Chapitre 7 : Secrets de familles
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28 octobre 2005, Rue des Rosiers, plus tard dans la matinée.
Narcissa sortit de la chambre de Ginny, et rangea le coffret en bois dans le sac de voyage. Elle prépara une potion et posa la bouteille qu'elle avait empruntée à cet effet sur la table de la cuisine puis entra dans le salon sans dire un mot. Elle était fatiguée, et ses cours de Métamorphose n'étaient en rien reposants.
- Où est Draco ?
- Il est sorti chercher du pain. Dit Christophe la cigarette vissée à la bouche.
- Chercher du pain ?
- Franchement, nous n'arrivions plus à le supporter, il a bien fallu trouver un prétexte pour qu'il sorte et comme ni vous ni nous n'avions mangé.
- Pardonnez ma question abrupte mais quelles sont vos relations avec miss Weasley, exactement ?
- Elles ne sont pas intimes, si c'est le sens de votre propos. Dit Julien. Quand elle a décidé de postuler au casting de la série, Ginny n'avait pas d'agent et moi je venais de me faire lâcher par l'acteur dont je m'occupais. On a parlé, pendant qu'elle attendait et nous avons sympathisé.
- Elle a du sentir que j'étais sorcier parce qu'elle m'a dit tout de suite qu'elle savait ce que j'étais. Je lui ai proposé mes services et lui ai présenté mon frère. Il est coiffeur et maquilleur pour le cinéma. Elle avait l'air perdue, nous l'avons prise sous nos ailes, pensant qu'elle n'avait plus de famille, elle n'en parlait jamais.
- En fait elle était très dépressive et nous avons joué le rôle des grands frères. Pour l'aider à retrouver le goût de la vie. C'est une actrice de grand talent, si elle pouvait oser de plus grands rôles, elle ferait une brillante carrière. Mais elle dit être heureuse comme ça. Je pense qu'elle a peur.
- Ne s'est il jamais rien passé entre vous et elle ?
- Moi ? Explosion de rire. Non madame, rien ne se passera jamais, je n'ai pas le goût des femmes. Quand à Christophe, il a certainement dû y penser mais jamais il n'est passé à l'acte, j'en suis sûr.
- Pourquoi toutes ces question madame ? Demanda Christophe.
- Parce que Draco est mon fils, dit elle en prenant une cigarette dans le paquet de Christophe. Merci, pour le feu. Je souhaite quelqu'un de droit dans ses relations.
- Donc, je voulais savoir si vous et elle…
Le bruit d'un sac en plastique qui s'écrase au sol se fit entendre.
- Mère ! Ne suis-je pas assez adulte pour savoir moi-même ce que j'ai à faire ?
- Draco ! Cessez de hurler ainsi. Miss Weasley essaie de se reposer ! Et apportez nous ces merveilles françaises, que nous mangions un peu. Resterait il un peu de caf ? Dit elle en sachant que la cafetière était vide.
Elle regarda Christophe avec suffisamment d'insistance pour que ce dernier se lève et retourne à a cuisine en préparer. Julien le suivit.
- Votre autorité sur mon héritage ne vous autorise aucunement à choisir pour moi quelles sont mes fréquentations, dussent elles ne pas vous convenir, Mère.
- Draco, je ne tolèrerais pas de tels écarts de langage. Est-ce clair ? Je suis votre mère et j'exige le respect.
Draco, excédé se leva pour et se dirigea vers la chambre de Virginia.
- Où allez vous ?
- Voir comment elle va.
- Non, il n'en est pas question. Nous rentrons à Poudlard. Je n'ai pu gagner plus de temps.
- Je reste. Dit il fermement.
- Certainement pas, vous rentrez avec moi. Ne me désobéissez pas Draco, je puis être pire que votre père.
Draco blêmit, il se souvenait trop bien des brimades et autres corrections que son père lui infligeait. Sa mère n'assistait jamais à ces remontrances, mais il supposait qu'elle savait parfaitement ce qu'il se passait. Il décida qu'il serait plus sage de la faire plier plus tard. Fatiguée, elle était redoutable.
A midi, heure de Londres, Malfoy mère et fils entraient dans la grande salle du collège de Poudlard pour y prendre leur déjeuner. L'humeur massacrante de Narcissa incita l'ensemble des élèves à se taire et baisser le nez vers leurs assiettes pour éviter le regard assassin de leur professeur.
