3. Le Collège de Sorcellerie de Poudlard.
Et cet épisode ne troubla pas plus Laurie. Elle revint vers sa mère qui, elle, fut relativement étonnée de voir sa fille avec une telle somme entre les mains. A la maison, en compagnie d'Arthur, ils décidèrent que cet argent irait sur un dossier bancaire et que Laurie en aurait disposition dès sa majorité ou en cas de gros problème. En effet, ce n'était pas à 11 ans que l'on avait besoin de plus de huit cents euros. D'autant plus que les parents de Laurie vivaient de manière bien aisée et que les enfants ne manquaient de rien, absolument rien.
En cette matinée du mois d'août, le soleil donnait sa toute puissance et les thermomètres battaient tous les records. Il faisait bon, chaud et il valait bien mieux rester à la fraîcheur intérieure qu'au soleil. La seule sortie possible était la piscine, au milieu du jardin qui offrait un oasis de bien-être.
Et, bien sûr, les vacances se terminaient et Laurie allait bientôt devoir donner sa réponse. Elle y pensait justement dans sa chambre ce matin. Elle pesait le pour et le contre. Il y avait du bien et du 'moins bien' de chaque côté. Que devait-elle considérer ? Son bien-être de jeune fille de 11 ans qui a encore un peu de mal de quitter ses parents ou bien la future étudiante hyper douée qu'elle serait et qu'elle était déjà d'ailleurs ? Le choix n'était pas aisé. D'accord elle devait développer ses possibilités au maximum mais l'enjeu était de taille. Ne plus voir sa famille que si rarement n'était pas fait pour lui plaire.
Elle y pensait encore, encore et toujours. Que devait-elle choisir ? Cette question lui tournait dans la tête et ne pouvait s'échapper. Il n'y avait pas d'issue heureuse. Elle allait aller là-bas, dans ce collège exprès pour les enfants 'avancés' mais allait s'ennuyer des gens qu'elle aime. Ce n'était pas fait pour la réjouir entièrement. D'un autre côté, rester dans un collège de quartier et voir des notions qu'elle maîtrisait déjà ne l'avancerait certainement pas à grand chose. Que fallait-il faire ? En tous cas, il était l'heure de déjeuner, peut-être aurait-elle les idées plus claires après...
Elle descendit donc l'escalier. Elle était la dernière. Son père, qui avait eu un jour de congé en échange d'un dimanche, sa mère et son petit frère étaient déjà à table. Elle vint s'asseoir à sa place habituelle et se servit un grand bol de céréales.
-« Bonjour, ma chérie, bien dormi ? » lui demanda son père.
-« Oui. » répondit-elle simplement.
Même pendant le déjeuner, elle ne pouvait s'empêcher de penser au choix qu'elle devrait bientôt faire. Tout la ramenait sur ce choix. Ils étaient tous à table, même son père pour une fois. Bientôt, il n'y aurait plus que sa mère et son petit frère. Valentin apprendrait à s'amuser tout seul dans la piscine il n'aurait plus personne pour lui expliquer ses devoirs quand il ne comprendrait pas. Le panier de basket ne serait quasiment plus utilisé. Tout, tout dans la maison lui faisait penser à ce choix, à ce dilemme.
Elle resta plongée dans ses pensées un long moment. A table, seule sa mère discutait avec son père de choses et d'autres, notamment de l'emploi du temps des jours à venir. Il faudrait qu'ils aillent à deux inscrire Laurie dans un établissement où l'autre. Puis, si elle choisissait de déloger, il faudrait certainement aller chercher quelques affaires manquantes pour ce cas-là. Tiens, eux aussi s'occupaient de la situation. Laurie était de plus en plus sombre. Le moment crucial approchait. Elle ne se rendit même pas compte que l'on venait de sonner à la porte. Elle ne le comprit que quand sa mère se leva pour aller ouvrir.
La porte d'entrée s'ouvrit alors sur une femme d'une trentaine d'année. Elle avait les cheveux longs d'un brun clair presque châtain. Son visage était d'une finesse et d'une beauté infinie. Elle souriait et se présentait sur sa plus simple expression. Elle était habillée de manière très classique, d'une jupe ivoire, d'un chemisier blanc et d'une veste marron.
