Drago et fugue en Ré
Cela faisait maintenant trois semaines que le jeune homme traînait dans le chemin de traverse le regard hagard. Il paraissait craindre le regard des autres, agissant comme une bête traquée et se camouflait sous une longue cape sombre ne laissant apparaître que le bas de son visage. Il avait trouvé une méthode pour ne pas trop se faire remarquer, il se cachait la nuit derrière la réserve du chaudron baveur pendant la journée il se postait à la sortie d'un magasin pour faire la manche. C'était idéal pour lui, personne ne faisait attention à un pauvre clochard.
Assis devant la boutique de baguette de Mister Ollivander, la cape noire posée sur ses épaules, la capuche rabattue sur l'avant de son visage, il restait souvent là pendant toute la journée. Une petite coupelle posée sur le sol devant ses pieds permettait aux sorciers et aux sorcières les plus généreux de lui donner une petite mornille. Tout au long de ses journées, il ressassait les événements qui l'avaient amené à se retrouver dans une telle situation. Comment lui, le seul héritier de la riche famille Malefoy pouvait se retrouver à se cacher en clochard et faire la manche sur le Chemin de traverse ?
Tout cela remontait au début des vacances. Le retour chez ses parents s'était passé sans le moindre problème. A tel point que lui même trouvait cela louche. L'attitude de son père avait bien changé depuis la fois où il l'avait battu. Lucius Malefoy était redevenu le même que quelques années auparavant, il ne montrait plus d'animosité envers lui et Drago en était soulagé. Le début des vacances s'annonçait sous les meilleurs hospices. Drago passait ainsi ses journées à s'entraîner au Quidditch dans le grand parc du manoir Malefoy. Le reste du temps, il s'exerçait à lancer des sortilèges se rappelant que lors de son dernier duel il avait failli perdre la vie face à un mangemort. Parfois en y repensant, il ne comprenait pas pourquoi son père ne lui en avait pas tenu rigueur, après tout Drago avait participé à faire échouer une action des comparses de son père, il en avait même blessé un lors de ce duel.
Rapidement les craintes et les soupçons de Drago s'estompèrent devant la normalité de ses vacances. Il avait même réussi à se réconcilier avec Edouard Mordenkainen qui venait souvent au manoir avec son père, Franck Mordenkainen qui était le ministre de la magie par intérim depuis le meurtre de Fudge, en attendant les élections qui auraient lieu fin juillet. Lucius et lui passaient beaucoup de temps ensemble dans une pièce du manoir. Contrairement à Edouard Mordenkainen, Drago ne s'intéressait pas à la politique, il ne rêvait que d'une chose : battre Harry Potter lors d'un match de Quidditch ou lors d'un duel de sorcier.
Tout se passait bien se disait-il, jusqu'à un soir. Après la tombé de la nuit, deux personnes étaient venus rendre visite à son père. Drago les avait croisés dans le hall du manoir et il se rappelait encore parfaitement d'eux. Il y avait une femme mince et fine avec des cheveux auburn coiffés en une longue natte, elle était très belle mais ce qui avait surtout marqué Drago c'était la pâleur de son visage et son regard qu'il n'arrivait pas à oublier. L'autre personne était un homme un peu âgé les cheveux poivres et sels mais assez insignifiant, la seule chose dont Drago se souvenait de lui était le regard de mépris qu'avait cet homme envers lui. Ces deux personnes restèrent dans le bureau de son père pour parler pendant deux bonnes heures et ce n'est après leur départ que tout changea.
Il était dans sa chambre, allongé sur son lit à réfléchir, lorsqu'il entendit une violente dispute. Il sortit dans le couloir pour mieux entendre. C'était son père et sa mère qui se disputaient avec violence. La curiosité de Drago le poussa à aller les écouter de plus prés. Drago se faufila dans les couloirs du manoir jusqu'à la porte du bureau de son père et se cacha derrière une grosse plante puis écouta.
Lucius ! ! Vous n'allez tout même pas faire cela ! Il y a des limites ! hurlait Narcissa d'une voix stridente. Je vous ai toujours soutenu pour l'instant mais là, NON, ce n'est plus possible. Calme toi ! Nous ne pouvons plus reculer maintenant et je te le répète Drago ne risquera rien du tout ! Mais il n'y a pas que Drago ! Je te préviens Lucius je vais alerter le ministère ! Vas-y ma chère, alerte le ministère de toute façon tu sais très bien ce que l'on te dira là-bas, n'est ce pas ! La voix de Lucius était froide et calme. Très bien, puisque tu ne me prends pas au sérieux, je vais prévenir Dumbledore ! Lui au moins il m'écoutera et puis après tout cela concerne aussi ses élèves ! JE T'INTERDIS DE FAIRE CA ! vociféra Lucius. Nous verrons bien ! Narcissa sortit en trombe du bureau de Lucius.
