Victimes innoncentes

Malgré l'envi de faire quelque chose pour aider, Harry dut se contenter de s'asseoir à cause des vertiges qui l'assaillaient. Son ouïe revenait mais trop lentement à son goût, il n'entendait encore que des bruits sourds et les voix autour de lui semblaient lui parvenir à travers du coton. Impuissant, il ne pouvait que regarder le spectacle qui se jouait devant lui. Ca et là, les gens pleuraient et gémissaient sur le quai de la gare, quelques élèves valides couraient dans tous les sens en aidant le plus possible les moins chanceux à s'éloigner des wagons en feu. Madame Weasley était venue près de lui et s'occupait de lui et de ses deux enfants qui venaient enfin de sortir du wagon avec Hermione. Cette dernière, de toute évidence indemne était allée rejoindre en bonne préfète les rangs des élèves qui aidaient à secourir les passagers des wagons incendiés.

De son côté Lucius Malefoy continuait de diriger ses acolytes ainsi que les élèves debout et valides, mais cela ne dura pas très longtemps car il transplana. Harry n'en croyait pas ses yeux, comment cet homme pouvait-il partir devant une telle situation ? Pris par la colère, il se mit à hurler :

Non mais c'est pas vrai, regardez-le s'enfuir ce lâche ! Calme-toi Harry... Madame Weasley lui parlait lentement et calmement. Ne t'occupe pas de Lucius Malefoy, tu vas bien au moins ? Mais oui je vais bien, j'ai juste un peu mal aux oreilles ! Il tenta de se lever en écartant le bras de Molly Weasley, mais cette dernière le retint par les épaules. Reste ici, nous devons attendre les secours du ministère. Il ne devrait plus tarder maintenant alors calmons-nous, n'ajoutons pas plus de chaos à tout cela, insista-t-elle.

Rapidement Cho et ses parents rejoignirent le groupe des Weasley, afin de retrouver Chin. Sa mère le prit dans ses bras, Cho vint prendre des nouvelles d'Harry pendant que Monsieur Chang regardait les wagons incendiés. Le temps semblait s'écouler au ralenti, les victimes gisaient aux sol en gémissant ou en appelant à l'aide. De rares sorciers indemnes participaient avec les quelques sorciers de sécurité à porter de l'aide à ceux qui se trouvaient piégés dans les wagons prenant feu.

Ce n'est que quelques minutes plus tard que les secours arrivèrent, de nombreux sorciers du ministère accompagnés par une dizaine de sorciers de sécurité se mirent rapidement à agirent. Chacun avaient une tâche précise et l'exécutaient sans faillir avec rapidité et efficacité, il y avaient des sorciers qui stoppaient le feu à l'aide de jet d'air froid sortant de leur baguette, d'autres soulevaient des blessés pour les emmener à l'écart pendant que trois sorciers installaient une sorte de porte contre un mur. Rapidement Harry comprit qu'il s'agissait d'un objet magique permettant d'emmener directement les blessés à l'hôpital Saint-Mangouste, car de nombreux blessés étaient évacués par cette voie pendant que de nombreux sorciers-médecins en sortaient pour se disperser sur le quai.

En quelques minutes, les blessés les plus sérieux furent évacués. Un des médecins s'approcha du groupe d'Harry, il commença à leur poser des questions sur leur état de santé, puis l'un après l'autre il les balaya rapidement avec un faisceau mauve sortant de sa baguette.

Bon, je vais vous demander de me suivre messieurs dames, nous allons prendre le portail pour aller à l'hôpital où nous vous administrerons les soins adéquats. Par ici, s'il vous plaît.

Tout le petit groupe commença à suivre le sorcier en robe blanche vers le portail. Avant de le traverser, Harry se retourna une dernière fois pour regarder le quai. Il n'y avait maintenant plus de blessés, les derniers occupants étaient des Sorciers de Sécurité qui s'affairaient à différentes tâches sous les ordres de Lucius Malefoy. Harry resta un moment à regarder le wagon éventré duquel s'échappait désormais une épaisse fumée grisâtre, un frisson parcouru sa nuque lorsqu'une pensée horrible lui parvint « Il doit y avoir des morts parmi mes camarades ! ». C'est alors que la voix d'Hermione le sortit de ses sombres réflexions.

