Chapitre 4 : Une soirée interminable

**************************

Draco n'avait jamais été aussi nerveux et Julien, soudainement prostré dans un silence lourd de réflexions, ne l'aidait en rien. Il caressait distraitement le bord de son verre en réfléchissant à la raison de sa présence ici. Décidément tout cela était profondément ridicule. Il vida son verre d'un trait et glissa sur la banquette pour sortir.

Vous allez quelque part ? Demanda Julien qui semblait toujours perdu dans ses pensées.

Je perds mon temps ici à attendre quelqu'un qui ne voudra sûrement pas me voir. Lâcha t il. Je rentre.

Oh que non, Draco. Vous allez vous asseoir et attendre qu'elle arrive. Trancha Julien.

Je vous demande pardon ? Siffla Draco surpris. Qui vous a autorisé à m'appeler par mon prénom ?

Au nom du ciel Draco, cessez vos enfantillages. Soupira Julien. Je comprends parfaitement que vous soyez nerveux. Mais ne déchargez pas ce stress sur moi pour des raisons injustifiables.

Et ?

Et vous allez vous rasseoir parce que ça ne se fait pas de poser un lapin à une dame ! Dit Julien en souriant. Allez commander un autre verre je vous l'offre. Et cessez de faire cette tête d'enterrement. Vous avez perdu votre chien ?

Non, ma mère. Dit Simplement Draco.

Au mon Dieu ! Non ! Dit Julien rouge de honte. Je suis vraiment navré.

Ne vous en faites pas, ce n'est rien. Répondit Draco amusé par la gêne de Julien. Je rentre à Londres pour elle.

Draco ! dit soudainement Julien. Asseyez vous, elle arrive. Elle est dehors sur la terrasse.

Draco obtempéra. Sa tension nerveuse était montée d'un cran supplémentaire. Julien s'était levé pour accueillir son amie. Il remarqua tout de suite le nouveau bandage et l'interrogea du regard. Elle raconta la scène avec Andromède et partit d'un rire cristallin.

Draco frémit et malgré l'envie hurlante qu'il avait de lui signaler sa présence, il attendit que Julien la fasse asseoir. Christophe prit place en face de Draco, il fut surpris de voir un inconnu dans leur cercle. Draco lui fit signe de se taire quand il ouvrit la bouche.

Julien invita Gin à s'asseoir et s'est seulement quand elle buta contre Draco pour s'asseoir contre le mur qu'elle se rendit compte qu'ils n'étaient pas seulement trois à table. Elle leva la tête pour voir à qui elle devait des excuses et son visage se figea.

Malfoy ! Siffla t elle

Virginia. Dit il simplement.

Qu'est ce que tu veux ? Demanda t elle d'un ton accusateur. Si c'est pour ....

Laisse moi parler, plaida t il. Je suis venu te donner ceci.

Joignant le geste à la parole, il sortit le petit carnet de sa poche et le tendit à son ancienne camarade de collège.

Où l'as-tu volé ? S'exclama t elle d'un ton accusateur.

Tiens lis ça, tu comprendra mieux. Il lui montra la lettre de son frère, pliée, sous la couverture du journal.

Je ne veux ... Commença t elle. C'est l'écriture de Bill !

J'ai reçu ça par hibou ce matin.

Discrètement, Julien et Christophe quittèrent la table.

Restez ! Implora Ginny.

Non, j'ai douze pages de scénario à relire pour toi et à livrer au coursier pour sept heures et Christophe tombe de fatigue. Se défendit Julien.

Et puis ce gentil garçon ne va pas te manger ! Ajouta Christophe en étouffant son quatrième bâillement lâché en moins de deux minutes.

Bonne soirée, Julien. Dit Draco en souriant.

Et ... Enfin, merci, ajouta t il gêné

Ne me remerciez pas encore. Dit il. Vous avez encore un long chemin à faire. Bonne soirée.

Julien et Christophe partirent et Ginny se leva à leur suite. Draco la rattrapa par le bras.

Reste avec moi, je t'en prie. Dit il d'un ton implorant.

Le grand Draco Malfoy, de la maison des Serpentard me supplie ? Ironisa t elle sans se retourner vers lui.

Virginia, s'il te plaît. Essaya t il encore, la voix teintée de sanglots.

