Chapitre 11 : Sois sincère

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31 octobre 2005, 21 heures, collège de Poudlard

Si il avait bien une chose à laquelle ni Julien ni Harry n'était préparée, c'était bien celle là. Face à face, le regard profondément ancré l'un dans l'autre et les joues rougissantes, ils n'osaient parler. De peur certainement de briser l'illusion d'être ensemble à un endroit où il était si improbable qu'ils se retrouvent. Narcissa réprima un sourire attendri par une attitude extrêmement froide et Draco regarda la scène d'un air suspicieux.

Les costumes de Ginny et Draco avaient quelque chose de totalement moldu. Ginny portait le costume de sorcière de son personnage dans la série. Rien d'exceptionnel par rapport à ce que portait Draco. Il arriva les cheveux magiquement rallongés et coiffés exactement à l'identique du personnage qu'il représentait. Il portait une veste à col officier taillée dans un brocard moiré tirant sur les gris. Le reste était totalement occulté par la troublante beauté de Malfoy dont le regard n'aurait jamais été égalé par l'acteur moldu incarnant le même personnage.

Harry et Julien eurent le souffle coupé par l'apparition de Malfoy. Il était clair que l'attitude aristocratique habituelle des Malfoy rendait le personnage plus crédible encore. Et chacun d'entre eux se surprit à le trouver magnifique. Royal, fut le terme employé par la conscience de Potter. Quand à Julien, il reconnu aussitôt le prince elfe décrit par un maître de la littérature fantastique et joué à l'écran par un jeune moldu qui était devenu atrocement fade.

- Julien ! Quel honneur de vous voir ici ! Dit Narcissa pour rompre le lourd silence.

- Je suis venu voir Gin, mais je repasserai, vous semblez sur le point de partir.

- Non, reste un peu, enchaîna Ginny en lui prenant la main pour le tirer à elle, que je te présente mon meilleur ami de collège.

- Je crois que ce ne sera pas nécessaire, dit Harry froidement.

- N'est ce pas Julien ? Ajouta t il en insistant beaucoup trop sur le prénom.

- Je crois bien, en effet. Julien avait reprit contenance et maîtrisait à cet instant ses attitudes aussi parfaitement que Draco.

- Maintenant que vous êtes là, vous profiterez bien du bal pour vous amuser un peu ? Demanda Narcissa, affreusement amusée par la situation.

- Je ne sais pas trop. J'ai déjà décliné une invitation, ce soir. Dit Julien en regardant Harry droit dans les yeux.

- Puisque vos amis vous invitent, il serait idiot de refuser, insista malicieusement Narcissa en regardant tour à tour les deux hommes qui s'affrontaient du regard.

- Mère ! Dit Draco qui ne comprenait plus rien.

- Draco, tu vas être en retard, dit Ginny. Allez, c'est décid ! Julien reste.

- Parfait, vraiment ! S'exclamèrent Julien, Harry et Narcissa sur des tons totalement différents.

Narcissa reprit son attitude altière d'aristocrate que rien ne touche et ouvrit la porte de l'appartement. Elle sortit sans un regard en arrière et se dépêcha vers la grande salle. Draco proposa son bras à Ginny et Julien suivit Harry sans un mot. Potter sentait sa colère monter. Il se sentait trahi. Comment Julien avait il pu mentir sur son identit ? Il se renfrogna et décida qu'il ne ferait qu'une brève apparition à la fête de ce soir.

Julien quant à lui se sentait gêné. Il se demandait encore comment il avait pu se laisser entraîner dans une situation pareille. Il décida de jouer franc jeu avec Potter et le prit par le bras. Harry, dont les yeux flamboyaient de colère, s'apprêtait à cracher quelque mot bien senti au visage de son voisin quand celui-ci prit la parole.

- Je crois que je vous dois quelques explications.

- En effet, répondit il sur un ton méprisant que même Rogue lui aurait envié.

