Chapitre 10 : Révélations
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31 octobre 2005, 18h00, 10 Grimmauld Place
Il avait l'air très sympa ce Harry Potter, et plutôt mignon pour ne rien gâcher. Enfin, peut être auraient ils l'occasion de se croiser à nouveau. Il en avait envie en tout cas, vraiment envie.
- Bon Dieu, jura t il tout haut. Tu es en train de craquer comme un vulgaire collégien.
- Reprends toi un peu. Tu ne le connais même pas.
- Et qu'est ce qui te dit qu'il est intéressé par les mecs en plus. Il respire l'hétéro.
- Arf, certainement cette maudite histoire de famille qui te travaille trop. Oublies tout ça et va faire un tour au Chaudron Baveur, ça te changera un peu.
Il se redonna du courage et finit la dernière chambre à coucher en allumant des bâton d'encens parfumés au cèdre. Cette maison était si calme et belle. Il croyait entendre les cris de la famille réunie pour Noël, les rires des enfants courant dans les couloirs, les chants des « Christmas Carolers » dans le square. Il aimait tant cette ambiance familiale presque normale, toute moldue et insouciante Elle lui manquait.
Il s'assit sur le lit qui avait été le sien pendant des années, et se souvint de vieux albums photos gisant au fond d'un placard dans le couloir. Il sortit les chercher et revint s'installer dans cette grande chambre à l'unique tableau vide. Il les feuilleta avec tendresse se remémorant chaque scène, chaque moment. Il revoyait les bonheurs insouciants de ceux qui vivaient ici. Un bruit venant du tableau le sorti de ce diaporama de papier.
- Julian ? Dit une voix douce et féminine mais vieille.
- Grand-mère ? Répondit il en reconnaissant la voix.
- Oui, mon petit. Que fais tu ici ? Demanda la femme au tableau. Et appelle moi Granny, quelle est cette manière d'appeler sa Grand Ma ?
- Milles excuses, Granny. Trop de temps passé en France, sûrement. Dit il en touchant le tableau nostalgiquement.
- Alors raconte moi tout. Comment vas-tu ? Et comment va ton frère ? Est il venu lui aussi ?
- Granny, doucement. Christopher a refusé de venir, lui et moi, comment dire.
- Vous êtes encore fâchés ? Le gronda t elle. Quand cette histoire va-t-elle cesser ?
- Je n'en sais rien. Je suis revenu c'est ça qui m'importe. Cette fois je ne cèderai pas. Je n'ai rien fait de mal.
- Mon garçon reprend toi. Dit elle sévèrement. Tu es de retour et tu connais la règle de cette maison.
- Lorsque l'on passe la porte, de ses pieds essuyés… commença t elle.
- Les soucis ont a effacé. Finit il se rappelant de la sempiternelle règle énoncée à chaque dîner de famille.
- Bien. Ceci dit, mon garçon, dit elle d'un air coquin, qui est ce magnifique jeune homme que j'ai vu tout à l'heure ?
- Granny ! Dit il scandalisé. Depuis quand m'espionnes tu ?
- Moi ? Dit le tableau de la veille femme, amusé. Jamais je n'oserai faire cela voyons.
Ils rirent. Et Julian lui parla, longtemps. De Harry, de sa mère, de son petit frère et de ses soucis. Il dit tout ce qu'il avait sur le cœur et sa grand-mère, petit bout de femme rondouillard au visage amical hochait la tête, faisant bouger la voilette de dentelle qui couvrait sa tête. Brusquement, elle tourna la tête et s'excusa auprès de son petit fils. Puis, dans un tourbillon de noir, la femme en robe de deuil disparut du cadre du tableau.
Et Julian soupira en se laissant tomber sur le dos dans le moelleux de son lit de dentelles. Il aimait tant sa grand-mère. Pendant des années, il lui avait tout confié. Elle avait été la première à savoir qu'il n'aurait jamais de femme ou d'enfant. Et c'était elle qui l'avait dit à la famille, excluant de sa maison tous ceux que ça dérangeait. Elle l'avait toujours protégé, choyé, encouragé. Elle savait tout de lui.
