Auteuse : Babel (babel121yahoo.fr)

Titre : Strigoïs

Base : Au début, c'était Gundam Wing mais je crois qu'à part les persos, le scénario original est un peu en train de partir en cacahuète… [1]

Genre : Toujours Yaoi et OOC mais aussi… euh… là je vois pas ce qui pourrait décrire ce qui se passe dans cette partie… en gros, c'est les explications du pourquoi du comment Heero connaît Naga… [2] On peut voir un peu de violence aussi, vaguement… Ah oui, et y'a un flash-back, long, très long… --

Couples : Y'en a pas vraiment dans cette partie, y'a quelques sous-entendus mais c'est tout…

Disclaimer : Duo : Alors, ça va mieux par rapport à hier soir ?

Babel : Ouaich ! ! ! Un bon gros dodo, c'est c'qu'il y a de meilleur pour mon moral ! ! ! !

Duo : Donc t'es plus déprimée ?

Babel : Nan ! ! !

Duo : Donc tu vas pas trop nous faire souffrir ?

Babel : Ça, c'est vite dit ! ! ! Mais je crois que vous souffrez pas trop dans celle-l

Duo : T'as pas le droit de nous faire souffrir, on t'appartient pas ! ! !

Babel Grand sourire sadique : Et alors… qu'est-ce que ça change ?

Duo : Oscour ! ! ! ! !

Babel : Bon, les G-Boys ne sont pas à moi mais Naga, le Maître et la race des Strigoïs m'appartiennent ! ! ! Et je dois avouer que je suis assez fière d'eux ! ! !

STRIGOÏS

3ème Partie

Plusieurs jours avaient passé depuis la dernière mission de Duo et Heero et le Japonais n'en avait jamais reparlé. Duo mourait d'envie de demander plus de détails à Heero sur Naga, du genre : A quelle race elle appartient ? Si c'est comme une sorte de loup-garou ? Depuis combien de temps il la connaît ? Mais il retenait sa langue en voyant combien son ami s'était encore plus renfermé sur lui-même depuis cette journée. Quatre s'en était rendu compte et lui avait demandé ce qu'il s'était passé et il avait été bien embêté pour lui répondre. Bien qu'Heero ne lui ait pas explicitement demandé de ne rien dire, il sentait que c'était un sujet dont il préférait ne pas parler et avait dut donc blablater à Quatre qu'il y avait eut un petit problème pendant la mission mais rien de bien grave. Après tout, il n'avait pas menti, si c'était vraiment grave, Heero ne resterait pas ainsi sans rien faire, non ?

Ils étaient tous rassemblés dans le salon pour passer la soirée, chacun occupé à ses propres activités, Quatre et Duo parlant, Trowa lisant un livre, Wufei aiguisant son sabre et Heero, comme toujours, tapotant sur son portable. Le japonais se leva subitement et se dirigea vers la cuisine.

-Tu vas o ? Lui demanda Duo.

-Chercher à boire.

-Tu me rapportes un soda, s'te plait ?

-Ok.

Il entra donc dans la cuisine, ouvrit le frigo et fouilla dedans. Il en ressortit cinq canettes de soda. Vu la chaleur qu'il faisait, les autres auraient bientôt soif eux aussi. Il allait se retourner pour les poser sur la table de la cuisine quand il sentit un mouvement à sa droite. Il se baissa vivement pour éviter le coup qui arrivait. Il laissa rapidement tomber les cannettes de sa main droite et pris son flingue pour le pointer vers son agresseur. Mais l'arme ne fut dirigée que vers le vide.

-Tu es devenu bien lent mon ami.

Une voix venant de derrière lui. Il se retourna à nouveau et pointa son pistolet vers la tête de Naga. Elle était comme quand elle avait rencontré Duo le premier jour, complètement humaine, sans crocs, ni griffes.

-Que fais-tu l ?

-J'ai envie de quelque chose et ce quelque chose, je ne peux le trouver que dans cette maison.

-Tu ne veux quand même pas… Fit-il en baissant son arme.

-Ce que je veux, je l'ai…

-Ne lui fait pas de mal ! !

-Tu es trop gentil, Curchulain, je te l'ai déjà dit…

-Je t'en pris, ne lui fais rien ! ! !

-Pourtant, cela t'arrangerait, ne ? Pourquoi ne pas me laisser faire ? Aurais-tu peur pour son humanit ?

-…

Le japonais baissa la tête, ne répondant rien. La jeune fille se rapprocha et lui pris la main.

-Tes autres amis doivent être intéressant aussi, présente-les moi ! ! !

-Naga, non ! ! !

-Curchulain, tiens-tu tant que ça à me fâcher ?

-Je t'en pris Naga, pourquoi t'en prendre à eux ? Ils n'ont rien à voir avec nous ! ! !

La jeune femme allait répondre quand Duo entra précipitamment dans la cuisine.

-Bah alors, qu'est-ce que tu f…

Il stoppa sa phrase en remarquant la femme.

-Naga… murmura-t-il.

-Tiens ! Bonjour Duo ! ! ! Fit-elle avec un grand sourire, en lâchant la main d'Heero et en se rapprochant de l'Américain. Je suis contente de te revoir ! ! !

-Heero ? Que fait-elle l ?

-Rien, elle allait justement partir…

-C'est méchant de dire ça, Curchulain… fit-elle avec une petite moue d'enfant gâté. Je croyais que tu voulais me présenter à tes autres amis…

-Naga, arrêtes ça ! ! ! Ce jeu là ne marche pas avec moi ! !

-Heero ! ! ! Duo commençait à paniquer. Pourquoi est-elle là, dans notre cuisine ? ! ! Comment a-t-elle fait pour entrer ? ! ! !

-Elle est capable de s'immiscer dans n'importe quel lieu… Naga, s'il te plait, n'insiste pas. Je n'ai aucune envie de te présenter les autres.

-Pourtant j'en connais déjà un. Le petit blond là, comment s'appelle-t-il déj ? Ah oui, Quatre. Lui aussi me paraît intéressant…

-Lui aussi ? Heero, de quoi parle-t-elle ?

-Curchulain, tu n'as pas le choix… si tu tiens, ne serait-ce qu'un tout petit peu à eux, tu ferais mieux de faire ce que je te demande.

-Heero, ne l'écoute pas ! ! Elle te fait chanter ! ! ! Tu n'as aucune raison de l'écouter ! ! !

-Duo, tais-toi ! ! ! Tu sais aussi bien que moi ce qu'elle est capable de faire ! ! ! Je n'ai aucune envie de vous retrouver un matin égorgé comme ces soldats ! ! !

Le souvenir du champ de bataille après le passage de Naga de la dernière fois revint à la mémoire du natté. Tous ces corps de soldats, leurs membres éparpillés un peu partout, tout ce sang s'écoulant à terre par les innombrables coupures s'étalant sur les corps. Il frémis à ce souvenir et se tut, regardant Heero droit dans les yeux pour le soutenir. Le Japonais pris une grande inspiration et se tourna vers Naga.

-Bien Naga, j'accepte de te les faire rencontrer… mais promets-moi que tu ne leur fera rien de mal, ni aujourd'hui, ni jamais…

-Mais bien sûr Curchulain, fit-elle en souriant largement. Je t'en donne ma parole ! ! !

-Et arrêtes de m'appeler comme ça. Curchulain n'est plus… je suis Heero à présent.

Elle eut un petit rire à ces paroles et le regarda en hochant la tête en négation.

-Quoi que tu fasses, quoi que tu dises, Curchulain fera toujours parti de toi, tu ne peux le renier…

-Mais je peux très bien vivre en faisant comme si.

-Si tu le dis, mais je n'y crois pas, un jour ou l'autre, il ressortira…

-Peut-être mais ce jour est bien loin d'arriver. Duo ? Tu peux m'aider avec les boissons ? Demanda-t-il en ramassant celles tombées au sol.

-Euh… oui, bien sûr ! ! Lui répondit-il bien qu'encore un peu déboussolé.

Le Japonais posa les cannettes sur la table et rouvrit le frigo pour en reprendre une autre qu'il lança à Naga. La fille la rattrapa vivement et lui répondit par un autre grand sourire.

-Merci ! ! ! Bon, vous me présentez les autres ?

-Suis-nous.

Ils s'avancèrent donc vers le salon où les attendaient les autres pilotes. Duo entra en premier et posa les cannettes sur la table basse du salon.

-Vous en avez mis du temps ! ! ! Se plaignit Wufei en prenant une cannette.

-Heero a rencontré une ancienne connaissance dans la cuisine.

-Quoi ?

Les trois amis se tournèrent ensemble vers la porte du salon pour y voir Heero en compagnie de Naga. Quatre reconnu immédiatement la fille de la dernière fois et fut aussitôt sur ses gardes.

-Je vous présente Naga. Elle voulait vous connaître, leur expliqua-t-il.

Il se tourna ensuite vers la fille.

