Disclaimer : Rien ne m'appartient, tout est à C.S Lewis, bien évidemment, sauf cette petite histoire.

Contexte : Sous le règne des Pevensie, peu après le cheval d'argent. Pays connus, donc Narnia, Archenland et Calormen, les trois en guerres sous-entendus.

Pairing : On va mettre T, comme à chaque fois ^^

Autres : Je ne saurais si je terminerais ceci, puisque ça sort de ma tête quand je dors, donc peut-être qu'avec quelques idées de votre part, ça ira mieux, et pour ça, il me faudra des reviews ^^

Bonne lecture !

I wanna be like other girl

Agnèle était une jeune femme ravissante, dans la fleur de l'âge – 19 ans – et ceux qui l'avaient déjà aperçu pouvaient affirmer qu'elle était d'un charme fou. Dans un sens, on l'avait éduqué pour être parfaite, la merveilleuse petite princesse d'Archenland, une beauté incroyablement raffinée et surtout parfaitement inaccessible.

Il était de notoriété publique qu'elle avait repoussé tous les prétendants du pays, même ceux qui avaient parcourus tout Archenland pour venir lui présenter leurs compliments au château d'Anvard. Évidemment, ces prétendants repartaient avec pour impression que cette princesse était d'ascendance divine, car quand bien même elle repoussait leurs avances, elle le faisait de manière douce et gentille. C'est pourquoi, si on leur avait dit ce qu'il allait se passer dans la salle du trône, ils n'y auraient absolument pas cru.

Agnèle, toujours aussi radieuse dans ses robes de lin brodés, son corset bien serré et ses parures d'argents, avait une merveilleuse nouvelle à annoncer à sa royale famille. De leur coté, le Roi et la Reine d'Archenland, avait eux aussi une nouvelle à transmettre à leur fille, mais celle-ci, n'avait rien de merveilleux…

Ainsi, la douce princesse se présenta en salle du trône dans une révérence mesurée, et salua ses parents comme l'exigeait la coutume.

« Père, Mère, j'ai une annonce à vous faire… Je vais me marier ! » Et son sourire éblouissant fut des plus remarquables, puisqu'il faisait luire ses prunelles émeraudes d'une manière presque magique.

« Nous sommes ravis de voir que cette nouvelle vous enchante ! » Affirma le Roi Rupert. Et la princesse tiqua légèrement, comment pouvaient-ils être au courant de ceci, puisqu'elle venait tout juste de prendre cette décision ?

« Oui, mon enfant, nous craignions que ce mariage de convenance vous déplaise, mais nous sommes dés à présent rassurés de vous voir avec le sourire. » Termina sa majesté la Reine Clarisse.

La princesse fronça brusquement les sourcils, et se demanda de quoi ses parents causaient. D'où cette idée de mariage de convenance sortait ? Elle aimait profondément Edward, et lui aussi le lui avait dit lors de ces nombreuses lettres… Alors ce ne pouvait être un mariage de convenance, d'autant qu'aucun de ses parents ne l'avaient jamais rencontré !

« Et puis, je suis certain que le Roi Edmund, de Narnia, saura vous combler, ma chérie… » Il y eut alors une latence de trois secondes.

La première seconde, la petite princesse pencha la tête sur le coté, perplexe, les mots de son père montant très lentement jusqu'à son cerveau.

La deuxième seconde, ses prunelles vertes s'écarquillèrent de stupeur, et l'ont découvrit qu'elle pouvait être encore plus blanche qu'elle ne l'était de nature.

La troisième seconde fut la plus terrible de toute, et dans toute la citadelle impériale, on entendit résonner sa réponse. « Jamais ! »

oOoOoOo

Elle claqua la porte de ses appartements, et alla directement se réfugier dans sa penderie. Là, entourée de toutes ses merveilleuses robes et de ses capes de fourrures, la petite princesse se permit de crier de tout son saoul. Les larmes qui coulaient sur ses joues étaient bel et bien réelles, et la douleur qui hantait sa poitrine tout aussi forte.

Pourquoi la forçait-on à épouser l'un de ces horribles narniens ? Pourquoi l'obligeait-on à faire un mariage arrangé alors qu'on lui avait permit de repousser tous les hommes qui lui avaient déplus ? Etait-ce là une vengeance pour ne pas avoir choisit un duc Archenlandais ? Agnèle l'ignorait, pour autant, elle savait aussi que dans ce genre de cas, elle ne pouvait qu'obéir…

Après son hurlement, ses parents lui avaient expliqué la situation, et dés à présent, elle savait qu'en tant que princesse, elle se devait d'acquiescer, pour servir son pays. Soit elle épousait le Roi Edmund, soit les monarques de Narnia envoyaient leur armée sur le pays. Un choix tellement facile à faire, que s'en était risible, et pourtant, elle avait l'impression que cette décision ne lui appartenait pas non plus.

Alors, tandis que ses larmes inondaient ses manches, et qu'elle pleurait sur son amour désormais impossible, elle se remémora comment elle avait rencontré celui qu'elle aurait due épouser sans ces horribles narniens.

C'était lors de son seizième anniversaire, et alors qu'elle s'ennuyait de tous ces présents riches et capiteux, un jeune homme s'était approché d'elle, avec pour seule offrande, un lys blanc parsemé de tache bleutées. Il avait immédiatement captivé son attention avec ce présent plus que simple et pourtant bien plus merveilleux que tous les autres - et le plus amusant, avait été de constater qu'il ignorait son rang, et la croyait comtesse invitée par sa majesté, tout comme lui.