La sonnerie de la porte d'entrée retentit et Julian se redressa, maudissant la personne qui osait le déranger à cette heure. Il se résigna à descendre et ouvrit la porte d'entrée brusquement sur son voisin. Visiblement, ce dernier n'allait pas très bien. Il avait les yeux vides de toute expression, sentait l'alcool et chancelait. Julian le tira doucement par le bras pour le faire rentrer. Harry s'écroula dans ses bras.
- Que vous arrive t il ? Demanda Julian en le relevant.
- Une bête mauvaise manipulation en tentant de détoxifier la maison, dit il la voix assurée.
- Vous empestez l'alcool ! Une tequila bon marché si mon nez m'est fidèle.
- J'ai brisé une bouteille de je ne sais quoi en tentant de me défaire d'un groupe épouvantards. Mais bon, je vais bien.
- C'est pour ça que vous chancelez ? Demanda Julian, en considérant cette dernière réflexion un peu trop suspecte à son goût.
- Eh bien disons que les épouvantards ont la fâcheuse tendance à prendre l'apparence de détraqueurs. Et les Patronus sont particulièrement épuisants quand il s faut les enchaîner rapidement.
- Et pourquoi êtes vous venus me voir ?
- Pour vous demander si je pouvais emprunter votre salle de bains. Répondit Harry d'un ton un peu trop coquin à leur goût à tous deux.
- La votre ne fonctionne pas ?
- L'eau qui sort de la douche a une couleur verdâtre un peu trop suspecte à mon goût. Je suis pressé et je n'ai pas le temps de nettoyer la plomberie. Puis je ?
- Bien sûr ! Je vous montre le chemin ? Lança Julian.
- Merci. Harry lui souri d'un air charmeur.
Bon sang, mais qu'est ce qu'il lui prenait brusquement ? Il jouait les charmeurs devant un homme maintenant ? Serait il désespéré à ce point ? Peut être que la maison trop étrangement chaleureuse y était pour quelque chose. Il secoua la tête pour remettre ses idées en place et se concentra sur la décoration de l'étage qui parcourait maintenant. Les couleurs des murs et des parquets étaient les mêmes qu'au rez-de-chaussée et les même candélabres portant les mêmes bougies éclairaient le long couloir de la même manière.
Il se surprit à penser que cette maison manquait de personnalité familiale, contrairement au Terrier par exemple. Brusquement, il vit une petite fille aux anglaises châtain clair surgir d'une pièce pour aller vers une autre. Il regarda Julian qui ne paraissait pas avoir remarqué la fillette en robe bleue. Aussi soudainement que la fillette, deux garçons parfaitement identiques coururent dans le même sens. Ils portaient des culottes courtes noires et des gilets bleus.
Harry se raidit dans le couloir, se demandant si son imagination ne lui jouait pas de tours pendables, mais l'un des petits garçons le frôla et il sentit comme un courant d'air glacé le traverser, le faisant frissonner. Il laissa un cri s'échapper de sa gorge, forçant Julian à se retourner. Il s'affolant devant l'air livide de son hôte, et s'approcha de lui.
- Harry, vous allez bien ?
- Hein ?
- Ca va ? Redemanda Julian.
- Heu non, j'ai vu une fillette et deux garçonnets traverser le couloir. Dit il haletant.
- Tiens, j'ignorais que quelqu'un d'autre qu'un Landsburry pouvait les voir. Dit simplement Julian.
- La salle bains est ici. Dit Julian en la désignant du doigt.
- Merci. Auriez vous une serviette à me prêter ?
- Je vais bien réussir à vous trouver quelque chose de tel.
- Merci encore.
- Ne me remercies pas, pensa Julian, j'attends simplement de voir à quoi tu peux bien ressembler lorsque tu ne portes rien.
- C'est normal. Ne vous en faites pas pour ça. Lui dit Julian d'un air absent.
