Chapitre 9 : La retenue

Dès que Severus vit l'expression pantoise de son étudiant, il se traita de tous les noms. Mais bon sang, à quoi avait-il pensé en allumant ces bougies ?! En mettant cette musique ?!… A le séduire… Qu'il avait été stupide, se dit-il en se giflant mentalement.

« Dépêchez-vous de fermer la porte Potter, » cracha le maître des potions en reprenant son ton sec et glacial habituel. « J'ai déjà assez à faire avec ces elfes de maison qui font n'importe quoi dans ce château… Ils nous sortent des bougies parfumées maintenant… et mettent de la musique… Vous voyez donc Potter que je n'ai pas besoin d'un incompétent supplémentaire ! » finit-il, le regard dur.

Harry referma la porte en réprimant un sourire.

« Vous allez me nettoyez cette cheminée ! » siffla l'homme qui n'avait pas du tout eût l'intention de le 'punir' de cette manière là mais qui avait dit la première chose qui lui était venue à l'esprit. Il le regrettait maintenant mais il était trop tard.

« Quoi ? » demanda Harry, effaré.

« Vous m'avez bien entendu Potter ! Nettoyez-moi cette cheminée… »

« Mais je ne suis pas ramoneur… » protesta Harry, outré. L'homme était fou, il ne se rendait absolument pas compte de l'ampleur de la tâche et surtout de sa difficulté.

« Vingt points de moins pour Gryffondor Potter ! Pour votre insolence ! » sourit diaboliquement le professeur. « Je ne vous ai pas demandé de faire le conduit de la cheminée. Vous ferez juste l'entourage puis le foyer. Vous remettrez ensuite des bûches dedans. »

Harry commença à grommeler.

« Vous avez quelque chose à ajouter peut-être Potter ? » fit Snape avec une expression sadique incrustée sur son visage.

« Bien sûr que non Monsieur, » dit le jeune homme d'une voix onctueuse qui ne présageait rien de bon. « Je vais le faire immédiatement. »

« Bien ! » répliqua Snape, satisfait. « Et dépêchez-vous. Je n'ai pas l'intention de consacrer toute ma soirée à un élève de votre espèce. »

Harry ne dit rien mais n'en pensait pas moins. Après tout ce que Snape venait de lui assener, il allait le lui faire payer. Chèrement.

Commençant à élaborer un plan diabolique et audacieux dans sa tête, il se détourna pour cacher le sourire qui naissait sur ses lèvres et qui, peu à peu, s'étirait. Oui, il allait le payer. Il voulait qu'il nettoie ? Bien, il nettoierait. Il avait bien l'intention de contenter son professeur… aux risques et périls de l'homme.

« Prenez ça Potter, » siffla Snape en lui tendant une brosse spéciale Netoitou de La Mère Grattesec. « Et maintenant activez-vous. »

« Bien Professeur » dit Harry d'une voix tellement doucereuse que Snape en fronça les sourcils avant d'aller rejoindre son bureau en vue de corriger des copies.

Harry ôta rapidement sa robe, se félicitant d'avoir, aujourd'hui mis dessous, un léger pantalon noir qu'il savait saillant et un tee-shirt blanc, très moulant. Ce n'était vraiment pas du tout le type de vêtements prôné par une ménagère accomplie mais c'était très certainement des atouts qui serviraient son plan à la perfection.

'Mmmmm' entendit le jeune homme tout à coup. 'Grand Merlin. Ce n'est pas permis d'avoir un corps pareil. Une invitation au péché pur et simple… Oh Harry si tu savais…'

'Oh mais je sais' se dit le jeune Gryffondor en réprimant un petit rire satisfait. Il était dos à son maître des potions et commença 'l'Opération Parade vengeresse' comme il l'avait intitulée.

Il posa sa robe, soigneusement pliée, sur le dos de la chaise la plus proche et se dirigea vers la cheminée. La première chose qu'il devait faire était d'en retirer les lambeaux de bûches et cendres.

Il sentait toujours la brûlure du regard de Snape sur son corps et se mit à l'action.

'Mmmmmm' entendit l'étudiant gémir encore tandis qu'il se penchait, fesses bien en arrière, pour attraper les éclats de bois noircis qui s'amoncelaient ça et là dans la grisaille poudreuse de la cendre.

