Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont à J. K. Rowling. Je n'écris pas pour gagner de l'argent, mais uniquement pour mon plaisir et celui de mes (éventuels) lecteurs.

Résumé : Ceci est une histoire d'amour, entre Ron et Hermione, avec quelques allusions Harry/Ginny, alors si vous aimez pas ce couple, vous risquez d'être déçus ... Sinon, ben, vous verrez bien si vous aimez.

Si c'est le cas, pensez à me le faire savoir, pour me donner le courage de continuer ! Alors, si vous aimez, reviewez !!!

Maintenant, place à l'histoire.

MINUIT MOINS DIX

Chapitre 1

Minuit moins dix, salle commune des Gryffondors, Poudlard, école de sorcellerie.

Une jeune fille se tenait sur un canapé rouge et or, au milieu d'une grande salle vide, également rouge et or, bordée de belles boiseries sombres, et décorée de tableaux endormis. La salle était meublée de grandes tables en bois brillant, entourées de chaises, et de confortables fauteuils rouges. Un bon feu flambait dans l'immense cheminée encastrée dans l'un des murs, et deux escaliers parallèles partaient du fond de la salle.

La jeune fille était totalement absorbée dans sa lecture, du moins était-ce ce qui paraissait au premier abord. En réalité, elle était plongée dans ses pensées, et ne prêtait plus la moindre attention à ce qui l'entourait.

Elle portait l'uniforme réglementaire de Poudlard, une longue robe noire sur une jupe plissée bleue foncée, un chemisier blanc et un gilet bleu, et la cravate aux couleurs de sa maison, Gryffondor. Elle était de taille moyenne, ses cheveux châtains embroussaillés encadraient un joli visage éclairé de deux immenses yeux bruns plein de douceur. Enfin, pleins de douceur, habituellement, car pour l'heure, ils étincelaient de colère.

' Comment peut-il être aussi ... aussi ... immature, stupide, aveugle !!! J'ai jamais rencontré de garçon aussi stupide ... sauf peut-être Grabbe ... et Goyle ... et Malefoy ... et ... bon, d'accord, il n'est pas stupide. Mais il reste immature et aveugle. Et crétin. D'accord, c'est pas tout à fait de sa faute, c'est de son âge. Quoi que ... Harry n'est pas immature. Mais tout le monde ne peut pas vivre ce qu'il a vécu. Je le souhaiterais même pas à mon pire ennemi ! Enfin bref, ne nous écartons pas du sujet ... Je le hais, je ne veux plus jamais le voir ! Mais ça va être difficile, vu qu'on est dans la même maison, qu'on suit les même cours, et qu'on est amis ... Qu'on était amis ... Non, qu'on est amis ... '

Hermione Granger, Préfète-en-Chef de Poudlard, ne lisait pas, contrairement à ses habitudes, mais elle pensait à sa dernière dispute en date avec Ronald Weasley, son soi-disant ami.

Treize heures trente, Bibliothèque, Poudlard.

« - Allez viens Hermione, on va faire un tour dehors, il fait beau, pour une fois ...

- Non, Ron, je ne viens pas me promener ! Je te rappelle qu'on passe nos ASPICS dans deux mois, et qu'ils détermineront tout notre avenir. Alors je n'irais pas me promener, et vous feriez mieux d'en faire autant, toi et Harry. Vous avez besoin de réviser, tous les deux, sinon vous ne réussirez jamais vos examens. Et ...

- Non, ça va, arrête là. J'ai l'impression d'entendre MacGonagall !

- Merci, répondit Hermione, secrètement blessée. Au moins, je sais ce que tu penses vraiment de moi, c'est l'essentiel.

- C'est ça, prends ton air pincé, tu lui ressembles de plus en plus.

- Et toi tu ressembles de plus en plus à un crétin. Mais non, je suis bête, tu ES un crétin !

- C'est toujours mieux que d'être frigide.

- Qu ... quoi ?

- Ben oui, c'est quand, la dernière fois que tu as été avec un individu de sexe masculin, à l'exception d'un prof ou de tes chers bouquins ?

- ...

- Laisse-moi réfléchir. Ca devait être ton Vikki ! Ca fait déjà trois ans, non ? C'est pas glorieux ...

