Hello à tous !
Tout d'abord, je suis désolée, sincèrement, profondément pour le retard gigantesque que j'ai pris pour écrire ce chapitre. J'implore votre pardon (alors, pas tapez, hein ?). Mea culpa ! Mais, que voulez-vous, l'inspiration n'était pas avec moi !
Bref, j'espère que vous ne serez pas déçus par ce nouveau chapitre après cette longue attente. J'espère en outre que je n'ai pas fuir tous mes lecteurs à cause de ce retard !
Réponses aux reviews :
Kana173 : Alors cette fameuse lettre, tu n'as pas une idée de qui est son auteur ? Sinon, voici la suite, j'espère qu'elle te plaira.
Miki : Contente que ça t'ait plu ! Désolée encore pour l'attente !
Lokes : J'ai écrit gendoka ? Non, non, je t'assure ! Regarde le précédent chapitre, j'ai écrit kendoka ! Falang a une grande auréole au-dessus de la tête en écrivant cela Voici la suite. Avec du retard je le sais (et je ne m'en excuserai jamais assez…)
Misstie60 : Je suis contente que ça te plaise. Et oui, je sais, mes chapitres sont longs, très longs à arriver. Navrée, vraiment !
Bonne lecture !
Chapitre 2 : A l'Akabéko
«A l'Akabéko ?»
Mégumi avait saisi Kenshin par le bras, ce qui eut le don d'enrager Kaoru. Néanmoins la kendoka s'était retenue de faire le moindre commentaire. Elle ne tenait pas à se mettre la doctoresse à dos dès son arrivée. Et puis, sa jalousie était ridicule ! Elle et Kenshin étaient mariés ! La fidélité de son mari n'était plus à prouver, et en toute vérité elle n'avait jamais eu à l'être. La renarde pouvait donc le prendre par le bras si elle voulait !
«C'est gentil de votre part ! continua Mégumi.»
Quittant la foule des voyageurs, des porteurs, des marchands et des Occidentaux qui encombraient la gare, le petit groupe d'amis se retrouva à flâner dans les rues de Tokyo. Mégumi appréciait de revoir certains endroits de la ville : depuis deux ans déjà, Kenshin et Kaoru venaient régulièrement lui rendre visite à Aizu, mais Mégumi n'était encore jamais revenu à Tokyo. Malgré elle, elle ressentit une émotion qui ne l'avait jamais saisie auparavant : la mélancolie. Celle des jours passés et des amis partis. Sano, où es-tu ?…
Un léger voile passa devant les yeux de Mégumi, qui cligna plusieurs fois des paupières pour tenter de s'alléger l'esprit. Inconsciemment, elle affermit sa prise sur le bras de Kenshin, car elle eut soudain peur de le perdre. En tant que femme et en tant que médecin, elle avait l'impression très nette que le samouraï dépérissait. Son teint très blanc lui donnait l'air d'un fantôme. Comme s'il s'effaçait petit à petit de ce monde. Mégumi se sermonna mentalement : en tant que femme et en tant que médecin, elle n'avait précisément pas le droit de baisser les bras ! Elle l'aiderait. Quoiqu'il puisse avoir, elle seconderait Kaoru pour le soutenir !
Une ride de contrariété barrait le front de Mégumi, enfermée dans ses réflexions intérieures. Le jeune Yahiko remarqua son air attristé et conclut qu'il fallait qu'il intervienne pour changer les esprits de la jeune femme.
«Bah, commença-t-il hésitant.»
Il lança un regard en biais à Kaoru, ne sachant s'il devait dire ou non ce qui lui pendait à la langue. Il haussa les épaules en se disant, qu'après tout on ne vit qu'une fois. Il se lança :
«Figure-toi qu'on a pensé à t'inviter à l'Akabéko, parce qu'on ne voulait pas t'infliger la cuisine de Ka…»
Un violent coup sur le crâne l'empêcha de finir sa phrase. Il tomba sur les fesses en ayant l'impression qu'une bosse énorme lui poussait sur le front. Kaoru, les jambes arquées, s'était servi de son ombrelle occidentale –un cadeau de Misao- comme d'un gourdin. La kendoka n'arrivait même plus à parler tant elle était furieuse.
«Hé ! Sorcière ! Je ne dis que la vérité !»
Les coups dégringolèrent sur l'adolescent, qui cacha sa tête sous ses bras repliés. Enfin, Kaoru se lassa et souffla d'exaspération, en murmurant «Sale gosse !» d'un air indigné. Mégumi, elle, riait sans plus pouvoir se retenir et Yahiko se félicita d'avoir réussi à l'égayer. Cela le consola pour sa tête douloureuse.