'Il veut ma mort ou quoi ? Sale morveux !… Tellement bien proportionné… de partout…'

Snape se mordit la lèvre inférieure pour tenter de réprimer un gémissement de pur désir animal. Cependant, il ne pût réprimer la vague de chaleur brûlante qui lui monta brusquement dans les reins, gonflant son sexe démesurément.

'Stupide Gryffondor !'

Harry étouffa un rire convulsif et lorsqu'il fût certain que son visage avait retrouvé une expression totalement impassible, voire innocente, il se tourna vers son professeur et lui demanda d'une petite voix, « Monsieur, s'il vous plait, puis-je utiliser ma baguette pour retirer toutes ces cendres ? Ce sera moins salissant pour vos sols et il n'y aura pas de problème de stockage des dites-cendres. »

Snape sourit sarcastiquement et allait lui répondre vertement qu'aucune magie ne lui était autorisée lorsqu'il vit la pointe rose de la langue du sale gosse pointer et venir lécher lentement sa lèvre supérieure puis l'inférieure encore plus doucement. Si Severus n'avait pas su que le mioche le faisait innocemment pour humecter ses lèvres et qu'il était totalement inconscient de ses pensées, il aurait cru qu'il le faisait exprès, pour l'exciter.

Son membre était tendu et commençait à être douloureux. Si Potter n'avait pas été là, il aurait glisser une main prompte et salvatrice sous sa robe. Si Potter n'avait pas été là… il n'aurait pas eu d'érection… surtout de cette intensité.

Harry se racla la gorge, demandant une réponse. Severus grommela et pesta intérieurement.

Du coup, il avait perdu le fil de la conversation. Que lui avait-il demandé déj ?

« Professeur ? »

« Oui ? » demanda l'homme, se réjouissant du fait que son élève allait sûrement lui répéter sa question sans qu'il ait besoin de la lui poser.

« Merci » répondit vivement le jeune homme qui avait déjà sa baguette à la main. Il énonça une incantation encore plus rapidement et les cendres s'évanouir du foyer.

Severus était vert de rage et pestait plus violemment intérieurement.

Potter le mettait dans un était tel qu'il n'arrivait même plus à le martyriser. Pourtant, il ne dit rien et tenta, avec difficulté, de retourner à ses copies pour se calmer.

'Le filtre d'amour est un voile magique qui filtre les sentiments amoureux. Une personne qui lance un filtre d'amour sur une autre personne est immunisée contre tous sentiments et…'

Severus soupira, en sentant son sang bouillir. Il ne prit même pas la peine de corriger 'filtre' en 'philtre' et traça un gros zéro en encre rouge sur le parchemin du troisième année et prit un autre devoir.

'Le filtre est une sorte de papier blanc, perméable mais qui ne laisse rien passer. Il est utilisé pour le café chez les moldus mais pour l'amour, le filtre est utilisé pour la potion d'amour…'

Une autre bulle fût tracée. 'A ce rythme-là', se dit-il, 'Je vais avoir fini dans cinq minutes… et aurait tout loisir de mâter Potter… Non !… D'ailleurs où en est-il ?'

Severus releva la tête et vit une paire de fesses qui aillait et venait dans un rythme passionné en brossant la pierre rugueuse et sévèrement noircie.

Sa gorge se serra et il ne pût empêcher un grognement sourd de passer ses lèvres.

Sa virilité, qui s'était légèrement apaisée à la lecture de certaines rédactions, se rappela plus fortement à lui et il se trémoussa quelque peu sur sa chaise.

'A-t-il conscience de ce qu'il est en train de faire ? De me faire, bon sang ?… Petit imbécile !'

Le petit imbécile était agenouillé à quatre pattes à moitié dans la suie. Il avait les reins cambrés, les fesses tendues et tentantes. A l'aide de la brosse adaptée, il frottait la surface glacée et irrégulière de la roche avec une dextérité et une habileté déconcertante. Prometteuse. Il se mouvait avec grâce et souplesse en une danse lascive et sensuelle. Aguichante. Il semblait se donner à un amant invisible et insatiable. Semblait se perdre dans la valse infinie du plaisir charnel, prenant et donnant, se consumant de désir devant les yeux avides de son professeur honni.

Severus ne voyait pas le visage du jeune homme - ne le voyant que de dos - mais cela lui suffisait pour sentir une faim viscérale l'assaillir. Il pouvait aisément imaginer ses joues empourprées, son regard mi-clos éclairé d'une lueur alanguie, sa bouche entrouverte laissant échapper de doux soupirs de plaisir. Il pouvait presque sentir sa peau parfumée. Il pouvait… STOP !

