Chapitre 8 : Les frères Beaupr
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29 octobre 2005, 00h12, Rue des rosiers
L'Hymne à la joie, affreusement mal imité, réveilla Julien en sursaut. Il décrocha son cellulaire sans regarder le numéro affiché sur l'écran. Il arrondit les yeux de surprise malgré le fait qu'il soit encore mal réveillé.
- Ouais, dit il de mauvaise humeur, salut.
- Evidemment ! Nom de dieu, il est minuit douze qui ne dort pas à cette heure ?
- Ok, c'est bon. Je me calme.
- Elle dort.
- Un quoi ? A cette heure ? T'es pas bien cadré dans ta tête ?
- Non ! Je la laisse pas partir chez eux. Quatre ans sans donner de nouvelles à part son frère Ronnie ou un truc du genre, et encore pas de vive voix !
- Non ! Cherches pas, c'est non. Elle reste ici.
- T'es borné, franchement. Ok, je capitule. Mais je t'avertis, s'il lui arrive quoi que ce soit. Je rapplique et je te botte l'arrière train. Toi et ses deux frangins ! C'est clair ?
- Ok, vous arrivez quand ?
- Quoi ?
- Ok je préviens Chris. On vous attend. A tout de suite.
La porte de la chambre de Gin grinça. Elle sortit de sa chambre, l'air moins cadavérique et le regard franc et déterminé.
- Hey, attends… Cria t il au téléphone.
- Trop tard. Murmura t il à Ginny.
- C'était qui ?
- Draco et un de tes frères, Ron quelque chose.
- Ron ? Et Draco ? Dit elle l'air ahuri.
- Oui, ils arrivent. Avec un autre frangin à toi. Ils veulent que tu rentres.
Ginny s'avança vers le canapé et s'écroula dedans.
- Et si je ne veux pas rentrer ?
- Il m'a semblé que, pour eux, cette option n'était pas envisageable. Elle soupira.
- Julien ?
- Oui ?
- J'ai horriblement faim !
- Et bien on va y remédier, dit Julien en riant.
- Si tu me sers cet horrible bouillon de légumes je t'étripe et je te cuisine au four.
Il parti vers la cuisine en riant. Ginny retourna dans sa chambre pour enfiler un peignoir parfaitement identique à celui que Draco portait ce fameux soir de juillet et mit ses chaussons. Elle enroula ses cheveux et les attacha avec une énorme pince et retourna dans la cuisine. Elle sauta sur le tabouret de bar et s'accouda au plan de travail qui leur servait de table pour le petit déjeuner. L'odeur délicieuse d'un chocolat chaud emplit la pièce.
- Alors qu'as-tu prévu ?
- Heu, un énorme petit déjeuner avec thé, pancakes, œufs, bacon, saucisses et tout le toutim. Et un grand chocolat chaud pour moi.
- Un chocolat chaud ? Dit elle surprise, toi qui prendrait ton café en intraveineuse !!!
- Oui mais là, j'ai besoin des vertus thérapeutiques du chocolat.
Il regarda Gin d'un air grave. Lâcha sa cuillère en bois et fit le tour du plan de travail. Il la prit dans ses bras et la serra très fort, comme si sa vie dépendait de cette étreinte. Il recula après deux minutes et lui prit les mains.
- Au mon Dieu, que j'ai eu peur. Dit il sans maîtriser ses larmes.
- Julien ! Dit elle alarmée. Qu'est ce qu'il y a ?
- Rien, j'ai juste eu peur que tu … Il ne pût finir sa phrase.
- Julien, enfin. Je suis plus solide que ça, tu le sais. Ce n'est pas la première fois que je suis malade ! Dit elle pour dédramatiser et cacher sa propre peur.
- Laisse tomber, dit il. L'adrénaline qui retombe, sûrement ! Dit il en haussant les épaule. Merde ! Mon petit dej' !
- Hey qu'est ce qui brûle ici ? Dit Christophe la voix encore endormie.
- Un petit dej' pour notre ogresse. Dit Julien en riant.
- Gin ?
- Yep !
- Hey ! Te voilà de retour parmi les vivants !!! Dit il en l'embrassant sur les deux joues.
- Oui, et avec une faim de géant ! Dit elle en riant.