- Je me suis présenté à vous sous le nom de famille de ma mère. Dit Julien sur un ton d'excuses. L'histoire est un peu compliquée à aborder en quelques minutes, mais je ne vous ai pas menti. Les deux noms et prénoms sont miens.

- Et pourquoi me dites vous cela ? Ajouta Harry d'un ton toujours aussi sec.

- Parce que, je ne veux pas que vous vous sentiez trahi par un mensonge. C'est comme ça que j'aurais réagit à votre place. Julien regardait ses chaussures, subitement devenues fascinantes.

- Encore une omission de ce genre, et vous perdrez ce qui aurait pu devenir une solide … relation. Harry avait dit cela en avançant vers Julien d'un pas décidé.

A présent ils étaient si près l'un de l'autre que leurs souffles se mêlaient. Harry chercha le regard de Julien et s'y accrocha, cherchant désespérément un écho à se qu'il ressentait pour lui. Il lut tant de tendresse et de gentillesse dans ce regard qu'il finit par sourire à son interlocuteur en lui tendant la main.

- Repartons sur de bonnes bases, voulez vous ? Lui dit il. Je suis Harry James Potter.

- Julien Landsburry-Beaupré, dit il en serrant la main d'une poigne franche.

De loin, Draco et Ginny observaient la scène. Un instant, Ginny avait eu peur que Harry ne rejette Julien, mais apparemment tout ce passait au mieux. Draco, qui ne comprenait toujours pas ce qui se passait entre les deux hommes, demanda des éclairements à sa compagne de bal qui lui rapporta les propos de Harry et ses propres conclusions.

Elle lui fit aussi jurer de n'en rien dire avant que Harry ne soit prêt à l'admettre et à l'annoncer publiquement. Harry et Julien poursuivaient leur discussion en semblant oublier le monde gravitant autour d'eux, et plus particulièrement les files ininterrompues d'élèves costumés.

Ginny, satisfaite, serra le bras de Draco pour lui faire entendre qu'il valait mieux qu'ils s'avancent vers la salle de bal, Narcissa devait les y attendre, et Draco devait accomplir son devoir de professeur à savoir surveiller les étudiants. Les deux autres les rejoindraient en temps utiles.

La grande salle était décorée de potirons et de crânes d'os ou de plâtre, nul ne savait vraiment, constituant de très sinistres photophores. La lumière vacillante et tamisée des bougies, ajoutée à la brise tiède qui aérait la salle et aux tentures faites e velours noir rendait la pièce exquisément angoissante et délicieusement sombre. Dans un coin de la pièce, un buffet était dressé sur lequel les victuailles semblaient sorties du buffet de l'horreur et les fontaines à boissons glougloutaient d'un liquide âcre et aqueux qui ressemblait au sang à s'y méprendre. Une musique lancinante emplissait la pièce sans l'envahir.

Ginny applaudit de ravissement et chuchota à Draco qu'elle aurait dû rester habillée comme il l'avait vue le matin, avoir l'air d'un vampire à peine relevé aurait parfaitement convenu à la soirée. Il fronça les sourcils de désapprobation et la gronda un peu, elle rit. Narcissa qui semblait discuter un verre à la main avec Severus Rogue et Remus Lupin, ne perdait pas une miette de l'échange entre son fils et la jeune Weasley. Elle sourit furtivement et hocha la tête à ce que Remus venait de lui dire.

Draco, qui observait sa mère avec autant d'attention, se dit qu'elle était une très bonne comédienne pour faire croire à ses interlocuteurs qu'elle comprenait parfaitement ce qu'ils lui disaient. « Poseuse » se surprit il à penser d'elle. Il savait qu'elle pouvait parfaitement amener chaque personne dans l'assemblée à ce qu'elle voulait sans que personne ne se doute de quoi que ce soit. Ils pourraient penser, sans se mentir eux-mêmes, qu'ils étaient à l'origine de l'idée ou de l'action qu'ils avaient entreprise et ne jamais impliquer Narcissa.

