Hello à tous ! J'espère n'avoir pas été si longue que ça !

Reviews : Je tiens tout d'abord à vous remercier ! C'est la première fois que j'ai autant d'avis pour un seul chapitre !

Elizabeth : Mon dieu, qu'est-ce que tu m'as fait rougir quand j'ai lu ta review ! Merci beaucoup ! J'espère que la suite te plaira et que tu ne regretteras pas de m'avoir «reviewée» ! -)

Miki : La suite donc ! Et merci pour ton compliment !

Misstie160 : «Pour une fois ?» ? Et, mais ! J'fais ce qu'je peux, moi !! Sinon, je suis contente que ça te plaise !!

Kana173 : Quelle est cette 'nouvelle' à ton avis ? Hum ? Quoi ?! T'as pas deviné ? -} Pour répondre à ta question, je ne sais pas comment Kaoru pourrait le prévenir pour l'instant !

Lokes : Kaoru enceinte ? Oh ! Qu'est-ce qui te fait dire ça ? (faut dire que j'enfonce le clou à ce sujet, alors je me doute bien que vous avez compris !). Et merci !

Léo : Merci énormément ! Mais, dis moi, j'ai cherché ton histoire sans la trouver. L'as-tu mise sur le site ou non ?

Setsune Rouge : Waou !! I was very surprised to discover that my story is read by English people ! (or American people ? Canadian ?… Australian ? No ?… just English maybe ? -) ) Well, tell me something : 'Setsune Rouge' and 'Blanche Charme' are the same person, or you are two different persons ? Now, I want to thank you (or both of you) to reading my story ! And thank you too for your compliment ! But I don't really understand what you want to say about Harry… What do you want to know ? If I write in English ? (well, I hope that my English is not terrible !)

Bonne lecture ! Good Reading ! (au fait, Mélusine, si tu passes par là, t'inquiète pas, je ne t'ai pas oubliée, mais je n'ai pas eu le temps de reprendre mes chapitres! Je te les envoies bientôt! Bizz!)


Chapitre 4 : L'indécision d'Uramura

«Mais, bon sang ! Qu'est-ce qu'elle fiche, Kaoru ?!»

Cela faisait bien la dixième fois que Yahiko se posait la question. Il avait faim, terriblement faim. Son ventre en gargouillait d'une manière obsédante et frustrante. Mais qu'il eût faim n'était pas ce qui le mettait en rogne. Il s'en voulait de fléchir aux envies de son estomac, qui réclamait à corps et à cris de la nourriture. Or, il n'y avait pas une demi-heure, la seule idée d'ingérer la cuisine de Kaoru lui retournait les intestins. Et à présent, il attendait impatiemment son retour pour la flanquer en cuisine !

«Je n'aurai jamais cru que je pourrai avoir aussi faim, au point de souhaiter que la sorcière se mette à ses fourneaux ! Pff ! Kaoru !! Est-ce une heure pour faire un tour ?!»

Il venait d'aller voir Mégumi dans sa chambre au cas où la kendoka aurait été avec elle. Or la doctoresse avait simplement dit que Kaoru était sortie prendre l'air. «Au crépuscule ?!» avait-il demandé. «Pourquoi pas ?» avait répondu Mégumi d'un air innocent.

Yahiko tournait comme un fauve en cage dans la salle d'entraînement du dojo. De temps à autre, il balançait son shinaï, son sabre de bois favori, en portant des coups vindicatifs : mais on aurait plutôt dit un petit paysan s'amusant à couper du blé imaginaire avec sa serpe, plutôt qu'un apprenti samouraï s'exerçant au combat. Il avait conscience de son attitude infantile et cela l'exaspérait. Une des premières vertus n'était-elle pas la patience ?

Rageusement, il donna un dernier coup en l'air et rentra dans la maison proprement dite. Kaoru n'était toujours pas là. Yahiko alla frapper à la porte de Mégumi.

