Auteure : Blanche Malfoy

Titre : Something like a hero

Traductrice : Falyla

Disclaimer : Rien ne m'appartient, les personnages sont à JKR et l'histoire est de Blanche Malfoy. Je revendique cependant la traduction.

Paring : Harry Potter/Severus Rogue

Warning: Cette fic est classée NC-17, elle comporte des scènes très explicites. C'est un slash. Ce qui signifie des relations amoureuses entre hommes. Si vous n'aimez pas ça, ne lisez pas ! Homophobes, passez votre chemin, cette histoire n'est pas pour vous !

Seve : Merci c'est gentil. En effet, j'essaie de faire attention aux faux amis même si je ne suis pas infaillible ! LOL. La suite est là. Bisous.

Arlein de Lioncourt : Merci pour la précision, pour l'originalité, c'est réussi. A plus. Bises.

Saael' : Salut fillette ! Comment vas-tu ? Des oscars ?? Je ne pense pas, mais merci quand même ! J'espère que tu aimeras la suite. Bisous.

Aurelia : Qu'ils se disent tout, tout de suite ? Dans la vraie vie, ça marche pas comme ça, alors encore moins dans une fic. Mais tu verras que Harry a des arguments…Bises.

Prune : Généralement, avec Blanche Malfoy, les relations démarrent sur les chapeaux de roue, c'est après que ça se gâte…LOL. Merci pour le compliment, j'apprécie. Bisous.

Artemis : La suite est juste en dessous. Bises.

Vyo : Merci ! Je suis toute rouge ! #^_^#. Effectivement, je prends la liberté de tourner la phrase autrement si elle me paraît plus « légère ». Certaines locutions anglaises sont parfois « à rallonge », alors si je peux dire la même chose en moins de mots, je le fais. Au départ, je me disais que je ne respectais pas les mots de l'auteur mais finalement, les lecteurs apprécient plus un texte fluide qu'une retranscription mot à mot. Tant mieux ! Bisous.

Lyly : Merci, la suite est là. Bises.

Rémus James Lupin : Merci pour cette review de dernière minute. J'ai bien reçu tes mails, le boulot, la newsletter et les commentaires. J'attaque le prochain chapitre alors les interviews, que je n'ai même pas encore lues, attendront un peu. A plus. Bisous.

 Chapitre 2 (1ère partie)

- Non, je refuse catégoriquement à moins que vous me donniez une bonne raison, Severus.

- Monsieur le Directeur, c'est définitif. Je démissionne que vous trouviez ou non quelqu'un pour me remplacer, déclara le Maître de Potions.

Dumbledore le regarda avec sympathie.

- Vous êtes trop jeune pour prendre votre retraite.

- Je ne veux pas exactement me retirer, dit Severus en baissant les yeux.

Il ne pouvait faire face à Dumbledore. Le directeur savait toujours ce qu'il ressentait quand leurs yeux se rencontraient.

- J'ai besoin d'être seul quelques temps pour réfléchir. Peut-être que j'ouvrirai un magasin à Pré-au-Lard ou sur le Chemin de Traverse.

- Si vous avez besoin de vacances, dites-le simplement mais je ne veux pas que vous démissionniez de vos fonctions dans cette école. Malgré ce que vous pensez, vous êtes vraiment indispensable ici.

Severus savait que c'était un mensonge. Personne n'avait besoin de lui. Dumbledore l'avait embauché par le passé parce qu'il n'avait nulle part où aller, parce qu'il était brisé et sa réputation traînée dans la boue. Dumbledore avait été le seul à lui accorder une seconde chance. Severus lui en était reconnaissant mais il était temps de partir. Une des raisons pour laquelle il était resté si longtemps à Poudlard était Potter. Il avait été obsédé par l'idée de protéger le garçon et en le faisant, il s'acquittait de sa dette envers le père de Harry. Sa mission était accomplie, maintenant il était temps pour lui d'avancer.

- Qu'est-ce qui vous tracasse, mon garçon, demanda aimablement Dumbledore.

Severus le regarda, les yeux brillants. Dumbledore le traitait toujours comme s'il était encore un enfant. Le directeur avait toujours été aimable avec lui mais là encore, il était aimable avec tout le monde. Severus le considérait comme un père, le père gentil et compréhensif qu'il n'avait jamais eu. C'est pourquoi il ne put lui dire ce qu'il se passait entre Potter et lui. Il ne supporterait pas de voir de la déception dans ses yeux.