Harry, il faut évacuer le quai. Les sorciers de sécurité ne veulent plus aucun civil ici maintenant, nous sommes les derniers. Harry, tu m'entends ? Comment Hermione ? Qu'est-ce que tu as dit ? Harry n'avait pas prêté attention à ce que venait de lui dire son amie, il se tourna vers elle et remarqua qu'elle avait le visage grave et maculé de suie. Rien de plus étonnant vu qu'elle venait de participer à la lutte contre l'incendie des wagons avec l'aide d'autres préfets, mais Harry remarqua aussi des traînés de couleur différentes qui descendaient verticalement depuis ses yeux. Harry, viens, il faut évacuer le quai maintenant, allez suis-moi. Elle lui saisit le bras pour le tirer vers le portail.

Dès qu'ils eurent franchis le portail, ils se retrouvèrent dans le hall de l'hôpital Sainte-Mangouste. C'était une véritable fourmilière, de nombreuses infirmières couraient dans tous les sens, les médecins hurlaient des ordres comportant des termes techniques incompréhensibles, tout ce chahut était surmonté par un terrible bruit de fond de gémissements et de pleurs. Une infirmière rondouillarde s'approcha d'eux.

Pas de blessures apparentes, veuillez vous rendre dans la salle d'attente 3. Excusez-moi Madame, mais dans quelle direction se trouve-t-elle ? demanda très poliment Hermione. Mais c'est pas vrai, qu'ai-je fais pour mériter des empotés pareils ! Suivez les panneaux, je n'ai pas le temps de vous servir de guide ! hurla l'infirmière en partant en direction d'un médecin qui l'interpellait.

Sans dire un mot Hermione, tenta de se repérer dans ce maelström pour finalement se faufiler avec Harry dans un long couloir menant vers une salle d'attente où régnait un certain calme. Rapidement ils repérèrent leurs amis grâce à la silhouette de Madame Weasley. Ron se précipita vers ses deux amis pour prendre des nouvelles d'Hermione.

Hermione comment vas-tu ? J'étais inquiet, tu es partie comme une flèche après l'explosion sans explication. Ca va Ron, je vais parfaitement bien ! Je n'avais pas le choix il fallait que j'aille aider les autres préfets pour participer aux secours. Oui mais quand même ! ! Tu aurais pu au moins nous dire si tu n'avais rien ! Tu as une idée de l'inquiétude que nous avions ! La voix de Ron trahissait une anxiété contenue qui venait d'exploser. Ron, je suis pas d'humeur à me quereller avec toi ! Je devais aller aider les victimes, c'était mon devoir en tant que préfète, que voulais-tu que je fasse ?

Une dispute commença entre les deux amis, mais la rapide intervention de madame Weasley calma les esprits. Ron et Hermione s'assirent loin l'un de l'autre. Ron s'était installé près d'Harry et engagea un long discours sur les tords d'Hermione. Harry n'arrivait pas à suivre ce que son ami lui disait, ses oreilles recommençaient à siffler et il avait de plus en plus mal au crâne.

Ron excuse-moi, mais j'ai du mal à te suivre... Ah je vois, tu es sûrement d'accord avec Hermione comme toujours ! De toute façon je ne sais pas pourquoi je t'en parle. A chaque fois, tu prends son parti. Mais as-tu la moindre idée de la peur que j'ai eu lorsque je l'ai vu partir en direction de l'incendie... ? Mais je suppose que tu t'en moques, toi tu avais Cho près de toi, alors le reste tu t'en moques... Tant que Cho va bien le reste du monde t'est bien égale, n'est-ce pas ? Qu'est-ce que tu dis Ron, je ne comprends pas tu parles trop vite et trop fort. La véhémence de Ron était tel qu'Harry n'arrivait pas à distinguer tous les mots que le rouquin prononçait avec tant de hargne.