Presque aussitôt, le battant coulissa sur le côté, comme si la doctoresse avait attendu juste derrière. Une légère anxiété voilait le visage de la femme.

«Heu… , fit en hésitant Yahiko. Kaoru n'est pas avec toi ?

- Elle n'est pas rentrée ?

- Bah non, bredouilla l'adolescent.

- Alors, elle doit être allée voir Kenshin !»

Sur ce, Mégumi sortit de sa chambre et se dirigea à pas énergiques vers celle du samouraï et de Kaoru. Yahiko ne comprenait pas bien pourquoi Mégumi semblait si tendue. Il se rendit alors compte que sa faim ne le tenaillait plus. De plus en plus confus, il constata que son estomac était à présent noué par un sentiment d'angoisse inexplicable.

Mégumi toqua à la porte, mais personne ne répondit dans la chambre. Elle fit coulisser le battant en tentant de ne pas avoir des mouvements trop nerveux. La pièce était plongée dans la pénombre seule la bougie d'une petite lanterne japonaise posée au sol éclairait faiblement un coin de la pièce. A l'autre bout, Kenshin était assis contre le mur, la tête ballante contre sa poitrine. Son sabre, posé contre son épaule, n'était maintenu que faiblement par ses mains. Le samouraï était seul.

Mégumi se précipita à ses côtés, répondant à un signal d'alarme qui avait surgi dans son esprit. Mais elle soupira en constatant qu'il dormait, tout simplement. Sa respiration était calme, son corps détendu par le repos d'un sommeil agréable. Cependant, le soulagement passé, Mégumi ressentit à nouveau une pointe d'inquiétude : Kenshin avait le visage trop blanc, ses cernes trop noires et ses traits trop tirés. De plus, depuis quand s'endormait-il ainsi ? Kaoru avait parlé de veilles répétées, comme s'il craignait quelque chose : mais qu'est-ce qui pouvait lui ruiner la santé de manière aussi manifeste ?

Mégumi crut distinguer quelque chose au poignet du samouraï. Remontant légèrement sa manche, elle réprima un frisson en découvrant une traînée rouge grisâtre, longue de dix centimètres, sur son bras.

Reculant lentement à genoux, Mégumi se releva doucement et sortit de la chambre sans faire de bruit. Refermant le battant de la porte, elle y adossa son front. Au milieu des battements sourds de son cœur, elle entendit vaguement que Yahiko lui parlait, la questionnait d'une petite voix inquiète. Stupidement, elle se dit qu'il devait avoir faim et elle se dirigea comme un automate vers la cuisine, suivie par un Yahiko de plus en plus soucieux. Elle s'agenouilla devant le foyer. Des yeux, elle découvrit une petite boite argentée contenant de longues allumettes, que Kaoru avait dû acheter dans une quincaillerie d'objets occidentaux. Elle en craqua une et regarda la flamme fixement. Kaoru… Levant les yeux, elle regarda dehors le ciel sans étoiles, où se massaient de gros nuages.

La flammèche grésilla en atteignant les doigts de Mégumi. Poussant un cri de surprise, elle la lâcha et presque aussitôt elle revint à la réalité.

Au même moment, il y eut une cavalcade dans le dojo, quelqu'un surgissant brusquement à l'entrée. Mégumi et Yahiko sortirent précipitamment de la cuisine et tombèrent nez à nez avec Tsumabé. La petite serveuse était totalement essoufflée et parla en sanglots entrecoupés.

Yahiko mit un temps avant de saisir ce qu'elle disait. Taé, Kaoru, enlevées. Il saisit la jeune fille par les épaules.

«Mais que s'est-il passé ?! Parle !!

- Cinq ou six hommes… Avec des cagoules noires comme des ninjas… Une femme parmi eux… Les ont enlevées !»

