Disclaimer : les
personnages et les lieux que vous reconnaîtrez ne m'appartiennent
malheureusement pas... Mais l'histoire, et tout ce que vous ne reconnaissez
pas, vient de ma petite tête !! Bonne lecture...
CHAPITRE
7 : ERREUR DE DIRECTION
Dans l'esprit d'Hitomi, il n'y avait plus aucune vision, plus aucune sensation. Elle n'avait plus de conscience ; ni celle de la douleur, ni même celle du bien être. Elle était comme vidée, à la manière d'un embryon qui se développe tranquillement, sans se soucier de ce qui se passe en dehors du ventre de sa mère. Rien de l'univers qu'elle était en train de traverser ne pourrait rester gravé dans sa mémoire, car elle ne le voyait pas.
Elle voyagea ainsi virtuellement pendant un temps qu'elle n'aurait pu définir : il lui sembla à la fois durer des heures, et être extrêmement court.
Cependant, peu à peu, elle revint à elle, tout doucement. Elle ouvrit les yeux et découvrit ce qui l'entourait. Ca ne ressemblait à rien de ce qu'elle avait vu sur Gaïa. C'était une chambre tout à fait semblable à toutes les autres chambres de garçons terriens de son âge. Elle était tourné vers la fenêtre. Dehors, il faisait nuit. La maison dans laquelle était cette chambre devait au cœur d'une grande ville à en juger par la vue extérieure que lui donner cette fenêtre.
C'était la nuit et Hitomi était dans ce qui semblait être une chambre. Logiquement, quelqu'un devait dormir dans cette chambre, juste à côté d'elle. Elle n'osait se retourner de peur de découvrir…Mais justement, par peur de découvrir quoi ? Pourquoi était-elle ici ? Qu'avait-elle peur de voir ?
La mémoire lui revint. Le modélisateur de rêves. Elle l'avait avalé, puis elle s'était endormie. Pourquoi ? Pour retrouver Van. Van ? Mais oui, Van ! Comment avait-elle pu oublier Van, même une seule seconde ? Etait-elle dans la chambre de Van ? Elle n'y était jamais allée, mais ça ne ressemblait pas à l'idée qu'elle s'en était faite. A quoi avait-elle bien pu penser avant de s'endormir pour se retrouver ici ? Elle se souvenait. Elle avait voulu remonter dans le temps. Etait-ce cela qui s'était produit ? C'était peu probable. Cette chambre n'était en aucun la sienne, même il y a très longtemps. D'ailleurs, elle ne connaissait pas cette chambre et ne l'avait jamais vue auparavant.
Son champ de vision lui permettait de deviner l'organisation de la chambre. Le lit devait être derrière elle. Devait-elle se retourner ou bien partir ? Mais partir où ? Elle ne savait pas par où s'enfuir et elle ignorait jusqu'au nom de la ville où elle était. D'ailleurs, était-elle encore au Japon, sur Terre ? Peut-être avait-elle été transporté sur Gaïa, mais dans un pays qu'elle n'avait pas visité… Peut-être même qu'avec un peu de chance, elle était dans un rêve et elle allait se réveiller ?
Elle attendit, sans bouger, sans respirer, en ouvrant toutes grandes ses oreilles pour essayer de saisir le moindre bruit. Elle entendit une respiration lente et calme, la respiration de quelqu'un qui dormait certainement. Elle réécouta en se concentrant davantage. Il n'y avait plus aucun doute : quelqu'un était présent dans cette chambre avec elle, et ce quelqu'un dormait à poings fermés.
Elle se décida à sortir de la chambre en faisant son possible pour ne pas réveiller son hôte et pour ne pas savoir son identité. Elle se tourna lentement d'un demi-tour et ses yeux rencontrèrent la masse sombre formée par le corps endormi. Elle ferma les yeux pour ne pas la voir, comme si le fait de ne pas les voir rendait les objets inexistants. Mais sa curiosité était très forte et, ne tenant plus, elle ouvrit les yeux pour savoir chez qui elle était. C'était une personne de grande taille et vraisemblablement assez musclée qui occupait le lit. Cette silhouette ne lui était pas vraiment familière. Elle contourna le lit afin de s'approcher de la personne qui dormait - sûrement un jeune homme. Elle s'agenouilla près de lui et se pencha sur lui pour voir son visage.
