Nouvel OS qui est en réalité un de mes prompts du défi de l'été du forum Saint Seiya FR :
"Orphée joue tous les soirs une mélopée au clair de lune, sans réaliser que chaque soir, un chevalier très précis se cache pour profiter de la jolie mélodie, sauf qu'une fois il s'est endormi et a choppé la grippe à pioncer dehors. La nuit suivante Orphée fut surpris d'entendre tousser derrière un arbre et d'y découvrir Milo brûlant de fièvre."
Orphée étant un personnage que j'affectionne particulièrement, j'ai décidé de l'associé avec un autre personnage que j'aime beaucoup : Milo. La Pomme Verte est à l'origine de ce paring (le milorphée comme on l'appelle), toi qui l'attendais tellement te voilà servie, j'espère que ça plaira.
Disclaimer : Les personnages ne m'appartiennent pas.
Nouvelle vie, nouveau départ
Orphée jouait une mélopée au clair de lune, comme chaque soir depuis sa résurrection. Cela faisait trois mois que tous les chevaliers, ayant succombé durant les dernières batailles, avaient été ramenés à la vie. En effet, la déesse avait souhaité leur offrir l'opportunité de vivre paisiblement, maintenant que la Terre n'était plus menacée.
Une seconde vie peinarde en guise de récompense pour leurs bons et loyaux services ? Et puis quoi encore ?! C'était surtout un cadeau empoisonné, oui !
C'était ce qu'avait pensé Orphée après les explications d'Athéna. D'abord, choqué par la nouvelle, il avait refusé d'y croire. Néanmoins, il avait tout de même fini par prendre conscience qu'il était bel et bien vivant. Il avait été longtemps en colère contre cette décision qu'il avait jugée égoïste.
Et pour cause : lui-même avait essayé de ramener une personne, chère à son cœur, à la vie. Cependant, après ce qu'il s'était passé aux enfers, il s'était résigné à l'idée de l'avoir perdue à jamais. Il avait pris conscience que la vie était belle et précieuse justement parce qu'elle était unique… Et le voilà revenu d'entre les morts, quelle ironie.
Puis, il y a eu le déni, ensuite la tristesse. Durant plusieurs semaines, Orphée avait été pris dans une profonde dépression. Milo du Scorpion était venu le voir, il s'inquiétait pour lui car après tout : les chevaliers étaient un peu comme une grande famille, et en tant que telle, ils devaient être unis et soudés ! Hors de question d'abandonner un membre !
La sollicitude et le soutien infaillible de Milo l'avaient aidé à remonter la pente, il était venu chaque jour le voir pour lui remonter le moral. Il illuminait sa journée par sa simple présence : le Scorpion était quelqu'un qui débordait de vie, et son sourire avait le don de lui faire oublier sa peine. Vint enfin l'acceptation, le lyrode avait fini par assumer cette seconde chance et avait réussi à pardonner sa déesse.
Ayant retrouvé sa sérénité, il parvenait de nouveau à jouer de la lyre. Il joua ainsi tous les soirs, apaisé. Mais il était loin de se douter que chaque soir, un chevalier caché dans la pénombre écoutait ses mélodies. Ce même chevalier avait fini par attraper la grippe à force de dormir dehors. Alors, la nuit suivante, Orphée fut surpris d'entendre quelqu'un tousser derrière un arbre. Il avança sur ses gardes et découvrit Milo brûlant de fièvre. Que faisait-il ici en pleine nuit ? Voyant le chevalier d'or mal en point, il le porta jusque dans sa demeure. Il le déposa sur son lit et le couvrit. Le lyrode décida de veiller sur lui. Après tout, Milo avait déjà fait tant pour lui, il se devait de lui rendre la pareille.
Le lendemain, quand le chevalier du Scorpion se réveilla, il constata qu'il était dans un lit. Il n'avait pas le souvenir de s'être couché. D'ailleurs, ce n'était pas sa chambre. Où était-il ?
Milo essaya de se lever mais se sentit trop faible pour le faire. Il avait à la fois chaud et froid, des courbatures partout, mal à la tête et se sentait enrhumer. Il se souvint avoir passé la nuit dehors. Il avait dû attraper froid en étant à l'extérieur, les nuits étaient plutôt fraîches ces temps-ci. Oui, il était sorti pour écouter la musique de Orphée car elle avait le don d'apaiser son âme en peine.