-Je te présente Trowa, Quatre et Wufei. Maintenant, tu les connais, tu peux partir.

-Te te te… fit-elle en niant de la tête. Tu ne crois quand même pas t'en sortir si facilement, non ?

Elle s'installa dans un fauteuil et commença à discuter avec les autres.

-Alors, vous êtes aussi des pilotes de Gundam, c'est ça ?

-Tu sais très bien tout ça Naga ! A quoi tu joues ? ! ! Commençait à s'énerver Heero.

-J'évalue le terrain…

-Arrêtes cela, tant que je serais vivant, je t'empêcherais de leur faire du mal ! ! !

-Cela peut s'arranger facilement… répondit-elle avec un regard mauvais.

-Quelqu'un peut nous expliquer ce qui se passe ici ? Et, Heero, qui est cette fille ? Elle n'a pas vraiment l'air d'être une amie… fit Wufei.

Heero allait répondre quand Quatre s'adressa directement à Naga, la dévisageant ostensiblement.

-Qu'es-tu ?

-Je suis Naga, lui répondit-elle avec un grand sourire ironique.

-Tu n'es pas humaine…

-Je l'ai ét

-Et tu l'es toujours Naga, fit Heero.

-Vas-tu arrêter avec cela ! Il y a bien longtemps que j'ai perdu mon humanité. Ma forme humaine n'est même plus assez convaincante, ton ami m'a percée à jour !

-Je n'arrêterais pas ! ! ! Tu possèdes toujours une part humaine ! ! !

La jeune fille s'était relevée et approchée de la fenêtre. Elle jeta un coup d'œil dehors avant de se retourner vers Heero.

-Tu es vraiment trop gentil Curchulain, le maître a fait une bien belle erreur en te choisissant comme descendant…

Elle se laissa alors tomber en arrière par la fenêtre. Quatre poussa un cri effrayé en la voyant partir ainsi alors qu'Heero se précipita à la fenêtre et cria.

-Naaagaaaaa ! ! ! ! Quoi que tu dises, tu es toujours humaine ! ! ! Ce n'est pas en fuyant ainsi que tu me feras changer d'avis ! ! !

Il baissa ensuite la tête et revint s'asseoir dans le fauteuil que Naga avait quitté. Un silence pesant s'était installé que la voix de Trowa troubla.

-Heero, qu'êtes-vous ?

-Attends Trowa ! ! Tu insinues qu'Heero n'est pas humain non plus ? ! ! ! S'exclama Duo.

-J'ai toujours une part humaine…

-Heero ?

Duo se tourna vers lui, troublé. Il le vit toucher sa paume de main gauche avec son index droit et lentement inciser la peau avec son ongle.

-Heero ! ! Qu'est-ce que tu…

Quatre qui s'était un peu affolé en le voyant le sang commencer à couler se calma direct quand il vit ce sang changer peu à peu de couleur jusqu'à atteindre une couleur bleue.

-Tu n'es pas humain… Fit Duo, qui avait l'air de ne pas croire ce qu'il voyait et semblait effrayé. Qu'est-ce que tu es ? ! !

-Je suis un Strigoï.

-Et qu'est-ce qu'un Strigo ? Demanda Wufei, l'air vraiment intrigué.

-Attendez, avant de poursuivre les questions, il vaut mieux soigner ta coupure Heero, dit Quatre en s'approchant de lui.

-Ce n'est pas la peine Quatre, c'est déjà guéri, lui répondit-il en lui montrant la plaie déjà refermée. Ma capacité de cicatrisation s'est accrue quand je suis devenu un Strigoï.

Quatre ne répondit rien et se rassit mais semblait vraiment impressionné.

-Comment en es-tu devenu un ? Tu l'es depuis combien de temps ? Continua à le questionner Wufei.

-Je suis devenu un Strigoï à l'age de dix ans.

-Tu l'étais déjà quand on a rencontr dit Duo.

-Oui…

-Mais pourquoi ne pas nous l'avoir dit ?

Heero eut un rire ironique avant de parler.

-Et j'aurais dit quoi ? Salut, je suis Heero Yuy, pilote du Gundam Wing et au fait, je ne suis pas vraiment humain ! ! !

-C'est normal que tu n'ais rien dit Heero, le rassura Quatre. A ta place, j'en aurais fait de même mais peux-tu nous expliquer ce qu'est un Strigoï et comment tu l'es devenu ?

-Un Strigoï est une espèce pas très différente de l'être humain. D'ailleurs, tous les Strigoïs ont d'abord été humains avant d'être initiés. On peut dire que dans la forme, un strigoï est comme une sorte de loup-garou mais en plus évolué. Un Strigoï est capable de contrôler sa transformation et de choisir son état de métamorphose. Bien sûr, plus nous sommes transformé, plus nos pouvoirs sont puissants mais…

-Mais ?

-Plus nous utilisons nos pouvoirs, plus nous nous éloignons de l'état humain et si nous utilisons notre forme animale à ses pleins pouvoirs, nous ne pouvons plus redevenir humain…

-C'est déjà arriv ? Je veux dire, il y en a déjà eut qui ont renoncé à leur humanit ? Demanda Quatre.

-Oui, pour certain, l'humanité est bien peu comparé à la puissance que l'état de Strigoï peut apporter. D'ailleurs, la plupart d'entre nous le sont devenu pour la puissance.

-Comment es-tu devenu un Strigo ? C'est aussi pour pouvoir devenir plus puissant ?

-Non, je le suis devenu plus par obligation…

-On t'a forcé à le devenir ?

-Pas vraiment, mais je n'avais pas vraiment le choix…

-Comment ça ?

-Si je ne l'étais pas devenu, je serais mort… Ca c'est passé il y a cinq ans, lors d'une mission…

Flash back [3]

L'enfant court dans l'ombre des couloirs. Il va bientôt atteindre sa cible : le hangar à mobil suits. Il l'atteint et, tout en évitant les rondes de gardes, il place les différentes charges explosives de son sac aux endroits stratégiques de la pièce. Une fois son travail fait, il enclenche le compte à rebours et s'éloigne en courant. Tout se passe bien, il va bientôt atteindre la sortie quand une poigne puissante le retient par le bras.

-Eh, le gosse !!! Qu'est-ce que tu fous l ?!!! C'est un périmètre interdit ici !!!! Comment t'as fait pour y entrer ?!!!

Il se débat sans un cri, parvient à se détacher de l'homme, l'assomme et continue à courir. Mais il a perdu trop de temps, il ne sortira pas à temps pour éviter la déflagration. Et là, le choc. Le hangar explose et entraîne avec lui les bâtiments environnants. L'enfant se cache, se replie sur lui-même pour avoir le moins de dégâts possibles mais cela ne suffit pas. Les explosifs qu'il avait placés étaient très puissants et les dégâts qu'ils provoquèrent furent très étendus. L'enfant est blessé, il se relève quand même mais ne parvient pas à faire plus de trois pas avant de s'écrouler.

Douleur, froid, mal, noir… Il ne tiendra plus très longtemps.

Sensation, on le bouge, le retourne sur le dos… Il ouvre douloureusement les yeux.

Une ombre, un homme… L'homme lui parle.

-Tu es bien mal en point mon enfant.

Incompréhension… Comment cet homme peut-il se trouver là alors que tout à saut ? Et comment a-t-il fait pour savoir qu'il était encore en vie ? Il avait plus l'air d'un cadavre qu'autre chose…

-Laisse-moi voir ta vie…

Incrédulité… Que veut-il ? Voir sa vie ? Mais comment ? L'homme approche sa main de son front. Sa main est fraîche et douce et apporte un peu de réconfort à l'enfant blessé. Il sent quelque chose, une présence dans son esprit. Une présence ni malveillante, ni amie, juste curieuse. Elle découvre sa vie, ce qu'il lui est arrivé, toute son enfance.

-Tu as eut une vie bien difficile mon cher enfant… Aimerais-tu que je t'en offre une plus belle où tu ferais ce que tu veux, où personne ne te dirais ce que tu dois faire ?

Doute… Est-ce possible ? Sans ordres ? Il rassemble ses dernières forces pour pouvoir parler.

-Plus… plus de missions ? Plus de douleurs ?

-Non, plus rien de tout cela.

Incertitude… Une vie à lui ? Mais pourquoi l'homme ferait-il cela ? Pourquoi l'aider ? Mais il le sauverait, il lui offrirait une autre vie… sans entraînement, sans douleur… Décision.

-Je… Je le veux.

-Alors soit le bienvenu parmi nous…

L'homme se penche au-dessus de lui. Peur, Appréhension. Que fait-il ? Il aurait menti ?

Douleur, piqûre au niveau du cou. Quelque chose force sa bouche. Liquide, chaud, goût métallique. Du sang.

-Bois.

L'enfant ne peut pas faire autrement, ses forces le quittent petit à petit, il déglutit de façon automatique.

