Kikou !

Je sais, j'ai à nouveau été longue, je m'en excuse, mais sincèrement je suis plus inspirée pour mon histoire. En bref, je peux néanmoins déjà vous dire que cette histoire-ci durera un peu plus de 20 chapitres (30 maxi je pense). Contents ou pas contents ? ) J'espère en tout as que vous l'êtes et que vous me suivrez jusqu'au bout !!

Reviews :

Misstie160 : Mer'chi, mer'chi !!! Mais dis-moi… «spécial» ? Qu'entends-tu par là ?

Léo : Mer'chi au'chi beaucoup !! M'enfin, tu sais déjà, non ? p Bonne chance pour ton histoire ! (et n'oublie pas de me transmettre ta future adresse, car je me réjouie d'avance à t'écrire une carte postale !)

Miki : Ca va, je ne me décourage pas (enfin pas trop… en fait ça dépend du moment, de l'inspiration…). Et merci pour tes compliments !!

Lokes : Merci encore !! (que de «merci» à donner, ça me fait tant plaisir !! p) Pour répondre à ta question, la traînée grisâtre sur le bras de Kenshin est bien en rapport avec l'OAV, mais ne me demande pas à quelle maladie cela correspond ! Je me contente de faire le lien entre ce que dit Mégumi à Kenshin à la fin du tome 28 et ce qui se passe dans les derniers OAV. Je vais faire de mon mieux pour rendre tout ça crédible, mais n'attends pas de moi que je t'explique ce que c'est exactement ! Mais si quelqu'un a effectivement une idée sur cette maladie, elle est la bienvenue pour m'aider !

Kana173 : Dis, tu sais que tu te fais désirer ? A quand la suite de ton histoire ? Vite !! En tout cas, merci pour ton compliment !


Chapitre 5 : Un espion au service de Saito

Depuis que Kawaji Toshiyoshi [cf épisodes avec Sishio] s'était engagé dans l'armée, pour tâcher d'oublier l'amertume qui le tenaillait après l'assassinat du ministre Toshimichi Okubo, avait été désigné un nouveau préfet de police, qui n'était autre que Hajimé Saito. Cette promotion, même si elle avait été unanimement approuvée, avait tout de même été, à voix basse, sujette à controverses tout le monde, en effet, n'était pas d'accord avec les méthodes de l'ex-capitaine du Shinsengumi. Et effectivement, les divers malfaiteurs et malandrins qui peuplaient la capitale craignaient désormais le système de justice du nouveau préfet : «délit-punition expéditive». Un tel principe en faisait frémir plus d'un, même au sein des hautes sphères.

Placé à la tête de la préfecture de police de Tokyo, Hajimé Saito jouissait donc d'une toute nouvelle autorité, jugée donc officiellement légitime aux vues des succès de Saito en tant qu'inspecteur. Mais officieusement, les hautes instances de l'armée et du gouvernement le plaçaient en quelque sorte sur la sellette : on mesurait sa fidélité à ses chefs et son dévouement à l'ère Meiji.

Saito se retrouvait ainsi pieds et poings liés par ce paradoxe. Désormais incapable d'agir dans l'ombre comme auparavant, il devait subir de plein fouet toute la lumière que sa nouvelle fonction déversait sur lui. Or la renommée, bonne ou mauvaise, lui avait toujours déplu. Néanmoins, il était conscient d'être sur la corde raide et se contentait donc d'exécuter son travail avec la même assiduité qu'avant.

Il avait tout de même changé bien malgré lui. En tant que préfet, il avait découvert les soucis pervers et souvent malhonnêtes des tâches administratives. Bien sûr, il n'avait jamais douté de l'hypocrisie de ses supérieurs ou de ses paires. Mais être obligé de leur donner sa bénédiction tous les jours le dégoûtait royalement. Autrefois, il n'aurait pas osé à couper quelques têtes pour que cela cesse. Mais à présent il était forcé de fermer les yeux devant de tels abus, car au moindre faux pas il pouvait avoir droit au tribunal militaire. Ce qui serait le déshonneur final.