Il continua de rouspéter encore un petit moment jusqu'à ce que sa mère le stoppe par une grande claque sur la tête suivie de remontrances sur son comportement agressif envers Harry et Hermione. Ron n'osa pas répondre à sa mère et baissa la tête en ronchonnant. L'attente ne fut pas très longue avant que deux médecins viennent occulter les gens de la pièce où ils se trouvaient. Ils eurent vite fait de venir à bout des patients de la salle qui n'avait que des blessures minimes. Harry appris qu'il avait des lésions au niveau des tympans dues au souffle de la déflagration, il fut rapidement soigné par une injection de potion Wivenweld dans les oreilles. Quelques secondes plus tard, les vertiges et les sifflements s'estompèrent en un instant.

Après cela, l'attente sembla très longue avant qu'une personne viennent leur donner des renseignements sur les événements qui venaient de se passer et ceux à venir. Madame Weasley vitupérait contre le manque d'informations. Elle ne cessait de s'en prendre au Ministère qui était en dessous de tout d'après elle. C'est aux alentours de midi que des infirmières vinrent leur apporter une collation. Elles étaient accompagnées des quatre directeurs des maisons de Poudlard. Les professeurs Rogue, Mc Gonagall, Chourave et Flitwick venaient d'arriver dans la salle d'attente. Ils avaient tous le visage très grave, Madame Chourave venait visiblement de pleurer vu l'état de ses yeux. Ils demandèrent alors à chacun des élèves de leur propre maison de les suivre dans des salles libérées à cette effet. Rapidement les élèves se regroupèrent chacun à côté de leur directeur respectif, il y avait aussi quelques parents qui suivirent leurs enfants, les élèves qui devaient être répartis restaient dans la salle d'attente numéro trois.

Quelques minutes plus tard Harry, Hermione, Ron et Ginny se retrouvèrent dans une grande salle vide en compagnie de nombreux autres Gryffondor. Il ne fallut pas longtemps à Harry pour se rendre compte de l'absence de certain de ses camarades de classe. Le professeur Mc Gonagall se tourna vers ses élèves en se raclant la gorge.

Mes enfants, je suis heureuse de vous voir en bonne santé après cette terrible explosion. Malheureusement j'ai aussi de mauvaise nouvelle à vous annoncer... Il faut que vous sachiez que certains de vos camarades ne s'en sont pas sortis aussi bien que vous. A l'heure actuelle, l'école déplore la perte de douze élèves qui sont décédés dans l'explosion du wagon de tête. La voix de Minerva tremblotait alors que les élèves commençaient à s'agiter et à s'inquiéter. Mes enfants un peu de silence, je n'ai pas fini. La maison Gryffondor est celle qui compte le moins de victimes dans ses rangs, cependant j'ai la difficile tâche de vous annoncer le décès d'un septième année... Harry, c'est un de nos camarades ! murmura Ron à l'oreille de son ami. J'arrive pas à croire qu'un de nos camarades soit mort, c'est pas possible...

Mes chers élèves, j'ai le malheurs de vous annoncer que votre camarade Seamus Finnigan est décédé ce matin dans l'explosion... C'EST PAS VRAIIIIIIIII ! hurla Dean Thomas en se précipitant en dehors de la pièce.

Les filles se mirent à pleurer ou à hurler de désespoir. Harry n'arrivait pas à dire quoi que ce soit, la nouvelle était trop énorme pour qu'il arrive à réagir. Son camarade de classe Seamus venait de mourir... C'est vrai que l'explosion avait été terrible mais Harry n'avait pas encore envisagé qu'il y aurait des morts, cela lui semblait impensable et encore plus parmi ses camarades. Ron lui aussi encaissait le choc par un mutisme. Le professeur Mac Gonagall laissa un long moment à ses élèves avant de leur parler à nouveau.

Mes enfants, je sais que c'est une épreuve très difficile que nous affrontons tous aujourd'hui mais d'ici une dizaine de minutes nous allons devoir vous regrouper dans le hall de l'hôpital. Le directeur viendra vous donner alors ses conseils et vous expliquer comment la rentrée va se poursuivre. Allez courage mes enfants, suivez-moi.

