Chapitre 13 : L'envols des démons
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1er novembre 2005, 08h30, 10 Grimmauld Place
La nuit glacée semblait céder la place aux doux roses orangés de l'aurore. Harry semblait détendu et son visage rayonnait. Puis il prit conscience de la sensation froide et humide qui lui saisissait le dos. Il passa sa main sous sa colonne vertébrale, trop bien pour se lever et persuadé que c'était la sueur refroidie résultant de ses joutes amoureuses avec son amant. Les draps étaient cependant trop trempés d'un liquide trop épais au toucher pour qu'il s'agisse d'eau.
Une odeur cuivrée et salée lui chatouilla les narines quand il constata que quelque chose clochait. Il ramena lentement sa main devant ses yeux, le liquide froid gouttait sur sa peau. Il ouvrit les yeux et constata avec horreur qu'il ne s'agissait pas de sueur mais de sang. Il se leva brusquement et vit le lit défait et une mare de sang imprégnant les draps. « Julien » pensa t il. Il le chercha des yeux et remarqua que la mare de sang s'étirait en une longue traînée qui sortait de la chambre.
Il suivit la trace, appelant Julien désespérément et ne recevant aucune réponse. La trace le mena vers l'escalier, qu'il descendit rapidement.
- Julien ! Hurla t il en découvrant le corps de son amant baignant dans le reste de son sang.
- Par Merlin, Julien ! Répéta t il en le retournant pour voir son visage et chercher des traces de son souffle vital.
- Harry. Murmura Julien. Je suis désolé. J'ai essayé de le vaincre. Ajouta t il en montrant la blessure.
- Non, ce n'est pas vrai ! Il est mort ! Il n'a pas pu revenir, je l'ai détruit. Hurla Harry en découvrant une marque semblable à la marque des ténèbres gravée dans la chair de l'abdomen de son amant.
- Harry, je t'aime. Julien usa de ses dernières forces pour donner son amour à Harry.
- Julien, Julien !!! L'appela Potter désespéré de trop comprendre pourquoi il ne répondait pas. Non ! Julien, hurla t il un dernière fois avant se s'écrouler sur lui en pleurant.
- Non, mon amour, non ! Pas toi ! Pourquoi ? Murmura t il.
- Julien ! hurla t il aux murs vides de la maison désormais sans vie.
Le soleil apparut et illumina la fenêtre, aveuglant Harry, et couvrit l'horreur de la scène d'une douce lumière de joie. Harry appela encore une fois son amant d'une voix éteinte et le regard fou. Dans le lointain, il sentit la voix et la présence de son amant mort dans ses bras. Une voix anxieuse et affolée qui ne cessait de l'appeler.
- Harry ! Disait la voix. Harry, je suis là.
Le corps de Harry se serra comme si on l'étreignait. Il répondit à ce câlin fantôme et sentit des lèvres douces sur les siennes. Il ferma les yeux et mit toute sa volonté à y répondre. Mais comment embrasse t on un simple esprit ? Soudain, le baiser devint vrai et profond, chaud et vivant. Harry ouvrit les yeux et vit Julien le regarder inquiet.
- Par Morgane et les autres, dit Julien toujours inquiet, tu m'as fait une de ces peurs. J'ai cru ne jamais parvenir à te réveiller.
- J'ai … rêv ? Demanda Harry interdit.
- Vu tes cris j'aurais plutôt pensé à un cauchemar, mais c'est fini maintenant, je suis là. Lui répondit Julien en le serrant dans ses bras.
- J'ai eu si peur. Harry s'effondra dans ses bras, soulagé que ce ne soit pas vrai.
Julien le reposa doucement sur le lit, se coucha à ses côtés et tira les couvertures sur eux. Malgré le soleil renaissant, comme lors de chaque aurore, il faisait froid dans la chambre sans chauffage. Il voulu se lever pour refaire un feu, mais Harry le retint par le bras et l'attira à lui. Il l'embrassa avec passion et reprit les mêmes caresses que celle qui avaient, la veille, allumé en lui un nouveau brasier de désir. Il chercha son amant de manière à provoquer le même feu d'amour qu'il ressentait et y parvint avec force de caresses et de baisers.