La vérité c'était qu'il était venu se réfugier dans cet endroit pour déverser sa tristesse. Cependant, il ne savait pas que c'était aussi le lieu où Orphée jouait tous les soirs. Alors, il s'était caché pour ne pas être vu en état de faiblesse. Puis, quand il entendit le doux son de la lyre, c'était comme si son chagrin s'envolait et qu'une tendre chaleur l'enveloppait dans un cocon de béatitude. La musique du chevalier d'argent était si réconfortante, qu'il s'était mis à venir toutes les nuits l'écouter en secret. Mais voilà, il avait fini par tomber malade.
Soudain, la porte s'ouvrit, Milo aperçut Orphée entrer avec un plateau. Il en déduisit qu'il était chez le musicien. Ce dernier l'avait certainement trouvé en piteux état et ramené chez lui pour le soigner. Le chevalier d'or en fut mortifié de honte. Comment regarder le lyrode en face après ce spectacle affligeant ?
« Bonjour Milo, te sens-tu mieux ?
— … Je ne crois pas… Je suis désolé.
— Désolé ? Mais pourquoi ?
— Je suis désolé que tu m'ais trouvé dans un état lamentable et que tu ais dû t'occuper de moi.
— Ne le sois pas, voyons. Cela arrive à tout le monde de tomber malade.
— Mais c'est de ma faute si je suis souffrant ! D'autant plus que… Tu as du trouvé cela bizarre que j'étais caché…
— En effet, j'étais surpris de te voir. Mais pourquoi t'es-tu dissimulé ?
— … Je ne voulais pas être vu… Et tu étais là. Alors, je me suis éclipsé derrière l'arbre. Puis, tu as commencé à jouer de la lyre… C'était si agréable que je n'ai pas pu m'empêcher de revenir tous les soirs pour t'écouter.
— Tu aurais pu venir me voir directement, je ne t'aurais pas chassé.
— Je… Je n'étais pas en forme et je n'avais pas vraiment envie de voir quelqu'un.
— Tu étais en train de pleurer et tu ne voulais pas être vu, c'est cela ?
— …
— Je prends ton silence pour une affirmation. Il n'y a pas de honte, tu sais. Tu peux te confier à moi sans crainte, cela te ferait sûrement du bien de dire ce que tu as sur le cœur. »
Emu par la bienveillance d'Orphée, Milo fondit en larmes. Il était trop fatigué et accablé, ses dernières barrières avaient cédé. Le musicien fut déstabilisé un instant. Qu'est-ce qui avait mis le chevalier d'or dans cet état ? Lui qui était si plein d'entrain et d'assurance, le voilà abattu et inconsolable. C'était décidé ! Il ferait tout son possible pour rendre le sourire à cet être d'ordinaire si lumineux. Doucement, il s'approcha du Scorpion et l'enlaça. Milo lui rendit immédiatement l'étreinte, toujours bouleversé.
Au bout d'un moment, il se calma. C'était à ce moment qu'Orphée se souvint que le chevalier d'or était encore malade et n'avait probablement rien mangé depuis la veille. Alors, il lui tendit le plateau qu'il avait ramené. Il lui avait préparé une soupe bien chaude : rien de plus réconfortant quand on se sentait mal. Après avoir mangé (soupe très bonne au passage), Milo décida de se confier :
« J'étais tourmenté ces derniers jours.
— Et qu'est-ce qui t'a tant désolé ?
— … J'étais amoureux.
— Oh… C'est un sentiment merveilleux mais aussi dévastateur. Et vu ton chagrin, je suppose que la personne en question ne partage pas tes sentiments.
— Oui… Vois-tu je l'ai toujours aimé. Nous avons toujours été ensemble. Même séparés, je sentais que nous étions toujours connectés par un lien assez puissant. Et cela me suffisait jusqu'à ce que je le perde. Quand il était mort… C'était comme si mon monde s'était effondré, je sentais comme un vide incomblable en moi… Mon devoir de chevalier et la promesse que je lui avais faite de veiller sur son disciple, étaient mes seules raisons pour continuer à vivre.