Elle se retourna, furieuse de ce qu'il devait certainement lui jouer un tour pendable et vit deux yeux bleus d'acier noyés de larmes et un visage empli de désespoir. Elle dégagea son bras doucement, contourna la table et s'assit en face de lui. Elle le regarda dans les yeux, oubliant sa rancœur et sa nervosité et lui prit les deux mains.

Raconte. Dit elle simplement.

J'ai... perdu... ma mère. Dit il difficilement. Morte...

Quand ?

Ce matin, le manoir a brûlé. Dit Draco. C'est bizarre hein ? Il dégagea ses mains.

Quoi ? dit Ginny.

Cet accident, et celui de ton frère. C'est arrivé au même moment.

Oui. C'est vrai. Admit elle. Ca ne peut pas être une coïncidence.

Virginia, je... Il s'interrompit et renonça à dire quoi que ce soit d'autre.

Tu ? Essaya Ginny pour l'encourager.

Rien. Dit il rageur de la situation incongrue dans laquelle il venait de se mettre.

Il sorti son inséparable mouchoir se soie verte de sa poche et essuya ses yeux d'un geste brusque. Il se leva et sortit précipitamment sans ajouter un mot. Ginny marcha sur un petit objet en tentant de partir à sa suite. Elle le ramassa et le fourra dans son sac sans le regarder puis se précipita à la recherche de Draco.

Heureusement il n'avait pas transplané. Il était là cent mètre plus loin, courant presque. Elle couru aussi malgré ses petits talon et finit par le rattraper. Elle le tira par le bras s'apercevant trop tard que sa main venait d'être recousue pour la deuxième fois en vingt-quatre heures. Ella grimaça.

Pourquoi tu es parti ? Demanda Ginny.

Tu... Non, c'est trop difficile. Je renonce. Lâcha t il.

Il mit ses mains dans ses poches pendant que Ginny fouillait dans son sac. Elle trouva l'objet tombé de la poche de Draco.

Tiens, tu as laissé tomber... Hey ! Mais c'est ma broche !

Oui, en effet. Dit il désolé qu'elle l'ai trouvé avant qu'il ne lui en parle.

Tu l'as gardée tout ce temps ? Pourquoi ?

Pour les mêmes raisons que celles inscrites dans ce journal. Affirma t il en lui rendant son carnet.

Comment as-tu fait ? J'étais persuadée de l'avoir remis dans mon sac. Demanda t elle de plus en plus intriguée par ce nouveau Draco si étrange.

Facile. Dit il sans plus d'explications. Excuse moi, je dois retourner à Londres demain. J'ai des choses à y faire, pour Mère. Je vais me coucher.

Attends, non. Ne rentre pas, on doit parler. Dit Ginny d'un ton résolu.

Elle le rattrapa par le bras et gémit de douleur, se maudissant d'avoir blessé sa main. Il regarda cette main qui le tenait toujours, et la prit dans la sienne. Une main si fine, si petite. Lui qui les avait si grandes. Il défit ses bandages et regarda la vilaine plaie et les points de suture refaits d'urgence.

Viens chez moi. Dit il. Cette plaie est ignoble. Avec des moyens magiques on pourra faire quelque chose pour rendre ça moins vilain.

Oui, c'est vrai que c'est pas très beau à voir. Admit Ginny.

Allez viens, je promet de ne pas utiliser d'artifice contenant de la magie noire. Dit il.

Il vaudrait mieux pour toi ! Dit elle le plus sérieusement du monde.

Chose rare chez un Malfoy, il lui accorda un timide sourire. Sans lâcher sa main qui saignait de nouveau, il repartit vers son appartement. Il composa le code d'entrée et ferma la porte. Il fouilla pour trouver ses clés. Ginny tendit sa main valide vers la serrure et murmura quelque chose. Elle tourna la poignée et la porte s'ouvrit.

Il faut croire que tu avais oublié de fermer. Dit elle malicieusement.

Comment...Commença Draco

Elle posa un doigt sur ses lèvres et l'incita à ce taire.

Tu ne me fais pas rentrer ? A moins que tu préfères pratiquer la magie noire dans les couloirs de ton immeuble.

Heu, si entre. Dit il en poussant la porte.

Ginny fut agréablement surprise par le style épuré de l'appartement. Tout sentait le neuf, était clair, fait de verre, de métal et de cuir blanc. Deux immenses fenêtres couvraient le mur de droite. La pièce principale devait être aussi grande que le rez-de-chaussée du Terrier, bien meublée mais pas surchargée.