-« Bonjour, je recherche les parents de Laurie Mercury. » dit-elle simplement.
Anne-Charlotte parût étonnée. Comment cette femme qu'elle ne connaissait pas et qui parlait avec un léger accent anglais pouvait bien connaître sa fille. Elle était certaine de ne l'avoir jamais vue et ne pouvait imaginer que sa fille la connaisse. Etait-elle une des professeurs des collèges qu'ils avaient visité pendant les vacances ? Pourtant, aucun des directeurs ou aucune des directrices n'avait annoncé la venue d'un représentant au domicile de l'enfant. Surtout que Laurie n'était encore inscrite dans aucun des établissements.
-« Bonjour madame, lui répondit poliment Anne-Charlotte, je suis la maman de Laurie mais je ne suis pas certaine qu'elle vous connaisse. »
-« En effet, il serait même très étonnant qu'elle me connaisse. » répondit l'étrangère.
-« Alors puis-je savoir ce que... »
-« C'est un peu compliqué à expliquer. Puis-je entrer ? »
Anne-Charlotte passait de l'étonnement à l'incompréhension. Pourquoi cette femme voulait-elle entrer alors qu'elle précisait elle-même qu'elle ne connaissait pas Laurie ? D'autre part, comment connaissait-elle le prénom de Laurie ? Peut-être, en la laissant entrer, expliquerait-elle tout ça de manière claire. Anne-Charlotte s'effaça donc de la porte et invita l'étrangère à la devance d'un petit geste.
L'invitée entra donc et se dirigea vers la table où tout le monde était en train de déjeuner. Par politesse, Arthur se leva pour la saluer et l'accueillir. Anne-Charlotte avança même une chaise que l'étrangère accepta avec un sourire. Tout le monde se rassit, visiblement suspendu aux lèvres de cette femme.
-« Tout d'abord, je tiens à m'excuser d'arriver à l'heure de votre déjeuner mais on ne m'a dit seulement hier que je devais passer vous voir e, ayant un emploi du temps des plus chargé, je n'ai trouvé que ce moment pour passer vous voir. Dans un peu plus d'une heure, j'ai une conférence à Londres. »
Arthur ne savait pas s'il devait rire ou s'il avait mal compris. A Londres dans une heure. Avait-elle un avion qui l'attendait dans le jardin ? Comment voulait-elle parcourir une aussi grande distance en si peu de temps ? Il fit la grimace mais son interlocutrice ne parut pas s'en rendre compte et continua de parler.
-« Je vais commencer par me présenter. Je m'appelle Hermione Granger et je suis directrice d'une des quatre maisons du Collège de Sorcellerie de Poudlard. »
Là, Arthur n'avait plus du tout envie de rire. Qui était cette femme ? Visiblement une détraquée mentale. La première chose à faire était donc de protéger sa famille. De quoi était-elle capable ?
-« Les enfants, montez dans votre chambre. »
-« Mais, papa... »
-« Ne discutez pas. »
-« Ça ne sera pas la peine. »
Arthur semble doublement sur ses gardes. Qu'allait-elle faire ? Mais l'étrangère ne lui laissa pas le temps de terminer sa réflexion.
-« Je sais, Monsieur Mercury, que vous me prenez pour une cinglée ou une folle. De la part de l'héritier d'une longue famille de moldus, ce la ne m'étonne pas du tout. Mais je suis ici pour vous apprendre que votre fille est une sorcière ! »
Laurie sentit son estomac faire un bon dans sa poitrine. Avait-elle bien entendu ? Une sorcière ? A l'école, on lui avait déjà associé toute sorte de qualificatifs du genre 'intello', 'fille qui veut faire sa maligne' ou encore 'prétentieuse' mais jamais encore on ne l'avait appelé sorcière.
-« Cessez cette comédie et sortez de chez moi ! » tonna Arthur.
-« Je voudrais bien mais je ne peux pas. Tout comme pour les enfants moldus, l'école pour les sorciers est obligatoire et Laurie est obligée de se rendre à Poudlard, au collège de Sorcellerie ! »
Les événements commençaient à prendre une tournure ennuyeuse et Arthur sentait l'ennui plutôt que la rage ou la colère monter en lui.