Toujours caché derrière la plante, Drago n'en revenait pas. Il n'avait jamais assisté à une telle dispute entre ses parents. Il attendit que le calme revienne pour retourner en silence dans sa chambre et se recoucher dans son lit. Il n'arrivait pas à trouver le sommeil. De quoi avait bien pu parler ses parents pour en arriver là ? Alors qu'il commençait enfin à trouver un peu de quiétude, le bruit d'une vitre qui se brise le fit sursauter. Il bondit de son lit et alla ouvrir la fenêtre pour regarder d'où pouvait provenir ce bruit. Il scruta rapidement les fenêtres autour et s'aperçut que l'une d'elles avait les rideaux qui pendaient à l'extérieur. Drago la regarda avec plus d'attention et remarqua que la vitre était brisée, c'était la fenêtre de la chambre de ses parents. Drago se précipita chercher pour sa baguette dans le bureau et revint à la fenêtre. Il lança alors un Lumos pour éclairer la fenêtre. Mais en balayant rapidement le jardin avec son faisceau lumineux, le regard de Drago fut attiré par une masse sombre gisant en dessous de la fenêtre cassée. Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaître le corps, ce fut pour lui un choc terrible, il se rua hors de sa chambre et courut le plus vite qu'il pouvait pour sortir du manoir.
Il arriva en trombe dans le couloir et stoppa sa course en voyant que son père sortait du grand salon en robe de chambre. Il sirotait une tasse de thé en lisant un article de journal, il regarda Drago l'air surpris.
Drago ? Que fais-tu debout à cette heure ? Père ! Vous n'avez pas entendu... Mère...vient de ... Drago n'arrivait pas à trouver les mots pour prévenir son père qui le regardait le visage amusé. Et bien Drago, qu'est-ce qu'il y a ? Finis ta phrase mon fils. Mère, elle vient de tomber de la fenêtre de votre chambre, elle gît par terre dans le jardin. QUOI ?
Les deux hommes de la maison Malefoy coururent dans le jardin pour apercevoir le corps de Narcissa. Elle gisait dans une grosse flaque de sang, le cou complètement tordu par l'impact. Devant ce spectacle Drago tomba à genoux à quelques pas de sa mère, ses jambes ne le portaient plus. Il restait là sans rien dire en balançant un peu son buste d'avant en arrière.
Drago reste là, je dois prévenir le ministère ! Mais surtout ne la touche pas ! Lui dit son père d'une voix froide et sans passion en posant la main sur l'épaule de Drago.
Pour Drago le temps s'arrêta, il resta là à regarder le corps de sa mère sans rien faire, pendant combien de temps, il ne savait pas. Tout ce dont il se souvenait c'était les trois personnes qui inspectaient le corps et les alentours. Drago sentit deux mains se poser sur ses épaules et entendit la voix de son père.
Drago, vient maintenant. Il faut rentrer, tout est fini. Tu ne peux plus rien faire et moi non plus. La voix grave de Lucius sortit le jeune homme sa torpeur.
Il se leva et regarda une dernière fois le corps sans vie de sa mère. Les trois hommes étaient en train de prendre des photos et de mettre un voile blanc sur son corps. Lucius poussa son fils dans le hall du manoir.
Drago, ça va ? tu veux que je te donne une potion pour t'endormir ? Je sais c'est dur, mais il ne faut pas que tu restes dans cet état mon fils. Il faut que tu te reposes. QUOI, mais enfin comment veux-tu que je me repose alors que mère est morte...cria Drago la voix tremblotante tant sa gorge était nouée. Calme-toi, Drago, je sais que c'est dur mais calme-toi mon fils ! Lucius prit son fils par les épaules et le retourna face à lui puis le prit chaleureusement dans ses bras. C'était la première fois que son père faisait preuve d'un mouvement de tendresse envers son fils.
Drago se décontracta un peu dans les bras de son père, il commençait à sentir son corps se détendre un peu. L'envie de pleurer lui vint tout à coup, des larmes se formaient au coin de ses yeux mais il ne voulait surtout pas pleurer devant son père, il renifla donc violemment pour se retenir. Son père le serra encore un peu plus fort dans ses bras, Drago fut obligé de poser sa joue contre le torse de son père. Le visage ainsi posé, il regardait vers le sol en sentant la chaleur de son père, il se sentait nettement mieux ainsi, jamais il n'avait sentit la chaleur des bras paternels, seule sa mère le prenait dans ses bras. Le regard perdu dans le vide, il vit la robe de chambre de son père s'écarter doucement laissant apercevoir une partie de sa cuisse droite.
Malgré la vision embuée par les larmes, Drago remarqua une cicatrice très nette sur la cuisse droite de son père, une cicatrice faite par un engin tranchant. Drago qui avait l'impression d'avoir l'esprit flottant au dessus de lui, eu l'impression soudaine que son âme réintégrait son corps avec violence. Il s'écarta rapidement des bras de son père et se retourna pour ne pas le regarder.
C'est bon père, je vais aller me coucher, nous en parlerons demain ! Je me sens mieux... Merci père !
Sans rien ajouter de plus Drago monta rapidement dans sa chambre. La douleur de la perte de sa mère était terriblement vivace en lui, mais ce qu'il venait de découvrir était encore pire. Il entra dans sa chambre et referma la porte en se collant dos à elle. Il n'en revenait pas, il ne rêvait pourtant pas. Sa mère venait de se jeter par la fenêtre de sa chambre, mais pire encore il venait de découvrir que son père était le mangemort qu'il avait blessé dans un duel en chine. Son propre père avait lancé sur lui l'Avada Kedavra quelques mois auparavant. En réalisant cela, Drago se sentit submergé par une peur terrifiante, il ne se sentait plus à l'abris dans le manoir. Il se laissa tomber le long de la porte et s'agenouilla en prenant ses jambes dans ses bras et resta un long moment ainsi.