A bien y réfléchir, de Rosemary ou de Narcissa, il ignorait laquelle des deux était la plus dangereuse. Rosemary, femme de l'ombre aux mains tirant les ficelles du pouvoir, des ténèbres et de la magie noire ou Narcissa, beauté froide aux manipulations redoutables car insoupçonnables et aux aptitudes magiques insondables. Dans l'un ou l'autre cas, valait mieux être du bon côté dans l'esprit de ces femmes.

Draco frissonna en y pensant. Que Narcissa ait épousé son père revenait finalement à donner de la confiture à un cochon. Il n'était pas la moitié de sa femme. Un homme avide de puissance mais sans la trempe nécessaire à voguer seul. Il avait cru détenir le pouvoir en suivant le Seigneur Noir mais il n'était en fait qu'un vulgaire esclave, incapable de s'élever au rang des préceptes qu'il avait inculqués à son fils. Une larve sans vie ni respect. Il pensa un instant à avoir pitié de son père disparu, mais se ravisa avoir pitié de lui s'était déjà trop le considérer, il ne méritait pas qu'on s'y attarde.

- Draco ? Criait Ginny pour la troisième fois. Il sursauta.

- Pardon, je réfléchissais.

- J'ai vu ça, à quoi pensais tu ?

- A ma mère, dit il en prenant le verre que Ginny lui tendait, je la trouve si resplendissante.

- Ta mère est la femme la plus dangereusement belle que je connaisse, Draco. Dit elle sans détours. Je n'aimerais pas être sur sa liste noire.

- Et moi encore moins. Dit il en prenant une gorgée de sa boisson, il grimaça. « Comme le sang » pensa t il. Je suis son fils !

- Je suis ravie qu'elle et moi nous entendions si bien. Dit Ginny en riant. C'est une femme passionnante.

- Tu as vu Harry et Julien ? Dit il pour dévier du sujet dangereux des femmes Malfoy.

- Non, tiens c'est vrai ça ! Tu crois sont partis ensemble ?

- Ah ! Par Merlin, Ginny ! C'est déjà difficile de savoir que Potter est … Est… Enfin tu vois ce que je veux dire… Si en plus…

- Est quoi ? Demanda malicieusement Harry qui venait d'arriver.

- Potter ! Cria Draco en sursautant. Tu pourrais prévenir, on ne hurle pas dans le dos des gens !

- Voyez vous ça ! Le grand Malfoy a été surpris par le ridicule petit Potter, dit il en se moquant de Malfoy.

- Harry ! Soit un peu respectueux, veux tu ? Demanda Ginny. Draco est mon ami aussi, et je voudrais que vous cessiez cette ridicule guerre de collège. Vous êtes du même côté.

- Et pourquoi es tu aussi affirmative ? Demanda Harry.

- Parce que sans lui, je ne serais pas si vivante !

Les paroles énigmatiques de Ginny laissèrent pantois les deux hommes. Qu'entendait elle par « si » vivante ? Simplement qu'elle n'était pas morte, ou quelque chose de plus profond ? Ils la regardèrent incrédules et s'aperçurent brutalement que Ginny rayonnait à nouveau de magie. Elle n'était plus la Ginny grisâtre qui vit entre la magie et la mort. Elle n'était plus malade, plus dépressive, plus rien. Simplement belle, épanouie et heureuse.

- Par les cornes du dragon Noir ! S'exclama Harry, mais tu es amoureuse !

- Heu, je crois bien, oui. Répondit elle, les joues en feu et le nez froncé de coquinerie.

Draco laissa glisser son verre de ses doigts qui éclata au sol, les yeux agrandis par la surprise et, dans le fracas d'un coup de tonnerre, s'exclama :

- Tu quoi ? Le ton était froid et colérique mais posé, trop posé. Et qui est ce ?

- Je… N'ai pas le droit d'en parler pour le moment. Dit elle se ferment les yeux, s'attendant à un torrent de mots voilent et acerbes, ou même à une gifle.

- Parfait. Dit Draco froidement sans perdre de son calme apparent. De toutes façons je dois faire une ronde des couloirs, amusez vous bien.