- Rien ne m'inquiète, dit tranquillement le Maître des Potions, mentant sans honte.

- Vous savez que je vous considère comme mon fils, Severus.

Le cœur de Severus battit plus vite mais il ne dit rien.

- Un fils qui a connu quelques mésaventures, un fils rebelle – comme ça arrive fréquemment – qui pense qu'il sait déjà tout du monde et qui choisit le mauvais chemin mais qui revient finalement plus mature. Même si parfois, je vois ce même garçon rebelle dans vos yeux, je sais que ça ne signifie rien. Vous n'êtes plus ce garçon, même si vous accrochez à de vieilles rancunes du passé. Vous oubliez que je vous connais mieux que quiconque. Je connais votre cœur même si vous ne le montrez pas. C'est pourquoi je suis certain que quelque chose vous inquiète. Vous vouliez déjà nous quitter par le passé mais jamais avec cette urgence. Dites-moi, est-ce que votre décision a quelque chose à voir avec Harry Potter ?

Severus essaya de cacher son étonnement mais il ne fut pas assez rapide. Dumbledore remarqua son trouble.

- Il  y a quelque chose que vous souhaitiez me dire, Severus ?

Severus ouvrit la bouche mais rien n'en sortit. Il ne pouvait pas parler à Dumbledore. Le Directeur ne lui pardonnerait pas d'avoir profité de Harry Potter, même si ça n'était arrivé qu'une seule fois.

- Non, Monsieur le Directeur, rien du tout.

Dumbledore soupira tristement.

- Voici ce que nous allons faire. Je réarrangerai vos horaires afin que vous ayez plus de temps libre pour réfléchir comme vous dîtes. Après un mois, si vous souhaitez encore partir, je ne vous en empêcherai pas, cependant ça sera une perte immense pour cette école et pour moi.

Severus acquiesça d'un hochement de tête.

- Merci, Monsieur le Directeur.

Severus s'éloignait déjà pour quitter la pièce mais les dernières paroles de Dumbledore le firent tressaillir presque imperceptiblement.

- Vous êtes devenu un homme exceptionnel, Severus. Vous avez suffisamment expié vos péchés. Il est temps de vous laisser aller mais pas de la façon à laquelle vous pensez. Permettez-vous d'aimer, Severus. N'y a-t-il pas une chanson qui dit « All you need is love » ? J'adore cette chanson…sourit Dumbledore.

- L'amour n'est pas fait pour un homme comme moi, murmura Rogue dans un souffle.

- Vous croyez ? Je n'en serai pas si sûr si j'étais vous.

Severus referma violemment la porte du bureau de Dumbledore, comme le Directeur s'y attendait. Il n'était pas fâché, cependant. Il avait l'habitude. Dumbledore connaissait parfaitement le caractère de son ex-pupille. Si seulement Severus s'autorisait un peu de bonheur. Dumbledore n'avait pas menti quand il avait dit à Severus qu'il était devenu un homme exceptionnel.

Le Directeur espérait qu'il y avait une façon de lui montrer qu'il n'était pas aussi froid et rigide qu'il se plaisait à croire. Severus était plus sensible qu'il ne le pensait.

« Il est sans doute plus émotif que Harry » pensa Dumbledore avec amusement.

Il soupira et regarda Fumseck.

- Je me demande, mon cher ami, si Severus remarquera, un jour, combien il a en commun avec celui qu'il traite d'idiot et qu'il clame partout qu'il déteste. Sur de nombreux points, Harry est comme Severus. Ils s'aiment mais refusent de l'admettre et ils ne me diront jamais ce qu'ils ont dans leur cœur. Même s'ils savent mieux garder leurs secrets maintenant, je peux toujours lire en eux. Mais ils sont trop têtus pour réaliser que je les connais mieux qu'ils ne se connaissent eux-même.

Fumseck pépia doucement.

- Je vois. Mais je pense que Harry n'est pas aussi effrayé par l'amour que Severus. Alors, oui, il y a encore de l'espoir.

Dumbledore caressa tendrement son oiseau qui lui donna un affectueux coup de bec sur l'épaule.

Harry avait évité Rogue toute la semaine, avec succès. Il n'eut pas à fournir beaucoup d'efforts parce qu'il semblait que Rogue l'évitait aussi de son côté. Si Harry avait été honnête, il aurait admis que c'était Rogue qui le fuyait. Chaque jour, il avait espéré tomber sur lui au moins une fois alors ils auraient été forcés de se faire face seul à seul. Mais il semblait que le sort s'acharnait contre eux.