Mal de plus en plus fort, souffrance qui étreint son corps entier, douleur qui lui vrille le cerveau. Froid, noir… L'enfant tombe dans l'inconscience alors que l'homme le prend dans ses bras et l'emmène à un endroit connu de lui seul.

Quand il se réveille, l'enfant n'ouvre d'abord pas les yeux. Il utilise ses sens pour sonder l'endroit où il se trouve. Une chose l'inquiète. Ce n'est pas le fait qu'il se trouve seul dans une assez grande pièce, ni qu'il soit allongé dans un lit entre des draps de soie mais le fait qu'il ait ressentit tout cela comme s'il avait les yeux ouverts !!! Dans son esprit, une image de la pièce s'était imprimée dès qu'il s'était un peu concentré. Auparavant, il était capable de sentir si une présence était à ses cotés et à peu près la taille de la pièce mais jamais il n'avait eut autant de détails !!! Il était presque capable de décrire les peintures accrochées aux murs !!! Inquiet par ce changement, il décide d'ouvrir les yeux pour vérifier sa vue de pensée et celle-ci se révéla exacte à 100%. Ses sens s'étaient développés au point qu'il pouvait perdre la vue sans en être inquiété. L'enfant se lève et s'approche de la grande baie vitrée qui occupait le mur sud de la chambre. La vue qu'il a d'ici est superbe. Il voit un immense jardin à la française, qui s'étend sur plusieurs centaines de kilomètres, où s'épanouies des milliers de fleurs plus belles les unes que les autres. Au bout de celui-ci, un gigantesque labyrinthe végétal prend place. [4] Sa sortie étant aussi celle du jardin, la route le bordant sur toute sa largeur. [5] L'enfant sait qu'il devrait repérer les lieux et chercher des issues comme il l'avait appris pendant son entraînement mais il n'en a pas envie. L'homme lui avait dit qu'il le sauverait et qu'il lui offrirait une nouvelle vie, sans missions ni dangers. Il l'a sauvé alors sa nouvelle vie doit commencer maintenant, non ? il s'en convainc, s'habille avec des vêtements trouvé dans la gigantesque armoire présente dans la pièce, s'installe sur la terrasse attenante à la chambre et parcourt mentalement le labyrinthe pour en trouver la sortie, attendant que quelqu'un vienne le chercher pour lui expliquer ce qu'il devait faire à présent.

Il sent une présence arriver vers lui au moment même où il trouve la sortie du dédale. Quelqu'un frappe à la porte et il lui dit d'entrer. L'homme qui lui a sauvé la vie est là et lui offre un grand sourire. [6] Sans se tourner vers lui, l'enfant lui adresse la parole.

-Que suis-je devenu ?

-C'est-à-dire ?

-J'ai changé. Mes sens sont plus développés et je me sens différent.

-Tu fais parti des nôtres à présent.

-Des vôtres ? Qui êtes-vous ?

-Nous sommes les Strigoïs, une race ancienne, aussi vieille que l'être humain.

-Alors je ne suis plus humain ?

-Cela dépend de toi. Si tu ne veux plus l'être, tu le peux. Si tu veux le rester, tu le peux aussi.

-Je ne comprend pas.

-Cela est normal, tu n'as pas encore assez de connaissances pour cela. mais je vais te laisser mon savoir.

-Et pourquoi cela ?

-Parce que tu es mon descendant.

-Descendant ?

-Tu es celui qui prendra ma suite à ma mort.

-Et si je ne le veux pas ?

-Tu as dorénavant une dette envers moi, je t'ai sauvé la vie. Je te demande d'honorer cette dette en acceptant d'être mon descendant.

-Puis-je y réfléchir ?

-Bien sûr, je ne veux te forcer à rien. De toutes façons, je pense que tu accepteras quand tu en sauras plus à notre sujet.

-Quand allez-vous m'en parler ?

-Tout de suite. Suis-moi, allons dans un endroit plus pratique pour une longue conversation.

L'homme sort alors de la pièce, suivit par l'enfant. Le reste de la demeure est à la même image que la chambre et le jardin. Magnifique. De lourdes tentures bordeaux tapissent les murs des couloirs ainsi que des peintures sublimes, des portraits ou des paysages sûrement peints par les plus grands. L'enfant s'arrête devant l'un d'eux, intrigué.

-Qu'y a-t-il ? Lui demande l'homme quand il s'aperçoit qu'il s'était arrêté.

-Ce tableau… il a brûlé lors de l'incendie de la Grande Exposition, affirma-t-il. [7]

Il le savait car il l'avait lu dans l'un des seuls livres que lui laissait lire son mentor.

-Celui-ci est l'original, c'est une copie qui a brûlé.

-Comment pouvez-vous en être si sûr ?

-C'est le peintre en personne qui me l'a donn

-Hein ? Mais ce tableau date d'il y a plus de cinq cent ans !!!!

-Oui, cinq cent quarante deux ans pour être précis…

-Comment est-ce possible ?

-Suis-moi, je vais t'expliquer tout cela en détails quand nous serons mieux installés.

L'enfant suit alors le grand homme jusqu'à un salon aussi bien décoré que le reste de la maison. [8] Ils s'assoient autour d'une table ronde dans de grands fauteuils rouges très confortables.

-Maintenant que tu fais parti des nôtres, il te faut un nom. Comment t'appelais-tu avant ?

-Je n'ai jamais eut de nom. Mon mentor m'appelait Zéro Un.

-Dorénavant tu vas t'appeler Curchulain, cela te va-t-il ?

-Curchulain ?

-Oui, c'est le nom d'un valeureux guerrier irlandais qui pris les armes avant même sa majorité. [9]

L'enfant réfléchit quelques instants avant de donner son avis.

-Cela me va. Quel est votre nom ?

-Tu n'as pas besoin de le savoir, je te pris de m'appeler Maître, d'accord ?

Cela ne plait pas trop à l'enfant mais il finit par accepter, sa curiosité d'en savoir plus au sujet de sa nouvelle race et le respect qu'il éprouvait pour cet homme ayant sauvé sa vie étant plus forts que cette petite contrariété.

-Si c'est ce que vous souhaitez… Pouvez-vous m'en dire plus sur les Strigoïs ?

-Nous sommes ici pour cela… Que veux-tu savoir ?

-Quel age avez-vous ?

-Tu sais, le fait que tu doives m'appeler Maître n'a pas seulement rapport avec le fait que je t'ai initié. Tous les Strigoïs m'appellent ainsi.

-Pourquoi ?

-Je suis l'un des premiers Strigoïs a avoir vu le jour sur Terre et je suis le seul encore en vie, je suis le plus vieux des Strigoïs.

-Et vous voulez me donner à moi tout votre savoir !!! Pourquoi m'avoir choisi ?!!!

-J'ai vu ta vie, je sais ce que tu vaux et je sais que tu mérites une vie meilleure que celle que tu as connue.

-Mais cela ne veux pas dire que je mérite votre confiance, que feriez-vous si je finis par ne pas prendre votre suite ?

-Rien, c'est un principe pour moi que chacun choisisse son chemin de vie, si tu choisis de me trahir après avoir reçu mon enseignement je ne pourrais rien y faire. Je n'agirais que si tu m'attaques ouvertement.

-Si je fais rien contre vous, vous ne ferez rien contre moi, même si je ne suis pas votre chemin, c'est cela ?

-Exactement, de toutes façons, je ne veux pas que tu suives mon chemin, chacun doit trouver sa voie et la suivre selon ses principes. Si ta voie est de ne pas prendre ma succession alors je ne pourrais rien y faire et devrais me trouver un autre descendant.

-Cela est-il déjà arriv ? Avez-vous déjà formé un descendant qui n'a pas pris votre succession ?

-Oui, plus d'une fois. Le dernier cas comme cela est celui de Naga. Elle a reçu mon apprentissage mais elle a préféré rester à mes cotés plutôt que de prendre ma place. Elle trouvait qu'il y avait trop de contraintes.

-Mais de toutes façons, elle n'aurait pris votre place que si vous étiez mort, êtes-vous proche de la mort ?

-Un Strigoï ne meurt pas de vieillesse. Il ne meurt que de mort violente, accident ou meurtre ou bien il meurt s'il a envie de mourir, une sorte de suicide mental.

-C'est comme cela que sont mort les autres Anciens ?

-Quand il n'y a pas eut de meurtres pour le pouvoir, oui…

-Meurtres pour le pouvoir ?

-Il y a une hiérarchie assez compliquée dans notre race et mon poste est le plus élevé, je n'ai pas combattu pour l'atteindre, l'Ancien Maître m'ayant désigné comme descendant, mais avant que j'y sois, il y a eut pas mal d'attentats pour le prendre.

-Et vous n'êtes pas soumis à des attentats vous aussi ?

-Bien sûr que si mais je sais me défendre, je ne suis pas aussi inoffensif que l'on peut le croire. De plus, si Naga a choisit de rester à mes cotés c'est surtout pour pouvoir assurer ma protection. Son plus grand plaisir est de combattre et de tuer.

-Quoi ?

