Je ne sais pas si vous aimerez, mais je dédie cette fic à ma fan #1 Kmomille. Lisez et reviewer.

Perdue

Chapitre 1-Fuir

Fanny était sur le point d'exploser. La rage et le désespoir qu'elle avait jusque là enfoui au plus profond d'elle menaçaient de la submergé. Elle se fissurait de l'intérieur. Attrapant une grande cape de velours noire, elle courut jusqu'à l'écurie s'arrêtant devant un grand étalon au pelage sombre. Sans prendre le temps de le seller, elle grimpa sur le dos de l'animal. Puis sans le moindre bruit, comme si ses sabots étaient feutrés, la bête s'élança, passant comme une ombre à travers la nuit pour pénétrer la forêt.

Je veux fuir...je veux disparaître...ne plus avancer...ne plus reculer...simplement rester...tout oublier...tout...

Les larmes de Fanny se perdaient dans la pluie et son esprit s'égarait peu à peu dans l'océan de désespoir qui semblait avoir remplacé ses entrailles.

Je ne peux pas...c'est impossible...pourtant j'espère encore...je le souhaite tant...pouvoir simplement...oublier...

Sombrant encore plus à travers les ombres et les spectres qui la hantait, Fanny bascula dans les ténèbres. Son corps inerte s'écrasa dans la boue.

J'ai tant voulu...tant voulu...maintenant je ne veux plus y croire...simplement rester...ne plus bouger...laisser les ténèbres m'envahirent...ne plus jamais m'éveiller...pourtant...j'espère encore...

***

Il faisait toujours nuit, mais une lueur violette à l'horizon annonçait l'imminence de l'aube. La pluie torrentielle avait cédé sa place à une fine bruine. Là au milieu de la forêt dans un éclaircissement d'arbre, le corps inerte d'une jeune fille reposait dans la boue. Doucement, Fanny cligna des yeux.

-Un réveil de plus dans ma vie de prisonnière, lança-t-elle. Je hais ce monde. Je hais les Evans.

Donnant un coup de pied dans une petite pierre, elle réprima un cri de rage. Un hennissement lui rappela alors la présence de l'étalon. Se tournant vers la bête, Fanny soupira.

-Je sais que je suis pathétique, dit-elle à l'adresse du cheval, mais comprend moi. Je suis enfermé dans ce domaine avec toi pour seule compagnie.

L'étalon tourna le dos à sa maîtresse d'un air blessé. Ce qui eu pour effet de calmer Fanny.

-Oh Shadow, pardonne-moi. Je ne le pensais pas. Je te le jure. Je t'en supplie ne fait pas la grosse tête. Je t'adore et tu le sais. C'est simplement que rester enfermée me rend dingue.

Doucement l'animal posa sa tête au creux de l'épaule de la jeune fille en signe de réconfort. Fanny se mit alors à caresser la crinière douce du cheval.

-Nous finirons bien par percer cette barrière. Si Lily a pu le faire il y a vingt ans, nous aussi nous le pourrons, s'exclama-t-elle sur un ton de défi.

En disant cela, elle s'était levé et elle se tenait maintenant face à un grand arbre marqué par un symbole complexe. Frôlant la gravure de sa main, laissant ses doigts s'aventurer dans les sillons, Fanny ferma les paupières. Un flot d'image et de souvenirs défilait devant ses yeux.

-Le seau des Evans, limite des terres de mes ancêtres et mur de ma prison, murmura-t-elle avec un soupçon de dégoût en rouvrant les yeux.

Dans un élan, elle tenta de contourner la vigilance de l'arbre, mais elle fut repoussée. Devant elle, une barrière translucide, pareil à une vitre poussiéreuse, se révéla peu à peu comme si on l'assemblait pièce par pièce.

-Tu es vraiment pathétique et ridicule, s'exclama une voix glacée derrière Fanny. Encore à essayer de t'échapper.

Tirant son épée du fourreau dans un bruit métallique, Fanny fit volte-face.

-Je te hais, répondit-elle la voix tremblante de rage. Et crois moi, un jour, et plutôt que tu ne le crois, je te quitterai sans un regard en arrière.

-J'en doute fort. Mais pour le moment, tu es sous mon pouvoir. Alors, je te conseil de tenir tranquille.

-Garde tes conseils ridicules pour toi. Je ne les ai jamais écouté. De toute façon, je ne resterai pas ici encore bien longtemps.

Enfourchant Shadow, Fanny fit demi-tour et chargea droit sur la barrière.

-Tu as déjà essayer alors ne perd pas ton temps à recommencer, se moqua l'homme.

Mais Fanny ne l'écoutait pas. Elle fonça droit sur le dôme de verre, enfonçant au passage une longue dague d'argent au coeur du seau qui scellait l'arbre. Alors, lorsqu'elle la traversa, la barrière vola en millier de minuscules petits éclats de verre. Et dans le soleil levant, ils étincelèrent comme une multitude de diamants.

-Adieu père, au plaisir de ne plus jamais vous revoir, hurla Fanny derrière son dos.

Ce fut au milieu de cette pluie de cristal que Richard Evans vit pour la dernière fois sa fille et héritière.

