Chapitre 14 : l'histoire se répète…

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25 décembre 2005, 21h00, Malfoy's Manor

Les travaux de réfections avaient été longs et fastidieux mais la majestueuse bâtisse avait gagné en splendeur. Les façades avaient été nettoyées et la pierre grise mise à nu. L'immense portail en fer forgé connaissait une nouvelle jeunesse et les colonnes de marbre noir luisaient. Le parc avait aussi était entièrement repensé et ressemblait à une miniature des somptueux parterres de Versailles. Eté comme hiver, des fontaines d'eau chaude ou froide glouglouteraient et ajouteraient encore à la magnificence de la maison.

L'intérieur sentait le luxe et la richesse qu'un touche de noblesse retenue avait gracieusement aménagée. Narcissa avait fait refaire à l'identique tous les meubles ravagés par le feu et chaque pièce de la maison avait retrouvé son état d'origine. Les armoiries des Malfoy ornaient chaque suspente de rideaux, chaque manteau de cheminée et bien entendu, la clé de pierre au dessus de la massive porte d'entrée en acajou massif.

Même la vaisselle de fine porcelaine française était marquée, tout comme les draps et serviettes, les nappes et torchons. Les elfes de maison que Narcissa avait été chercher pour remplacer les disparus dans l'incendie portaient des taies d'oreiller flambant neuves aux blason brodé.

Les Weasley enfin partis et Draco aussi, elle pouvait descendre tranquillement dans les caves et visiter son invité, enchaîné depuis des mois dans ces sous sols sordides. Même les elfes, mis à part Twinckle, avaient ordre ne pas descendre. L'invité ne savait d'ailleurs pas que de nouveaux elfes occupaient la maison, bien qu'il le présumât, Narcissa n'était pas femme à faire son ménage seule.

Elle ne prit même pas la peine de se changer et descendit avec la robe blanche en tout points identique à celle de son mariage, le bas de son jupon glissant marche à près marche et balayant la poussière. Elle tenait à la main un chandelier où brûlaient cinq bougies rouge sang et dégageant une odeur douceâtre de roses Elisabeth, ses préférées. Elle longea un long couloir et tourna le bouton de la porte de bois qui finissait le passage en une pièce exiguë.

La pièce sombre ne comptait aucun soupirail. Pas la moindre ouverture par laquelle le jour aurait pu passer. Une émanation âcre indiquait que l'homme enfermé ici ne pouvait soulager ses besoins naturels ailleurs que dans une vasque, laquelle était posée près de lui. L'odeur obligea Narcissa à froncer le nez de dégoût et elle sortit sa baguette pour vider et nettoyer le récipient en terre cuite.

La lumière éblouit l'homme aux cheveux clairsemés et au visage émacié, dont les bras sans forces étaient maintenus au mur par des chaînes terriblement solides qui lui laissaient suffisamment de liberté pour aller de la cruche à un coffre de bois empli de paille et couvert d'un simple drap et peut être aussi jusqu'à une table basse sur laquelle il y avait un livre et un jeu de cartes. Il ferma les yeux et ramassa ses jambes sous lui, puis il se leva. Narcissa le regarda d'un air méprisant et horrifié. Elle détestait cet homme, et tout ce qu'il avait représenté pour elle.

- Bonsoir, Lucius. Dit elle d'un voix glacée. Comment vous portez vous aujourd'hui ?

- Garce ! Dit Lucius faiblement.

- « Doloris » Allons Lucius, votre père ne vous a donc pas appris à respecter les femmes ? Et la vôtre plus particulièrement ? Vous me décevez, une fois de plus.

- Je ne respecte pas les serpents arrivistes. Dit il en crachant à ses pieds.

- Vous êtes pourtant mal placé pour me faire la leçon. L'arrivisme et le pouvoir, vous connaissez ça ! Si seulement vous ne vous étiez pas trompé de combat. Vous auriez la place d'honneur aujourd'hui. C'était si simple ! Dit elle en essuyant sa chaussure sur la chemise de son mari.

- Pourquoi ne voulez vous pas en finir ? Lui dit il.

- Parce que, comme vous, je n'accèderai pas à votre demande. Et parce, que comme vous, j'ai encore besoin de vous vivant pour satisfaire mes plans.

- Vous êtes une salope retorse ! Cria t il.

- Vil flatteur ! S'exclama t elle, minaudant sans vouloir vraiment convaincre.

- Traînée ! Lança t il désespéré.