Rien que du nécessaire, pas de fioriture marquant la richesse ou le luxe outrancier. Bien que spacieux, le loft n'était pas immense. Avec juste cette pointe d'aisance financière qui rappelait la classe sociale d'origine de l'occupant.

Woaw, je suppose que tout ça est à toi ? Dit Ginny.

Et à qui veut tu que ce soit, si ce n'est à moi ? Lui dit Draco sur le ton de l'évidence

Oui, bien sur. Admit elle.

Va t'installer dans le canapé, mets toi à l'aise. J'arrive avec la trousse de soin.

Draco réapparut dix minutes plus tard, une boite en bois noir gravé de symboles difficilement identifiables. Il sortit une pince très fine et deux flacons de verre. Il attira à lui une serviette de toilette d'une couleur difficilement identifiable dans la pénombre de l'appartement éclairé seulement par la lumière de la lune. Il l'étala sur ses genoux et y posa la main malade de Ginny en la regardant d'un air concentré.

Virginia, tu vois le flacon bleu ? Près de toi ?

Non, sans lumière je ne vois pas grand-chose. Dit elle.

Oui, j'oublie toujours que tous n'ont pas le talent de voir parfaitement la nuit. Dit il pour lui-même.

Il se leva et tourna le variateur de la lampe halogène qui émit une douce lumière.

Bien, tu vois maintenant. Dit il en s'asseyant de nouveau. Donc le flacon bleu.

Prends le et bois le contenu d'un coup, ça t'aidera à supporter la douleur. Ajouta t il. Prête ?

Oui. Dit elle inquiète.

Elle avala le contenu de la fiole en une gorgée. Il s'empara de la pince et entreprit d'enlever un a un les petits filins de coton chirurgical. Ginny serra les dents et se mordit la joue pour ne pas crier. Au moins le médecin moldu avait prit soin d'anesthésier sa main. La potion fit effet et elle sentit la douleur perdre en intensité.

Après vingt minutes, la main enfin débarrassée des fils, Draco entreprit de tartiner copieusement la coupure d'un onguent à l'odeur douçâtre. Il banda la paume fermement puis laissa à Ginny le plaisir de retrouver sa main blessée.

Tu risques d'avoir mal cette nuit. Dit il. Prend le deuxième flacon. C'est un calmant qui t'aidera à trouver le sommeil si la douleur est trop insupportable.

Draco, je te remercie. Dit elle sincèrement.

C'est rien. Dit il gêné en se frottant la nuque. Bon, je dois préparer mes bagages. Je vais devoir te raccompagner au moins jusqu'à la porte.

Pourquoi l'as-tu gardée ? demanda t elle, ignorant ce que Draco venait de dire.

Quoi ?

Ma broche, pourquoi l'as-tu gardée ? Insistât elle.

Le jeune homme blêmit. Elle abordait le sujet que, justement, il avait essayé d'éviter tout ce temps passé avec elle. Que pouvait il bien lui dire ? Etait elle seulement prête à admettre la vérité toute nue ? Etait il prêt à la dire ? Merlin pourquoi fallait il qu'elle ai posé cette question ?

Pourquoi veut tu savoir. Ne peux tu pas rentrer chez toi et admettre simplement que tu l'a retrouvée sans chercher plus loin ? Demanda t il d'un ton vaguement agressif.

Hey ! C'était une simple question. Ne m'agresse pas comme ça ! Lâcha t elle.

Je ne t'agresse pas ! Cria t il presque.

Non ! Evidement ! Dit elle d'un ton calme et posé. Et tu ne cries pas non plus. Finalement, mes parents avaient raison. Tu ne changeras jamais !

Bien ! Et toi non plus apparemment ! Ajouta t il sur le même ton presque criant. Toujours bornée et incapable de prendre des décisions par toi- même !

Ginny le regarda interdite et après quelques secondes, éclata d'un rire cristallin.

On peut savoir ce qui te fait rire. Demanda Draco toujours aussi énervé.

Si tu veux mais tu risques fort de ne pas apprécier. Dit elle en riant de plus belle.

Crache ta dragée surprise, Weasley !

Tu te rends compte qu'on se chamaille ? J'ai pensé à mes parents en nous écoutant.

Charmant ! Lâcha t il vexé.

Non, attends. Sérieusement, on est en train de se hurler dessus comme un vieux couple. Ajouta t elle.