Un bruit épouvantable retentit dans le salon.
- Argh ! Dit Julien en lâchant la poêle à frire.
- Quoi ?
- Ben, Draco a dû arriver et je n'ai pas pensé à retirer la table de devant la cheminée !
- Draco ? Demanda Christophe surprit.
- Je t'expliquerai.
Gin descendit de son tabouret et couru dans le salon pour accueillir les arrivants, trop heureuse d'être de nouveau sur pieds.
- Gin, où vas-tu ?
- Dire bonjour à mes frères.
- Ils vont être surpris. Dit Christophe en regardant Julien.
Le rire de Ginny les poussa à sortir de la cuisine en courant. Le tableau était vraiment comique. Bill avait tenté de pousser la table basse en sortant de la cheminée mais n'en avait pas eu le temps, Draco avait transplané dessus et traversé le plateau en verre et Ron avait suivi son frère de si peu qu'il l'avait poussé en avant, directement dans les bras de Malfoy, qui se retrouvait écrasé par les deux Weasley, à moitié effondré sur le canapé et les jambes encore prisonnières de la table.
- Hey, aidez moi, au lieu de rire bêtement. Dit Draco excédé.
- Tu es vraiment mignon comme ça ! Dit Ginny les larmes aux yeux en tendant la main à Ron pour l'aider à se lever.
- Salut Ron, ajouta t elle quand il fut sur ses pied.
- Hello petit sœur ! dit Bill enfin debout lui aussi.
- Bill ! Elle lui sauta au cou.
- Merci pour moi, grommela Draco entre ses dents en s'écartant de la scène.
Il lança un sort à a table pour la réparer et se dirigea vers les frères Beaupré à qui personne n'avait dit bonjour. Il leur serra la main chaleureusement et entama une discussion sur Virginia en les suivant vers la cuisine.
Il leur posa des questions précises sur leur amie en essayant d'estimer combien de temps il lui faudrait avant de sombrer à nouveau dans la souffrance. Narcissa avait dit que ces très courtes périodes de pleine forme pouvaient se présenter et ne présageait que de nouvelles crises plus violentes et plus douloureuses. Il regarda le flacon que sa mère avait rempli en réfléchissant.
- Je vais voir Virginia. Je dois lui dire de faire ses bagages. Dit il sortant de sa réflexion.
- Elle ne veut pas partir, Draco. Dit Julien.
- Oui, je m'y attendais. Mais j'espère que Bill et Ron auront réussit à la convaincre.
- Pourquoi tenez vous tant à la ramener. Elle est bien ici, c'est nous sa famille maintenant. Dit Christophe réalisant soudain qu'il perdait son amie.
- Je sais, mais il est nécessaire qu'elle rentre en Angleterre avec nous. Ma mère pourra la soigner plus facilement si quelque chose survenait qu'elle n'avait pas prévu. Elle ne veut pas risquer de perdre de trop précieuses minutes.
- Je trouve ça profondément injuste et déloyal. Mais je suppose qu'on a pas voix au chapitre, ai-je tort ?
- Comment ça ?
- Etant donné, reprit Julien, que vous êtes venus à trois pour la ramener, c'est que ni elle ni nous ne pouvons nous opposer à ta décision.
- Cette décision n'est pas la mienne ! Se défendit Draco. Et puis elle n'a pas répondu à la lettre que je lui ai envoyé pour savoir si elle voulait me revoir, je supposais donc ne pas pouvoir émettre d'opinion sur le sujet.
- Draco écoute, elle n'a jamais reçu de lettre de toi !
- Comment ? Il haussa la voix. Je suis pourtant convaincu d'en avoir fait partir une. Au milieu du moi d'août, j'en suis sûr. Je l'ai envoyé par hibou depuis Pou…
La porte de la cuisine s'ouvrit à la volée sur une Virginia tremblante de rage. Elle avait le visage rouge de colère et les yeux larmoyants.
- Draco Arthemus Lucius Malfoy ! Rugit elle en lui administrant une cuisante gifle.
- Hey ! Gin ! Calme toi. Tenta de plaider Christophe.
- Vous deux, dehors !
- Hum, on vous laisser, alors. Dit julien.
- Bon courage, on te soutient, murmura t il à l'oreille de Draco en passant.