- « Doloris » Lucius, dit elle en caressant le visage amaigri du bout de sa baguette, je n'ai jamais couché avec qui que ce soit d'autre que vous, ce qui n'est pas votre cas. Alors je ne pense pas que le qualificatif de « traînée » me soit applicable. Voulez vous jouer un peu avec moi ?

- Allez voir ailleurs, je ne suis pas votre jouet. Dit il.

- « Doloris » Je suis pourtant convaincue que votre père vous a bien mieux éduqué que cela.

- Lucius, vous allez mourir ici, vous le savez. Ajouta t elle. La vraie question est quand et surtout comment. Il est dommage que Tom ait été détruit, j'aurais certainement pu en apprendre plus auprès de lui qu'auprès de vous.

- Je ne crains pas la mort. Lâcha t il.

- Je le sais, vous l'appelez même de tous vos vœux. Espérant que je serais déçue de n'avoir pu vous détruire. Vous rêvez mon ami. Votre mort, c'est moi depuis le jour maudit où vous avez exigé de m'épouser.

- Il était hors de question que je laisse ce bâtard vous ravir à moi. C'est à moi que vous apparteniez. Dit il aux portes de la colère.

- « Doloris » Surveillez votre langage en présence d'une dame, Lucius. Et sachez une fois pour toutes que je n'appartiens à personne, sauf à moi-même. Et surtout pas quand d'autres décident de ma destinée. Fussent il vos parents.

- Bien, je vous conduits dans la pièce d'à côté, ainsi vous pourrez vous restaurer et vous nettoyer. Je suis peinée de vous voir si brutalement déchu. Etre noble ne vous allait franchement pas, vous n'êtes qu'un misérable parvenu. « Imperio »

Narcissa le détacha et le conduisit dans la pièce d'à côté, contrôlant tous ces mouvements pour s'assurer qu'il obéirait et ne chercherai pas à fuir. Après un maigre repas et un temps relativement court d'ablutions, elle lui jeta des vêtements propres et attendit qu'il soit prêt pour le ramener dans l'autre pièce et l'attacher de nouveau.

- Adieu Lucius, je vous laisse à vos vaines prières. Dit elle, condescendante. J'ai un fils qui attend sa mère. Et un mariage à préparer.

- Que Morgane vous maudisse et vous emporte ! Cracha t il une fois qu'elle eut fermé la porte.

Le rire sardonique de Narcissa résonna à travers le couloir. Réduit à l'état de prisonnier, déchu, dépouillé de ses biens et de sa dignité, Lucius Malfoy se laissa glisser contre le mur de pierre humide et pleura dans ses mains. Priant que la mort le préserve de la cruauté froide de sa femme, ou qu'un miracle s'accomplisse et quelqu'un vienne le libérer.

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25 décembre 2005, 18h30, Le Terrier

Les cris émerveillés des enfants en voyant le nombre conséquent de cadeaux disposés au pied du sapin ravit Molly. Ils se précipitèrent à l'assaut de la montagne de paquets. Charlie dû les freiner d'une voix autoritaire. L'heure était à se débarrasser des manteaux et autres écharpes et à préparer le dîner, les cadeaux attendraient que leurs congénères rapportés du manoir soient rangés dans les chambres.

Molly était si heureuse de la réconciliation de sa tribu, tellement improbable pour Percy, qu'elle avait tenu à inviter « son petit monde » au Terrier. Même Draco et Narcissa avaient été conviés aux festivités. Arthur et elle avaient fini par accepter que Ginny et Draco soit amis. Ils ignoraient si leur complicité affichée était autre chose que de la simple amitié, et Ginny oeuvrait à le dissimuler aux yeux de tous. Seules leurs fréquentes retrouvailles au village Pré au Lard laissaient présumer d'une relation solide et profonde.

Ron avait finalement trouvé une « bonne petite » au doux nom de Ludivina Klymovitzck, redoutable poursuiveuse de l'équipe de Pudlemere United qu'il avait rencontrée lors de leur match en septembre, mais qu'il avait cachée jusqu'à l'invitation de Molly. Ils filaient le parfait amour. Bill, tout comme Fred, était toujours célibataire, préférant les aventures d'un soir aux relations de couple. Charlie, ou plus exactement Elise, attendait leur sixième enfant depuis peu. Georges pouponnerait dans quelques jours et passait tout son temps à taquiner Angelina qui grossissait à vue d'oeil. Quand à Percy, il était trop amoureux de son travail pour se préoccuper de laisser entrer quelqu'un dans sa vie.