Tsumabé se mit à verser un flot ininterrompu de larmes et se réfugia dans les bras de Yahiko. A la fois surpris et trop choqué, le garçon ne savait plus comment réagir. Machinalement, il referma ses bras sur elle et la frotta doucement dans le dos, comme pour la réconforter. Toute couleur avait quitté le visage de Mégumi, aussi blanche qu'un linge. On aurait dit qu'elle allait tomber à terre d'un moment à l'autre, et s'y briser en mille morceaux comme une statue.

Ils entendirent alors une faible voix, qui murmura juste : «Kaoru…». Tous les trois levèrent la tête vers Kenshin, qui se tenait dans l'encadrement du couloir, l'air complètement décomposé.

La scène qui suivit parut ensuite pour Yahiko parfaitement irréelle, car c'est à peine s'il saisit sur le moment ce qui se passait. Il eut en effet tout juste le temps de repousser Tsumabé pour attraper Mégumi, dont les jambes avaient finalement cédé. Il déposa délicatement à terre la doctoresse évanouie. C'est alors qu'il eut un soudain éclair de lucidité et d'appréhension. Mais trop tard. Car en relevant les yeux, il n'y avait plus que Mégumi, Tsumabé gémissante et lui-même dans la pièce. Kenshin était parti.

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Ils attendaient dans le hall éclatant de blancheur du commissariat. La faible lueur du matin éclairait le mur qui leur faisait face en y dessinant les grands carreaux de la verrière. Ils étaient assis sur des bancs de bois, derrière une rangée de chaises, sur lesquelles quelques notables attendaient d'être reçus pour réclamer justice contre un quelconque méfait. Les amis du dojo Kamiya avaient dû se contenter des «bancs du peuple».

Mégumi et Tsumabé se tenaient un peu à l'écart : la femme avait pris la petite serveuse sur les genoux, où elle s'était endormie. Près d'elles, une vieille rabougrie attendait elle aussi, un panier d'œufs cassés dans les bras : elle venait de se faire agresser dans la rue et ne cessait de maugréer à voix basse contre la sécurité précaire de la ville, contre les voyous de toute espèce et contre cette époque dangereuse. Ah ! De mon temps, il n'y avait pas de telles choses ! Ce genre de fadaises, en somme.

Yahiko avait les oreilles qui sifflaient à force de l'entendre bavasser dans sa barbe. Les nerfs passablement sous tension, il se retenait difficilement pour ne pas hurler à cette vieille chèvre de la fermer.

Il était assis à côté de Kenshin, qui avait renversé sa tête en arrière contre le mur et regardait fixement le plafond. Le jeune garçon regardait par intermittence le samouraï pour s'assurer qu'il était toujours là. Yahiko ne voulait surtout pas que Kenshin disparaisse à nouveau comme un fantôme.

Après avoir mystérieusement quitté le dojo la nuit précédente, Kenshin était donc finalement revenu au matin. Sans un mot de plus, il avait invité tout le monde, d'un ton morne, à aller au commissariat. Sur la route, Yahiko put apprendre de lui qu'il avait erré toute la nuit, cherchant les ravisseurs de Kaoru et de Taé.

Il s'était d'abord rendu à l'Akabéko, mais hormis des meubles renversés, les «ninjas» n'avaient rien laissé de leur passage. Kenshin découvrit cependant quelques gouttes de sang à terre, déclenchant en lui des images fugaces de meurtres, de douleurs et de larmes. Ces effluves du passé lui tournèrent la tête et il crut s'évanouir. Sortant précipitamment du restaurant, il avait aspiré de profondes goulées d'air, pris de nausées.

Il avait ensuite parcouru les rues avoisinantes, mais il n'avait rien pu découvrir. Il avait frappé à quelques portes. Mais à chaque fois, les gens lui avaient rétorqué que ce n'était pas une heure pour réveiller le bon peuple. S'il insistait pour savoir si personne n'avait vu un groupe de gens s'enfuyant, on lui répondait toujours par la négative et on lui fermait la porte au nez.

Son errance l'avait reconduit au point de départ avec la levée du petit matin, devant le dojo Kamiya, où ses amis l'avaient guetté toute la nuit.