Il sortit de la grande salle de bains et laissa Harry seul qui avait déjà ôté son pull à col roulé et son t-shirt d'un même geste. Il retourna dans sa chambre et s'allongea sur son lit, écoutant l'eau couler et l'imaginant glisser en long ruisseaux sur la le peau de son voisin. Il soupira et se retourna sur le ventre, les mains croisées sur le menton et réfléchi à un plan.
Il devait savoir si son voisin, Harry Potter lui-même, était du même bord que lui, et il lui fallait savoir vite. Il n'arrivait plus à le sortir de son esprit. Etait il amoureux ? Etait ce un simple phantasme ? Il voulait Harry Potter, ici et maintenant. Rien d'autre.
Le bruit de l'eau cessa et Julian se rappela qu'il n'avait toujours pas apporté la serviette qu'on lui avait demandée. Il se leva d'un bond et en attrapa une au hasard, sans voir que celle-ci était d'un vert sombre et brodée d'un liteau d'argent, et se précipita vers Harry qui devait attendre en se gelant. Il frappa doucement deux fois et ouvrit la porte. Un nuage de vapeur d'eau s'échappa et une délicieuse odeur de vanille lui chatouilla les narines. Il chercha Harry des yeux et le trouva allongé dans la baignoire, un carré de tissu sur les yeux trempés dans une eau chaude qui rougissait sa peau.
Il observa un long moment Potter endormi dans son bain et ne résista pas à l'envie de le toucher. Il approcha sa main du torse de son voisin et toucha doucement la peau lisse et humide du jeune homme. Un frisson parcouru son dos et il resta là, assis au bord le la baignoire, la main simplement posée sur le proéminent pectoral doré de son phantasme.
Harry bougea un peu et Julian retira sa main vivement. Mais pas suffisamment Harry la saisit avec la célérité qu'il avait conservée de ses sept années d'attrapeur. Toujours endormi, il serra cette main contre son cœur, mettant Julian dans une position précaire. Ce dernier tendit ses muscles au possible pour éviter de tomber dans la baignoire.
- Ginny… Murmura Potter.
Julian tressaillit, déçu, et retira sa main doucement pour ne pas réveiller l'homme endormi. Il se retourna et laissa son regard glisser le long du corps baignant dans l'eau, admirant sa plastique presque parfaite à travers les reflets légèrement ambrés de l'eau parfumée à la vanille. Il sentit une vague de chaleur monter en lui. Un désir lointain, profond, s'éveilla. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait ressenti ce genre de sentiments, il n'avait pas eu de relation suivie de plus de quelques semaines depuis des années. Il se surprit à rêver de ce corps allongé sur son lit, dans une étreinte amoureuse et passionnée.
Il se pencha vers Harry, le corps tendu d'un désir tout neuf, et s'approcha de son visage. Harry cria le prénom de son amie une deuxième fois et se réveilla en sursaut totalement désorienté. Sans réfléchir, il s'accrocha à Julian le prenant pour elle et l'attira à lui, semant confusion et trouble dans l'esprit du jeune homme. Dans un bruit d'eau Julian sombra dans la grande baignoire, prisonnier des bras de celui dont il avait de plus en plus envie.
N'écoutant plus rien de ce que les signaux d'alerte de son esprit lui hurlaient, il plongea son regard dans celui de Harry plus confus encore que lui et l'embrassa doucement. Un seul et unique baiser doux et chaste avant que sa raison ne le ramène sur terre. Il brisa le contact et sortit du bain, rouge de honte. Harry le regarda d'un air confus, tenaillé entre sa certitude de n'apprécier que les femmes et le sentiment que ce baiser lui apportait plus en quelques secondes que les dizaines de femmes qu'il avait connues depuis sa première fois.
- Je…
Silence gên
- Suis désolé. Parvint à balbutier Julian, ne sachant que dire d'autre, bien que ce ne soit absolument pas vrai.
- Julian je… Commença Harry.
Silence
- Ne soyez pas gêné.