Les cinq garnements se dévêtirent et Loanne gronda ses quatre frères et soeurs.

- Hey, faut ranger les manteaux correctement. Gronda t elle en secouant son index à l'attention des autres. Sinon Grand-mère Molly va tous nous punir et on n'aura pas le droit d'ouvrir nos cadeaux.

- Je vois que cette petite tient drôlement de sa mère, dit Ron en plaisantant.

- Ron ! Lui dit Charlie, veux tu bien parler autrement de ma femme ? Puis il éclata de rire.

- Allez les enfants, donnez moi tous vos manteaux. Dit Ginny en leur distribuant un paquet à chacun en échange.

Loanne et Lee remercièrent leur tante d'un baiser et coururent déballer leurs paquets. Les trois autres restèrent sagement assis sur le grand tapis de laine, attendant que leurs paquets soient ouverts par des « grandes personnes ». Ginny ôta patiemment le papier empaquetant chaque cadeau et les enfants émerveillés prirent leur présent et le serrèrent contre leur cœur. Puis fiers de leur découverte, ils coururent montrer à leurs parents la merveille en question, une étoile de verre, magique, qui leur révélait leur animal miroir.

La porte retentit de trois coups brefs. Arthur ouvrit la porte sur une rafale de neige et un compte approximatif de quatre formes encapuchonnées. Lesquelles entrèrent en se secouant. Un ouragan de neige et d'énergie prénommé Alan déboula dans la maison, lâché par sa mère n'en pouvant plus des contorsions du bébé.

- Hohi ! Hohi ! Criait l'enfant de dix huit mois à peine.

Empêtré dans une combinaison anti-froid et d'une démarche incertaine, il se précipita vers la cuisine et s'encastra dans les jambes de Molly qui manqua tomber et n'eut pas le temps de retenir le plat destiné à recevoir la monstrueuse dinde de Noël, il se brisa au contact du carrelage. Molly souleva l'enfant et Hermione entonna un « Reparo » salvateur pour le réceptacle du dîner.

D'autres manteaux et doudounes s'ajoutèrent à la pile instable de vêtements déjà présents. Ginny aida sa mère à déboutonner Alan. Hermione et Seamus firent le tour de la tribu, administrant bises et accolades. Loin de ce petit monde, assis sur les marches de l'escalier menant à l'étage, Draco Malfoy sentait sa présence inappropriée devant ces démonstrations d'affection. Il se leva et monta à l'étage, personne ne remarquerait son absence.

- Gin ! S'exclama Julien. Dans mes bras ma belle.

- Julien ! Harry ! Répondit elle. Comment allez vous ?

S'en suivit une longue discussion sur le devenir de chacun. Les trois femmes Weasley, assistées de Mrs Finnigan et Mss Klymovitzck, préparaient le dîner et les hommes, rompus aux civilités d'usage, commencèrent une longue évocation de la guerre, tant pour l'expliquer à Julien que pour la relater aux enfants qui n'étaient plus que cinq, Alan ayant décidé qu'il était mieux avec Molly et sa mère.

Lee avait lui aussi disparu mais Charlie et sa femme signalèrent qu'il traversait une période d'isolement que les médico-mages ne trouvaient pas alarmante. Sa petite amie s'était tuée avec son frère lors d'un accident de moto presque un an plus tôt. Les réunions de famille étaient éprouvantes pour lui. Ils s'excusèrent pour leur fils. Arthur les rassura, compatissant. Il se souvenait du chagrin de Harry et Ron quand Luna et Padma avaient été tuées lors de la guerre. Il leur avait fallu eux ans pour se remettre.

Lee, en fait, avait vu Draco monter et la curiosité de ses douze ans l'avait incité à le suivre. Il le vit s'enfermer dans la chambre de Ginny et ouvrit doucement la porte. L'homme caressait amoureusement chaque objet appartenant à la tante de son petit espion, il saisit une écharpe de soie, qu'il lui avait vue une ou deux fois autour du cou et respira profondément son odeur.

Il finit par s'asseoir sur le lit et fouilla dans la poche intérieure de son veston et en sortit une petite boîte rouge. Il la posa sur le lit, la remit dans sa poche, la ressortit pour la poser sous l'oreiller et finit par la reprendre sans vraiment savoir quoi en faire.

- Vous devriez la lui donner à la fin du dîner. Dit Lee.

- Pardon ? Demanda Draco surpris de ne pas être seul.

- C'est une bague de fiançailles, non ? Dit Lee en s'asseyant à côté de lui.