Ce constat amer l'avait aigri. Plus froid, il était également plus silencieux et chacun de ses silences pesait du plomb pour ses subordonnées complètement soumis, qu'il dirigeait d'une main de fer ne tolérant aucun écart de conduite. En ayant une police impeccable, Saito espérait ainsi racheter ce que la politique de ses supérieurs pouvait avoir de regrettable.

C'est en connaissance de ce principe que le commissaire Uramura alla tout naturellement le trouver, pour lui rapporter sa conversation avec Kenshin. Le matin du jour de son entretient avec Himura, le commissaire avait reçu un pli signé du ministre des Armées lui commandant de taire l'affaire de l'Akabéko. Une telle injustice lui avait fait juger nécessaire de rendre visite au nouveau préfet.

Cependant il fut sincèrement surpris de constater que Saito savait déjà tout de l'enlèvement perpétré à l'Akabéko. Ou presque…

«Vous connaissez donc, monsieur, qui a commandé l'enlèvement de ses deux femmes ?

- Je vous ferai remarquer qu'il n'est pas dit qu'elles devaient être enlevées toutes les deux.

- Pensez-vous que les malfaiteurs ne visaient que la femme d'Himura ?

- Selon certaines sources, la personne visée n'était pas Himura Kaoru, mais Sekihara Taé.

- Mais pourquoi elle ?

- Ca, mon cher Uramura-san, je l'ignore. Tout comme j'ignore qui a commandé cet enlèvement, comme vous le demandiez à l'instant… Concernant madame Himura, il semble qu'elle se soit trouvée au mauvais endroit au mauvais moment.

- Ne peut-on rien faire ?»

Hajimé Saito resta bien une minute silencieux, une minute qui sembla une heure au commissaire. Quand l'ex-inspecteur se remit à parler, sa voix, qu'on aurait cru sans nuance, révéla une note de tristesse : «Depuis deux mois, maintenant, que je suis devenu préfet de police, je me pose sans cesse cette question… «Que puis-je faire ?»… Je dirige toutes les divisions de police de la ville, mais mon rôle se borne à cela… Dans le même temps, on m'autorise à connaître plusieurs secrets de Dieux. Et même si je savais déjà beaucoup de choses en tant que simple inspecteur de police, ce que j'ai appris durant ces deux mois m'a enlevé le peu de considération et d'estime qui me restait en nos dirigeants… Nombreux parmi eux ont trahi les idéaux qu'ils poursuivaient durant la révolution. Mais cela n'est rien à côté de leurs autres actions… J'en suis arrivé à ne même plus saisir toutes leurs manigances tant cela me répugne…»

Le commissaire Uramura retint son souffle. Jamais Hajimé Saito ne s'était ainsi confié à qui que ce soit. Cela gêna le commissaire d'avoir dû écouter ce discours livré à cœur ouvert. Saito, quant à lui, parut soudain se reprendre la fente de ses yeux se resserra sur Uramura comme s'il le tenait responsable de son épanchement.

«Pour répondre à votre question, reprit-il sèchement. Nous ne pouvons rien faire… officiellement

Uramura médita un instant sur ce dernier mot, puis demanda : «Ne croyez-vous pas qu'Himura-san cherchera de lui-même à retrouver sa femme ?

- Cela me paraît évident, et je pense que nous le saurons très bientôt. A ce propos, voici un homme qui va peut-être pouvoir nous informer sur cette affaire…»

Le commissaire se retourna pour regarder l'homme que lui désignait Saito : il était entré dans la pièce sans bruit et se tenait appuyé nonchalamment contre la porte. Uramura ne put s'empêcher de sursauter en le reconnaissant.

«Uramura-san, dit Saito. Je tiens à préciser que ce qui va se dire dès à présent sera officieux et ne devra pas quitter cette pièce… Deux jeunes femmes ont été enlevées pour servir des intérêts qui nous dépassent tous. Et bien que l'on m'interdise d'entreprendre quoi que ce soit pour leur venir en aide, je veux, par le truchement de cet homme qui nous a rejoint, aider ce cher vieux Battosaï à retrouver sa femme, … et les clients de l'Akabéko leur serveuse favorite, ajouta-t-il avec un fin sourire.»

