui-même, même les moldus. Il fit le vide dans son esprit, au moins les cours d'occlumencie avec Rogue lui servait à quelque chose ici. L'esprit vide de toute pensée parasites, il se concentra sur sa magie.

Ben jubilait :

« Tu vois, il sait déjà comment s'y prendre. »

Tabris sourit de l'exubérance de son élève :

« Ok, il sait comment sentir sa magie, mais rien ne dit qu'il pourra l'utiliser. »

Le chevalier poussa un soupir faussement résigné et lui tira la langue :

« Ah, tu seras toujours aussi pessimiste ! »

Le conseiller, laissa échapper un petit rire devant l'attitude infantile de Ben et dit :

« Regarde au lieu de faire l'imbécile. »

Plongé dans sa méditation Harry avait totalement perdu la notion du monde extérieur, seule comptait la perception de sa magie interne. Il avait découvert qu'au même titre que le sang, la magie courait en lui comme un fluide, se répandant dans tous ses membres. En suivant le courant de cette magie, il avait trouvé son point d'origine, ce qui ne le surprit pas plus que ca, sa source de magie se situant à l'endroit de sa cicatrice.

Harry commença par concentrer sa magie dans ses yeux, cherchant ainsi à savoir quel était l'enchantement qui l'empêchait d'atteindre l'arbre. Quand le taux de magie dans ses yeux lui semblait suffisant, il ouvrit les yeux. Il papillota un moment pour s'habituer, mais tout restait flou, machinalement il chercha autour de lui pour découvrir que ses lunettes étaient bien sur son nez. Fronçant les sourcils il les ôta, et le monde lui apparu net. Souriant de cet effet imprévu, il ce concentra sur l'arbre, pour découvrir que ce dernier n'était qu'une illusion de même que l'herbe ou le ciel.

Il hésita un moment à tenter de détruire cette illusion, mais Ben voulait qu'il aille jusqu'à l'arbre. A défaut de pouvoir emmener son corps jusqu'à l'arbre, c'est l'arbre qu'il emmènerais jusqu'à son corps.

De façon automatique, Harry plongea dans la trame du sortilège, cherchant la marque qui lui indiquerait l'illusion de l'arbre. Même dans cette univers où le temps n'était pas perceptible, il eu conscience de chercher longtemps. A force de tâtonnement, qui avait alternativement rendus l'herbe violette ou le ciel rose bonbon, il finit par trouver l'arbre. Usant de cet instinct qui lui avait permis d'avancer jusqu'ici il ce concentra pour rapprocher l'arbre, transpirant abondamment sous l'effort, l'illusion de l'arbre semblait être « attachée » à cette endroit précis, et briser ce sceaux était réellement éprouvant.

Tabris regardait avec étonnement cet enfant réussir le test de l'arbre à son deuxième jour au cercle, il se tourna vers Ben et dit :

« Inutile de nier que vous êtes liés. »

Ben sourit, fier de son élève :

« Je n'en attendais pas moins de lui. »

Tabris se dégagea de l'étreinte de son élève et en se levant dit :

« Je dois informer le conseil de ses progrès. »

Ben hocha la tête et se roula en boule sur le fauteuil, attendant que son élève réussisse.

Harry soupira et s'allongea dans l'herbe, il avait enfin réussi, il savait qu'il aurais du remonter pour le dire à Ben, mais il n'avait plus aucune force. Détecter sa magie, celle de l'illusion et briser le sceau de l'arbre, tout cela l'avait épuisé au delà de ce qu'il croyait possible. Il laissa ses yeux se fermer, juste un moment, un tout petit moment, et il s'endormit.

Ce fut la sensation de mouvement qui le réveilla, encore perdu dans les brumes du sommeil, il ne distingua que très vaguement une voix lui dire :

« Je suis fier de toi petit frère. »

A nouveau les bras de Morphée ce refermèrent sur lui, lui laissant l'impression d'un rêve.