Harry sortit du bain et s'empara de la serviette en grimaçant face sa couleur. Il profitait ainsi de ce que Julian lui tournait le dos pour ne pas le voir et n'être pas obligé de sortir de son bain devant lui. Il réfléchissait à cette étrange situation et décida de faire confiance à son instinct qui saurait aviser en temps utile.
- Vous, … Je, … Vous … Essaya Julian confusément.
- Julian, dit précipitamment Harry, j'ai été invité à une soirée costumée, accompagnez moi.
- Je, enfin, je. Julian perdait visiblement ses repères. Je n'ai pas de costume.
- Nous aviserons. Acceptez vous ? La petite voix intérieure de Harry hurlait de ne pas l'inviter. Harry l'ignora superbement.
- Non, je suis navré. J'ai des engagements. Dit Julian sans se retourner vers Harry.
Il grimaçait de cette invitation inespérée mais totalement déraisonnable. Tant pis, si Harry s'avérait être gay lui aussi, il reviendrait.
- Dommage, dit Harry surpris par son ton déçu. Peut être une prochaine fois ?
- Peut être. Julian ferma la porte de la salle de bain derrière lui.
Il retourna dans sa chambre, plongea sur son lit, rageur, et bourra son oreiller de coups. Comment pouvait il être aussi stupide ? Pourquoi avait il refusé alors qu'accepter constituait justement tout ce à quoi il aspirait tant. Il s'assit en tailleur sur le couvre lit et ferma les yeux. La méditation constituait à cet instant le seul moyen de garder la tête froide. Il devait se calmer pour ne pas paraître plus impoli face à son hôte, qui lui avait demandé l'hospitalité. Après une dizaine de profondes inspirations, il sortit de sa chambre, enfin maître de ses émotions.
Harry sortit de la salle de bains au même moment et ils manquèrent se percuter. Ils se regardèrent gênés, sachant qu'il fallait qu'ils se parlent. Julian décida que tout devait être éclairci au plus vite. Il voulait savoir si Harry était gay ou non. Il avait besoin d'être certain.
- C'est vote compagne ? Demanda t il
- Qui donc ? Questionna Harry surpris.
- La femme dont vous avez prononcé le prénom dans votre sommeil.
- Non, dit Harry en souriant. Je vis seul. Ma vie n'est pas faite pour le couple.
- Navré, dit Julian soulagé.
- Ce n'est rien. Je suis désolé de paraître ingrat mais je suis pressé, il faut que j'aille à ce bal.
- Bien sûr. Dit Julian en le raccompagnant vers l'entrée. Passez une bonne soirée.
- Merci, vous également, dit Harry en lui serrant la main pour dire au revoir.
Malgré la froidure de la nuit, Julian regarda Harry rentrer chez lui, souhaitant visiter sa maison, sa chambre, sa vie. Harry disparut dans l'encadrement de la porte du 13 Grimmauld Place et Julian referma la sienne en s'appuyant dessus. Il souriait. Le cœur d'Harry n'appartenait à personne.
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Même jour, aux environs des 11 heures, collège de Poudlard
Longtemps Draco pleura ses espoirs trompés, ses croyances trahies et ce sentiment horrible, car trop fourbe et fuyant, que peut être l'amour. Longtemps il l'avait cru inutile et futile. Jusqu'à aujourd'hui pour être exact, il avait pensé que sa tête trop noble et trop bien faite était au dessus de tout sentiment positif. Il n'avait tiré de ceux-ci que des entraves à l'immense détachement dont il avait besoin pour vivre et ne s'inquiéter de rien. Et les angoisses résultant du vide de son cœur étaient amplement suffisantes pour alimenter sa magie noire. A quoi bon se soucier des autres quand il ne sert de le faire ?
Mais là, brutalement ramené à une réalité aussi terrifiante que réelle, il avait laissé son cœur l'emporter sur sa raison. Il ne maîtrisait plus rien. Et elle, celle qu'il avait voulue et aimée en secret avant de tout écarter, restait là près de lui à récolter chaque larme qu'il pleurait comme on recueille un diamant sacré.