-Oui, Curchulain, il va falloir que tu t'y fasses, la vie de Strigoï est assez violente. Nous sommes partagé entre l'humanité qu'il nous reste et la bestialité qui est devenue notre. La plupart d'entre nous se perd dans cette bestialité et prend goût à la sauvagerie qu'elle provoque. Le fait d'être Strigoï te donne le pouvoir de te transformer en une bête, mais tu peux choisir ton état de transformation, qu'il soit partiel ou total. Je vais t'apprendre tout ce que tu es capable de faire dans toutes ces formes et ce sera à toi de choisir entre elles celles que tu préféreras. Le seul danger de la transformation est de s'y perdre totalement et de devenir une bête sauvage sans plus aucun raisonnement.

-Cela arrive souvent ?

-Moins que l'on pourrait croire. Cela fait parti de mes devoirs d'arrêter immédiatement ce genre de cas. La dernière fois que j'ai dut agir date d'il y a bien longtemps. As-tu déjà entendu parler de la Bête du Gévaudan ? [10]

-Oui, c'est une vieille légende française…

-Ce n'est pas vraiment une légende, cette bête était en fait un Strigoï qui avait utilisé sa transformation a pleine puissance. Il avait perdu son humanité.

L'enfant ne répond rien mais son visage s'est un peu penché, comme s'il était en pleine réflexion.

-A quoi penses-tu mon enfant ?

-Pourquoi n'êtes-vous pas plus vieux ? Je veux dire, pourquoi ne paraissez-vous pas plus vieux ?

-Quand tu parviens à maîtriser la transformation, tu maîtrise en fait tout ton corps. Ensuite, il te suffit de le contrôler de telle sorte que le vieillissement n'ait plus d'effet sur toi. Mais je te conseille d'attendre avant de le faire, il est parfois plus difficile de reprendre son vieillissement que de le stopper, et je ne pense pas que tu veuilles être coincé dans le corps d'un enfant de dix ans pour toute ta vie surtout qu'elle va être longue à présent, ajoute-t-il en riant légèrement.

L'homme continue à lui parler de sa race ainsi pendant plusieurs heures, jusqu'à ce que l'enfant soit trop fatigué pour suivre la conversation et s'endorme sur son fauteuil. L'homme le prend dans ses bras et l'emporte dans sa chambre où il le pose sur le lit avant d'éteindre la lumière et de le laisser seul pour une bonne nuit de sommeil bien méritée.

Le lendemain, l'enfant s'éveille doucement. Comme la veille, il étend au maximum ses sens avant d'ouvrir les yeux. Il est de retour dans sa chambre, il ne se souviens pas y être retourné, ce doit être le Maître qui l'y a emmené. Il se lève et s'approche de la baie vitrée. Le jardin est toujours aussi beau. Tiens, il y a quelqu'un qui s'occupe des plantes. Une jeune femme de dos avec de longs cheveux noirs lui arrivant à mi-cuisse. Elle arrose lentement les parterres de fleurs, un à un, arrachant les mauvaises herbes se trouvant là au passage. Il sort sur la terrasse et s'avance dans le jardin. Il passe entre les arbres et les arrangements floraux jusqu'à arriver près de la jeune fille.

-Bonjour, lui dit-elle sans se retourner.

Il est un peu surpris qu'elle ai sut qu'il se trouvait derrière elle vu qu'elle lui tournait le dos tout le temps qu'il a pris pour arriver jusqu'à elle.

-Tu es nouveau par ici ? Je ne t'ai jamais vu avant.

Elle continue à s'occuper des plantes tout en lui parlant sans jamais se tourner vers lui. C'est assez déstabilisant pour l'enfant. Il se décide quand même à lui répondre.

-Je suis arrivé hier.

-Alors tu dois être Curchulain, dit-elle en se tournant finalement vers lui. Je suis Naga, enchantée de te rencontrer.

« Elle est vraiment belle » est la seule chose à laquelle le jeune garçon pensa en voyant son visage. Elle fait jeune, il pense qu'elle a à peine vingt ans. Elle a de superbes grand yeux verts où l'on peut distinguer de petites étoiles dorées dans le fond. Son teint est très pâle mais cela ne fait que ressortir la rougeur de ces lèvres charnues et la noirceur de ces cheveux aile de corbeaux. Sa beauté est rehaussée par son sourire, un sourire doux et généreux. [11] La première chose qu'il pense ensuite c'est qu'elle lui fait penser à une mère, qu'il aimerait que cette femme soit la mère qu'il n'a jamais eut. Mais la magie du moment est cassée à l'entente du nom de cette jeune femme. Naga. Le maître lui a dit la veille qu'elle aimait tuer. Mais cela ne semble pas possible. Comment cette femme qui respire la bonté peut-elle aimer tuer ? Non, il n'arrive pas à la voir ainsi.

-Qu'y a-t-il, jeune homme ? Tu sembles être plongé dans des pensées bien trop compliqué pour ton petit cerveau d'enfant.

L'enfant sent un ton assez ironique dans ces paroles mais ne s'en offusque pas. Il n'arrive toujours pas à croire ce que le Maître lui a dit.

-Si tu restes ainsi sans bouger, les oiseaux vont finir par te prendre pour une statue et se poser sur toi. Approche plutôt et viens m'aider. Je m'occupe du jardin entier et je n'aurais pas fini avant demain si personne ne m'aide. Tu veux bien me donner un coup de main ?

L'enfant hésite. Elle semble si éloignée de la description du maître… mais son instinct d'enfant lui assure qu'il n'a rien à craindre d'elle et il accepte de l'aider. Elle lui apprend des tas de choses sur les fleurs et la façon de s'en occuper. Elle est vraiment passionnée par ce sujet. Ils ont fini de s'occuper des plantes et font une pause sur l'une des balancelles parsemant le jardin. Là, il apprend qu'elle a entièrement créé cette endroit. Qu'auparavant, il ne s'étendait ici qu'un terrain vague où elle a planté elle-même chaque graine, chaque semence, pour donner forme à cet endroit merveilleux. Bien sûr, tout cela à pris du temps, mais avec beaucoup de patience, elle a réussi à donner vie à ce mini paradis sur Terre. Elle lui confesse qu'elle a un peu abandonné le labyrinthe. Elle ne sait même plus comment en retrouver la sortie, lui avoue-t-elle en riant. Mais voilà, il se fait tard et après une dure journée de labeur dans les buissons et fleurs, l'enfant est fatigué et s'endort, doucement bercé par le balancement de leur siège et par la douce voix de la jeune femme. Lentement, elle le prend dans ses bras et l'emporte dans sa chambre pour le coucher.

Ainsi se passe cinq longues années pendant lesquels l'enfant grandit entre les enseignements du Maître et les moments de détente avec Naga. Il apprend à contrôler chacun de ses pouvoirs en tant que Strigoï et se fait une grande amie avec Naga. Ici, il possède un peu comme une famille. Le Maître est la figure paternelle par excellence alors que Naga est comme une grande sœur pour lui. Mais pendant toutes ces années, il n'est pas sortit du château où le Maître l'avait emmené. Il a vécu entre ces grandes pièces qu'il connaît maintenant par cœur et le jardin qui est devenu sa deuxième maison. Mais cela ne l'inquiète pas plus que ça, il est heureux comme ça, cela lui suffit. Mais il allait apprendre que le bonheur ne dure jamais très longtemps. Un jour, le Maître le fait appeler et il le retrouve dans la salle de leur première discussion.

-Bonjour Curchulain.

-Bonjour Maître, que me voulez-vous ?

-Depuis combien de temps vis-tu parmi nous ?

-Euh… bientôt cinq ans, je crois…

-Oui, c'est cela. Et je pense que tu as largement fini ta formation. Je souhaite que tu quittes ma demeure.

-Comment ? Mais pourquoi ?

-Je ne dis pas ça pour te faire du mal, Curchulain. Je ne veux pas que tu quittes ma demeure pour toujours, juste que tu ailles voir comment est le monde extérieur. Je sais que tu ne le connais pas, même pas de ta vie d'avant. Mais ne t'inquiètes pas, tu seras toujours le bienvenu ici. De plus, j'ai demandé à Naga de partir avec toi, je pense que ça ira mieux si elle est à tes cotés, non ?

Le jeune homme réfléchit quelques instants. C'est vrai qu'il s'était demandé comment pouvait être la vie dehors mais il ne pensait pas qu'il irait voir cela aussi vite. Mais bon, Naga serait à ses cotés, cela ne pouvait que bien se passer, non ? Il accepte finalement et le lendemain, Naga et lui se retrouvent en dehors du château. Ils vivent quelques instants à l'hôtel mais finissent par se trouver un petit appartement sympa dans les bas quartiers. Ils s'y installent, ils ont largement de quoi vire avec l'argent que le Maître leur a donné. Un soir, alors qu'ils mangeaient, le jeune homme finit par poser une question qui lui brûlaient les lèvres depuis longtemps sans qu'il n'ai jamais osé la formuler.