Cette fois, il ne savait plus quoi faire, la seule personne qu'il aimait sincèrement et qui lui montrait de l'affection venait de mourir, il venait de perdre sa mère et en plus il avait maintenant la certitude que son propre père n'avait pas hésité à lui lancer un sortilège mortel. Une main se posa alors sur son épaule, dans un réflexe violent Drago fit un bond sur le côté et dégaina sa baguette en pointant la créature qui venait de le toucher. Mais rapidement il se décontracta en voyant l'elfe de maison qui remplaçait Dobby depuis quelques années.
Maître Drago, baissez votre baguette. Point de mal je ne vous veux ! geint l'elfe de maison en cachant son visage avec sa main. Ziggy qu'est ce que fais là ? ! Tu m'as fait terriblement peur, espèce de crétin ! Je suis venu vous voir parce que je vous ai entendu parler. Oh je parlais, je ne m'en rendais pas compte ! Maintenant ça va, laisse-moi tranquille, va-t-en Ziggy. Bien Maître, si le Maître n'a d'ordre à me donner, je m'en vais ! Attends une seconde Ziggy, tu peux me rendre un service finalement ! Vas dans la chambre de mon père et ramène-moi sa baguette s'il te plaît. Bien maître, j'en ai pour quelques minutes, Maître Lucius dort dans sa chambre. Ziggy, ne lui dit surtout pas que tu lui prends sa baguette c'est pour une surprise, conclut-il avant que l'elfe ne transplane.
En attendant le retour de Ziggy, Drago prit une petite valise et mit rapidement dedans sa robe de Serpentard et deux trois livres de classe, il prit aussi son sabre. Rapidement il s'habilla et sortit de son placard son nimbus 2001. L'elfe de maison revint rapidement en tenant dans ses mains la baguette de son père, le visage ravi, il tendit la baguette à Drago.
Bien joué Ziggy, bon maintenant voyons voir, mets-toi en face de la baguette de mon père, demanda Drago en posant la baguette sur son bureau la pointe dirigée vers l'elfe. c'est comment déjà ? Ah oui voilà, Prior Incanto !
Le sort de Drago activa la baguette de son père qui lança un sortilège en direction de l'elfe de maison. Drago reconnut rapidement le sortilège, il s'agissait de l'Imperium. Le sort frappa Ziggy de plein fouet et le garçon pouvait ainsi en voir l'effet. Un sentiments de rage et de peur le saisit lorsqu'il vit l'elfe se diriger en direction de la fenêtre de sa chambre. L'elfe s'arrêta à quelques pas de la fenêtre et revint à lui en poussant un petit cri aiguë.
Maître Drago, qu'avez-vous fait ? Pourquoi m'avoir demander de sauter par la fenêtre ?
Mais Drago ne répondit pas, il ne comprenait que trop bien la situation. Etrangement il n'en était pas surpris au contraire tout devenait clair. La dispute de ses parents et l'attitude si froide de son père. Lucius avait lancé un sortilège d'imperio et vu la réaction de Ziggy, l'imperio avait du être lancé sur sa mère. Son père venait de pousser sa mère à se jeter par la fenêtre, il avait aussi tenter de le tuer dans un duel de sorcier. Pour Drago les doutes n'étaient plus permis, il fallait agir. Mais quoi faire, il ne pouvait pas accuser son père car il était de toute évidence couvert par le ministère. Sa décision était prise, il fallait quitter le manoir et partir se cacher loin de son père, loin de cet homme qui ne reculait devant rien pour arriver à ses fins. Drago saisit la petite valise et son balai, il prit aussi une longue cape noir dans son placard à vêtement, puis ouvrit sa fenêtre et enjamba son balai et s'envola en s'éloignant du manoir.
Voilà pourquoi il était obligé de faire le mendiant sur le Chemin de traverse, la peur l'empêchait de demander l'aide de quelqu'un. Au moins comme ça personne ne faisait attention à lui et de son côté il regardait les passants en ressassant tout cela à longueur de journée, il n'arrivait pas à trouver de solution convenable.
C'est lors d'un après-midi de la troisième semaine de juillet que la situation de Drago changea. Ce jour là, il s'était posté devant la sortie de Gringott's. Il attendait que quelques bonnes âmes lui donne une pièce ou deux, afin de pouvoir se payer un petit peu à manger. Cette planque était parfaite pour ne pas se faire remarquer mais Drago avait parfois du mal à manger à sa faim. Il attendait là toujours prostré, le visage enfoui dans ses bras en repensant à sa mère, malgré la pluie qui tombait le froid ne venait pas de l'extérieur mais de l'intérieur de sa poitrine. Sa grande cape ne le protégeait plus de l'eau depuis longtemps, le tissu était gorgé d'eau et de grosses gouttes tombaient parfois sur son visage. Le bruit d'une pièce dans sa petite coupelle le fit réagir, il leva un peu le visage pour remercier la personne qui venait de poser cette obole.