***

Le soleil tombait déjà à l'horizon et bien qu'elle soit épuisée, Fanny refusait de s'arrêter, déterminée à mettre la plus grande distance possible entre elle et son père. Sa course dura trois jours au bout desquels elle dû se résigner à prendre une pause. La fatigue la gagna rapidement et elle s'écroula.

***

Des voix parvenaient aux oreilles de Fanny. Paniquée à l'idée qu'elle soit de retour chez elle et que son évasion n'eut été qu'un rêve, elle se redressa et ouvrit les yeux. Une chose était sure. Ce n'était pas une des pièces richement décorées du domaine de son père. C'était plus tôt une chambre miteuse dont le papier peint décollait des murs. Sa cape et ses vêtements s'entassaient sur un petit bureau prêt d'une minuscule fenêtre. Alors que son épée et ses poignards avaient été soigneusement déposés contre le mur à proximité de la porte entrouverte.

Doucement, Fanny posa un pied sur le sol. Elle frissonna à ce contact glacé. Puis déposant son second pied sur le sol de pierre, elle se leva. Elle marcha sans un bruit à travers la chambre et enfila sa cape par-dessus la robe de soie blanche dont on l'avait revêtue. Puis respirant un bon coup, elle écarta la porte.

Les deux hommes qui jusque là avaient discuté dans le couloir s'étaient retournés pour faire face à l'intruse. Le premier avait de cheveux châtain clair parsemés de gris. Il paraissait vieux et usé, malgré ses yeux bleu vif qui trahissaient sa jeunesse. L'autre homme avait de longs cheveux noirs qui retombaient tristement de chaque côté de son visage. Il était séduisant avec sa mâchoire carré et ses profonds yeux noirs qui dévisageaient sans gêne la jeune fille.

-Où suis-je? Qui êtes-vous? demanda Fanny d'une voix mal assurée.

-Vous êtes chez moi, répondit l'homme aux cheveux gris.

-Et vous êtes? répliqua Fanny.

-Rémus Lupin et voici Sirius Black, dit-il en désignant l'homme qui la dévisageait.

-Et pourquoi suis-je ici? questionna Fanny sur un ton arrogant.

-Je vous trouve plutôt insolente, jeune fille, s'exclama Sirius.

-Faîtes-vous y!

-Comment osez-vous?

Flairant le danger, Lupin crut bon d'intervenir.

-Ça suffit, Sirius, dit-il d'une voix douce et calme. Quant à vous Miss, sachez que s'est moi qui vous ai trouvée. Vous étiez étendue dans une clairière avec votre cheval.

-Eh bien merci pour l'hospitalité, mais je dois y aller, annonça Fanny. Je ne peux pas m'attarder ici indéfiniment. J'ai des choses à faire ailleurs.

-Je vous en prie, restez. Nous voulons vous venir en aide. Nous connaissions Lily. Nous savons l'histoire des Evans.

Fanny qui avait fait volte-face se stoppa net.

-Vous savez rien des Evans, vous ne pouvez même pas imaginez.

-Aidez-nous à comprendre alors! Restez, implora Lupin.

-Je suis désolée, mais je dois voir quelqu'un qui pourra vraiment m'aider, trancha Fanny.

-Minerva est en route. Elle sait que vous êtes ici.

-Comment savez-vous?

-Nous vous l'avons dit, nous connaissions Lily, coupa Sirius.

-Je crois que je n'ai pas le choix alors. Je reste, conclu Fanny.

-Nous serons en bas dans le salon, termina Lupin en entraînant Sirius avec lui.

Fermant la porte derrière elle, Fanny s'adossa contre le mur. Elle ne pouvait plus reculer. Minerva devait l'aider.

Fanny abandonna la robe de nuit pour retrouver ses vêtements un corsage et des pantalons en cuir de dragon. Elle boucla ensuite sa ceinture, remis son épée dans son fourreau et son poignard dans sa botte. Puis, prenant une grande respiration, elle ouvrit la porte et descendit au salon.

Dès qu'elle la vit, McGonnagall se rua sur sa nièce. Elle l'attira dans une étreinte presque maternelle, une étreinte que Fanny n'avait jamais connue.

-Pauvre chérie, je vais t'aider comme j'ai secouru ta sœur. Je te le promets.

-Pardon? s'étonna Sirius. Vous avez dit sa sœur?

-Messieurs, je vous présente Fanny Evans, la petite sœur de Lily, s'exclama McGonnagall rayonnante.

Les deux hommes se regardèrent abasourdis.

-Pourtant, elle ne lui ressemble tellement pas, bredouilla Sirius.

-Pourquoi ne pas nous l'avoir dit tout à l'heure? demanda Lupin en fixant Fanny.

-Vous m'auriez crut? interrogea la jeune fille.

Le silence qui s'en suivit prouva à Fanny qu'effectivement ils ne l'auraient sûrement pas crut.

-Alors que vais-je faire? demanda Fanny en se tournant vers sa tante.

-Pour l'instant tu vas restez chez Rémus, mais au début de l'année scolaire tu entreras à Poudlard. Pas question que tu retournes à Durmstrang. Nous ferons tout pour éviter que Richard te retrouve. Je te le promets. De toute façon, dès que tu auras atteint tes dix-huit ans, il ne pourra plus rien faire. Plus que sept mois à attendre.