La fin de la journée s'étira interminablement. Draco ne se présenta pas au dîner, préférant la solitude de ses appartements et corriger ses parchemins. Et surtout, il n'avait pas faim. Il profita de l'absence de sa mère pour rédiger une longue lettre à Virginia, dans laquelle il mit ses inquiétudes et son affection. Il savait que ces semaines de silence avaient altéré leur relation. Il espérait seulement que cette lettre l'autoriserai à la revoir.
Il en écrivit une autre plus courte à l'attention de Julien et Christophe, pour s'excuser de la conduite de sa mère et surtout leur demander de le tenir au courant de tout changement dans l'état de son amie.
Finalement, il prit un troisième parchemin et l'adressa à Bill. Il avait besoin de parler de Virginia à quelqu'un qui la connaissait vraiment. Il savait que Bill et elle étaient très liés vu qu'il avait reçu un billet de lui avec le journal. Et il n'avait pas hésité à entrer en contact avec lui, malgré son nom, son père, malgré tout ce qui faisait qu'un Weasley et un Malfoy devait se détester quoi qu'il arrive.
Il l'écrivit d'une traite et ne la relut même pas, pensant perdre courage à l'envoyer. Il la cacheta et monta à la volière avec ses trois enveloppes. Il fit partir deux oiseaux, l'un vers Paris, l'autre vers il ne savait même pas où. Mais tant qu'il trouvait Bill, peut lui importait à vrai dire. Il redescendit en réfléchissant au contenu de la missive qu'il avait adressée à l'aîné des Weasley.
« Bill,
Je sais que vous et moi ne sommes pas en très bons termes. Si j'écrit cette lettre c'est que j'ai besoin de parler à quelqu'un qui connaisse vraiment Virginia. Je sais aussi qu'elle ne parle plus à sa famille. J'ai pensé à vous en raison du journal. J'espère ne pas faire erreur en vous demandant de me rejoindre à Pré au Lard le premier samedi du mois de novembre. Je vous expliquerai. J'attends votre réponse.
Respectueusement,
Draco Malfoy »
Non, finalement il n'aurait pas dû l'envoyer. Elle était ridicule et son contenu affligeant. Mais il avait besoin de parler d'elle. Pas à Julien et Christophe, ils ne la connaissaient pas assez, à quelqu'un qui l'aurait vue grandir, s'épanouir. Quelqu'un qui l'aurait connue aussi bien que son journal. Et il voulait exorciser ses culpabilités, celle de l'avoir ignorée, celle de l'avoir mise en danger, celle de se sentir coupable et traître en l'aimant.
Comment mieux le faire qu'en se confiant à quelqu'un qu'elle chérissait et qui l'aimait tout autant, quelqu'un susceptible de le punir justement pour son manque de considération pour les autres. Il secoua la tête, les idées noires qu'il ressassait aveuglaient son jugement. Lui, Draco Malfoy, regretter et se sentir coupable ? Non sens, un Malfoy ne fait jamais rien d'idiot ou de contraire à l'ordre moral établi par la famille.
L'appartement était étrangement désert. Sa mère prenait habituellement son thé devant la cheminée, ses copies sur les genoux, ou jouait de la harpe. Il trouva une petite note pliée, sur la console à l'entrée. Elle portait le filigrane des Malfoy et sentait le parfum de sa mère. Il l'ouvrit et y lut qu'elle rentrerait sous peu.
Il soupira. Depuis que Virginia était de retour dans sa vie, elle était devenue si compliquée. Il regrettait Paris, son travail de bureau tranquille et la Taverne où il voyait Lisette tous les jours. Lisette, il l'avait oubliée aussi. Pas une lettre, pas un coup de téléphone depuis des semaines. Il doutait qu'elle s'inquiétât de lui, mais il aimait tant discuter avec elle, tout était si simple. Paris et sa vie lui manquaient.
Il ouvrit la porte et sortit brusquement, bousculant quelqu'un au passage. Ignorant les protestations, il s'engagea dans le long couloir qui le conduirait aux étages supérieurs pour filer droit chez le nouveau directeur du collège. Il avait décidé de rentrer à Paris, si une vie avec elle était possible tout dépendait de Bill en fait, et de ce qu'il lui dirait.
Une main vigoureuse le retint dans son élan.
- Tu pourrais au moins avoir la correction de d'excuser !
- Weasley, qu'est ce que tu veux ?
- Savoir ce que tu as fait à ma sœur !
- Rien. Horrible mensonge On peut savoir pourquoi ?
- Ma mère a dit qu'elle souffrait d'une maladie bizarre.