Alors, Julien reprit, pour la deuxième fois de la journée, ses caresses et goûta une fois de plus les perles liquides matérialisant le désir de son amant à l'extrémité de son sexe. Cette odeur et ce goût le rendirent fou. Il s'empara et mis en bouche le membre viril de son amant qu'il entreprit d'explorer de la langue sans en oublier un millimètre. Harry se cambra sur les draps, les muscles contractés et le sexe tendu à l'extrême. C'était si bon et presque douloureux, il gémit d'extase et ferma les yeux.
Divin, il était divin. Julien aimait ça et le faisait passer dans ces baisers passionnés. Comment avait il pu ignorer que l'amour d'un hommes est si doux ? Comment les femmes, toutes plus fades les unes que les autres, ne lui avait pas dit qu'il ne pouvait les aimer vraiment. Toutes ces questions envahirent son esprit à tels point qu'il fut obligé de secouer la tête pour chasser ses idées.
Julien remarqua le comportement de son amant et renforça ses baisers, portant Harry aux portes de l'orgasme et lui faisant ignorer tout ce qui ne touchait pas à son plaisir. Celui-ci naquit et déferla tel une horde de chevaux au galop de son bas ventre vers son cœur. Harry eut la vague impression que ses poumons et son cœur ne faisaient plus leur office et chassa la douleur dans un cri d'extase qui explosa sans prévenir. Il se sentit gêné de n'avoir pu contrôler son plaisir et rougit.
Julien arbora un sourire satisfait et fit un clin d'œil à Harry, lui indiquant qu'il aurait réussir à le faire jouir malgré tout, c'était son unique but. Il voulait prouver à Harry qu'il conservait le contrôle sur leur relation.
- Fais moi l'amour, supplia Harry.
- Tu es sûr d'être prêt pour ça ? Lui demanda Julien doucement.
Pour toute réponse, Harry se jeta sur lui et ils glissèrent sur le parquet. Harry posa ses mains sur le sexe tendu de Julien et le caressa en un long va et vient atrocement lent, assis à cheval sur ses jambes. Il le regarda d'un air aguicheur et passa sa langue sur ses lèvres, le couvant d'un regard provoquant. Enfin, il dirigea ses yeux vers le phallus sublime de l'homme et l'interrogea du regard. Julien l'approuva des yeux et Harry entreprit de goûter l'essence passionnelle et intime perlant sur le gland. Il recueillit le précieux liquide du bout de la langue et glissa sa langue le long de la hampe si joliment dressée. Il en apprit les méandres de chaque veine en les caressant doucement.
Julien soupira et comprit très vite qu'Harry s'en sortirait très bien sans guide, comblant son inexpérience par une très bonne connaissance de ses propres plaisirs. Ce dernier appliqua avec force de conscience un savoureux cocktail de tous les baisers qu'il avait toujours apprécié et qu'il jugeait agréables pour son amant. La mise en pratique fut si douce que Julien, essoufflé et au bord de la jouissance, écarta vivement Harry.
- Il est heureux que je sois ton premier amant. Tu m'aurais tué sinon. Lui dit il quand il parvint à respirer normalement.
- C'est heureux en effet. Te perdre si tôt aurait été affreux, Lui répondit il d'un ton faussement désolée.
Julien se jeta sur lui à son tour et le plaqua ventre au sol, tenant ses mains dans son dos. Il s'abaissa vers les doigts crispés de Potter et entreprit de les sucer doucement, l'un après l'autre de manière aussi suggestive qu'il l'avait fait avec son sexe. Il s'attaqua ensuite à son dos, qu'il couvrit de baisers, et enfin il lâcha les mains et caressa les fesses musclées de son amant. Il mouilla ses doigts et caressa doucement l'intimité de l'ancien Gryffondor. Ce dernier sursauta de surprise mais se reprit aussitôt et laissa un long gémissement de plaisir franchir ses lèvres.
Julien, ainsi encouragé, remplaça ses doigts par son sexe qu'il posa doucement sur les fesses de son amant. Harry se redressa et Julien s'approcha de lui et avança vers le mur poussant le jeune brun à faire de même. Il le plaqua au mur et, avec toute sa tendresse et sa douceur, il franchit la barrière intime des profondeurs du jeune Potter qui eut un hoquet de surprise et de douleur. Ses doigts se crispèrent sur le mur, blanchissant ses articulations. Julien se serra contre lui et lui murmura des paroles douces et rassurantes que Harry n'entendit jamais, il était déjà sur les routes sinueuses du plaisir.