- Ce gosse est drôlement perspicace pour son âge. Se dit il.

- Dites le lui. Faites une vraie demande, demain il sera peut être trop tard. Ajouta t il la voix voilée de sanglots devenus trop durs à réprimer.

- Comment peux tu savoir de quoi il s'agit ? Demanda Draco.

Pour toute réponse Lee éclata en sanglots, couché sur le lit et serrant l'oreiller de sa tante, dont le parfum était le même qu'Isadora. Draco le prit dans ses bras, comprenant mal la douleur de l'enfant, et posa son menton sur le crâne de Lee. Il lui demanda de lui raconter ses souffrances, en échange de l'histoire de la boîte, que Lee caressait sans oser l'ouvrir, et de celle qui l'avait poussé à l'apporter ici ce soir.

Lee raconta alors Isadora et l'amour qu'il lui portait. Il savait n'avoir que douze ans mais il savait aussi ce qu'aimer vraiment signifiait. Il portait un tel désespoir en lui, tant de chose que le cœur d'un enfant ne sait pas contenir. Il avait eut une phrase durant cette conversation qui avait beaucoup fait réfléchir Draco et l'avait décidé à agir.

- Vous savez ce qui me fait le plus mal dans cette histoire ? Lui avait il demandé.

- Non, je n'en sais rien.

- J'ai l'impression que mon cœur est mort avec elle et que jamais je ne pourrais aimer quelqu'un aussi fort à nouveau. C'était la première fois que j'aimais quelqu'un d'autre que ma famille. Vous croyez que quand on perd un amour si fort, on peut aimer à nouveau ?

- Je ne sais pas, Lee. Il tenait toujours l'enfant sanglotant dans ses bras.

Ils avaient discuté ainsi jusqu'à ce qu'Elise monte chercher son fils pour le dîner. Elle resta devant la porte, surprise qu'il soulage ses douleurs avec un inconnu. L'enfant sécha ses larmes avec sa manche et Elise entendit son fils demander à cet étranger de bien vouloir être son ami. Il accepta et lui demanda de garder le secret du présent à Ginny. L'enfant accepta. Il se leva pour sortir de la pièce et l'étoile glissa de sa poche.

Draco la rattrapa avant qu'elle ne s'écrase au sol. Un dragon, pensa t il en voyant l'image se matérialiser. Une forme serpentine, pour le moins. Robuste et dangereux, mais atrocement fragile quand on connaissait ses points faibles. Un miroir de l'enfant. Il le rendit à Lee en se retournant et vit Elise sur le pas de la porte. Elle laissa son fils sortir et lui ébouriffa les cheveux en passant. Elle lui sourit.

- Ne le trahissez pas. Dit elle une fois que son fils eut descendu l'escalier.

- Je sais qui vous êtes, Draco Malfoy, j'ai entendu parler de vous. Ajouta t elle devant l'air étonné du jeune homme. Mon fils souffre et à besoin de quelqu'un de sincère.

- Je doute que votre mari approuve une telle relation. Répondit il simplement.

- J'ai aussi mon mot à dire, et mon fils vous apprécie. C'est à lui de choisir sa voie. J'appuierai cette amitié si vous la rendez sincère. Affirma t elle.

- C'est à lui de choisir. Mais je serais là, s'il le veut ainsi, et je ferai de mon mieux. Dit Draco. Il aimait ce gosse, si il le pouvait il l'aiderait.

- Le dîner est prêt. Venez manger. Dit Elise.

Pour toute réponse, Draco prit galamment sa main et l'aida à descendre l'escalier, la précédant pour prévenir une chute. Elle sourit devant le geste et entra dans la salle à manger à son bras. Un silence bref glaça la salle en les voyant arriver, mais ils l'ignorèrent. Il tira sa chaise et la laissa à la place qui lui était assignée pour rejoindre la sienne. Il attendit que Molly s'assoie, puis contourna la tablée pour aider Ginny à prendre place sur sa chaise et la repoussa.

Il s'assit ensuite entre Arthur et Ron, juste en face de Hermione et de Ginny. Le dîner fut chaleureux et les enfants, surveillées par Lee et Loanne, ne rejoignirent les adultes que pour obtenir l'autorisation d'ouvrir leurs derniers paquets. Draco prétexta les aider pour quitter la table, il se sentait mal à l'aise. Il revint plus d'une demi heure après, le dessert attendait sa présence pour être coupé.