- C'est lui ? Demanda Harry quand il eut quitté la salle d'un pas vif et décidé.

- Oui.

- Pourquoi ne pas lui avoir dit ? Cria t il presque.

- Parce que dans l'état actuel des choses, il doit le découvrir par lui-même. Si je lui dit maintenant, il … Enfin, c'est compliqué, cela a un rapport avec la clôture du rituel de guérison que Narcissa a pratiqué sur moi.

- Je vois. Est tu consciente que tu peux le perdre ? Dit Harry visiblement inquiet pour son amie.

- Oui, mais tu es mal placé pour me faire la leçon alors que tu aimes quelqu'un et que tu n'es pas fichu de le lui avouer toi-même.

- C'est différent. Dit il sans en être convaincu.

- Et en quoi ?

- Ben je ne le connais que depuis vingt quatre heures.

- Et alors ?

- Et alors, je crois que tu as raison. Dit Harry en souriant.

- Excuse moi auprès de Minerva, je crois que je ne vais pas rester. Ajouta t il en lui embrassant le front.

- Au revoir Harry, et fais attention, il est fragile sous ses dehors de grand dur.

- Ginny, si tu l'aimes vraiment suis tes propres conseils. Dit il en lui faisant signe depuis la porte de la salle.

Il disparu de l'encadrement et Ginny resta là, pensive son verre posé contre sa joue et ses yeux dans le vide. Elle réfléchissait, et plus elle le faisait, plus elle avait le sentiment que Harry disait vrai. Sa dernière phrase résonnait dans son esprit comme un écho qui n'en finit pas.

Brusquement, elle se dirigea vers Narcissa en fendant les groupes d'élèves qui se trémoussaient sur la musique du groupe sorcier du moment, et se planta devant elle, sans ce soucier de Remus et Severus.

- Trouvez une solution, lui dit elle d'un ton autoritaire, j'aime Draco et je ne laisserai rien se mettre entre nous.

- Mademoiselle Weasley, commença Severus, nous étions…

- Je me fiche de savoir que vous avez à me dire Severus. Le coupa t elle d'un ton froid. Narcissa, je sais que vous avez la solution. Et si vous ne l'avez pas, trouvez là. Je ne laisserai pas votre fils me quitter.

Elle quitta le groupe sans ajouter un mot. Ils la regardèrent quitter la salle et Narcissa explosa d'un rire cristallin, laissant les deux hommes dans la confusion la plus totale. Que Morgane la préserve des tourments ! Tout se passait exactement comme prévu.

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25 octobre 2005, 23h30, 10 Grimmauld Place

C'est essoufflé et encore dans son costume de chamane indien que Harry frappa sans discontinuer à la porte du 10 Grimmauld Place jusqu'à ce que Julien lui ouvre, vêtu d'un peignoir en éponge ivoire et d'un pantalon de sport noir. On voyait de la colère peinte sur son visage, il avait les cheveux ébouriffés et les marques de ses draps imprimés sur le visage. Il regarda un instant Harry, interdit, et le fit entrer d'un geste las. Cette journée éprouvante finirait elle ?

Il entra dans la cuisine, laissant Harry reprendre sa respiration, et se servit un triple whisky de feu puis il remplit un autre verre qu'il tendit à l'homme brun qui passait le cadre de la porte. Débarrassé du verre, Julien se tourna vers la fenêtre de la cuisine et s'appuya sur le meuble, examinant le square en face de lui. Tout sauf Harry Potter, horriblement sexy dans son costume sport qu'il avait prit le temps d'enfiler à la place de son costume.

Finalement, Harry se décida à parler. Rongé de peur et se sentant ridicule, il entendait malgré tout la voix de Ginny, résonnant dans son esprit, qui lui répétait sans cesse d'oser et de tout avouer.

- Julian ? Il voulait attirer son attention.

- Quoi ? Répondit l'autre fou de colère. Harry déglutit cherchant le courage de tout dire.

