Note de l'auteur :
Helooooooo à tous et à toutes !!!
Désolé les ami(e)s, ms je ne v pas bcp m'attarder aujourd'hui, car à l'heure kil est, g deja dépassé mon tps de délai pour publier ce chapitre !! T_________T
Ben oui, g dit a plusieurs d'entre vous ke je le mettrai en ligne ce week-end, or, g vraiment pas eu le tps car le devoir ( =travail acharné ) m'appelait et me dictait de bosser….
( g une compo d'histoire ds une semaine avec 3 chapitres de 15 pages chacun à la clé, donc fo pa rigoler avec ça !!! )
enfin bref, je tente misérablement de me rattraper en postant ce chapitre aussi bien ke je peux : g tenté entre 12h et 14h vu ke le lundi midi g la chance d'avoir une pitite heure de répit ^__^
ms ca a pas suffit donc là je viens de rentrer des cours, et je poste donc ce chapitre 7, intitulé Doutes, hésitations… et changements de plan !
(je c, c un peu minable, ms g eu bô me creuser la tete pour trouver un titre, g pô réussi alors tant pis c kun titre, je comptai pas me prendre la tete + longtemps __ !!)
Ah oui, un dernier truc : ds ce chapitre, vous allez découvrir un peu plus le caractère de Misao je pense… et je suis désolée ms g vraiment pas le tps de répondre aux reviews ds ce chapitre, chuis vraiment débordée donc… je pense ke je reposterai ce chapitre avec les réponses aux reviews car j'y tiens, moi, à tous mes ptits revieuwers !!!
Et n'oubliez pas : Read & Reviews please !!!!!!!!!! J
ESCAFLOWNE :
Nouvelle génération
Chapitre 7 : Doutes, hésitations… et changements de plan !
« Je ne partirai pas avec toi sur Gaïa. Je suis désolée, murmura Misao en baissant les yeux. »
Pétrifié, Kyo fixait la jeune fille sans la voir. Il était trop abattu pour réagir et d'ailleurs, il n'aurait probablement pas proféré une seule parole même s'il l'avait voulu.
Car qu'y avait-il à dire ? Rien, absolument rien. Misao avait pris sa décision, et il devait respecter son choix, quel qu'il soit.
Et pourtant... D'un autre côté, qu'allait-il advenir de Fanelia s'il échouait dans sa mission et revenait sans Misao, son seul espoir ? Mais que faire, alors ? Enlever la jeune fille et l'emmener de force avec lui ?
Non, il lui avait déjà fait assez de mal comme ça... inutile d'en rajouter et de la faire souffrir...
Kyo ferma les yeux. Il ne savait plus ce qu'il devait faire. Comment auraient réagi Lundar ou Padelius, à sa place ? Et... Van ?
Bon sang, il avait besoin de réfléchir. C'est pourquoi il regarda Misao et lui dit d'une voix neutre :
« Très bien. Fais comme tu veux. Nous sommes juste à côté de la maison d'Amano et Yukari, n'est-ce pas ? Alors, je pense que tu peux rentrer seule. Moi, j'ai besoin de m'aérer encore un peu. A plus tard. »
Kyo partit sur ces mots, sans laisser le temps à Misao de répondre. Il ne voulait pas entendre ce qu'elle avait à lui dire. De toute façon, bientôt, ils ne se reverraient plus jamais alors, à quoi bon ?
Tout en marchant un peu au hasard à travers la ville, le jeune homme pestait contre sa malchance. Il n'aurait jamais dû rencontrer Misao. Non seulement elle ne représentait pas du tout la fille de la Lune des Illusions qu'il s'était imaginé, mais en plus et surtout... cette fille lui faisait perdre ses moyens et c'était sans doute la pire chose qui lui soit arrivé. Une fille qui lui enlève tout sang-froid...
Il n'avait vraiment pas besoin de ça. S'il voulait garder le peu de raison qu'il lui restait, il fallait qu'il s'éloigne d'elle...
Kyo accéléra le pas. Bah, de toute façon, il ne s'agissait que d'une fille, et une fille n'était jamais irremplaçable. D'ailleurs, en y pensant... peut-être pourrait-il... Non, inutile de l'envisager, c'était beaucoup trop dangereux... Oui, mais s'il ne revenait pas avec Misao, il n'avait pas vraiment d'autre choix... Et puis après tout... pourquoi pas ? Cela serait sans aucun doute dangereux, mais pas impossible. Et puis, qui ne tente rien n'a rien... Et lui, il avait besoin de devenir roi, ce qui n'était pas une mince affaire.
Kyo avait donc pris lui aussi sa décision : puisque Misao ne voulait pas l'accompagner, alors il ne lui restait plus qu'à trouver une autre fille qui elle, accepterait sa compagnie sans broncher ! Grâce au pendentif, il rentrerait avec elle sur Gaïa et la ferait passer pour la fille Kanzaki, ce qui ne serait pas bien difficile puisque personne ne pourrait se douter de rien !
Franchement, c'était un très bon plan de secours. Périlleux, mais envisageable. Ne restait plus qu'à trouver une fille qui fasse l'affaire...
********
En apprenant ce qui lui était arrivé, Yukari, Amano et Nozomi s'étaient immédiatement occupés d'elle, avec tout l'amour et le réconfort possible. Soulagée, Misao s'était laissée faire et elle se sentait déjà beaucoup mieux. Elle était comme apaisée. Malheureusement... pas assez pour parvenir à oublier l'expression du visage de Kyo lorsqu'elle lui avait dit qu'elle ne viendrait pas avec lui sur Gaïa.
Misao se sentait coupable, et malgré toutes les attentions dont elle bénéficiait de la part de ses proches, elle ne réussissait pas à repousser ce sentiment un peu honteux qu'elle éprouvait.
La jeune fille s'était confiée à Yukari et Nozomi et leur avait expliqué tout ce qu'il s'était passé avec Kyo. Comment il l'avait sauvée, puis ce qu'elle lui avait dit. Yukari et sa fille avaient approuvé Misao, expliquant que si elle ne désirait vraiment pas partir sur une autre planète ( ce qui était en somme, assez compréhensible ), alors elle ne devait surtout pas se forcer; d'autant plus après le pénible incident qu'elle avait vécu. Toutefois, Yukari s'était aussi rapidement inquiétée pour Kyo, en apprenant qu'il était parti sans trop dire où il allait....
Malheureusement, il était peut-être déjà loin à l'heure actuelle, et il était donc vain de sillonner tout le quartier à sa recherche. Amano et Yukari décidèrent donc d'attendre qu'il revienne, et que si cela n'était pas le cas, de partir à sa recherche le lendemain matin.
Ce soir-là, Misao se coucha tôt mais eut du mal à s'endormir. En effet, le visage de Kyo hantait son esprit et elle ne parvenait pas à s'en défaire. Elle s'inquiétait pour lui. Elle aurait tant voulu que cela ne se passe pas comme ça... Pourquoi tout était tout le temps si compliqué ?
***********
Le lendemain matin, toujours aucune nouvelle de Kyo. L'inquiétude gagnant tous les esprits, Amano et Yukari partirent tôt dans la matinée à la recherche du jeune homme, qui avait en quelque sorte fugué. Pendant ce temps-là, Misao et Nozomi étaient restées seules à la maison, au cas où Kyo serait revenu de lui-même.
Anxieuses, aucune des deux jeunes filles ne parlait. Allongée sur le canapé, Nozomi regardait la télé sans vraiment y prêter attention, histoire de s'occuper l'esprit à quelque chose. Misao, elle, était avachie dans un fauteuil, et tripotait fébrilement son pendentif, hérité de sa tante Hitomi.
Au fur et à mesure que le temps passait et qu'aucune nouvelle positive ne venait éclairer leur lanterne, la jeune fille sentait l'angoisse et la pression monter en flèche, ainsi qu'une bonne dose de culpabilité qui l'étreignait plus qu'elle ne l'aurait cru.
« Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé, sinon je ne m'en remettrai jamais... songeait-elle toutes les deux minutes. »
Le plus drôle, c'est qu'elle commençait même désormais à regretter leurs perpétuelles disputes... Quelle ironie ! Elle qui criait à qui voulait l'entendre qu'elle ne pouvait pas le supporter, lui et ses mesquineries, regrettait maintenant son ton moqueur et ses manières enjoleuses... Elle aurait même donné n'importe quoi pour revoir ne serait-ce qu'un de ses petites sourires ironiques qui la mettaient en temps normal hors d'elle...
Et lorsqu'elle s'imaginait retourner au lycée lundi matin sans avoir eu de ses nouvelles, elle déprimait à l'idée de devoir affronter Yukimura sans la forte présence du jeune homme à côté d'elle, lui qui savait si bien la faire rire, et rendre un cours de Yukimura hilarant...
Soudain, la sonnette de la porte d'entrée retentit, faisant sursauter Misao et Nozomi comme deux ressorts. Vive comme l'éclair, Misao fut la plus rapide et, jaillissant hors de son fauteuil telle une furie, elle fut la première à atteindre la porte de la maison qu'elle ouvrit à la volée, sans même prendre le temps de savoir de qui il s'agissait.
Lorsqu'elle aperçut Momiji Fujimiya sur le perron, Misao la dévisagea comme si elle était une extra-terrestre et faillit presque lui refermer la porte au nez sous le coup de la déception.
Elle qui s'était attendue au retour de Kyo, voyait à la place cette cruche de Momiji... Charmante perspective.
« Qu'est-ce que tu veux ? aboya-t-elle sous le coup de la mauvaise humeur.
_ Bonjour quand même ! fit Momiji en haussant un de ses sourcils épilés trop courts et au millimètre près.
_ 'lut, marmonna Misao du bout des lèvres.
_ Je viens pour te donner des nouvelles de ton ami... »
Misao eut l'impression de recevoir une décharge électrique.
« Kyo ?!! Tu... tu as des nouvelles de Kyo ??! s'étrangla-t-elle. Alors vas-y ! Parle ! Qu'est-ce que tu sais ? euh... s'il te plaît ! »
C'était sans doute bien la première et la dernière fois qu'elle supplierait Momiji Fujimiya. Mais l'occasion demandait bien quelques sacrifices, c'est pourquoi Misao reformula même sa demande un peu plus poliment :
« Nous n'avons pas eu de ses nouvelles depuis hier soir et je suis morte d'inquiétude ! Alors, si tu sais quelque chose... s'il te plaît, dis-moi tout ce dont tu es au courant... »
Un sourire mince étira les lèvres de Momiji. Elle semblait très satisfaite de voir Misao lui quémander une faveur. Celle-ci l'aurait bien plantée là sur le perron, mais malheureusement, Kyo passait avant cette pauvre idiote.
« Et bien... en fait... Kyo est chez moi ! déclara-t-elle de sa voix haut perchée. »
Misao regarda Momiji avec un air plein de réprobation.
« Ecoute, Momiji, si tu es venue me faire une mauvaise blague, rentre tout de suite chez toi, tu perds ton temps...
_ Je ne plaisante pas, Misao. Kyo est vraiment chez moi, et c'est lui qui m'a demandé de venir vous prévenir.
_ Vraiment ? Et pourquoi ne se serait-il pas déplacé lui-même dans ce cas ? »
Momiji eut un sourire supérieur.
« Oh, et bien d'après ce que j'ai compris, Kyo semble très fâché contre vous... enfin, contre toi particulièrement, ma chère Misao ! Je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais tout ce que je peux te dire, c'est qu'il ne semble pas près de revenir chez vous !
_ C'est ridicule ! rétorqua Misao. Pourquoi serait-il allé te voir, toi ? Il ne sait même pas où tu habites !
_ Figure-toi que nous nous sommes rencontrés tout à fait par hasard... Il vagabondait dans mon quartier, il m'a aperçue et c'est lui qui m'a abordée, d'ailleurs !
_ Tu dis n'importe quoi ! Pourquoi aurait-il fait ça ? Il ne t'aime même pas ! »
Misao sut qu'elle n'aurait peut-être pas dû dire cela, même si elle était certaine que c'était la vérité ; mais entendre Momiji lui déballer tout cela sur Kyo la rendait folle de rage, sans qu'elle sache trop pourquoi.