-« C'est donc pour ça que je suis si... spéciale ! » intervint Laurie.
Elle comprenait maintenant tout. Comme une étincelle, cette femme venait de lui apporter la seule explication logique à ce qu'elle n'arrivait pas à expliquer. Elle était une sorcière une sorcière capable de faire de la magie. Voilà pourquoi elle pouvait découler toute logique des événements. Voilà pourquoi ses sens et principalement son sens de l'observation étaient si aigus. Voilà pourquoi elle avait pu, comme par magie, échanger de place avec son frère. Comme par magie... non ! C'était de la magie !
-« Mais enfin, chérie... » Arthur ne savait plus quoi répondre.
-« Tu connais cette femme ? » demanda Anne-Charlotte.
-« Non mais je pressens qu'elle a raison et qu'elle a réponse à toutes les questions que je me pose ! »
-« Peut-être pas à toutes, non mais certainement que je peux t'éclairer sur beaucoup de sujets ! ».
-« Alors, expliquez-vous ! » lui dit Arthur.
-« D'accord mais ne m'interrompez pas ! »
Elle se redressa sur sa chaise comme ci cela pouvait lui donner de l'importance et à son récit de la crédibilité. Laurie ne savait pas pourquoi mais elle était persuadée que cette femme n'était ni folle, ni menteuse et elle était des plus impatientes d'écouter ce qu'elle avait à dire.
-« Voilà. Dans ce monde, contrairement à ce que vous croyez, il n'y a pas que des humains, disons, classiques. Il y a les sorciers. Ceux-ci sont dotés de pouvoirs magiques qu'ils apprennent à développer à partir de l'âge de 11 ans. Pour ce faire, chaque pays dispose d'un collège de sorcellerie. Ici en France, c'est le Collège de Beauxbattons qui assure cette formation. Est-ce que vous me suivez ? »
-« Vous voulez dire, lui demanda Arthur, que tous les sorciers suivent ces formations dans ces collèges ? »
-« Exactement, elle est obligatoire, au même titre que l'enseignement moldu ! »
-« Que l'enseignement... ? » interrogea Anne-Charlotte qui n'avait pas compris.
-« Que l'enseignement moldu. Moldu signifie qui n'a pas de pouvoirs magiques. C'est aussi ainsi que l'on désigne les non sorciers. »
-« Si cette formation est obligatoire, pourquoi ma femme ou moi-même ne l'avons-nous pas suivie ? »
-« Parce que ni vous, ni votre épouse n'êtes des sorciers. Ni même ce petit garçon. Seule votre fille en est une ! »
Devant l'air intrigué de Arthur et de sa femme, Hermione s'empressa d'ajouter :
-« Vous vous imaginez qu'on a cela dans le sang et vous vous trompez ! On naît sorcier ou pas. Moi-même, mes parents ne sont pas des sorciers. »
-« Donc, Laurie serait une sorcière ? » conclut Anne-Charlotte.
-« Oui ! Elle est en plus un enfant surdoué ! Mais ça, vous ne m'avez pas attendu pour le découvrir. Mais c'est quand même la raison pour laquelle je suis ici. »
Elle parlait sur un ton neutre, comme si les nouvelles qu'elle apportait n'étaient pas plus importantes que la météo ou la rubrique culturelle d'un journal local. Elle regardait ses interlocuteurs comme si elle était certaine que toutes ses paroles passaient sans problème, comme si tout ce qu'elle disait était tout à fait ordinaire.
-« Je sais, continua-t-elle, je sais que vous vous posez des tas de questions et je sais aussi, pour avoir été dans la même situation que vous il y a plus de quinze ans, que vous n'avez pas encore banni de votre tête l'idée que je sois sortie d'un quelconque asile. » dit-elle avec un sourire convaincu.
-« Est-ce que l'on envoie un représentant chez chaque nouvel élève ? » demanda Arthur.
-« Nous aimerions bien mais ce n'est pas possible. Il y a bien trop d'enfants à accueillir ! »
-« Alors pourquoi venez-vous pour moi ? »
-« Parce que ton cas est exceptionnel. Normalement, en qualité de sorcière française, tu devrais te diriger, comme je l'ai dit tout à l'heure, vers le Collège de Beauxbattons. Moi, je représente celui de Poudlard, en Angleterre ! »
Il y eut un moment de silence. Laurie se rendit compte de la situation. En Angleterre ! Pourquoi quelqu'un d'Angleterre venait-il la voir. Elle ne devrait quand même pas se rendre en Angleterre.