Va y enfonce encore ton idée saugrenue et déroutante dans mon crâne déjà blindé de problèmes. Dit il désemparé.

Elle le regarda d'un air déçu et une totale incompréhension affichée sur le visage. Ils croisèrent leurs regards et explosèrent de rire d'un seul chœur.

Franchement, on dirait des mômes. Dit Ginny nerveuse. Merde mais on a grandit. On a vu la guerre, on a vécu des trucs horribles et on se chamaille pour une veille broche dont j'avais oublié jusqu'à l'existence il y a deux heure de ça.

Oui, c'est pathétique. Lâcha Draco.

Pourquoi c'est aussi difficile ? Murmura Ginny. Pourquoi on doit se regarder et se juger comme quand on était à Poudlard. Ce serait si facile de se dire la vérité. D'admettre que ce qu'on ressent c'est plus que de l'affection.

Ginny tournait en rond en parlant. Un flot de paroles fouillis qui sortait sans discontinuer. Sa nervosité transpirait par tous les pores de sa peau.

Oh, arrêtes de tourner en rond tu me files mal au crâne, et j'ai des bagages à faire. J'ai pas le temps de papoter de tout et surtout de rien. Dit il en quittant la pièce.

Draco, dit elle en le suivant. Je veux cette réponse. Pourquoi as-tu gardé cette broche ?

Mais enfin je te l'ai dit en revenant. Pour les mêmes raisons que celles qui sont dans ton journal. Il rangeait frénétiquement ses vêtements dans un sac. Satisfaite ?

Non, mais je suppose que je dois m'en contenter. Dit Ginny. Bien, puisque tu as trop à faire pour discuter calmement et normalement avec quelqu'un, je vais rentrer chez moi. Bonne nuit Malfoy !

Elle quitta la pièce et la porte d'entrée de l'appartement claqua quelques minutes plus tard. Draco ferma les yeux. Les larmes qu'il avait refoulées à la Taverne cherchaient maintenant à sortir sans être interrompues.

Il glissa sa main dans son col et arracha rageusement la chaîne qu'il portait au cou. Il s'assit sur son lit en regardant fixement le pendentif accroché aux maillons d'argent et les premières larmes tombèrent sur le portrait de Narcissa.

Finalement il s'allongea sur son lit, ôta ses chaussures jeta son sac en bas du lit d'un coup de pied et laissa son chagrin, sa déception et sa colère s'exprimer librement. Enfin seul il pouvait laisser s'exprimer ses sentiments. Les vrais, pas le simulacre d'être que son père lui appris à être à coup de brimades et de désaffections.

Finalement, il sombra dans un sommeil lourd sans repos ni rêves et n'en sortit que le lendemain soir après un difficile réveil en sursaut. Il regarda sa montre, jura et se leva précipitamment. Il trébucha sur son sac de voyage, jura encore et se figea.

Une odeur inattendue se répandait dans l'appartement. Quelque chose comme un caramel chinois, doux et piquant. Il ne se souvenait pas d'avoir laissé des restes dans la pièce d'a côté et la femme de ménage n'était pas du genre à laisser des petits plats tout prêts. Il saisit sa baguette sur la table de chevet, et avança silencieusement vers la cuisine.

Il ne trouva personne. Il fit le tour de la pièce et observa les recoins attentivement mais rien. Il se dirigea vers la salle de bains mais elle était aussi vide que la pièce de vie. Nom de nom, mais d'où pouvait bien venir cette odeur ? Il suivit l'odeur jusqu'à trouver qu'elle provenait de l'extérieur.

Il ouvrit la porte d'entrée et l'odeur de cuisine chinoise lui frappa le visage. Encore les voisins qui envahissaient l'immeuble de leur cuisine. Qui recevaient ils cette fois ? Il était finalement plutôt content de rentrer à Londres ce soir il éviterai la fille des « bourgeois du troisième » comme ils les appelaient.

Londres, merde ! Lâcha t il. Il est vingt et une heures.

Il claqua la porte et bouscula quelqu'un en se précipitant vers sa chambre. Aie ! Dit une voix féminine.

Hey ! Cria t il surpris.

Weasley ! Non mais c'est pas vrai ! Qu'est ce que tu fous ici ? Hurla t il.

Heu je venais te rendre ton portable. Dit elle en brandissant l'objet. Je me suis trompée hier, j'ai vidé mon sac sur la table et j'ai pris le tien par erreur.