De plus, le pire fut que Momiji, en entendant les derniers mots de Misao, ne se démonta pas, et répliqua d'une voix où perçait une satisfaction presque sournoise :
« Kyo ne m'aime pas ? C'est étrange... ce n'est pas du tout l'impression que j'ai eu lorsque nous avons couché ensemble hier soir ! Au contraire, je peux te dire que Kyo s'est montré très tendre et... très entreprenant, si tu vois ce que je veux dire... Au lit, ce mec est fabuleux... nous l'avons refait au moins trois fois je crois, et je peux t'assurer que je suis allée tout droit au septième ciel... termina-t-elle avec un petit soupir langoureux. »
Misao sentit son sang se vider de son visage. Elle crut un instant qu'elle allait se jeter sur Momiji et étrangler de ses mains son délicat petit coup blanc... Mais la violence gratuite n'était pas le fort de Misao, c'est pourquoi elle se contenta de serrer les poings tout en affectant une attitude décontractée et totalement indifférente.
Pourtant, les petits yeux perçants de Momiji réussirent à mettre à jour Misao puisqu'elle continua ainsi :
« Misao, tu fais une drôle de tête... tu es souffrante ? Quelque chose ne va pas ? J'espère que ce n'est pas moi qui... oh non ! Ne me dis pas que... enfin, que toi et Kyo, vous... vous étiez ensemble ? fit-elle en prenant une voix candide tout à fait insupportable.
_ Mais non, pas du tout, rassure-toi ! répondit Misao en adoptant le même ton. Kyo et moi n'étions que de bons amis et nous nous sommes un peu disputés, comme cela arrive à tous les bons amis, c'est tout ! Malheureusement, je doute que tu puisses comprendre cela, étant donné que tu n'as aucun ami, Momiji ! Bon, et bien, salut ! acheva Misao en fermant la porte. »
Mais le pied de Momiji s'interposa, empêchant la jeune fille de fermer la porte d'entrée.
« N'essaie même pas de m'insulter, Misao, gronda Momiji en prenant soudain une voix plus menaçante et en laissant tomber son masque. Je ne sais pas ce qui te lie à Kyo au juste, mais ce que je vois, c'est en tout cas que tu l'apprécies assez pour t'inquiéter à mort pour lui, et que tu veux qu'il revienne chez toi. Malheureusement pour toi, je compte bien le garder avec moi et l'éloigner de toi aussi longtemps que possible ! En fait, je n'ai jamais pu te voir et cela fait un moment que j'attendais cette occasion de pouvoir enfin t'atteindre !! Je vais dorloter Kyo et faire en sorte qu'il ne puisse plus se passer de moi ! D'ailleurs, même si tu n'avais pas été là, je l'aurais sûrement fait... ce mec est...fascinant... Je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais il n'a pas eu l'air d'apprécier, et c'est tant mieux pour moi ! A présent, je vais me charger de lui et crois-moi, tu ne risques pas de le revoir de sitôt... au revoir, et porte-toi bien ! »
Momiji retira son pied et après avoir adressé un grand sourire triomphant à sa camarade de classe, elle partit d'un pas lent et parfaitement contrôlé, se déhanchant au maximum du haut de ses trente centimètres de talon.
De son côté, Misao ne perdit pas de temps et claqua la porte, s'y adossant ensuite pour mieux retrouver son calme et son sang-froid qu'elle avait failli perdre devant l'attitude de cette peste de Momiji. Bon sang... Kyo, rendu chez cette tarée ?! Mais qu'est-ce qui lui était passé par l'esprit, à celui-là ? Elle aurait pu imaginer tous les scénarios possibles, sauf celui-là.
Incroyable... les événements prenaient vraiment de drôles de tournures...
Nozomi avait tout entendu de la conversation, et Misao n'eut donc rien à lui répéter. Les deux filles se contentèrent de prévenir tout d'abord Amano et Yukari de stopper les recherches, puis elles reprirent leurs places respectives l'une sur le canapé, l'autre dans le fauteuil, et entamèrent une conversation animée.
« Je n'arrive pas à y croire ! répéta Misao pour la énième fois. Kyo, habitant chez cette foldingue ?! C'est incompréhensible ! Hier encore, lui et moi nous foutions de la gueule de Momiji... Qu'est-ce qu'il serait allé faire chez cette fille ?!
_ Calme-toi, Misao ! L'important, c'est de savoir où il est et s'il est en bonne santé, non ? Or, je crois que c'est tout à fait le cas donc le problème est réglé...
_ Réglé ?! Le problème est réglé tu trouves ? Kyo est parti vivre avec cette allumeuse stupide, et tu penses que tout va bien ?!
_ Pourquoi te mets-tu dans tous ces états pour si peu, Misao ? D'accord, Momiji n'est peut-être pas ma meilleure amie, mais c'est une personne normale et si elle est d'accord pour loger Kyo pendant quelques temps, je ne vois pas où est le problème. Après tout, c'est bien normal qu'il n'ait plus envie de vivre ici, en sachant que tu ne veux pas l'accompagner... Mets-toi un peu à sa place ! Ce n'est pas facile de vivre avec les gens qui ont refusé de vous aider dans une mission qui vous tenait à cœur... Ce que je veux dire, c'est qu'il doit sûrement se sentir mal de revenir habiter ici en sachant qu'il te croisera tous les jours et qu'il y aura sans doute un malaise qui s'installera entre vous... Kyo a donc dû préféré habiter ailleurs, et même si je vais le regretter, je le comprends, tu sais...
_ Tu veux dire que tout est de ma faute ? Que Kyo est parti à cause de moi ?
_ Ne dis pas de bêtises ! Tu n'as pas à te culpabiliser pour quoi que ce soit. Dès le début, Kyo savait que tu pouvais refuser et que rien n'était sûr. Tu as pris ta décision qui est d'ailleurs justifiée, donc tu n'as pas à te sentir responsable... Je pense que c'est juste que Kyo a besoin de prendre du recul et de réfléchir seul à ce qu'il va faire maintenant qu'il sait à quoi s'en tenir sur ton choix.
_ Peut-être mais alors... pourquoi aller vivre chez cette fille-là en particulier ?! Ca m'énerve ! Tu l'as entendu parler ! Kyo est fascinant... Il s'est montré très tendre... Je vais le dorloter... imita Misao en prenant une voix suraiguë. Elle parle de lui comme s'ils étaient intimes depuis longtemps ! En plus, cette fille est une vraie mythomane !! Elle prétend avoir couché avec lui... C'est ridicule ! »
Misao se tenait debout et continuait ainsi de vociférer contre Momiji tandis que Nozomi observait son amie du coin de l'oeil, sans rien dire. Misao se rendit compte que Nozomi la dévisageait en silence, et elle s'interrompit et demanda :
« Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu ne dis rien ? Tu n'es pas d'accord avec moi ? »
Nozomi sourit.
« Non, c'est juste que... je trouve que tu exagères un peu, comme toujours !
_ Mais... je ne fais que dire la vérité !
_ Misao... je t'observe depuis cinq bonnes minutes, et je peux te dire que c'est la première fois que je te vois
critiquer autant Momiji, et en si peu de temps !
_ Oui, et alors ? Elle l'a bien mérité ! Cette fille est encore pire que ce que je pensais !
_ Momiji n'a pas changé... c'est peut-être seulement toi qui prend soudainement les choses un peu trop à coeur.
_ Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
_ Misao, je crois que tu ne changeras jamais ! s'exclama Nozomi en souriant. Depuis que je te connais, tu m'as vraiment surprise de nombreuses fois, de par tous les côtés de ta personnalité... En général, les gens te jugent d'abord comme étant une fille mûre, sûre d'elle, réfléchie et volontaire, sachant toujours ce qu'elle veut... Et pourtant, par bien des côtés aussi, tu peux parfois être tout le contraire... C'est bien simple, tu réagis quelque fois comme une gamine : naïve, insouciante, impulsive et complètement irresponsable... Tu agis sans réfléchir, et tu n'es même pas capable au bout du compte de faire un choix. En ce moment par exemple : tu ne te rends même pas compte de tes réactions. Or, elles parlent d'elles-mêmes. J'ai comme l'impression que tu tiens plus à Kyo que ce que tu voulais faire croire. Car pourquoi sinon, réagis-tu comme une fille jalouse ? Je suis désolée, Misao, mais... c'est vraiment l'impression que j'ai. »
La nièce d'Hitomi se laissa tomber sur le fauteuil le plus proche, comme soudain vidée de toutes ses forces.
« Alors... depuis toutes ces années... c'est ainsi que tu me vois, Nozomi ? demanda Misao d'une voix éteinte. Tu me prends pour une enfant gâtée, effrontée et insensible, incapable de faire la part des choses et se trompant sur toute la ligne ?
_ Là encore, tu exagères ! fit Nozomi en riant doucement. Tu es tout sauf une enfant gâtée, tu as un coeur d'or et tu es la meilleure amie que j'ai jamais eue et que je n'aurais sans doute jamais, seulement... il t'arrive parfois, sans le faire exprès, d'agir naïvement, de trop hésiter... de ne plus savoir décider toi-même. Avec Shinji par exemple, tu n'as pas réalisé ses sentiments alors que cela crevait les yeux... bien sûr, ce n'était pas de ta faute, tu es parfois tellement insouciante mais, le résultat est qu'il en a été blessé... Et tu vois maintenant ce qu'il se passe avec Kyo. Tu réagis comme si tu étais jalouse, et que soudainement, tu ne le voulais rien qu'à toi, pour toi seule.
_ Je ne suis pas jalouse, se défendit Misao. C'est juste que... c'est un ami, et je ne veux pas perdre un ami... je déteste ça Nozomi... murmura la jeune fille en baissant la tête, pour ne pas que son amie voit les larmes qui sillonnaient ses joues. »
Cela n'empêcha pas Nozomi de voir son amie pleurer, et elle s'empressa d'aller la réconforter. Nozomi savait et comprenait l'importance que Misao accordait à l'amitié. En effet, celle-ci n'avait pas eu une enfance heureuse, et sa pire crainte était d'être abandonnée et de se retrouver seule, c'est pourquoi Misao avait toujours été très sensible sur ce point.
« Je sais ce que tu ressens, Misao... fit Nozomi doucement en la serrant contre elle. Tu as raison, l'amitié est quelque chose de très important, et c'est toujours difficile de voir s'éloigner quelqu'un qu'on aime. Mais accepte-le.
_ Je sais bien... Mais n'empêche que tu as raison. Je fais du mal aux autres sans le vouloir... Je suis vraiment nulle.
_ Tais-toi, enfin ! Si je t'ai dit tout ça, ce n'était pas pour te faire comprendre une chose aussi absurde, mais tout simplement pour que tu réalises la seule chose qui importe : tu dois penser et agir avec ton coeur, et non avec ta raison. Ce sont tes sentiments qui doivent te guider, pas tes pensées ni ton esprit qui ne feront que t'embrouiller... »
Misao laissa résonner les dernière paroles de Nozomi dans sa tête.
« Résonner avec son coeur, et non avec son esprit... »
C'était étrange, mais aussi loin qu'elle pouvait s'en souvenir, Hitomi aussi lui avait dit quelque chose comme ça autrefois.
« Merci, Nozomi... Je comprends, mais... tout est si flou en moi, en ce moment...
_ Ne t'en fais pas pour ça. Un jour viendra, où tu sauras enfin qui tu es, où se trouve ta place, et quelles personnes occupent ton cœur... »
***********
Un autre jour avait passé, et on était maintenant lundi matin, une nouvelle semaine de cours s'annonçant donc à l'horizon.
Durant la journée du dimanche, Amano et Yukari avaient emmené Misao au poste de police afin qu'elle porte plainte contre Onitsuka pour tentative de viol. La jeune fille avait fait sa déposition qui avait été enregistrée par un sympathique et compréhensif policier, qui avait assuré que le jeune homme serait arrêté et puni pour ses crimes.