- C'est toi qui es bizarre Weasley. Trop de cognards sur la tête peut être ?
- Me cherches pas Malfoy, je pourrais démonter ta face d'ange.
- Ok, puisque tu y tiens on va régler ça à ma manière. Sur le terrain de Quidditch, dans quinze minutes. Dit il en ôtant la main de Ron, qui le tenait par la cravate.
- Dans quinze minutes, accepta Ron. Sois pas en retard, je pourrais penser que t'as peur. Ajouta t il en affichant un sourire sardonique.
Draco le fusilla du regard et se précipita vers le bureau du directeur. Rencontrer Weasley dans quinze minutes lui laissait juste le temps d'expliquer à Mc Gonnagall qu'il souhaitait repartir à Paris dès que possible. Il courut jusqu'à la statue et murmura le mot de passe, puis grimpa les degrés quatre à quatre. Il frappa et ouvrit la porte du bureau un peu brusquement, sans attendre la réponse de l'ancien professeur de métamorphose.
- Monsieur Malfoy, s'indigna t elle. Peut on connaître les raisons d'une telle apparition au milieu d'une réunion confidentielle ? Elle insista lourdement sur le dernier mot.
- Toutes mes excuses. Dit il en sortant. Rien d'important, je repasserai plus tard.
Il ne prit même pas la peine de regarder autour de lui qui était présent dans le bureau de Minerva Mc Gonnagall, sans quoi il serait certainement resté. En effet, Molly et Arthur Weasley semblaient pris dans une vive conversation dont le ton courtois ne laissait rien transpirer du désaccord total qu'ils exprimaient. Narcissa tentait de défendre son opinion mais semblait fatiguée par leur attitude bornée. Au moins le caractère impétueux de Draco n'envenimerait pas les choses.
Si les parents arrivaient à un semblant de discussion, il en allait autrement sur le terrain de Quidditch. Ron attendait Draco de pied ferme. Ce dernier eut a peine le temps d'ouvrir la bouche en sortant sa baguette que Ron l'envoya s'encastrer dans la tribune des Serdaigle en le désarmant.
Rageur, Draco se releva un peu sonné et sauta au sol tel un chat en récupérant sa baguette. Il pointa son arme vers Ron et hésita entre un cinglant « Doloris » et un « Stupéfix ». Cela laissa le temps à Ron de jeter un sort destiné à lui briser le bras qui explosa contre la structure du stade dans un fracas épouvantable. Draco l'avait esquivé sans mal.
Ron grogna de rage et se jeta simplement sur Draco. Surpris ce dernier s'écroula sous la violence du choc. Un premier coup de poing ouvrit largement l'arcade sourcilière de Draco qui répondit en faisant sinistrement craquer celle de son adversaire. Il réprima le cri de douleur provenant de sa main brisée.
Ron s'apprêtait à répondre quand une grosse main à la force impressionnante l'agrippa par les vêtements. Il tenta de se débattre et aperçut l'énorme figure de Hagrid. Un rictus de colère déformait ses traits déjà grossiers lorsqu'il regarda Ron. Draco fut soulagé de voir cette colère dirigée contre Weasley et non vers lui.
- Ron ! Rugit il.
- Quoi ! Cria t il à bout de souffle.
- Je vais pas te laisser massacrer un professeur du collège, même si c'est Malfoy.
- Merci Hagrid, Dit Draco sincèrement reconnaissant.
- Je ne fait que mon travail, vous concernant. Lâcha l'interpellé.
- Viens par ici toi, quand ta mère va savoir ça !
- Ben, vaudrait mieux pour moi qu'elle l'ignore. Dit il en souriant misérablement.
Les cris des deux mères, hurlant les noms et prénoms au complet de leurs progénitures, retentirent à travers le silence du parc comme une détonation de feu d'artifice. Les deux jeunes gens fermèrent les yeux à l'idée de l'ouragan qui ne tarderait pas à s'abattre sur leurs têtes. En guise d'accueil, Narcissa administra à son fils une gifle magistrale. Molly se contenta de lui servi un des regards assassins dont elle avait le secret. Hagrid s'esquiva en marmonnant un vague « bon-ben-je-vous-laisse ».
- Peut on savoir ce qu'il ce passe ici ? Hurlèrent les deux femmes au même moment.
Les deux jeunes hommes se regardèrent, le visage couvert de sang et fendu d'une même blessure, et partirent d'un rire tonitruant. Il était clair que si les hurlements des mères n'avaient pas encore réveillé l'ensemble du collège, les rires des deux fils n'y manqueraient pas. Minerva arriva à ce moment là, accompagnée d'Arthur qui ne comprenait pas plus qu'elle le tableau qu'il avait en face de lui.