Le peu de fois où ils s'étaient rencontrés, il y avait bien trop de gens autour d'eux. Tout ce que Harry pouvait faire en ces rares occasions était d'observer Rogue du coin de l'œil et promptement détourner les yeux quand il lui lançait un de ses regards glacés.

N'avait-il pas apprécié cette nuit ? Parce que Harry ne pouvait faire abstraction de la moindre minute. Il avait perdu le compte des fois où il s'était plongé dans de stupides fantasmes. Il se voyait déshabiller Rogue dans la remise à balais, dans son bureau, dans sa chambre à coucher, même dans le Grand Hall.

Il soupira tristement. Il était vraiment amoureux, plus la peine de se fatiguer à le nier. Mais la question du siècle était : pourquoi ? Pourquoi était-il amoureux de Rogue ? Peut-être qu'il confondait simplement désir et amour.

Juste une seule nuit n'était pas assez pour lui. Il voulait plus mais il ne savait pas comment le demander. De toute évidence, Rogue ne voulait rien de plus. Une nuit avait suffi à ce bâtard. Harry serra les poings de colère. Si Rogue pensait qu'il allait se débarrasser de lui si facilement, il se trompait lourdement. Le Gryffondor allait se rendre inoubliable.

Harry s'arrêta au milieu du couloir et se mordit la lèvre inférieure. A quoi pensait-il ? Il ne voulait pas vraiment être avec Rogue encore une fois ? Si ? Il ne tolérerait pas de se faire humilier par Rogue mais d'un autre côté, il avait toujours permis que cela arrive.

« Non, cette nuit n'avait rien d'humiliant. C'était du désir, se dit-il. J'ai tout aimé, même si je pouvais à peine marcher le lendemain. »

Que devait-il faire ? Tout était si confus. Il voulait plus mais la petite voix dans sa tête lui disait de résister à la tentation. Rogue était un problème. Rien de bon ne sortirait de tout ça. C'était juste du sexe entre eux, rien de plus. Est-ce que Harry voulait vraiment ça ?

Ne voulait-il pas quelque chose de plus significatif ? Pas plus tard qu'hier, il avait dit à Hermione qu'une vraie relation lui manquait. Il était à nouveau prêt à s'engager avec quelqu'un. Son thérapeute le lui avait dit. Hermione le lui avait dit. Même Ron, qui était le plus idiot de tous quand il s'agissait d'amour, le lui avait dit. Rogue était tout sauf une personne prête à s'engager.

Tout était de la faute de Lydia Abbot. Si elle ne s'était pas amourachée de ce bâtard, Harry n'aurait pas eu à faire face à ce dilemme. Il n'aurait jamais embrassé Rogue en premier. Embrasser Rogue, réalisa-t-il, était une mesure désespérée, une façon de marquer son territoire. C'était un stupide sentiment de possession, comme si Rogue lui appartenait. Une manière de crier à cette gourde : IL EST A MOI , IL EST A MOI, IL EST A MOI !

"A quoi est-ce que je pense ? se réprimanda-t-il. Il n'est pas une chose qu'on possède. Il ne m'apprécie même pas. »

Il gardait la tête baissée pendant qu'il marchait. Il était si distrait par ses propres pensées qu'il ne vit pas la personne qui venait dans sa direction et il le percuta de plein fouet. La personne enlaça sa taille avant qu'il ne tombe sur le sol. Harry leva les yeux pour le remercier et rencontra le regard glacé de Rogue, un de ceux qui le faisaient trembler des pieds à la tête. Harry n'eut pas le temps de se réjouir de la proximité de Rogue parce que ce dernier le repoussa durement dès qu'il s'aperçut qu'il allait bien.

- Regardez où vous allez.

Avant que Harry ne puisse réagir, Rogue poursuivit son chemin.

- Eh ! cria Harry. Attendez ! Nous devons parler!

Rogue continua à marcher comme si Harry n'avait rien dit. Le jeune homme courut pour le suivre.

- Ne me fuyez pas ! dit Harry furieux alors qu'il marchait derrière Rogue.

Rogue s'arrêta abruptement en entendant ces mots et Harry le percuta à nouveau. Cette fois, il fit une chute spectaculaire. L'aîné se retourna, baissa les yeux et lui jeta un regard mauvais comme s'il était un insecte particulièrement dégoûtant.

