Titre : Je m'appelle Covert, Harry Covert
Auteur : Pallas-via-Caesar
Disclaimer bon, ben, comme pour tout mes autres collègues, tout l'univers de HP appartient à JKR
Contexte : un week-end en famille, ma sœur et moi qui potterisons dans notre coin, maman et la voisine papotaient juste à côté, quand le mot 'haricot vert' a retenti à mes oreilles. Et là, ça a fait tilt. Comme quoi l'inspiration… Bref, voici un petit délire sur la verdure et les légumes (verts).
Rating : ben, cette fois ce sera un G tous publics. A moins que vous ne soyez quelque peu allergiques au vert… ou réticents à l'idée que Riry tourne en bourrique…
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« Alors monsieur Covert, saurez-vous surmonter votre aversion somme toute naturelle pour les couleurs autres que le vert ? »
Rogue vient de se planter devant mon chaudron devenu vert par suite du débordement de la toute aussi verte mixture qu'il contenait. Verte, alors qu'elle aurait du être d'un rouge flamboyant. Devant une classe hilare, 'les traîtres !', mon professeur préfér s'acharne sur moi, une joie sadique transparaissant sur tout son visage.
« Ou bien n'avez-vous donc que le cerveau d'un légume ? »
Cette fois c'en est trop. C'est déjà mon troisième essai de potion qui part en ratatouille en moins d'une heure. Vert de rage, je me lève et quitte ce cours honnit. Bien entendu, je prends soin de claquer la porte au bois vermoulu et néanmoins d'une solidité à toute épreuve. Dommage.
Comme à chaque fois ces derniers jours, mes pas furieux me conduisent aux toilettes où je m'enferme. Vertueusement, je pose le front contre le panneau et je me récite comme un mantra toutes les variétés de haricots de ma connaissance, en latin. Etrangement, c'est une des rares choses qui me calment…
Je me retourne, dos à la porte. Mon regard croise celui que lui renvoie le miroir au cadre vert-de-grisé suspendu au-dessus des lavabos. Non. Pas étrangement. Dans la glace se reflète mon visage. Rien n'a changé. Ou presque. Le cheveu sombre et indiscipliné, l'œil d'un luxuriant vert salade… Rien de nouveau sous la serre. Sauf cette fichue cicatrice verte, celle qui me distingue aussi clairement que les tâches noirâtres sur la feuille d'une plante malade. Adieu l'éclair, bonjour le haricot vert…
Je craque. Les larmes me montent aux yeux puis coulent le long de les joues. Je suis effar : vertes aussi mes larmes ! Cette simple constatation me fait m'effondrer sur mes racines, je ne veux plus voir ça. Quand donc cette déchéance prendra-t-elle fin ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça ? Moi le célébrissime Survivant.
Je sanglote. Ça fait bientôt deux semaines que ça dure. Deux semaines de gentilles ou vertes moqueries. Et tout ça à cause des Crivey, Colin et Dennis, qui étaient tous les deux de la partie. Ce dont je suis sûr c'est qu'ils ne sont pas prêts de m'approcher de sitôt. Comment ces deux navets débiles s'y sont-ils pris ? Oh, très simple. Stupide même. Je profitais du soleil printanier dans le parc avec Ron et Hermione. Ils se disputaient, une fois de plus, elle tançant vertement notre ami pour n'avoir pas encore commencé ses révisions pour les ASPICs. Lassé, j'avais pris un peu d'avance pour aller me percher sur mon rocher favori et contempler les eaux verdâtres de vie des eaux du lac. Et là… tout a tourné au jus chou-fleur.
D'après leurs pleurnicheries après-coup, Colin et Dennis ont, semble-t-il, voulu me prendre en photo à mon insu 'je sens que si je revois un de leurs engins j'en fais des choux de Bruxelles'. Et, pour faire plus joli, ils ont lancé un sortilège de leur cru pour faire pousser un peu plus la végétation en arrière-plan. Bref. Non seulement le sortilège a été mal réalisé, 'y'en a qui devraient penser à arrêter le Latin pour la cuisine et le jardin', mais il a en plus fallu que je le reçoive en plein haricot !
Et voilà, depuis ce jour, ma vie est un cauchemar éveillé où le vert est omniprésent. Car bien sûr personne, ni les auteurs, ni mes camarades, ni la brillante Hermione, ni les professeurs, ni même le grand Dumbledore n'ont pu me déverdir, c'est-à-dire me rendre mon état initial. Moi, le Sauveur, le Vainqueur du Mage Noir ! Quand je pense que je me suis évertué, tout du long de ma scolarité, à les protéger, tous autant qu'ils sont… et que pas un seul n'est fichu de me sortir de ça
Car il n'y a pas que ma cicatrice potagère que tout le monde peut voir à chaque instant, ni mes larmes colorées, 'celles-là, je suis le seul au courant, heureusement'. La malheureuse rencontre avec la pelouse lors de la chute consécutive à ce maudit sortilège a révélé au monde sorcier que j'avais désormais le sang vert. « De la sève, quoi, » a délicatement sorti Ron.
