Et ben voilà ! J'aurais dû me taire ! Ca m'apprendra… Donc, Mea Culpa : je confirme ryu veut dire «dragon». Même mon père m'a assuré qu'il aurait su tout de suite ce que ça voulait dire (c'est ce qu'on dit !… Pff… Je me sens soutenu dans mon ignorance… ;p). Mais je vous avais prévenue : ch'uis nulle en japonais (et en anglais, ce n'est guère mieux… ch'uis un cas désespéré…).
Donc, voilà le chapitre 1 et il n'a pas été aussi facile que ça à écrire. Au final, je suis mitigée… Mais peut-être (et je l'espère !) que vous aimerez, vous ! La balle est dans votre camp ! A vous de juger ! [par contre, je dois prévenir que je suis très sensible, donc ne m'enflammez pas dans les reviews, pitié !]
Réponses aux review :
Miki : Désolée ! Sincèrement désolée ! Je ne ferai plus l'erreur ! Pardon ! Ryu veut donc dire «école»… Heu, non, «dragon» ! Enfin, non, «école» !… Aahh ! Je ne sais plus ! ) Sinon, merci pour ton compliment ! :D
Kana173 : De rien ! A part ça, voici la suite ! En espérant que ça te plaise !
Lokes : Je ne suis donc pas la seule à faire cette erreur concernant ryu ? Ouf ! A moitié rassurée ! Sinon : merci beaucoup ! Non, pas d'Harry Potter à l'horizon ! :p J'espère ne pas avoir trop tardé à écrire la suite. Mais je fais de mon mieux ! J'ai une autre fic en cours, pour laquelle, j'avoue, j'ai plus d'inspiration, donc je ferai comme je peux !
Chapitre 1 : La lettre
Kaoru regarda les flammes grésiller, consumant le petit bout de papier. Il s'agissait d'un pli porté par un jeune garçon en début de matinée. Il était adressé à Kenshin, mais ce dernier dormait encore quand il était arrivé. Et Kaoru ne l'en avait pas prévenu.
La jeune femme l'avait laissé se reposer, car depuis trois nuits il n'avait pas dormi : étrangement, il semblait craindre quelque chose, mais pas tant pour lui que pour Kaoru, qu'il veillait inlassablement dans son sommeil. Il la protégeait, le sabre à portée de main. Mais la nuit précédente, tandis que sa femme le guettait de l'œil, inquiète, il avait soudainement fermé les yeux et avait glissé sur le côté. Alarmée, Kaoru s'était vivement penché sur lui, mais elle avait pu constater avec soulagement que sa respiration était calme. Il avait seulement cédé à la fatigue. Sans une réaction de sa part, Kaoru l'avait allongé plus confortablement et l'avait recouvert d'une couverture.
Puis elle lui avait pris, tout aussi facilement, son sabre des mains, son précieux sakabatô. Le sortant de quelques centimètres de son fourreau, elle avait observé la lame inversée, qui si souvent, entre les mains de Kenshin, les avait protégés.
Depuis la première fois où elle avait rencontré le vagabond, elle avait appris à considérer une arme comme étant le reflet de son propriétaire. Le sabre à lame inversée de Kenshin symbolisait son profond dilemme. Assassin impitoyable de l'ère Edo, il avait ensuite voué sa vie à protéger les gens sans ne plus jamais tuer. Or un sabre tue et est fait pour tuer. La lame inversée empêche de le faire avec un tel sabre. Depuis la fin du combat face à Enishi, Kenshin avait en outre trouvé sa réponse et plus que jamais son combat s'accordait à l'idéal du dojo Kamiya : un combat pour la vie.
Karou avait reposé le sakabatô à ses genoux. Observant Kenshin, elle avait subitement constaté combien il avait maigri depuis quelque temps. Son teint pâle et ses cernes noires lui donnaient un air maladif. Ces derniers jours, elle l'avait senti épuisé mais elle pensait qu'il s'agissait de ses veilles. En outre, à chaque fois qu'elle avait tenté de lui en parler, il avait détourné la conversation ou fit mine de ne pas avoir entendu.
Mais maintenant qu'elle l'avait devant ses yeux si vulnérable dans son sommeil, elle avait peur pour lui. Il lui semblait qu'il lui cachait quelque chose d'extrêmement important, de vital. Déjà un brin vexée qu'il fuit toutes ses tentatives pour qu'il s'explique, elle était de plus très inquiète pour lui : son état de santé se dégradait lentement, imperceptiblement. Mégumi l'avait prévu.