'Stop ! Stop ! Arrête Severus' se dit-il avant de ne plus pouvoir s'empêcher de se lever et de remplacer cet être invisible et vaporeux par sa propre chair brûlante et gourmande. 'Il est ton élève. Concentres-toi sur tes copies.'

'Un philtre d'amour est un délicat breuvage dont la fonction est de rendre un homme totalement fou d'amour pour une femme. Ou réciproquement. Tel un preux chevalier venant enlever sa reine, l'élue de son cœur, malgré elle. Tellement fou d'amour et sombrant dans un si profond chagrin à cause de cet amour non partagé qu'il ne verrait plus que la solution du philtre. L'emmenant loin sur son cheval blanc, la protégeant de son amour pour l'éternité, il…'

'Ce n'est pas un roman d'amour Miss Travis' griffonna le maître des potions rapidement. Il soupira et se passa une main lasse devant les yeux. Il ne fallait surtout pas qu'il regarde Harry. Il se répétait cette phrase dans sa tête depuis la cinquième fois lorsqu'il entendit un gémissement résonner du côté de la cheminée.

Harry se mordait la lèvre pour ne pas éclater de rire. Il entendait toutes les pensées de son sévère et extrêmement froid professeur et ne pouvait s'empêcher de le taquiner.

'De l'allumer plutôt !' lui souffla la voix de sa conscience.

Oui de l'allumer, se dit-il, et il adorait cela. Il l'entendait lire une copie qui ressemblait étrangement à un début de roman d'amour lorsqu'il sentit son corps se révolter. Il voulait – exiger – l'attention de l'homme sur lui. Il devait payer. Il payerait. Il avait su le mépriser, le provoquer, le punir injustement dans sa partialité. Il devrait goûter à sa vengeance. Harry ne se laisserait plus faire et il boirait la coupe jusqu'à la lie.

Pour attirer de nouveau son attention sur lui, il gémit. Cela pouvait passer pour un gémissement de douleur… comme un gémissement de plaisir. Et ce stratagème fonctionna, comme il l'avait espéré. Il continua donc de récurer le foyer de pierre, espérant qu'il n'aurait pas à soutenir le rythme bien longtemps. S'il excitait Snape suffisamment, il n'aurait pas besoin de gratter la cheminée jusqu'au manteau. Et il tiendrait sa vengeance.

Une petite voix dérangeante résonna brusquement dans sa tête en lui disant que ce n'était pas du tout la raison principale de son attitude ambiguë, mais il l'a repoussa.

'Mmmmmm. Oh bon dieu qu'il arrête !… peut-être que si… si je vais vite… il est de dos, il ne verra pas…'

Harry ouvrit de grands yeux et se figea une fraction de seconde avant de reprendre ses mouvements de va-et-vient suggestif en nettoyant le foyer.

Snape n'allait tout de même pas se masturber devant ou plutôt derrière lui tout de même.

Il tendit l'oreille…

'Je le fais ou je le fais pas…' se demandait son professeur, à l'agonie. Il triturait sa robe de sa main droite, qui reposait à la base de sa cuisse, à côté de son entrejambe.

… et entendit un froissement vif de tissu.

Promptement, Severus venait de repousser les pans de sa robe. Il défit ensuite les quelques boutons de son pantalon en abandonnant sa lutte. 'Je le fais.'

Harry n'en revenait pas. Il sentait son cœur battre plus vite dans sa poitrine et son sang battait plus fortement à ses tempes, rougissant ses joues et circulant plus vite pour venir gonfler son sexe qui se mit à durcir instantanément.

'Mmmmmm'. Etait-ce lui qui venait de gémir ou son professeur ? Harry n'aurait pas su le dire.

'Oh Merlin, Merlin oui…' Là c'était Snape, se dit le jeune homme en continuant de se mouvoir lascivement.

Severus venait de libérer son membre avide pour l'entourer de ses doigts salvateurs. Il était assis à son bureau, totalement revêtu de noir à l'exception de sa virilité offerte, pointant fièrement dans sa glorieuse nudité. Il regardait son élève remuer son corps avec une flexibilité et une agilité qui invitait à la luxure. S'il s'était retourné, Potter l'aurait découvert en train de se caresser à cause de lui et de savoir qu'il pouvait le faire à tout moment, ne faisait que l'enflammer plus durement. Une partie de lui avait envie que Potter se retourne, qu'il le voit se donner du plaisir comme il ne l'avait jamais fait auparavant.