Leur relation avait prit un tournant plus concret. Julien connaissait la dangerosité d'être le premier. Curieusement, c'était ça qui l'avait rendu amoureux de Harry, savoir que ce dernier serait irrémédiablement amoureux comme un adolescent à sa première fois. Et cette pensée le poussa à être doux et tendre. Harry savait que son amant contenait sa fougue, mais il en voulait plus. Il ne voulait pas d'un amour fade d'adolescent, il désirait la passion véritable qu'un homme d'expérience donne à un autre. Il choisit un moment d'inattention de Julien et le repoussa vivement.
- Tu as l'air absent ! Lui reprocha t il.
- Quoi ? Se défendit l'autre surprit de cette violente interruption.
- Fais moi l'amour comme à tes autres amants, exigea Harry dont le mauvais caractère émergeait dangereusement.
- Mais … De quoi parles tu ? Lui demanda Julien qui ne comprenait toujours pas.
- Je ne suis plus un gosse, et encore moins une petite chose fragile ! Siffla Potter excédé.
Il se leva, arracha les draps du lit dans lesquels il s'enroula, fit apparaître un feu avec sa baguette et quitta la pièce en claquant la porte. Julien resta un moment ébahi devant ce brusque revirement d'humeur et se ressaisit. Il se leva et se précipita dehors, sans s'inquiéter de sa nudité, et entendit le bruit de l'eau coulant dans la salle de bains.
Harry prenait une douche. Il ouvrit la porte doucement et découvrit son amant à genoux, les mains posées sur la faïence du fond de la baignoire, la tête baissée et les cheveux collés sur le visage, et les épaules agitées de soubresauts. Il pleurait à chaudes larmes.
- Harry, que Mordred me damne si je comprends ce qu'il t'arrive. Lui dit Julien en approchant doucement.
- Ne me touche pas ! Lui répondit l'autre les yeux absents et le visage vide de toute expression.
- Harry ! Cria Julien. Tu vas te calmer et te reprendre, maintenant.
Il le secouait par les épaules, assis sur ses talons en face de lui. Harry s'écroula, de longs sanglots violents secouant son corps comme son âme, il accrocha son menton à l'épaule de Julien et laissa son corps de relâcher.
Julien le retint par la taille pour l'empêcher de tomber et le serra contre lui un moment qui s'étira vers l'éternité. L'eau glissait sur les corps humides, ruisseau naissant et mourant à leurs pieds tel un fleuve plongeant vers les vagues incessantes de l'océan. Seuls le bruit crépitant de l'eau s'écoulant du pommeau de la douche parvenait à couvrir les cris d'angoisse et les sanglots d'Harry.
Julien saisit sa tête à deux mains et l'embrassa doucement. Harry le repoussa sans conviction. Julien, excédé, capitula. Il sortit de la baignoire et ramassa le drap, qu'il mit en boule et quitta la salle de bain en claquant la porte à son tour. Non, mais quel lutin les avait tous donc mordus ? Il entra dans sa chambre, ouvrit son armoire, en sortit un serviette et des vêtements propres tout à fait moldus et bouscula Harry qui venait de sortir de l'eau. Ce dernier le poussa brusquement vers le lit s'assit sur lui et lui dit dune voix déterminée :
- On en était o ?
- Attends, tu te fous de moi ? Tu sors de cette chambre comme si je t'avais insulté, tu me repousses et ensuite tu reviens tel un ange innocent et tu veux qu'on reprenne où on en était ?
- C'est un peu l'idée, dit Harry l'air aguicheur.
- Non, tu m'expliques et après on reprendra où on en était si je le juge opportun.
- Bon, dit Harry en s'asseyant au bord du lit, puisque tu veux le savoir, je viens de me réveiller d'un cauchemar dans lequel tu meurs dans mes bras après m'avoir dit je t'aime. Et vu que les gens que j'aime on eu une très fâcheuse tendance à mourir dans mon entourage j'ai un peu, comment dire, claqué un fusible.
- Non ? C'est un complet tableau de dérivation que tu as fondu ! Cracha Julien. Mais ça n'explique pas pourquoi tu m'as fait un scandale ? Pourquoi tu m'a dit que tu je te cite :
- « Je ne suis plus un gosse, et encore moins une petite chose fragile ! » alors que tu pensais, apparemment, que je ne te faisait pas l'amour comme aux autres ! Julien criait.