— Je te comprends, j'ai ressenti la même chose quand j'avais perdu Eurydice.
— Puis, il y a eu la guerre sainte… Il était revenu ! Au début, j'étais si heureux de le revoir mais… Il était revenu sous la forme d'un spectre… A ce moment-là, je n'avais pas compris ses véritables intentions, et j'avais laissé la colère prendre le dessus… Mais après, quand j'ai su la vérité, tous mes doutes se sont envolés et je m'en suis énormément voulu. Je savais que son temps était compté, alors nous avons continué à accomplir notre devoir jusqu'au bout. Et arrivé au mur des lamentations, j'ai été heureux d'avoir pu tenir mon rôle de chevalier et de mourir à ses côtés.
— Encore une fois, je comprends tes sentiments. Moi aussi, j'ai été comblé de m'être acquitté de mon devoir en tant que chevalier et ainsi tenir ma promesse. J'étais confiant et serein, j'étais persuadé que les chevaliers de bronze allaient réussir leur mission. Je pouvais partir tranquillement rejoindre Eurydice.
— C'est notre point commun à tous. Nous les saints d'Athéna, nous allons toujours jusqu'au bout des choses.
— Oui, il n'y avait aucun regret à avoir.
— Exactement, c'était la fin qui nous attendait et nous l'avions acceptée. Mais après… Comme tu le sais, nous sommes tous revenus d'entre les morts. J'avais décidé de prendre cette seconde chance offerte pour prendre un nouveau départ, maintenant que la paix règne. Alors, je suis allé me déclarer à mon ami de toujours : Camus du Verseau. »
Le visage du Scorpion s'assombrit et les larmes menaçaient de couler à nouveau.
« Je lui ai fait part de mon ressenti… Il m'a rejeté froidement… Arguant que nous étions des chevaliers et qu'en tant que tels, nous ne devions pas avoir ce genre de sentiments encombrants. Tu sais, je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il corresponde à mes sentiments mais… J'avais espéré que nous resterions amis tout de même… Ce n'est plus le cas : Camus ne veut plus me voir, je dois sûrement le dégoûter.
— Milo… Ce n'est pas de ta faute, les sentiments ne se contrôlent pas. Il a choisi sa voie, et elle s'éloigne de la tienne, ainsi va la vie. Je ne te dis pas que c'est facile d'oublier, après tout, tu l'as aimé pendant des années. Mais tu ne dois pas te laisser abattre, la vie continue et elle mérite d'être pleinement vécue, c'est toi qui me l'as dit. Alors, prends cette seconde chance pour tourner la page.
— Merci pour ton soutien Orphée. Tu as raison : je ne vais pas passer mon temps à me morfondre. Je dois faire table rase du passé et tracer mon propre chemin, même si cela ne sera sûrement pas facile.
— Je suis heureux d'avoir pu te remonter le moral. Mais tu es encore souffrant, tu devrais rester encore au lit pendant un certain temps.
— Merci encore de t'occuper de moi, Orphée.
— Encore une fois ce n'est rien, tu t'es déjà occupé de moi aussi. Je t'en suis reconnaissant, c'est à mon tour de t'aider et je le fais avec plaisir. »
Milo passa ainsi quelques jours chez Orphée, il s'était vite rétabli grâce aux bons soins du chevalier de la Lyre. Suite à cela, Milo passa encore plus de temps en sa compagnie, tous deux s'appréciaient énormément, leurs passés les avaient rapprochés.
Il put aussi profiter de concerts privés donnés par Orphée. Sa mélodie était magique, le Scorpion comprit pourquoi on disait qu'il pouvait rivaliser avec les chevaliers d'or : tous tombaient sous le charme du son de sa lyre. Orphée apprécia lui aussi la présence de Milo à ses côtés : il admirait sa droiture et sa sincérité. Mais il était aussi très charismatique et rayonnait de mille feux. Comment pouvait-on le rejeter ? Orphée ne comprenait pas vraiment le chevalier du Verseau qui avait la chance d'attirer l'attention et de recevoir l'affection d'une personne aussi formidable que le Scorpion.