Sa main glissait sur son sexe brûlant, caressant la peau sur toute sa longueur, le pouce passant et repassant sur le gland déjà humide de son essence, le faisant frémir et frissonner de volupté. Il se mordait la lèvre jusqu'au sang pour ne pas crier de plaisir. Ses doigts allaient et venaient sur sa chair tendue au même rythme que le postérieur mobile qu'il voyait devant lui. Il s'imaginait le prendre, s'engouffrant profondément, s'appropriant avidement ce qu'il n'avait pas le droit de posséder, goûtant avec gourmandise au fruit interdit, sans remord ni scrupule.

Il était son amant invisible et était en cet instant même en train de lui faire l'amour.

'Harry… Oh mon dieu, oui… Petit imbécile à la chair si tendre, si étroite, tu m'excites tellement bon sang ! Je te veux ! Je te veux ! Tu es à moi, rien qu'à moi. Je veux que tu me sentes en toi, que tu cries pour moi, que tu jouisses pour moi. Je veux tout de toi et j'aurais tout…'

Harry avait les joues en feu et la gorge sèche. Il pouvait presque sentir ce sexe en lui qu'il appelait de tous ses vœux. Il avait un mal fou à garder sa main crispée sur la brosse magique au lieu de venir agripper son érection impatiente. Les mots de Snape était une brûlure, une torture supplémentaire qu'il ne demandait qu'à faire partir… Mais il ne pouvait pas.

Les doigts de l'homme parcouraient plus ardemment son membre vibrant qui n'aspirait plus qu'à la libération finale.

'Tu sens comme c'est bon Harry, tu le sens ? Tu me sens ? Supplies-moi de venir plus vite, plus fort, plus loin, encore et encore… Bouge ton corps Harry. Je veux le voir se tordre sous moi. Je veux te voir fondre sous mes caresses. Supplies-moi de te prendre plus fort… Jouis pour moi…'

Il continua ses caresses intenses, frénétiques, glissant sur la tête de son érection, attisant sa sensibilité, enflammant son désir jusqu'à son explosion. Il sentit brutalement son corps s'arquer sur sa chaise et retomber dessus le plus silencieusement qu'il pût. Il tentait d'endiguer ses halètements pour ne pas attirer l'attention de son élève qu'il vit se tendre également. Avait-il perçu quelque chose ? se demanda-t-il avec inquiétude en chuchotant vivement un sort de nettoyage et en se rhabillant correctement.

Harry se raidit tout à coup tandis que la jouissance le submergeait avec violence. Rouge et légèrement haletant, il espérait que son professeur n'avait rien perçu et se remit, tant bien que mal, à brosser la cheminée.

« Potter ! » appela soudainement Snape. Harry sursauta et se figea. Il ne se retourna cependant pas ni ne se releva. Il ne voulait pas que son maître des potions voit dans quel état il se trouvait encore.  « Potter, comme je vous l'ai dit, j'ai d'autre préoccupation pour ma soirée que de faire du baby-sitting. Votre retenue est donc terminée. Sortez d'ici. »

Harry ne se fit pas prier. Ses vêtements et son corps étaient maculés de suie, trempés de sueur et il ne rêvait plus qu'à deux choses : sortir d'ici et prendre une bonne douche.

Il prit donc rapidement ses affaires et sortit le plus vite possible, en ne regardant toujours pas son professeur qui eût juste le temps de lui aboyer quelque chose avant qu'il ne parte.

Par chance, il ne rencontra personne sur son chemin qui le mena à la salle de bain des préfets. Il en verrouilla la porte, ôta ses vêtements en les laissant tomber par terre et se glissa rapidement sous le jet d'eau chaude.

Il soupira. De bien-être, de honte et d'angoisse.

Il n'était même pas resté une heure en compagnie de Snape mais cela l'avait complètement bouleversé. Non seulement, désormais, il savait qu'il le désirait ardemment mais en plus, il se demandait s'il n'était pas en train de tomber irrémédiablement amoureux.

La poisse.