Elle se dirigea alors vers la porte de la salle, et la tint ouverte le temps que tous les élèves sortent. Ils se dirigèrent en groupe en direction du grand hall de l'hôpital. De nombreux sanglots s'élevaient des rangs, la plupart des filles pleuraient pendant que les garçons laissaient leur colère s'exprimer par de nombreux jurons. Soudain Harry sentit que quelqu'un lui tapotait l'épaule, il se retourna en s'attendant à voir Hermione ou Ginny, mais il eut la surprise de voir qu'il s'agissait de Parvati.

Harry, je suis vraiment soulagée de voir que tu n'as rien. Je me faisais du souci mais je suis rassurée maintenant. Ah et bien, je suis ravi que tu ne t'inquiètes plus, répondit-il en s'éloignant de sa camarade en arrivant dans le Hall pour aller immédiatement s'asseoir aux côtés des Weasley et d'Hermione.

Le hall était maintenant rempli d'un grand nombre d'élèves, quelques parents aussi étaient là. Tout le monde attendait dans une ambiance lourde parcourue de murmures et de sanglots. Harry chercha les Chang dans la salle, il vit qu'ils étaient juste à côté du groupe des élèves de Serdaigle. Cho croisa son regard un instant et lui adressa un petit sourire. Harry comprit immédiatement que tout allait bien pour eux, il fut surpris en se rendant compte que depuis quelques temps les mots n'étaient plus toujours nécessaire entre lui et Cho. C'est alors qu'entrèrent dans le hall, les quatre directeurs des maisons de Poudlard ainsi que Dumbledore. Chers élèves et chers parents, je tiens à vous présenter mes excuses pour la tragédie qui vient de se produire. La catastrophe que vous venez de vivre est sans précèdent dans l'histoire de notre monde et... Laissez Albus, c'est à moi de parler à présent !

Le ministre de la magie venait de faire son entrée dans le grand hall de l'hôpital, de chaque côté de lui se tenait un Sorcier de Sécurité qui le suivait pas à pas. Mordenkainen s'approcha de Dumbledore et pris sa place sans ménagement.

Jeunes gens, je sais que l'épreuve est pénible pour vous, mais il va falloir la surmonter. Le Ministère sait déjà quelles sont les causes de l'explosion, vous avez été victime d'un attentat perpétré par les Répurgateurs. Nous venons de recevoir une revendication il y a quelques instants de leur part. Je veux que vous sachiez que je vais dès maintenant saisir le Vox Magi afin de remédier énergiquement à cette crise que nous traversons. Je serais intransigeant avec ces moldus et je tiens à ce qu'ils sachent que leurs actes seront punis sévèrement et qu'en aucun cas notre monde se laissera intimidé par ces actes de barbarie. Pour le moment l'école Poudlard ne peut pas vous accueillir car nous devons s'assurer que toute les mesures de sécurité sont bien efficaces. En attendant chaque élève devra retourner chez lui. D'ici quelques jours, le ministère vous fera parvenir les modalités de la rentrée, d'ici là reposez-vous bien et récupérez de cette terrible épreuve que vous venez de vivre. Je vais vous laisser maintenant, je dois m'entretenir avec les familles des victimes. Au revoir jeunes gens et bon courage.

Après l'intervention du ministre, Dumbledore s'excusa de n'avoir pas su empêcher la catastrophe et demanda à chacun des élèves en état de retourner chez lui de le faire rapidement. Il expliqua que ceux dont les parents ne pouvaient pas venir les chercher seraient raccompagnés à leur domicile par des membres du personnel de l'hôpital.

Madame Weasley proposa à Harry de venir chez eux jusqu'à la nouvelle rentrée, mais Harry hésita en regardant dans la direction de Cho. Il préférait retourner chez Cho et ainsi rester un peu plus longtemps avec elle. Il alla lui parler un instant pour lui demander son avis, elle lui expliqua qu'elle allait retourner chez ses parents pendant une petite période pour soutenir son frère qui était très secoué par ce qui venait de lui arriver. Harry retourna rapidement vers Ron pour partir rapidement au terrier, il avait hâte de quitter l'hôpital pour se rendre enfin dans un lieu plus familier où il pourrait se reposer. Madame Weasley proposa aussi à Hermione de venir passer ces quelques jours chez eux, ce que cette dernière accepta immédiatement.