Un peu rassurée, Misao retournait donc maintenant au lycée, avec cependant un poids qui semblait lui peser sur les épaules. Aujourd'hui, pas de Kyo l'accomagnant sur le chemin de l'école, pas de chamaillerie avec lui, pas de rires... rien. Le néant. Nozomi commençant les cours à 9 heures, Misao marchait seule, et cette solitude lui pesait.
Enfin, elle avait promis à Amano, Yukari et Nozomi que tout irait bien, alors il n'était pas question de se laisser aller à des pensées aussi négatives à peine la journée commencée.
En apercevant Shinji venir à sa rencontre, Misao sentit le moral remonter et adressa un grand sourire au jeune homme qui le lui rendit bien. Les deux jeunes gens s'embrassèrent tendrement, et grimpèrent les marches du lycée main dans la main.
************
Marchant aux côtés de Momiji Fujimiya, Kyo Fanel se rendait au lycée. Il n'était pas vraiment mécontent d'y aller, même s'il aurait préféré rester tranquillement chez Momiji ou aller flâner dans les rues. Enfin, pour l'instant, il n'avait pas le choix, car selon le plan qu'il avait imaginé et qu'il commençait à mettre en place, Momiji ne devait surtout pas se douter qu'il n'était pas un élève comme les autres. Pas encore en tout cas.
Effectivement, le samedi soir, après avoir quitté Misao, il était parti se changer les idées et avait marché assez longtemps jusqu'à arriver dans un nouveau quartier où il avait croisé par hasard Momiji Fujimiya. Le jeune homme avait tout d'abord eu un premier réflexe : celui de s'éloigner le plus loin possible de cette petite pimbêche qui allait à coup sûr le coller et l'ennuyer profondément.
Pourtant, il n'en avait rien fait, pour la simple et bonne raison qu'après avoir longuement médité sur le sujet, il avait finalement décidé de se servir d'elle pour mettre à bien son projet : celui de revenir avec une « fausse » fille de la Lune des Illusions, qui serait bel et bien une habitante de cette planète, mais qui ne serait pas pour autant celle attendue de tous : la fille Kanzaki ou autrement dit, Misao.
Momiji Fujimiya correspondait en effet parfaitement à la fille qu'il recherchait pour assurer une bonne crédibilité au rôle : non seulement elle avait à peu près le bon âge ( seize ans environ ), mais en plus, cette fille n'était pas à proprement parler une « lumière », ce qui serait plus facile de la séduire pour l'amener ensuite à devenir complètement entichée de lui, et pouvoir ainsi la convaincre de le suivre n'importe où... même sur une planète inconnue telle que Gaïa.
Ainsi, une fois qu'elle serait bien dépendante de lui, il pourrait petit à petit lui expliquer qui il était en réalité, mais de manière subtile, c'est à dire de façon à ce qu'elle soit encore plus fascinée par lui pour mieux ensuite accepter de l'accompagner.
Il ferait en sorte de lui parler de Gaïa comme d'une planète magique, magnifique et subjugante, afin qu'elle ne puisse pas refuser ; et de toute manière, sachant que la jeune fille n'était pas très attachée à la Terre ( elle était brouillée avec sa famille et vivait seule dans un petit appartement ), il était sûr qu'elle serait enthousiasmée à l'idée de partir avec lui dans un autre monde... Il allait même tellement s'occuper d'elle qu'elle serait prête à le suivre jusqu'au bout de l'univers...
Enfin, une fois qu'il l'aurait persuadée de retirer tout ce grossier maquillage qu'elle arborait d'habitude, il était certain qu'elle ressemblerait à une fille de la Lune des Illusions tout à fait banale, et pourrait donc sans problèmes se faire passer pour la vraie Misao Kanzaki.
Kyo avait donc décidé d'emmener Momiji avec lui à la place de Misao. C'était très risqué, car une fois qu'ils seraient rendus là-bas, rien ne garantissait que Momiji ne se mette pas soudain à paniquer, à vouloir rentrer chez elle à tout prix, et se mette ainsi à dévoiler tout le plan qu'il avait préparé avec tant de soin.
Pourtant, Kyo était prêt à prendre le risque, quitte à tout perdre. De plus, il commençait à apprendre à connaître Momiji Fujimiya, et sous ses airs faussement supérieurs, elle avait une sensibilité bien enfouie certes, mais il était pratiquement sûr qu'elle était en fait intelligente et saurait jouer le jeu jusqu'au bout.
En bref, même si le jeune homme aurait préféré que les choses se passent autrement, il n'était malgré tout pas si mécontent de lui, et comptait bien exécuter son nouveau plan à la lettre. Car l'avenir de Gaïa était en danger, et c'était Fanelia avant tout.
De plus, il était un jeune guerrier peut-être encore peu expérimenté dans l'art de la guerre, mais quand même doué et ayant soif d'apprendre, et sur Fanelia, chaque guerrier avait des valeurs à respecter : la patrie passait avant tout le reste, que ce soit pour une fille, même répondant au nom de Misao Kanzaki...
Kyo était même bien décidé à l'oublier et à mettre une croix sur ce qui aurait pu ressembler à un début de relation. A présent, Misao Kanzaki appartenait au passé, à un passé bien révolu, et seuls l'avenir et Momiji comptaient.
Il sentit la main de celle-ci se glisser dans la sienne et eut même droit à un baiser sur la bouche de la part de Momiji.
« Kyo... Tu as l'air ailleurs... Dis-moi, quelque chose te préoccupe ?
_ Tout va pour le mieux puisque je suis avec toi, se contenta de répondre Kyo en l'embrassant longuement à son tour. »
Momiji poussa un long soupir de satisfaction et passa ses mains autour de son cou. Kyo appuya encore le baiser et il put sentir la jeune fille frissonner de plaisir sous lui. Il sourit intérieurement. La première phase, celle de la séduction, commençait...
En fait, le jeune homme trouvait cela encore plus facile que prévu. Apparemment, Momiji le trouvait à son goût, et le soir où il l'avait abordée pour commencer à voir s'il lui serait possible de se servir d'elle ou pas, elle lui avait sans hésitation proposer l'hébergement chez elle en apprenant qu'il cherchait un endroit où dormir. Comprenant qu'il avait toutes ses chances, il s'était alors montré le plus sympa possible et sous son meilleur jour, ce qui avait porté ses fruits puisqu'ils avaient commencé à flirter dès le premier soir.
Il aurait même parié qu'elle aurait été jusqu'à coucher avec lui, mais en fait, c'était lui qui avait mis le « holà », car il s'était dit qu'il valait mieux la laisser languir un peu pour mieux ensuite la rendre encore plus amoureuse.
Cette fois encore, ce fut lui qui stoppa leur étreinte ( cette fille était une vraie sangsue !!! ^__^ ) car il était inutile d'arriver en retard ; il ne voulait pas s'attirer d'ennuis. Main dans la main, la tête de Momiji contre son épaule, ils arrivèrent donc en cours tout juste à l'heure, au moment où les derniers élèves s'asseyaient.
************
Même si elle s'y était attendue, Misao dut réprimer un hoquet de surprise en voyant Kyo et Momiji faire leur entrée dans la classe tels deux amoureux épris follement l'un de l'autre. C'était ridicule et niaiseux à souhait, songea-t-elle en évitant soigneusement de les regarder.
En fait, les voir ensemble lui procurait un curieux et désagréable sentiment de malaise et de colère qu'elle essayait vainement d'étouffer.
Mais le pire, fut sans doute de voir Kyo changer de place, c'est à dire quitter son bureau voisin au sien pour aller s'asseoir à côté de cette ****** de Momiji !!
« Je pue donc tant que ça ?!! faillit-elle demander à Kyo. »
Mais elle se retint car cela n'aurait pas vraiment été juste de sa part de le critiquer. Pour une fois, ce n'était pas à Kyo qu'elle en voulait, mais plutôt à Momiji, la sale garce !
Avec toutes ses minauderies et ses manières de serpent, elle allait sans doute chercher à séduire Kyo par tous les moyens, ne reculant devant aucune pudeur bien entendu !! Et lui, allait-il tomber dans le piège pourtant grossièrement tendu ?
Misao se le demandait et aurait tout donné pour connaître les intentions de Kyo. Et puis aussi, est-ce que oui ou non, Momiji avait dit vrai et ils avaient donc déjà couché ens... Non ! C'était impossible. Kyo n'aurait pas agi ainsi. Il ne connaissait même pas cette fille ! Mais d'un autre côté... c'était un mec. Et dieu sait ce qu'un individu de sexe masculin était capable de faire lorsqu'une fille l'allumait de façon aussi éhontée et flagrante, sans possibilité de se tromper quant à ce qu'elle voulait qu'ils fassent...
Impossible donc de connaître la vérité.
Misao finit par renoncer et par ne plus faire attention à eux car les regarder finissait par la rendre malade... Cependant, pendant les quatre heures de la matinée, la jeune fille ne put s'empêcher à plusieurs reprises de jeter furtivement quelques coups d'oeil dans leur direction ; et à chaque fois, elle fut peinée de voir que Kyo était ostensiblement tourné vers le tableau noir, et ne semblait pas daigner lui accorder ne serait-ce qu'un minuscule petit regard...
Il l'ignorait, voilà quel était le mot exact, et était complètement indifférent à son sort... Toutefois, Misao ne s'autorisa pas à s'en attrister davantage. Elle ne pouvait pas en vouloir à Kyo pour une telle chose. Quoi de plus normal en effet, qu'après son refus, il n'ait plus tellement envie de lui parler amicalement ou même parler tout court ? Lui l'avait sauvée, et elle, pour le remercier, lui annonçait qu'elle ne pouvait pas l'accompagner et elle mettait ainsi en péril tout un peuple... SON peuple...
Une fois de plus, le remords tenailla Misao. Avait-elle pris la bonne décision ?
*********
Lorsque la pause-déjeuner arriva, Shinji s'empressa de ranger ses affaires et d'aller chercher Misao dans sa classe pour manger avec elle. Le jeune homme avait été mis au courant par Nozomi de l'agression dont la jeune fille avait été victime, et même si pour l'instant, il n'en avait pas abordé le sujet avec Misao elle-même, il était décidé à tout faire pour changer les idées de sa petite amie et la rendre heureuse.
Sa « petite amie »...
Shinji avait toujours rêvé de pouvoir appeler ainsi Misao. Et aujourd'hui, c'était chose faite. Pourtant, il n'était pas totalement satisfait. En effet, il avait parfois l'impression, lorsqu'il embrassait Misao ou simplement lorsqu'ils étaient ensemble, qu'elle était ailleurs, et que ses pensées étaient tournées autre part, vers quelqu'un d'autre...
Le jeune homme secoua la tête. Peut-être se faisait-il seulement des idées, peut-être pas, le principal pour l'instant était de toute façon de se concentrer sur Misao et son bien-être. Elle était une fille forte, mais Shinji était à peu près sûr que sous ses airs de « tout-va-bien-vous-inquiéter-pas-pour-moi », elle pouvait cacher de profondes souffrances intérieures.
Rangeant ses dernières affaires, il prit ensuite la direction de la classe de Misao, située dans l'autre partie du bâtiment. Lorsqu'il arriva dans la salle, il trouva la jeune fille à la fenêtre, regardant le ciel d'un air songeur et mélancolique.
De plus, elle était toute seule dans la classe, tous ses camarades étaient partis déjeuner, et Shinji s'inquiéta car Misao n'était pas du genre à rester ainsi seule à broyer du noir, et quand elle arborait cet air un peu triste, ce n'était pas bon signe.
D'ordinaire, elle aimait être tout le temps entourée de gens et d'amis, et n'était pas ce qu'on peut appeler une grande solitaire, au contraire.
Shinji comprit donc que quelque chose la tracassait, et il alla sans bruit la rejoindre à la fenêtre. Misao sursauta en le voyant arriver.
« Est-ce que ça va ? demanda Shinji avec un air soucieux. »
Misao perdit immédiatement son air mélancolique et un sourire illumina ses traits.