- Je, non. Rien. C'était une mauvaise idée.

Il posa son verre et sortit de la pièce, se maudissant pour son manque de courage. Une fois de plus, son courage de Gryffondor fut jeté à bas et encore une fois, pour une histoire de cœur. Il avait perdu Cho et Ginny exactement dans les mêmes circonstances. Le moment venu il n'avait pas trouvé le courage de dire son amour, de parler de ses sentiments. Et il s'était retrouvé seul, comme maintenant.

Il remit sa cape, qu'il referma soigneusement et tourna le bouton de la porte pour sortir. Le vent fit claquer sa cape et il descendit du perron vers la petite place. Au loin, un molosse noir ressemblant à Croc Dur regardait attentivement la scène.

L'air de l'hiver naissant lui fit du bien et l'aida à recadrer ses idées. Il chassa les feuilles mortes de son passage et ne remarquât pas que Julien l'observait depuis la fenêtre de sa cuisine. Son verre à la main, il râlait contre sa colère un peu trop vive et se demandait s'il ne valait pas mieux aller le chercher et finir par avoir une conversation civilisée. Celle qu'ils avaient eue plus tôt dans la soirée avait été affligeante de banalités. Il avait fini par quitter le château après seulement trente minutes.

Au même moment, les deux hommes décidèrent de se parler, et ils finirent par se retrouver devant la porte d'entrée. Harry le bras levé pour frapper et Julien la tête baissée dans son écharpe pour éviter le froid. Ils se bousculèrent et Harry s'accrocha au bras de Julien pour ne pas tomber.

- Navré, dit Julien en l'aidant à rétablir son équilibre.

- Ce n'est rien. Je venais vous parler.

- Je vous écoute, Harry. Julien ferma la porte derrière eux. Marchons un peu, se sera peut être plus facile.

- Oui, peut être. Admit il. C'est une idée de Ginny. Elle pense que je dois assumer mes… Un long silence ponctua sa phrase.

- Allez y Harry, ce n'est pas si terrible. Lui dit Julien. S'agit il d'affaires de cœur ?

- …

- Je conclus que oui. L'aida Julien. Une femme ?

- Non. Dit Harry brusquement.

- Ok, et vous vous en êtes rendu compte comment ?

- De quoi ? Demanda Harry sur la défensive.

- Harry, si c'est un problème de cœur et qu'il ne s'agit pas d'une femme, j'en conclut donc que vous êtes gay, soit ma question : comment vous en êtes vous rendu compte ?

- Je … Essaya Harry. Subitement Julien sembla réaliser quelque chose.

- Attendez, c'est pour ça que vous avez déboulé dans mon appartement à onze heures du soir ! S'exclama Julien. Vous saviez que je suis gay et vous vouliez en parler à quelqu'un, vous aviez besoin d'un ami ! Ils étaient revenus devant la porte d'entrée de Julien.

- Ok, entrez Harry, je vous offre un autre verre et vous me parlerez de lui. Cela éclaircira vos idées.

- Merci. Harry remercia Merlin et tous les autres de lui avoir offert un tel ami.

Ils se débarrassèrent de leurs capes et entrèrent dans la cuisine. Harry commencer à se demandait si il trouverai le courage d'aborder la situation sur le plan intellectuel alors même qu'il avait toujours été un homme d'action. Finalement, il décida d'agir.

Il s'approcha de Julien, respira amplement le plus silencieusement possible et encadra ce corps tant désiré de ses bras. Julien plaqué contre le meuble à vaisselle eut juste la place de se retourner. Harry le regarda, un feu dans les yeux que Julien avait espéré voir bien plus tôt.

- Harry ? Demanda t il intrigué.

- Chut, lui répondit il. Vous vouliez savoir qui c'est, je vais vous le dire.