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Les quatre amis s'installèrent à l'Akabéko devant une fondue de bœuf, des nouilles et un nombre généreux de tofus. Pour fêter le retour de Mégumi parmi eux, Taé, qui depuis la mort de son père était devenue la propriétaire du restaurant, leur offrit son meilleur saké. La doctoresse insista pour qu'elle en boive un peu avec eux, ce que Taé accepta de bon cœur sans se faire prier.
«Hier, j'ai rencontré dans la rue Tsunan Tsukioka, racontait Taé intarissable. Oh ! là, là ! Il est presque aussi beau que les guerriers qu'il dessine !»
Yahiko leva les yeux au ciel.
«Et regardez ! continuait la jeune femme en exhibant le dessin d'un samouraï en armure qu'elle cachait dans son kimono. Il m'a même offert une estampe !»
Yahiko soupçonna le peintre de lui avoir donné ce dessin pour se débarrasser d'elle. Taé et Tsumabé formaient la paire de filles la plus collante de tout Tokyo ! Discrètement, il massa sa tête, encore toute endolorie des coups reçus de la part de Kaoru.
Regardant en biais chacun de ses compagnons, il constata avec soulagement que leur humeur semblait plus allégée. Mégumi écoutait poliment le bavardage de Taé. Kenshin restait silencieux comme à son habitude, mangeant lentement. Il affichait son éternel sourire, et ses yeux scintillaient de malice en observant la jeune médecin aux prises avec le discours sans fin de la serveuse. Quant à Kaoru, la sorcière était pareille à elle-même. Yahiko fut tout de même surpris par la quantité incroyable de nourriture qu'elle engloutissait. Son étonnement augmenta quand il constata que la si fluette Kaoru prenait réellement du ventre et avait les joues plus rondes. A l'occasion, il faudrait qu'il lui dise une ou deux plaisanteries à ce sujet. Et en se méfiant de son ombrelle ! pensa-t-il en se massant à nouveau le front.
«Mais où est Tsumabé ? demanda Mégumi.
- Je l'ai envoyée au marché me commander du poisson pour demain. J'ai pris du retard dans le renouvellement de mes stocks et il faut que j'en fasse sécher.»
Tiens, c'est vrai, il n'avait pas encore vu cette petite pleurnicharde de Tsumabé. Mais tout en se moquant d'elle, Yahiko regrettait le temps où il faisait le serveur aux côtés de la petite fille. Il avait cessé ce menu travail pour se concentrer sur son entraînement que lui prodiguaient Kaoru et Kenshin. Quand il s'était mis à travailler comme «homme à tout faire» à l'Akabéko, cela avait été une source de gêne perpétuelle chez lui. Il maudissait toujours le jour où Yutaro s'était moqué de lui en profitant de la situation. Mais paradoxalement, il regrettait vraiment ce temps-là. Seconder Tsumabé n'avait jamais été désagréable. Il devait admettre qu'il aimait être avec elle.
D'un coup d'œil aux alentours, Taé vérifia si on avait besoin d'elle dans le restaurant, mais il n'y avait pas beaucoup de clients aujourd'hui. Elle reporta donc son attention sur Mégumi, qui décidément n'arrivait pas à échapper à ce moulin à paroles ! Pendant ce temps, Kenshin regardait l'estampe que Tsunan avait offerte à Taé. Yahiko se pencha vers lui pour observer. D'un air critique, il estima que ce n'était pas la meilleure œuvre que le peintre avait pu faire. Néanmoins, devant l'air soudain si sérieux de Kenshin, il devint perplexe.
«Kenshin, tu connais ce samouraï représenté là-dessus ?»
Son ami hocha lentement la tête, le visage crispé. Yahiko n'aimait pas ça. Si Kenshin connaissait effectivement ce type, il ne lui inspirait visiblement que des mauvais souvenirs.
«Et qui est-ce ?»
Kenshin ne répondit pas et posa simplement un doigt sur le nom calligraphié en bas de l'estampe : «Seiji Tanaka, Seigneur d'Okinawa et patriote de Choshu». Cela ne disait strictement rien à Yahiko. Par contre, le mot «patriote» lui expliqua pourquoi Kenshin pouvait le connaître. L'adolescent regarda son ami, qui, perdu dans ses pensées, était à présent tendu. Une ombre avait effacé son sourire.