« Bien sûr ! Je réfléchissais un peu, c'est tout... en fait, je t'attendais et j'avais justement envie de te voir ! Allons manger, tu veux ? »
La jeune fille le gratifia d'un léger baiser sur la bouche, et dans un éclat de rire, l'entraîna par la main hors de la classe. Shinji se laissa faire, mais il n'était pas dupe.
Misao n'était pas au mieux de sa forme, et comme d'habitude, elle dissimulait sa détresse sous sa bonne humeur et son entrain. Shinji n'insista pas et fit semblant de ne se rendre compte de rien, mais il fut bien décidé à obliger Misao à se confier à lui, d'une manière ou d'une autre.
*********
Les jours passaient inéluctablement, tous plus difficiles pour Misao les uns que les autres... Cela faisait maintenant presque deux semaines qui s'étaient écoulées, et les grandes vacances, et donc la fin de cette année de scolarité, allaient bientôt commencer ; pourtant, la jeune fille avait l'impression d'aller de plus en plus mal, et le temps n'arrangeait rien à son malaise, au contraire.
Elle ne comprenait plus rien. Tout se chamboulait dans sa tête, et elle ne savait plus où elle en était. Tout ce dont elle était sûre, c'est que le jour J, jour où Kyo devrait repartir se rapprochait dangereusement, et qu'elle angoissait rien qu'en y pensant. Kyo, lui, n'avait pas l'air d'être inquiet pour quoi que ce soit. Au contraire, il filait le parfait amour avec Momiji, et rien ne semblait pouvoir troubler leur petite idylle.
Le pire bien sûr, avait été lorsqu'elle avait appris les projets de Kyo. Un soir, en rentrant du lycée, ils s'étaient croisés par hasard, et devant son air indifférent, elle n'avait pas pu s'empêcher de lui parler et de lui poser la question qui lui brûlait les lèvres :
« Que comptes-tu faire maintenant, Kyo ? »
Il l'avait toisée d'un regard plein de mépris qui l'avait laissée vraiment triste... Puis, il avait répondu avec une nuance d'amusement dans la voix :
« Je vais emmener Momiji avec moi. Nous nous entendons bien et elle au moins, est d'accord pour me suivre sur Gaïa. »
Il avait bien insisté sur le « elle au moins », ce qui avait eu le don de culpabiliser encore plus Misao. Ensuite, il avait jugé n'avoir rien de plus à ajouter, et il était reparti sans un regard arrière.
En bref, depuis cet instant, Misao déprimait. Elle ressentait comme un vide en elle, c'était étrange. Physiquement, elle était en parfaite santé, mais son moral était au plus bas.
Pour elle qui d'ordinaire était toujours pleine de vitalité et bouillonnante de joie, c'était bien la première fois qu'une telle chose lui arrivait, c'est pourquoi elle ne savait pas quoi faire et elle faisait donc semblant devant les autres d'aller pour le mieux. Elle ne voulait surtout pas les inquiéter...
*********
Une semaine plus tard...
A présent, cela faisait depuis quelques jours environ qu'ils étaient en vacances. Nozomi, Misao et Shinji avaient tous les trois réussi leurs examens et étaient acceptés pour passer dans la classe supérieure. Ils avaient fêté leur réussite avec leurs amis, et tout allait pour le mieux.
Enfin... presque. A vrai dire, Shinji s'inquiétait. Il se posait des questions sur Misao. La jeune fille avait l'air d'aller bien, néanmoins, il avait parfois l'impression de la sentir ailleurs, loin de tous...
La dernière fois qu'il l'avait aperçue seule dans la classe, l'air morose, il s'était bien juré de savoir ce qui la tracassait autant, mais il n'avait pas encore trouvé le bon moment pour lui en parler sérieusement et puis surtout, il n'osait pas trop car peut-être se trompait-il...
Toutefois, il en avait un peu parlé avec Nozomi, et sa cousine avait été de son avis. Du coup, cela l'avait fait réfléchir et pour finir, Shinji avait décidé d'avoir une conversation sérieuse avec Misao. En effet, il l'aimait de tout son coeur, mais il n'était pas aveugle et craignait bien que cela ne soit pas réciproque.
Or, il ne voulait pas sortir avec Misao pour sortir avec Misao, il voulait avoir une relation sérieuse avec elle, avec des sentiments sincères et une confiance mutuelle. Et s'ils avaient bien confiance l'un en l'autre, il doutait par contre sur ses sentiments réels.
Il ne soupçonnait pas Misao de le tromper, seulement, il connaissait assez bien la jeune fille pour savoir que sa naïveté et son insouciance l'empêchaient de connaître ses vrais sentiments en amour.
Misao était une fille formidable, malheureusement, si elle savait être mature par certains côtés, par d'autres, elle était totalement vulnérable et ne connaissait sans doute même pas la différence entre l'amour et l'amitié.
Shinji soupira en songeant à tout ça. D'un côté, cette facette de la personnalité de Misao avait un certain charme et la rendait encore plus mignonne et inaccessible, mais de l'autre, c'était cette facette-là aussi qui le faisait un peu souffrir lui, et qui ferait aussi probablement souffrir les prochains malheureux qui s'éprendraient de la jeune fille. Et ils seraient sûrement nombreux, les pauvres...
En tout cas, ce qui était sûr, c'est que celui qui réussirait à voler le coeur de Misao aurait bien de la chance, même si le chemin pour y parvenir risquait d'être semé d'embûches...
A présent, le jeune homme était arrivé devant la demeure de son oncle et de sa tante, Amano et Yukari. Il voulait parler avec Misao, et le meilleur moyen était donc d'aller la voir chez elle.
Shinji sonna à la porte d'entrée, et Yukari vint lui ouvrir.
« Shinji ! s'exclama-t-elle en souriant chaleureusement. Tu es venu voir Misao je suppose ?
_ Oui, est-ce qu'elle est là ?
_ Non, elle est partie il y a quelques minutes. Mais entre, je t'en prie ! Tu prendras bien quelque chose à boire ?
_ Et bien, c'est que j'avais quelque chose d'important à lui dire... Tu ne sais pas où elle est partie ?
_ Si, elle m'a dit qu'elle allait se promener du côté du parc paysager. Si tu fais le tour du parc, tu l'apercevras sûrement.
_ Ok, merci ! Je crois que je vais aller la chercher.
_ Tu es sûr de ne pas vouloir l'attendre ici ?
_ Non, c'est bon, je vais bien la trouver. Mais merci de la proposition ! A plus tard !
_ Au revoir, Shinji ! »
Le jeune homme fit demi-tour et se dirigea vers le parc. Celui-ci était à quelques minutes à peine et il ne mit pas longtemps avant d'y arriver. Il marcha encore quelques minutes à travers le parc, en regardant de tous les côtés à la recherche de Misao.
Finalement, il finit par la trouver assise sur un banc, fixant avec une attention toute particulière son pendentif qu'elle avait détaché et qu'elle tenait devant elle.
« Salut ! fit Shinji dans son dos. »
Elle se retourna alors vivement et lui fit face. Le jeune homme fut alors étonné de voir qu'elle semblait avoir pleuré. « Zut ! C'est pire que ce que je pensais, songea-t-il avec inquiétude. »
Misao lui adressa un grand sourire et engagea la conversation comme si de rien n'était.
« Shinji, quelle bonne surprise ! Je ne m'attendais pas à te voir. Comment ça va ? Est-ce que...
_ Arrête un peu, Misao. Dis-moi ce qu'il ne va pas, s'il te plaît. Je veux t'aider. »
La jeune fille se tut un moment et le regarda en silence. Enfin, elle soupira :
« Tu me connais bien, hein ? Alors je suppose que je ne peux rien te cacher...
_ Exact, fit Shinji en souriant. Quelque chose te préoccupe depuis un moment, et je n'aime pas te voir malheureuse Misao, alors dis-moi ce qu'il t'arrive. Tu as pleuré, n'est-ce pas ? »
La jeune fille hocha doucement la tête.
« Ce n'est rien. C'est passé.
_ Qu'est-ce qui est passé ? demanda Shinji doucement. »
Misao hésita, puis se lança. Cela faisait depuis tant de jours qu'elle gardait ça pour elle, qu'elle avait l'impression que sa tête allait exploser si elle ne se confiait pas.
« Je... J'ai peur, Shinji.
_ Peur de quoi ? C'est Onitsuka, c'est ça ?
_ Non ! Lui, c'est fini... je n'ai pas peur de ça. C'est autre chose... Je... j'ai peur de ne pas avoir fait le bon choix.
_ Concernant quoi ?
_ Pour Kyo... murmura-t-elle dans un souffle.
_ Encore lui, hein... Tu l'aimes beaucoup, n'est-ce pas ?
_ C'est un ami, se borna à répondre Misao.
_ Et moi, que suis-je pour toi ? Un ami, aussi ?
_ Mais non ! Tu es... plus que ça. Tu es...
_ Je suis quoi ? Dis-le, Misao. Regarde-moi dans les yeux et dis-moi que tu m'aimes.
_ Mais... qu'est-ce que tu racontes ? Je n'ai pas besoin de...
_ Fais-le s'il te plaît. J'ai besoin de savoir. »
Hésitante, Misao leva la tête et soutint son regard.
« Et bien... je... je... commença-t-elle. Shinji... je... euh... hem... je...
_ Je t'aime, coupa le jeune homme.
_ Quoi ?
_ Je t'aime. Moi, ces simples mots, je pourrais te les répéter tellement de fois que tu finirais par en avoir marre. Parce que c'est la vérité. Je t'aime vraiment, Misao. Depuis longtemps. Mais toi... tu n'es pas capable de me dire que tu m'aimes... peut-être parce que tu ne m'aimes pas vraiment, au fond.
_ Mais c'est faux ! Je t'adore, Shinji ! Sans toi, je...
_ Adorer et aimer sont deux choses différentes ! Ainsi, je ne me trompais pas. Tu es tellement immature, Misao... tu confonds amour et amitié !
_ Mais... tu comptes énormément pour moi ! Shinji, je...
_ Tu ne comprends pas. Qu'est-ce que ça signifie pour toi, Misao, l'amour ?
_ ...
_ Moi, je pourrais t'en parler pendant des heures, parce que j'ai déjà aimé et j'aime même en ce moment. Mais toi... tu n'as encore jamais vraiment aimé, Misao.
_ Mais... je... bégaya la jeune fille d'une voix tremblante.
_ Je ne te blâme pas, voyons ! la rassura Shinji en posant doucement sa main sur sa joue. Chacun a une évolution différente. Pour toi, il se trouve que tu n'as pas encore trouvé l'amour, mais rien ne presse. Tu as toute ta vie devant toi pour ça. Et plein d'amis autour de toi pour t'aider dans la vie.
_ Mais Shinji... Toi tu...
_ Je suis amoureux de toi, oui. J'aurais préféré que tu le sois aussi en retour, mais tout ce que je veux, c'est te voir heureuse. Or, en ce moment, tu avais l'air si déprimé... Tu n'es pas amoureuse de moi, Misao, alors il est inutile de se voiler la face plus longtemps et de continuer à faire semblant.
_ Peut-être que... peut-être que tu as raison... en fait... je... Tu sais, Shinji, je suis tellement désolée...
_ Tu n'as pas à l'être. Il s'agit simplement d'être sincère avec toi-même.
_ Oui mais... j'aurais dû m'en rendre compte plus tôt... Tu... tu es mon meilleur ami et j'ai cru que... enfin...
_ Ne chercher pas à te justifier. Je comprends, tu sais. Et cesse de faire cette tête ! Ce n'est pas si dramatique !
_ Bien sûr que si ! Je me suis trompée sur quelque chose de si important... Et je t'ai blessé, Shinji ! Je suis si idiote ! C'est affreux... je fais du mal à tout ceux que j'aime !
_ Tais-toi donc ! Tu es une fille extraordinaire, et je t'interdis de dire le contraire ! Tu es humaine, et c'est bien normal de faire des erreurs... Et puis, je te l'ai dit : je veux te voir heureuse. Et si pour cela, je dois me contenter d'être ton ami, alors je serai ton ami. Rien de plus.