- Merci. Répondit il simplement.
Un lourd silence s'installa le temps que la porte se referme. Une fois seuls, Ginny s'essaya à une deuxième gifle mais Draco fut plus rapide. Il l'attrapa par le poignet et la rapprocha de lui jusqu'à ce que leurs pieds se touchent presque.
- On peut savoir ce qu'il te prend ? Cria t il fou de colère.
- C'était trop simple de ta part d'écrire et d'expliquer ? C'est un peu facile de s'enfuir en me laissant ici avec des doutes.
- Premièrement c'est toi qui es partie pendant que je dormais, et ce sans laisser un mot d'explication. Ensuite je t'ai écrit depuis Poudlard. Une lettre dont je n'ai pas su compter les pages tant il y en avait.
- C'est un peu facile de te présenter devant moi en accusatrice ! Alors que tu as une dose incroyable de responsabilité dans cette histoire.
Il avançait les yeux flamboyants, la forçant à reculer jusqu'à la porte. Une fois plaquée contre le panneau de bois, il posa ses mains de part et d'autre de sa tête et la regarda dans les yeux, toujours aussi rageur. Elle dû lever la tête pour le regarder dans les yeux et remarqua une ligne d'eau qui couvrait son regard bleu acier.
- Draco, je... Bafouilla t elle.
- J'ai essayé de te parler, la coupa t il, de te demander pourquoi tu n'avais pas répondu à cette lettre. Je n'ai même pas pu placer un mot. Tu n'as pas voulu écouter ce que j'avais à te dire. Pourquoi ? Pourquoi c'est toujours aussi compliqu ? J'en ai assez de ces faux semblants et de ces luttes intestines entre familles.
- Draco, laisse moi parler !
- Non, cette fois c'est moi qui parle jusqu'au bout. Admettons que tu n'ai pas reçu cette lettre, dit il en s'écartant d'elle, en dehors des habituelles idioties de lendemain de, enfin tu vois ce que je veux dire, il y avait une question à laquelle j'attendais une réponse claire. Mais tout ça n'a plus d'importance maintenant.
- Alors pourquoi en parles tu si cela n'est pas important ? Pourquoi t'attaches tu à des choses que tu penses être devenues futiles ? Est-ce que ce que je pense est important ? A moins peut être que le GRAND Draco Malfoy s'imagine avoir suffisamment vécu pour détenir LA vérité et que ses questions soient devenues sans objet.
- C'est une discussion de sourds. Dit en soupirant. Ecoute, j'en ai assez de tout ça. Le jeu du chat et de la souris ça va quand on est gosses. Alors tu rentres chez toi et on en parle plus. Ah quoi bon de toutes façons, se torturer avec ce qui aurait pu ou aurait du être, nos parents ont décidé pour nous.
- Et tu laisses faire ça ? Tu ne vas même pas te défendre ?
- Et que devrais je défendre à ton avis ? Il espérait qu'elle dise « nous », qu'elle lui donne un indice de ce qu'elle ressentait.
- Puisque tu le prends comme ça… Elle ouvrit violemment la porte et sortit comme une furie.
Sur le pal de travail, Draco récupéra la bouteille de potion préparée par sa mère et la petite feuille avec les consignes. Il retrouva les frères Weasley et Beaupré dans le salon, il donna l'ensemble à Ron en précisant toute la démarche à suivre et lui fit répéter trois fois la procédure pour être sûr qu'il l'avait bien assimilée. Les bagages enfin prêts, Ginny et Ron s'engouffrèrent dans le taxi qui les conduirait à l'aéroport. Dès la porte d'entrée refermée, Draco s'accorda le droit de souffler un peu et s'installa dans le canapé.
- J'en ai assez. Sa voix était teintée de déception.
- Tu veux une clope ? Demanda Christophe en lui lançant son paquet.
- Bonne idée, tiens. Dit il en usant de sa dextérité d'attrapeur. Tu n'aurais pas du feu par hasard ?
- « Ignus » murmura Julien en tendant sa baguette à Draco.
- Je déteste quand tu fais ça, dit Christophe à son frère, en allumant sa cigarette avec un briquet.
- C'est pas de ma faute si tu n'est pas un sorcier, répondit il en le poussant.