- Non, s'il te plait laisse moi finir. Dit il en le faisant taire. De un, je ne te faisais pas l'amour comme aux autres parce que tu n'es PAS les autres. De deux, ce n'est pas près d'arriver parce que tu n'es pas comme les AUTRES. De trois, je ne suis pas un de ces enfoirés qui manquent de considération pour leurs aventures d'un soir. Alors fourre toi dans le crâne que tu es spécial et que c'est pour ça que j'ai un tant soit peu d'attention pour toi. C'est clair ?
- Quand à ta dernière observation, les Landsburry mâles sont toujours morts de mort naturelle, et ce n'est pas prêt de changer, tu as saisi ?
- Je crois que oui. Dit Harry se sentant idiot.
- Bien, maintenant si tu veux reprendre où on en était, il va falloir que tu attendes que le petit déjeuner soit bouclé. Parce que j'ai faim figure toi. Ah, tu trouveras des vêtements dans mon armoire, on fait à peu de choses près la même taille.
- Ok pour le petit déjeuner. Et merci pour les vêtements.
Cependant, le seul petit déjeuner qu'il acceptait de prendre était Julien et seulement Julien. Il le suivit sans bruit et attendit que le bruit de l'eau coulant de la douche se fît entendre pour entrer. Une légère excitation tendait déjà son sexe et il pensait déjà à comment il allait satisfaire ses désirs quand il ouvrit la porte. Julien finissait de savonner ses cheveux. La mousse qu'il chassait glissait le long de son dos et ses muscles roulaient sous sa peau.
Harry avançait doucement, il posa pied dans la baignoire et caressa le dos de Julien tant pour chasser les restes de mousse que pour lui signaler sa présence. Julien de retourna les yeux portant toute sa colère mais Harry l'embrassa fougueusement, forçant le barrage des lèvres de Julien pour caresser sa langue. Julien céda devant l'ampleur du désir de son amant.
Les mains des deux hommes commencèrent un ballet sensuel destiné à porter leur désir au dernier stade. Harry se baissa et entreprit de langoureusement caresser le sexe tendu de Julien d'une langue trop gourmande à son goût. Il renversa la tête contre le carrelage froid et poussa un long et retentissant gémissement de plaisir. Harry joua encore quelques temps avec le phallus dressé et palpitant de son amant et le laissa au point où l'extase commençait à déchirer son cœur. Il releva Harry en le prenant par le menton et le força à se relever. Il planta son regard dans l'émeraude des yeux de Harry et lui murmura simplement « comme deux amants ? ». Harry lui répondit oui d'un signe de tête et se retourna. Les mains plaquées sur le mur de céramique glacée, il frissonna. Julien vérifia que l'eau de la douche avait suffisamment humidifié son intimité et lança son sexe à la douce redécouverte de son amant.
Harry poussa un long râle et posa une main sur celle de Julien, posée sur sa hanche. Il entremêla ses doigts à ceux de son amant et l'aida de la voix à aller plus loin et plus vite. Le plaisir devint si fort qu'Harry lâcha la main de Julien pour se consacrer à son érection devenue trop douloureuse. Il se caressa au rythme des coups de hanches de Julien et le plaisir libérateur monta simultanément pour chacun d'eux. Ils poussèrent un long cri libérateur et tombèrent à genoux, essoufflés et leur orgasme enfin tombé.
Harry éclata d'un rire sonore. Julien l'enlaça et rit avec lui, satisfait de le voir heureux. Il s'embrassèrent et finirent par quitter la salle de bain pour prendre le petit déjeuner promis par Julien. Ils s'habillèrent et investirent la cuisine en discutant et s'embrassant.
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1er novembre 2005, 08h30, Collège de Poudlard.
Les lourdes tentures de velours cramoisi scintillèrent d'une douce et chaude lumière qui filtrait difficilement à travers la trame du tissu épais. Le soleil se levait sur le parc de Poudlard. L'herbe gelée craqua sous la chaleur des rayons du soleil et le givre blanc devint eau, semblant être de l'argent liquide. Ginny sortit de la douce torpeur que lui procurait le sommeil et s'extirpa des draps chauds pour plonger dans le froid saisissant de la chambre.