Il était assez grand, du moins deux têtes de plus qu'elle, et un sourire charmeur. En revanche, contrairement à la plupart des nobles du pays, il était très brun, et ses yeux chocolat pétillaient de malice. Il l'avait séduite en quelques instants, et après ce bal, elle ne l'avait plus revu, en revanche, tous deux avaient eus une correspondance par lettre, et quelques échanges de présents, et la dernière d'Edward demandait à la jeune princesse - dont il ignorait toujours le rang - de l'épouser.

Elle avait reçu nombre de fleurs qu'il trouvait être aussi belle et douce qu'elle, et dans la dernière lettre, un anneau d'argent sertie d'une magnifique pierre dont la couleur changeait irrémédiablement selon le rayon solaire qui la traversait. Une bague de fiançailles qu'elle avait placée sur une chaine, afin de l'avoir sur son cœur lorsqu'elle prendrait son rôle à cœur.

Mais aujourd'hui, tout ses rêves se voyaient détruit pour la survie du pays, parce qu'elle devrait épouser le roi Edmund, le juste, de Narnia. Ses parents royaux avaient déjà envoyé une réponse à Cair paravel, et la douce princesse jura que toutes ses joies et sa gaieté disparaitraient en même temps que son mariage.

Ainsi, lorsqu'elle quitta sa penderie, elle rejoignit sa chambrée, se posa sur la chaise devant son bureau en acajou, et prit un parchemin délicat et sa plume d'oie. Très lentement, tremblotante même, elle trempa sa plume dans l'encrier, et traça les lettres qui la sépareraient à jamais de son grand amour.

Edward,

Les choses que nous croyons possibles n'étaient que des chimères, des illusions formées par nos cœurs éperdus. Je vous aime, à n'en pas douter, mais je croyais que la liberté nous serait offerte, ou bien je l'espérais. Mes parents m'ont fiancé…

Elle ne savait plus quoi écrire, et une larme vint se ficher sur le parchemin, pourquoi Aslan ne l'aidait-il pas ? Pourquoi lui brisait-il le cœur alors qu'elle avait été bonne avec autrui depuis sa naissance ?

Ainsi, si le destin en avait voulu autrement, je vous aurais accordé ma main sans tarder, mais je ne le puis... Mon amour pour vous sera éternel, et je jure de haïr celui qui deviendra mon époux à votre place. Pour autant, aujourd'hui, ma vie prend un autre tournant, et je me dois de respecter le choix de mes parents…Je serais votre jusqu'à la fin des temps.

Angèle.

La petite princesse n'arrivait pas à expliquer la situation, elle ne parvenait pas non plus à plier sa lettre, tant les sanglots la secouaient. Et dire qu'elle avait cru en cet instant de bonheur, et dire qu'elle s'était vue à ses cotés, mariée et heureuse. Mais le rêve devait s'achever ce soir…

La lettre envoyée par le biais de sa dame de compagnie, la petite princesse sécha ses larmes, et changea brusquement d'attitude. Elle balaya sa chambre du regard, s'attarda sur chaque détail qui autrefois lui donnait l'impression de vivre dans un royaume paisible et fleurit. Cette forme circulaire et très lumineuse, ce lit à baldaquin dont les rideaux étaient d'un blanc écrue très doux, et ces fleurs séchées disposées un peu partout. Sa coiffeuse, sur laquelle reposaient les nombreux présents de son amour, et ce bureau, sur lequel elle avait écrit ces dernières années.

Ce fut la dernière fois que la princesse porta un regard emprunt de douceur et de tendresse sur le monde de son enfance. Adieu la douce et merveilleuse Agnèle, elle était morte en même temps que sa liberté le lui avait été retirée. Son futur époux allait vivre un pur enfer, et qu'il soit élu d'Aslan n'y changerait rien !

Dans le royaume voisin, plus précisément celui d'à coté, et avec encore plus de précision, dans un palais aux murs recouvert de plumes de paons et de tapisseries plus que merveilleuse aussi appelé Cair paravel, le Roi Peter, le magnifique, jubilait.

Jamais le roi Rupert ne céderai sa pauvre héritière à son frère, et ainsi, il s'assurait de la guerre à venir, et, par la même occasion, de la victoire, puisque son armée était bien mieux formée. Oui, Peter Pevensie jubilait de sa victoire future.

C'est pourquoi, lorsqu'il vit débarquer son cadet, le roi Edmund le juste, furibond, avec un parchemin étroitement serré entre ses doigts, il se demanda si sa joie n'allait pas être gâchée.

« Comment as-tu osé ? Parier sur un mariage ? MON MARIAGE ? Pensais-tu sincèrement qu'ils épargneraient leur foutue princesse et laisseraient leur pays à tes mains ? Ils ont dit oui ! »

Et toute la joie de Peter Pevensie disparue, et son cadet, Edmund, vint s'asseoir sur le trône à ses cotés, avant de se prendre la tête entre ses mains. De toute évidence, il était désespéré.

« Je suis désolé Ed… » Tenta de dire le plus âgé, mais la mine de son frère le fit taire rapidement.

« Être désolé est inutile, tu as parié sans me demander mon avis en premier lieu, et maintenant, tu viens juste de gâcher ma vie. L'accord est signé, c'est trop tard. Nous voilà lié à Archenland par le mariage… » Le soupir qu'il poussa laissa sous-entendre qu'il allait vraiment mal. « Préviens-moi lorsque Susan et Lucie reviendront de leur tournée du royaume… Jusque là, ne m'adresse plus la parole… » Et le roi Edmund se releva avant de quitter la salle du trône.

Et dire qu'il venait de demander la main de celle qu'il aimait, et qu'il allait devoir envoyer une nouvelle lettre pour lui dire que tout était impossible… Lorsqu'il s'enferma dans ses appartements, le désespoir fit place à une sorte de résolution, et son visage changea brutalement.

Il deviendrait le pire mari qui soit !