Fatigué, il était fatigué. Il ne voulait plus rien. Juste dormir, ou peut être mourir il hésitait encore. Le cœur chargé d'émotions trop intenses pour êtres contenues, il cria. Il hurla un tout petit mot qui reflétait l'état confus et tourmenté de son esprit.
- « NON »
Ginny resserra encore son étreinte et le regarda, se demandant que faire de plus. Finalement, elle le lâcha et retourna sur le lit, à ses notes laissant Draco digérer ce reflux de sentiments contradictoires qui l'empêchait de respirer et de penser correctement.
Il se leva péniblement épuisé par ses longues heures de pleurs et se traîna jusqu'au lit. Il regarda Ginny, les yeux gonflés et le visage rougi. Il observait la femme assise sur son lit, intensément concentrée sur les parchemins répandus sur les draps. Des croquis, des notes et des équations extrêmement complexes ponctuaient chaque centimètre carré de papier. Elle semblait ailleurs. Il murmura.
- Je peux rester près de toi ?
- Comment ? Elle parlait d'une voix absente.
- Je peux rester près de toi ? Je ne veux pas rester seul.
- Bien sûr, dit elle en ramassant ses notes. Allonge toi sous les draps, tu vas avoir froid bientôt.
- Virginia, je…
- Ginny, s'il te plaît. Le coupa t elle.
- Ginny. Il murmura le diminutif d'une voix lointaine et respectueuse. Comme si il se sentait indigne de pouvoir le prononcer.
- Que voulais tu me dire ?
- …
- Draco ? Demanda t elle devant le silence.
Elle tourna la tête vers lui et sourit. Il s'était endormi, recroquevillé comme un bébé dans le ventre de sa mère, grelottant de froid. Elle se leva et sortit de son sac un peignoir en laine polaire qu'elle avait acheté récemment et souleva les couvertures pour l'étendre sur le jeune homme endormi. Elle rabattit la garniture du lit et l'embrassa sur le front. Il avait l'air d'un ange. Elle sourit de nouveau et posa les parchemins sur le bureau.
Elle ouvrit l'armoire et rangea ses vêtements sur les étagères, laissa sur le sac un très simple tailleur pantalon bleu nuit et le revêtit. Elle le couvrit de sa robe de sorcière et enleva son maquillage blafard d'un coup de baguette. Enfin prête à sortir déjeuner, elle griffonna une note à l'attention du jeune Malfoy puis ferma doucement la porte de la chambre en la quittant. Ce serait long mais il finirait bien par se rendre compte que non seulement il l'aimait, mais que l'avenir finirait aussi par prendre un chemin convergeant.
Elle parcouru les longs couloirs de son collège avec affection, se rappelant chaque heure de cours, chaque dispute avec ses amis ou ennemis. Elle semblait nostalgique et ne vit pas les regards attentifs que lui portaient deux sorciers, cachés au détour d'un couloir. L'une était de chair et d'os et l'autre dans le cadre d'un tableau qui ne lui appartenait pas. Les deux sorciers sourirent et murmurèrent l'air satisfait.
Le repas fut long et délicieux, et Ginny afficha un air profondément satisfait de se retrouver au collège après tant d'années. Elle sourit un peu et discuta beaucoup. L'après midi passa nonchalamment, Draco dormait et les cours reprirent sous la houlette de Rogue. Ginny étudiait les mêmes notes et formules, assise au bureau.
A dix huit heures, elle se rendit à Pré au Lard, pour y trouver un costume de bal masqué. Elle mit deux heures à se décider et, n'ayant toujours rien trouvé, opta pour le costume de magicienne que portait son personnage dans la série « Wonderful World of Magic ». Les élèves d'origine moldue risquaient certainement de la reconnaître mais peu importait en fait. Elle trouvait le costume fortement approprié, et comme il était au fond de son sac, c'était aussi relativement pratique.