- Qui fuit ? ricana Rogue.

- Vous, dit Harry avec assurance. Vous agissez comme si je n'existais pas, comme si la nuit que nous avons passée ensemble n'avait jamais eu lieu !

Harry se sentit tiré du sol et balancé sans précaution à l'intérieur d'une salle de classe vide. Une chaise l'empêcha de tomber par terre encore une fois. Rogue lui jeta un regard meurtrier et Harry sentit un désir familier le brûler.

« Je suis masochiste et je ne le savais pas ! » réalisa-t-il, choqué.

- Que…

- Restez tranquille ! le coupa sévèrement Rogue. Que penseront les gens s'ils vous entendent ? Pourquoi êtes vous si immature, si imprudent ?

Harry eut l'air offensé.

- Je ne suis pas immature, je vous l'ai déjà dit !

- Si vous ne l'étiez pas, vous ne discuteriez pas de choses si personnelles dans un couloir d'école, par Merlin ! Cette école fait circuler les rumeurs en un clin d'œil ! gronda férocement Rogue. Pensez-vous que je voudrai que les gens connaissent la plus grande erreur de ma vie ?

Le cœur de Harry se brisa à ces mots mais il releva simplement le menton et rétorqua avec insolence :

- Et bien, si vous ne m'aviez pas fui chaque fois que nous nous sommes rencontrés, je n'aurai pas eu besoin d'aborder ce sujet dans un des couloirs de l'école ! Et vous sembliez prendre du bon temps avec la plus grande erreur de votre vie.

La figure de Rogue se contracta de fureur.

- Qu'est-ce que vous voulez, Potter ? Vous êtes celui qui a dit que c'était seulement pour une nuit ! Nous l'avons fait et maintenant c'est terminé. Je n'ai pas de temps pour ça. Et je n'ai définitivement pas de temps pour vous.

- Espèce de salopard.

Si Harry lui avait parlé comme ça lorsqu'il était encore étudiant, Rogue lui aurait fait regretter d'être né. Il pouvait encore mais maintenant Harry était un professeur. Severus n'avait plus aucune autorité sur lui. Tout de même, le morveux avait été insolent. Il allait payer.

Harry fut projeté contre le mur et ses mains épinglées ensemble. Les battements de son cœur s'accélèrent. Ce scénario commençait à devenir familier. « Mais pas moins excitant » pensa Harry amèrement.

- Pourquoi continuez-vous à m'ennuyer ? murmura Rogue entre ses dents, sa bouche très proche de celle de Harry. Trouvez quelqu'un d'autre pour jouer avec vous, Potter. Vous n'êtes rien d'autre pour moi qu'une insignifiante et irrespectueuse petite peste qui se trouve toujours sur mon chemin.

Les yeux de Harry brillèrent mais il ne brisa pas le contact visuel.

- Alors vous vous êtes juste servi de moi, accusa-t-il.

Rogue resta interloqué.

- C'est vous qui avez commencé tout ça! C'est vous qui m'avez séduit.

- Oh ! Je vous en prie ! se moqua Harry. Vous parlez comme si vous étiez plus jeune que moi ! Est-ce que j'ai cette sorte de pouvoir sur vous ?

Severus lui serra les poings devant son visage et les tordit vicieusement.

- Vous êtes nerveux, mon garçon ! Si ce n'était pour Dumbledore, je vous aurais puni pour votre insolence depuis longtemps. Vous avez toujours eu cet air supérieur sur votre visage comme si vous étiez mieux que n'importe qui d'autre. J'ai une nouvelle pour vous. Il n'y a rien de spécial en vous et cette nuit l'a simplement prouvé. J'ai juste essayé d'être un gentleman en vous évitant mais vous ne rendez pas les choses simples, n'est-ce pas ?

Harry souffla difficilement, ses yeux brillants de larmes de fureur. Ainsi, il n'était pas assez bien, hein ? Il allait lui monter.

Et avant qu'il ne réalise son geste, il avait levé son poing droit, prêt à frapper mais Rogue attrapa sa main en vol.

Rogue ricana :

- Vous êtes si prévisible, si émotif. Vous n'avez rien appris. Je peux voir tout ce que vous ressentez dans vos yeux.

L'expression de Rogue changea mais Harry ne sut comment l'interpréter. Il était encore trop en colère et blessé pour réagir.

