Etant une grande fan (c'est le mot !) de Kenshin, je tente ma propre «fanfiction» sur le sujet ! Je sens que ça va être dur… Je m'explique :

1. Je n'y connais absolument rien en japonais. Le seul mot que je connaisse réellement est «domo» (merci Kill Bill !). Je crois que «ryu» veut dire «école». Enfin, heureusement, je sais que «hitoriki» veut dire «assassin», et «rurouni» «vagabond»… C'est un minimum de savoir ça pour Kenshin… Bref, je suis loin d'atteindre le niveau de Kana173 (dont allez lire sa fic, si ce n'est pas déjà fait !)

2. Moi et la géographie japonaise, ça fait deux. De même que l'histoire : entre Choshu, Shinsengumi, patriotes et les vaisseaux noirs, je m'y perds. Alors, je fais un effort en faisant des recherches, mais c'est pas évident. Je risque donc de dire de grosses âneries, je m'en excuse (vous pourrez me rectifier dans mes erreurs si vous le souhaitez !)

Voilà… Je n'en dirais pas plus aujourd'hui.

En espérant que ça vous plaise, bonne lecture !! (et n'oubliez pas de reviewer, car j'adore les reviews !!)

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Prologue

Les deux cadavres avaient été déposés côte à côte, au milieu de la salle d'entraînement du dojo Tanaka. Tranchées net, les têtes avaient été emportées : elle furent retrouvées dans la chambre que Tanaka-san occupait avec son épouse. Sur le corps d'une des deux victimes, un pli avait été épinglé. Le massacre y était revendiqué par un vassal de Choshu, en représailles contre la défection de Tanaka-san.

Ce dernier, effondré de douleur, avait exigé d'être seul et s'était enfermé dans sa chambre, où, convulsivement, il était tombé à genoux. Secoué par les larmes, il étreignait les têtes de sa femme et de sa fille.

Le visage et les habits rougis par le sang, il se redressa finalement, tâchant de se composer une expression digne. Il déposa les deux têtes de part et d'autre de lui-même. Puis, dégainant un court katana, il regarda l'acier étincelant de la lame. La retournant vers son torse, il affermit ses mains sur la poignée. Abaissant son arme jusqu'à son ventre, il retint sa respiration pendant quelques secondes qui lui parurent des minutes. Puis il banda ses muscles et replia ses bras.

Vivement, il fut poussé à terre tandis qu'on lui arrachait des mains le sabre, qui fut éjecté à l'autre bout de la pièce.

«Harry-san ! Qu'avez-vous fait ?!»

Furieux, Tanaka-san regardait le jeune homme en question se pencher rapidement au-dessus de lui. Avec précaution, l'occidental écarta les pans du kimono, découvrant une entaille relativement assez profonde, que le samouraï avait réussi à se faire. Avec célérité, il déchira de larges bandes tissus avec ce qu'il put trouver dans la chambre.

«Harry…, appela plus faiblement Tanaka.»

Ledit Harry revint aussitôt auprès du samouraï et appliqua des compresses sur la plaie, d'où le sang s'écoulait abondamment.

«Je vais vous poser une bande aussi serrée que possible, dit le jeune homme. Puis, je vous aiderai à quitter les lieux ! Il faut qu'on s'en aille en vitesse !

- Harry…

- Ils vont revenir ! Et cette fois, ce sera pour vous !

- Harry !»

Le jeune homme le regarda. Le samouraï venait de lui attraper la main.

«Pourquoi… ?

- Parce que l'heure de la défaite n'a pas sonn ! Vous ne devez pas mourir maintenant !

- Tu délires ! La fin de l'ère Edo est proche, je le sais ! Rien ne sera plus comme avant !»

Tanaka lâcha en définitive la main d'Harry et se laissa faire sous ses soins. Le jeune homme s'activa, laissant parler le samouraï qui avait tourné la tête pour regarder les têtes tranchées de sa femme et de sa fille.

