Le corps de mon ennemi

Disclaimer : Rien à moi, tout à JKR.

Couple : HPDM (Pour changer, tiens !)

Résum : Où finit le sexe ? Où commencent les sentiments ? La haine est si proche de l'amour… Il suffit parfois d'une ou deux nuits pour que tout bascule. One Shot.

Note de l'auteur :

J'aimerai dédier cet OS à deux personnes :

Tout d'abord à Lulu-Cyfair : Ma Lulu, tu sais à quel point je vous aime, tes fics et toi. Hé bien, c'est une manière de plus de te le montrer.

Ensuite, à Origine : Je sais qu'on ne se connaît guère (même pas du tout, lol), sauf par quelques rewiews, et tu n'auras peut-être pas l'occasion de lire cet OS, mais j'aimerai beaucoup te remercier. Grâce à des auteurs comme toi, mon écriture est moins inhibée. J'arrive à me « lâcher » plus facilement. Alors, merci de m'avoir apporté autant, et continue ton excellent travail. Tu as énormément de talent.

°°°

La nuit dernière, j'ai baisé Harry Potter.

Moi, Draco Malfoy, dix-sept ans, préfet en chef des Serpentards, j'ai usé à ma guise du corps de mon ennemi.

Et c'était foutrement bon.

Lorsque je suis revenu dans ma propre chambre, j'avais encore cette odeur dans mes narines. L'odeur si particulière, si unique, du sperme et de la sueur après le sexe.

Et j'ai adoré ça…

Ne me demandez pas comment, ni pourquoi ça a commencé. Sans doute l'une de nos énièmes disputes, qui aurait pu se conclure par une énième volée de coups. Seulement voila, cette fois-ci, ça s'est terminé en corps à corps. Un autre genre de corps à corps…

Je ne sais plus lequel de nous deux à posé en premier ses lèvres sur l'autre. Peut-être était-ce moi ?

Tout ce que je sais, c'est que le baiser s'est transformé en morsure.

Que j'ai senti le goût du sang dans ma bouche et que je l'ai pleinement savouré.

Son sang… se mêlant au mien.

Sa langue, ses lèvres, ses dents… tout contre les miennes. Le goût de l'interdit. Du pêché originel.

Je me rappelle avoir passé ma main dans ses cheveux, et lui avoir violemment tiré la tête en arrière pour envahir plus profondément sa bouche.

Le reste n'est que sensations. Nous étions avides, lui comme moi, de sensations fortes.

Avides de dénuder nos deux corps. De sentir la fièvre monter.

J'ai exploré longuement le corps offert, tendu vers moi.

Ce n'était pas doux et tendre comme cela pourrait l'être entre gens qui s'aiment, non. C'était sauvage, violent, à l'image de la haine qui nous unit depuis sept ans bientôt.

J'ai griffé avec sauvagerie les méplats, les pleins et les déliés de ce corps sensible, j'ai laissé mes doigts jouer avec ces flancs musclés.

Le sang a pulsé dans mes reins et l'érection était là. Douloureuse, violente, à l'image de ce que je ressentais pour lui. J'ai saisi son propre sexe et je l'ai masturbé sans douceur.

La douceur n'a jamais été de mise entre nous.

Je l'ai senti grossir entre mes doigts.

Je l'ai longuement torturé avec ma bouche, savourant cette chair dure et délicate à la fois.

Je crois qu'à un certain moment, il a hurlé quelque chose comme « Baise-moi, Malfoy, merde ! » et je n'ai été que trop heureux de l'obliger.

Je n'ai été que trop heureux de lui faire payer.

De lui faire payer ces sept dernières années.

Je l'ai plaqué face contre terre, et j'ai écarté violemment ses fesses. Je ne voulais pas voir son visage. Quand je l'ai pénétré, c'était encore une fois sans douceur. Sans aucune préparation. Sans lubrifiant d'aucune sorte.

Ce n'était qu'un trou, après tout.

Le cul de Potter.

J'ai senti mon sexe s'enfoncer dans sa chair étroite.

Il a hurlé de douleur.

Et j'ai savouré, putain, croyez-moi, j'ai savouré ce moment comme jamais.

Je ne lui ai même pas laissé le temps de s'habituer à ma présence en lui. J'ai commencé à l'empaler, à le baiser comme j'en mourrais d'envie.

Depuis si longtemps…

La sueur a coulé le long de mon corps pour se mêler à la sienne. Dans la pièce, tout comme dans nos esprits en fusion, il faisait atrocement chaud.

Au bout d'un petit moment, je l'ai senti se détendre.

Mes hanches se mouvaient en rythme avec les siennes. Un instant, il a relevé la tête, ses cheveux mouillés plaqués contre son front, et j'ai pu voir son visage dans le miroir accroché sur le mur de la salle.

Il reflétait la haine, le désir, l'avidité. La douleur mêlée au plaisir.