Yahiko fut tiré de ses réflexions par l'arrivée anachronique dans le restaurant de deux femmes vêtues à l'occidentale. Les quelques clients cessèrent de manger pour les observer. Taé, elle, se leva aussitôt pour les accueillir et les installer. L'une était blonde avec de grands yeux verts et des tâches de rousseurs. Au-dessus d'un chignon ouvragé, tenait, délicatement penché sur le côté, un petit chapeau de pailles à voilette blanche. Sa robe claire à petites fleurs était très printanière en ce début d'automne. L'autre femme semblait être japonaise, ses cheveux noirs noués avec recherche et ses yeux bridés artistiquement maquillés. Sa robe contrastait avec celle de son amie, car elle était d'un pourpre sombre chatoyant, agrémentée d'un jabot de dentelle.
Elles s'installèrent avec beaucoup de grâce, les jambes pliées sur le côté et leurs robes s'étalant naturellement autour d'elles. Taé prit obligeamment note de ce qu'elles voulaient et courut les satisfaire en cuisine.
Après le départ de Taé, Mégumi et Kaoru conversèrent à mi-mots sur les deux femmes, la kendoka renseignant la doctoresse sur le nombre de plus en plus élevé d'étrangers à Tokyo. Un jeune Anglais de 20 ans était même devenu récemment un élève du dojo Kamiya. Il s'appelait Gordon Smith et Yahiko ne le supportait pas. En outre, le jeune garçon ne comprenait pas ce qui avait motivé Kaoru à l'accepter comme élève. Il ne saisissait pas non plus pourquoi cet Occidental bon teint bonne figure avait voulu apprendre le kendo. Et pourquoi l'école Kamiya plus qu'une autre ? Tant objectivement que subjectivement, Yahiko estimait que l'Anglais était nul et que l'aider dans son apprentissage était une perte de temps. Depuis une semaine, Smith était chez ses parents qui recevaient du beau monde. Yahiko espérait qu'il ne reviendrait pas de sitôt au dojo.
«Dis-moi un peu Kaoru, demanda brusquement Mégumi. Depuis combien de temps as-tu des soupçons ?
- Deux semaines environ.
- Oh ! Ce qui te fait à peu près un mois et demi, je dirai.»
Yahiko ne comprenait rien à ce dialogue sibyllin. De quoi parlaient-elles ? Un mois et demi pour quoi ? Le jeune homme chercha du regard celui de Kenshin pour voir si le samouraï comprenait, mais il semblait n'avoir rien entendu de ce qui se disait autour de lui. Il ne devait pas avoir vu non plus les deux femmes entrer dans le restaurant. L'estampe toujours à la main, il avait le regard vide et hagard, ce qui ne présageait rien de bon.
A ce moment, Tsumabé surgit littéralement du dehors. Voyant Kenshin et ses amis attablés, elle accourut pour les saluer, ce qui fit souffler d'exaspération Yahiko. Mais en réalité, l'adolescent était heureux de la voir. Elle se jeta dans les bras de Mégumi, ce qui fit sourire Kaoru qui, sans pour autant se démonter, continua à piocher des morceaux de bœuf. Kenshin, quant à lui, sortit de ses pensées et retrouva son sourire. Taé, qui était en train de servir les deux femmes, les rejoignit peu après.
«Tiens ton estampe, dit Kenshin en rendant son dessin à Taé. C'est pas mal, mais la prochaine fois que tu verras Tsunan, tu lui diras que Seiji Tanaka n'était pas un patriote.
- Ah ? D'accord, si tu le dis.»
Mais alors qui était cet homme ? Yahiko se demanda, sans pour autant poser la question à son ami, si Kenshin ne l'avait pas tué du temps de l'ère Edo. Cela expliquerait son trouble.
A partir de là, la conversation fut aimable et joyeuse. Taé ou Tsumabé s'éclipsaient de temps en temps pour servir les clients, mais revenaient toujours participer au bonheur des retrouvailles avec Mégumi.
Installées à l'écart du groupe d'amis, les deux femmes à la mode occidentale les observaient discrètement. La blonde se pencha en avant vers son amie.
«C'est elle ? demanda-t-elle en anglais.
- Oui.»
Elles les regardèrent encore un peu avec circonspection.
«Quand cela doit avoir lieu ? demanda à nouveau la blonde.
- Cette nuit. Elle sera enlevée cette nuit.»
En espérant que vous avez aimé, quelque petites reviews s'il vous plaît !
Je vais d'être moins longue à écrire la suite !