Il se pencha vers lui si près que leurs lèvres se touchaient presque et murmura « vous ». Julien ferma les yeux, surpris et soulagé à la fois et perdit contrôle de lui-même. Il captura les lèvres de Harry dans un baiser empressé qui surprit son partenaire. Harry recula, le contact avec un homme le dérangeait encore. Mais il trouvait que ce baiser était tellement différent de ce qu'il avait échangé avec ses anciennes conquêtes.

- Excusez moi. Dit Julien.

- Non, c'est juste que… commençât Harry, il faut que je m'habitue à cette idée. C'est nouveau pour moi.

- Je vois. Je suis heureux de vous avoir aidé à vous trouver. Dit Julien. Bien, je crois que je vais avoir besoin d'un whisky de feu bien tassé.

- Julien vous n'avez pas compris. Je me fiche de savoir comment, ou bien quand ou même où, ce que je sais c'est que c'est vous que je veux. Et ne me demandez pas d'expliquer quoique ce soit, j'en serais bien incapable.

- Harry, non. Je veux dire, n'allez pas trop vite. Ce rendre compte qu'on est gay c'est déjà pas simple, alors ne précipitez pas les choses. Laisser l'idée se concrétiser dans votre esprit. Ensuite, quand vous serez capable de le dire à votre entourage, nous pourrons aller plus loin. Si vous êtes toujours sûr de vous.

Pour toute réponse Harry m'attrapa par la taille et lui rendit son baiser, y mettant cette fois toute la passion et le désir qu'il avait de lui à cet instant. Il l'encercla de ses bars et le serra tendrement, comme par peur de le voir partir. Il embrassa ses les lèvres au goût de miel mille bois, sans respirer, sans le lâcher. Il avait peur que la réalité sois si différente, si éloignée de ses désirs du moment qu'il voulais se perdre dans ce rêve où Julien lui appartenait à jamais.

Julien sentait son envie de possession de Harry grandit au fur et à mesure que le désir faisait gonfler son pantalon, qu'il se félicita de porter large. Ainsi, Harry ne se rendrait compte de rien. Il se voyait déjà caresser, embrasser ce corps qu'il avait vu quelques heures plus tôt, la peau moite dans la chaleur d'un bain. Il avait tout simplement envie de lui et était prêt à prendre se corps à l'instant même s'il son amant n'était pas du tout prêt. Prenant brusquement conscience de cette réalité, il s'écarta vivement.

- Ecoutez. Si on continue encore à ce rythme, je ne réponds de rien. Lui dit il franchement. J'ai des désirs et je ne peux pas m'arrêter à un simple flirt.

- Je comprends, lui dit Harry. Je crois que je vais rentrer alors.

- Non ! Cria Julien.

- Enfin, non, je ne vous chasse pas. Dit il plus calmement. Harry, soyons clair. Vous me plaisez beaucoup mais je n'entreprendrais rien que vous n'acceptiez pas.

Pour toute réponse, Harry se rapprocha de Julien et l'embrassa comme encore il ne l'avait jamais fait, y mettant tout son désir sa passion.

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25 octobre 2005, 23h45, Collège de Poudlard

Ginny couru vers sa chambre, ou plus exactement, jusqu'à celle de Draco. Elle l'appela dès qu'elle eu passé la porte d'entrée. Un cri d'inquiétude et d'empressement qu'elle répéta une dizaine de fois, de plus en plus fort. Mais elle dût se rendre à l'évidence, Draco Malfoy n'était pas dans ses appartements. Elle chercha frénétiquement une cape beaucoup plus chaude et se décida à sortir, il y avait de fortes chances qu'il soit sur le terrain de Quidditch, où il aimait passer ses moments de solitude, ou peut être dans l'arrière salle de la petite classe de potions.

Elle opta pour le stade de Quidditch. Elle était persuadée qu'elle l'y trouverait. Une course effrénée l'amena devant les vestiaires, devant lesquels il fallait passer pour monter dans les tribunes. Elle s'arrêta pour reprendre son souffle et gravit les marches des sang et or, de là elle aurait la meilleure vue pour ce qui concernait les serpentards. Arrivé au tiers de la hauteur, elle perçu un faible bruit. Elle poursuivit son chemin précautionneusement, pour identifier son origine.

