Hello !

Alors, je n'ai pas été trop longue à écrire cette fois-ci ? p

Réponses aux reviews : (que deux… quoi, que deux ?!?!)

Misstie60 : Je rougis tout plein !! Je suis contente que ça te plaise autant !! En tout cas, ça va pour l'attente avant ce chapitre ? L'inspiration était avec moi !

Miki : Merci et je ne vous ferai plus attendre aussi longtemps. La preuve est faite avec ce chapitre !

Voilà. J'espère avoir plus de reviews pour ce chapitre (s'il vous plaît, je vous en prie, pitié, une petite review, please !) :)

Bonne lecture !


Chapitre 3 : L'enlèvement

Avec plus de précipitation qu'elle ne l'aurait pensé, Kaoru remit son kimono avec fébrilité, les mains moites et tremblantes. Maintenant elle était sûre et son bonheur ne connaissait plus de limites. Mais elle était aussi apeurée. En somme, cela lui procurait un frisson de joie et d'anxiété mélangées. Ce n'était pas désagréable comme impression, mais cela conférait également un certain malaise.

Finissant maladroitement de nouer son vêtement, Kaoru dut se rasseoir précipitamment, ses jambes ne la portant plus tant elle était nerveuse. Avec compassion, Mégumi se rapprocha d'elle et, à genoux, elle l'aida à ajuster son kimono.

«Tu sais, dit la doctoresse. Je te conseille de te détendre. Bois quelque chose si tu veux. J'ai comme l'impression que tu dois avoir la bouche sèche en ce moment…

- Oui, effectivement. Et je dois avouer que je n'ai pas eu cette sensation très souvent. Je… je ne sais vraiment pas comment en parler… Vois-tu, j'ai la tête vide, et en même temps je sens que mes pensées ne cessent de tourner, de s'agiter quelque part dans un recoin de mon crâne. C'est comme si elles allaient surgir d'un seul coup et envahir mon esprit jusqu'à la rendre fou.

- Et bien ! Sacré effet ! C'est le moins qu'on puisse dire… Mais je crois que c'est tout à fait normal comme réaction. Il faut le temps que tu te fasses à la nouvelle, c'est pourquoi ton esprit semble avoir du mal à assimiler. Mais quand ce sera quelque chose d'acquis, tu ne penseras plus qu'à ça.

- Oh, mais en réalité je ne pense déjà qu'à ça. Toutes mes nuits, je ne penserai qu'à ça.

- En amie, dit soudain avec un profond sérieux Mégumi, c'est le plus grand bien que je te souhaite. Il est inutile de perdre le sommeil pour se tourmenter, mais quand c'est le bonheur qui vous procure l'insomnie, jamais aucune autre nuit blanche ne sera plus douce.»

Un sourire éclatant illumina Kaoru, qui se jeta dans les bras de son amie, au plus grand étonnement de cette dernière. Mégumi pouvait sentir le cœur de la kendoka battre la chamade. Kaoru la serrait contre elle de toute la force de sa joie et de son amour. Enfin elle s'écarta, des larmes de bonheur suspendues à ses cils.

«Oh ! Petites ! fit Mégumi en les essuyant doucement d'un doigt.» Elle prit ensuite délicatement Kaoru par les épaules : «Maintenant, il faut que tu le dises à Kenshin. –la kendoka devint soudain livide.- Quoi ? Qu'y a-t-il ?

- C'est juste que… je… Je ne sais pas comment lui annoncer la chose.

- L'important, c'est de se lancer. Une fois que tu l'auras dit, vous pourrez en profiter ensemble.

- Oui !… Mais… J'ai juste besoin d'un peu de temps…. Je… je vais aller faire un tour et je le lui dirai tout à l'heure…»

Mégumi acquiesça pour l'encourager. Kaoru lui sourit à nouveau comme elle n'avait jamais souri, puis se leva et sortit dehors pour inspirer un bon coup.

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C'était la fin de l'après-midi et les rues se désertaient avec l'approche du soir, car en même temps que la nuit, tombait le froid, déjà glacial en cette fin de septembre.

Il n'y avait plus qu'un seul client installé à l'Akabéko. Méthodiquement, il vidait sa bouteille de saké, un peu à chaque fois dans une coupelle. De l'œil, Taé le surveillait elle n'aimait pas les ivrognes et détestait qu'on prenne son restaurant pour un bar. Néanmoins l'homme ne semblait pas éméché le moins du monde : il se contentait juste de finir sa bouteille, lentement mais sûrement, sans montrer le plus petit signe d'ivresse. A moitié rassurée, Taé estima qu'elle pouvait le laisser une minute sans surveillance et partit en cuisine aider Tsumabé à la vaisselle.

Une fois seul, l'homme en profita pour étirer ses jambes. De son baluchon de voyage, il sortit une petite pipe de bois qu'il alluma avec délice. Il se resservit du saké, mais il ne le but pas, arrêtant son geste pour regarder le liquide.

