Chapitre 11 : Tempête en pleine mer.

Une semaine s'écoula sans qu'on remarque la véritable identité de Angel, Sparrow ne la laissant sortir que très peu et feignant de ne pas la voir lorsque c'était le cas...

En effet, celle-ci avait décidé qu'il serait beaucoup plus pratique pour elle de se balader en pantalon; c'est donc déguisée en homme qu'elle traînait parfois sur le pont à la nuit tombée; et ceci ajouté à quelques querelles sans importance avait envenimé les rapports entre le pirate et l'ancienne militaire, leurs conversations se résumant désormais à divers noms d'oiseaux, imaginatifs à en faire rougir le pire des marins.

Il fallut qu'une nouvelle tempête éclate sur les mers des Caraïbes pour que le Pearl, désormais conduit par le capitaine sans aucun but précis, soit mis en sens dessus dessous...

Will plissa des yeux en apercevant d'épais nuages noirs se diriger vers leur navire. Il interrogea Sparrow du regard, qui haussa des épaules en sifflotant. Gibbs s'en mêla.

"Eh ! Jack ! On est en train de dériver vers une tempête !

Il leva les yeux au ciel.

C'est Capitaine... CAPITAINE JACK SPARROW BON SANG ! Et puis on dérive pas vers une tempête, mais une tempête se dirige vers nous...

-C'est pareil ! J'ai pas envie d'essuyer encore une pluie diluvienne et une mer de fou ! Evite la !

-Tu m'ennuies, Gibbs.

Will pris la parole :

-Jack, n'y a-t-il pas moyen de faire route vers un autre endroit plus calme ?

-C'est trop tard pour ça, gamin ! C'est à croire que le cap'taine veut tous nous tuer !

Sparrow grimaça.

-Z'avez pas confiance en moi ? C'est qu'une tempête de rien du tout, arrêtez de vous faire des soucis pour rien !

Annamaria, qui suivait la conversation depuis un mat, descendit lestement et atterrit devant les trois hommes.

-Dans ce cas, va dans ta cabine avant que la tempête ne se lève !

-Hey ! Je reçois pas d'ordres, Trésor. Je suis le...

Elle planta un index dressé sous le nez de Jack et continua d'un air menaçant :

-Capitaine ou pas, tu vas tous nous tuer si tu prends pas un peu de repos !

Il leva les yeux au ciel.

-Juste quand ça commençait à devenir intéressant !

Will et Gibbs sourirent devant la moue boudeuse du capitaine, mais la jeune noire ne plia pas.

-Vas te reposer ! Je prends le gouvernail en attendant.

-Grmbl... J'me demande si j'ai bien fait de lui emprunter son navire, à celle là..."

Il esquiva machinalement le léger coup portée par elle, se dirigea d'un pas dansant vers sa cabine... et s'arrêta à l'entrée, la main sur la poignée, un air pensif sur le visage.

Et maintenant ?...

Il leva les yeux au ciel, comme s'il venait d'essuyer une nouvelle réflexion d'Annamaria, et entra.

Le capitaine sourit en remarquant Angel, roulée en boule et dormant à poings fermés sur son lit : depuis le départ, il était convenu entre eux, puisqu'elle ne devait pas être reconnue par l'équipage et qu'il n'y avait plus de chambre 'personnelle' de libre, qu'ils partageraient la même chambre et le même lit, mais à des heures différents : Angel ne supportant plus que très peu la lumière du soleil, elle dormirait le jour, et Jack, occupé le jour comme la nuit, se contenterait de quelques heures, durant laquelle Angel quitterait la chambre pour le pont...

Avec ce même sourire en coin, il s'allongea près d'elle, ne prenant même pas la peine de se glisser dans les couvertures, puis s'endormit presque aussitôt, bénissant mentalement Anna de l'avoir envoyé prendre un peu de repos.

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Will s'étira longuement, observant d'un oeil gêné les deux pirates et le reste de l'équipage, s'affairant silencieusement à leurs tâches respectives.

Il brisa timidement le silence.

"Dites, cette tempête, elle est pas si grave que ça, hein ?

Gibbs secoua la tête.

-J'pense que Jack aura fort à faire, cette fois.

-Pourquoi ? Les nuages ne sont pas plus épais que d'habitude...

Annamaria secoua la tête d'un air désespéré.

-On voit que tu ne connais pas la mer, Turner ! Si ce que le Pearl a affronté depuis que Jack est aux commandes, c'était des tempêtes, ce qui se dirige vers nous, c'est un véritable cataclysme !