Merci...Drago fixa la jeune sorcière qui se tenait devant lui un moment. Oh non pas toi ! Drago ? s'étonna Ginny Weasley en le regardant. Elle ne l'avait pas reconnu tout de suite à cause de la grasse sur son visage et de ses cheveux sales qui tombaient sur ses yeux, mais en entendant sa voix Ginny n'avait plus eu de doute. Va t'en Weasley, laisse-moi tranquille ! Drago se releva promptement, ramassa sa coupelle et commença à s'en aller mais Ginny le suivit. Drago, qu'est-ce que tu fais ici... et dans cet état ? Pourquoi fais-tu la manche ? Ca ne te regarde pas ! cracha-t-il en essayant d'accélérer le pas pour atteindre rapidement l'allée des embrumes, le seul endroit où Ginny Weasley n'oserait pas le suivre. Mais la jeune Weasley ne le lâchait pas d'une semelle. C'est à cause de ton père, c'est ça Drago ? Il a encore essayé de te battre, c'est pour ça ? Tu t 'es enfui de chez toi ?
La réplique de Ginny avait fait mouche, Drago n'en croyait pas ses oreilles, il se rappela qu'il avait parlé de ses problèmes personnels à Ginny l'année précédente sous l'effet de l'alcool. Ils s'étaient un peu rapproché tous les deux et avaient combattu côte à côte en chine, ils étaient même allés au bal de fin d'année ensemble. Ils s'étaient quittés fâchés à cause d'une accusation de Ginny qui avait prétendu que le mangemort qu'ils avaient affronté en Chine était Lucius Malefoy. Drago continuait à marcher sans rien dire, essayant de la distancer mais il pensait que finalement il avait été un sombre idiot de ne pas la croire, elle avait vu juste. C'était bien son père qu'il avait affronté en Chine. Ils venaient tous les deux d'entrer dans l'Allée des embrumes, Drago commençait à être agacé car elle ne voulait pas le laisser.
Drago, arrête-toi ! Dis-moi ce qui s'est passé ? cria Ginny légèrement essoufflée. Vas-tu te taire, espèce d'idiote ! Drago regardait autour de lui et vit que plusieurs sorciers et sorcières plus que louches le fixaient désormais du regard. Ginny Weasley venait de briser une de ses meilleurs cachettes, maintenant son père saurait rapidement qu'il traînait parfois au Chemin de traverse. Il lui fallait partir désormais sans tarder. Il se retourna vers Ginny puis marcha vers elle et la saisit par le bras. Suis-moi, il ne faut que l'on reste ici !
Il tira Ginny et se mit à marcher à vive allure pour quitter le Chemins de traverse. Ils se retrouvèrent tous les deux dans Londres. Drago marcha un petit moment puis s'arrêta dans un petit square et s'assit sur un banc. Ginny l'imita.
Bravo, à cause de toi je viens de perdre un des meilleurs endroits que j'avais trouvé pour me cacher. Oh arrête, c'est ta faute aussi ! Tu n'avais qu'à me répondre sans t'enfuir ! Ca ne t'arrive jamais de penser qu'on ne veuille pas te répondre ! Drago, arrête un peu de faire le fier ! Regarde dans quel état tu es, allez, dis-moi ce qui ne va pas. Tu as fugué ?
Ginny lui parlait avec une voix douce et Drago n'avait parlé à personne depuis son départ du manoir. Il se mit à tout lui raconter, c'était un véritable soulagement de se confier enfin à quelqu'un. Après un long monologue, il s'arrêta en laissant place à un long silence.
Drago, il faut que tu trouves un endroit où te réfugier et où tu puisses dormir au chaud et manger ! Tu ne peux pas rester comme ça jusqu'à la rentrée. Je sais bien Weasley, mais ou veux tu que j'aille ! Viens chez moi ! déclara Ginny en toute franchise. Pas question, que je m'abaisse à demander la charité à tes parents. En plus tes frères n'accepteront jamais. Drago, je sais où te cacher, tu pourras rester là-bas jusqu'à la rentrée. Tu pourra dormir au chaud et je t'apporterais à manger ! Ne sois pas idiot, accepte ! Pas question, je ne veux rien devoir à personne ! cria-t-il en se levant pour partir. Drago soit tu acceptes, soit j'écris à ton père pour lui dire où tu es ! répliqua Ginny en se levant elle aussi. Tu n'oserais pas faire ça ! hurla-t-il. Tu as le choix Malefoy, mais je t'aurais prévenu ! Ginny soutenait le regard de haine de Drago sans sourciller. Ah ! Tu aurais du être envoyé à Serpentard ! conclut-il en se laissant retomber sur le banc, la fatigue et la faim le rattrapait et cette course l'avait complètement vidé de ses forces. Hé Drago, ça n'a pas l'air d'aller ? Ginny reprit sa voix douce, en se penchant vers lui. C'est rien, je me sens un peu fatigué. Reste là, je vais revenir dans une heure avec un objet qui me permettra de venir chez moi sans que personne ne te voit, ensuite je te cacherais dans le grenier, ce n'est pas terrible mais au moins tu sera à l'abri de la pluie. Tu restes, hein, tu ne pars pas ? Ai-je seulement le choix... La voix de Drago était pleine d'amertume. Il regarda partir Ginny à travers le square. Il éprouvait de l'agacement de se sentir aidé par une Weasley, mais aussi du soulagement de ne plus devoir vivre dans la rue.