Les plus petits furent couchés et Lee demanda à prendre place à table pour goûter au dessert. Sa mère accepta, tuant dans l'œuf les protestations de Charlie. Elle fit un discret clin d'œil à Draco qui lui fit, en retour, un sourire et un signe de tête entendu. Elle pu lire le mot merci s'inscrire sur ses lèvres.

Ginny, qui observait attentivement l'attitude de Draco, se préparant à intervenir au cas où un de ses frères ait un mot malheureux, sourit de satisfaction. Elise était devenue son alliée, même si elle l'ignorait. Lee prit place entre son grand père et Malfoy et lui chuchota quelque chose à l'oreille. La tablée, surprise, attendit en silence que quelque chose se passe.

Draco, soutenu du regard par son nouvel ami, se leva et tendit son verre de vin vers Molly.

- Je voudrais remercier Monsieur et Madame Weasley d'avoir accepté ma présence à cette table ce soir. Dit il nerveusement.

- Pour les Weasley, dit la tribu d'une seule voix, en se levant et en trinquant.

- C'est tout ? Demanda Lee innocemment, ou presque.

Un ange passa et Lee tira sur sa manche et lui montra quelque chose qu'il avait dans ses mains. Draco fronça les sourcils et sourit. Décidément, il aimait ce gosse. Lee avait réussi à le distraire suffisamment, lors de l'ouverture des paquets, pour lui subtiliser la boite rouge et se faire inviter à la table pour le soutenir et le convaincre de faire sa demande. Il ferait un bon serpentard, se surprit il à penser.

- J'ai aussi, il déglutit douloureusement, une annonce à faire.

- Draco… Murmura Ginny, se doutant de quelque chose et le redoutant.

- Vas y, l'encouragea Lee, sous les regards désapprobateurs de l'ensemble des mâles Weasley.

Draco poussa sa chaise, prit la boîte des mains de Lee et l'ouvrit. Un anneau, fait d'or gris ou d'argent et orné de deux pierres l'une verte et l'autre blanche si petites que l'on pouvait à peine les voir de loin, brillait dans son écrin. L'assemblée retint son souffle en comprenant se qui se passait.

- Arthur, dit Draco cérémonieusement, j'ai l'honneur de vous demander la main de votre fille.

Le fracas de verres heurtant les assiettes brisa le silence surprit et gêné d'Arthur. Ginny rougit et quitta la table, suivie par Hermione. Molly poussa un petit cri de surprise, et Ron quitta la table en y jetant sa serviette, signalant à Draco que jamais il ne permettrait ce mariage. Draco contourna les convives et déposa la boîte avec la bague sur l'assiette de Ginny. Il lança un regard triste à Lee et sortit de la pièce, le gamin jeta un regard froid à l'assemblée et sortit à sa suite, en courant, rageur et sanglotant.

- Ronald ! Dit Ludivina de son petit accent est européen. Tu n'as pas le droit !

- Papa ! dit Bill. Tu ne vas pas rester là sans rien dire.

- Bill, le contra Charlie, ça ne te regarde pas !

- Je crois pourtant que si ! Lui répondit l'aîné des Weasley. Je suis moi aussi de cette famille.

- Personnellement, dit Julien d'un ton froid. Je ne comprends pas ce qui ce passe mais je trouve que vous poussez un peu le bouchon, tous autant que vous êtes.

- Julien… Tenta d'objecter Harry.

- Non, écoute et tais toi s'il te plait. Ron, votre sœur a passé l'âge d'être surveillée et dirigée. Elle a parfois des attitudes qui laissent à penser qu'elle ne sait pas ce qu'elle fait mais croyez moi, c'est la personne la plus réfléchie que je connaisse. Laissez la devenir l'épouse Draco si c'est qu'elle veut. De toutes façons, que vous approuviez ou non, si elle veut ce mariage, croyez moi, il aura lieu.

- Jamais, vous m'entendez ? Jamais je ne permettrais que ma sœur épouse ce … cette… Ce rat ! Cracha Ron. Je ne l'admettrais pas.

Julien déçu, sortit de la salle lui aussi. Tant pour chercher Draco que pour se calmer de la tristesse qu'il ressentait. Pour lui, pas question de parler de lui et Harry dans ces conditions. S'ils n'acceptaient pas Draco, comment tolèreraient ils le couple qu'il formait avec Potter ?

- Ron ! Crièrent Fred, Bill et Georges pendant que Julien sortait. Calme toi !