Gibbs leva les mains au ciel.

-J'l'avais bien dit que ça porterait malheur d'avoir une femme et un capitaine au coeur brisé à bord !!!"

Il s'éloigna en se lamentant, ignorant les vociférations de ladite femme...

Moins d'une vingtaine de minutes plus tard,le soleil avait totalement disparu, englouti par les nuages plus noirs que le fond d'un puits, et le Pearl affrontait la pire des tempêtes que les pirates à bord n'avaient jamais affrontée.

Les vagues, semblables à des mur de pierre, se soulevaient et frappaient contre le navire avec tant de force que les planches de celui-ci craquaient à chacun de leurs assauts.

Anna, cramponnée au gouvernail, résistait tant bien que mal contre le vent, les vagues déchaînées et la pluie battante, mais malgré toute la bonne volonté dont elle faisait preuve, ses forces s'amoindrissaient dangereusement; elle en était à hurler des ordres aux autres matelots, lorsqu'une poigne ferme et familière se posa sur le gouvernail.

Illuminé par un éclair, le sourire de Jack se voulait rassurant.

-Va dans les cales avec le reste de l'équipage, Trésor, t'en as suffisamment fait pour aujourd'hui !

La métisse se mis à trembler, se rendant soudain compte qu'elle était glacée jusqu'à la moelle des os.

-Jack, tu es épuisé !

Il se posta derrière elle tandis qu'une vague submergeait le pont, l'empêchant ainsi de tomber sous le choc.

-Je suis le capitaine Sparrow, chérie ! Rien ne m'épuise, rien ne m'amenuise ! Dis aux autres de déplier les voiles et de retourner dans les cales.

-Je ne suis pas sûre que ce soit la bonne méthode, cette fois ! Elles vont lâcher, c'est sûr !

-C'est un ordre, matelot !"

Le ton sec et autoritaire ne lui laissant aucune chance de répliquer, elle abandonna toute idée de le convaincre du contraire. Et puis,à part eux deux, qui aurait été capable de faire naviguer le Pearl ?

Si seulement cette fille était encore à bord, ça nous aurait évité ce genre de problèmes...

Il défit son étreinte pour la laisser partir et repris joyeusement le gouvernail, faisant tout son possible pour ne pas lâcher la barre et garder son chapeau...

Un craquement la fit sursauter; puis les vitres de la cabine explosèrent littéralement, la tirant définitivement de sa torpeur.

Bien sûr, Angel avait senti le capitaine du Pearl entrer et se coucher contre elle, faisant comme s'il ne s'était jamais rien passé de négatif entre eux; et bien sûr, elle l'avait entendu se jeter dehors dès que le sommeil l'avait quitté, mais elle n'avait pas compris que c'était une tempête qui faisait ainsi danser les objets tout autour d'elle...

Elle se leva en jurant et alla mettre des volets à la place des vitres, pour éviter que la cabine et les affaires personnelles du capitaines ne boivent encore plus la tasse.

"Il va falloir que j'apprenne à faire la différence entre mes pseudos malaises et une tempête ! Bon sang ! Et c'est moi qui étais capitaine dans la marine ?!"

Heureusement pour elle, ses yeux fonctionnaient relativement aujourd'hui, et elle put distinguer des vagues de plus en plus hautes à travers l'épais brouillard avec lequel elle était forcée de vivre.

Un nouveau craquement. Elle sursauta encore en entendant certains membres de l'équipage se diriger bruyamment vers leurs cabines communes. Faisant fi du fait qu'elle ne devait être reconnue par aucun d'entre eux, elle sortit de la chambre et héla Annamaria, criant pour se faire entendre.

"Qui est sur le pont ?

La jeune femme s'immobilisa dans sa course, visiblement surprise de se faire accoster, puis sourit du mieux qu'elle put en reconnaissant l'ancienne ennemie du capitaine.

-Jack. Il a ouvert les grand voiles et nous a renvoyés dans nos cabines !

-Il est malade ! Il va tout casser, et au pire, le bateau va se retourner avec une tempête pareille !

-Allez donc tenter de lui dire ! Aucun homme vivant ne tiendrait debout sur le pont, maintenant ! Et le coeur de la tempête est encore loin...

Un sourire imitant celui de Jack quelques minutes auparavant se dessina sur ses lèvres.

-Je ne suis pas un homme !"

Elle enfila sa veste et partit en direction du pont au pas de course.

je sais pas si ça existe, mais en toute logique, 'fallait bien mettre des trucs si les vitres pétaient, non ?