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Kaoru ouvrit les yeux et aussitôt elle ressentit la douleur qui lui enlaçait la tête. Sa joue droite et l'arête de son nez lui piquaient affreusement. Elle essaya de bouger un peu, mais l'articulation de ses bras lui faisait mal car elle était suspendue attachée par les mains.

Elle était dans une tente, sans aucun garde pour la surveiller. Elle se demanda où était Taé, car elle se souvenait avoir été enlevée avec elle. Mais après été assommée, 'avait été le flou total. Elle se rappela avoir reprit vaguement conscience au milieu de la nuit, malmenée par les cahots d'un chariot dans lequel elle était transportée, cachée sous des rouleaux de nattes de paille. Après le passage d'une grosse pierre, son front avait heurté le bois et elle avait à nouveau perdu connaissance.

Ce petit bilan eut tôt fait de provoquer un début de panique chez elle. Vivement, elle tira sur les cordes qui lui liaient les poignets l'un contre l'autre, ne réussissant qu'à se faire saigner en resserrant davantage les liens.

Les pans de la tente furent alors écartés et la femme-ninja, désormais vêtue d'un superbe kimono pourpre et noir, se présenta devant elle. Elle se pencha vers la kendoka et entreprit de lui nettoyer sa plaie au visage. Mais Kaoru ne l'entendait pas ainsi et commença à se débattre. La femme la gifla violemment et l'immobilisa en pointant un poignard sous son menton.

«Si tu te débats encore, je te transperce le ventre… Ce ne serait qu'une blessure de plus pour toi, mais cela tuerait quelqu'un d'autre… Tu saisis ?»

Kaoru la fixa avec un regard à la fois affolée et désespérée. Dès lors, elle se laissa faire.

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«Hajimé-san, dit un officier qui s'était présenté au bureau de Saito. Un certain Himura-san aimerait s'entretenir avec vous.

- Oui, je sais… Faites-le patienter, je ne peux pas le recevoir tout de suite.»

L'officier referma la porte. Dans la pièce, le commissaire Uramura s'était levé pour se mettre en retrait, tandis que l'homme arrivé tout à l'heure s'installait face à Saito. Uramura comprit assez vite que l'homme n'était pas seulement un indic, mais un espion à la solde du préfet. Ce qu'il ne comprenait pas était comment deux hommes, qui s'étaient toujours opposés par leurs antagonismes, pouvaient aujourd'hui collaborer ensemble.

«Détendez-vous, commissaire, lui dit l'espion. Venez-vous asseoir. Il y a encore une chaise de libre…»

Saito regarda avec une lueur d'amusement dans les yeux Uramura obéir à l'espion.

«Au fait, enchaîna ce dernier en s'adressant toujours au commissaire. Je n'ai pas encore eu l'occasion de vous remercier pour m'avoir permis de quitter le pays la dernière fois.

- Ce que je ne saisis pas, rétorqua le commissaire. C'est comment vous avez fait pour revenir au Japon…

- En vérité, je n'ai jamais vraiment quitté le Japon.

- Ah ? Et où étiez-vous ?

- A Okinawa.»

Nous y voilà , pensa le commissaire. Il n'ignorait pas en effet ce qui était en jeu actuellement sur l'île d'Okinawa. Il ne connaissait aucun détail, mais les rumeurs allaient bon train sur le déploiement militaire à Naha, principale ville de l'île. Or si l'enlèvement de mademoiselle Sekihara et de madame Himura avait un rapport avec ce qui se tramait dans l'archipel des Ryukyu, Uramura comprenait donc mieux pourquoi le ministre des Armées lui-même lui avait ordonné de classer l'affaire aussi vite. Comme l'avait dit Hajimé Saito, il s'agissait d'intérêts dépassant leur simple entendement…

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Enceinte… Elle était enceinte…

Inconsciemment, Kenshin se prit la tête à deux mains, les coudes sur les genoux. Depuis combien de temps attendait-il ? Il l'ignorait, mais déjà le soir tombait. Il avait d'abord attendu debout dans ce couloir, longtemps. Puis, un officier lui avait obligeamment apporté une chaise, en s'excusant pour l'attente et l'informant que le préfet ne pouvait le recevoir tout de suite. L'officier parti, Kenshin s'était écroulé sans plus de cérémonie sur la chaise, lessivé.