- Ca suffit, ajouta Bill, vous êtes injustes de faire un scandale pareil le soir de Noël. Maman a préparé cette réunion de famille depuis des mois, elle avait tout organisé pour ce soit parfait. On s'était enfin réconciliés tous, et…

Le bruit caractéristique indiquant que Draco avait transplané retentit dans le couloir, suivit de près par celui, plus diffus, de la déchirure que Julien fit dans l'air de la pièce pour partir lui aussi. Les sanglots de Ginny s'élevèrent et Lee revint dans la salle à manger. Incapable de contenir sa fureur, il les regarda en tremblant, trouvant son courage dans le souvenir d'Isadora, il jeta d'un ton cinglant à sa famille interdite :

- C'est ça votre idée de la famille ? Eh bien moi je n'en veux plus. Je ne veux pas d'une famille qui prône l'amour et la tolérance et qui rejette quelqu'un pour ses erreurs passées.

Molly, tremblante regarda son petit fils plonger la famille Weasley dans une stupeur effrayante en lui crachant à la figure des vérités qu'elle ne voulait pas admettre. Elle retint un cri en mettant ses mains devant sa bouche et éclata en sanglots.

- Lee ! Hurla Charlie. Cette histoire ne te concerne pas. File dans ta chambre.

- Laisse le, dit Arthur. Ton fils a raison. Si nous laissons Malfoy croire que nous ne voulons pas de lui, l'histoire finira un jour par se répéter. Ron, va à Poudlard pour le chercher, moi je vais chez lui. Vous restez ici et attendez qu'il revienne. Harry, tu devrais aller chercher Julien, lui aussi a quitté la maison.

Ils transplanèrent, laissant l'assemblée en émoi et Molly retourna dans la cuisine voir pourquoi Ginny pleurait.

Hermione, Angelina et Ludivina avaient vainement tenté de la réconforter mais ses cris d'hystérie mêlés de larmes reflétaient la tension qu'elle ressentait depuis trop d'années. Rien ne semblait pouvoir stopper cette crise de nerfs. Quand Molly entra dans la cuisine, elle eut juste le temps d'apercevoir son unique fille disparaître, le visage rouge et baigné de larmes, le corps encore secoué de sanglots. Elle venait de transplaner.

- Elle a parlé d'un pont, enfin je n'ai pas compris… Dit Hermione horrifiée et les yeux rouges.

Julien qui venait de rentrer comprit tout de suite de quoi il s'agissait. Un « non » angoissé retentit dans la cuisine et il repartit, laissant Harry, qui accourait, aussi interdit que les autres face à ces évènements précipités sur lesquels personne ne semblait avoir de contrôle.

Lee réapparut, dans les bras de son père, profondément endormi. Elise le prit dans ses bras pour monter le coucher et l'enfant ensommeillé laissa tomber au sol un petit écrin rouge. La bague de fiançailles sortit du coffret et glissa sous un meuble, là où personne ne pourrait aller la chercher.

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Les reviews.

Eh bien il y a quelques unes mais pas encore assez à mon goût. Soit, puisque vous m'y obligez … Je me dois de finir ce chapitre, à peine plus court que les autres, de façon diabolique…

Muhuhahahahahahahahahahahaha !!!! (kof, kof aurait fait en suivant un certain homme en PVC noir et moulant) *fuis la colère d'une certaine tigresse*

Plus sérieusement voici quelques réponses :

To Alisa : et paf un rebondissement qui ajoute un peu de noirceur à l'histoire et retarde d'autant la fin de cette fic… Satisfaite ???

To Sydney : ben vi, toutes les bonnes choses ont une fin, ma belle. Et celle de cette fic approche malgré tout. Ce chapitre te plaît ?

To Olympe : voilà, comme ça t'as pas attendu trop longtemps…. Tu aimes ?

To Amelie : Impossible de te le dire. Les caractères s'ajoutant les uns autres sans que j'en ai un contrôle parfait, je ne sais pas du tout s'il en reste un, deux, trois ou plus. Tout dépendra de ce que je vais vous raconter et la quantité de détails que je vais y mettre.

Bon, deux choses. La première c'est que je vais être absente quelques jours, ma fic n'avancera pas trop donc. Je vais certainement mettre deux bonnes semaines avant de pouvoir publier quoique ce soit. Laissez moi de longues reviews et pardonnez moi.

La deuxième est un petit concours.

Qui saura me dire de quel pont Ginny parle et ce qu'elle projette d'y faire ???

La réponse est dans les chapitres de cette fic, bien entendu. Cadeau bonus : me proposer un défi. J'attends toujours ceux des découvreuses de Legolas.

Bises et bonne relecture.