Draco remua un peu, leva la tête et sombra de nouveau dans un sommeil réparateur. Ginny enfila un peignoir en flanelle chaude par-dessus son pyjama et sortit de la chambre. Elle avait faim et elle brûlait de voir Narcissa. Le moment du rituel serait bientôt là et elle voulait connaître l'avancée de ses travaux. Elle chercha Narcissa du regard et la trouva en train de broder dans un fauteuil près du feu.
- Bonjour Narcissa. Dit elle en s'asseyant à terre, près d'elle, sur le luxueux tapis chinois.
- Bonjour, belle enfant. Répondit elle en lui embrassant le front.
- Que brodez vous ?
- Une fleur de lotus sur un bandeau de lin. Dit elle. Ici je broderai une rose blanche, et au milieu une treille d'épines et deux anneaux d'or.
- C'est un bandeau de mariage ? Demanda Ginny. Pour qui ?
- Vous êtes une bien vilaine curieuse, ma chérie. Gronda gentiment madame Malfoy. Allons, apportez donc le thé et les biscuits que vous bavardions en dégustant ce fabuleux Darjeeling. Dit elle en pointant du doigt le plateau posé sur le buffet près de la cheminée.
Une demi heure plus tard, Draco apparu en robe de chambre et trouva sa mère et sa maîtresse qui discutaient en sirotant leur thé par petites gorgées. Il sourit, appuyé au cadre de la porte. Il avait rarement vu sa mère aussi détendue et souriante. Narcissa était lovée dans son fauteuil et Ginny avait posé sa tête sur les genoux de sa mère en caressant de la main un morceau de tissu pris dans un tambour à broder. Narcissa lissait les cheveux de Virginia tendrement, du plat de la main.
- Quel touchant tableau de famille, dit il après dix minutes de furtive observation.
- Draco ! s'exclama Ginny surprise en se levant.
- Venez ici, mon fils. Ajouta Narcissa. Je me demandais à quel moment vous vous manifesteriez. Cela fait bien dix minutes que vous nous observez si mes sens me sont fidèles.
- Mère, je vous souhaite le bonjour. Dit il en embrassant son front.
- Draco, avez-vous bien dormi ? Répondit elle, d'un ton cérémonieux.
- Oui, j'ai passé bonne nuit. Dit il en regardant Ginny dans les yeux.
- Excusez moi, dit cette dernière un peu vivement, je vais passer des vêtements.
- Allez y ma chère. Lui dit Narcissa en souriant. J'ai, de toutes les manières, un petit entretien à avoir avec mon fils.
- Merci.
Elle quitta la pièce et se dirigea vers la chambre. Narcissa était bien trop fine d'esprit pour ne pas se rendre compte qu'elle les écoutait si jamais elle décidait de le faire. Elle se résigna à se préparer, brûlant d'envie de savoir que Malfoy mère et fils pouvaient avoir à ce dire mais jugeant trop risqué de rester. Elle prit un bain long et brûlant que Draco interrompit au bout d'une demi heure. Il l'embrassa doucement pour la réveiller.
- Bonjour, amour. Dit il doucement.
- Hum, bonjour, vous. Dit elle malicieuse. Ai-je l'honneur de vous connaître ?
- Eh bien, écoutez, non. Dit il en entrant dans son jeu. J'ai sûrement dû me tromper.
- Et avec qui m'avez-vous confondue ? Demanda t elle taquine.
- Avec la femme que j'aime. Dit Draco avant de se rendre compte de l'aveu inconscient qu'il venait de faire.
Un silence gêné s'installa. Une flamme indescriptible traversa les yeux de Draco qui laissait résonner ces simples mots dans sa tête. Plus il se répétait cette bête petite phrase, plus l'information trouvait sa place en son cœur. Cet aveu inconscient le soulageait, bizarrement. Peu familier à ce genre de déclaration, il sentait pourtant avoir fait ce qu'il fallait.
Ginny, elle semblait ne pas du tout gérer l'information. Son regard s'était figé après l'aveu. Ses yeux se bordèrent de larmes et elle sanglota dans ses mains. Elle avait espéré ses mots si longtemps, que maintenant qu'elle les avait entendus, le choc dépassait ce qu'elle semblait capable d'assumer.