Il eut un temps où il buvait du saké en compagnie de Battosai l'Assassin, quand tous deux pouvaient se considérer comme amis en cette période trouble qu'était la fin de l'ère Edo. Ils ne s'étaient jamais réellement parlés, mais une certaine amitié s'était développée entre eux. Pour être exact, il s'agissait plus d'une forme de respect amical, de deux «collègues» s'appréciant l'un l'autre…

L'homme soupira. Tout cela était révolu. La passé était mort comme il était mort lui-même, abandonné à l'agonie dans un caniveau, tel un chien crevé. Seulement les chiens ont la peau plus dure qu'on ne le pense, et vingt centimètres de katana dans le ventre n'avait pas réussi à l'achever. Il avait été le premier étonné d'avoir survécu. Il avait depuis tout fait pour se faire oublier. Aujourd'hui, il était revenu à Tokyo pour rencontrer son ancien compagnon d'arme Battosai Himura, et lui donner rendez-vous avec la mort.

L'homme cala sa pipe entre ses dents : Je n'ai pas réussi à te faire tuer à l'époque, Kenshin, mais cette fois-ci je me chargerai moi-même du privilège de t'abattre… Apprête-toi à recevoir un vieil ami…

Du doigt, il caressa une lettre cachée derrière les pans de son vêtement. Il avait déjà écrit une première lettre qu'il avait fait transmettre au dojo Kamiya par un jeune garçon [cf chap 01]. Seulement, n'ayant pas eu de réponse de la part de l'intéressé, il était pratiquement sûr que Kenshin ne l'avait pas reçue. En fait, l'homme soupçonnait la femme du samouraï de l'avoir détruite. Il avait observé le couple de loin : ils formaient une jolie famille à laquelle il ne manquait plus que des enfants. La femme semblait «sur-protective» envers son mari, ce qui avait fait sourire l'homme…

Tout à ses pensées concernant Kenshin et sa femme, l'homme fut un temps déstabilisé en voyant arriver dans le restaurant Mme Himura en personne.

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Kaoru n'avait pas beaucoup réfléchi en se dirigeant droit à l'Akabéko. Elle avait juste ressenti le besoin de parler à Taé, sa meilleure amie et confidente depuis l'enfance. Elle entra dans le restaurant en la cherchant du regard, mais Taé devait être en cuisine. Il n'y avait plus qu'un seul client, qui la regardait avec insistance. Instinctivement, Kaoru se méfia de lui : son nez pointu au-dessus de sa fine moustache et ses yeux mornes lui donnaient l'apparence d'une fouine.

Faisant de son mieux pour ignorer le regard de cet homme, la jeune femme se rendit dans l'arrière-salle du restaurant et de là en cuisine, où Tsumabé essuyait des bols.

«Tiens ! Kaoru ? Tu veux voir Taé peut-être ?»

La petite fille appela sa patronne qui revenait du jardin.

«Kaoru ! Quelle surprise ! Que veux-tu ? Tu viens acheter quelque chose ?

- En fait, répondit la kendoka en se tordant les mains. j'aurai aimé te parler en privé. –Tsumabé lui lança un drôle de regard.- T'inquiète pas, Tsumabé, ce n'est pas contre toi ! s'empressa d'ajouter Kaoru. C'est juste que j'aimerai parler de quelque chose d'un peu délicat pour des oreilles de petite fille.

- D'accord. Tsumabé, va faire un tour, s'il te plaît. Ou va te coucher, comme tu veux.»

La petite serveuse s'exécuta en faisant la moue et monta lentement les escaliers menant aux chambres. Mais elle s'arrêta à mi-chemin. S'assurant que les deux femmes ne pouvaient pas la voir, elle s'accroupit sur les marches et tendit ses «chastes oreilles de petite fille» pour mieux entendre.

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Le client rangea sa pipe dans son baluchon, puis se leva en vidant son dernier verre de saké. Il sortit du restaurant en ayant l'intention d'attendre Mme Himura quand elle ressortirait. Il y avait plusieurs choses dont il aurait aimé parler avec elle, notamment au sujet d'une certaine lettre qui aurait dû parvenir à son mari, ce cher Himura-san.

Le soir tombait vraiment à présent et la rue était déserte. L'air détaché et indifférent, l'homme alla s'installer en face de l'Akabéko, sous un porche d'entrée, puis il se mura dans un silence contemplatif.

Presque aussitôt, six silhouettes vêtues de noir surgirent des ombres comme des fantômes pour se précipiter dans le restaurant. L'homme, toujours dissimulé sous le porche, crut un instant avoir mal vu, jusqu'à ce qu'il aperçoive le reflet des lames dégainées.

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«Quelle merveilleuse nouvelle ! s'exclama Taé. Comme je suis heureuse pour vous !»

