Note de l'autrice : Bienvenue sur le premier chapitre de cette fanfiction enquête. Les personnages de la saga sont ici utilisés selon mon imagination, n'hésitez pas à me faire des retours ! Je posterai un chapitre par semaine.
Résumé complet
Le monde des sorciers n'a pas connu l'avènement du mage noir Voldemort, mais a vécu dans la terreur d'un mouvement extrêmiste "La Ligue des Sang-Pur" avec pour principale tête de fil le couple Lestrange. Cette Ligue prônait le repli des sorciers face à l'ouverture constante vers les technologies moldues et un retour vers l'assainissement du sang sorcier. Le ministère de la magie s'étant lancé dans une grande campagne de modernisation dans différents domaines, dont la santé et la technologie, la Ligue avait répliqué par une vague d'agressions envers les plus progressistes, notamment les né-moldus. Avec le concours d'une nouvelle génération d'aurors, comme le célèbre Harry Potter, la Ligue avait été éradiquée et les derniers membres en fuite se terraient aux quatre coins du Royaume-Uni.
Des services d'auror de proximité, sous la forme de bureau de campagne, ont été créés pour sécuriser la population après cette vague de troubles. C'est dans l'un de ces bureaux qu'a été mutée la grande investigatrice Dolores Ombrage, avertie par Narcissa Malefoy de la disparition de sa sœur, Bellatrix Lestrange, de sinistre mémoire.
Chapitre 1 : De la plume au clavier
La grande investigatrice Dolores Ombrage regardait l'écran noir de son ordinateur de bureau. Le jeune Dean Thomas le lui avait installé la semaine passée dans le cadre de la nouvelle politique du ministère de la magie : modernisation et inclusion des technologies moldues. Dean avait longtemps disserté sur les souris, les claviers, les bureaux, les fichiers… mais Dolores s'était contenté de hocher la tête sans rien n'y comprendre, juste pour le principe de ne pas passer pour une idiote.
Elle sortit sa baguette magique de la manche de son cardigan rose et tapota l'écran, avant de se rappeler que le jeune Thomas avait conseillé de ne pas utiliser la magie sur l'appareil. Elle pianota de ses doigts courtauds sur son bureau en bois laqué. D'abord l'électricité, ensuite le téléphone et maintenant ça. Elle soupira face à son reflet dans l'écran obstinément noir. Les ampoules du plafonnier grésillèrent. Les interférences magiques posaient encore quelques problèmes avec l'électricité, mais les nouveaux ingénieurs du ministère travaillaient déjà à de nouveaux prototypes. On n'arrêtait plus le progrès.
— Londubat ! aboya Dolores alors que la silhouette du jeune homme passait devant sa porte à la vitre opaque.
Un visage rond aux dernières traces d'acnée apparût dans l'encadrement de la porte. Son assistant paraissait bien trop guindé dans son chandail à rayures sans manche, par-dessus sa chemise longue, avec ses souliers pointus et cirés. Si Dolores avait posé la question, il lui aurait répondu que c'était sa grand-mère qui avait choisi sa tenue. La mode, un autre domaine en pleine évolution. L'intégration aux moldus était à l'ordre du jour et il n'était plus rare de voir des sorciers venir travailler en pantalon, costume ou t-shirt.
— Madame Ombrage ? demanda timidement Londubat, toujours penché dans l'embrasure.
Dolores lui fit signe d'approcher. Elle ne souhaitait pas que Black entende leur conversation et se moque de ses piètres connaissances en informatique.
— Oui, Londubat, reprit-elle alors qu'il la rejoignait, je n'arrive pas à démarrer l'ordonateur.
Neville ne releva pas l'erreur de prononciation de sa supérieure et appuya sur le petit bouton marche/arrêt de l'appareil portable. L'écran s'illumina, bien trop violemment aux yeux de Dolores, qui plissa ses yeux aux paupières lourdes et fardées de rose poudré. Le jeune homme prit son mal en patience pour l'aider à ouvrir sa session et entrer dans le réseau du bureau des aurors.
