Chapitre 19 : La fin, vraiment ?
20 mars 2006, 01h15, Jardins de Malfoy's Manor
Ligoté fermement et bâillonné, caché par une cape d'invisibilité et totalement impuissant, Lucius allait assister à la trahison de Narcissa Black Malfoy. Ela et elle s'étaient parfaitement débrouillées pour que la cérémonie ait lieu ici, au manoir, afin que tout ce déroule sous les yeux de l'homme prétendument disparu. Il n'avait pas d'alternative, il devrait regarder sa femme détruire tout ce qu'il restait de sa famille et de sa fortune. Rosemary avait été conviée à la cérémonie de ce soir elle aussi, Narcissa le lui avait « gentiment » précisé. Peut être avait elle refusé. A moins que l'on se soit chargé de l'aider à ne pas venir.
Dans la fraîcheur cette nuit d'équinoxe Lucius assisterait donc dans quelques instants, incapable d'agir, à l'union par le sang des deux héritiers de son nom. Il se jura de punir la trahison de la pire manière possible. Brusquement il se demanda ce qu'il se passerait si il remuait suffisamment pour que le bruit des buissons de buis alerte quelqu'un. Peut être que son fils le verrait et viendrait l'aider, peut être qu'il restait quelque chose à sauver de sa famille finalement.
Il remua un moment et une voix glacée qu'il connaissait trop bien pour ne pas s'en méfier lui jeta simplement quelques mots qui firent taire tous ses espoirs.
- Lucius, si vous bougez encore une fois et que vous alertez quelqu'un, je peux vous jurer que je commettrais sans regret l'Avada sur votre personne.
Satisfait de l'effet obtenu, à savoir le silence absolu, Bill Weasley termina les préparatifs à la cérémonie de ce soir. Il posa sur un petit autel de pierre des coupelles de calcaire creusées et gravées de symboles très anciens. Une tige d'or, qui servirait sûrement à remuer des cocktails si le cas s'était présenté, ainsi qu'un petit couteau à lame courbe les attendaient déjà.
Narcissa apparut, dans une robe de soie bleu pâle sur lequel un manteau d'organdi de la même couleur était attaché. Ela suivait dans une robe noire et Ginny portait un ensemble ivoire. Elles se placèrent sur le côté droit de l'autel, les unes à côté des autres. Le bruit caractéristique de quelqu'un que transplane retentit et Harry apparut. Il se plaça de l'autre côté de l'autel et attendit l'arrivée de Severus, Arthus, Julian et Draco. Ils ne tardèrent pas et se placèrent à ses côtés.
Bill se racla la gorge et commença à réciter calmement les raisons de ce rituel et l'incantation des forces de la nature sur lesquelles il prenait appui et approbation pour réaliser le lien du sang qui uniraient les quatre couples. Il rappela à tous que ce rituel les uniraient à jamais et que seule la mort pourrait le briser. Même la volonté des deux parties de mettre fin à leur histoire n'aurait aucune incidence.
- Cette union va au-delà du mariage, en avez-vous conscience ? Demanda t il à l'assemblée.
- Oui, répondirent il en cœur.
- Y a-t-il quelqu'un qui souhaiterai que le rituel n'ait pas lieu ? Reprit il sans sourciller.
Un bruissement de feuillage monta du buisson derrière lui, masqué par le bruit des feuilles naissantes et des branches qui s'entrechoquaient sous le vent. Bill sourit, pensant que même la nature s'acharnait à empêcher la volonté de Lucius Malfoy.
- Puisque la Mère Terre accepte vos unions, nous allons procéder au rituel. Dit il le sourire toujours au coin des lèvres. Narcisssa et Arthus, approchez.
Il alluma un petit brasero et un semblant de chaleur irradia un peu le Lieu. Narcissa et Arthus approchèrent de l'autel et Bill approcha une coupelle de pierre. Les deux amants approchèrent leur avant bras et Bill entailla la chair blanche et nacrée. Un filet rouge à l'odeur métallique s'étira jusqu'à la coupe. Doucement le creuset se remplit et la dernière goutte de sang nécessaire au premier lien tomba dans un bruit mat.