- Ne vous ai-je rien enseign ? Vous ne cessez de me donner des armes à utiliser contre vous. Je sais exactement quoi faire pour vous blesser parce que vous êtes incapable de garder vos sentiments pour vous, de les verrouiller et de les laisser à leur place. Je ne sais toujours pas comment vous avez pu battre le Seigneur des Ténèbres.

Harry baissa les yeux mais Rogue lui souleva le menton et le regarda intensément.

- Je vous ai blessé. Vous ne devriez pas l'être. Pourquoi vous souciez-vous de mon opinion alors que, toute votre vie, vous l'avez méprisée ? Imbécile. Voilà ce que vous êtes. Vous êtes un idiot.

- Non, c'est vous qui l'êtes ! Pourquoi vous inquiétez-vous de savoir si je montre ou pas mes stupides émotions ? Vous n'avez aucune idée de ce que je ressens vraiment. Vous ne pouvez rien voir !

- Vous êtes dirigé par vos émotions. Vous êtes faible. Dois-je poursuivre, Potter ? C'est si facile de vous blesser. Vous le savez et vous ne pouvez toujours pas cacher ce que vous ressentez pour quelqu'un. J'ai vraiment pensé que vous ne pourriez pas le faire.

Contre tout attente, les yeux de Rogue étaient très brillants comme s'il luttait avec ses sentiments.

Harry le regarda, confus.

- Qu'avez-vous dit ? Je ne comprends pas.

Rogue caressa doucement le visage de Harry.

- Le Seigneur Noir connaissait tous vos points faibles mais vous l'avez tout de même battu.

- Ce que vous dites n'a aucun sens. Pourquoi parlez-vous de ça maintenant ? Quel est le problème ?

Harry se mordit la lèvre inférieure, agacé. Il n'aimait pas se souvenir de la bataille. Il n'aimait rien qui lui rappelait Voldemort.

- Il est mort. Emotif ou pas, je l'ai tué. Je ne sais pas pourquoi vous êtes en train de me dire ces choses mais je ne me considère pas faible simplement parce que j'ai un cœur. Pourquoi vous souciez-vous de savoir si je me sens bless ? Je ne comprends pas.

- Parce que vous êtes un imbécile.

Rogue recula. Il essaya de quitter la pièce mais Harry l'attrapa par la manche. Où croyait-il aller ? Leur conversation débutait à peine. Harry était soudainement très curieux à propos de ce mystérieux homme qui semblait tout à coup si humain, bien loin du Rogue qu'il connaissait.

- Etes-vous en train de dire, commença prudemment Harry, que c'est une façon détournée de me laisser entrevoir que vous ne voulez pas me blesser ?

Harry était si nerveux, si incrédule qu'il sentait une folle envie de rire monter en lui.

- Vous ne voulez pas me blesser !

Severus rougit légèrement mais Harry ne le vit pas.

- Vous êtes si foutument compliqu ! s'exclama Harry.

- Ne soyez pas stupide, murmura Rogue en détournant les yeux.

- Vous êtes un homme étrange.

- Je veux juste que vous grandissiez une fois pour toutes.

- Et devenir insensible comme vous ? Non, merci. Je suis très heureux d'être émotif.

- Vous ne saisissez pas, n'est-ce pas ?

- Non. Mais je comprends une chose, cependant. Vous avez peur de moi.

- Potter…

- Laissez-moi finir ! Si cette nuit n'avait rien signifié du tout, vous ne seriez pas sur la défensive. Vous auriez pu m'ignorer comme vous l'avez toujours fait. Mais il s'est passé quelque chose, n'est-ce pas ? Vous ne cessez de me dire d'arrêter d'être si émotif mais vous êtes si hypocrite ! Vous êtes toujours émotif quand nous sommes ensemble !

Les yeux de Harry s'illuminèrent comme s'il avait découvert quelque chose d'énorme.

- Je vous effraie parce que je suis le seul qui parvient à vous faire perdre votre précieux self-control !

Il était stupéfait de sa découverte mais Severus était choqué. 

- Ce n'est pas… commença Severus, courroucé avant d'être interrompu par le sourire craquant que Harry affichait.

- Je vous ai eu ! Même vous et toute votre éloquence ne pouvez argumenter contre ça, dit Harry amusé.

- Taisez-vous, rétorqua Rogue, furieux.

- C'est un moment historique le jour où Harry Potter a découvert une face cachée de Severus Rogue ! Ha !

- J'ai dit : la ferme ! l'avertit Rogue.