D'ailleurs, du côté de Camus, le chevalier était en proie d'une colère dont il ne saurait expliquer. Cela faisait plusieurs jours, maintenant, qu'il avait rejeté son ami et qu'il ne voulait plus le côtoyer. Cependant… Il ne savait pas pourquoi, mais il ressentait un immense vide… Il devait se l'avouer : Milo lui manquait terriblement.
Ils avaient longtemps été séparés. Et maintenant par sa faute, ils ne se voyaient plus alors qu'ils étaient si proches… Mais cette déclaration… Il l'avait pris au dépourvu.
Camus était resté très attaché à ses principes. Et savoir que Milo avait toujours eu des sentiments à son égard, l'avait d'abord mis en colère. Il s'était senti trahi, Milo ressentait plus que de l'amitié pour lui et avait fait semblant d'être son ami ! Leur relation était très bien comme elle l'était, et il avait fallu qu'il tombe amoureux !
Mais au fond… Camus s'en était voulu d'avoir été aussi dur avec le Scorpion… C'est juste qu'il ne savait pas comment prendre le fait que son ami l'avait toujours aimé…
Est-ce que lui aussi l'aimait ? Oui, il l'appréciait, c'était une évidence. Mais était-ce de l'amour ? Il n'en savait rien. Il était chevalier, il n'était pas censé connaitre ce genre de sentiment. Mais plus il y réfléchissait, plus il se retrouvait confronter à la réalité.
Il appréciait la personnalité de Milo, sa droiture, sa loyauté, sa franchise, sa fierté… Mais il aimait également son sourire, l'aura lumineuse et chaleureuse qu'il dégageait… Il aimait tout de lui.
La vérité lui était apparue d'un coup : il avait lui aussi toujours été amoureux de Milo. Il l'aimait éperdument. Cependant, il était maintenant trop tard : il l'avait rejeté et il passait sont temps en compagnie du chevalier de la lyre. En étant honnête avec lui-même, il se sentait jaloux d'Orphée : avant c'était lui qui avait exclusivement l'attention et la tendresse du Scorpion. Et il ne voulait pas partager, il ne le voulait rien que pour lui… Comme avant… Mais ce n'était plus possible. Pris d'amertume et de regrets, le Verseau s'enferma dans son temple pendant plusieurs jours, pleurant dans la solitude et le silence de ses appartements.
Plusieurs mois s'étaient écoulés, grâce au lyrode, Milo s'était complètement remis de son chagrin. Et le temps passé en sa compagnie avait fait de nouveau fleurir ce sentiment qu'était l'amour. Mais cette fois-ci, il était destiné au chevalier d'argent. Comment ne pas aimer la personne qui avait pris soin de lui ? Il était doux, altruiste et beau de surcroit. Mais après le rejet qu'il s'était pris, il n'était pas sûr de vouloir retenter de se déclarer… Et puis, Orphée aimait toujours Eurydice… Il n'avait aucune chance. Alors il se contenterait de son amitié, cela lui suffirait.
Un jour, Camus vint à la rencontre de Milo, alors qu'il discutait avec Orphée. Le chevalier du Scorpion fut très étonné de le voir mais il resta tout de même méfiant : il se sentait encore blessé par les paroles du Verseau.
« Bonjour, Milo.
— Bonjour, Camus. Qu'est-ce qui t'amène ?
— J'aimerais m'entretenir avec toi, seul. »
Milo jeta un regard en direction du musicien. Celui-ci avait compris, Milo devait écouter ce que Camus avait à lui dire. Avant de partir, il posa une main réconfortante sur son épaule, lui transmettant par ce geste tout son soutien. Camus les observa sans broncher mais intérieurement son sang bouillonnait. Alors qu'Orphée s éloignait, le Verseau se rapprocha du Scorpion jusqu'à se tenir face à lui. Il l'avait tellement manqué. Camus tendit une main pour tenter de toucher sa joue mais Milo recula, cette distanciation lui fit mal.
« De quoi voulais-tu me parler ?
— Milo… Je… Je ne supporte plus la distance qu'il y a entre nous…
— C'est pourtant toi qui l'as imposée.
— Je le sais… Et je le regrette… J'aimerais que tout soit comme avant.
— Comme avant ?
— Oui… Seulement toi et moi… Inséparables comme dans notre précédente vie.