Bill posa le couteau sur la table de pierre et plongea une tige d'or dans la coupelle de sang, il effectua deux tours complets avec l'objet, l'égoutta et posa une goutte de sang sur le front puis les poignets blessés de Narcissa et Arthus. Une étincelle de lumière bleutée jaillit de chaque entaille, flotta un instant au dessus et plongea dans la blessure d'où provenait l'autre étincelle.
Il invita les deux amants à s'agenouiller devant lui, superposa les deux entailles et lia les deux bras d'une large bande de lin ocre brodée. Il prononça quelques mots anciens et abandonna les deux amants à genoux l'un à côté de l'autre, ignorant leurs sourires discrets.
Le tour de Severus et Ela vint. D'une ferveur toute religieuse, Severus exécuta les mêmes gestes que ceux fait précédemment et les deux amants attendirent, leur bras gauche tendu devant eux, que Bill ait fini de nettoyer le couteau à lame courbe destiné à faire couler leur fluide vital. Ni l'un ni l'autre ne cillèrent quand la lame effilée trancha leur chair. Ela regarda sa vie filer goutte à goutte, fascinée.
Le deuxième creuset enfin remplit, Bill recommença chaque geste, redit chaque mot de manière aussi précise qu'une horloge. Il posa la bande de lin noire autour des deux bras et les laissa, eux aussi, pour se consacrer à Julian et Harry puis à Draco et Ginny qu'il lia les uns autres de la même façon.
Dernier prêtre de tradition celtique connu dans le monde sorcier européen, Bill respecta les traditions ancestrales et dit chaque mot avec la conscience de porter tous les rituels anciens au jour sur ses seules épaules. Une fois fini, il dénoua les liens les empila puis les brûla.
Lorsque la dernière cendre s'envola dans la brise printanière, ils frottèrent leur avant bras, qu'un picotement titillait, et ils constatèrent que la trace de la coupure avait disparu et que les initiales de leur amant s'entrelaçait délicatement aux leurs. Telle une scarification, la marque traçait un joli relief que nulle magie ne pourrait jamais dissimuler. Encore sous le coup du rituel et des forces que ce dernier avait appelées, ils admiraient le lien que rien ne pourrait jamais briser à part la mort.
Harry, inconscient de la présence de Lucius Malfoy, lança une phrase qui fit sourire Bill, Ela et Narcissa.
- C'est la seule marque qu'un bras ne devrait jamais porter.
- Harry, lui dit Ginny, ne gâche pas une si belle nuit avec ta rancœur.
- Il a raison, lâcha Draco pour le plus grand malheur de son père qui entendait la conversation, et le dernier porteur de cette marque n'a pas été retrouvé.
- Il a été déclaré mort Draco. Lui dit Harry. Pourquoi chercher ?
- Il vaudrait mieux qu'il le soit. Lui répondit il. Il est le dernier lien vivant avec tu-sais-qui, et je le traquerais pour le détruire à jamais dans le cas contraire.
- Hey ! Dit Julian. Venez fêter ça, plutôt que de ressasser des choses sombres. Aujourd'hui doit être un jour de joie.
- Il a raison, ajouta Ginny. Je vais aller boire un coup avec les autres, vous venez ?
Ils rentrèrent au Manoir, laissant Bill ranger ses outils sacrificiels avec tout le recueillement dont il avait besoin. Ginny proposa un verre de whisky de feu à l'assemblée. Narcissa ferma les doubles portes du grand salon derrière elle. Severus déclina l'offre et disposa d'eux en transplanant après avoir murmuré un vague « bonsoir, j'ai encore beaucoup à faire ». Ginny servit les autres sans prendre la peine de lui dire un mot. Ela sourit, de ces sourires qui laissaient présager un typhon de colère, et laissa partir son amant sans un mot.
Pendant ce temps, Bill descendait Lucius au sous sol. Il s'assit dans un coin de la pièce, attendant que Ela, Narcissa ou même Minerva prenne le relais.
- Il vaudrait mieux pour vous que votre fils ne vous retrouve jamais, Malfoy. Dit il en le regardant dans les yeux.
- Foutez moi la paix. Cracha ce dernier.
