CHAPITRE 6

Harry dormit très mal cette nuit-là. Il ne cessa de se réveiller, de se tourner et même aux alentours de minuit, il tomba de son lit. Ses rêves furent une succession de scènes absurdes : il rêva d'Hermione qui était coiffée d'un énorme livre rouge vif à la place de son habituel chapeau noir, ensuite ce fut Neville qui débarqua dans le Poudlard Express avec un corps mi-homme mi-crapaud et qui hurlait le nom de Trevor à tue-tête. Et finalement, après bien d'autres rêves étranges, il se vit lui-même accompagné de Lyra et offrant à cette dernière une rose violette. Dans son rêve, Lyra était superbement habillée et riait aux éclats alors que lui, était sale, son pantalon tâché de boue et son visage exprimait un désespoir intense.

Ce n'est qu'un autre stupide rêve... se dit-il calmement.

Après avoir mis ses lunettes sur son nez et s'être étiré un peu, Harry remarqua qu'un petit hibou cendré voletait devant sa fenêtre.

Dans sa précipitation de la veille, il avait totalement oublié d'entrouvrir sa fenêtre, comme il le faisait habituellement.

En s'approchant, il vit que le petit hibou n'était pas seul et que d'autres étaient perchés sur le toit de la maison d'en face.

Harry n'eut besoin que d'un coup d'œil pour reconnaître Coquecigrue, le hibou de Ron. Ne fuyant pas à sa réputation « d'animal excité », il n'arrêtait pas de faire l'aller-retour entre le toit du voisin et la fenêtre d'Harry en hululant bruyamment.

Quand Harry ouvrit sa fenêtre, Coq s'engouffra littéralement dans sa chambre, allant s'écraser contre le mur du fond. Les autres hiboux pénétrèrent, quant à eux, calmement dans la pièce, Hedwige étant celui qui fermait la marche.

Harry dénombra 5 hiboux. Il prit d'abord la lettre de Ron, qu'il détacha de la patte de Coq, toujours sonné sur son lit.

Cher Harry,

Je ne sais pas si tu es déjà au courant, mais si ce n'est pas le cas et bien, j'ai le plaisir de t'annoncer que la rentrée scolaire a été repoussée au 8 Septembre ! C'est mon père qui l'a su grâce au Ministère. Et mes parents tiennent à ce que tu passes ces derniers jours de vacances au Terrier ! Avec Fred et George ont a aménagé un mini terrain de Quidditch, tu verras c'est vraiment super !

On viendra te chercher dès ce soir !

Réponds vite ! Ron

P.S : Hermione nous a déjà rejoint ici depuis quelques jours.

Cette lettre était accompagnée d'un magnifique parchemin où des lettres multicolores dansaient pour former les mots « Joyeux Anniversaire ! ». Il était également décoré d'une multitudes de petits dessins qui représentaient des gâteaux, des ballons, des balais de Quidditch, des livres (sûrement l'œuvre d'Hermione, pensa Harry, en riant) et bien d'autres choses. Le parchemin portait les signatures de tous les Weasley (excepté Percy), d'Hermione, de Lupin, de Tonks et d'autres membres de l'ordre. Et à la grande surprise de Harry, il découvrit en lettre d'or la signature de Dumbledore.

Ces mots lui firent chaud au cœur. Et c'est avec un grand sourire qu'il déballa le petit paquet que transportait également Coq.

Au milieu d'une immense feuille de soie verte, Harry découvrit...

Un rouge à lèvre ! dit-il, ahuri.

Une moitié de parchemin, dont les bords étaient dans un état pitoyable, accompagnait le cadeau.

Harry, Ce rouge à lèvre pourra t'être bien utile pour l'année prochaine. Non pas pour toi évidement, mais pour ta future conquête ! Son fonctionnement est ultra simple : tu le fait essayer à une fille, tu attends quelques minutes et si le rouge à lèvre devient rose pétant et bien, cela signifie que cette fille tient à toi. Par contre, si il n'a aucun effet, largue-là vite fait ! Et sache que plus le rose est criard, plus elle t'apprécie, et qui sait ? t'aime !

Ron P.S : Hermione tient à te donner personnellement son cadeau. Elle n'a pas voulu me dire ce que c'est mais ça m'a l'air passablement ennuyeux. M'enfin, tu verras bien ce soir ! Harry remballa le rouge à lèvres dans son papier vert et le déposa soigneusement dans sa valise.

Dès qu'il se détourna de ses affaires, une petite chouette Hullote blanche vint se percher délicatement sur son épaule gauche, laissant tomber au passage une feuille pliée en deux.

Harry reconnu aussitôt l'écriture propre et nette de Remus Lupin.

Cher Harry Félicitations pour tes 16 ans. Tu arrives maintenant à un âge où un adolescent se transforme gentiment en un adulte. Tu as pourtant déjà vécu d'innombrables épreuves, dont un jeune sorcier de ton âge n'aurait même pas imaginé l'existence. Et je suis fier de toi. Je t'admire, même, d'être qui tu es, simplement. Ne change jamais Harry. Au travers de ton âme revivent James et Lily. Vous ne faîtes qu'un, ne l'oublie jamais.

Amitiés Remus

Quand il eut fini de lire, il réalisa que ses mains tremblaient. La lettre tomba alors sur le sol, semblable à une feuille en automne, tristement.

Harry se renversa mollement sur son lit et ferma les yeux. Il ne put s'empêcher de se remémorer les « épreuves » dont Lupin parlait. Il vit le voile où Sirius tomba, battu. Il entendit le bruit qu'avait fait le corps de Cédric quand il s'était écroulé, terrassé par le pire des sortilèges. Et...

Harry sentit quelque chose frôler sa joue. Il ouvrit instantanément les yeux et sursauta, émettant un petit cri de surprise. Un énorme hibou noir, qui ressemblait d'avantage à un vautour qu'à un « facteur sorcier », se tenait à côté de son visage. Une lettre, horriblement sale, était accrochée à ses pattes.

Il ne tarda pas à découvrir que la lettre en question provenait de Hagrid, qui lui souhaitait en quelques phrases maladroites, un bon anniversaire.

Son estomac commença alors à lui réclamer quelque nourriture.

Il jeta donc un coup d'œil rapide à la lettre de Poudlard, qui comme Ron l'avait prédit, annonçait un retard dans la rentrée scolaire, sans toutefois expliquer la cause de ce changement tout à fait inhabituel.

Harry s'apprêtait à refermer la porte de sa chambre quand il aperçut le petit hibou cendré. Ce dernier s'était assoupi dans la cage d'Hedwige, la lettre qu'il portait se balançant au rythme de sa respiration.

La curiosité l'emporta sur sa faim et Harry se glissa dans sa chambre en se demandant qui d'autre pouvait bien lui écrire.

Le papier était rose et des fleurs entouraient les bords. Une odeur agréable se dégageait de la lettre, semblable à du parfum.

Harry lut, en murmurant.

Cher Harry Je t'écris aujourd'hui pour te souhaiter un doux anniversaire, accompagné d'une bonne dose de bonheur. Mais ce n'est pas tout. La principale raison qui m'a poussée à t'envoyer cette lettre est toute autre. Je voudrais te confesser que je ne t'ai pas oublié. Il suffit que mes paupières se baissent pour que tu apparaisses, avec ton sourire si charment. Harry j'ai besoin de toi...

Cho

Harry jeta violemment la lettre parterre.

Comment ose-t-elle m'écrire pour me dire toutes ces âneries après ce qu'elle m'a fait subir l'année dernière ! Elle ne m'y reprendra pas deux fois... se dit-il amèrement, en claquant la porte.