-« Vous voulez dire que vous faites de la publicité pour votre collège avant que quelqu'un ne vienne de l'autre ? » s'informa Arthur.
-« Absolument pas, s'indigna Hermione, il n'y a aucune publicité. Chacun reçoit les jeunes sorciers et sorcières de son pays ! Mais, comme je l'ai précisé il y a peu, Laurie est un enfant surdoué. Il lui faut donc un programme fait de cours à option particuliers pour son cas. Or, le collège de Beauxbattons dispose de trop peu d'effectifs pour assumer un tel programme. Son directeur nous a donc demandé de prendre en charge Laurie. »
-« En Angleterre ? » demanda Laurie inquiétée.
-« Oui, le collège de Poudlard ne va pas se déplacer jusqu'à toi ! »
-« Mais je ne veux pas... »
-« Attendez un instant, que se passe-t-il si nous refusons ? » demanda Arthur.
-« Avant de parler de sanctions, je dois absolument vous dire qu'il n'est pas dans l'intérêt de Laurie que vous refusiez ! Elle est sorcière et doit être éduquée en tant que tel. Et puis, il reste une semaine avant la rentrée et je proposerait que Laurie se rende compte par elle-même ce qu'est le monde sorcier, c'est-à-dire SON monde. »
-« Vous ne répondez pas à ma question ! »
-« Soit, je vais vous répondre ! Si vous refusez de scolariser Laurie dans un établissement pour sorciers, vous risquez une peine de prison et Laurie sera de toute façon scolarisée dans un tel établissement. »
-« Mais c'est de la folie ! » intervint Anne-Charlotte.
-« Avant de vous énerver, laissez Laurie découvrir son monde afin de vous enlever vos craintes et de vous faire redevenir raisonnables ! »
Cette fois, c'était encore la peur qui tenait Arthur et son épouse. La peur de ce qui pouvait advenir à leur fille. La peur de l'inconnu. Et Hermione comprenait parfaitement cette réaction. C'est comme si on disait à un enfant que ce qui se passe derrière la télévision est réel, que Mickey et Donald existent réellement. C'était essayer de refaire croire à un adulte que Père Noël viendra le 25 décembre en passant par la cheminée.
-« Comment comptez-vous vous y prendre pour qu'elle découvre son monde, comme vous dites ? »
-« En fait, je n'ai pas beaucoup de temps car j'ai pas mal de choses à faire pendant ces quelques jours afin de préparer la rentrée. Toutefois, comme Laurie est étrangère et qu'elle devra apprendre l'anglais rapidement, nous avons pensé qu'il serait pas mal qu'elle voyage trois jours afin de découvrir quelques lieux élémentaires et fréquemment fréquentés par les sorciers. » expliqua Hermione.
-« Et avec qui fera-t-elle ce voyage ? » demanda encore une fois Arthur.
-« Avec une de mes amies, une sorcière qui est professeurs de classes élémentaires pour les jeunes sorcières et sorciers. »
Hermione regarda sa montre...
-« Bien, il est temps que je me retire, j'ai un rendez-vous. Laurie, surtout, ne t'inquiète pas. Le monde sorcier est un monde en paix qui ne te veut aucun mal. Tu recevras de plus amples informations par courrier et Ginny viendra te chercher vendredi pour un voyage qui durera jusque lundi soir. D'ici là, passe de bonnes vacances. »
Elle se leva de sa chaise, salua ses ôtes, sortit une espèce de baguette d'une trentaine de centimètres et disparut comme par magie. Monsieur Mercury, sa femme et ses enfants la regardèrent hébétés, la bouche ouverte.
*************************************************************************
Merci pour vos gentils messages. J'espère que vous vous plaisez à me lire !
Ptite fleur la fee : Désolé, la rentrée, ce n'est pas encore pour maintenant mais sois patiente !
Lessien Linw : Voilà encore un chapitre et le prochain devrait suivre rapidement !