- Ne m'agressez pas. Lui répondit le jeune Weasley sur un ton très calme. Je ne suis pas responsable de votre situation.
- Vous l'êtes tous !
- Non, vous seul l'êtes. Dit Bill d'un ton résolu. Narcissa sait elle que les restes de l'esprit de votre maître couvent en vous ? Sait elle que vous passez vos journées au fond de cette pièce à trouver un moyen de sortir pour lui permettre une fois de plus de d'être au grand jour ?
- Je l'ignorais, Bill. Dit Narcissa. Mais je vous remercie de m'en prévenir. Vous pouvez monter profiter de la petite fête improvisée.
- Narcissa, pourquoi ? Demanda Bill.
- Vous saurez bientôt. Très bientôt. Assura t elle. Montez maintenant, je souhaiterai rester seule un moment avec lui.
Elle attendit que Bill ferme la porte et patienta encore le temps qu'elle estima nécessaire pour remonter dans le salon, puis s'adressa à Lucius avec l'avoir quelque peu brutalisé.
- Satisfait de la petite sauterie à laquelle je vous ai convi ? Demanda t elle en remettant les chaînes à son mari.
- Absolument charmant. Dit il en essuyant la coulée de sang qui apparut au coin de ses lèvres. Avez vous d'autres petites sauteries comme celles ci à me proposer ? Elle le gifla.
- Je sais que vous cachez votre peur derrière ce masque de sarcasmes. Lui lança t elle d'un ton très calme. Quand comptiez commencer à vous vanter d'avoir réussi à sauver votre maître ?
- Pourquoi en aurais je parl ? Dit il d'un ton provocateur. Surtout à vous ?
- Vous l'ignoriez n'est ce pas ? Narcissa sourit d'un air carnassier. Bill ne me l'a pas uniquement appris à moi.
- Vous ne savez pas de quoi vous parlez ! Dit il d'un ton peu assuré.
- Oh ! Si je sais très bien de quoi je parle. Lui dit elle. Je crois que c'es vous qui ignorez tout de ce qui se passe ici.
Une aura étrange entoura Lucius, la voix de son maître éclata d'un rire sonore. Narcissa sourit en l'entendant.
- Tom Jedusor ! Lâcha t elle. Enfin, vous vous dévoilez.
- Narcissa Black, vous auriez dû me rejoindre quand je vous l'ai proposé.
- Pour rejoindre le clan des perdants ? Demanda t elle. Je n'ai jamais été de celles qui sont vaincues.
- Nous aurions fait de grandes choses ensemble. Lui répondit il.
- Ensemble ? Vous ne connaissez pas ce mot. Dit elle. Vous ne connaissez que vous-même. Vous êtes un marionnettiste mais vous ne savez pas sélectionner vos pantins, Tom.
- J'aurais aimé connaître votre position sur le sujet. Dit il d'un ton sarcastique.
Soudain, Lucius s'écroula à terre. Les mains crispées sur la pierre froide, il gémit longuement puis se releva haletant. Narcissa éclata d'un rire léger et cristallin. Elle poussa Lucius contre le mur, et le regarda dans les yeux.
- Immonde pantin. Dit elle. Vous ne méritez pas de vivre.
- Quel agréable compliment. Dit il en réprimant un rictus de douleur.
- Je dois partir, non pas que votre compagnie me soit désagréable mais j'ai des invités à voir. Passez une bonne soirée avec votre ami. Dit elle en sortant.
20 mars 2006, 06h00 Malfoy's Manor
Draco espérait faire plaisir à sa fiancée en allant chercher ses meilleurs fruits dans la cave. Il savait où les elfes entreposaient vins, spiritueux et nourriture. Plusieurs fois, étant petit, il avait gravi ces marches pour préparer à sa mère un petit déjeuner qu'il lui apportait en sautant sur son lit. Il se souvenait des sourires de sa mère. Du regard embrumé de fatigue mais chargé d'amour qu'elle lui lançait.
C'était avant que son père ne se charge de son éducation, avant qu'il ne lui ôte de la vue les regards tendres de sa mère et qu'il ne l'oblige à ne plus la voir que comme la femme qui partage la vie de son père. Lucius lui avait apprit à ne plus aimer et à ne plus ressentir.