— … Camus cette époque est révolue et tu le sais. Ce n'est plus possible de faire comme avant.
— Mais… Nous pouvons essayer…
— Non, nous ne pouvons pas. Je n'éprouve pas les mêmes sentiments à ton égard. C'est peine perdue, notre amitié ne sera plus jamais la même.
— … Et si… Nous étions plus que des amis ?
— Comment ça ?
— Je veux dire… Milo… Je… Je ressens plus que de l'amitié pour toi. J'ai pris conscience que je t'ai toujours aimé. »
Milo fut ébranlé par cette révélation. Comment cela ? Camus disait l'aimer ? Quand le choc fut passé, la colère prit le pas.
« C'est bon ? Tu as dit tout ce que tu avais sur le cœur ? Ou comptes-tu te moquer de moi encore longtemps ?
— Non ! Je ne me moque pas de toi ! Je suis sincère !
— Comment veux-tu que je te croie ?! Tu dis m'aimer depuis tout ce temps mais tu m'as rejeté sans le moindre état d'âme ! Et tu m'as fait bien comprendre qu'il n'y aura plus jamais rien entre nous ! Alors dis-moi Camus, à quoi tout cela rime ?!
— M-Milo je te jure sur mon honneur de chevalier que je ne plaisante pas, et jamais je ne me le permettrai avec toi. Ta réaction était à prévoir, je n'aurais pas dû te parler comme ça de but en blanc. Je suis désolé de t'avoir blessé Milo, je le regrette sincèrement… Je ne peux pas revenir en arrière et tout effacer mais… Nous pourrions recommencer et devenir plus que des amis… Je suppose que c'est trop tard maintenant, n'est-ce pas ? »
Sa voix s'éteignait au fur et à mesure de son discours. Milo, perplexe, ferma les yeux. Camus venait de jurer sur son honneur, alors il pouvait le croire. Tout dans son attitude montrait qu'il était honnête et tenait vraiment à s'excuser.
Milo était tout de même impressionné par le courage de Camus, le Français lui faisait face dignement et s'était déclaré malgré tout ce qui s'était passé. Le Scorpion était prêt à lui pardonner et à recommencer une relation avec lui. Mais le Verseau avait raison : ils ne pouvaient plus être amoureux. Camus avait laissé passer sa chance et il savait au fond de lui que Milo ne l'aimait plus. Mais un fol espoir persistait tout de même dans son cœur.
« Je te pardonne Camus, nous pouvons recommencer à être amis. Malheureusement, je ne peux pas t'offrir plus : la vérité étant que je n'éprouve plus de sentiment amoureux envers toi. Cependant, je garde tout de même une affection particulière à ton égard. Je ne t'oublie pas et je ne le pourrai sans doute jamais car après tout, tu as été mon premier amour. » Camus accepta malgré sa peine. Milo a été suffisamment généreux pour lui offrir son pardon et son amitié, il n'était pas en droit d'exiger plus, c'était déjà beaucoup pour lui. Décidément, le Scorpion était vraiment un être exceptionnel, l'élu de son cœur avait bien de la chance. Le Verseau espérait que cette personne s'en rendrait compte, contrairement à lui qui regrettera jusqu'à sa mort d'avoir repousser l'amour de sa vie.
Quelques jours après sa discussion avec le chevalier du Verseau, Milo s'était senti inspiré par la bravoure de Camus. Il avait décider de faire part de ses sentiments à Orphée. Quitte à se faire rejeter à nouveau, au moins, il n'aurait pas de regret. Arrivé sur le lieu de leur rendez-vous, il attendit le chevalier de la Lyre. Il était à la fois calme et anxieux. Quand Orphée arriva, le Scorpion entama directement la discussion :
« Bonjour, Orphée.
— Bonjour Milo, tu m'attends ici depuis longtemps ?
— Non, je suis arrivé en avance exprès. En fait… J'avais besoin de temps pour me préparer mentalement. Je voulais vraiment te dire quelque chose.
— Cela me semble sérieux pour que tu ais à te préparer. Je t'écoute.