_ Shinji... tu es si gentil... Zut ! Je ne te mérite pas... "
Le jeune homme se mit à rire.
« Arrête de dire n'importe quoi ! Tu te sous-estimes trop, ces temps-ci. Qu'est-ce qui t'arrive ? Ce n'est pas habituel. Tu es la fille la plus forte que j'ai jamais rencontré !
_ Comme quoi, tu as faux sur toute la ligne...
_ Non, c'est toi qui as perdu confiance en toi. Et j'aimerais bien savoir pourquoi... Car il y a bien une raison, non ? Qu'est-ce qui ne va pas vraiment, Misao ? C'est avec Kyo, c'est ça ? De quel choix parlais-tu, tout à l'heure ?
_ J'ai refusé de l'accompagner.
_ Je sais bien tout ça... Mais tu avais de bonnes raisons, non ?
_ Oui mais... j'avais aussi de bonnes raisons de le suivre.
_ Ecoute, tu devrais arrêter de trop réfléchir et de t'en faire autant. Il faut que tu saches une fois pour toutes ce que toi tu désires.
_ Justement, je ne fais qu'hésiter et au final, j'ai toujours l'impression de m'être trompée...
_ Est-ce que tu sais au moins ce que va faire Kyo puisque tu ne l'accompagnes pas ?
_ Oui. Il sort avec Momiji et... il va l'emmener à ma place.
_ Oh. Je... je n'étais pas au courant. »
Misao détourna la tête, pas assez vite cependant car Shinji put voir qu'elle était bouleversée.
« C'est ça qui te préoccupe, hein ? Tu te demandes si tu n'aurais pas dû finalement accepter la proposition de Kyo.
_ Oui... Des fois, je me dis qu'en refusant d'y aller, des gens vont peut-être mourir à cause de moi et... je ne veux pas avoir de morts sur la conscience !
_ La question n'est pas vraiment là... Car si tu y vas, je ne veux pas être pessimiste, mais il possible que ce soit toi qui te fasses tuer... Tu sais bien que Hitomi a frôlé la mort à plusieurs reprises...
_ Peut-être, mais plus ça va, et plus je me dis que je ne peux pas laisser faire ça... Je ne peux pas me défiler et rester ici bien à l'abri en sachant que parce que j'ai refusé de partir, des gens vont se faire massacrer par ma faute !
_ Je ne sais pas quoi te dire... La décision n'appartient qu'à toi, Misao, et tu le sais. Mais sache que refuser de partir n'est pas un acte d'égoïsme pour autant. Et puis, je me demande... puisque c'est Momiji qui risque de partir à ta place, tu ne devrais plus avoir à t'en faire, pas vrai ?
_ Tu plaisantes ! Cette fille est une vraie plaie ! Elle ne pourra jamais...
_ Jamais quoi ? Si Kyo l'a choisie, il doit savoir ce qu'il fait. »
Misao haussa les épaules et détourna le regard. Intrigué, Shinji contourna le banc et alla s'agenouiller devant elle et lui releva la tête de façon à la regarder dans les yeux.
« Ecoute, Misao... Je vais être sincère avec toi. D'une certaine façon, j'ai toujours été admiratif à ton égard. Car malgré toutes les épreuves que tu as pu traverser, tu as toujours été si courageuse, et généreuse avec tout le monde. Tu ne demandes jamais rien à personne, et tu préfères aider les autres plutôt que te faire aider. C'est une de tes grandes qualités, mais peut-être que cela explique aussi le fait qu'au fond, tu ne te connais pas très bien toi-même. Je veux dire, tu as encore pas mal de choses à apprendre, comme moi d'ailleurs, et c'est en apprenant à te comprendre et à écouter ton cœur que tu mûriras le mieux. Maintenant... j'ai une question à te poser. Penses-tu toujours que tu as fait le mauvais choix en refusant d'accompagner Kyo ? »
La jeune fille prit le temps avant de répondre. Elle ferma un instant les yeux et revit alors le visage de Kyo, le jour où elle lui avait annoncé son refus. Il n'aurait pas eu une autre expression si elle lui avait annoncé la mort d'un proche... Et les jours suivants, son attitude d'étranger vis à vis d'elle...
Non, elle ne le supporterait pas plus longtemps. Et elle ne voulait pas le voir repartir ainsi. Pas comme ça. Leur relation ne devait pas, elle ne pouvait pas finir comme ça. Comme s'ils ne s'étaient jamais rencontrés. C'était trop horrible... et puis... elle ne voulait pas qu'il s'en aille. Elle voulait... l'accompagner.
Cette dernière pensée fusa tellement vite dans son esprit que Misao eut l'impression qu'en réalité, cela avait toujours été clair comme de l'eau de roche dans sa tête. Et ce fut d'une voix sûre d'elle et convaincante qu'elle répondit à Shinji :
« Oui. J'aurais dû lui dire oui dès le début. Je croyais bien faire, et bien agir, mais ce n'était pas vrai. En fait, ce que je veux, c'est partir avec lui sur Gaïa. »
Shinji sourit. Cela lui faisait vraiment plaisir de retrouver la Misao qu'il connaissait. Elle avait enfin recouvrer sa confiance et à la lumière pétillante de ses yeux, il sut qu'elle avait trouvé sa voie. Elle semblait heureuse et pleine de vie à nouveau.
« Dans ce cas, tu sais ce qu'il te reste à faire... fit Shinji. »
Misao lui adressa un sourire éblouissant.
« Oui ! Je sais ce que je veux à présent ! J'y fonce !
_ J'espère au moins que tu connais l'adresse de Momiji.
_ Hin hin... évidemment ! D'ailleurs, j'imagine sa tête quand je vais débarquer chez elle... Elle va sûrement en tomber de ses talons.
_ Oui, et je regrette de manquer ça ! Allez, dépêche-toi un peu !
_ Pas de problèmes ! Et merci pour tout, Shinji ! Tu es un grand frère pour moi ! »
Misao partit en courant et se retourna plusieurs fois pour lui faire de grands signes de la main. Shinji continua de lui sourire de loin jusqu'à ce qu'elle disparaisse de sa vue. Le jeune homme poussa alors un petit soupir de dépit.
« Kyo Fanel... Tu ne connais pas ta chance... »
*********
Pendant ce temps, Kyo Fanel ne connaissait en effet pas sa chance. Pas du tout, même. Depuis un petit moment, il avait plutôt l'impression de cotoyer la malchance à tout bout de champ.
Le jeune homme étouffait dans l'appartement avec Momiji, et il avait décidé de partir faire un tour. A vrai dire, il ne savait plus trop où il en était. Surtout avec Momiji. Franchement, elle commençait sérieusement à lui taper sur les nerfs. Il avait beaucoup de mal à l'imaginer l'accompagnant sur Gaïa. Il n'avait d'ailleurs même pas commencer à lui demander de le suivre sur une autre planète.
En fait, il n'y arrivait tout simplement pas. Il avait des scrupules à ramener avec lui une « fausse » fille de la Lune des Illusions et puis aussi, il avait encore un infime espoir que Misao...
Non. C'était absurde. Il avait définitivement tracé un trait sur cette fille, tout comme elle avait dû le faire avec lui probablement. En tout cas, le gros problème restait Momiji. Allait-il oui ou non la prendre avec lui ? Il n'avait pas vraiment le choix mais dans un sens, il répugnait à se servir d'elle pour mentir à son pays...
Toujours aussi perdu, il se rendit compte qu'il avait finalement rebroussé chemin et était retourné inconsciemment à la case départ : il se trouvait juste devant l'immeuble de l'appartement de Momiji.
Kyo soupira. Il n'avait vraiment pas envie de faire le premier pas et de commencer à tout expliquer à Momiji et pourtant... le temps pressait. Il devait partir dans une semaine à peine. Lentement, il monta les escaliers menant au 3ème étage. Arrivé au 2ème, il entendit des éclats de voix venant de l'étage au-dessus.
« Où est-il, Momiji ? C'est important, j'ai besoin de lui parler !
_ Pas question ! Eloigne-toi de lui ! Il n'a plus besoin de toi maintenant ! Il m'a, moi, et c'est bien suffisant !
_ Mais je me fiche de tout ça ! Je dois simplement lui dire deux mots, c'est urgent... C'est vraiment très important pour moi, Momiji. Et pour lui aussi. Je t'en prie, dis-moi juste où il est allé, c'est tout ce que je demande.
_ Menteuse ! Tu cherches juste à le reprendre et à le garder pour toi ! Je ne te laisserai pas faire... Nous nous aimons, lui et moi, tu sais ! Et tout ton petit manège ne servira à rien, c'est...
_ Tu deviens complètement parano, ma pauvre ! Je te dis que je veux juste avoir une conversation avec lui ! Qu'y a-t-il de mal à cela ?
_ Je te vois venir, moi ! D'ailleurs, pourquoi cherches-tu à lui mettre le grappin dessus ? Tu as déjà Shinji que je sache !
_ Bon sang ! Je ne cherche pas à lui mettre le grappin dessus ! Et puis, pour Shinji, nous ne sortons plus ensemble... »
« Elle ne sort plus avec Shinji ?! »
Kyo fut tout étonné par la nouvelle. Mais alors... qu'est-ce que Misao venait faire ici ? Qu'avait-elle de si important à lui dire ? Et si...
Il entendit alors des bruits de pas descendant les escaliers.
« Très bien. Puisque tu fais une fixation sur Kyo, je suppose que je vais devoir me débrouiller seule pour le trouver... Merci pour ton aide, Momiji ! Que ferais-je sans toi... »
Descendant un étage, Misao se retrouva alors nez à nez avec Kyo.
« Kyo... murmura-t-elle en l'apercevant, stupéfaite. »
Il avait l'air tout aussi stupéfait qu'elle et pendant de longues secondes, aucun des deux ne parla. Ce fut la voix perçante de Momiji qui troubla le silence.
« Kyo, c'est toi ? Cette hystérique de Misao est venue et elle voulait à tout prix te parler ! Je lui ai dit que tu ne voulais pas la voir et j'ai eu raison, n'est-ce pas ? »
En parlant ainsi, Momiji était persuadée que Misao était déjà partie de l'immeuble. Cependant, celle-ci était bien là et allait crier vengeance en entendant l'autre idiote la traiter « d'hystérique ». Mais Kyo bâillonna Misao de sa main et lui murmura à l'oreille :
« Laisse-moi faire... Crois-moi, plus tôt nous serons débarrassé de cette folle, mieux ce sera. Et le meilleur moyen est sans doute de faire croire que tu es partie... »
Misao acquiesça de la tête et laissa faire Kyo. Celui-ci prit sa voix la plus convaincante et dit :
« Bien sûr que tu as eu raison ! Cette fille est vraiment chiante à me coller tout le temps aux basques... Heureusement que tu... Aïe ! »
Misao, qui n'avait vraiment pas apprécié d'être ainsi décrite, venait de gratifier généreusement Kyo d'un bon coup de pied au mollet.
« Qu'est-ce qu'il y a ? s'écria Momiji.
_ Euh.. rien... je me suis cogné, c'est tout.
_ Je descends !
_ Non !! Enfin, je veux dire... je m'en vais tout de suite alors... reste où tu es.
_ Où vas-tu ? Tu viens à peine de rentrer !
_ En fait, je viens de me souvenir que j'avais encore une course à faire. A plus tard !
_ Mais, Kyo !
_ J'en ai pas pour longtemps ! »
Le jeune homme s'empressa de dévaler à toute vitesse les escaliers, Misao l'imitant discrètement à sa suite. Arrivés dans la rue, les deux jeunes gens purent souffler un peu.
« Tu… tu crois qu'elle m'a entendue ? demanda Misao.