- Ca c'est curieux ! dit Bill en français avec son accent britannique. Vous êtes frères jumeaux et seulement l'un de vous est sorcier ?
- Oui, dit Julien. Seule notre mère est sorcière. Papa en était vert de rage d'ailleurs. Il aurait préféré que Christophe aussi le soit je crois.
- Merci à dieu qu'il n'en soit rien. Marmonna t il. Ces histoires de magie, c'est pas naturel.
- Idiot sans culture. Lui jeta son frère. Et dire qu'il ignore tout du Quidditch ! Le plus beau sport du monde.
- Ah non ! Dit Bill. Un deuxième Ron ! Il accompagna Draco dans son rire.
- J'ai du dire quelque chose de drôle, mais j'ignore quoi.
- Ron, le frère de Bill et Virginia, est joueur professionnel de Quidditch. Expliqua Draco
- Ah oui, je me disais aussi ! Sa tête me disait quelque chose. Dit Christophe.
- Tu quoi ?
- Ben regarde toi-même, cerveau en conserve !
Christophe lui jeta l'équivalent français de Quidditch magazine sur lequel l'équipe des Canons au grand complet figurait en couverture.
- Et bien ! Lança Julien. Une star du Quidditch chez moi ! Enfin, on s'éloigne du sujet là.
- Qui était ? Demanda Draco.
- Gin.
- Non merci, dit Bill.
- Votre sœur, dit Julien, l'air désespéré.
- Ah.
- Dites moi qui elle est. Lança Draco.
- Comment ça ?
- Vous êtes le seul, semble t il, à la connaître aussi bien que son journal. Je veux savoir qui est celle que j'aime.
- On y arrive enfin. Dit Julien triomphant. C'est toujours aussi dur de savoir ce que tu penses vraiment ?
- Pardon ?
- Rien, laisse courir.
- Si je puis me permettre, c'est bien la première fois que j'entends un Malfoy parler de ressentir quoi que ce soit. Lâcha Bill.
- Non, je ne vous permets pas. Dit Draco d'un ton sec. Que savez vous des Malfoy, vous, si ce n'est que ce que d'autres ont bien voulu médire ?
- Ok, ok. Dit Bill en tentant de rattraper sa gaffe. Je suis désolé. Je n'aurai pas dû dire ça.
- Voilà un point sur lequel nous sommes d'accord. Parlez moi d'elle.
- Que voulez vous savoir ?
- Tout.
La discussion dura des heures, pendant lesquelles Bill raconta la majeure partie de ses souvenirs concernant Ginny et l'après guerre. Tout ce qu'il savait jusqu'à son arrivée à Paris. Ensuite il ne l'avait vue que deux fois très récemment et ne l'avait jamais connue à ses heures les plus dépressives.
Julien prit le relais et raconta comment il savaient mis toute la force de leur persuasion et toute leur amitié à tenter d'empêcher Ginny de sombrer un peu plus chaque jour. Il parla de ses heures de solitude, enfermée dans sa chambre à pleurer et ne sortant que pour tourner, des jours entiers qu'elle passait sans prononcer un seul mot et des tentations que les paradis artificiels avaient constituées et auxquelles elle n'avait résisté que parce que Julien et Christophe veillaient à ce que les éventuels fournisseurs n'arrivent jamais jusqu'à elle.
Plus ils parlaient, plus Draco sombrait dans une certaine tristesse. Comme si la déprime de Virginia devenait l'écho de son propre désespoir en sonnant le rappel de sentiments trop longtemps oubliés. Il connaissait bien cet état apathique où rien ne soulage plus, où mourir devient une solution tellement facile et séduisante.
Il avait vécu ça aussi, comme Virginia il avait cherché la mort quelques temps, puis ne trouvant pas de soulagement, il s'essaya aux femmes. Il les avait collectionnées, pour mieux oublier celle qui hantait son esprit. Ce fut peine perdue, seule Lisette avait suffisamment touché son cœur pour que, un instant seulement, il parvienne à l'oublier.
Brusquement, le téléphone sonna. Draco décrocha et écouta son interlocuteur en silence. Il referma vivement le clapet pour raccrocher et regarda Bill gravement. Celui-ci leva un sourcil interrogateur.
