Chapitre 9 : Que faire ?

1e jour sur une île lointaine, 'jumelle' de Tortuga.

La foule de contrebandiers et pirates en tous genres ne l'impressionna pas autant qu'il l'avait craint. C'est donc sourire aux lèvres que le jeune pirate Jack Sparrow, dit 'Moineau' par certaines connaissances qu'il s'efforçait d'oublier du mieux qu'il pouvait, parcourut les rues délicieusement agitées de la ville jusqu'au coucher du soleil.

Et ce n'est que lorsque la lune se leva qu'il commença à ressentir les affres de la solitude.

Loin de la Perle et son équipage, et en compagnie d'hommes mutilés et abrutis par l'alcool qui avaient un jour eu les mêmes rêves que lui, il se sentait aussi vulnérable qu'un bébé hors de son berceau.

Des femmes trop grimées entraient et sortaient librement de chaque maison, trop éclairées pour être normalement habitées. Il sursauta lorsque l'une d'elles s'approcha de lui en bougeant très

suggestivement les anches.

'Ne brise pas trop de coeurs...' lui refit la voix de Angel, disparue de sa vie depuis de longues semaines déjà.

Une boule brûlante pris place dans sa poitrine, et il s'enfuit avant que la prostituée n'étende la main pour le toucher. Il se mis à courir dans les rues dangereusement agitées.

Je suis un pirate ! PIRATE! Un pirate est sans scrupules; il ne tient pas de promesse, n'a aucune parole, et par dessus tout, le peu de nuits où il reste à terre, il les passe en compagnie de FEMMES !!!

Dans sa course, il bouscula un ivrogne et manqua tomber avec lui.

Encore ! Encore un marin plein comme une outre ! Mais pourquoi boivent-ils tous autant ?!...

La réponse arriva tandis qu'il voyait un petit groupe d'hommes riant auprès d'autres putains.

Pour oublier.

Ils passent leur temps sur cette île à boire de l'alcool et baiser pour s'amuser et oublier... Pour tromper cette tristesse qui nous étreint tous et nous rappelle à nos foyers.

Ils boivent, se battent, baisent et font la fête pour oublier que ce sont des assassins, des voleurs et des hors la loi...

Le sourire sarcastique de son père apparut brusquement, puant d'alcool.

Et les pleurs de sa mère.

Il l'avait perdue très jeune, mais pas assez pour oublier qu'il la battait autant que son propre fils...

Et c'est ce qui l'a tuée...

Le souffle coupé, il s'arrêta dans une petite rue déserte, loin du centre de la ville. Il toussa et s'appuya contre le mur pour reprendre son souffle et ses esprits.

S'il voulait devenir capitaine de sa Perle, il faudrait qu'il se montre plus malin que les autres... et que, paradoxalement, il agisse comme eux, ce qui incluait naturellement femmes et alcool...

Une heure plus tard, le jeune Jack, parfaitement serein, se saoula juste assez pour oublier cette petite voix le retenant à la réalité. Et lorsqu'elle se tut enfin, il se leva brusquement et attrapa la première femme potable qui passa près de lui : brune, mince. Des yeux d'un vert si pâle qu'il crut un instant qu'ils étaient bleus.

Son charme était ce qu'il était, celle-ci ne résista pas lorsqu'il écrasa ses lèvres contre les siennes, résolu à vendre son âme à Satan lui-même pour obtenir la Perle Noire...

Et il avait tant besoin de la chaleur d'une femme pour oublier celle qu'il n'obtiendrait jamais...

Lorsqu'ils entrèrent dans la petite chambre de la jeune femme et qu'il commença à la déshabiller, quelque chose sembla se briser au fond de lui, mais il n'y pris pas garde, mettant cela sur le compte de l'alcool...

Le lendemain, tout était fait : Jack Sparrow commençait enfin à se comporter comme un véritable pirate...

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Ligoté à son propre lit par Will Turner et Gibbs, Jack soupira dans son sommeil, entendant encore une fois la voix de Angel l'implorer de revenir quoiqu'il arrive.

Il marmonna des paroles sans cohérences et se retourna pour ne plus l'entendre.

Will regarda d'un oeil inquiet l'immense navire dans la lunette 'empruntée' au capitaine tandis que Gibbs le ligotait à son lit et se tourna vers le second.

"Dites, vous êtes sûr qu'il vaut pas mieux réveiller Jack ?

Le pirate sourcilla, mal à l'aise mais sûr de lui.

-Bah ! C'navire doit faire partie de la flotte royale anglaise, donc être sous les ordres du Commodore... Et j'suppose qu'il suppose que c'bon vieux Jack est à bord; donc...

Will inclina la tête sur le côté, imitant inconsciemment son ami alité et tentant en vain de pénétrer dans l'esprit tortueux de son second.

-... et ?

L'homme se gratta le crâne, semblant chercher les mots adéquats, lorsque Annamaria, dont la vue était bien meilleure que celle des deux hommes, hurla qu'une barque s'était détachée du bâtiment militaire et se rapprochait d'eux.

-Combien d'hommes à bord ?

Elle plissa les yeux et fronça les sourcils.

-7 ou 8, je pense... Je préviens Jack ?

-QUI C 'EST QU'TU DOIS PREV'NIR, TRESOR ?!!!

Will et Gibbs faillirent tomber à la mer de stupeur.

-JACK ???

Le capitaine, passablement éméché, mais totalement libéré, leva un sourcil et les dévisagea d'un air sévère.

-Capitaine... CAPITAINE JACK SPARROW NOM D'UNE PETITE VOILURE !!! Si c'est pas malheureux...

Il cessa ses gesticulations et se pencha dangereusement en avant, les yeux ronds.

... Tiens, mais c'est mon copain le Commodore, là-bas...

Will plissa les yeux et se plaça à côté de Jack, admiratif.

-T'arrives à y voir à cette distance ? Chapeau !

Le pirate le regarda comme s'il venait de l'insulter.

-Hé, p'tit... je suis le cap'taine Jack Sparrow, tu sembles l'oublier un peu trop vite...

Turner leva les yeux au ciel.

-... Bon, alors on fait quoi, "cap'taine" ?

Jack fronça les sourcils et leva vers lui un doigt menaçant.

-Dis donc, gamin... Si tu crois que j'ai pas entendu l'intonation que tu mettais dans le mot "cap'taine", tu...

La voix affolée d'Annamaria l'interrompit.

-CAPITAINE !

Il roula des yeux et se tourna vers elle.

-KWAA ???

-on fait quoi ,concrètement ?!

Sparrow lissa tranquillement son bouc d'un air pensif, sous les yeux de son équipage terrorisé par son manque de réaction criant.

Au bout de quelques interminables secondes, il sourit d'un air victorieux, se pencha légèrement en arrière et déclara fièrement :

-On les accueille."

passage écrit à 3h du mat sur un bout de papier chiffonné. j'aime bien mwa