Soudain, elle sursauta, fit un bond en arrière et tomba à la renverse. Le fracas parut gêner le garçon, qui se retourna de l'autre côté, comme pour lui tourner le dos et lui dire de lui ficher la paix.
Amano ! Comment était-ce possible ? Elle était chez Amano ! Elle resta stupéfaite pendant un bon moment, n'osant plus bouger d'un cil. Mais alors, si elle était chez Amano, elle était en Angleterre et donc à des milliers de kilomètres de sa maison ! Elle gémit malencontreusement et un petit son étouffé sortit de sa gorge. Amano grogna et grimaça puis redevint immobile. Hitomi soupira de soulagement. D'un coup, il se souleva de son lit et se jeta sur Hitomi, le poing levé. Celle-ci, pétrifiée, ne put rien dire. Quand il l'eut reconnue, il la lâcha et recula.
_ Hitomi ? Mais…qu'est-ce que…
Hitomi était restée la bouche grande ouverte et ne savait plus où se mettre. Il avait de quoi se poser des questions sur sa présence dans sa chambre, en Angleterre !
_ Oh…mon Dieu…mon Dieu, aidez-moi ! balbutia-t-elle.
Amano s'écroula soudainement sur son lit, aussi rapidement qu'il s'en était levé. Puis Hitomi fut éblouie par une forte lumière blanche. C'était Ellia qui faisait son entrée en fanfare. Elle mâchait un chewing-gum en piaffant, ce qui réduisait considérablement son image de marque.
_ Salut ! Tu es…Hitomi, c'est ça ? Ouais, je me souviens de toi. Pour quoi est-ce que je t'ai vue ? Ah oui…Chagrin d'amour…Ca va mieux ?
_ Ellia ?! Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
_ Tu m'as appelée et je suis venue !
_ Mais je ne t'ai pas appelée !
_ Si, souviens-toi. Tu as dit : "mon Dieu, aidez-moi". Et pour l'instant, jusqu'à preuve du contraire, Dieu, c'est moi. Alors, me voilà. Qu'est-ce qui cloche, ma cocotte ?
_ Pourquoi je suis arrivée ici ?
_ Tu as avalé le modélisateur de rêves ?
_ Oui.
_ Alors, tout s'explique. Tu voulais le revoir, tu le vois. Comment s'appelait-il déjà ?
Elle sortit son petit carnet et le feuilleta.
_ Ah oui ! Van. Tiens, c'est bizarre, il est écrit ici qu'il habite beaucoup plus loin de toi que ça. Je ne vois pas comment j'ai pu faire une erreur. D'habitude, je suis infaillible…
_ Mais, évidemment ! Ce n'est pas Van !
_ Comment ça, ce n'est pas Van ? Alors pourquoi tu es là ?
_ C'est ce que je te demande !
_ Voyons un peu…
Elle feuilleta de nouveau son petit carnet et lut à voix haute :
_ Lorsque l'humain avale le modélisateur de rêves (pilule blanche), il est transféré dans l'univers correspondant au rêve qui commence immédiatement après le début du sommeil. Si le rêve n'est pas celui souhaité par l'humain, il peut faire appel à Dieu pour le ramener à la réalité. Cependant, il lui sera par la suite impossible de bénéficier d'un autre modélisateur, la dose totale par personne pour toute une vie étant fixée à 1.
Elle referma le carnet d'un air triste.
_ Je suis désolée. Tes rêves n'ont pas été maîtrisés assez vite et ils se sont mélangés. Je ne peux plus rien pour toi, à part te ramener chez toi.
_ Alors, je ne pourrais jamais revoir Van ?
_ J'ai bien peur que non. Je suis désolée…