- Peut-être qu'on devrait organiser une fête pour célébrer ça. J'ai finalement eu le dernier mot ! Je sens…

Harry fut interrompu par le baiser de Rogue, il était si torride qu'il en perdit l'équilibre. Il était soutenu par les mains de Rogue, fermement posées sur sa taille.

- Ne vous y trompez pas, Potter, murmura Rogue contre les lèvres de Harry. Vous ne savez rien de moi, rien du tout.

- Ça viendra. Un jour, je vous mettrai à nu.

- Ne parlez pas pour ne rien dire.

Harry le regarda, sérieux.

- Je peux vous blesser si je veux parce que, vous aussi, vous m'avez donné des armes. Je sais un tas de choses sur vous, des choses que vous m'avez montrées à travers vos souvenirs et je ne suis pas seulement en train de parler du jour où je me suis plongé dans la Pensine. Vous m'avez laissé voir au cœur de votre âme. Je n'oublierai jamais ça. Je n'oublierai jamais les choses que j'ai vues. Mais je ne les utiliserai jamais contre vous. Je ne suis pas comme ça.

Harry pouvait voir que Rogue était à la fois surpris et secoué par ses paroles. Il caressa doucement le visage de Rogue et posa sa bouche sur la sienne. Il craignait d'être repoussé mais Rogue était si choqué qu'il n'eut aucune réaction. Encore une fois, Harry mit sa langue dans sa bouche pour le réveiller, pour qu'il lui rende son baiser comme la première fois.

- S'il te plait, embrasse-moi, supplia doucement Harry.

L'expression de Rogue était indéchiffrable mais Harry ne perdit pas espoir. Il détestait quémander comme ça, comme s'il n'avait aucune fierté. Il s'était promis qu'il ne s'humilierait pas pour lui.  Mais il ne pensait plus. Son besoin de lui était si grand que rien d'autre ne comptait, pas même sa fierté. Il se sentait honteux. Rogue le détruirait.

Mais Rogue le surprit en exauçant son vœu par un doux baiser qui le liquéfia.

- Que puis-je faire pour vous éloigner de moi ? demanda Severus pour lui-même.

- Il n'y a rien que vous puissiez faire. De toute façon, vous ne le voulez pas vraiment ? dit Harry avec son insolence coutumière.

Les lèvres de Severus se retroussèrent.

- Vous êtes le seul qui a le culot de me parler comme ça. Morveux.

Harry sourit.

- Mais vous aimez ça.

Severus retint son souffle pendant une seconde.

- Aimer ? grimaça-t-il. Votre stupidité ne cessera jamais de me stupéfier, Potter.

Harry haussa les épaules.

- Vous savez ce que je veux dire.

- Que voulez-vous de moi ?

- Vous.

Severus fronça les sourcils.

- Moi ? Qu'est-ce que c'est supposé vouloir dire ?

- Que je vous veux vous, juste vous. Je… Harry baissa timidement les yeux. Je ne veux pas juste une nuit.

- Si vous voulez du sexe, trouvez quelqu'un de votre âge, dit Severus, indifférent.

- Je ne veux pas juste du sexe. Je veux vous connaître. Je…

- Me connaître ? Pourquoi ? demanda Severus, étonné.

- C'est comme ça, murmura Harry, incapable de trouver une réponse convenable.

Ils restèrent silencieux un long moment. Alors que Severus luttait avec ses émotions, Harry se demandait s'il avait fait la bonne chose en se montrant si audacieux, si honnête. Le visage de Rogue était impassible comme d'habitude et Harry ne savait que penser.

- Je dois y réfléchir. Je ne peux pas décider juste comme ça, dit Severus, ennuyé.

Harry ouvrit de grands yeux. Il y réfléchirait. C'était une bonne chose, non ?

- Faites un saut dans ma chambre après le dîner, dit Severus et Harry retint son souffle. Soyez discret, par Merlin. Je ne veux pas que quelqu'un nous découvre, est-ce que vous m'avez entendu ? Si jamais vous en parlez à quiconque… Il laissa sa phrase en suspens.

- Je n'en parlerai pas, garantit Harry.

Severus hocha la tête. Il regarda Harry une dernière fois, lui caressa doucement le visage puis il quitta précipitamment la pièce, laissant derrière lui un Harry troublé et abasourdi.  

Voilà, j'espère que ça vous a plu. J'attends vos commentaires.

A lundi prochain.

Falyla