- Veuillez me suivre ! Jeta la directrice du collège, indignée.
Elle partit d'un sermon d'une longueur interminable, tout en les conduisant vers l'infirmerie où madame Pomfresh accueillit les deux blessés avec force de murmures désapprobateurs. Le discours de l'une comme de l'autre tenait dans les même propos.On aurait pu le résumer avec « il n'y a pas idée de se battre dans l'enceinte d'un collège pour deux hommes respectables comme vous », phrase qui ponctua le dernier pansement que Pomfresh posa sur Draco.
Narcissa invita tout le petit monde à finir la conversation dans les appartements des Malfoy. Molly rechigna, mais se laissa convaincre par Arthur de l'accompagner. Sur le chemin, Ron et Draco s'écartèrent un peu du reste du groupe. Draco avait entendu un bruit et souhaitait voir de quoi il retournait. Dans une salle de classe il trouva quatre élèves assez intimement occupés. Il les avait déjà trouvés plusieurs fois dehors aussi tard et ne manquerait de les punir encore un peu plus.
- Lassiter, Malloy, Lenaë et Tanaka ! Cria t il. Cent points de moins pour vos maisons.
- Professeur, essaya Julian Lassiter.
- Lassiter, cinquante points de moins pour les Serpentard, on ne répond pas à son professeur. De plus vous irez trouver Argus Rusard pour moi demain, trois semaines de retenue ne vous feront pas de mal.
- Seulement moi ? Dit Lassiter blessé par tant d'injustice.
- Non, Lassiter. Vous quatre. Il savoura son effet sur les visages effarés des quatre sixièmes années.
- Je vous suggère maintenant de retourner dans vos dortoirs respectifs et d'éviter à l'avenir, de croiser la route d'un professeur à cette heure de la nuit.
Il poussa les élèves hors de la salle de cours et ferma la porte. Sur le chemin de sa chambre, le silence de Ron le gêna considérablement et il décida de briser la glace.
- Weasley, je suis fatigué de ces constantes altercations. Ne pourrions nous pas cesser ces enfantillages ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles Malfoy. Dit Ron d'un ton glacé.
- Virginia a raison. On a passé l'âge des mesquineries de collège. Ne pourrait on pas discuter entre adultes civilisés ?
- Ouais. D'autant que je vais me faire sérieusement pourrir par mon entraîneur avec ça. J'aurais pu me blesser et pas jouer le prochain match.
- Tu joues en professionnel ?
- Hey. t'était où des quatre dernières années ? Sur la lune ?
- Non, coupé du monde sorcier à Paris. Je suis parti là bas après mes études à l'université des sciences et applications magiques.
- Ouais, j'ai suivi ton équipe. T'étais plutôt bon joueur. Pourquoi t'as pas continué le Quidditch ?
- Comment ça t'a suivi mon équipe ?
- Ben on a recruté Jonson, votre gardien. On a eu du mal d'ailleurs.
- C''est marrant ça, il nous répétait qu'il se destinait à la recherche magique. Il voulait devenir langue de plomb.
- Malfoy ? Demanda Ron l'air grave.
- Draco, le corrigea l'interpellé. Au point où nous en sommes autant utiliser nos prénoms.
- OK, Draco. Qu'est ce qu'il y a entre ma sœur et toi ?
- J'en sais rien.
- Comment ça ? Vous êtes ensemble ou pas ?
- Ben, oui et non. C'est assez compliqué.
- Je vois pas ce qu'il y de compliqué là dedans, vous êtes ensemble ou vous l'êtes pas.
Draco coupa court à la conversation, ils arrivaient devant chez lui. Il ouvrit doucement la porte et entendit des éclats de voix dans le salon. Il fit signe à Ron d'entrer en silence, pour écouter la conversation.
- Comment avez pu laisser faire ça ? Molly criait et pleurait en même temps.
- Je n'ai rien laissé faire. Dit Narcissa. Je n'aurais jamais imaginé qu'ils se retrouveraient à Paris. Comment pouvait on le prévoir ?
- Vous nous aviez garanti que l'éloignement l'aiderait à oublier. Il ne devait pas approcher de Ginny, c'était notre accord.
- Je sais, Arthur. Dit Narcissa, d'une voix triste. J'ai pensé que lui cacher les vraies raisons de son envoi en France le ferait oublier cette stupide inclination.