Satisfaite, elle retourna au collègue, d'autres courses dans un sac de papier, et aperçu une démarche familière au loin sur le chemin. Elle accéléra le pas et l'interpella d'un ton joyeux. La forme encapuchonnée de se retourna et sourit largement à la rousse qu'il avait devant lui. Elle le rejoignit en quelques pas et, dans une étreinte chaleureuse, Ginny Weasley embrassa bruyamment les deux joues de Harry Potter.
- Harry ! Dit elle à nouveau.
- Salut ! Comment vas tu ? Tu es éblouissante !
- Merci, vil flatteur. Plaisanta t elle.
- Tu as pas mal changé depuis la dernière fois. Tu parais épanouie.
- Merci, et toi tu parais toujours aussi morne. Toujours célibataire ?
- Il se ferma. Heu, en fait je voulais t'en parler.
- Raconte moi. Encouragea t elle. Mais attends, pas ici. Viens chez moi.
- Tu vis ici ? Demanda Harry surpris.
- C'est un peu compliqué, dit elle gênée. En quelque sorte, oui.
- Comment ça ?
- Ne change pas de sujet, pour éviter de parler de toi, Harry. Commence à m'expliquer, le temps d'arriver chez Dr… Elle s'arrêta net. Incorrigible Gaffeuse se morigéna t elle.
- Dr ??? Malfoy ? Ne me dis pas que… Commença t il surpris.
- Je t'ai dit que c'était compliqué. Lâcha t elle, sentant venir de longues explications qu'elle voulait éviter.
- Ok, tu ne perds rien pour attendre. Je t'explique ma vie et toi tu me parles du cas « Malfoy ».
- Si tu y tiens. Concéda t elle. Je t'écoute.
- Bon, j'ai rencontré quelqu'un. Dit il de but en blanc.
- C'est génial ! Qui c'est, je la connais ?
- IL est plutôt pas mal. Et je doute que tu le connaisses, il s'appelle Julian Landsburry. Il vit près de la maison des Black. En fait, c'est mon voisin.
- Tu as retrouvé la maison des Black. Dit elle enthousiasmée. Quelle bonne nouv… Attends un peu, tu as dit il ?
- Heu… Oui, c'est ce que j'ai dit.
- Un garçon ? Ginny, troublée, demanda confirmation.
- Je dirais plutôt un homme, vu son âge. Mais oui, c'est un individu de sexe mâle. Mais je sais pas trop comment en parler. Il n'y a rien entre nous. Juste un baiser furtif.
- Attends, Harry, j'ai toujours cru que tu appréciais la compagnie des femmes. Je me trompe ?
- Je le croyais aussi. Mais c'était si, comment dire, étrange. J'ai ressenti des trucs dix fois plus intenses que tout ce que j'ai connu avec mes ex petites amies.
- Harry, je crois qu'il faut te rendre à l'évidence, tu es gay. Ginny ouvrit la porte des Malfoy et invita Harry à entrer. Julian Landsburry, mais pourquoi ce nom m'est familier ? Pensa t elle
- Je suis… QUOI ? Cira t il en passant la porte.
- Chut ! Tu vas réveiller Draco !
- Merci de t'inquiéter mais je le suis déjà. Répondit Draco.
- Draco ! Ca va mieux ? Dit Ginny en le prenant dans ses bras.
- Heu, oui merci. Répondit il, troublé par une telle effusion.
- Jeunes gens, vous allez être en retard si vous ne vous préparez pas très vite. Dit Narcissa d'un ton enjoué.
- Au mon dieu ! Dit Ginny en voyant madame Malfoy. Vous êtes splendide.
Narcissa portait une robe décolletée en organdi vert moiré, et une résille montante de métal et de cristal à laquelle pendaient des gouttes d'émeraudes. Le jupon, gonflé par deux petits paniers, était rebrodé de fils d'argent représentant des runes et des symboles astrologiques. L'ensemble était harmonieux et rehaussait l'attitude déjà noble d'une Narcissa aux cheveux noirs de jais. La couleur lui allait à merveille et laissait sur son visage une ressemblance certaine avec son cousin disparu. Sa gorge et ses oreilles étaient ornées de sublimes atours émeraude et diamant, montés sur une armature à maillons serrés faite d'or gris.