Bien, c'est fait ! Dit il tu peux rentrer chez toi maintenant. Dit il en lui arrachant le téléphone des mains.

Hey ! tu pourrais être poli ! Dit Ginny.

Et toi tu pourrais éviter de t'inviter et prévenir que t'arrives. Répliqua t il.

Et avec quoi ? C'est moi qui avais ton portable, idiot. Siffla t elle.

Tu m'agaces ! Je vais préparer ma valise. Fais ce que tu veux. Dit il en rentrant dans sa chambre.

Il saisit son sac à moitié fait et fourra rageusement le reste de ses affaires dedans. Il ouvrit un tiroir de la commode qui faisait face à son lit et sortit un coffret en nacre. Il le posa dans son sac avec le reste de ces affaires.

Ginny le regardait faire, l'épaule appuyée au cadre de la porte et les bras et les jambes croisés. Elle tenait une chaîne en argent au bout de laquelle oscillait un médaillon. Draco, satisfait de lui, ferma son sac et ôta son t- shirt. Il ne s'était pas changé et détestait dormir habillé.

Il passa la main sur sa nuque, comme à chaque fois qu'il réfléchissait et comprit qu'il ne portait plus le portrait de sa mère. Affolé, il chercha frénétiquement sur ses draps, se rappelant qu'il l'avait tenu dans sa main, mais rien.

C'est ça que tu cherches ? Lui dit Ginny en montrant le médaillon.

Donne moi ça Weasley ! Rugit Draco en se retournant.

Je ne me souvenais pas de ta mère aussi jolie. Dit elle. Elle a les yeux des Black.

Donne moi ce médaillon et ne souille pas la mémoire de ma mère. Siffla t il entre ses dents les yeux luisants de rage.

En quoi est ce que parler de sa famille est une insulte à ta mère ? Demanda Ginny. Elle était une Black avant d'être une Malfoy que je sache.

Oui, Dit une voix masculine, et c'est là le problème. Elle était aussi une Black.

Potter ? Demanda Draco stupéfait.

Non, répondit une voix féminine.

Mais enfin, c'est pas un hall de gare cet appartement. Rugit Draco excédé.

Il sorti de sa chambre en écartant vivement Ginny de son passage. Il fit face à ses deux interlocuteurs et tomba sur le couple le plus improbable à ses yeux. Granger et Finnigan, attendaient dans son salon.

Ginny, dit Hermione en la prenant dans ses bras, tu n'as pas eu mon message ?

Heu si, dit elle en dégageant ses cheveux de son visage. Mais j'étais à l'hôpital. Je l'ai lu hier soir. Tu sais ce que c'est, le boulot, les trucs en retard, les enfants.

Des enfants ? Dirent Draco, Seamus et Hermione en même temps l'air déconfit.

Oui, enfin, pas exactement. Dit elle amusée. Deux colocataires aussi impossibles à vivre que des mômes. J'ai tellement l'habitude de parler d'eux comme ça.

On parle de nous ? Dit Julien.

Ok, bon faites ce que vous voulez, moi je vais prendre l'air ! Dit Draco exaspéré au plus haut point.

Il prit son blouson, ses clés et sortit en claquant la porte. Il fulminait. Décidé à descendre un bon whisky, il voulu sortir mais il se rendit compte qu'il était pieds nus quand une écharde vient lui chatouiller la plante du pied droit.

Nom d'un dragon cornu ! Jura t il. C'est vraiment pas mon jour.

Il rentra en laissa des traces de sang sur son carrelage d'un blanc immaculé.

No comment ! Beugla t il devant le sourire amusé de ses « invités ».

Assied toi, lui dit Ginny. Je vais regarder ça. C'est mon tour, non ?

Comme tu veux, murmura t il fatigué de ces dernières vingt quatre heures.

Vous pouvez vous installer, dit il aux autres. Comme ça on se fera une bonne bouffe et on boira du vin comme les vieux amis que nous n'avons jamais été !

Malfoy, tu dépasses les bornes. Lâcha Seamus.

Je dépasse les bornes ? Vous débarquez chez moi sans y être invités comme si je vous attendais et c'est moi qui exagère. C'est le monde à l'envers, vraiment ! Et puis pourquoi êtes vous ici ?

Arrêtes de bouger, j'arrives pas à retirer cette fichue écharde, Draco !