Au plaisir de lire vos reviews !
Et cet épisode ne troubla pas plus Laurie. Elle revint vers sa mère qui, elle, fut relativement étonnée de voir sa fille avec une telle somme entre les mains. A la maison, en compagnie d'Arthur, ils décidèrent que cet argent irait sur un dossier bancaire et que Laurie en aurait disposition dès sa majorité ou en cas de gros problème. En effet, ce n'était pas à 11 ans que l'on avait besoin de plus de huit cents euros. D'autant plus que les parents de Laurie vivaient de manière bien aisée et que les enfants ne manquaient de rien, absolument rien.
En cette matinée du mois d'août, le soleil donnait sa toute puissance et les thermomètres battaient tous les records. Il faisait bon, chaud et il valait bien mieux rester à la fraîcheur intérieure qu'au soleil. La seule sortie possible était la piscine, au milieu du jardin qui offrait un oasis de bien-être.
Et, bien sûr, les vacances se terminaient et Laurie allait bientôt devoir donner sa réponse. Elle y pensait justement dans sa chambre ce matin. Elle pesait le pour et le contre. Il y avait du bien et du 'moins bien' de chaque côté. Que devait-elle considérer ? Son bien-être de jeune fille de 11 ans qui a encore un peu de mal de quitter ses parents ou bien la future étudiante hyper douée qu'elle serait et qu'elle était déjà d'ailleurs ? Le choix n'était pas aisé. D'accord elle devait développer ses possibilités au maximum mais l'enjeu était de taille. Ne plus voir sa famille que si rarement n'était pas fait pour lui plaire.
Elle y pensait encore, encore et toujours. Que devait-elle choisir ? Cette question lui tournait dans la tête et ne pouvait s'échapper. Il n'y avait pas d'issue heureuse. Elle allait aller là-bas, dans ce collège exprès pour les enfants 'avancés' mais allait s'ennuyer des gens qu'elle aime. Ce n'était pas fait pour la réjouir entièrement. D'un autre côté, rester dans un collège de quartier et voir des notions qu'elle maîtrisait déjà ne l'avancerait certainement pas à grand chose. Que fallait-il faire ? En tous cas, il était l'heure de déjeuner, peut-être aurait-elle les idées plus claires après...
Elle descendit donc l'escalier. Elle était la dernière. Son père, qui avait eu un jour de congé en échange d'un dimanche, sa mère et son petit frère étaient déjà à table. Elle vint s'asseoir à sa place habituelle et se servit un grand bol de céréales.
-« Bonjour, ma chérie, bien dormi ? » lui demanda son père.
-« Oui. » répondit-elle simplement.
Même pendant le déjeuner, elle ne pouvait s'empêcher de penser au choix qu'elle devrait bientôt faire. Tout la ramenait sur ce choix. Ils étaient tous à table, même son père pour une fois. Bientôt, il n'y aurait plus que sa mère et son petit frère. Valentin apprendrait à s'amuser tout seul dans la piscine il n'aurait plus personne pour lui expliquer ses devoirs quand il ne comprendrait pas. Le panier de basket ne serait quasiment plus utilisé. Tout, tout dans la maison lui faisait penser à ce choix, à ce dilemme.
Elle resta plongée dans ses pensées un long moment. A table, seule sa mère discutait avec son père de choses et d'autres, notamment de l'emploi du temps des jours à venir. Il faudrait qu'ils aillent à deux inscrire Laurie dans un établissement où l'autre. Puis, si elle choisissait de déloger, il faudrait certainement aller chercher quelques affaires manquantes pour ce cas-là. Tiens, eux aussi s'occupaient de la situation. Laurie était de plus en plus sombre. Le moment crucial approchait. Elle ne se rendit même pas compte que l'on venait de sonner à la porte. Elle ne le comprit que quand sa mère se leva pour aller ouvrir.
La porte d'entrée s'ouvrit alors sur une femme d'une trentaine d'année. Elle avait les cheveux longs d'un brun clair presque châtain. Son visage était d'une finesse et d'une beauté infinie. Elle souriait et se présentait sur sa plus simple expression. Elle était habillée de manière très classique, d'une jupe ivoire, d'un chemisier blanc et d'une veste marron.