Désormais, Kenshin n'utilisait plus les arcanes de l'école Hiten Mitsurugi. Il y avait en effet plusieurs mois, une cataplexie soudaine avait manqué de lui coûter la vie en plein combat. Heureusement, son adversaire avait paniqué en le voyant tomber sans connaissance et en avait profité pour filer. Kenshin était revenu à lui assez vite et n'avait pas reparlé de cet accident.
«Kaoru ! Où es-tu ? On va être en retard !
- J'arrive, Kenshin !… J'arrive…»
Kaoru regarda les cendres. Cette lettre n'était plus. Elle se releva et sortit, rejoignant son époux dans la cour d'entrée. Yahiko attendait aussi auprès du samouraï. Au grand étonnement de la jeune femme, elle constata qu'il était à peu près propre pour une fois, même si ses cheveux se dressaient toujours en épis broussailleux.
«C'est toujours toi qu'on attend, la sorcière ! lui cria-t-il.»
Kaoru lui lança un regard méprisant auquel il répondit en riant, ce qui enragea un peu plus la kendoka. Après un échange de paroles plus ou moins aimables entre les deux, sous l'air amusé de Kenshin, le petit groupe se mit en route vers la gare.
Tant de choses leur étaient arrivées. Elle ne savait pas quoi distinguer. Tout semblait tournoyer dans son esprit, se fondre… Elle avait appris à aimer certaines images qui surgissaient plus souvent que d'autres. Après le combat avec Shishio, Sanosuké lui ramenant Kenshin qu'il portait à moitié. Kenshin refermant les portes du dojo en décidant de rester, après l'affaire Hiruma, le faux Battosaï. Kenshin, toujours, qu'elle avait rappelé à la raison lors du combat face à Jin'é Udo. La nuit de leur mariage, Kenshin lui racontant sa rencontre avec son maître, Seijuro Hiko, et lui révélant son véritable nom : Shinta…
Mais elle avait continué à l'appeler Kenshin, car il lui semblait que Shinta avait disparu la nuit où, petit garçon, il avait échappé à la mort pour devenir le disciple d'un samouraï. Shinta était trop pur. Et si la pureté pouvait bien caractériser les sentiments de son mari, Kaoru aurait été gênée de l'appeler Shinta. Car malgré le sourire de Tomoé, personne ne lui avait encore pardonné ses meurtres passés. Et tant qu'il en serait ainsi, Battosaï l'assassin serait toujours tapi dans un recoin de son âme…
Une étincelle, en effet, et Kaoru le savait capable de replonger dans l'horreur. Alors, comme Tomoé en son temps, elle essayait d'être le fourreau où il pouvait reposer la lame de sa folie…
«Pourquoi ce #%{$& de train est en retard ?!»
Yahiko faisait les cent pas sur le quai de la gare, pestant à voix - pas toujours très - basse. Kaoru ressassait ses craintes. Du coin de l'œil, elle avait remarqué que Kenshin s'était discrètement assis, l'air infiniment fatigué. Elle se tordit les mains en les regardant gauchement. Laissant finalement Yahiko faire sa ronde le long des rails, elle rejoignit le samouraï, qui ne put réprimer un léger sursaut quand elle l'appela.
Prenant l'air le plus réjoui possible, elle lui sourit affectueusement. Se passant une main sur le visage, comme pour tenter de se réveiller, il lui rendit son sourire. Lentement, elle lui attrapa les doigts.
«Kenshin… Je… Tu devrais faire plus attention…»
Il la regarda, mi-amusé, mi-indécis. En guise de réponse, il lui prit sa main dans la sienne et la serra chaleureusement. Puis, il se leva, la faisant faire de même : au loin, la fumée d'une locomotive à vapeur se rapprochait. Peu après, le train s'immobilisait dans un crissement infernal et les passagers descendaient.
Revenant de Kyoto, où elle avait rendu visite à Aoshi et Misao, Mégumi apparut soudain à une portière. Yahiko fut le premier à la voir et fit de grands gestes de la main. La doctoresse aperçut l'adolescent, qui se précipita à sa rencontre. Bientôt, Kenshin et Kaoru l'encadrèrent à leur tour, tous heureux de la revoir.
Les saluant avec force mouvements de tête, un sourire éclatant aux lèvres, Mégumi effleura soudain la joue gauche de Kenshin, en suivant le tracé d'un trait de sa cicatrice. Kaoru tiqua mais surprit alors un regard entendu du jeune médecin : évidemment, Mégumi avait remarqué le visage tiré et maladif du samouraï. Et, pour plusieurs raisons, la jeune kendoka était sincèrement heureuse de revoir la renarde.