_ Je ne crois pas. Car si cela avait été le cas, tu peux être sûre qu'elle nous aurait poursuivis comme une malade !! A mon avis, elle n'a rien remarqué, pas même lorsque j'ai dit que je repartais faire une c... Ahh!! c'est quoi ce truc ? »
L'eau qui dégoulinait sur la tête de Kyo n'était en effet pas pour lui plaire. En fait, il s'agissait tout simplement de Momiji qui, de la fenêtre de son petit studio, avait espionné Kyo pour voir où il allait et en apercevant Misao avec lui, elle avait compris qu'il lui avait bien menti. Mécontente, la jeune fille avait pris ce qu'elle avait sous la main, en l'occurence, une bouteille d'eau, et en avait versé sans pitié le contenu sur la tête de Kyo.
« Espèce de folle ! hurla celui-ci, outré. Ca va pas, non ?!
_ Tu m'as menti !! J'en étais sûre, c'est encore cette fille qui te manipule ! Ne pars pas avec elle, Kyo. Reviens avec moi !
_ Va te reposer ! Tu racontes vraiment n'importe quoi.
_ Arrête de me prendre pour une idiote ! Je sais très bien depuis le début qu'il s'est passé quelque chose entre vous deux. Je ne peux pas définir quoi, mais c'est clair qu'il y a un truc... et je ne veux pas que tu retournes avec elle ! Je suis sérieuse, Kyo ! Tu vas devoir choisir... C'est elle ou moi ! »
Misao n'en croyait pas ses oreilles. Finalement, Momiji devait vraiment tenir à lui. Elle avait l'impression d'assister à une scène de ménage comme dans les vieilles sitcoms américaines. Et elle-même jouait un rôle important... La jeune fille sentit son coeur s'accélérer, en attendant la réponse de Kyo.
Celui-ci fronça les sourcils en entendant les derniers mots de Momiji.
« C'est idiot ! Ce n'est pas comme si je te trompais ! Pourquoi en fais-tu toute une histoire ? Je dois juste parler avec Misao !
_ Dans ce cas, dis-moi de quoi vous allez parler !
_ Et bien... écoute, c'est un peu délicat et...
_ Tu vois bien ? Je te le répète. Je ne suis pas aveugle ! Je sais que tu me caches quelque chose... Alors ou tu me fais confiance et tu restes avec moi ; ou bien tu choisis de retourner avec elle, et il sera inutile de revenir me voir ! »
Kyo poussa un long soupir.
« Très bien. Tu ne me laisses pas le choix. Je vais avec Misao. Adieu ! »
Momiji ne répondit rien à cela. Elle se contenta de fermer lentement sa fenêtre, et de tirer les rideaus. Misao en fut presque peinée pour elle. Après tout, si elle aimait sincèrement Kyo, cela devait être dur pour elle...
« Cesse de faire cette tête d'enterrement ! Qu'est-ce qui t'arrive ? lui demanda Kyo.
_ Momiji... Je la plains un peu. Surtout que c'est à cause de moi et... »
Elle s'interrompit lorsque Kyo souleva un bout de sa jupe en murmurant d'un air faussement concentré :
« Toujours aussi courte, ces jupes... »
Misao le regarda avec un air scandalisé et à moitié horrifié tandis qu'il s'échappait en courant et en lui adressant un sourire un peu moqueur. De mauvais poil, Misao le poursuivit en criant furieusement au pervers... même si elle ne pensait pas vraiment ce qu'elle disait, au fond.
En effet, pour la première fois, la jeune fille venait de prendre conscience d'une chose : Kyo ne se moquait pas toujours d'elle pour de mauvaises raisons. A cet instant, par exemple, elle avait bien compris qu'il avait tout simplement cherché à lui changer les idées, elle qui commençait déjà à culpabiliser pour Momiji... et sa tactique ( même si elle était un peu déplacée ! ) avait parfaitement fonctionné.
En effet, en le pourchassant, Misao s'amusait à merveille et cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait pas autant ri pour si peu. C'était vraiment bon de le retrouver ainsi...
Après plusieurs minutes de chasse intensive, les deux jeunes gens s'arrêtèrent pour reprendre leur souffle.
« Tu cours vite, pour une fille ! fit remarquer Kyo qui, même s'il n'avait pas couru pour de vrai, était forcé de le reconnaître.
_ Que veux-tu, c'est ça les stars ! répondit Misao en lui faisant un clin d'œil et en riant. »
Kyo se tut, préférant s'absorber dans la contemplation de la jeune fille. Il adorait la voir rire. Peut-être parce qu'elle ressemblait alors à tout ce qu'il n'était pas. Dans ces moments, elle respirait en effet la pureté, la simplicité, l'innocence et un brin de malice, alors que lui... Il avait encore ce côté au fond de lui qui parfois...
« Atchoum ! éternua Kyo, interrompant ainsi le cours de ses pensées.
_ C'est vrai, tu es trempé à cause de Momiji ! Allons à la maison, tu pourras te sécher et sinon, tu vas attraper froid...
_ Bien, chef ! »
Nos deux héros marchèrent donc tranquillement tout le long du chemin les menant à la demeure d'Amano et Yukari, bavardant et riant allégrement, comme si une complicité les avait toujours liés.
Arrivés à destination, ils pénétrèrent à l'intérieur de la maison et se rendirent compte qu'elle était vide. Ils étaiens donc seuls.
« Euh... tu... si tu veux prendre une douche ou te sécher, tu sais où est la salle de bains... proposa Misao.
_ Ca ira, j'ai juste besoin de me sécher les cheveux.
_ Je peux quand même te passer un pull d'Amano, le tien est trempé.
_ En fait, ce serait pas de refus.
_ Bon, je vais voir ce que je peux te trouver. Va dans la salle de bains, tu y trouveras des serviettes pour t'essuyer les cheveux.
_ Ok, merci. »
Ils se séparèrent un court instant, puis Misao retrouva le jeune homme pour lui prêter un ancien pull noir appartenant à Amano.
« Tiens, je ne sais pas si c'est ta taille, mais c'est tout ce que j'ai trouvé...
_ Bof, ça ira ne t'en fais pas. De toute façon, je préfère ça plutôt que de rester avec un pull mouillé me collant dans le dos, répondit Kyo en retirant son pull, puis son T-shirt (l'eau ayant traversé), et en enfilant à la place le pull que lui tendait Misao. »
Celle-ci ne put s'empêcher de rougir et de détourner le regard en voyant Kyo se dénuder devant elle, et d'aussi près.
« Hum... Je... je vais nous chercher à boire, qu'en dis-tu ? dit-elle, prétextant une excuse pour fuir. »
Elle n'attendit d'ailleurs même pas la réponse de Kyo et partit sans demander son reste. Celui-ci, qui n'était pas aveugle, s'amusa du trouble de la jeune fille, mais ne fit aucune réflexion là-dessus. En fait, dans d'autre circonstances, il en aurait sûrement profité pour la taquiner, mais une question le rongeait et il ne serait pas parfaitement calme et détendu avant d'avoir obtenu la réponse.
Il s'interrogeait en effet : Que voulait Misao exactement ? Pourquoi avait-elle émis le souhait de lui parler ?
Il avait bien une petite idée sur la question, mais ne voulant pas se faire de fausse joie, il préférait en être sûr et l'entendre de la bouche de Misao avant de pouvoir définitivement être soulagé. C'est pourquoi, lorsque celle-ci revint avec à la main une bouteille de coca et deux verres, il n'hésita plus et impatient, lui demanda sans tourner autour du pot plus longtemps :
« Misao... pourquoi es-tu venue ? Qu'est-ce que tu as à me dire exactement ? »
Prise de court, la jeune fille posa lentement les deux verres qui l'encombraient par terre, puis elle les reprit finalement et dit à Kyo :
« Allons plutôt dans le salon pour discuter, tu veux ? »
Kyo hocha la tête et la suivit jusque dans la pièce. Là, ils prirent chacun place sur le canapé.
« En fait, commença Misao, je... j'ai réalisé après tout ce temps que peut-être... enfin, qu'il était possible que je me sois trompée.
_ Trompée sur quoi ? demanda Kyo qui voulait vraiment que Misao dise les choses clairement, de façon à être tout à fait sûr.
_ Pour partir sur Gaïa ! Je... lorsque j'ai refusé la dernière fois, je me sentais mal et je... je ne savais pas ce que je voulais. D'ailleurs, je ne sais jamais trop ce que je veux dans ce genre de situation. Il y a tellement de choses d'un côté... et de l'autre et... l'idée de partir me faisait peur et m'attirait en même temps... Mais je suppose que la peur a été la plus forte. Après l'épisode avec Onitsuka, même si tu avais été là pour moi, je me sentais si démunie. J'avais l'impression d'être devenue fragile, comme une porcelaine sur le point de se briser... Et puis, depuis qu'Hitomi est morte je... je n'ai jamais voyagé nulle part. Je n'ai jamais quitté Amano, Yukari et Nozomi. Quand j'étais petite, mes parents, par contre, voyageaient souvent et j'avais l'habitude de changer d'école tout le temps. A chaque fois, je me faisais plein d'amis pour les perdre ensuite. C'était très dur, même si j'étais petite à l'époque. Ensuite, quand Hitomi m'a recueillie, je n'ai plus eu à déménager et j'en ai été heureuse. Mais lorsque Hitomi est partie, j'ai su que je ne supporterais pas une fois de plus de perdre quelqu'un qui m'était cher. Papa, maman, et ensuite Hitomi... je n'en pouvais plus, c'était trop dur... et Yukari m'a alors fait la promesse que tant que je le désirerais, je n'aurais pas à les quitter pour quoi que ce soit. Elle m'a jurée que nous resterions toujours unis, car j'avais une peur mortelle de me sentir à nouveau abandonnée, et de sentir la mort et le malheur envahir encore mon entourage... Depuis ce jour, elle a tenu sa promesse et Amano, Yukari, Nozomi et moi sommes toujours restés soudés, comme la famille que je n'ai pas pu avoir... C'est pour ça que j'avais peur, peur de partir, peur de l'inconnu... Mais d'un autre côté, ta venue m'a donné envie de côtoyer justement l'inconnu. Ca peur paraître étrange, mais c'est vraiment ce que je ressens. Aujourd'hui, je me rends compte que j'ai un peu mûri, dans le sens où je ne suis plus la petite fille qui avait peur du noir et qui craignait de se retrouver seule le lendemain matin, tu comprends ? Aujourd'hui, je me sens capable de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles contrées, et en plus pour aider les autres... J'en ai réellement envie, je veux me sentir utile et puis, j'ai aussi envie de partager la même expérience qu'a vécu Hitomi. Ca doit te sembler idiot, mais j'ai l'impression que je me rapprocherais d'elle et que... enfin... voilà. C'est pour ça que je suis finalement d'accord pour partir avec toi. Sauf si tu préfères emmener Momiji, bien sûr, s'empressa d'ajouter Misao. »
Pour seule réponse, Kyo se contenta de se rapprocher de la jeune fille sur le canapé et de lui ébouriffer les cheveux d'un geste amical.
« Tu es bête. A ton avis ? »
Misao prit son air le plus innocent et répondit :
« Je ne sais pas moi... Dis-moi !
_ Tu veux vraiment ?
_ Oui, oui, oui !
_ Ok... et bien... j'ai choisi Momiji bien sûr ! fit-il avec un sourire rusé irrésistible.
_ Monstre ! s'écria Misao en lui jetant un des coussins du canapé. »
Kyo l'évita et attrapa les mains de la jeune fille qu'il tint fermement. Son visage et son ton devinrent soudainement sérieux.
« Je t'ai choisie toi, et c'est bien toi que je compte emmener sur Gaïa. Mets-toi bien ça dans la tête car je ne compte pas changer d'avis, et toi non plus. »
Misao fut à la fois étonnée et impressionnée par son attitude et ne put s'empêcher de rougir devant la proximité de leurs visages.
« Au fait, tu ne m'avais pas dit tout ça, sur ta famille... constata Kyo. Je ne savais pas que tu avais vécu tout ça.
_ C'est parce que... je n'aime pas beaucoup en parler, déclara Misao, mal à l'aise. »
La jeune fille disait la vérité. Evoquer cette époque pénible de son enfance ne l'avait jamais enchantée. Et pourtant, se rendit-elle compte, elle s'était confiée à Kyo quelques minutes à peine auparavant et lui avait dit des choses qu'elle n'aurait jamais dit à quelqu'un d'autre en l'ayant connu si peu de temps. Petit à petit, elle réalisait que Kyo était spécial... probablement parce qu'il venait de Gaïa.