- Merci, jeune fille, dit elle. Harry la bouche ouverte sautait du regard des uns au autres et ne comprenait visiblement rien du tout à ce qui se passait.
- Allez vous changer, je m'occupe de Monsieur Potter qui, visiblement, a perdu sa langue. Ajouta t elle en riant.
Elle prit Potter par le bras et l'invita à s'asseoir devant la cheminée, sur des causeuses aux couleurs des Serpentards. Il ne lui dit rien pendant les vingt minutes que Ginny et Draco mirent à revenir, et Narcissa n'engagea pas plus la conversation. En fait elle se réjouissait intérieurement de la confusion qu'elle voyait imprimée sur le visage du jeune Potter. Il ressemblait tant à son père. Son regard se voila, enfermé dans des souvenirs lointains qu'elle ne laissait entrevoir à personne.
Le bruit de la cheminée les sortit tous deux de leur torpeur quand un homme franchi la margelle de pierre. Julien Beaupré entra dans l'appartement des Malfoy et resta tétanisé devant le fauteuil de velours dans lequel Harry était assis les jambes croisées. Ginny et Draco choisirent cet instant pour revenir.
A suivre…
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Réponses au reviews des chapitres 9 et 10.
To Elsar
*Aïe, aïe, aïe... En voyant le nouveau chapitre, je me suis souvenue que je n'avais pas reviewé l'ancien !*
Ca c'est pas bien !!!
*Pour être claire, je t'en veux énormément (lol), comment as-tu pu faire s'engeueler les jumeaux ? *
Parce que julien doit rentrer en Angleterre…
*En plus, cela ne s'arrange même pas entre Gin et Drago !*
Tu es sûre ???
*Et c'est quoi cette fin, hein ?
Heureusement il y a un nouveau chapitre... Un peu plus, et je te rangeais dans la catégorie "auteur sadique" !*
Mais enfin ??? Suis qu'un petit auteur innocent *bat des cils*
To Raphou
Merci, en espérant que t'es toujours l
From : Sydney
Contente de te revoir. Merci pour tout.
From : ekleenex
*Alors d'abord, je suis désolée de ne pas avoir pu lire/reviewer tout ça plus tot, mais mon pc m'a lachée...:( *
- Avada ton pc s'il est pas sage.
*Mais ton histoire est vraiment vraiment bien, surtout continue comme ça, tu es vraiment douée!*
- Merci beaucoup, c'est pas mal non plus de ton côté, miss.
Sinon je présume que la rencontre Harry/Julien n'est pas due au hasard, j'ai hâte de savoir ce qui va se passer entre eux, comme de savoir qui est la mystérieuse personne qui a ravi le coeur de Narcissa!..
- Mais qu'est ce que c'est que ces lecteurs qui veulent tout savoir ??? J'espère que maintenant tu en sais un peu plus et que la tournure de l'histoire te plaît !
Enfin bon, encore une fois bravo pour ta fic, et plein de bisous! ...
Emeline
- Mille bisous à toi aussi et merci.
From : Alisa
Je kiffe, je kiffe, je kiffe ! lol
- Tu quoi ? lol
Franchement rien à dire à part que c'est géniale. Continue miss, je savoure d'avance le prochain chapitre, qui sera j'en suis sure aussi génial que les autres. Plein de bisous
Ali
Mille mercis Ali, au prochain chapitre…
To Bubu :
Salut, bienvenue dans le train de Déclic.
La température va recommencer à chauffer…
Merci de ne pas vous déshabiller en présence des protagonistes de l'histoire, cela risquerai des les troubler.
Merci tout spécial à Ela, que je vois baver d'avance en pansant à Harry / Julian (Julien pour ceux et celles qui n'avaient pas encore compris). Si, si ne nie pas Ela, je te vois….
Bises à tous et préparez vous à la moiteur de la nuit pour les chapitres 11et 12. :-p