Cela faisait près de 24 heures qu'il n'avait pas dormi et il se sentait nauséeux, comme pris dans un vide sans fond. Mais il ne pouvait dormir, pas sans n'avoir rien entrepris pour retrouver Taé et Kaoru… Or après une nuit entière passée à les rechercher, elles et leurs ravisseurs, une matinée infructueuse au commissariat puis une journée exténuante à chercher encore, Kenshin devait bien admettre qu'il avait besoin d'aide. Déjà en quittant le commissaire Uramura, il avait eu l'intention d'aller voir Saito. Il ignorait ce qui le poussait à venir demander le soutient de son ancien ennemi de l'ère Edo. Sans doute parce qu'ils avaient changé tous les deux.

Après sa démarche inutile au commissariat, Kenshin avait donc entrepris de nouvelles recherches en ville, mais retrouver les traces de ninjas dans tout Tokyo relevait de l'exploit. Traînant Yahiko derrière lui, il avait exploré de nombreux quartiers, interroger de nombreuses personnes. Il était même allé au Yoshiwara, le quartier des plaisirs de l'ancienne Edo, où Yahiko ne l'avait pas lâché d'une semelle, extrêmement gêné et mal à l'aise. Kenshin n'avait pas non plus négligé le quartier des Occidentaux, bien qu'il fut plutôt improbable que les ravisseurs n'y soient même que passés.

Ils étaient revenus l'un et l'autre au dojo Kamiya totalement fourbus. Mais ne prenant même pas le temps de souffler, Kenshin s'apprêtait à aller aussitôt à la préfecture lorsque Mégumi l'avait saisi par le bras. L'obligeant à s'asseoir, elle lui avait alors annoncé la nouvelle que lui et Kaoru espéraient déjà depuis un petit bout de temps. Il allait être père, Kaoru était enceinte… Mais seulement voilà, elle avait été enlevée et désormais elle ne courait pas seule un grave danger, mais l'enfant qu'elle portait aussi.

Kenshin s'était senti tomber en arrière, mais la doctoresse l'avait retenu. Très lentement, il s'était remis debout en s'assurant un équilibre, puis avait quitté le dojo en tâchant de respirer calmement. Il ne savait plus au juste comment il avait atteint la préfecture sans s'effondrer à terre. L'officier qui l'accueillit fut choqué par sa pâleur mais ne dit rien, se contentant d'aller l'annoncer à Saito.

Et depuis il attendait dans ce couloir, plus abattu que jamais. Il se fit la réflexion que du temps de l'Assassin puis de celui du Vagabond, il avait toujours aimé la solitude. Mais il savait qu'il ne la supporterait plus à nouveau. Il avait besoin de Kaoru. Il comprenait à présent à quel point le lien qui l'attachait à sa femme était fort, encore plus que cela ne l'avait été avec Tomoé. Il savait aussi qu'il ne lui survivrait pas s'il devait être à jamais séparé d'elle. Machinalement, il se passa la main sur la traînée sombre qui meurtrissait son bras, ce qui lui déclencha malgré lui un frémissement de douleur.

A ce moment l'officier revint auprès de lui et le pria de le suivre. Quelques instants plus tard, Kenshin était invité à entrer dans le bureau de Saito, où trois hommes l'attendaient. L'ex-inspecteur tira une légère bouffée de sa cigarette à son entrée, un mince sourire à la commissure de ses lèvres pour le saluer. Kenshin tiqua un peu en découvrant le commissaire Uramura dans la pièce. Ce dernier s'inclina légèrement, mais le samouraï ne répondit pas à son salut. Enfin, l'homme qui était assis face à Saito se retourna et sourit à pleines dents à Kenshin, dont le cœur manqua un battement en le reconnaissant.

«Salut le rouquin ! lui dit l'espion.»

Sanosuké …