« Je comprends, répondit celui-ci. Mais... hum... si jamais tu... si jamais tu désires un jour en parler à quelqu'un... tu sais que... tu sais que je suis là. »
Misao leva sur le jeune homme des yeux agrandis par la surprise. Ca alors ! Kyo était vraiment un ange ce jour-ci. Jamais ils n'avaient eu une telle conversation, ce qui était assez extraordinaire d'autant plus lorsque l'on savait qu'il y a quelques jours ils ne s'adressaient même plus la parole.
Il avait suffi qu'elle revienne d'elle-même sur sa décision et aille voir Kyo pour amorcer une réconciliation pour qu'une nouvelle sorte d'amitié naisse entre eux. La jeune fille espérait seulement que cette fois-ci, cette nouvelle amitié naissante n'allait pas se briser comme cela était si souvent arrivé...
En tout cas, ce qui était sûr, c'est que les derniers mots de Kyo la comblaient particulièrement.
" Mais... hum... si jamais tu... si jamais tu désires un jour en parler à quelqu'un... tu sais que... tu sais que je suis là. "
Cette seule phrase avait le pouvoir de la toucher profondément et venant de Kyo, cela lui faisait éprouver de drôles de sentiment. Surtout que le jeune garçon était vraiment craquant à cet instant, car Misao comprenait en effet ainsi qu'il possédait également un petit côté mignon qui le rendait tout simplement craquant ! Le pauvre, il avait l'air tout embêté et tout timide en prononçant ces quelques mots.
Misao l'observa attentivement. Gêné, Kyo se passait et se repassait la main dans les cheveux, signe que, la jeune fille commençait à le connaître, il était mal à l'aise. Presque attendrie, elle ne put s'empêcher de rire.
« Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Kyo, visiblement embarrassé.
_ C'est... c'est toi ! Je ne savais pas que tu avais un côté adorable, Kyo !
_ Quoi ?! Mais non ! C'est pas...
_ Merci. En tout cas, merci. Sincèrement.
_ Ben... de rien. »
Ronchonnant parce qu'il ne savait pas quoi dire de plus, Kyo se renfonça plus profondément dans le canapé.
« Au fait, finit-il par dire, alors comme ça, tu ne sors plus avec Shinji ?
_ Non. Nous avons rompu aujourd'hui.
_ Pourquoi ?
_ Parce que... je... j'ai compris que je n'étais pas réellement amoureuse de lui... voilà. En fait, c'est même lui qui me l'a fait réaliser et... j'ai confondu mes sentiments pour lui. Shinji est quelqu'un de très important pour moi, mais c'est plus comme un grand frère. Avec Nozomi, il est mon meilleur ami.
_ Je vois...
_ Et toi ?
_ Quoi moi ? Je ne sors pas avec Shinji, si c'est ce que tu veux dire !
_ Idiot ! Je parlais de Momiji.
_ Que veux-tu savoir ? Je crois que c'est assez clair après ce qu'il s'est passé tout à l'heure. Nous ne sortons plus ensemble non plus, c'est évident.
_ Oui mais... pendant que vous sortiez ensemble, je me demande si...
_ Si quoi ?
_ En fait c'est Momiji qui... enfin, la dernière fois elle m'a dit que... et bien... c'est assez délicat mais... elle a dit qu'elle et toi, vous étiez déjà allés loin.
_ Hum... c'est à dire ? demanda Kyo en réprimant un sourire, car il voyait très bien à quoi elle voulait en venir.
_ Mais tu sais bien ! Elle... elle et toi, vous... vous avez couché ensemble ! Trois fois même ! s'exclama Misao, n'y tenant plus. »
Kyo éclata de rire. Ca y est, désormais, il avait retrouvé son sang-froid et les rôles étaient inversés : Misao était vraiment très gênée et c'était tout à fait hilarant et irrésistible. Elle ne se doutait absolument à quel point elle était mignonne ainsi, et il était pleinement satisfait d'avoir en plus le contrôle de la situation.
« Et alors ? Ca te gêne, Misao ? »
La jeune fille faillit hurler de frustration. Ainsi, Momiji avait dit vrai ! Ces deux-là avaient vraiment... et trois fois en plus ! Oh non ! Comment avait-elle pu croire un instant que Kyo... et puis soudain, à l'air hilare de celui-ci, elle commença à douter.
« Tu mens n'est-ce pas ? Tu me fais marcher !
_ Peut-être que oui... peut-être que non !
_ Argh!! Tu es impossible ! Dis-moi la vérité !
_ Pourquoi ? C'est si important que ça ?
_ C'est que... je...
_ Ma parole, tu es jalouse !
_ Non ! s'écria la jeune fille en bondissant du canapé. »
A présent, son visage était à la fois rougi par le trouble et la contrariété. Adorable, jugea le jeune homme, appréciant de là où il était, c'est à dire avachi au bout du canapé. Bon sang, il avait vraiment envie de la mettre hors d'elle ! Cela faisait tellement longtemps qu'il n'en avait eu l'occasion à cause de leur période de froid.
« Tu te fâches, ça veut tout dire ! Tu es jalouse ! Jalouse de Momiji ! s'esclaffa-t-il, de plus en plus moqueur.
_ Je n'envierai jamais rien à Momiji ! Tu m'écoutes un peu ! Je ne suis pas jalouse ! C'est juste que... je suis étonnée de constater que... tu es un débauché, voilà !
_ Un débauché ?! répéta-t-il, amusé. Nouveau ça !
_ Parfaitement ! Et doublé d'un beau salaud !
_ Hé ! Là, c'est moi qui vais me fâcher, ma petite. Pourquoi ça ?
_ Tu as couché avec Momiji sans éprouver le moindre sentiment pour elle, c'est ignoble ! »
Kyo haussa les épaules.
« Si j'étais réellement un salaud, comme tu dis, cela ferait bien longtemps que j'aurais fait ceci.
_ Quoi mais... »
Misao eut à peine le temps de dire deux mots qu'elle se retrouva plongée dans le canapé à son tour, coincée entre les bras minces et musclés du jeune homme. Elle était assise sur lui, sa taille emprisonnée par les bras de Kyo qui semblait bien s'amuser.
« Qu'est-ce que tu fais ?! cria-t-elle. Ca devient du n'importe quoi !
_ Ca c'est toi qui le dis ! Moi j'adore être dans cette position avec toi !
_ Grr... Lâche-moi ! Et...
_ Bon, soyons sérieux un moment histoire de remettre les choses à leur place, fit alors Kyo en adoptant un ton plus sérieux.
_ Parfait, alors laisse-moi...
_ Tais-toi un peu et laisse-moi parler pour une fois ! Tu es peut-être très mignonne en colère, mais c'est pas une raison pour ne plus rien vouloir entendre. »
Misao rougit violemment.
« Ho ho ! De mieux en mieux ! J'aime toutes les expressions de ton visage, tu en as tellement !
_ Arrête de te foutre de moi à chaque fois !
_ Hé. Je suis très sérieux, murmura Kyo avec une voix en effet grave.
_ Ah bon, dit la jeune fille en rougissant de plus belle.
_ Oui, même que je vais t'apprendre autre chose.
_ Quoi donc ?
_ Il n'y a jamais rien eu entre moi et Momiji.
_ Ca je le savais déjà, merci bien ! Mais ça ne t'a pas empêché de coucher avec elle ! persifla Misao avec fureur.
_ Tu es vraiment trop ! s'esclaffa Kyo à nouveau. Tu as ce côté tellement... enfantin en toi. C'est incroyable la vitesse à laquelle je peux te faire marcher ! Et tu fonces toujours en plein dans le panneau, sans que j'ai à faire aucun effort ! Alors écoute-moi bien. Misao... je n'ai pas couché avec Momiji. C'é-tait-u-ne-bla-gue.
_ Oh... vraiment ?
_ Si je te le dis !
_ Alors tu n'as pas couché avec elle ?
_ Non.
_ Pas même une fois ?
_ Non !
_ Elle m'a menti alors !
_ Quelle logique implacable...
_ C'est à cause de toi ! Je ne sais jamais si tu es sérieux ou pas...
_ N'empêche qu'à présent, j'attends des excuses, fit Kyo en prenant un air offensé et en croisant les bras. »
Misao en profita pour reculer un peu de lui. En fait, elle jugeait dangereux de se retrouver trop près de lui. Elle n'avait confiance ni dans ses réactions à lui, ni même dans les siennes...
« Des excuses pour quoi ? Je n'ai rien fait !
_ Et les insultes ! Désolé, mais le "beau salaud" et compagnie me restent en travers de la gorge... Seules des excuses pourront atténuer la douleur qui me ronge... tu m'as fait beaucoup de mal ! Je suis blessé !! J'exige des excuses ! »
Misao n'était pas dupe. Il jouait la comédie et allait encore en profiter pour se moquer d'elle. Comme c'était énervant !
« Blessé ?! A d'autres ! Je n'ai pas d'excuses à faire !
_ Si ! Et je peux même te donner des idées si tu ne sais pas...
_ Quoi ?
_ Des idées de la façon dont tu pourrais t'excuser bien sûr ! Je suis très difficile sur ce point. J'ai mes préférences...
_ Très heureuse de l'apprendre, mais j'en ai rien à faire.
_ Moi si. Embrasse-moi. »
Misao en resta sans voix. Et puis quoi encore ? pensa-t-elle. Elle allait répondre vertement, lorsqu'elle réalisa que c'était sans doute ce qu'il attendait d'elle. C'était ça qui était tellement horripilant avec lui. Il semblait la connaître par coeur et être capable de prévoir la moindre de ses réactions. Or, elle voulait le surprendre, pour mieux le déstabiliser. Faire quelque chose qui ne lui ressemblait pas, pour pouvoir le prendre ensuite à son propre piège...
La jeune fille eut alors une idée. Un bref sourire satisfait passa un instant sur ses lèvres, mais si subrepticement que Kyo ne remarqua rien.
« Alors ? insista celui-ci. Je veux mon bisou ! J'attends !
_ Bien sûr ! Kyo... je... tu as raison, je te dois vraiment des excuses en fait je... Je n'aurais pas dû t'insulter. Je suis désolée. »
Le jeune garçon ouvrit des yeux ronds comme des soucoupes. Pas possible... songea-t-il. Elle ne se fâche pas ! Pire, elle semble même être consentante ! C'était vraiment une première... Il allait falloir immortaliser l'événement. Mais dans un sens, même si cela ne ressemblait pas à Misao, il n'allait sûrement pas essayer de la contredire si elle voulait réellement l'embrasser.
« Bien. Alors ferme les yeux maintenant. »
Kyo s'exécuta aussitôt bien sagement. Au bout d'une seconde cependant, il entrouvrit très discrètement un oeil... et aperçut Misao qui s'avançait lentement, très lentement vers lui, à tel point que ça en devenait presque sensuel. S'il ne sentait pas autant le parfum de la jeune fille l'enivrer, il aurait presque cru à un rêve.
Ne voulant pas que Misao lui reproche d'avoir ouvert les yeux et cesse tout, il s'empressa de refermer totalement les yeux et se laissa faire. Il sentit alors le corps de la jeune fille se glisser jusqu'à lui, et bientôt des bras menus encerclèrent son cou, puis ce fut le souffle chaud de Misao qu'il sentit se rapprocher de ses lèvres...
Tout s'annonçait donc pour le mieux, lorsqu'il sentit un liquide froid lui tomber sur la tête ; un liquide glacé qui ressemblait étrangement à celui que Momiji lui avait versé il y a peu.
« Aaah !! hurla-t-il en ouvrant les yeux et en jaillissant du canapé. »
Le rire flûté de Misao lui répondit, et il comprit au verre d'eau qu'elle tenait dans la main ce qu'il s'était passé. La frustration et la déception l'envahirent et il comprit qu'il n'obtiendrait son dû que sa propre initiative. Après tout, on n'est bien servi que par soi-même, songea-t-il.