Ce matin, il descendait avec Harry, silencieusement. Un bruit étrange les attira vers la pièce où Lucius était enfermé. Les couinements de douleur d'un elfe de maison. Draco reconnaissait ce bruit entre tous, il extirpa sa baguette de la poche de son peignoir et invita Harry à faire de même tout en lui indiquant d'être silencieux.
Il ouvrit la porte doucement puis la poussa du pied. La voix glacée de Lord Voldemort parlait en lieu et place de Lucius Malfoy. Le tableau avait quelque chose d'effrayant et de surréaliste. Harry connaissait trop bien cette voix pour douter un instant qu'il puisse s'agir de quelqu'un d'autre. Ses réflexes d'Auror aguerri prirent le pas sur la situation, il passa devant Draco et attendit que quelque chose se produise.
Brusquement, Lucius s'écroula et tomba sur les genoux, ses mains frappèrent le sol et il s'étala de tout son long. La respiration saccadée, Lucius essaya deux fois de se relever sans y parvenir vraiment. A la troisième, il trouva face à lui son fils et Potter côte à côte, la baguette fermement tendue dans sa direction. Il éclata d'un rire nerveux et regarda les deux hommes qu'il avait en face de lui.
- Du côté des perdants fils ? Lança t il à Draco.
- Ne m'appelez pas fils. Cracha t il. Vous n'êtes pas mon père.
- Tiens donc ! Peut on savoir qui vous a donné vie et nom ?
- Ma mère !
- Draco, je…
- Ne m'appelez pas par mon prénom ! Hurla t il.
- Draco, tu ferais mieux de sortir. Lui dit doucement Harry.
- Non ! Je reste ! Hurla t il de plus belle.
Les cris au sous-sol attirèrent Ginny qui s'était levée pour sortir. Elle adorait les promenades à la fraîcheur des matins printaniers, et appréciait ses courts séjours au manoir où les jardins la ressourçaient. Elle suivit les cris de Draco, dont elle avait reconnu la voix et apparut dans l'encadrement de la porte où les trois hommes s'affrontaient du regard et de la voix.
- Qu'est ce qu'il se passe… Commença t elle. Oh mon dieu ! Ce n'est pas possible !
- Ginny, sorts. Exigea Draco.
- Oh que non, dit elle sur un ton déterminé. Ses yeux flamboyaient d'une colère froide, qui laissait deviner l'orage qui ne manquerait pas d'éclater. J'ai des choses à faire ici. Vous voulez bien me laisser un instant avec lui ?
- Ginny, non. Dirent Draco et Harry. Il est dangereux.
- Je sais qu'il est dangereux, ça ne me prendra que quelques minutes, s'il vous plait ! Demanda t elle, suppliante.
- Cinq minutes, concéda Harry, et nous resterons derrière la porte.
Ils sortirent et se postèrent devant la porte, comme deux gardes devant protéger une entrée. Ginny verrouilla la porte d'un sort spécifique et se retourna vers Lucius, le regard prédateur toujours profondément ancré dans les yeux.
- Lucius Malfoy. Dit elle d'une voix posée. L'être le plus abject qui m'ai été donné de voir, après le seigneurs des ténèbres lui-même. Comment allez vous ?
- Magnifiquement, comme vous le voyez. Dit il d'un ton suffisant.
- Savez combien de temps j'ai rêve de vous montrer ça ? Dit elle en brandissant la marque qu'elle portait à son bras.
- Mon fils et … vous ! Crachat il. Un rictus d'horreur s'imprima sur son visage. Ce n'est pas possible, pas acceptable. Je vais…
- Lucius, ces chaînes sont magiques, ce qui explique pourquoi vous êtes encore enfermé ici, malgré la présence de votre maître en vous. Que comptez vous faire ?
- Garce ! Lui jeta t il. Elle le gifla violement.
- Plus jamais ce genre de propos en ma présence. Je sais être terriblement violente Lucius. Dit elle en frappant son entrejambe avec le genou.
- Salope ! Gémit il quand il eut reprit son souffle.