-« Bonjour, je recherche les parents de Laurie Mercury. » dit-elle simplement.
Anne-Charlotte parût étonnée. Comment cette femme qu'elle ne connaissait pas et qui parlait avec un léger accent anglais pouvait bien connaître sa fille. Elle était certaine de ne l'avoir jamais vue et ne pouvait imaginer que sa fille la connaisse. Etait-elle une des professeurs des collèges qu'ils avaient visité pendant les vacances ? Pourtant, aucun des directeurs ou aucune des directrices n'avait annoncé la venue d'un représentant au domicile de l'enfant. Surtout que Laurie n'était encore inscrite dans aucun des établissements.
-« Bonjour madame, lui répondit poliment Anne-Charlotte, je suis la maman de Laurie mais je ne suis pas certaine qu'elle vous connaisse. »
-« En effet, il serait même très étonnant qu'elle me connaisse. » répondit l'étrangère.
-« Alors puis-je savoir ce que... »
-« C'est un peu compliqué à expliquer. Puis-je entrer ? »
Anne-Charlotte passait de l'étonnement à l'incompréhension. Pourquoi cette femme voulait-elle entrer alors qu'elle précisait elle-même qu'elle ne connaissait pas Laurie ? D'autre part, comment connaissait-elle le prénom de Laurie ? Peut-être, en la laissant entrer, expliquerait-elle tout ça de manière claire. Anne-Charlotte s'effaça donc de la porte et invita l'étrangère à la devance d'un petit geste.
L'invitée entra donc et se dirigea vers la table où tout le monde était en train de déjeuner. Par politesse, Arthur se leva pour la saluer et l'accueillir. Anne-Charlotte avança même une chaise que l'étrangère accepta avec un sourire. Tout le monde se rassit, visiblement suspendu aux lèvres de cette femme.
-« Tout d'abord, je tiens à m'excuser d'arriver à l'heure de votre déjeuner mais on ne m'a dit seulement hier que je devais passer vous voir e, ayant un emploi du temps des plus chargé, je n'ai trouvé que ce moment pour passer vous voir. Dans un peu plus d'une heure, j'ai une conférence à Londres. »
Arthur ne savait pas s'il devait rire ou s'il avait mal compris. A Londres dans une heure. Avait-elle un avion qui l'attendait dans le jardin ? Comment voulait-elle parcourir une aussi grande distance en si peu de temps ? Il fit la grimace mais son interlocutrice ne parut pas s'en rendre compte et continua de parler.
-« Je vais commencer par me présenter. Je m'appelle Hermione Granger et je suis directrice d'une des quatre maisons du Collège de Sorcellerie de Poudlard. »
Là, Arthur n'avait plus du tout envie de rire. Qui était cette femme ? Visiblement une détraquée mentale. La première chose à faire était donc de protéger sa famille. De quoi était-elle capable ?
-« Les enfants, montez dans votre chambre. »
-« Mais, papa... »
-« Ne discutez pas. »
-« Ça ne sera pas la peine. »
Arthur semble doublement sur ses gardes. Qu'allait-elle faire ? Mais l'étrangère ne lui laissa pas le temps de terminer sa réflexion.
-« Je sais, Monsieur Mercury, que vous me prenez pour une cinglée ou une folle. De la part de l'héritier d'une longue famille de moldus, ce la ne m'étonne pas du tout. Mais je suis ici pour vous apprendre que votre fille est une sorcière ! »
Laurie sentit son estomac faire un bon dans sa poitrine. Avait-elle bien entendu ? Une sorcière ? A l'école, on lui avait déjà associé toute sorte de qualificatifs du genre 'intello', 'fille qui veut faire sa maligne' ou encore 'prétentieuse' mais jamais encore on ne l'avait appelé sorcière.
-« Cessez cette comédie et sortez de chez moi ! » tonna Arthur.
-« Je voudrais bien mais je ne peux pas. Tout comme pour les enfants moldus, l'école pour les sorciers est obligatoire et Laurie est obligée de se rendre à Poudlard, au collège de Sorcellerie ! »
Les événements commençaient à prendre une tournure ennuyeuse et Arthur sentait l'ennui plutôt que la rage ou la colère monter en lui.