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Lorsque Harry sortit de la salle de bain, le couloir n'était plus aussi désert qu'auparavant et il se sentait gêné. Gêné parce qu'il était nu sous sa robe. Ses vêtements étant sales, il ne les avait pas remis mais les avait fait rétrécir à l'aide de sa baguette pour qu'ils puissent tenir dans sa poche.

Il voulait rejoindre sa salle commune sans parler à qui que ce soit. Il était encore bien trop troublé intérieurement pour pouvoir tenir une discussion avec quelqu'un. Tête baissée, fixant le sol, il se mit donc à marcher d'un pas rapide mais pas assez vif pour éveiller les soupçons ou l'étonnement.

'Alouette, gentille alouette. Alouette, je te plumeraaaaaaaaaaahhhhhhhh…'

'… si j'envois le bon de Balai-magazine maintenant, je recevrais l'autographe de l'équipe d'Angleterre sous trois semaines…'

'… Vlà qu'elle m'a acheté ceux avec des babouins. J'lui dis de pas m'acheter les slips avec les pingouins, elle m'ramène les babouins. Non mais j'y crois pas. Une autre conversation avec m'man s'impose…'

'J'peux pas rester comme ça ! Il faut que j'me branle tout de suite !'

Harry eût un léger sursaut mais n'arrêta pas sa marche rapide. Il ne voulait pas laisser son imagination vagabonder sur le dernier verbe que venait de penser ce jeune Serdaigle. Il avait déjà trop de souvenirs récents et, d'une certaine manière, douloureux en tête pour vouloir repenser à d'autres images tout aussi perturbentes. Cependant, une unique pensée arriva à le détourner de ses préoccupations.

'J'adore ça. J'adore les porter, je me sens si sexy avec ça. Ca m'excite bon sang. Et puis, j'ai le droit de les mettre…'

C'était encore et toujours le même Serpentard de septième année. Mais que portait-il à la fin ? se demanda Harry en le voyant passer. Et puis, n'avait-il toujours que ça en tête ? Ce qu'il portait devait bel et bien le perturber. A moins qu'à l'image de Crabbe et de Goyle, le Serpentard avait autant de pensées.

Harry détourna son attention de cet étudiant dont il devait bien s'avouer qu'il avait piqué sa curiosité et regarda, à nouveau droit devant lui.

« … Je t'assure Albus, » entendit Harry dire d'une voix qu'il connaissait bien. « Ce n'est pas moi. »

Dumbledore avait le regard implacable et d'un sérieux que Harry n'avait jamais vu auparavant. La conversation devait être d'une importance capitale.

« Quelqu'un doit bien me les chiper ces bonbons Alastor… Bonjour Harry ! »

« Bonjour Harry » fit écho Maugrey Fol Œil très vivement.

« Bonjour » répondit Harry en les dépassant.

« Je te promet Albus. C'est peut-être un des elfes... »

'Waouh, c'était mon premier baiser… Et elle embrasse bien en plus… Bien que je n'ai pas trop de comparaison en fait…'

'Bah quoi ? Qu'est-ce qu'elle voulait que j'lui dise ? Du romantique oui, je sais mais on était dans la roseraie du parc, sous un clair de lune ! J'ai juste dit une phrase et gnangnan et gnangnan ! Mais bon sang ! Moi, j'la voulais cette pipe !'

'La prochaine fois, il faudrait transfigurer ses fringues en bikini et bouée canard… Rusard sera très content d'avoir une nouvelle garde-robe…'

'Waouh, il était vraiment génial ce livre. J'ai failli chialer mais bien sûr ça, Hannah ne le saura pas.'

'J'ai faim ! J'ai faim ! Je savais que j'aurais dû me l'enfiler cette quatrième côtes de porc c'midi…'

Harry se tourna vers le garçon affamé, croyant qu'il s'agissait de Ron mais il se détourna à la vue d'un Poufsouffle. Il continua sa progression jusqu'à être arrivé à destination et énonça le nouveau mot de passe. Le tableau de La Grosse Dame pivota, laissant libre entrée au jeune homme.

A peine eût-il le temps de pénétrer dans la pièce que deux voix retentirent en même temps.

« Harry, j'ai à te parler ! »

Le jeune homme se tourna vers ses deux interlocuteurs et hocha la tête. Il ne savait absolument pas de quoi ses amis voulaient lui parler mais ils avaient tout deux une expression déterminée sur leur visage qui ne présageait rien de bon.

De quoi Seamus et Hermione voulaient-ils discuter ? Harry l'appréhendait.