Elle comprit qu'il s'agissait de pleurs étouffés et qu'ils provenaient de la tribune même des gryffondors. Etonnée, elle pensa à un élève évadé de la soirée qui satisfaisait son besoin de solitude en s'épanchant à un endroit où il était peu probable qu'un professeur le trouve. Aussi fut elle surprise d'apercevoir la veste moirée du costume de Draco briller sous les rayons de la lune.

Il était assis le dos voûté, les pieds appuyés sur le banc devant le sien, les bras croisés sur les genoux et sanglotait, le menton sur ses manches. Ginny fut étonnée qu'il eût encore quelques larmes à verser, tant il avait pleuré le matin même. Elle eut soudain des remords d'avoir menti, ou volontairement omis quelques points de la vérité. Elle descendit les gradins jusqu'à arriver à lui, deux emplacements plus bas, et s'assit à ses côtés.

- Fiche le camp Weasley ! Dit il en essayant d'être méchant sans réellement y parvenir.

- De un, j'ai parfaitement le droit de prendre place dans ces gradins, peut être même plus que ton auguste personne, Malfoy, et de deux je suis ici pour te parler.

- Et bien moi j'ai rien à te dire tu peux t'en aller.

- Ce sera d'autant plus facile pour moi de tout expliquer si tu ne m'interromps pas. Lui dit elle. J'ai des choses à t'avouer, que j'aurais dû te dire depuis longtemps. Très longtemps.

- Narcissa et moi sommes amies depuis plusieurs années déjà. Depuis en fait, que Lucius est venu me voir un soir pour me dire que si je t'approchais pour te révéler que je t'aimais, il tuerait ma famille. Mes parents ignoraient encore cette inclination que j'avais pour toi. Les seules personnes à le savoir à l'époque, c'étaient Millicent, Bill et Mc Gonnagall. Et aussi mon journal, qui le centre de cette histoire.

- Tu veux dire que…

- Laisse moi finir. Millicent avait décidé de se venger de moi pour une vague histoire de petit copain volé pendant sa sixième année, alors quand elle a su pour mon journal elle est allée trouver ton père. Il est venu me voir ici un soir alors que j'étais assise à cet endroit précis à noter mes pensées. Il m'a avertie que si tu venais à savoir ce que je ressentais pour toi, il anéantirait ma famille. J'ai eu peur. Je l'ai dit à Mc Gonnagall qui m'avait convoquée pour la chute inexpliquée de mes notes habituellement bonnes.

- Et que vient faire ma mère dans cette histoire ?

- Elle l'a apprit aussi. J'ignore comment, peut être Minerva. Bref, elle est venue au Terrier pendant les vacances de Printemps et a parlé à mes parents. Ils ont beaucoup crié et papa a dit qu'il fallait t'éloigner. Ta mère nous a spécifié qu'à ce moment là tu étais à l'université et que tu ignorais tout de cette histoire. Elle devait garder le secret pour que nous ne nous croisions pas. Elle leur a aussi parlé de la malédiction, juste au cas où, elle avait ajouté. Papa s'est emporté et lui a dit de quitter la maison, qu'il ne se laisserait pas gouverner par une femme de mangemort qu'il tolérait à peine chez lui.

- Il a dit quoi ?

- Oublies ce qu'il a dit. Quand ta mère a quitté la maison, j'ai utilisé mon balai pour la rejoindre, je voulais voir la mère de celui que j'aimais. On a longtemps parlé et on s'est revues souvent. A ma majorité, elle est revenue me voir et m'a donné une petite fiole d'un contre maléfice, il devait aider à renverser la malédiction. Heureusement que je l'avais, sinon je serais morte. Ensuite, quand elle est venue à la maison à Paris, elle m'a donné un composé plus puissant qui m'a remis sur pied en quelques heures. Et tout ça sous le couvert du secret.

- Pourquoi ?