- L'avion vient d'atterrir, je crois que nous sommes prodigieusement en retard. Dit Draco d'une voix monocorde.
- Je crois aussi. Affirma Bill.
- Julien, Christophe, dit Draco en leur serrant la main, merci et à bientôt.
- Salut, répondirent ils en serrant la main de Draco puis de Bill. Et prenez tous les deux grand soin de Gin.
Un pop à peine audible ponctua la phrase de Julien, Draco et Bill avaient transplané. Lui et Christophe se regardèrent un moment et s'écroulèrent dans le canapé. Toute cette histoire devenait abracadabrante et les agaçaient beaucoup. De quel droit leur retirait on la seule femme qu'il aient jamais autant aimée ? La seule personne pour laquelle ils n'avaient jamais osé se battre. Celle qui était leur sœur et leur amie, celle dont ils avaient combattu la noirceur d'âme et qu'on leur enlevait si injustement.
- Christophe ?
- Quoi ?
- Ca ne me dit rien de bon, cette histoire de ramener Gin chez elle.
- Ben, j'en sais rien. Qu'est ce que tu veux qu'on y fasse ?
- On pourrais retourner à Londres quelques temps dans l'autre appartement, histoire de garder le contact avec Gin et vérifier que tout va bien pour elle.
- Je sais pas. Je crois pas que ça nous regarde, en fait.
- Ben tiens ! Et qui a remis le moral de Gin d'aplomb ? Eux ? Qui a tout fait pour qu'elle ne saute pas du pont Alexandre III y a deux ans ? Eux ?
- Merci de me rappeler que j'en porte toujours une marque. C'est moi qui était sur ce foutu pont Julien, pas toi.
- Et tu crois qu'on a rien à voir dans cette histoire. Tu la laisses repartir sans rien dire ?
- Oui, on est d'autre rien pour elle que des amis. Quel poids crois tu avoir sur son cœur ? De quel droit tu t'attribues un regard sur sa vie ?
- Celui d'avoir sauvé Gin tous les deux et de faire en sorte qu'elle soit bien avec nous. Ca ne compte pas pour toi ? Ou alors c'est parce que tu t'es fait voler son cœur par un sorcier alors qu'il avait rien entre vous qui te met en rage ?
- Ne me parles pas comme ça ! Tu comprends rien à l'amour de toutes façons.
- Et tu crois que parce que je suis homo j'ignore ce que c'est qu'aimer ? Combien de temps encore tu va me reprocher d'être différent de toi ?
- Je ne te reproche rien. Je m'en fous que tu sois homo, hétéro, ou zoophile. C'est ta façon de toujours tout rapporter au sexe alors que ma relation avec Gin a toujours été clairement en dehors de ça. J'ai jamais été tenté de coucher avec, contrairement à ce que t'as dis à la mère de l'autre.
- L'autre s'appelle Draco et tu devrais compter avec si tu veux garder l'amitié de Gin. Tu la connais suffisamment pour savoir qu'elle se sentira trahie si tu acceptes pas tout ce qu'elle estime bon pour elle.
- Mais, il est si …
- Arrogant ? Et alors ? Tu l'es toi aussi, avec ta façon de montrer tout le temps que je suis pas normal. Tu crois que parce que je suis sorcier je suis bon pour le bûcher ? Tu sais quoi ? Je sais que c'est uniquement parce que maman te l'a demandé que tu restes ici avec moi.
- Heureusement que Gin était avec nous ce temps. Ajouta il. Parce que cette promesse commence à trop te peser, finalement je vais y aller seul. Si tu veux me voir, t'auras qu'à m'envoyer un mail, mais je doutes que tu en aie seulement envie un jour.
Julien se leva, alluma la chaîne fit tourner un vieux disque laser dont les chansons illustraient parfaitement la tristesse dans laquelle il se trouvait. Il en voulait toujours à son frère de le supporter uniquement à cause d'une promesse. Il resta planté devant le meuble et pleura en silence.
Il resta là cinq minutes, attendant un geste de son frère qui ne vint jamais. Déçu, il décida de ce consacrer à Gin et fit son sac rapidement. Il y glissa ses vêtements, quelques affaires personnelles et tous ses effets magiques. Décidé à partir et ne pas revenir, il passa devant la chambre de Gin dont la porte était restée ouverte. Il passa la tête dans l'encadrement pour y jeter un dernier coup d'œil et se donner un peu de courage.