Elle s'approcha de lui, le renversa au sol d'une poussée du pied et posa sa bottine à talons hauts sur son visage. Elle murmura la formule utilisée pour l'endoloris et les hurlements de douleur de Lucius envahirent le sous-sol. Une lueur de rage et de folie mêlées illumina son regard quand elle entendit les cris de son beau père. Harry brisa le sort qui maintenait la porte fermée et se précipita à l'intérieur. Ginny écrasait sans remords le visage de l'homme pendant que la lueur caractéristique d'un sort impardonnable sortait de sa baguette. Elle ne les voyait plus, animée par son instinct de vengeance. Draco la ceintura rapidement et l'écarta de son père.
Il la prit dans ses bras et enfouit son visage, pétrifié par l'horreur de ce qu'elle venait de faire, dans les cheveux cuivrés de sa fiancée. Cette dernière s'effondra dans ses bras et un long gémissement précéda d'incontrôlables sanglots. Harry intima l'ordre de la faire sortir. Draco l'emmena en lança un regard de pur dégoût vers l'homme qui ne considérait plus comme son père. Une fois les deux amants sortis, Harry se retourna vers Lucius, le visage tuméfié et dégouttant de sang.
- Vous avez de la chance que nous ayons été là. Elle aurait pu vous tuer. Dit il d'une voix froide. J'ignore pourquoi Narcissa vous a caché ici, mais je suppose que vos n'avez pas que réponses à m'apporter.
- Aucune, immonde bâtard. Cracha Lucius.
- Je pourrais vous tuer ici Malfoy, vous ramener au ministère où vous trouveriez une fois de plus le moyen de vous en sortir, ou bien vous laisser en tête à tête avec votre femme qui, selon moi, doit ourdir un plan dans le simple but de vous éliminer sans en subir les conséquences.
- Vous ne me tuerez pas, Gryffondor ne connais pas la vengeance. Dit Lucius en riant.
- Mais Serpentard si. Saviez vous que c'est à Serpentard que j'aurais dû aller ? Harry ri froidement.
- Je n'aurais pas un seul scrupule à vous tuer, et encore moins à ramener votre corps au ministère, mais finalement ne serait ce pas trop facile ? Dit il simplement.
- Le parfait petit Potter est un manipulateur ? Ironisa Lucius. Ca c'est une nouvelle !
- Lucius, laissez moi lui parler. Dit il d'un ton déterminé.
- Non, vous n'êtes pas…Commença t il avant de grimacer affreusement.
- Potter, dit la voix de Voldemort.
- Combien de fois devrons nous nous affronter pour en finir ?
Harry n'entendit pas les bruits de pas qui se rapprochaient. Draco et Julian revenaient vers lui silencieusement. Ils restèrent figés devant la porte en voyant Harry, dos à eux et la baguette baissée, à quelques centimètres seulement de son ennemi de toujours et lui parlant.
- Je finirait bien par te tuer Potter, comme j'ai tué tes parents.
- Si je dois mourir pour débarrasser le monde de votre présence, croyez moi, je n'aurais aucun regret. Je ne me laisserai pas surprendre deux fois.
- Tiens parlons en justement de la dernière fois. Dit Tom. Comment t'en ai tu sorti ?
- Dumbledore a donné sa vie pour me sauver. Et je vous jure qu'il ne sera pas mort pour rien.
- Tiens ta promesse cette fois Potter. Dit Tom en souriant avant que Lucius ne s'effondre une nouvelle fois.
Harry recula jusqu'à la porte et respira un grand coup. Il la referma et se retourna pour tomber sur Julian et Draco, tous les deux figés de surprise, ses yeux brillants de colère froide. Sans un mot, il remonta vers le jardin et sorti dans l'air froid du matin. Draco haussa un sourcil surpris et retourna vers sa fiancée endormie sur le sofa du salon. Julian se précipita vers les jardins à la suite de Harry, bouillant de rage et désireux d'une explication rationnelle au discours qu'il venait d'entendre.