Cela faisait maintenant trois semaines que le jeune homme traînait dans le chemin de traverse le regard hagard. Il paraissait craindre le regard des autres, agissant comme une bête traquée et se camouflait sous une longue cape sombre ne laissant apparaître que le bas de son visage. Il avait trouvé une méthode pour ne pas trop se faire remarquer, il se cachait la nuit derrière la réserve du chaudron baveur pendant la journée il se postait à la sortie d'un magasin pour faire la manche. C'était idéal pour lui, personne ne faisait attention à un pauvre clochard.
Assis devant la boutique de baguette de Mister Ollivander, la cape noire posée sur ses épaules, la capuche rabattue sur l'avant de son visage, il restait souvent là pendant toute la journée. Une petite coupelle posée sur le sol devant ses pieds permettait aux sorciers et aux sorcières les plus généreux de lui donner une petite mornille. Tout au long de ses journées, il ressassait les événements qui l'avaient amené à se retrouver dans une telle situation. Comment lui, le seul héritier de la riche famille Malefoy pouvait se retrouver à se cacher en clochard et faire la manche sur le Chemin de traverse ?
Tout cela remontait au début des vacances. Le retour chez ses parents s'était passé sans le moindre problème. A tel point que lui même trouvait cela louche. L'attitude de son père avait bien changé depuis la fois où il l'avait battu. Lucius Malefoy était redevenu le même que quelques années auparavant, il ne montrait plus d'animosité envers lui et Drago en était soulagé. Le début des vacances s'annonçait sous les meilleurs hospices. Drago passait ainsi ses journées à s'entraîner au Quidditch dans le grand parc du manoir Malefoy. Le reste du temps, il s'exerçait à lancer des sortilèges se rappelant que lors de son dernier duel il avait failli perdre la vie face à un mangemort. Parfois en y repensant, il ne comprenait pas pourquoi son père ne lui en avait pas tenu rigueur, après tout Drago avait participé à faire échouer une action des comparses de son père, il en avait même blessé un lors de ce duel.
Rapidement les craintes et les soupçons de Drago s'estompèrent devant la normalité de ses vacances. Il avait même réussi à se réconcilier avec Edouard Mordenkainen qui venait souvent au manoir avec son père, Franck Mordenkainen qui était le ministre de la magie par intérim depuis le meurtre de Fudge, en attendant les élections qui auraient lieu fin juillet. Lucius et lui passaient beaucoup de temps ensemble dans une pièce du manoir. Contrairement à Edouard Mordenkainen, Drago ne s'intéressait pas à la politique, il ne rêvait que d'une chose : battre Harry Potter lors d'un match de Quidditch ou lors d'un duel de sorcier.
Tout se passait bien se disait-il, jusqu'à un soir. Après la tombé de la nuit, deux personnes étaient venus rendre visite à son père. Drago les avait croisés dans le hall du manoir et il se rappelait encore parfaitement d'eux. Il y avait une femme mince et fine avec des cheveux auburn coiffés en une longue natte, elle était très belle mais ce qui avait surtout marqué Drago c'était la pâleur de son visage et son regard qu'il n'arrivait pas à oublier. L'autre personne était un homme un peu âgé les cheveux poivres et sels mais assez insignifiant, la seule chose dont Drago se souvenait de lui était le regard de mépris qu'avait cet homme envers lui. Ces deux personnes restèrent dans le bureau de son père pour parler pendant deux bonnes heures et ce n'est après leur départ que tout changea.
Il était dans sa chambre, allongé sur son lit à réfléchir, lorsqu'il entendit une violente dispute. Il sortit dans le couloir pour mieux entendre. C'était son père et sa mère qui se disputaient avec violence. La curiosité de Drago le poussa à aller les écouter de plus prés. Drago se faufila dans les couloirs du manoir jusqu'à la porte du bureau de son père et se cacha derrière une grosse plante puis écouta.
Lucius ! ! Vous n'allez tout même pas faire cela ! Il y a des limites ! hurlait Narcissa d'une voix stridente. Je vous ai toujours soutenu pour l'instant mais là, NON, ce n'est plus possible. Calme toi ! Nous ne pouvons plus reculer maintenant et je te le répète Drago ne risquera rien du tout ! Mais il n'y a pas que Drago ! Je te préviens Lucius je vais alerter le ministère ! Vas-y ma chère, alerte le ministère de toute façon tu sais très bien ce que l'on te dira là-bas, n'est ce pas ! La voix de Lucius était froide et calme. Très bien, puisque tu ne me prends pas au sérieux, je vais prévenir Dumbledore ! Lui au moins il m'écoutera et puis après tout cela concerne aussi ses élèves ! JE T'INTERDIS DE FAIRE CA ! vociféra Lucius. Nous verrons bien ! Narcissa sortit en trombe du bureau de Lucius.