Kaoru sourit avec reconnaissance, les mains croisées sur son ventre.

«Tu as prévenu Kenshin bien sûr ?

- Non, pas encore.

- Qu'est-ce que t'attends ?

- Je ne sais pas comment le faire… Mégumi m'a encouragée à le lui dire, mais je ne trouve pas les mots…»

Taé la réconforta en lui passant une main sur le bras. Elles étaient assises toutes les deux au bord du jardin jouxtant le restaurant. L'eau s'écoulait lentement de la petite aube japonaise qui s'abaissait régulièrement pour se déverser. Le clapotement sur les pierres rondes avait quelque chose d'apaisant.

«Si tu veux, commença Taé en se déplaçant un peu pour regarder Kaoru en face. Je viens avec toi. On va voir Kenshin ensemble. Je lui dirai : «Ken-san, Kaoru a quelque chose de merveilleux à te dire.» Et toi, tu lui diras alors : «Kenshin, mon chéri, je suis…» …Oh ! Dieux ! Kaoru !!»

Mais ni l'une ni l'autre n'eurent le temps de faire un mouvement. Surgissant de derrière Kaoru, cinq silhouettes encagoulées comme des ninjas tombèrent sur les deux femmes. En trois mouvements, Taé fut immobilisée par deux paires de bras puissants sur sa gorge, elle sentit la froideur mortelle de la lame glacer sa peau.

«Si tu bouges, lui susurra quelqu'un. Ce sabre te fabriquera un sourire jusqu'aux oreilles…»

Kaoru n'en menait pas plus large que son amie, mais refusait de s'avouer vaincue. En tant que kendoka assermentée et reconnue, elle ne désirait pas se laisser ceinturer de cette manière. Arquant son dos en arrière, elle décocha un coup de pied revanchard à l'homme qui la retenait d'un bras par le cou. Se tenant l'entrejambe, il s'écroula en gémissant convulsivement. Kaoru se débarrassa d'un deuxième assaillant en lui décochant une prise violente contre la poitrine : le fameux kechogeri, le coup de pied de la vengeance, que lui avait enseigné Misao. Mais en se retournant pour faire face à un troisième larron, elle fut éblouie par une lame qui fut sortie du fourreau à une vitesse fulgurante.

Kaoru s'écroula à terre, une balafre sanglante lui barrant en diagonal le visage, du haut nez au bas de la joue droite. Elle posa ses doigts tremblants sur la plaie, puis sentit la pointe d'une lame sur sa poitrine. Elle leva les yeux.

«Continue comme ça, ma grande, lui dit son agresseur. Et je te crève les deux yeux avant de te transpercer le cœur.»

C'était une voix de femme.

«Que fait-on d'elle ? demanda une sixième cagoule, qui sortit à son tour son katana pour le pointer sur la gorge de Kaoru. On n'a pas besoin de celle-là. C'est l'autre qu'il nous faut, ajouta-t-il en désignant Taé.»

L'agresseur de Kaoru se pencha vers elle, puis l'agrippa par le haut de son kimono pour la relever. La kendoka se dégagea et, brusquement, elle tira sur la cagoule, découvrant le visage de la Japonaise qui, un peu plus tôt dans la journée, était entrée dans l'Akabéko avec une Occidentale.

«Heureuse ? Tu as tout vu.»

La femme se retourna rapidement en balançant son pied en un geste parfait, atteignant au visage Kaoru, qui s'écroula à nouveau au sol, mais cette fois évanouie.

«Vous voulez que je la tue ?

- Non, répondit la femme. On l'emmène aussi avec l'autre.»

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Depuis l'étage du restaurant, Tsumabé regarda, horrifiée, les six ninjas enlever Taé et Kaoru. Avec précaution, elle sortit de la chambre où elle s'était cachée en voyant tous ces hommes le sabre en main. Elle avait pris garde à ne pas faire de bruit pour ne pas se faire remarquer. Heureusement, aucun d'entre eux n'avait allé fouiller l'étage. Elle descendit l'escalier qui grinça trop fortement à son goût sous ses pas. La salle du restaurant était plongée dans noir à présent, comme si un vent mauvais avait soudainement emporté toutes les lumières.

Tsumabé regarda au dehors, où tout était calme. Il était difficile de dire si les ombres des maisons ne dissimulaient pas quelqu'un d'embusqué. Alors elle prit une profonde respiration et se lança au dehors, en courant à perdre haleine vers le dojo Kamiya.

En même temps, l'homme à la fine moustache, qui était resté caché sous le porche, regarda la petite fille partir. Lentement, il se détacha de l'ombre et prit le chemin que venaient de prendre les assaillants. Il allait les suivre pour savoir où ils emmèneraient la jeune madame Himura. Savoir cela serait une carte de plus dans son jeu face à Kenshin, qui serait alors prêt à tout faire et à tout concéder pour découvrir qui a enlevé sa femme.