- Cela dit, j'ai cru comprendre que vous non plus n'avez pas été totalement honnêtes avec votre fille. Peut être que si vous lui aviez dit la vérité, ce ne serait jamais arrivé. Vous saviez aussi qu'il était dangereux qu'ils s'aiment, non ?
- Dire la vérité à Ginny s'était prendre le risque qu'elle quitte la maison pour le rejoindre.
- Vous avez préféré vous couper de votre enfant pendant tout ce temps ? N'était il pas plus simple de la garder près de vous et de la surveiller ? Ironisa Narcissa en réponse à Molly.
- C'est à croire que rien n'est jamais simple. Cela dit, Narcissa nous sommes dans une impasse. Si cette inclination est profondément encrée en eux, comme pourrons nous nous y opposer ?
- Il reste des moyens magiques peu orthodoxes mais efficaces. Dit Narcissa d'un ton grave. Mais c'est à vous de choisir. Les enfants refuseront en bloc je le craints. Mais nous devons attendre qu'elle soit remise pour cela. Il nous reste encore du temps.
- Narcissa, que savez vous des sentiments de votre fils à l'égard de notre fille ? N'y voyez aucune offense mais, silence c'est un Malfoy.
Ron bouillait de rage. Draco avait réussi à l'empêcher de se ruer dans la pièce jusqu'alors mais il jugea imprudent de le retenir plus.
- De quel droit ? Vous êtes assis là, à marchander et discuter des sentiments des autres sans même leur demander leur avis, pendant que ma sœur souffre, loin de tous, d'une maladie que personne ne connaît et dont ILS sont responsables. Hurla Ron en désignant Draco et sa mère.
- Ron ! Dit Arthur d'un ton sec.
- Papa ! C'est vrai ! Objecta il. Combien de temps encore on va continuer avec tous ces non dits et ses mensonges. Qu'ils s'aiment ou pas qui s'en soucie. Ginny est malade, c'est ça l'important.
- Jeune Weasley, asseyez vous et reprenez un peu contenance. La colère n'aide en rien aux discussions constructives.
- Vous, je vous ai rien demand !
Draco serra les poings. Il ne pouvait laisser un Weasley parler à sa mère sur ce ton.
- Ron ! Aie un peu de respect ! Cria Arthur.
- Désolé. Dit il en s'asseyant.
- Draco asseyez vous aussi. Cela vous concerne directement.
- Mère, soyez honnête. Quelles sont ses chances ? Demanda Draco, rongé d'angoisses.
- Draco, cela ne dépend que d'elle. Elle semble bien réagir au traitement, seul le temps pourra nous le dire. J'ai laissé des indications précises aux deux jeunes garçons qui partagent son appartement.
- Maman, dis lui de revenir à la maison. Elle doit revenir à la maison. Supplia Ron. On s'occupera d'elle. Je peux rester avec vous et t'aider.
- Ron. Dit sa mère doucement. Je…
Le tintement de la vitre du salon les sorti de leurs réflexions. Draco se leva et alla ouvrir la fenêtre. Un hibou entra et traversa le salon pour se poser sur le bras du fauteuil que le jeune homme occupait un instant plus tôt. Il détacha le petit rouleau de parchemin attaché à la patte du volatile et lui donna un peu d'eau. L'oiseau repartit sans attendre. Il déroula le papier et lu son contenu d'un air grave.
- La réponse de votre fils Bill. Dit il. Je l'avais contacté pour lui parler de votre fille. Il dit arriver dans l'heure.
Ron grimaça et regarda Draco d'un air ennuyé. Il lui fit comprendre d'un signe de tête qu'informer ses parent avait été une mauvaise idée.
- Peut être serait il judicieux de l'attendre pour poursuivre cette conversation ? Demanda Narcissa.
- Non, continuez, Narcissa. Dit Molly d'un ton froid. Que peut on espérer si Ginny se remet ?
- Dans le meilleur des cas, d'ici un an ou deux elle pourra espérer retrouver son aptitude à faire des enfants et mener une autre grossesse, jusqu'à son terme cette fois. Mais cela exigera un traitement lourd et pénible. Quand au pire, on peut envisager qu'elle perde sa fertilité à jamais.
- Une autre grossesse ? Dirent Draco et les Weasley.
- Oui, celle-ci a été interrompue. L'enfant était mort avant d'avoir eu le temps de vivre. Dit elle douloureusement.
- Virginia attendait un enfant ! Dit Draco, le teint gris. De (longue pause) moi ?