Harry était assis sur le bord de la fontaine. Il faisait glisser ses doigts dans l'eau tiède et réfléchissait à toutes ces années qu'il sentait vaines et à tous les sacrifiés qu'il comptait les uns après les autres. Chourave, Sirius, Dean, Neville qui avait vengé ses parents, Cédric, Cho, Ron qu'Hermione avait de justesse des griffes de Goyle fils. Et tous les autres dont il ne connaissait les noms que depuis qu'ils étaient morts. Harry frappa l'eau du plat de la main d'un geste de colère.
- Harry, c'est quoi cette histoire ? Demanda Julian quand il l'eut retrouvé au bord de la fontaine.
- Une longue et triste tragédie. Lui concéda Harry. L'histoire d'un petit garçon qui n'est pas né le bon jour.
- Raconte moi. Demanda t il en s'asseyant près de son amant.
- Non, pas maintenant. Un jour peut être quand tout ceci sera terminé.
- Et que tu sera mort pour je ne sais quelle raison ? Demanda t il. Désolé mais je refuse, si tu dois te sacrifier, je dois savoir pourquoi ?
Le hurlement désespéré d'un oiseau blessé déchira le ciel. Draco accourut vers eux et les regarda d'un air effaré. Il cherchait quelque chose, et visiblement ne parvenait pas à le trouver.
- Vous l'avez vue ? Demanda t il essoufflé.
- Qui ça ? Demanda Julian.
- Ginny ! Elle a disparu ! Cria Draco.
- Quoi ? Comment ça ? Demanda Harry. Elle a transplan ?
- Non, je l'ai rien entendu de tel, ni l'habituelle déchirure dimensionnelle qu'elle produit quand elle part sans transplaner.
- Tu as cherché dans votre chambre ou dans la cuisine ? Demanda Julian.
- Lucius, cria Harry, elle est avec ton père. Vite, avant qu'elle commette l'irréparable.
- Comment ça ?
- Julian, l'heure n'est pas à la discussion, dit Harry en s'élançant vers la pièce où Lucius était enfermé.
- Tu es plus rapide sur un balai, lui cria Draco en le dépassant.
- Ginny, ne fait rien d'inconséquent je t'en conjure, dit il pour lui-même.
Mais le temps qu'ils y réfléchissent, Ginny avait déjà fait ce qu'elle désirait faire depuis le jour où Lucius avait osé la menacer, elle et sa famille, pour l'amour de Draco. Elle l'avait tué. Tout ce qu'elle espérait c'est que l'esprit du seigneur des ténèbres avait succombé avec lui. Les yeux hagard et totalement absente, elle déambulait dans le couloir menant à l'entrée, un amas organique dégorgeant de sang dans ses mains.
- Oh non, Ginny ! Dit Draco doucement. Qu'est ce que tu as fait ?
- Ginny ! S'exclama Harry. Oh non ! Tu n'as pas fait ça !
- Amour ! Comment ?
- Fini, c'est terminé. Dit elle d'une voix absente. Plus jamais ils ne nous feront de mal. Tu es sauvé, Harry.
- Draco, c'est pour toi. Dit elle en tendant le contenu de ses deux mains poisseuses de sang. Le cœur de ton père.
Draco refusa de le prendre et l'organe s'écrasa au sol dans un bruit sourd, éclaboussant les pieds des quatre jeunes gens.
Un peu plus haut dans l'escalier, Narcissa poussa un soupir de soulagement. C'était enfin fini, et tout avait fonctionné comme elle l'avait prévu.
Ce quelle ignorait, c'est que son plan avait été pensé par quelqu'un d'autre et que tout avait été soufflé à son esprit à travers ses rêves. Depuis le début, tous ceux qui étaient impliqués dans cette guerre contre le seigneur des ténèbres avaient tissé de très complexes mais solides réseaux magiques d'influences et de contraintes. Au final, chacun avait trouvé sa place tout naturellement et le puzzle s'était parfaitement reconstitué.
20 mars 2006, 07h30, bureau de la directrice, Poudlard
Dans le bureau de la directrice de Poudlard Minerva, Bill et un tableau conversaient en regardant dans un miroir très spécial. Le large sourire qui fendait le visage du jeune Weasley laissait supposer que tout se passerait bien pour sa jeune sœur. Le tableau poussa un soupir de soulagement.
- Satisfait Ambrosio ? Demanda Minerva.