-Naga ?

-Oui ?

-Quel age as-tu ?

La jeune femme eut un petit rire à cette question.

-Pourquoi veux-tu le savoir ?

-Euh… juste comme ça, pour le savoir justement.

-Eh bien, le Maître m'a initié quand j'avais quatre ans, et cela c'est passé il y a environ cinq cent ans. Je ne sais plus exactement, j'ai perdu le compte il y a longtemps, ajoute-t-elle avec un sourire. Je n'ai pas la mémoire du Maître, je dirais même que je n'ai pas beaucoup de mémoire, continue-t-elle en riant.

-Quand as-tu décidé de ne pas devenir la descendante du maître ?

-Hum, si je me souviens bien, je devais avoir vingt ans quand j'ai pris ma décision. C'est aussi à ce moment que j'ai décidé d'arrêter ma croissance.

-Alors pourquoi a-t-il attendu si longtemps avant de prendre un autre disciple ?

-Le maître prend du temps car il ne prend pas un disciple au hasard. Il le choisit selon des critères très strictes que lui seul connaît. Mais ne t'inquiètes pas Curchulain, si le Maître t'a choisit, c'est que tu le mérites.

-Si tu le dis…

-Allez !!!! Fais pas cette tête !!! Tiens, on va en boite ce soir, ça te changeras les idées !!!!

-En boite ?

-Ah oui, c'est vrai que tu ne connais pas le monde extérieur… On va aller danser, c'est déjà plus compréhensible ?

-Oui, mais je ne sais pas danser…

-C'est pas grave, je vais t'apprendre !!!

-Alors, allons-y !!!

Ils vont en boite de nuit et y passent la majeur partie de la nuit. Vers trois heures du matin, ils se décident enfin à rentrer. Ils passent dans les même petites ruelles qu'à l'aller mais voilà, la nuit rend souvent malfamés les coins les plus sûrs. Il se font attaquer par une bande de loubards, une petite dizaine de motards contre une jeune femme et un ado de quinze ans.

-Curchulain, il va falloir que tu te défendes seul, je m'occupe de ceux de droite, prends ceux de gauche, lui chuchota Naga.

Le jeune homme ne répond pas, un des voyous a sortit un poignard et les menace avec. Oh, bien sûr, il a ses griffes et il sait se défendre mais cette arme lui rappelle tant de mauvais souvenirs. Naga attaque alors. Elle s'est à moitié transformée, et c'est la première fois que l'adolescent la voit ainsi. Elle est si vive, si rapide. Elle atteint le premier loubard et lui plante ses griffes dans le ventre. Le sang coule à flots. Il voit le sang et d'autre souvenir reviennent encore. Des bases, des explosions, du sang…

-Curchulain !!!! Qu'est-ce que tu fais ?!!!! Attaque !!!! Lui ordonna la jeune fille.

Non !!!!!!! Non, le Maître avait promis, plus d'ordre, plus de douleur, plus de sang !!!!!! Il tombe au sol, se tenant la tête à deux mains.

-Curchulain !!!!!!!

Un de leur attaquant s'est approché de lui et se prépare à le poignarder. Instinctivement, le jeune homme arrête son attaque et lui envoie un coup de griffe. Mais voilà, il a oublié que ce n'était pas contre le maître qu'il se battait, l'homme ne peut pas parer un tel coup et ses griffes s'enfoncent dans son torse. Terrorisé, il regarde sa main couverte de sang alors que l'homme tombe à ses pieds, mort, une des griffes lui ayant traversé le cœur. Et là, il hurle, il hurle de toutes ses forces avant de s'enfuir en courant, terrifié de ce qu'il venait de voir, épouvanté par ce qu'il venait de faire, bouleversé par ce qu'il avait vu Naga faire.

-J'ai… j'ai tué quelqu'un !!!!! Et Naga… Elle aussi elle a tué… C'était vrai, le Maître n'avait pas menti, elle aime tuer !!!!!!! Elle… elle riait quand elle les tuait !!!!!! Ce n'est pas possible, Naga n'est pas comme ça, elle ne peut pas être comme ça !!!!!

Il court, il court encore et encore. Cela faisait déjà longtemps qu'il avait quitté la ville et qu'il courait au milieu de champs quand il finit par s'arrêter, à bout de forces. Il se traîne encore sur quelques mètres et parvient dans un petit village. Juste quelques maisons entassées de chaque coté d'une rue étroite. Il fait encore quelques pas au milieu de cette rue et s'écroule à terre, épuisé. Il entend une voix mais n'a plus la force de se soulever pour voir qui parle. Il sent des bras le soulever et l'emmener, il n'arrive même plus à ouvrir les yeux. Mais son instinct ne lui indique aucun danger alors il ne s'en fait pas plus et s'endort dans la chaleur des bras qui l'étreignent. Quand il se réveille le lendemain, il n'ouvre pas tout de suite les yeux et, comme il le faisait depuis cinq ans chaque matin, il laisse ses sens lui dévoiler se qui se trouve dans la pièce. Il se trouve dans une pièce assez petite, sans aucune décoration inutile, elle ne comporte que le strict minimum, c'est-à-dire le lit, une chaise et une table de nuit, c'est tout. Cela le change bien de la demeure du maître où chaque pièce était surchargée de tableaux et d'ornements. Quelqu'un est assit sur la chaise, une vieille dame. Elle doit avoir une cinquantaine d'années d'après son physique. Elle ne fait rien, elle le surveille juste mais il sent qu'elle s'inquiète à son odeur. Il décide de ne pas l'inquiéter plus et ouvre finalement les yeux et s'assoit dans le lit.

-Ah, vous vous réveillez enfin !!!! Nous nous sommes fait du soucis pour vous !!! Vous vous êtes écroulé en pleine rue, comme ça, pouf !!! Lui dit-elle en mimant la chose avec ses mains. Heureusement que mon fils regardait par la fenêtre, vous auriez put vous faire écrasé par une voiture !!! Ce n'est pas qu'il en passe beaucoup par ici mais on sait jamais, il suffirait d'un mauvais coup du sort et…

-Où sommes-nous ?

Il ne voulait pas la couper si brusquement mais il sent qu'une fois partie, elle aurait pu mettre longtemps avant de s'arrêter de parler.

-Nous sommes dans le petit bourg de Karina, dans la province de Merlongea. [12]

Cela ne l'arrange pas vraiment, il ne connaît rien de la géographie de cette partie du monde extérieur, et il se sent encore plus perdu.

-Mais dites-moi, jeune homme, que fuyiez-vous ainsi ? Mon fils vous a vu courir depuis les champs et je pense que seul quelqu'un fuyant quelque chose peut courir ainsi jusqu'à épuisement…

-…

Il ne répond pas et baisse les yeux. Il ne peut quand même pas lui dire qu'il fuyait sa meilleure amie qui était une créature mi-humaine qui venait de tuer une dizaine de loubards !!! Naga aime donner la mort… Il ne se fait toujours pas à cette idée…

-Vous n'êtes pas obligé de me le dire, je comprends… Mais sachez que vous êtes le bienvenu dans cette maison, vous pouvez y rester aussi longtemps que vous le voulez, ce n'est pas souvent que nous avons de la visite !!! Ajouta-t-elle avec un grand sourire. Je paris que vous avez faim !!! Après une telle course, ce serait normal, je vais vous préparer un bon repas.

A l'entente du mot repas, l'estomac du jeune homme se réveille et grogne fortement.

-J'avais bien raison !!! Fit-elle en riant. Je vous ai laissé des vêtements propres au bout du lit, ils appartiennent à mon fils et doivent être un peu grand mais cela devrait aller. Je vous laisse vous préparer, la salle à manger est en bas de l'escalier à droite.

Elle se lève et fait quelques pas en direction de la porte avant de se retourner.

-Au fait, comment vous appelez-vous ?

Il hésite quelque peu avant de lui répondre.

-Cur… Je m'appelle Curchulain.

-Ce n'est pas très courant comme nom, mais il sonne assez bien. Je vous laisse, je vais préparer à manger.

Elle le laisse seul dans la chambre. Il se rallonge quelques temps pour réfléchir, les yeux fermés. Il avait fuit, il avait fuit Naga et ce qui était arrivé. Il avait paniqué, lui qui avait appris à rester maître de lui-même. Ces cinq années aux coté du maître avaient sérieusement entamé l'entraînement de J. Il finit par se lever, s'habiller et marcher vers la salle à manger. Il sent une présence dans la salle et s'arrête devant la porte fermée. Un homme, d'une vingtaine d'année, sûrement le fils dont la femme lui a parlé. Quelque chose l'intrigue dans l'odeur de l'homme mais il ne parvient pas à trouver quoi. Il ouvre la porte et rentre dans la salle. L'homme est assis sur une des chaises autour de la table. L'adolescent voit alors ce qui l'avait intrigué. Les blessures. Une énorme cicatrice lui barre l'œil droit et une multitude de cicatrice courent le long de ses bras. Il lui manque deux doigts à la main droite. A présent qu'il est près de lui, le jeune homme peut sentir l'odeur du métal encore enfoui sous la peau.