- C'est sûr que je suis différente des filles que tu fréquente ... C'était qui ta dernière conquête ? Enfin, je devrais dire, ton dernier fantasme, parce que tout le monde sait que tu ne concrétise jamais ... Essaie avec Pansy Parkinson. Ah non, suis-je bête, elle préfère Malefoy. C'est dire ... »

Et voilà, encore une fois, il l'avait tellement exaspérée qu'elle avait dit des choses qu'elle ne pensait pas. Des choses blessantes.

« - Et ben reste, révise, et tu viendras peut-être me voir quand tu seras vieille fille, en me suppliant de coucher avec toi ... Mais je dirais non, je suis pas charitable à ce point ! »

A son tour de devenir plus que blessant.

A chaque fois, leurs conversations dégénéraient, et ils se blessaient mutuellement. De plus en plus fort. Et de plus en plus souvent.

Elle ne comprenait pas pourquoi. Ils étaient les meilleurs amis du monde, avant. Alors qu'est-ce qui avait changé ?

Mais le problème n'était pas qu'ils soient amis, elle le savait.

Le problème était qu'elle était, contre toute probabilité, amoureuse de Ron Weasley. Totalement et désespérément amoureuse de lui. Et pourtant, Merlin savait qu'elle avait essayé de se convaincre du contraire ... Elle avait fait une liste de ses (nombreux) défauts, trop grand, trop maigre, stupide, totalement immature, une tendance à reluquer sans discrétion toutes les jolies filles qui passent, et à essayer de se mettre en avant à n'importe quel prix. Un complexe d'infériorité aigu, très susceptible, colérique ... et la liste s'allongeait. Mais la seule qualité qu'elle avait trouvée suffisait à contrebalancer tous ces défauts ...

Il était Ron Weasley, tout simplement.

Les larmes lui montèrent aux yeux. Elle était vraiment trop stupide. Elle était tombée amoureuse du garçon qui avait peut-être le moins de probabilités de lui rendre son amour.

Ron n'était attiré que par les jolies filles, et, elle le savait, même si jusqu'à maintenant, du moins à sa connaissance, Ron n'était encore jamais sorti avec personne, un jour, une fille un peu moins bête que les autres prendrait conscience de ses nombreuses qualités, et elle le perdrait encore un peu plus. Et elle en aurait le cœur brisé.

' Pas grave, à moi il me reste les études ' pensa-t-elle amèrement. ' Je suis bonne qu'à ça, de toute façon. Puisque aucun garçon ne voudra jamais de moi, autant remplir ma tête, et avoir au moins un bon métier ... '

Car Hermione le savait, elle l'avait toujours su, elle n'était pas belle. Pas même jolie. Elle n'avait pas de formes, ses yeux étaient d'un brun sans intérêt, ses dents étaient trop longues, et ses cheveux auraient pu servir de nid à toute une famille d'oiseaux. Ses pieds étaient trop grands, sa taille trop large, ses seins inexistants. Bref, elle le savait, elle était la fille la moins attirante de Poudlard. La preuve, Ron ne l'avait jamais regardée. Vraiment regardée. Comme on regarde une femme.

A dix sept ans, Hermione Granger, Préfète-en-Chef de Poudlard, était persuadée de n'avoir aucun intérêt, en dehors de son intelligence. Et donc, aucune chance d'attirer jamais le moindre garçon. Et encore moins Ron. Il avait raison, elle finirait vieille fille. Avec de la chance, elle pourrait jouer les vieilles tantes auprès des enfants que Ron aurait d'une fille superbe, et de ceux qu'auraient Harry et Ginny quand il ouvrirait enfin les yeux.

Cette fois, les larmes coulaient vraiment sur ses joues, silencieusement, sans qu'elle fasse le moindre geste pour les essuyer.

Son chagrin était poignant.

Vers deux heures du matin, elle se leva, essuya ses joues d'un revers de manche, et se dirigea d'un pas qu'elle voulait résolu vers l'escalier qui menait au dortoir des filles, où elle avait une chambre pour elle, du fait de son statut de Préfète-en-Chef. Arrivée en haut, elle prononça le mot de passe « Poil-de-carotte », petit plaisir qu'elle s'était autorisé, sachant qu'elle serait la seule à l'entendre, et alla se jeter toute habillée sur son lit, sans prendre la peine de se déshabiller, anéantie par sa crise de larmes.