Toujours caché derrière la plante, Drago n'en revenait pas. Il n'avait jamais assisté à une telle dispute entre ses parents. Il attendit que le calme revienne pour retourner en silence dans sa chambre et se recoucher dans son lit. Il n'arrivait pas à trouver le sommeil. De quoi avait bien pu parler ses parents pour en arriver là ? Alors qu'il commençait enfin à trouver un peu de quiétude, le bruit d'une vitre qui se brise le fit sursauter. Il bondit de son lit et alla ouvrir la fenêtre pour regarder d'où pouvait provenir ce bruit. Il scruta rapidement les fenêtres autour et s'aperçut que l'une d'elles avait les rideaux qui pendaient à l'extérieur. Drago la regarda avec plus d'attention et remarqua que la vitre était brisée, c'était la fenêtre de la chambre de ses parents. Drago se précipita chercher pour sa baguette dans le bureau et revint à la fenêtre. Il lança alors un Lumos pour éclairer la fenêtre. Mais en balayant rapidement le jardin avec son faisceau lumineux, le regard de Drago fut attiré par une masse sombre gisant en dessous de la fenêtre cassée. Il ne lui fallut pas longtemps pour reconnaître le corps, ce fut pour lui un choc terrible, il se rua hors de sa chambre et courut le plus vite qu'il pouvait pour sortir du manoir.
Il arriva en trombe dans le couloir et stoppa sa course en voyant que son père sortait du grand salon en robe de chambre. Il sirotait une tasse de thé en lisant un article de journal, il regarda Drago l'air surpris.
Drago ? Que fais-tu debout à cette heure ? Père ! Vous n'avez pas entendu... Mère...vient de ... Drago n'arrivait pas à trouver les mots pour prévenir son père qui le regardait le visage amusé. Et bien Drago, qu'est-ce qu'il y a ? Finis ta phrase mon fils. Mère, elle vient de tomber de la fenêtre de votre chambre, elle gît par terre dans le jardin. QUOI ?
Les deux hommes de la maison Malefoy coururent dans le jardin pour apercevoir le corps de Narcissa. Elle gisait dans une grosse flaque de sang, le cou complètement tordu par l'impact. Devant ce spectacle Drago tomba à genoux à quelques pas de sa mère, ses jambes ne le portaient plus. Il restait là sans rien dire en balançant un peu son buste d'avant en arrière.
Drago reste là, je dois prévenir le ministère ! Mais surtout ne la touche pas ! Lui dit son père d'une voix froide et sans passion en posant la main sur l'épaule de Drago.
Pour Drago le temps s'arrêta, il resta là à regarder le corps de sa mère sans rien faire, pendant combien de temps, il ne savait pas. Tout ce dont il se souvenait c'était les trois personnes qui inspectaient le corps et les alentours. Drago sentit deux mains se poser sur ses épaules et entendit la voix de son père.
Drago, vient maintenant. Il faut rentrer, tout est fini. Tu ne peux plus rien faire et moi non plus. La voix grave de Lucius sortit le jeune homme sa torpeur.
Il se leva et regarda une dernière fois le corps sans vie de sa mère. Les trois hommes étaient en train de prendre des photos et de mettre un voile blanc sur son corps. Lucius poussa son fils dans le hall du manoir.
Drago, ça va ? tu veux que je te donne une potion pour t'endormir ? Je sais c'est dur, mais il ne faut pas que tu restes dans cet état mon fils. Il faut que tu te reposes. QUOI, mais enfin comment veux-tu que je me repose alors que mère est morte...cria Drago la voix tremblotante tant sa gorge était nouée. Calme-toi, Drago, je sais que c'est dur mais calme-toi mon fils ! Lucius prit son fils par les épaules et le retourna face à lui puis le prit chaleureusement dans ses bras. C'était la première fois que son père faisait preuve d'un mouvement de tendresse envers son fils.
Drago se décontracta un peu dans les bras de son père, il commençait à sentir son corps se détendre un peu. L'envie de pleurer lui vint tout à coup, des larmes se formaient au coin de ses yeux mais il ne voulait surtout pas pleurer devant son père, il renifla donc violemment pour se retenir. Son père le serra encore un peu plus fort dans ses bras, Drago fut obligé de poser sa joue contre le torse de son père. Le visage ainsi posé, il regardait vers le sol en sentant la chaleur de son père, il se sentait nettement mieux ainsi, jamais il n'avait sentit la chaleur des bras paternels, seule sa mère le prenait dans ses bras. Le regard perdu dans le vide, il vit la robe de chambre de son père s'écarter doucement laissant apercevoir une partie de sa cuisse droite.
Malgré la vision embuée par les larmes, Drago remarqua une cicatrice très nette sur la cuisse droite de son père, une cicatrice faite par un engin tranchant. Drago qui avait l'impression d'avoir l'esprit flottant au dessus de lui, eu l'impression soudaine que son âme réintégrait son corps avec violence. Il s'écarta rapidement des bras de son père et se retourna pour ne pas le regarder.
C'est bon père, je vais aller me coucher, nous en parlerons demain ! Je me sens mieux... Merci père !
Sans rien ajouter de plus Drago monta rapidement dans sa chambre. La douleur de la perte de sa mère était terriblement vivace en lui, mais ce qu'il venait de découvrir était encore pire. Il entra dans sa chambre et referma la porte en se collant dos à elle. Il n'en revenait pas, il ne rêvait pourtant pas. Sa mère venait de se jeter par la fenêtre de sa chambre, mais pire encore il venait de découvrir que son père était le mangemort qu'il avait blessé dans un duel en chine. Son propre père avait lancé sur lui l'Avada Kedavra quelques mois auparavant. En réalisant cela, Drago se sentit submergé par une peur terrifiante, il ne se sentait plus à l'abris dans le manoir. Il se laissa tomber le long de la porte et s'agenouilla en prenant ses jambes dans ses bras et resta un long moment ainsi.