Draco ne comprit pas. Il ne su rien faire d'autre que se glisser, toujours en pyjama, dans l'eau à peine tiède du bain et étreindre la jeune rousse. Il tenta de la calmer par des paroles douces et apaisantes. Ce fut peine perdue, elle ne l'écoutait pas. Il la laissa pleurer jusqu'à ce que les sanglots s'éteignent. Les soubresauts de ses longs pleurs silencieux enfin stoppés, elle leva la tête, les yeux rougis et l'embrassa doucement, ses mains glacée et mouillées encadrant le visage aux yeux gris aciers.
Il la serra plus fort et répondit au baiser en laissant sa langue voyager au hasard des minuscules plis qui ornaient ses lèvres fraîches. Elle frissonnait, glacée par l'eau du bain, mais elle se moquait d'avoir froid. Il avait dit l'aimer et ces mots réchauffaient son cœur. Rien ne comptait à ce moment à part l'amour qu'il lui portait et celui qu'elle lui vouait.
Il rompit le baiser et sortit du bain, sans rien dire. Ensuite il l'aida à se lever et la prit dans ses bars pour la déposer doucement sur le lit. Enfin, il posa une serviette douce et épaisse sur ses épaules et entreprit de la sécher doucement. Il lui tendit son peignoir de flanelle, qu'elle enfila. Il monta sur le lit pour se placer derrière elle et tamponna ses cheveux, embrassant les pointes de chaque mèche comme s'ils étaient des trésors inestimables. Enfin, il les sécha d'un coup de baguette et dégagea la nuque pur y déposer un doux baiser.
Elle posa sa main sur la nuque de son amant et sentit les grains innombrables que le froid avait fait naître sur sa peau. Elle s'écarta de lui et réalisa que le pyjama qu'il portait était presque entièrement trempé et qu'il dégouttait sur les couvertures. Elle s'attaqua à ses boutons et entreprit de le déshabiller.
Draco frissonnait, glacé par le froid qui régnait encore dans la pièce dépourvue de chauffage. Ginny se leva, attira à elle une serviette sèche avec un sort et la donna à son amant, gelé jusqu'aux os. Elle s'approcha du feu et fit une flambée qui ronfla vite en réchauffant la pièce. Elle approcha un fauteuil du feu et y emmena Draco, qui tentait désespérément de ne pas claquer des dents.
Elle le frictionna avec la serviette, pour le réchauffer et s'arrêta quand sa peau devint rouge. Le feu et les frictions avaient eu raison de la sensation de froid qu'il ressentait. Il remercia Weasley et se leva pour s'habiller et la laissant se vêtir également. Après ce long habillage fait de coups d'œil lancés à la dérobée et de sourires cachés, ils se rendirent dans le salon.
Draco enleva un vase de porcelaine blanche contenant un bouquet de fleurs de lys et souleva le couvercle d'un piano droit que Ginny n'avait pas encore remarqué. Elle s'installa, après l'avoir tourné d'un coup de baguette, sur le petit canapé de velours et de bois qui se tenait devant le feu de cheminée crépitant. Draco s'attaqua aux touches de l'instrument, lui soutirant une longue plainte d'une tristesse infinie.
Malgré un manque de pratique évident, il s'en sortait plutôt bien. Ginny se laissa bercer par la douce musique, allongée sur le divan et les pieds couverts par sa longue jupe de velours couleur marmotte. Narcissa les rejoignit dans un bruissement de tissu et s'installa dans le fauteuil qu'elle avait occupé un long moment avant. Elle prit son ouvrage et se remit à broder en silence, souriant à la pièce de musique que jouait son fils. Son aiguille attaquait la toile comme les doigts de son unique enfant le faisaient avec les touches noires et blanches de l'instrument. Ginny attira à elle ses parchemins d'études et reprit son travail, fait d'équations et de formules.
C'est sur cet attendrissant portrait de famille que Severus Rogue entra doucement dans les appartements des Malfoy, sans frapper, comme il en avait l'habitude. Il resta incrédule devant la scène qui s'étendait devant lui et poussa un long soupir désapprobateur et navré. Narcissa releva la tête et lui sourit doucement, le visage empreint d'une sérénité qu'il ne lui avait jamais vue.
Ginny aperçu du coin de l'œil son ancien professeur debout devant la porte de l'entrée, à regarder sans réagir les personnes présentes dans la pièce. Elle leva la tête à son tour et lui fit signe de prendre place dans le dernier fauteuil vide. Il refusa. Elle se leva et s'approcha de Draco, que rien ne semblait perturber pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Il finit sa phrase musicale et referma le couvercle du piano dont la dernière note tirée se mourrait dans le coffre de bois.