Sur le plancher, des éclats de lumière accrochèrent son regard, il se baissa pour les identifier et vit des morceaux de verre éparpillés. La photo de Draco avait été déchirée et deux gouttes de sang tachaient son visage souriant. Il toucha les morceaux de papier glacé et axa sa concentration sur les derniers sentiments qui avaient imprégné l'image.
« Je te hais, pourquoi ne nous donnes tu pas le droit de nous aimer ? »
Gin voulait tellement de cet amour, et ses sentiments allaient de la haine envers son nom à l'amour absolu envers Malfoy, il sentait encore la grandeur du désespoir de la jeune femme irradier le morceau de papier. Julien le lâcha et ferma les yeux pour calmer l'étourdissement que lui causait toujours ce genre de visions. Il plia la photographie déchirée et la mit dans sa poche, il saurait en faire bon usage plus tard.
Sans un regard vers son frère, toujours allongé dans le canapé et occupé à fumer une cigarette, et fendit l'air de la pièce à l'aide de sa baguette. Christophe entendit le léger chuintement signifiant que son frère venait d'emprunter ce qu'il appelait un tunnel de voyage. Il ferma les yeux et sentit sa colère monter. Incapable de la contenir plus, il attrapa le lourd cendrier de verre sur la table basse et le jeta contre le mur en criant. Le cendrier explosa et un éclat entailla la pommette du jeune homme. Il grimaça de surprise et de douleur et essuya le sang qui filait doucement avec sa main.
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10, Grimmauld Place, 02h30
Un vêtement frôla un meuble, le léger bruit résonna à travers la maison vide de toute vie. Une main tira sur un drap blanc posé sur un fauteuil et le lourd tissu tomba dans un froissement à peine audible. On y déposa un sac et le bruit de la fermeture éclair s'éleva dans la pièce.
- Vingardium Leviosa.
La formule fut suivie par le frottement du bois contre le bois, et la forme s'allongea sur le grand morceau de drap et s'endormit sur l'idée qu'ici, beaucoup de choses restaient à faire.
A suivre
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Réponses à mes reviewers :
To Alisa : ben j'ai jamais été méchante avec Dray, je l'aime trop pour ça, mais bon il faut rester juste. Et je pense que si l'amour était facile, personne ne lirait mon histoire. Pour Ginny, je fais passer le message, elle te dira que qu'elle a décidé au prochain chapitre.
Quand à la vampire, j'ai lu que les trois ou quatre premiers après j'ai laissé tomber. Je ne connais pas la fin, enfin ça fait longtemps je ne suis pas très sure de ce que j'ai lu.
To Elsar : Narcissa est dure avec son fils parce que elle a perdu l'homme qu'elle aimait. Elle ne veut pas que son fils souffre autant qu'elle, elle tente de le protéger. J'ai laissé un peu de l'histoire des jumeaux dans ce chapitre, j'espère que ça te plaira. J'espère que le dernier chapitre t'as plus et celui là aussi. Et n'oublies pas !!!! Laisse une review. :-p
To Sydney : désolée pas de réponses à tes questions dans ce chapitre ci, dans un tout prochain, je te réserve une discussion Bill / Ginny où tout s'éclairera. Quand au tableau, la seule chose que je vais te confier c'est qu'il a un rapport très étroit avec le 10 place Grimmauld (oui, oui, trois maisons pas loin des Black, y aurait il là autre chose qu'une coïncidence ?) pour en savoir plus lis la suite. Quand à la guérison de Ginny, ben ça parait faisable, vu que ma fic n'est pas une Drama. Quoique, Dray pourrait finir avec Lisette…
To Bubu : Bienvenue parmi nous, merci de laisser une review et j'espère que les 7 premiers chapitres de mon histoire te plaisent. Au plaisir de te lire pur les suivants.
Merci à toutes mes revieweuses de passer de temps en temps pour m'assurer que vous êtes toujours là, ça me fait très plaisir.
Je vous bise très fort et attends vos réactions à ce chapitre, j'ai re-écrit la fin au moins 5 fois.