-Tu t'es lev !!! Le surprends la femme en arrivant de la porte derrière lui alors qu'il observait le fils. Allez, assis-toi, on va manger !!!

Il s'assoit en face du fils et la femme se place à ses cotés. Durant tout le repas, les deux hommes ne disent pas un mot alors que la femme parle presque sans interruption. Sans finir son assiette, le fils se lève et monte dans sa chambre. De tout le temps qu'il était avec eux, il n'a pas dit un mot. La femme le regarde partir avec un air triste et se tourne vers l'adolescent.

-Excuse-le, il est ainsi depuis l'assaut des troupes d'Oz.

Il ne comprends pas de quoi la femme lui parle. Il faut dire qu'il ne s'était absolument pas renseigné sur la situation politique du monde extérieur. Voyant qu'il ne dit rien, la femme continue.

-Il y a dix mois, il faisait encore parti d'une troupe de résistants mais il ont été victimes d'une attaque surprise. Il a réussi à s'en sortir mais tous ses camarades sont morts, son…

Le jeune homme sent qu'elle veut ajouter quelque chose mais que l'émotion est trop forte. Il s'approche d'elle est la prend dans ses bras. Elle pose sa tête dans le creux de son épaule et des sanglots ne tardent pas à la traverser.

-Merci… son… son père, mon mari, faisait aussi parti de la troupe, ajoute-t-elle après un moment. Mon fils… il culpabilise d'être le seul survivant. Il… une grenade a explosé tout près de lui… son œil droit était en bouilli quand on l'a retrouvé et il ne voit presque plus rien du gauche… un éclat a atteint sa gorge et lui a coupé les cordes vocales, il… il ne peut plus dire un mot et avaler quoi que ce soit est un vrai calvaire pour lui… ses jambes ont été atteinte aussi et il ne peut pas beaucoup marcher sans une canne. Je suis heureuse qu'il soit rentré vivant mais quelques fois, quand je le vois, je me dis qu'il aurait mieux fait d'être mort… Je sais que ce que je dis est atroce mais tu as vu son état… je… je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça, tu dois avoir assez de problèmes de ton coté pour ne pas écouter ceux d'une vieille dame comme moi…

-Ce n'est pas grave, vous avez besoin d'en parler. C'est normal…

La femme s'éloigne de l'étreinte de ses bars et un silence pesant s'installe. Il ne sait pas trop quoi faire ou dire mais il aimerait bien avoir plus de précisions.

-Excusez-moi, je ne veux pas tourner le couteau dans la plaie, mais vous pouvez m'expliquer pourquoi ils se battaient ? Je ne suis pas très au courant de tout ça…

-Bien sûr, lui répondit-elle en retrouvant un sourire, un peu triste, mais un sourire quand même.

Elle lui explique alors la situation politique tendue entre la Terre et les colonies et au fur et à mesure de son discours, les souvenirs du jeune homme lui reviennent et il se rappelle que son ancien mentor lui avait déjà expliqué cette situation. Il lui avait déjà dit tout ça et lui avait expliqué que le projet Météore devait arranger cet état. Il avait oublié tout ça, le combat qu'il menait auparavant, son objectif… la paix pour les colonies. S'il était resté, peut-être que la paix aurait été déclarée… dans ce cas, cette troupe de résistant n'aurait pas eut de raison d'être et cette femme n'aurait pas perdu son mari, ni son fils… Il ne voulait plus faire de missions, il ne voulait plus avoir mal… mais ces missions servaient à amener la paix et même s'il souffrait, remplir ces missions empêchaient d'autres personnes de souffrir… Mais s'il n'avait pas accepté la proposition du Maître, il serait sûrement mort à l'heure qu'il est… mais voilà, maintenant, il est vivant et encore plus fort qu'avant, vu sa condition de Strigoï… C'est décidé, il faut qu'il retrouve le Maître et qu'il lui dise qu'il ne voulait pas devenir son descendant. Il allait reprendre le combat qu'il avait abandonn !!!

Il se tourne vers la femme et lui demande si elle ne connaît pas l'emplacement d'une grande demeure possédant un immense jardin. Elle lui répond que le domaine Dreizehn ne se trouve pas loin, a à peine vingt minutes à pied.

L'ironie du sort a voulu que sa fuite le rapproche de la demeure du Maître, à moins que ce ne soit son instinct… Il remercie la femme de son accueil et de sa gentillesse.

-Non mon enfant, c'est moi qui te remercie… le fait de te parler m'a fait vraiment du bien…

-Non, vraiment, c'est moi qui doit vous remercier de m'avoir rouvert les yeux.

Sur ces paroles, il part en direction du château, laissant la femme se demander ce qu'il avait voulu dire par là. Il ne marche pas très longtemps avant d'apercevoir le palace et lentement, il parcourt les derniers mètres qui l'en sépare. Il parvient à la porte et l'ouvre doucement, sans faire de bruit. Il traverse les longs couloirs qui compose la demeure et arrive au bureau du Maître. Il sent que Naga se trouve à l'intérieur et hésite à entrer. Soudainement, la porte s'ouvre et la jeune femme se jette dans ses bras.

-Curchulain !!!!!!! Mais où étais-tu pass ?!!!! Tu m'as fait peur à partir ainsi en hurlant !!!! Qu'est-ce qui t'es arriv ?!!!!

Elle sent alors que quelque chose ne va pas. Le jeune homme ne la regarde pas et tout son corps semble répugner à son contact.

-Curchulain ?

-Laisse-nous s'il te plait, Naga. Curchulain me dira sûrement ce qui ne va pas.

-Mais, Maître…

-Je t'en pris.

-Bien. Curchulain… tu me parleras, hein ?

L'adolescent ne lui répond rien, ne la regarde même pas. Elle ne comprend pas son comportement et part, essayant de comprendre ce qu'il a.

Après son départ, le maître se tourne vers le jeune.

-Viens dans mon bureau, je crois que tu as des choses à me dire…

Il suit le maître dans le bureau et s'assoit en face de lui.

-Alors, que c'est-il pass ? Naga était affolée quand tu t'es enfuit hier, elle n'a même pas réussi à retrouver ta trace.

-C'est normal, je suis passé par une rivière…

-Alors tu en voulais pas qu'elle te retrouve… Pourquoi ?

-Elle me fait peur…

-Peur ? Je vois… me crois-tu à présent ?

En effet, il avait dit au Maître qu'il ne croyait en rien à ce qu'il lui avait dit sur Naga.

-Je n'ai plus le choix, je l'ai vu de mes yeux.

-Tu sais, cela ne change rien à ce qu'elle est. Elle est toujours la Naga que tu as connue. Tu as juste vu un coté de sa personnalité que tu ne connaissais pas encore.

-Mais comment est-ce possible ?!!!! Elle qui était si gentille, si douce… comment peut-elle être comme ça ?!!!!

-Chacun possède ses propres défauts… Mais je te rassure, elle ne tue personne sans que ce ne soit nécessaire. Elle aime le faire mais n'irait pas attaquer des innocents sans une bonne raison.

-Mais elle prend quand même du plaisir à le faire !!!!!! je sais ce que c'est de tuer des gens, je l'ai même déjà fait plusieurs fois, mais je n'ai jamais pris aucun plaisir à le faire !!!! J'en était même dégoût !!!!

-Comme je te l'ai déjà dit, tout le monde est différent… chacun réagit différemment aux événements. Je ne vais te demander qu'une chose, Curchulain, ne la rejette pas… si tu fais ainsi, je ne sais pas comment elle réagira…

-Mais je ne peux pas faire comme si rien ne s'était pass !!!!! J'ai vu ce qu'elle était vraiment, et je ne peux pas en supporter l'idée !!!!!!

-Je ne pas te donner d'autres conseils pour cela, il faut que tu vois avec elle maintenant…

-Oui, je comprends… Maître ?

-Oui ?

-Je… je voulais vous parler d'autre chose aussi…

-Ah ? Et de quoi donc ?

-Je… je ne veux pas prendre votre succession…

-Puis-je savoir pourquoi ?

-Je… je veux reprendre le combat que je menais avant…

-Vraiment ? Et comment as-tu pris cette décision ?

-J'ai vu… j'ai vu quelque chose qui m'a rappelé pourquoi je me battais et je veux réussir à atteindre l'objectif que je visais…

-Si cela est ton choix, je ne crois pas que je puisse t'empêcher de suivre ta route…

-Je suis désolé Maître…

-Tu n'as pas à l'être, je t'ai déjà dis le premier jour où nous avons parlé que je ne te ferais rien si tu décidais que ton chemin ne correspondait pas à ce que j'attendais.