Je cherchais Ginny, et Seamus a voulu m'accompagner. Hermione parlait sur le ton de la conversation.

Ok, et comme il est de notoriété publique que Ginny Weasley habite chez moi vous êtes venus directement ici. Ironisa Malfoy.

Non, c'est moi qui les ai envoyés chez vous. Dit Julien. Je savais qu'elle ne pouvait être ailleurs. J'ai aussi un message pour toi.

Bon délivrez vos messages et partez. Dit Draco, de plus en plus fatigué. J'ai moi aussi des choses à faire et je voudrais pouvoir les faire dans le calme et la sérénité.

Ginny sortit l'écharde, de la taille d'une aiguille à tapisserie, et pansa le pied de Draco. Hermione lui parla de Charlie, dans un état grave mais stabilisé, et lui renouvela le souhait de son frère Ron de la voir malgré l'interdiction maternelle. Elle refusa.

Julien lui donna une lettre de Bill et lui dit que le tournage était arrêté par les producteurs qui avaient refusé de verser des indemnités pour sa blessure, contrairement à ce que son agent de Londres avait exigé.

Les messages ayant délivrés, Draco chassa tous ses « invités » avec beaucoup d'humeur. Ginny décréta qu'elle restait. Elle mit le feu dans la cheminée et y jeta de la poudre de cheminette pour permettre à Julien et aux Finnigan de rentrer chez eux. Elle rangea le sachet contenant la poudre dans son sac et se retourna vers Draco d'un air satisfait.

Rentre chez toi Weasley, franchement. Je ne veux voir personne.

Je voulais te parler de l'accident, Draco. Dit Ginny. Mon frère avait une mission. Il avait été envoyé par le ministère pour surveiller les environs de ton manoir. Il soupçonnait que quelqu'un agissait comme passeur clandestin de dragons.

Je t'écoute, continue. Dit Draco.

En fait, il soupçonnait ta mère d'y être pour quelque chose. Non, laisse moi finir. Dit elle. Il s'est vite aperçu qu'elle n'était pour rien dans l'histoire. Mais quelqu'un agissait depuis chez toi dès qu'elle s'absentait. Il a décidé de connaître le fin mot de l'histoire. Il m'avait confié que si il pouvait rentrer au manoir il n'hésiterai pas. Je crois que c'est ce qu'il a fait, pas plus tard qu'hier matin.

Alors, si ma mère est morte, c'est de la faute de ton stupide frère ! Dit Draco.

Tu n'as pas le droit de parler de Charlie comme ça. Dit elle. Et je suis sûre qu'elle n'a rien. Il ne l'aurait pas mise en danger. J'en suis convaincue.

Brusquement, le feu passa du jaune au vert. La tête du nouveau directeur de l'école de Poudlard apparut dans le feu et lança un cinglant « Bonsoir ». Ginny sursauta et s'accrocha à Draco.

Auriez vous oublié notre rendez vous ? Lança t elle à Draco.

Par Merlin quelle heure est il ? Dit Draco, rassemblant ses esprits.

Je me change, je prends mon sac et j'arrive. Ajouta t il en courant vers sa chambre.

Vous pouvez venir Miss Weasley, si vous le souhaitez. Dit Mc Gonnagall le regard malicieux.

Je crois que c'est à Draco de le décider, pas à moi. Dit elle. Mais il accepte je viendrais avec plaisir.

J'accepte, dit la voix de Draco derrière elle. Je ne sais pas pourquoi, mais je souhaite que tu m'accompagnes.

Bien, je vous attends. Dit elle en disparaissant des flammes.

Merci. Dit Ginny. D'accepter que je t'accompagne.

Ne me remercies pas, j'avais juste dans l'idée de t'emmener voir Rogue, pour qu'il voie cette blessure. Il y a des chances qu'il soit plus compétent que moi pour la soigner.

Pas bête, dit Ginny en grimaçant à l'idée de revoir son ancien professeur de potions.

Prête à partir ?

Oui.

Draco prit un peu de poudre de cheminette dans le coffret posé sur le manteau du meuble, et articula clairement « bureau du directeur, école de sorcellerie et de magie de Poudlard ». Il murmura un mot à Ginny lui sourit et disparu dans les flammes vertes. Ginny jeta de sa propre poudre dans le feu, tourna le variateur de la lampe halogène, murmura une formule qui protègerai l'appartement des intrusions et s'évapora elle aussi vers la même destination.