-« C'est donc pour ça que je suis si... spéciale ! » intervint Laurie.
Elle comprenait maintenant tout. Comme une étincelle, cette femme venait de lui apporter la seule explication logique à ce qu'elle n'arrivait pas à expliquer. Elle était une sorcière une sorcière capable de faire de la magie. Voilà pourquoi elle pouvait découler toute logique des événements. Voilà pourquoi ses sens et principalement son sens de l'observation étaient si aigus. Voilà pourquoi elle avait pu, comme par magie, échanger de place avec son frère. Comme par magie... non ! C'était de la magie !
-« Mais enfin, chérie... » Arthur ne savait plus quoi répondre.
-« Tu connais cette femme ? » demanda Anne-Charlotte.
-« Non mais je pressens qu'elle a raison et qu'elle a réponse à toutes les questions que je me pose ! »
-« Peut-être pas à toutes, non mais certainement que je peux t'éclairer sur beaucoup de sujets ! ».
-« Alors, expliquez-vous ! » lui dit Arthur.
-« D'accord mais ne m'interrompez pas ! »
Elle se redressa sur sa chaise comme ci cela pouvait lui donner de l'importance et à son récit de la crédibilité. Laurie ne savait pas pourquoi mais elle était persuadée que cette femme n'était ni folle, ni menteuse et elle était des plus impatientes d'écouter ce qu'elle avait à dire.
-« Voilà. Dans ce monde, contrairement à ce que vous croyez, il n'y a pas que des humains, disons, classiques. Il y a les sorciers. Ceux-ci sont dotés de pouvoirs magiques qu'ils apprennent à développer à partir de l'âge de 11 ans. Pour ce faire, chaque pays dispose d'un collège de sorcellerie. Ici en France, c'est le Collège de Beauxbattons qui assure cette formation. Est-ce que vous me suivez ? »
-« Vous voulez dire, lui demanda Arthur, que tous les sorciers suivent ces formations dans ces collèges ? »
-« Exactement, elle est obligatoire, au même titre que l'enseignement moldu ! »
-« Que l'enseignement... ? » interrogea Anne-Charlotte qui n'avait pas compris.
-« Que l'enseignement moldu. Moldu signifie qui n'a pas de pouvoirs magiques. C'est aussi ainsi que l'on désigne les non sorciers. »
-« Si cette formation est obligatoire, pourquoi ma femme ou moi-même ne l'avons-nous pas suivie ? »
-« Parce que ni vous, ni votre épouse n'êtes des sorciers. Ni même ce petit garçon. Seule votre fille en est une ! »
Devant l'air intrigué de Arthur et de sa femme, Hermione s'empressa d'ajouter :
-« Vous vous imaginez qu'on a cela dans le sang et vous vous trompez ! On naît sorcier ou pas. Moi-même, mes parents ne sont pas des sorciers. »
-« Donc, Laurie serait une sorcière ? » conclut Anne-Charlotte.
-« Oui ! Elle est en plus un enfant surdoué ! Mais ça, vous ne m'avez pas attendu pour le découvrir. Mais c'est quand même la raison pour laquelle je suis ici. »
Elle parlait sur un ton neutre, comme si les nouvelles qu'elle apportait n'étaient pas plus importantes que la météo ou la rubrique culturelle d'un journal local. Elle regardait ses interlocuteurs comme si elle était certaine que toutes ses paroles passaient sans problème, comme si tout ce qu'elle disait était tout à fait ordinaire.
-« Je sais, continua-t-elle, je sais que vous vous posez des tas de questions et je sais aussi, pour avoir été dans la même situation que vous il y a plus de quinze ans, que vous n'avez pas encore banni de votre tête l'idée que je sois sortie d'un quelconque asile. » dit-elle avec un sourire convaincu.
-« Est-ce que l'on envoie un représentant chez chaque nouvel élève ? » demanda Arthur.
-« Nous aimerions bien mais ce n'est pas possible. Il y a bien trop d'enfants à accueillir ! »
-« Alors pourquoi venez-vous pour moi ? »
-« Parce que ton cas est exceptionnel. Normalement, en qualité de sorcière française, tu devrais te diriger, comme je l'ai dit tout à l'heure, vers le Collège de Beauxbattons. Moi, je représente celui de Poudlard, en Angleterre ! »
Il y eut un moment de silence. Laurie se rendit compte de la situation. En Angleterre ! Pourquoi quelqu'un d'Angleterre venait-il la voir. Elle ne devrait quand même pas se rendre en Angleterre.