- Evidement, jeune idiot ! Cracha sa mère. Dans le cas contraire, elle ne serait pas dans cet état.
Draco se leva et fit les cent pas pendant deux minutes, sentant la colère monter et l'ambiance de la pièce s'alourdir. Il regarda les trois Weasley l'un après l'autre et sourit à Molly dont l'air hagard semblait dire qu'elle n'avait pas encore assimilé l'information.
- Et vous attendiez quoi pour me l'annoncer ? Hurla t il de colère.
- Vous ne deviez pas l'apprendre.
- Il est hors de question qu'elle reste seule là bas. Dit Molly.
- Je vais la chercher. Déclara Ron. Sa place est dans sa famille. Ici, pas dans un sombre boui-boui français.
- Vous ne pourrez la ramener seul. Et il faut à tout prix éviter les moyens magiques. Elle est trop faible et doit se reposer.
Draco sortit un petit objet de couleur argentée de sa poche et sembla attendre quelque chose de lui.
- Fichu collège ! Hurla t il en regardant son téléphone portable sur lequel il appuyait frénétiquement. Rien ne fonctionne correctement dans ces murs.
- Et vous espérerez faire quoi avec cette chose ? Demanda Molly intriguée par l'objet.
- Téléphoner à une agence de voyage et prendre un billet d'avion pour un rapatriement sanitaire ! Dit Draco sur le ton de l'évidence.
- Fascinant ! Dit Arthur qui n'avait visiblement rien compris.
- Je vois que vous vous êtes parfaitement adapté aux habitudes et à la technologie moldues. Dit Narcissa satisfaite.
- Mais c'est évident ! Dit Draco en réalisant soudainement quelque chose qui lui seul paraissait apte à comprendre. Je reviens.
- Je te suis, dit Ron en sortant derrière lui.
La porte se referma derrière eux en laissant dans le salon des parents stupéfaits et dépassés par les évènements.
Draco sortit en trombe du couloir et monta l'escalier quatre à quatre, suivi par Ron qui ne comprenait rien mais était décidé à connaître le fin mot de l'histoire. Draco arriva devant la statue qui barrait le passage menant au bureau de Minerva Mc Gonnagall et murmura le mot de passe. Ron en avait profité pour le rattraper. Ils gravirent l'escalier sans un mot et surgirent dans le bureau de la directrice du collège, qu'ils trouvèrent vide.
- Professeur !
- Professeur ! Répéta Ron.
- Mais où est passé cette vieille chouette, murmura Ron.
- A deux pas derrière vous Monsieur Weasley, dit elle d'un ton amusé.
Ron rougit jusqu'aux oreilles. Il marmonna de vagues excuses et rougit plus encore devant l'air faussement outré de son ancien professeur.
- Professeur, j'ai besoin que vous permettiez à cet objet technologique de fonctionner pendant, disons, vingt minutes. Demanda Draco.
- Et pourquoi une telle urgence professeur Malfoy ?
- Pour Virginia.
- Bien. Concéda t elle. Allez près de la cabane de Hagrid, dans dix minutes vous aurez une ouverture. Faites vite, je ne peux garantir que vous aurez les vingt minutes dont vous avez besoin.
- J'y vais. Dit Draco. Merci.
- Tu viens ? Demanda t il à Ron, incapable de bouger, en lui montra la porte.
- Hein ? Ah, oui j'arrive.
Ils quittèrent le bureau sans voir le professeur Mc Gonnagall qui souriait à un tableau caché derrière une lourde tenture de velours rouge.
- Ca se présente plutôt bien, dit elle.
- En effet, tout espoir est permis, répondit la voix du tableau.
A suivre ….
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Réponses aux reviews :
To Alisa : dis donc jeune vampire, c'est toi qui t'es nourrie des mes revieweuses chéries ???
Sinon, je les ai lus aussi ces romans. Je ne me souvenais pas des noms de la miss. Vais les relire tiens.
Merci pour ta review, et non, Draco n'a pas fini de pleurer. Pour Ginny, ben il va déjà falloir qu'elle veuille se battre pour survivre. Bref je pense les torturer encore un peu avant le happy end. Sinon, c'est pas drôle.
Ah au fait, pour les autres revieweuses, tu serais gentille de lâcher les otages. Je te promets de la finir bien cette fic.
S'il te plaîiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiit !!!!
Bises, Sasha.
Pi pour les autres, ben merci tout de même à toutes, j'espère que même si vous n'écrivez plus vous me lisez toujours.
Je vous embrasse tous et toutes.