«J'ai combattu pour un idéal quand j'étais du côté de Choshu, mais j'avais tord… Toutes ces intrigues et ces tueries n'ont servi qu'à nous exterminer à petit feu… Un clan s'élevait contre un autre, ce qui se répercutait sur les autres fiefs qui s'enflammaient à leur tour. Depuis que je suis arrivé à Tokyo, cela n'a fait qu'empirer… Toi, tu as su me montrer la véritable voie. Ton amitié m'a éclairé au milieu des ténèbres grandissantes !… Mais vois…»

Harry, qui avait fini de poser un bandage rudimentaire, aida le samouraï à se redresser.

«Vois… Mon épouse et ma fille ont subi les conséquences de ce genre de politique. Je suppose que si j'étais resté dans le camp de Choshu, elles auraient été tuées par un membre du Shinsengumi ou qui sais-je encore… Le fait est que j'ai quitté Choshu et qu'ils m'en font payer le prix.

- Voulez-vous dire que vous regretter votre décision ?

- Non… Puisque d'une façon comme d'une autre, je pense qu'elles seraient mortes… Mais, quelle que soit la manière dont cela aurait pu se passer, c'est ma faute… Du reste, jamais elles n'auraient dû venir me rejoindre à Tokyo…»

Grimaçant, il cessa de parler et se tint le ventre. La sueur perlait sur son visage.

«Retournons à Okinawa !

- Harry-san ?! Vous me conseillez de fuir ?! faillit s'étrangler Tanaka-san.

- Non… Tokyo brûle sous la guerre civile… Comme vous, je pense que la fin de l'ère Edo est proche… En restant ici, vous recevriez très vite la visite d'un assassin… En retournant dans votre fief d'Okinawa, vous pourrez réorganiser vos forces.»

Disant cela, il avait aidé le samouraï à se remettre debout en passant un de ses bras derrière sa tête. Il affermit sa prise en mettant une main sous son aisselle gauche pour mieux le soutenir.

«Vous êtes… fou ! Harry-san…»

Tanaka eut un faible sourire, puis s'évanouit dans les bras de l'occidental.

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Le jeune Kuzyo regardait, les yeux agrandis par l'horreur, les deux cadavres décapités. Il s'approcha de celui d'Hanako, la fille de Tanaka-san. Elle venait tout juste d'avoir 4 ans. Et son petit corps chétif reposait à présent sans tête, aux côtés de sa mère morte avec elle.

Harry Parker surgit soudain de l'étage en soutenant tant bien que mal Tanaka-san, couvert de sang et sans connaissance.

«Kuzyo ! Vite ! Suis-moi ! On doit fuir en vitesse !»

Le jeune garçon regarda l'homme avec un regard inexistant, les yeux comme gonflés par les larmes qu'il tentait en vain de retenir.

«Kuzyo ! Ku… Ah ! Tant pis pour toi !»

S'échappant par l'entrée latérale, Harry rejoignit plusieurs hommes qui les attendaient. Tanaka fut hissé sur un cheval et l'occidental monta derrière lui. Ils disparurent aussitôt dans les ruelles et en moins d'une heure, ils avaient quitté Tokyo.

Kuzyo, lui, était resté à la même place, debout devant le corps d'Hanako. Sans s'en rendre compte, les larmes avaient commencé à rouler sur ses joues. Pendant la première moitié de la nuit, il ne bougea pas.

Puis, il sursauta avec brusquerie en entendant les battants de la porte se refermer derrière lui. Le retour à la réalité lui procura une décharge d'adrénaline qui laissa sa tête vide et douloureuse. Il se retourna et vit, se tenant à une dizaine de mètres de lui, un homme que les ombres de la nuit enveloppaient. Le garçon n'arriva pas à percevoir ses traits, mais le samouraï charriait une odeur de sang.

«Je me doutais bien que je ne trouverai personne, dit l'homme.»

Puis, il tourna le dos au garçon.

«Attendez ! cria Kuzyo.»

Mais le samouraï s'éloigna sans se retourner. Il rouvrit les battants de la porte et ressortit. Un reflet de lune passa sur lui et éclaira ses cheveux roux.