Ainsi, tandis que la jeune fille continuait de rire en le voyant à nouveau mouillé, il fit quelques pas dans sa direction et allait la bloquer, mais il sembla qu'elle soit plus rapide que lui cette fois-ci puisqu'elle prit la poudre d'escampette en riant sans demander son reste.
Kyo se lança à sa poursuite et la suivit dans la maison. Il croyait réussir à la rattraper dans l'escalier, mais Misao était vraiment très rapide et elle parvint même à s'enfermer dans les toilettes avant de qu'il ne puisse l'atteindre. La jeune fille éclata de rire devant sa victoire et cria à travers la fine cloison.
« Tu as perdu, Kyo ! Tu t'es même fait battre par une fille ! Honte à toi ! »
Le jeune homme allait répliquer lorsqu'il entendit des voix venant de l'étage en dessous. Bientôt, il aperçut trois silhouettes en bas de l'escalier et reconnut sans peine Nozomi, Amano et Yukari. Il allait ordonner à Misao de se taire, mais celle-ci, ne s'étant aperçue de rien, continuait sur sa lancée tout en riant :
« Tu as échoué mon vieux ! Tu n'as même pas réussi à m'embrasser ! Pourtant, c'était pas si dur ! »
Trop tard. Amano, Yukari et Nozomi, mais surtout Amano, l'avaient entendue. Kyo ferma les yeux et prit un air abattu. Cette imbécile de Misao aussi !
A présent, il pouvait sentir le regard noir de Amano le fusiller sur place. Néanmoins, il fut un peu soulagé en croisant les regards de Yukari et Nozomi, qui avaient l'air d'être sur le point de se tordre de rire.
« Qu'est-ce qui se passe ici ? gronda Amano. »
La voix de Misao se tut aussitôt puis elle murmura à l'adresse de Kyo :
« Pourquoi tu m'as pas dit qu'ils étaient là ?!
_ Désolé mais je pouvais pas deviner que t'allais continuer à sortir tous ces phrases stupides ! grinça Kyo. »
Quelques minutes plus tard, tout finalement rentra dans l'ordre. Amano, même s'il n'était pas très content de voir "sa" Misao grandir et avoir failli être embrassée par Kyo, ne fit pas tant d'histoires, et tout ce petit monde alla bavarder au salon.
Yukari, Amano et Nozomi étaient à la fois surpris et contents du retour du jeune homme, et questionnèrent celui-ci et Misao sur ce qu'il s'était passé. Les deux jeunes gens expliquèrent brièvement la situation, et ils eurent droits à des regards étonnés lorsqu'ils apprirent que Misao était revenue sur sa décision.
« Tu as vraiment changé d'avis ? demanda Yukari.
_ Oui, répondit Misao avec fermeté. J'ai réalisé beaucoup de choses aujourd'hui... jusqu'à présent, je ne savais pas réellement ce que je voulais. Maintenant, je suis certaine de vouloir accompagner Kyo.
_ Mais... mais... tu avais décidé de rester avec nous ! s'exclama Amano, abasourdi.
_ C'est vrai, mais plus maintenant. Je suis désolée de vous causer du souci... mais j'ai vraiment besoin d'aller là-bas ! Je veux me rendre utile, je veux...
_ Moi je ne suis pas si surprise, coupa Nozomi en souriant. Nous avons croisé Shinji avant de revenir ici, et quand il nous a dit que tu étais partie voir Kyo, je me suis doutée de quelque chose.
_ Amano, Yukari... laissez-moi y aller, je vous en prie ! Il faut que je parte, sinon...
_ Nous devons d'abord en discuter, interrompit Amano. Nous ne pouvons pas prendre cette décision à la légère. »
Finalement, pendant deux heures environ, ils parlèrent et discutèrent sur le sujet. Misao ne démordait pas et répétait sans cesse qu'elle ne changerait pas d'avis, que sa décision était prise. Elle répéta à Amano et Yukari ce qu'elle avait déjà dit à Kyo sur ses souhaits de partir à l'inconnu afin de mûrir, ses envies d'aller aider les habitants de Gaïa pour éviter une nouvelle guerre, et peut-être aussi de partir sur les traces de sa tante Hitomi...
Amano, Yukari et Nozomi, étaient, et c'était normal, inquiets pour la jeune fille. Toutefois, ils comprenaient ses motivations et ce qu'elle ressentait. C'est pourquoi, à la fin de la conversation, ils tombèrent finalement tous d'accord : Misao allait accompagner Kyo pour que celui-ci mène à bien mission, et reviendrait dans un mois lorsque celle-ci serait terminée.
Ce soir-là, Kyo dormit à nouveau dans la maison et reprit la chambre d'amis qui lui avait été destinée. Le jeune homme n'osait croire en sa chance. En l'espace d'une seule journée, tout avait changé. Et désormais, l'avenir s'annonçait brillant avec Misao avec lui...
*************
Six jours plus tard...
Le jour J, date fatidique du départ, était arrivé. Tous les préparatifs étaient prêts, et il ne restait plus que les adieux à faire. Il avait été décidé que Kyo et Misao repartiraient par une colonne de lumière créée dans le même parc que là où le jeune homme était arrivé, c'est à dire dans le square du quartier. Ils se rendraient là-bas le soir, lorsqu'il n'y aurait personne afin de ne pas se faire remarquer.
Misao était une vraie boule de nerfs. Elle était à la fois excitée et anxieuse à cause de la proximité du départ, mais pour ne pas inquiéter ses proches, elle redoublait d'excitation afin qu'ils ne voient pas combien elle avait aussi peur. La jeune fille avait terminé depuis belle lurette de faire ses bagages et ne tenant plus en place, elle alla pour la énième fois demander l'heure à Yukari. Celle-ci eut un sourire indulgent et soupira :
« Il est la même heure qu'il y a un instant, c'est à dire 20 heures ma chérie.
_ C'est tout ?! Merci ! »
Toujours aussi énergique, Misao repartit harceler quelqu'un d'autre.
Pendant ce temps, Kyo était au contraire très calme. Car même si tout se déroulait selon les plans de Lundar et Padelius, il appréhendait un peu le retour sur Gaïa. Tout d'abord, il allait falloir réussir à recréer une colonne de lumière ( et cette fois, afin qu'elle commence à s'entraîner un peu, cela allait être à Misao de devoir essayer ). Ensuite, arrivés sur Gaïa, il lui faudrait mentir à son peuple sur l'arrivée soi-disant inopinée de Misao et enfin, il finirait par savoir s'il avait finalement oui ou non des chances de devenir roi à la place d'Hetan… Le jeune homme sentait que tout cela allait se jouer serré, et il espérait que tous ses efforts pour ramener la fille de la Lune des Illusions avec lui n'auraient pas été vains…
***
La Terre ou Lune des Illusions : 23h30 près du parc :
Des adieux en bonne et due forme s'imposaient. Yukari et Nozomi avaient les larmes aux yeux et ne se retinrent même plus au final, lorsque Misao les serra dans ses bras. La jeune fille par contre ne pleura pas. Elle s'était jurée de ne pas succomber à ce signe de faiblesse, car sinon, elle savait qu'elle n'aurait plus été capable de s'arrêter de pleurer et peut-être même aurait-elle renoncé à partir. Elle ne voulait surtout pas que sa détermination se détériore un tant soit peu. Encore une fois, elle voulait se montrer forte aux yeux de tous, afin qu'ils ne voient pas au fond d'elle-même combien elle se sentait fragile et démunie telle une enfant.
De son côté, Kyo était un peu embêté. Il voyait bien qu'en l'emmenant avec lui, il arrachait en quelque sorte Misao à sa famille, et il s'en voulait pour cela. Il ne voulait pas lui faire de la peine et pourtant à nouveau, il lui en faisait malgré lui. Le jeune garçon se promit de la protéger jusqu'au bout, et à tout prix.
Peu avant de partir, Shinji fit son apparition. Il alla parler un peu avec Misao, mais Kyo fut surtout très surpris lorsque le jeune homme vint lui adresser la parole :
« Prends bien soin d'elle, déclara-t-il d'un ton grave et sérieux. Elle est plus fragile qu'on ne le pense, tu sais.
_ Je m'en étais rendu compte, répondit Kyo qui commençait en effet à mieux connaître Misao.
_ Je ne sais pas pourquoi, mais il semble que tu comptes beaucoup pour elle, et qu'elle attache beaucoup d'importance à ton amitié. J'espère que tu en seras digne, et surtout, que tu ne la feras plus pleurer.
_ Je ne l'ai pas vraiment fait pleurer ! s'écria Kyo en se souvenant seulement de la fois où elle l'avait giflé en ayant les larmes aux yeux.
_ Je sais de quoi je parle. Ne crois pas qu'elle soit le genre de fille à aller pleurnicher dans tes bras.
_ J'ai déjà assuré à Amano, Yukari et Nozomi que je prendrais soin d'elle. Je leur ai donné ma parole et je te le promets à toi aussi. Ca ne te suffit pas ?
_ Si, je te crois, concéda Shinji après un instant d'hésitation. »
Les deux garçons se jaugèrent un moment du regard, puis Misao vint embrasser Shinji sur la joue en guise d'au revoir, et empoigna ensuite le bras de Kyo.
« Allons-y ! s'exclama la jeune fille. Je suis prête !
_ Tu es bien sûre de toi ? lui demanda une dernière fois Kyo.
_ Bien sûr ! »
Presque solennellement, les deux jeunes gens se placèrent côte à côte, Kyo tenant Misao par la main et de sa main libre, celle-ci serrant son pendentif en Energist attaché autour de son cou. Tout comme Kyo l'avait fait auparavant, elle pria sa tante bien aimée de l'aider à accomplir la mission dont le jeune homme avait été chargé : les emmener tous les deux sur Gaïa.
Petit à petit, sous les yeux ébahis et impressionnés de Yukari, Amano, Nozomi et Shinji, l'Histoire se répéta. Comme cela s'était passé environ 20 ans auparavant, un jeune garçon et une jeune fille allaient bientôt disparaître dans les étoiles… Le jeune homme en question était un descendant du peuple du Dieu Dragon, le peuple maudit d'Atlantis, et se nommait Kyo Fanel, digne héritier de Van Slanzar Fanel. Quant à la jeune fille aux grands yeux verts malicieux et énigmatiques, elle s'appelait Misao Kanzaki, nièce d'Hitomi Kanzaki, et elle était à 100 lieues d'imaginer qu'elle et le jeune garçon, ils s'apprêtaient à vivre un périple comme jamais il n'en avait existé un périple où l'aventure, l'action, l'amour, le danger et la mort seraient rois…
Note de l'auteur :
désolé (j'en ai marre, g l'impression de tjrs devoir m'excuser T___T) , ms g dit auparavant ke ce chapitre allait se passer un peu sur Gaïa… ben c faux comme vous pouvez le constater !! Je m'excuse, je m'excuse, je m'excuse, ms en écrivant ce chapitre, ss faire exprès, g rajouté des trucs ke je pensais pas faire avant et du coup, ca m'a pris plein plein de tps (ce chapitre a encore dépassé le record du précédent !! j'étais rendue à environ 43 pages, et nous voici à 46 niark niark !! ms c en police 14 aussi…). De tt façon, je préfère finalement ke ca se passe comme ça, car je préfère bien séparer en 2 chapitres ce ki se passe sur Terre et ce qui se passe sur Gaïa. Donc ainsi, ce chapitre 7 clôt pour de bon l'épisode « Terre », et je v pouvoir ensuite passer ds le chapitre 8 à Gaïa !
Vous inquiétez donc pas, cette fois c sûr, le chapitre 8 se déroulera bien sur Gaïa, je pense ke cette fin de chapitre le montre bien !!
sinon, kelles sont vos avis pour ce chapitre ??? soyez pas trop dur(e)s, il est ptetre pa super, (a la fin, g un peu bâclé pour me grouiller de finir le chapitre), ms je voulai vraiment en finir avec ce ki se passait sur Terre.
Tchao tchao tt le monde !!!!!!!!
Leera H.