— Voilà, en fait, comme je te l'ai déjà dit : je ne veux pas perdre de temps et profiter au maximum de cette seconde vie. Orphée, cela fait maintenant plusieurs mois que nous nous connaissons, j'ai apprécié tous les moments que nous avons partagés ensemble. J'ai appris à te connaitre et à mes yeux tu es une personne extraordinaire. Vraiment, j'apprécie ta sérénité, ta gentillesse et ta rectitude. Et plus le temps passait, plus je me rendais compte que mon admiration et mon respect envers toi étaient plus que cela. Orphée, je t'aime. Mes sentiments sont sincères, tu as su guérir et reconquérir mon cœur. Je tenais absolument à t'en faire part. »
Orphée resta interdit. Le chevalier d'or du Scorpion venait de lui déclarer son amour. Il n'en croyait pas ses oreilles pourtant affutées par la musique. Il s'attendait à tout sauf ça. Ces derniers temps, il avait beaucoup pensé à Milo. A vrai dire : il lui faisait ressentir un sentiment qu'il pensait avoir perdu à la mort de sa bien-aimée.
Oui, lui aussi, il l'aimait du plus profond de son cœur. Lui qui l'avait sauvé de sa solitude et de ses noires pensées. Le Scorpion était la personne qu'il aimait le plus dans cette nouvelle vie. Bien sûr, il n'avait pas oublié sa douce Eurydice. Il était persuadé qu'elle aussi, elle lui aurait dit de profiter de cette nouvelle opportunité et de trouver un nouvel amour, s'il se présentait. Chose qu'il pensait impossible jusqu'à présent.
« Milo, je t'aime aussi. Tu as toujours été à mes côtés depuis notre résurrection. Tu es devenu la personne qui illumine ma nouvelle existence.
— Orphée… Je… Je suis si heureux que tu correspondes à mes sentiments. Je ne pensais pas que cela arriverait… Je…
— Ne pleure pas, Milo. Tu n'as pas à être triste. Je préfère de loin te voir sourire.
— Je ne suis pas triste… L'émotion me submerge… Je n'arrive pas à contenir mes larmes… »
Le chevalier d'argent sortit alors sa lyre et commença à jouer un air joyeux. Sa musique réconforta le Scorpion qui sécha ses larmes et lui offrit son plus beau sourire. Voilà, c'était cette expression qu'il voulait voir tout le temps sur son visage, elle lui donnait de la force et du courage. Quand il acheva sa mélodie, Milo s'approcha et le serra doucement dans ses bras. Orphée ne tarda pas à lui rendre son étreinte chaleureuse. Dorénavant, tout irait bien tant qu'ils seraient ensemble. Ils se séparèrent un peu et s'embrassèrent pour la première fois, c'était un geste doux rempli de promesse. Orphée reprit la parole lorsqu'ils rompirent le contact :
« Milo, j'ai beaucoup réfléchi dernièrement : je voulais trouver un nouveau but dans cette vie. Et j'ai trouvé ce que je voulais faire, j'aimerais parcourir le monde et aider les personnes qui ont, comme moi, beaucoup soufferts psychologiquement. Je pense que ma musique pourrait apaiser leur âme. Est-ce que tu voudrais bien m'accompagner ?
— Bien entendu, c'est une noble quête, je serai honoré d'y contribuer. A partir de maintenant nous marcherons sur le même chemin, et ce jusqu'à ce que le destin nous sépare.
— Je remercie la déesse de t'avoir placé sur ma route. Je suis heureux de pouvoir partager tout cela avec toi.
— Le sentiment est réciproque. »
Le nouveau couple avait parlé de leur projet à Athéna. Cette dernière leur accorda sa bénédiction. Ils partirent donc sur les routent aidant toutes les personnes en détresse qu'ils rencontraient. Le talent d'Orphée s'avéra bénéfique : les malheureux qui écoutaient ses arias se sentaient mieux et reprenaient espoir. Le couple passa ainsi le reste de leur existence à vagabonder à travers le monde, tout en resta en contact avec le Sanctuaire. Ils vécurent heureux ainsi.
Eh oui, malgré mon amour pour le camilo, je les ai séparés pour cet OS. Je suis moi-même un peu triste, mais quelque part, voir Camus souffrir me procure une sorte d'effet de catharsis… Enfin bizarrement, Milo et Orphée je trouve que ça passe… Même si je préfère le camilo.