— Je ne vois pas en quoi cela est censé nous faciliter la vie, grommela-t-elle en remuant son thé.
De frustration, elle y laissa tomber un carré de sucre supplémentaire avant d'en boire une petite gorgée. Elle ne pouvait pas dire que les hiboux lui manquaient — bien que les anciennes générations continuaient de les utiliser pour dénoncer les agissements illégaux de leurs voisins. Les associations de protection des animaux magiques avaient bataillé dur pour limiter leur utilisation. Cela évitait que le bureau ne soit souillé de plumes et de fientes.
Dolores crispa sa main sur la souris — drôle de nom pour cet objet mais enfin, les moldus étaient de toute façon excentriques — et cliqua non sans mal sur la petite enveloppe ailée lui indiquant qu'elle avait reçu un nouveau mail.
Le courrier électronique provenait d'Alastor Maugrey, dit Fol-oeil, l'ancien auror. Le bougre pensait avoir mis à jour un trafic de scroutt à pétard, dans le cadre d'une campagne du gouvernement visant à terrifier la population et les pousser à consommer plus de médicaments moldus.
— Vieux bouc complotiste, grommela-t-elle en supprimant le mail.
Satisfaite de son action, qui n'avait pas nécessité l'intervention de Londubat, elle s'enhardit et ouvrit le navigateur internet. Le curseur clignota dans la barre du moteur de recherche Veritasearch. Dolores vérifia que la porte était bien fermée et tapa à l'aide de ses deux index : "rencontrer des sorciers célibataires". Le petit chaudron au bout de la barre se mit à bouillonner le temps que la recherche charge et Sirius Black entra dans le bureau d'Ombrage sans même toquer. Celle-ci poussa un petit cri de détresse et rabattit son écran avec une violence disproportionnée.
— Salut Dolly ! lança-t-il sur son ton familier, un mug de café fumant à la main. Je remets pas la main sur le dossier Rockwood, tu l'as quelque part ?
La surnommée Dolly pinça ses lèvres déjà presque inexistantes. Elle fixa avec un œil mauvais le long imperméable en cuir de Black, ses cheveux trop longs à son goût, flottant au-dessus de ses épaules, et son petit air satisfait.
— Combien de fois faut-il que je me répète, Black, prononça-t-elle comme si son nom lui coupait la langue, vous n'entrez pas ici comme par effraction, et pas de tutoiement !
Il eut un petit sourire et décida d'ignorer la remarque de sa supérieure. Ses yeux tombèrent sur les mains d'Ombrage, crispées sur le gris acier de l'ordinateur portable.
— Mais non, Dolly, tu te mets à l'informatique ? Comme quoi, on peut toujours être surpris ! ricana-t-il. Fais-moi voir comment tu t'en sors !
Il amorça un pas dans le bureau aux murs surchargés de calendriers et photos de chatons — qui miaulaient dans leur cadre et essayaient de se défaire des rubans colorés dont ils étaient affublés. Dolores devint cramoisi et sentit ses entrailles se liquéfier à l'idée de ce qui apparaîtrait sur son écran.
— Cessez de m'importuner ! s'énerva-t-elle d'une voix suraiguë, dressée d'un bond sur ses petites chaussures à talons, allons donc embêter Londubat avec votre dossier perdu.
Sirius se mit faussement au garde à vous avant de tourner les talons dans un éclat de rire et de claquer la porte derrière lui. Dolores retomba dans son fauteuil et tira nerveusement sur son collier de perles. Elle venait de manquer un moment de honte dont son égo ne se serait jamais remis.
Le téléphone à cadran sur le bureau se mit à sonner et la grande investigatrice manqua de chuter de son siège. Tremblante, une main sur la poitrine, elle décrocha et coassa un faible "Allô ?".
— Oui, bonjour, Narcissa Malefoy à l'appareil, on m'a dirigé vers vous, indiqua une voix élégante et sèche. Ma sœur Bellatrix a disparu.