- Pour deux raisons. Il fallait qu'elle soit sûre que tu avais des sentiments pour moi. Je crois que le fait de perdre Flint l'a horriblement affectée. Elle ne voulait pas que tu connaisses la même souffrance. Enfin, elle m'apprécie et sais ce qu'il en est de moi.

- Attends, t'es en train de me dire que tout ça n'est que faux semblants et manipulations ? Que rien de ce qu'il y a entre nous n'est vrai ? Il hurlait, mais il avait enfin admit qu'ils étaient ensemble.

- Draco, rentrons, s'il te plait. Dit elle les lèvres bleues et tremblantes. Je commence à avoir vraiment froid. On pourra toujours en parler au chaud non ?

- Si tu veux.

Il l'aida à se lever et descendit l'escalier devant elle en lui tenant la main pour ne pas qu'elle tombe. Ils se dirigèrent ensuite d'un pas vif vers les appartements des Malfoy et s'installèrent dans la chambre de Draco, sans s'être dit un mot de plus. Ginny grelottait toujours malgré le feu ronflant dans la cheminée.

Elle s'excusa pour passer un pyjama en flanelle bleu nuit et revint quelques minutes plus tard. Draco en avait profité pour mettre ses vêtements de nuit lui aussi. Ginny réprima un bâillement et se glissa sous les couvertures. Elle espérait de se réchauffer. Mais se fut peine perdue. Elle avait toujours aussi froid.

Draco se blottit contre elle, lui apportant un peu de sa chaleur et la serra dans ses bras. Elle se retourna et l'embrassa doucement. Il répondit au baiser puis ils se regardèrent un petit moment un léger sourire illuminant leurs visages.

- Crois tu que… commença Draco.

- Je crois que nous allons commencer par apprendre à nous connaître mieux. Le reste viendra bien le moment voulu.

Il lui sourit encore une fois avant de lui donner le baiser le plus doux et amoureux qu'il n'ait jamais donné à qui que ce soit. Lentement, elle déboutonna sa chemise de pyjama et se serra encore plus près de lui. Les battements de son cœur devirent pour elle la plus douce des musiques.

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Réponses au reviews

To Raph : merci d'être toujours là. La suite t'as t elle plut autant que le reste de la fic ?

To Ekleenex : Héhé, et maintenant ? Bon ok, c'était pas aussi chaud que je l'avais promis, mais ça arrive. Comme dans la vraie vie, les meilleurs moments sont les plus longs à venir. J'i réfléchis mais n'ayant pas vraiment l'habitude d'écrire du Yaoi, je sais pas si la scène entre Julien et Harry sera de grande qualité, des idées pur m'aider ???

To Alisa adams : et à la fin de ce chapitre qui a l'air le plus idiot ?? Je suis contente que t'ai pas fait le rapprochement Julian / Julien, s'était un peu l'effet recherché. Merci pour tes encouragements.

To Sydney : la voilà la suite, ne soit pas si impatiente !!! D'autres requêtes ???

To Olympe Maxime : merci de t'être jointe à nous. Et merci pour tes encouragements. Sera tu là aux prochains chapitres ???

To Elsar : ben j'ai pas rand chose à faire en ce moment et j'ai la muse qui me titille, alors voilà je pense donc j'écris. Tu a aimé ce chapitre ??? As-tu trouvé les réponses à tes questions ???

To Ela (qui reviews sur msn messenger, tricheuse va) : ben voilà il te plaît Dray comme ça ?? Hein avoue …

Oui je sais il ne vaudra jamais ton ténébreux à chaussons roses et grandes oreilles mais je suis sûre quand même que tu l'aime un peu.

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Question à tous mes reviewers : celui qui me donne le nom exact (nom + prénom VO ou VF) du personnage du costume de Dray pourra me laisser un défi par review pour une prochaine histoire ! Et non Ela tu joues pas, t'es hors concours sur ce coup !!!!

Bises à tous, que j'ai toujours autant de bonheur à lire. Ne me lâchez pas la suite arrive bientôt.