Un inspecteur de police surgit d'une porte située au fond à gauche du hall et se dirigea vers la zone d'attente. Les notables tournèrent avidement la tête vers lui, tandis que la vieille bique agitait son panier d'œufs cassés en se plaignant de plus belle. Mais le jeune inspecteur s'adressa directement à Kenshin et ses compagnons : «Himura-san ? Veuillez me suivre, s'il vous plaît. Le commissaire Uramura va vous recevoir.»

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Le commissaire Uramura demeurait éternellement pareil à lui-même, avec sa fine moustache, ses cheveux ondulés ramenés vers l'arrière et ses petites lunettes rondes. Ses yeux plissés de myope semblaient toujours fixer un point indéchiffrable dans l'espace, comme s'il s'agissait là du secret de l'univers et que son existence en dépendait : d'où ses sourcils sans cesse inclinés en accents circonflexes, donnant à son visage une expression toujours tendue et concentrée. Mais son air perpétuellement affable et aimable en faisait un des hommes les plus ouverts : s'il pouvait se montrer inflexible devant un inculpé, il ne se départait jamais de sa bonté naturelle.

En le regardant, Mégumi s'en faisait précisément la réflexion : elle avait elle-même profité de sa générosité quand il avait passé sous silence sa participation à la fabrication de l'opium. S'il ne s'était pas tu, elle serait probablement morte exécutée comme Kanryû Takéda, l'homme qui l'avait forcée à participer à ce trafic. De ce fait, elle serait toujours reconnaissante envers le commissaire Uramura.

Malheureusement, ce dernier les regardait à présent avec une infime tristesse.

«Je suis profondément navré, Himura, dit-il. Je vais envoyer des miliciens en reconnaissance, mais je crains fort qu'on ne puisse les retrouver. Ils ont certainement quitté la ville…

- Co… comment pouvez-vous le savoir ?!»

Uramura fixa l'éclat de ses lunettes sur Kenshin, qui écumait d'indignation. Pendant un instant, Yahiko crut décerner comme une lueur d'hésitation chez le commissaire. Ce dernier tritura sa moustache du bout des doigts, visiblement gêné et mal à l'aise. Il nous cache quelque chose, pensa l'adolescent, qui, jetant un coup d'œil à Kenshin, constata que le samouraï avait eu la même impression que lui.

«Mais je ne le sais pas, s'empressa de dire Uramura. Cependant, si ces hommes étaient des ninjas, comme le prétend cette jeune serveuse, on aura peu de chance de retrouver leurs traces. Les ninjas sont formés à disparaître dans la nature.

- Aucun homme ne peut disparaître totalement !

- Malgré tout le respect que je vous dois, vous avez tort. Certains hommes ont le pouvoir de disparaître et –le commissaire frotta son index et son majeur contre son pouce– ont les moyens de se faire oublier.»

Yahiko tressaillit. Kenshin sentit son sang se vider de sa tête tous ses membres lui semblaient peser du plomb.

«Vous savez qui a ordonné l'enlèvement de Taé Sekihara et de ma femme, dit-il. Ce n'était pas que de simples voyous déguisés en ninjas. N'est-ce pas, commissaire ?

- Vraiment, Himura, je suis plus que sincèrement désolé … Pour tout vous dire, non, je ne sais pas qui est à l'origine de cette affaire… Sachez juste que j'ai reçu des ordres… d'en haut… et que… je ne peux rien pour vous, dans l'immédiat.»

L'entretient était fini. Il n'y avait plus rien à en tirer. Kenshin sortit le dernier du bureau, abattu comme il ne l'avait jamais été. En quittant la pièce, il pouvait sentir le regard d'Uramura posé sur son dos. J'ai reçu des ordres… d'en haut… Cela sonna aux oreilles du samouraï comme une invite à aller frapper aux portes des supérieurs du commissaire. Il fallait qu'il aille voir Saito.


En espérant que ça vous a plu, à la prochaine !