Si personne n'a pensé à me considérer comme une aberration de la nature, 'ouf', je n'ai en revanche pas pu échapper aux quolibets et autres allusions ô combien subtiles de mes camarades. « Une carotte, et maintenant un haricot vert : la lapine a de quoi grignoter une bonne salade, » dixit Malefoy, pour ne citer que lui. Car si pour une fois il n'était pour rien dans mon malheur, lui et sa clique ont volontiers déversé et fait se propager toute une collection de surnoms tous plus verdoyants les uns que les autres. Et pourtant, celui qui m'est resté, celui que tous ont retenu, n'est pas du fait de ce spirituel Serpentard. Non, le coupable est à chercher parmi mes soi-disant amis. Dean, pour être plus précis. Ses origines moldues lui offrent le Grand Poireau d'Honneur avec cette pitoyable parodie. Une phrase qui a établi un record historique pour faire le tour de l'école. « Je m'appelle Covert, Harry Covert. »
Si j'ai cru avoir touché le fond ici, je me suis vite rendu compte que j'en étais encore loin. Car il y a aussi les malheureuses remarques des professeurs, souvent très maladroits. Le Professeur Chourave m'a accueilli tout sourire avec son potager exotique à rempoter, comptant sur une supposée fibre verte ; la tête qu'elle a faite quand elle a retrouvé sa précieuse collection transformée en plants de haricots verts épanouis… Et aussi le regard désolé de McGonagall quand je n'ai plus été capable de métamorphoser ce qu'elle nous demandait en autre chose que poireaux, petits pois, artichauts, laitues, épinards et tout autres légumes, verts de préférence. Cette compétence m'est d'ailleurs très utiles car je ne peux plus rien avaler qui n'ait au moins la couleur, si ce n'est l'apparence, des dits végétaux. Mon dernier steak a fait vomir Ron dès qu'il a eu posé le regard dessus. Au point que même le Directeur s'est empressé d'échanger ses éternelles pastilles au citron pour des spécialités plus potagères. Rogue est plus sadique que jamais, se délectant de m'enlever des points pour tenue incorrecte, à savoir non port de la cravate rouge 'erk' et or de ma maison, malgré la dispense fournie par le Professeur Dumbledore en personne. Sans parler de mes potions qui tournent invariablement à une teinte ou une autre de vert. Même le Professeur Binns a 'ressenti un changement indéterminé dans la nature de son auditoire' comme il le dit. Et les Griffondor de rire… La-men-ta-ble. Heureusement que je n'ai pas eu de retenue avec Rusard. Qui sait ce qu'il m'aurait réservé… Oh ! Et la plus merveilleuse intervention a été celle de Trelawney, plus éthérée que jamais, lors d'une de ses rarissimes apparitions dans la Grande Salle. « Je prrrrédis que vous mourrrrez bouilli, encore jeune plant… » Ce qu'elle a pu dire ensuite a été recouvert par l'exubérance des éclats de rires de l'assistance. Même l'austère et plus très vert Sir Nicholas s'est permis un sourire en coin.
Situation désespérante ? C'est sûr. Mais le pire dans tout ça c'est que le délicat jeu de mots de Dean est tombé dans le potager public. Depuis plusieurs jours déjà, plus personne ne semble se rappeler que je me suis un jour appelé Potter. Les professeurs se rendent à peine compte qu'ils intervertissent Covert et Potter, exception faite de notre bien-aimé Maître es Potions qui se fait, lui, un malin plaisir de ne plus utiliser que le plus humiliant. Les élèves, Griffondor compris, font totalement abstraction du nom qui figure à mon état civil. Seuls Ron, Hermione, et parfois Ginny, daignent verdir quand cela leur échappe. Quant à la Gazette du Sorcier, sa rubrique quotidienne sur le Sauveur a été sur-le-champ renommée 'Harry Covert du jour'.
Les deux seuls à ne pas m'avoir encore diverti avec ce surnom ridicule sont les frères Crivey. Ils sont cloîtrés dans un recoin des serres à travailler sur le sortilège même pour créer le contre-sort qu'ils ne s'étaient pas donnés la peine de mettre au point jusque là! Heureusement pour eux, car si je les avais croisés à un moment ou un autre, je les aurais métamorphosés en… en… en appareils photos jetables !
…
Quoi ?
Vite, vite, une autre idée… Rogue en… tutu rose !
Oui ! J'y crois pas ! Je ne pense plus comme un légume !
Aller Harry, inspire… Expire… Inspire… Relève-toi… Mon éclair chéri est de revenu !
Ma joie retrouvée est cependant de courte durée.
Car oui, maintenant est venue l'heure de la vengeance…
FIN
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J'ai pensé qu'il valait mieux arrêter là les dégâts sur le psychisme de ce pauvre-sauveur-du-monde-sorcier-et-à-qui-j'ai-poutant-souvent-envie-de-coller-quelques-baffes-tant-il-m'énerve. Ben, oui, déjà qu'il ne supportait plus de mettre sa cravate rouge et or, il n'aurait pas fallu grand-chose de plus pour qu'il adopte la parure verte et argent des principaux opposants à sa maison… non ?
Et oui, je sais que les proches de Harry l'appellent par son prénom.
En relisant, je trouve que Harry n'est pas trop en colère. Plutôt désespéré. Mais bon, comme la règle que je me suis imposée est de ne publier ici que des choses écrites d'une traite ou presque… le scénario laisse à désirer. Mais je suis tout de même contente de moi. Et vous, vous en dites quoi ?
J'allais oublier. Potteriser. C'est de moi, enfin jusqu'ici je n'ai lu/entendu personne d'autre l'utiliser. Pour moi ça regroupe lecture de potterfictions ou des tomes de JKR, écriture de potterfics, reviews de potterfics et discutions sur le sujet. Bref, toute activité ayant trait à Harry Potter et son monde.
Pallas vous dit
A