Cette fois, il ne savait plus quoi faire, la seule personne qu'il aimait sincèrement et qui lui montrait de l'affection venait de mourir, il venait de perdre sa mère et en plus il avait maintenant la certitude que son propre père n'avait pas hésité à lui lancer un sortilège mortel. Une main se posa alors sur son épaule, dans un réflexe violent Drago fit un bond sur le côté et dégaina sa baguette en pointant la créature qui venait de le toucher. Mais rapidement il se décontracta en voyant l'elfe de maison qui remplaçait Dobby depuis quelques années.
Maître Drago, baissez votre baguette. Point de mal je ne vous veux ! geint l'elfe de maison en cachant son visage avec sa main. Ziggy qu'est ce que fais là ? ! Tu m'as fait terriblement peur, espèce de crétin ! Je suis venu vous voir parce que je vous ai entendu parler. Oh je parlais, je ne m'en rendais pas compte ! Maintenant ça va, laisse-moi tranquille, va-t-en Ziggy. Bien Maître, si le Maître n'a d'ordre à me donner, je m'en vais ! Attends une seconde Ziggy, tu peux me rendre un service finalement ! Vas dans la chambre de mon père et ramène-moi sa baguette s'il te plaît. Bien maître, j'en ai pour quelques minutes, Maître Lucius dort dans sa chambre. Ziggy, ne lui dit surtout pas que tu lui prends sa baguette c'est pour une surprise, conclut-il avant que l'elfe ne transplane.
En attendant le retour de Ziggy, Drago prit une petite valise et mit rapidement dedans sa robe de Serpentard et deux trois livres de classe, il prit aussi son sabre. Rapidement il s'habilla et sortit de son placard son nimbus 2001. L'elfe de maison revint rapidement en tenant dans ses mains la baguette de son père, le visage ravi, il tendit la baguette à Drago.
Bien joué Ziggy, bon maintenant voyons voir, mets-toi en face de la baguette de mon père, demanda Drago en posant la baguette sur son bureau la pointe dirigée vers l'elfe. c'est comment déjà ? Ah oui voilà, Prior Incanto !
Le sort de Drago activa la baguette de son père qui lança un sortilège en direction de l'elfe de maison. Drago reconnut rapidement le sortilège, il s'agissait de l'Imperium. Le sort frappa Ziggy de plein fouet et le garçon pouvait ainsi en voir l'effet. Un sentiments de rage et de peur le saisit lorsqu'il vit l'elfe se diriger en direction de la fenêtre de sa chambre. L'elfe s'arrêta à quelques pas de la fenêtre et revint à lui en poussant un petit cri aiguë.
Maître Drago, qu'avez-vous fait ? Pourquoi m'avoir demander de sauter par la fenêtre ?
Mais Drago ne répondit pas, il ne comprenait que trop bien la situation. Etrangement il n'en était pas surpris au contraire tout devenait clair. La dispute de ses parents et l'attitude si froide de son père. Lucius avait lancé un sortilège d'imperio et vu la réaction de Ziggy, l'imperio avait du être lancé sur sa mère. Son père venait de pousser sa mère à se jeter par la fenêtre, il avait aussi tenter de le tuer dans un duel de sorcier. Pour Drago les doutes n'étaient plus permis, il fallait agir. Mais quoi faire, il ne pouvait pas accuser son père car il était de toute évidence couvert par le ministère. Sa décision était prise, il fallait quitter le manoir et partir se cacher loin de son père, loin de cet homme qui ne reculait devant rien pour arriver à ses fins. Drago saisit la petite valise et son balai, il prit aussi une longue cape noir dans son placard à vêtement, puis ouvrit sa fenêtre et enjamba son balai et s'envola en s'éloignant du manoir.
Voilà pourquoi il était obligé de faire le mendiant sur le Chemin de traverse, la peur l'empêchait de demander l'aide de quelqu'un. Au moins comme ça personne ne faisait attention à lui et de son côté il regardait les passants en ressassant tout cela à longueur de journée, il n'arrivait pas à trouver de solution convenable.
C'est lors d'un après-midi de la troisième semaine de juillet que la situation de Drago changea. Ce jour là, il s'était posté devant la sortie de Gringott's. Il attendait que quelques bonnes âmes lui donne une pièce ou deux, afin de pouvoir se payer un petit peu à manger. Cette planque était parfaite pour ne pas se faire remarquer mais Drago avait parfois du mal à manger à sa faim. Il attendait là toujours prostré, le visage enfoui dans ses bras en repensant à sa mère, malgré la pluie qui tombait le froid ne venait pas de l'extérieur mais de l'intérieur de sa poitrine. Sa grande cape ne le protégeait plus de l'eau depuis longtemps, le tissu était gorgé d'eau et de grosses gouttes tombaient parfois sur son visage. Le bruit d'une pièce dans sa petite coupelle le fit réagir, il leva un peu le visage pour remercier la personne qui venait de poser cette obole.