-Merci… je… je vais préparer mes affaires et y aller alors…

-Avant de partir, va voir Naga. Lui dire pourquoi tu pars est le minimum que tu doives faire. Après tout, elle s'est quand même occupé de toi pendant cinq ans…

-Oui, je lui doit au moins ça… je… j'y vais…

-Au revoir mon enfant…

-Adieu Maître.

Et il sort du bureau rapidement, pour ne pas que le Maître voit ses yeux qui s'emplissaient peu à peu de larmes. Il ne veut pas pleurer, mais malgré tout, il va quitter les seuls personnes qui s'étaient occupé de lui comme d'un enfant « normal », qui avaient su l'aimer à leur manière, qui étaient devenu sa famille. Il s'avance dans les couloirs jusqu'à sa chambre où il prépare une valise avec quelques vêtements et objets, malgré la durée de son séjour dans cette chambre, il n'y a aucun objet qu'il lui tient vraiment à cœur. Avant de quitter la chambre, il jette un dernier coup d'œil au jardin où il avait passé tant de temps. Naga est là, assise sur la balancelle où ils avaient eut leur première conversation. Elle à l'air confuse et triste, très triste. Il a un pincement au cœur pendant un moment mais il se souvient du rire qu'elle avait poussé pendant le combat. Un rire de psychopathe, presque sadique. [13] Malgré tout, il doit lui parler. Il pose sa valise et s'avance doucement dans le jardin. La jeune femme ne semble pas s'en rendre compte, elle a la tête baissé et ne bouge pas même quand il arrive juste à coté d'elle. Il reste ainsi, sans rien dire, ne sachant pas par quoi commencer.

-Que veux-tu ? Lui demande-t-elle, sans relever la tête.

-Je viens te dire que je pars.

-Quoi ?!!! Elle se relève brusquement et le regarde droit dans les yeux.

Effrayé par son mouvement brusque, il fait un pas en arrière, ce qu'elle remarque immédiatement.

-Je te fais peur ?

Il ne répond rien mais n'arrive pas à soutenir son regard et baisse la tête.

-Mais pourquoi ? Pourquoi as-tu peur de moi ? Tu sais que je ne te ferais jamais de mal…

-Je ne sais pas…

-Comment ? Mais Curchulain, je ne t'ai jamais rien fait !!!!

-Les loubards non plus ne t'avais rien fait, on aurait tout simplement pu s'enfuir…

-Ils nous avaient coincés !!!!

-Et alors ?!! Nous sommes des Strigoïs !!! Il nous suffisait de courir, ils ne nous auraient même pas vu partir !!!!

Elle ne répondit rien, baissant la tête à son tour.

-Tu voulais te battre contre eux, tu voulais les tuer…

-Peut-être, mais je ne te ferais jamais rien de mal !!!!

-Qui sait ? Si tu as une subite envie de tuer un jour !!! Il suffirais que je te regarde d'une façon qui ne te plaises pas pour que tu me tues !!!!

-Mais qu'est-ce que tu racontes !!!! Je vais te dire quelque chose Curchulain, ça faisait cinq ans, cinq ans que je n'avais tué personne !!!! Cette nuit là, tout ce que j'ai pensé, c'est que je voulais te protéger !!!!

-Mais tu en as bien profité quand même !!!! Tu aurais pu me protéger sans les tuer !!!!!

-Mais Curchu…

-Je ne veux plus rien entendre venant de toi !!! Je pars, adieu !!!

Il se retourne et commence à partir quand la main de Naga le retient par le bras.

-Comment ça tu pars ?!!!!

-Je ne veux pas être le descendant du Maître, je pars !!!!

-C'est à cause de moi ?!!!! C'est à cause d'hier que tu pars ?!!!

-Non !!! Enfin, si… c'est plus compliqué que ça…

-Curchulain, je ne veux pas que tu partes !!! Tu es le descendant idéal pour le Maître !!! Si tu pars parce que je suis là, je vais partir !!! Il faut que tu restes avec le Maître !!!!

-Non, ce n'est pas pour ça que je pars !!! Même si tu n'étais plus là, je serais quand même parti !!!! Et je t'ai déjà dis que je ne voulais plus te parler !!!! Lâche-moi !!!! je ne veux plus que tu poses tes sales pattes sur moi !!!

Il la repousse violemment et recommence à s'éloigner. Derrière lui, Naga était tête baissée et ne bougeait plus. Ses poings étaient si serrés que du sang commençait a couler là où ses ongles s'enfonçaient dans sa peau. Le jeune garçon allait bientôt arrivé à sa chambre quand une ombre passa devant ses yeux. Naga était devant lui, lui bloquant le passage vers la chambre, les deux bras écartés, du sang coulant de ses mains et la tête toujours baissée.

-Naga ?!!!

-Je ne te laisserais pas partir !!!! Je refuse que tu quittes le Maître comme ça !!!!

-Quoi ?!!

-J'ai dit que je refuse que tu quittes le Maître !!! Je ne fais pas te laisser gâcher tout ce qu'il t'a appris !!!!

Il remarque alors que le sang coulant de ses mains prend peu à peu une couleur bleue, signe de transformation.

-Naga ? Que…

Elle relève brusquement la tête, le coupant dans ses paroles. Il remarque que ses yeux sont devenus entièrement dorée et la pupille réduite à une simple fente verticale. Il ne l'avait jamais vu transformée d'aussi près avant et il ressent une soudaine bouffée d'angoisse. Brusquement, elle l'attaque d'un coup de griffes. Il a à peine le temps d'éviter le coup qu'elle lui en assène un deuxième qui l'atteint au torse, déchirant, heureusement pour lui, que le pull trop large qu'il portait. Il prend alors la fuite, ne sachant plus comment réagir face à la folie qui semblait prendre son ancienne amie. Il court à travers les parterres de fleurs et les buissons soigneusement taillés jusqu'à atteindre le labyrinthe. De tout le parcours, il ne se retourne pas, ses sens lui confirmant largement que la jeune femme s'était lancée à sa poursuite. Il entre dans le labyrinthe, il sait qu'il n'y a que par là qu'il peut sortir de la résidence avec Naga sur ses talons. Comme la jeune femme ne s'occupait plus de cet endroit, c'est lui qui en a pris soin. Il connaît chacun des virages de ce dédale par cœur, contrairement à Naga. Mais la jeune fille a beaucoup plus d'expérience que lui, elle contrôle bien mieux ses sens et est capable de le suivre à l'odeur. Pour pallier à cela, il prend au passage une fleur dont il sait qu'elle dégage un fort parfum et se couvre de son pollen. Il court le plus près possible des murs pour ne pas qu'elle le repère si elle grimpe en haut des grands murs végétaux et continue sa course sans s'arrêter. Mais il arrive à un embranchement et dans sa panique, ne sait plus qu'elle coté est le bon. Il se décide pour la droite et cours à toute vitesse… pour arriver à un cul-de-sac. Il fait demi-tour et repars en courant. Naga est là, qui l'attend à l'embranchement.

-Naga… pourquoi ?!!!!

-Tu ne partiras pas, je préfère encore te voir mort que te voir en libert !!!!! Tu ne trahiras pas le Maître !!!!!!

-Mais il a accepté que je parte !!!!!

-Il a dit ça pour te faire plaisir !!!!! Tu ne sais pas combien tu lui fais du mal à l'abandonner comme ça !!!!!!!

-Mais Naga…

-La ferme !!!!!!!!!

Elle se précipite vers lui et le frappe de sa main droite. Il esquive le coup mais les longues griffes de la jeune femme le touchent quand même au visage, laissant de longs sillons sanglants sur sa joue. Il l'attaque à son tour mais elle évite sans aucun mal le coup et réattaque dans la foulée. L'assaut va l'atteindre mais une forte main retient le poignet de la jeune fille, stoppant net l'attaque.

-Maître ?

-Naga, arrête ça tout de suite !!!

-Mais Maître, il veut vous abandonner !!!!!

-Curchulain, vas-t'en immédiatement, je m'occupe de Naga !!!!

-Maître…

-Pars !!!! Et ne t'occupes plus de nous, suit ton chemin !!!!

-Oui, Maître !!!!!!