-« Vous voulez dire que vous faites de la publicité pour votre collège avant que quelqu'un ne vienne de l'autre ? » s'informa Arthur.
-« Absolument pas, s'indigna Hermione, il n'y a aucune publicité. Chacun reçoit les jeunes sorciers et sorcières de son pays ! Mais, comme je l'ai précisé il y a peu, Laurie est un enfant surdoué. Il lui faut donc un programme fait de cours à option particuliers pour son cas. Or, le collège de Beauxbattons dispose de trop peu d'effectifs pour assumer un tel programme. Son directeur nous a donc demandé de prendre en charge Laurie. »
-« En Angleterre ? » demanda Laurie inquiétée.
-« Oui, le collège de Poudlard ne va pas se déplacer jusqu'à toi ! »
-« Mais je ne veux pas... »
-« Attendez un instant, que se passe-t-il si nous refusons ? » demanda Arthur.
-« Avant de parler de sanctions, je dois absolument vous dire qu'il n'est pas dans l'intérêt de Laurie que vous refusiez ! Elle est sorcière et doit être éduquée en tant que tel. Et puis, il reste une semaine avant la rentrée et je proposerait que Laurie se rende compte par elle-même ce qu'est le monde sorcier, c'est-à-dire SON monde. »
-« Vous ne répondez pas à ma question ! »
-« Soit, je vais vous répondre ! Si vous refusez de scolariser Laurie dans un établissement pour sorciers, vous risquez une peine de prison et Laurie sera de toute façon scolarisée dans un tel établissement. »
-« Mais c'est de la folie ! » intervint Anne-Charlotte.
-« Avant de vous énerver, laissez Laurie découvrir son monde afin de vous enlever vos craintes et de vous faire redevenir raisonnables ! »
Cette fois, c'était encore la peur qui tenait Arthur et son épouse. La peur de ce qui pouvait advenir à leur fille. La peur de l'inconnu. Et Hermione comprenait parfaitement cette réaction. C'est comme si on disait à un enfant que ce qui se passe derrière la télévision est réel, que Mickey et Donald existent réellement. C'était essayer de refaire croire à un adulte que Père Noël viendra le 25 décembre en passant par la cheminée.
-« Comment comptez-vous vous y prendre pour qu'elle découvre son monde, comme vous dites ? »
-« En fait, je n'ai pas beaucoup de temps car j'ai pas mal de choses à faire pendant ces quelques jours afin de préparer la rentrée. Toutefois, comme Laurie est étrangère et qu'elle devra apprendre l'anglais rapidement, nous avons pensé qu'il serait pas mal qu'elle voyage trois jours afin de découvrir quelques lieux élémentaires et fréquemment fréquentés par les sorciers. » expliqua Hermione.
-« Et avec qui fera-t-elle ce voyage ? » demanda encore une fois Arthur.
-« Avec une de mes amies, une sorcière qui est professeurs de classes élémentaires pour les jeunes sorcières et sorciers. »
Hermione regarda sa montre...
-« Bien, il est temps que je me retire, j'ai un rendez-vous. Laurie, surtout, ne t'inquiète pas. Le monde sorcier est un monde en paix qui ne te veut aucun mal. Tu recevras de plus amples informations par courrier et Ginny viendra te chercher vendredi pour un voyage qui durera jusque lundi soir. D'ici là, passe de bonnes vacances. »
Elle se leva de sa chaise, salua ses ôtes, sortit une espèce de baguette d'une trentaine de centimètres et disparut comme par magie. Monsieur Mercury, sa femme et ses enfants la regardèrent hébétés, la bouche ouverte.
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Merci pour vos gentils messages. J'espère que vous vous plaisez à me lire !
Ptite fleur la fee : Désolé, la rentrée, ce n'est pas encore pour maintenant mais sois patiente !
Lessien Linw : Voilà encore un chapitre et le prochain devrait suivre rapidement !
Au plaisir de lire vos reviews !