Merci...Drago fixa la jeune sorcière qui se tenait devant lui un moment. Oh non pas toi ! Drago ? s'étonna Ginny Weasley en le regardant. Elle ne l'avait pas reconnu tout de suite à cause de la grasse sur son visage et de ses cheveux sales qui tombaient sur ses yeux, mais en entendant sa voix Ginny n'avait plus eu de doute. Va t'en Weasley, laisse-moi tranquille ! Drago se releva promptement, ramassa sa coupelle et commença à s'en aller mais Ginny le suivit. Drago, qu'est-ce que tu fais ici... et dans cet état ? Pourquoi fais-tu la manche ? Ca ne te regarde pas ! cracha-t-il en essayant d'accélérer le pas pour atteindre rapidement l'allée des embrumes, le seul endroit où Ginny Weasley n'oserait pas le suivre. Mais la jeune Weasley ne le lâchait pas d'une semelle. C'est à cause de ton père, c'est ça Drago ? Il a encore essayé de te battre, c'est pour ça ? Tu t 'es enfui de chez toi ?
La réplique de Ginny avait fait mouche, Drago n'en croyait pas ses oreilles, il se rappela qu'il avait parlé de ses problèmes personnels à Ginny l'année précédente sous l'effet de l'alcool. Ils s'étaient un peu rapproché tous les deux et avaient combattu côte à côte en chine, ils étaient même allés au bal de fin d'année ensemble. Ils s'étaient quittés fâchés à cause d'une accusation de Ginny qui avait prétendu que le mangemort qu'ils avaient affronté en Chine était Lucius Malefoy. Drago continuait à marcher sans rien dire, essayant de la distancer mais il pensait que finalement il avait été un sombre idiot de ne pas la croire, elle avait vu juste. C'était bien son père qu'il avait affronté en Chine. Ils venaient tous les deux d'entrer dans l'Allée des embrumes, Drago commençait à être agacé car elle ne voulait pas le laisser.
Drago, arrête-toi ! Dis-moi ce qui s'est passé ? cria Ginny légèrement essoufflée. Vas-tu te taire, espèce d'idiote ! Drago regardait autour de lui et vit que plusieurs sorciers et sorcières plus que louches le fixaient désormais du regard. Ginny Weasley venait de briser une de ses meilleurs cachettes, maintenant son père saurait rapidement qu'il traînait parfois au Chemin de traverse. Il lui fallait partir désormais sans tarder. Il se retourna vers Ginny puis marcha vers elle et la saisit par le bras. Suis-moi, il ne faut que l'on reste ici !
Il tira Ginny et se mit à marcher à vive allure pour quitter le Chemins de traverse. Ils se retrouvèrent tous les deux dans Londres. Drago marcha un petit moment puis s'arrêta dans un petit square et s'assit sur un banc. Ginny l'imita.
Bravo, à cause de toi je viens de perdre un des meilleurs endroits que j'avais trouvé pour me cacher. Oh arrête, c'est ta faute aussi ! Tu n'avais qu'à me répondre sans t'enfuir ! Ca ne t'arrive jamais de penser qu'on ne veuille pas te répondre ! Drago, arrête un peu de faire le fier ! Regarde dans quel état tu es, allez, dis-moi ce qui ne va pas. Tu as fugué ?
Ginny lui parlait avec une voix douce et Drago n'avait parlé à personne depuis son départ du manoir. Il se mit à tout lui raconter, c'était un véritable soulagement de se confier enfin à quelqu'un. Après un long monologue, il s'arrêta en laissant place à un long silence.
Drago, il faut que tu trouves un endroit où te réfugier et où tu puisses dormir au chaud et manger ! Tu ne peux pas rester comme ça jusqu'à la rentrée. Je sais bien Weasley, mais ou veux tu que j'aille ! Viens chez moi ! déclara Ginny en toute franchise. Pas question, que je m'abaisse à demander la charité à tes parents. En plus tes frères n'accepteront jamais. Drago, je sais où te cacher, tu pourras rester là-bas jusqu'à la rentrée. Tu pourra dormir au chaud et je t'apporterais à manger ! Ne sois pas idiot, accepte ! Pas question, je ne veux rien devoir à personne ! cria-t-il en se levant pour partir. Drago soit tu acceptes, soit j'écris à ton père pour lui dire où tu es ! répliqua Ginny en se levant elle aussi. Tu n'oserais pas faire ça ! hurla-t-il. Tu as le choix Malefoy, mais je t'aurais prévenu ! Ginny soutenait le regard de haine de Drago sans sourciller. Ah ! Tu aurais du être envoyé à Serpentard ! conclut-il en se laissant retomber sur le banc, la fatigue et la faim le rattrapait et cette course l'avait complètement vidé de ses forces. Hé Drago, ça n'a pas l'air d'aller ? Ginny reprit sa voix douce, en se penchant vers lui. C'est rien, je me sens un peu fatigué. Reste là, je vais revenir dans une heure avec un objet qui me permettra de venir chez moi sans que personne ne te voit, ensuite je te cacherais dans le grenier, ce n'est pas terrible mais au moins tu sera à l'abri de la pluie. Tu restes, hein, tu ne pars pas ? Ai-je seulement le choix... La voix de Drago était pleine d'amertume. Il regarda partir Ginny à travers le square. Il éprouvait de l'agacement de se sentir aidé par une Weasley, mais aussi du soulagement de ne plus devoir vivre dans la rue.