«Je suis si contente de vous revoir tous !
- Pareil pour nous ! lança Yahiko. Et tu sais quoi ? Elle ne l'avouera jamais, mais Kaoru était la plus pressée de te voir arriver !»
Mégumi regarda la gendoka avec un sourire en coin. Kaoru frissonna en pensant que visiblement son amie avait déjà tout compris la concernant.
«Nous aurons une conversation entre femmes bientôt, enchaîna Mégumi.»
Puis, elle jugea Kaoru de l'œil et lui sourit affectueusement : «Nous allons parler chiffons ! continua-t-elle.»
Yahiko secoua la tête d'un air vague, légèrement conscient qu'il y avait un double sens à ces paroles destinées à Kaoru et qu'il ne comprenait pas.
«Bien… Nous allons directement au dojo ?
- A vrai dire, répondit Kenshin. Nous voulions te proposer d'aller à l'Akabéko. Nous avons prévenu Taé de ton arrivée.
- Et pour une fois je ne ferai pas le serveur, commenta Yahiho.
- Oohh ! Tsubamé va être déçue…»
Le jeune garçon rougit comme une pivoine, tandis que Mégumi abhorrait l'air espiègle qui lui avait valu le surnom de renarde. Puis, tous les quatre ils se mirent en route.
C'était un jeune garçon, sans doute payé pour la commission, qui avait apporté la lettre. Kaoru l'avait donc réceptionnée et, tout de suite, elle avait été alertée, car le pli était adressé à Himura Battosaï.
D'un pas aussi léger que possible, elle s'était rendue à sa chambre. Complètement alangui, il dormait encore. Vivement, sans réfléchir, Kaoru avait glissé la lettre contre son sein, la dissimulant derrière son kimono. Et, comme il commençait à se faire tard et que le train de Mégumi, lui, ne tarderait pas, elle avait décidé de le réveiller.
Elle s'était agenouillée et, avec douceur, elle lui avait caressé le visage d'une main. Il avait lentement ouvert les yeux clignant plusieurs fois des paupières. Puis, il l'avait regardé encore ensommeillé, avant de réaliser qu'il était allongé. Il s'était redressé avec brusquerie, la faisant reculer sous la surprise.
«Je dors depuis longtemps ? avait-il demandé d'une voix blanche.
- Tu étais épuisé, tu t'es endormi peu après que je me fus couchée…
- Il est arrivé quelque chose ?»
Kaoru s'était composé le visage le plus convaincant possible avant de répondre : «Non !… Il n'est absolument rien arrivé …» Et, à son grand étonnement, il avait hoché de la tête en soupirant de soulagement et l'avait crue. En toute modestie, elle se savait être une très mauvaise comédienne quand elle essayait de mentir. Mais sans doute avait-il été trop fatigué pour s'en rendre compte. Sinon, il aurait été intrigué par la main qu'elle avait portée à sa poitrine, comme pour cacher quelque chose.
Le laissant se lever tranquille, elle avait alors quitté la chambre sans tarder. Réfugiée dans la cuisine, elle avait sorti la lettre et l'avait ouverte, tremblante. Elle l'avait lue en bégayant en silence, avant de chanceler et de s'asseoir au sol, la tête vide et glacée.
Jamais elle ne permettrait que ça recommence ! Il avait trouvé sa réponse ! Battosaï n'était plus qu'un fétu de paille que le vent emportait petit à petit. Pourquoi fallait-il que le passé décide de tout embraser à nouveau ? Tomoé, je t'en prie ! Ne permets pas cela !
Allumant le foyer, elle avait choisi de faire disparaître par le feu ce brûlot, qui risquait de lui emportait Kenshin. Le regard fixé sur les flammes, elle avait observé le papier être déchiré en son centre, devenir noir, noyant son écriture insidieuse qui suintait l'amertume la plus rancunière. Ses mots semblaient résonner dans le crépitement.
… trop longtemps… suis devenu herboriste, comme on avait déjà dû le faire… disparu… Mais je ne peux plus attendre… trop long… n'ai jamais oublié … t'aurais dû disparaître… Jamais tu n'aurais dû survivre à l'ère Edo… Je veux régler cette affaire… Je veux te prouver la force que j'ai acquise… Et te tuer…
Alors, ça vous a plus ? Dites-le-moi ! Je n'attends que vous !
Sinon, la question de la semaine : qui est l'auteur de cette «mystérieuse» lettre ? Je vous le donne en 1000 : c'est un personnage présent dans la série, qu'on croit mort, ayant connu Kenshin à la fin de l'ère Edo (trop facile !)…