Il se retourna et remarqua Severus. Il se leva et s'approcha de lui en lui tendant la main.
- Bonjour, Severus. Vous prendrez bien une tasse de thé.
- Je vous demande pardon ? Dit il, toujours aussi surpris.
- Severus, Draco te demande si tu veux un peu de thé. Répéta Narcissa, comme si elle expliquait quelque chose à quelqu'un dépourvu d'un organe destiné à penser.
- Non, merci. Je ne suis pas stupide au point de ne pas comprendre ce que « prendre une tasse de th » signifie, Mrs Malfoy. Dit il narquois.
- Alors suis moi. J'ai quelques petites choses à finir de mettre au point. Dit elle d'un ton glacé.
Elle sorti de l'appartement d'un air hautain et renifla de mépris en passant devant le maître des potions. Il la suivit en claquant la porte. Ginny explosa d'un rire cristallin. Draco leva un sourcil et l'interrogea du regard. Elle lui fit part de son appréciation de la situation, qu'elle trouvait profondément comique.
Elle dressa un tableau de la scène digne d'un soap opéra américain et Draco fut forcé de reconnaître que c'était cocasse au possible. Qui aurait pu imaginer que la famille Malfoy pouvait prendre du bon temps dans les plaisirs simples qu'offraient la broderie ou la musique ? Il sourit à cette évocation et déposa un baiser sur la joue de Ginny.
- Comment fais tu pour rendre la vie à la fois belle et simple ?
- Très simple : j'aime.
- Quoi ? Demanda t il sans comprendre.
- La vie, les gens, ma famille… Expliqua t elle simplement.
- En effet. Dit il, une teinte de déception filtrait sa voix.
Il y a des choses implicites qu'un homme ne comprendra jamais. Et Draco Malfoy était manifestement un homme. Ginny lança son si joli rire de cristal vers le plafond de pierre en tournoyant autour de lui. Puis après un baiser aussi léger que furtif, elle s'enfuit vers les chambres.
- Virginia Weasley ! Lança Draco en la suivant. Il vaut mieux pour toi que je ne te retrouve pas !
- Et pourquoi donc ? Demanda t elle, d'une voix que Draco ne parvenait pas à localiser.
- Parce que si jamais je t'attrape, tu subiras mille tortures.
Elle fit résonner son léger rire dans l'appartement, et le bruit diffus d'une déchirure se fit entendre.
A suivre…
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Réponses aux reviews :
To Elsar : Tu as raison on approche de la fin avec deux chapitres finaux plutôt courts mais que je m'éclate à écrire, j'espère juste qu'il vous surprendrons. As-tu toutes tes réponses pour Draco ?
To Lou : merci pour ton soutien, c'est très gentil. J'espère que cette partie de l'histoire sera à ta convenance.
To Olympe : Pour la fic avec Narcissa, ben va falloir attendre que j'ai fini celle-ci. Et non elle est pas restée, Amarillys a la pudeur de partir pendant l'acte ….
To Briget : Dieu ! Une revenante, prends un kissouille pour la peine ! Pardon pour ton cœur, j'espère que tu n'est pas très attachée à Lucius ! Sinon prépare ton palpitant à des horreurs de situations. Promis, je lire le remède à la crise cardiaque avec la fin du chapitre en question !
To Alisa : Narcissa ? Non, elle se venge c'est tout. Et t'as pas fini de t'en repaître de cette vengeance.
To Ekleenex : Si, si, carrément moche. M'enfin ! Et puis j'écris ce que je veux d'abord c'est moi l'auteur !!! *boude et tape du pied* lol
Bon, j'avoue, c'était pas tout à fait mon premier slash, je viens juste de dépoussiérer l'autre, et publié aussi tiens, passe le lire, c'est Prémonitions…
Pour les lecteurs, t'est sure de ne pas en avoir un ou deux ???
To Sydney : Merci pour tout, mon but c'est pas de convertir, c'est de m'éclater et de vous faire partager. Bises
To amelie : salut toi. Ok, j'ai fini ce chapitre un peu comme les autres, c'est-à-dire en laissant le suspence. Mais que c'est il passé pour Ginny ??? Une petite idée ???
Merci à toutes. On se voit au chapitre 14 ????