Il reflétait exactement les mêmes émotions que mon propre visage.

La base de notre relation.

Alors j'ai agrippé ses hanches, et j'ai bougé de plus en plus vite, de plus en plus fort.

J'ai essayé, j'ai vraiment essayé de retarder le moment… mais j'étais si dur, si loin.

Et c'était si bon d'être à l'intérieur de lui…

Je crois que j'ai du crier son nom au moment de l'orgasme.

Et le mien a répondu en écho…

Oui, la nuit dernière, j'ai baisé Harry Potter.

Et c'était foutrement bon.

Alors… pourquoi l'amertume me monte-t-elle à la gorge, acide comme un relent de bile ?

§

Il manquait quelque chose… Un je-ne-sais-quoi qui aurait rendu cette expérience sexuelle inoubliable. Je m'étais enfui sans un mot de plus et j'avais regagné ma chambre comme un voleur.

Mais j'allais recommencer. Oh oui ! J'allais baiser encore une fois Harry Potter.

Le pire, c'est que je ne me rendais même pas compte que j'étais obsédé par lui.

Le lendemain, toute la journée, un drôle de petit sourire a joué sur mes lèvres. Et je ne sais même pas pourquoi. Peut-être parce qu'il était excitant au possible de regarder les fesses de Potter en cours de potions, et de se dire « J'ai enfilé ce cul » ? Parce qu'il était excitant de se rendre compte que les autres ne soupçonnaient absolument rien ?

A un certain moment, au réfectoire, j'ai croisé son regard. Il brûlait de la même fièvre, de la même envie que moi.

Oh oui, j'allais baiser Harry Potter. Encore. Et encore.

Et je ne me rendais même pas compte que c'était déjà un peu plus que de l'obsession.

Un peu plus que du simple sexe.

J'ai attendu la fin de la journée avec impatience. J'ai attendu que l'école s'endorme, en proie à l'excitation.

Et puis, au moment ou j'allais le rejoindre dans sa chambre, il a pénétré dans la mienne.

J'ai été surpris. Je ne m'y attendais pas. Pourtant, je me suis vite repris.

Je l'ai empoigné et j'ai violemment plaqué mes lèvres sur les siennes.

Mais quelque chose n'allait pas. Tout ça sonnait faux.

Creux, vide.

Il s'est dégagé, sans brutalité, et a posé ses mains sur mes avant-bras, en une douce et lente caresse.

Puis il m'a embrassé.

Tendrement.

Presque timidement.

Il m'a embrassé, sa langue envahissant délicatement ma bouche pour venir jouer avec la mienne.

Et instinctivement, j'ai répondu au baiser.

Et c'était si doux, si amoureux, que j'en ai eu des frissons.

Les larmes me sont montées aux yeux, sans que je sache exactement pourquoi. Ou plutôt, si, je le savais parfaitement.

Il était la première personne à me donner, à travers le simple contact de ses lèvres, ce que mes propres parents ne m'avaient jamais donné.

De la tendresse.

De la générosité.

De l'amour…

Il m'a déshabillé, en prenant tout son temps. Ses doigts couraient sur ma peau comme sur de la soie, et de la manière dont il me touchait, j'avais l'impression d'être la personne la plus importante de cette foutue planète.

Je me suis retrouvé allongé sur mon lit. Pas à plat ventre. Sur le dos.

Il a sucé, léché, mordillé chaque centimètre carré de moi. Lorsqu'il m'a enfin pénétré, mon corps était en feu, et j'étais à deux doigts de le supplier de le faire.

Un Malfoy ne supplie pas.

Mais au moment ou il est entré en moi, je me foutais pas mal qu'un Malfoy ne se laisse jamais dominer.

Quand il a commencé ses va-et-vient, nous nous regardions dans les yeux.

Lors d'un échange purement sexuel, ce genre de choses n'arrive jamais. Vous pouvez me croire, je l'ai suffisamment vécu.

Et lorsque nous avons joui, c'était ensemble, et là encore, son regard et le mien étaient soudés. Chacun cherchant confirmation en l'autre de ce qu'il était en train de vivre.

Plus tard dans la nuit, mon esprit reptilien m'a suggéré d'aller continuer dans l'antre du lion ce que nous avions si bien commencé. Et nous l'avons fait. Encore et encore.

Et c'était à chaque fois meilleur que la précédente.

Cette fois-ci, je suis resté.

J'ai dormi dans la chambre de Potter.

Dans le lit de Harry Potter.

Mon corps serré contre celui de Harry.

Comme c'est étrange, la vie…

Il suffit parfois d'un seul instant pour que tout bascule.

La nuit dernière, j'ai baisé le corps de mon ennemi.

Mais cette nuit…

… Cette nuit, j'ai fait l'amour avec l'homme que j'aime.

FIN

°°°