- Oui, la lignée des Potter est préservée et les Malfoy sont sauvés de la malédiction.
- Et pour les Weasley, monsieur Potter ?
- Ils accompliront de grandes choses dans le monde magique. A commencer par vous jeune prêtre. Dit Ambrosio Potter.
- Comment être surs que Tom est vraiment mort cette fois ? Demanda Bill.
- Il vous reste beaucoup de choses à apprendre jeune homme. Répondit Minerva un large sourire aux lèvres. Regardez dans le miroir.
Le miroir se troubla. La vue changea pour une forêt de pin derrière laquelle se dessinait une maison de belle taille, en haut d'une colline. Au fond de la petite vallée, un village se profilait. Comme dans un film moldu, le miroir se focalisa sur la maison, et la perspective grossit encore. La vue franchit la porte d'entrée de la maison, longea un couloir et monta une série de marches. En haut de l'escalier, une porte à droite donnait dans une chambre. Là, on apercevait un lit, un grand fauteuil et une cheminée. Au dessus un tableau prenait vie peu à peu. Dessous, en petites lettres noires sur une plaque de cuivre étaient écrits trois mots.
TOM ELVIS JEDUSOR
20 mars 2006, 07h45, Malfoy's Manor
A l'instant où le tableau prit entièrement vie, et que l'âme torturée de Lord Voldemort intégrait sa deuxième existence, dans une éternité presque à jamais figée, Harry s'écroula au sol. Son combat enfin terminé, il pouvait désormais se consacrer aux choses de l'existence qu'il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de faire. La marque du bras de Julian le brûla intensément et une lueur bleutée palpitante perça le noir qui était tombé dans le couloir après que les bougies se soient inexplicablement éteintes.
Ginny respirait difficilement, Draco tentait de relever Harry et Julian grimaçait de douleur en se tenant le bras. La lueur s'éteignit et les bougies reprirent vie. La marque de Julian était d'une blancheur irréelle et il se rendit compte que les initiales de son amant étaient parfaitement visibles. Comme l'étaient celles que les autres arboraient sur leurs propres bras.
Il comprit alors que la chanson que lui chantait sa grand-mère était une prophétie qui lui était destinée. Les paroles prirent vie dans son esprit pendant qu'une petite fille aux cheveux d'or et aux anglaises parfaites courrait derrière un petit garçon au visage semblable au sien.
A jamais réconforté le cœur du survivant
D'un amour inavoué trouvera le pendant
Cet amour appelé le cœur de solitude
Deviendra le jardin de toutes les plénitudes.
Pleure mon bel enfant
Car tous nos espoirs
De tes larmes d'argent
Naîtrons sans le savoir
…
Au 10 Grimmauld Place, Amaryllis Landsburry entonnait la même chanson au même moment, en souriant. Derrière elle, dans un froissement de soie, Albus Dumbledorre lui demanda si tout avait bien fonctionné. Elle répondit oui de la tête sans cesser de chanter et entendit le vieil homme reprendre le refrain avec elle.
Les réponses aux reviews :
To Alisa Adams : Ben voilà, la fin est proche. Non ce n'est pas le dernier chapitre, enfin pas vraiment. L'épilogue va te plaire j'espère. Bises.
To Sydney : heureuse de savoir que ton contrôle de maths n'était totalement fichu. Et oui la fin est proche. Merci pour tous tes petits mots. Je te laisse pour le moment.
To Marie : Alors ça, encore une nouvelle à deux chapitres de la fin !!! Merci vraiment de me laisser de si adorables réflexions. C'est gentils à toi et n'hésite pas à faire de la pub pour moi à tes potes pour qu'ils me lient.
Pour tous et toutes : ce qui est dommage, c'est que je craints de n'arriver jamais à 100 reviews à la fin de cette histoire, j'aurais adoré y arriver. Arf, c'est pas grave, puisque mes reviewers chéri(e)s ont encouragé tout au long de cette histoire l'évolution des personnages.
Je vous promet un « chapitre » spécial à la fin du chapitre 20, pour répondre à vos dernières reviews et vous apprendre des trucs inédits sur cette histoire. Bises et au prochain chapitre.