Et il part immédiatement par le bon embranchement et continue à courir même une fois sorti du labyrinthe, il court et court comme la veille, il court jusqu'à l'épuisement. Il s'arrête finalement dans la grange d'une ferme dont la porte n'était pas bien fermée et s'endort sur une botte de foin. Il reprend son voyage le lendemain aux aurores et marche jusqu'à atteindre une grande ville. Là, il se rend dans une agence de tourisme et demande de l'aide. Heureusement, il se souvient du nom de la ville où se trouvait le laboratoire de son mentor. Les personnes de l'agence le regarde d'un air bizarre à la vue de ses habits trop grands, de son pull déchiré et des griffures rayant sa joue mais il parvient quand même à obtenir les renseignements qu'il souhaitait. Il reprend sa route et fait de l'auto-stop jusqu'à sa destination finale. Là, il surprend son mentor en revenant alors que tout le monde le croyait mort. Il est bien obligé de raconter ce qu'il lui était arrivé mais J n'eut qu'une réaction positive à l'entente de ses nouvelles capacités. Il n'avait même pas besoin de reprendre son entraînement et pouvait se consacrer directement à ses missions, ses pouvoirs l'aidant à se rendre encore plus discret qu'il ne l'était auparavant, J ne pouvait pas mieux rêver alors qu'il croyait qu'il allait devoir abandonner l'opération Météore faute de pilote !!! L'enfant reçoit le nom de code d'Heero Yuy, ce qui l'arrange puisque qu'il veut tout faire pour ne pas se rappeler ces cinq dernières années, reprend ses vieilles habitudes et retourne en mission. Lors de ces missions, il rencontre cinq autres pilotes qui finissent par devenir ses coéquipiers puis amis…

fin du flash-back

-Voilà, vous savez tout…

Un long silence suit le discours d'Heero, chacun des pilotes étant plongés dans ses pensées. Quatre finit par couper ce silence en s'adressant à Heero.

-Tu as revu Naga après ça ?

-Oui, je l'ai revu une fois avant qu'on ne la rencontre sur la place.

-Ah oui, o ?

-Dans une base d'Oz…

-Qu'est-ce qu'elle faisait dans une base d'Oz ?!!! S'étonna Wufei.

-C'est la garde du corps de Treize…

-Vraiment ? Et tu sais pourquoi elle a rejoint son camp ? Demanda Quatre.

-Aucune idée…

Un autre silence s'installa. Ce fut encore une fois Quatre qui le rompit.

-Tu sais Heero, cela ne change rien à ce que tu es par rapport à nous… Je veux dire, tu es un Strigoï depuis que nous te connaissons et le fait que nous le sachons maintenant ne change rien à ce que tu es. Tu es Heero et puis c'est tout. Tu fais parti de notre groupe, de notre famille, et nous ne te rejetterons pas pour ça.

Le brun ne dit d'abord rien et garda la tête basse avant de la relever et de regarder Quatre, les larmes aux yeux.

-Merci Quatre, ce que tu me dis me touche beaucoup, votre amitié compte énormément pour moi.

-Ce n'est rien et je pense avoir parlé pour nous tous. N'est-ce pas les gars ?

Trowa et Wufei acquiesce immédiatement mais Duo a un petit moment de flottement avant de dire oui à son tour.

-Bon, il se fait tard, et si on allait se coucher ? Leur proposa Wufei. [14]

-Bonne idée Wufei, je tombe de sommeil !!!! renchérit Quatre en baillant, comme pour certifier ce qu'il disait.

Ils se levèrent donc pour aller se coucher dans leur chambre personnelle [15] mais Quatre remarqua que Duo ne bougeait pas. Il resta en arrière pour lui demander ce qui n'allait pas.

-Qu'y a-t-il Duo ? Tu ne vas pas te coucher ?

-Hein ? Euh… si !!! Ne t'inquiètes pas, j'ai juste besoin de réfléchir un peu, je vais aller me coucher aussi, mais un peu plus tard, c'est tout.

-Oh d'accord !!! Bonne nuit Duo !!!

-Bonne nuit à toi aussi Quatre !!!

Le blond laissa donc son ami seul dans le salon où il pensa longuement à ce qu'Heero venait de leur raconter avant d'aller se coucher à son tour dans sa chambre.

A SUIVRE…

Babel : Pfffou, l'est long ce flash-back !!!!!!

Duo : l'est zarbe aussi !!! Pourquoi il est au présent ?!!!!

Babel : Le récit de la fic est au passé donc le flash-back est au présent !!!!

Duo : Bien sûr !!! Et elle est où la logique l ?!!!!

Babel : Bah, y'en a pas…

Duo : C'est bien ce que je pensais !!! --

Heero : Après m'avoir fait immortel, je suis une sorte de loup-garou mélangé avec un vampire… tu vas me sortir quoi après ?!!!

Babel : Ca te plait pas ?!!! Moi, j'aime bien les Strigoïs !!!! Sont classes !!!!!

Heero : Mouais, on peut voir ça comme ça… --

Babel : En tout cas, je viens de me rendre compte que j'arriverais jamais à faire des chapitres de la même longueur !!! Le prologue fait une page, la première partie : 6, la deuxième : 3 et celle-l : 16 !!!!

Wufei : De toutes façons, le jour où tu auras de la constance toi…

Babel : Wufei !!!!!!! Tu ne te rends pas compte de ce que tu crains en me parlant ainsi…

Wufei : Euh… pas de deathfic !!! S'il te plait !!!!

Babel : Note à moi-même : Chercher une idée pour une deathfic centrée sur le 05…

Wufei : Merde, j'aurais mieux fait de fermer ma grande gueule moi !!!

Duo : C'est pas de ta faute si t'es pas doué Wuffy, c'est de naissance !!!!

Wufei : MAXWELL !!!!!!!

S'ensuit une poursuite au sabre dans tout l'appartement

Heero : Mais jamais ils s'arrêtent ces deux-l ?!!!

Babel : Si tu sais où sont les piles, dis-le-moi que je les débranche, ils me fatiguent…

Heero : Si je le savais, je l'aurais fait depuis longtemps…

Babel et Heero : -- Appel aux lecteurs !!!!! Quelqu'un sait où sont ces foutus piles ?!!!!!!

Les notes !!!! Wouahou, y'en a des longues l !!!!

[1] Allez Machan, avec moi : La cacahuète opposée tatantadan, lalala lala lala lala… Cherchez pas, c'est juste un autre gros délire qu'on se tape toutes les deux ! ! !

[2] Mais pourquoi je finis toujours par mettre des explications et révélations dans toutes mes fics ? ! ! ! ! ! Encore un des mystères insondables sortit de mon petit cerveau… --

[3] Bon, préparez-vous parce qu'il est long ce flash-back, très long… Il dure cinq ans quand même !!!

[4] Babel : Dans le genre de celui dans Alice au pays des merveilles !!!! J'adore ce genre de labyrinthe !!!

Duo : Euh… Il était pas prévu dans ton brouillon celui-l !!!

Babel : Je sais mais tu me connais, le jour où je suivrais mon brouillon à la lettre…

Duo : Mouais… Mais qu'est-ce que tu vas encore nous faire avec ce truc ?!!!

Babel : Tu connais le film Shinning ?

Duo : Nope, pourquoi ?

Babel : Alors, tu auras la surprise !!! Pour ceux qui connaissent, il doivent se douter du genre de scène que je vais faire !!! Enfin, je vais l'adapter à ma façon !!!

Duo : Je sais pas pourquoi mais je le sens mal l !!! --

[5] Tous ces sens se sont améliorés, même sa vue, alors il faut pas s'inquiéter qu'il puisse voir la route même si elle se trouve à des centaines de kilomètres !!!! Valà, c'était la petite note qui apporte une précision qui sert pas à grand chose !!! J'adore ce genre de notes !!!!

[6] La preuve que j'ai un esprit tordu : en relisant cette phrase, j'ai eut l'image mentale de l'homme portant un plateau sur lequel se trouvait une bouche souriante arrachée d'un visage et encore toute sanglante !!! Beurk !!! J'suis trop grave !!!!

Machan : C'est bien que tu t'en rendes compte par toi même !!!

Babel : T'inquiètes, ça je le sais depuis que je suis née que je suis grave !!!!

Machan : Tu sais, il existe des médecins pour ton cas…

Babel : Mais j'ai pas envie d'être guérie !!!! J'écrirais des fics moins bien sinon !!!

Machan : -- Grave, vraiment grave…

Babel : Et fière de l'être !!!

[7] Ne cherchez pas de quelle exposition je veux parlé, je n'en ai aucune idée non plus !!!

[8] Enfin, si on peut appeler cela une maison !!! -- Un palace, un château, ça irait mieux pour la décrire !!!

[9] Dixit la chanson Curchulain du CD de Manau !!! J'aime trop cette chanson !!!

[10] Ou comment caser une vielle légende pour donner plus de réalité à son récit !!!

[11] J'ai l'impression de décrire Blanche-Neige l !!! Dans le conte, c'est à peu près comme ça qu'ils la décrivent, enfin, sauf la couleur des yeux je crois…

[12] Voilà la confirmation que je suis trop une brèle pour les noms de villes et de pays… D'ailleurs, j'suis une brelle pour toutes les sortes de noms… --

[13] Un peu dans le genre de celui qu'Heero pousse quand il défonce les MS au début du premier épisode… Brrr, ça c'est un rire de psychopathe !!!!

[14] J'ai remarqué que dans toute mes fics c'était toujours Quatre qui proposait ça alors là, j'ai eut envie de changer un peu !!! Mais je trouve que ça fait quand même mieux quand c'est Quatre qui le propose !!!

[15] Vive les demeures de Quatre où ils ont tous une chambre !!!! (enfin ça, ça dépend des fics !!! Dès fois, c'est mieux qu'ils soient ensemble !!!! )