Chapitre 8 : La mystérieuse Cho Chang

Lorsque Hermione se réveilla le lendemain matin, bizarrement, elle avait beaucoup moins envie de rire que la veille. Elle regarda sa montre et constata qu'il était presque… Oh mon Dieu, il était 6 heures du matin, mais 6 heures du matin du jour suivant ! Elle avait dormi plus de vingt-quatre heures. Dans sa tête, elle effectua un rapide calcul qui lui révéla qu'on était donc dimanche et que, par conséquent, elle avait rendez-vous avec le professeur Rosenberg dans une heure. Elle prit une douche glacée pour bien se réveiller, s'habilla chaudement et descendit dans la salle commune pour y trouver Ron, assis dans son coin, comme d'habitude en train de bouder. Il semblait d'humeur particulièrement massacrante et c'est pour cela qu'elle se retint de lui demander s'il avait élu domicile dans ce coin pour pouvoir y bouder en paix. Dès qu'il la vit, il lança, sarcastique :

« - Tiens, tu es matinale aujourd'hui. Tu attends un pingouin de ton Vicky ou quoi ?

- Alors premièrement, il n'y a pas de pingouins en Bulgarie, deuxièmement je te rappelle qu'aujourd'hui a lieu le premier entraînement de Quidditch de Ginny… et troisièmement, arrête de l'appeler Vicky ! ! ! » Hurla-t-elle, furieuse.

Puis, elle s'en fut en claquant la porte, ce qui réveilla la grosse dame du tableau en sursaut et qui lui valut de se faire copieusement insulter. Elle descendit dans la Grande Salle qui était déserte, chose tout à fait habituelle un dimanche à six heures et demi du matin, pour y prendre un petit déjeuner léger – elle n'avait vraiment pas faim – A sept heures moins le quart, le professeur Rosenberg entra dans la Grande Salle. Elle fit un grand sourire à Hermione et vint s'asseoir à ses côtés. Hermione constata avec un petit pincement au cœur que son professeur avait les joues bien creuses, et le visage très pâle. Pourtant, le ton de sa voix semblait gai et chaleureux.

« - Bonjour Hermione !

- Bonjour Professeur. Alors, vous êtes prête pour votre premier entraînement de Quidditch ?

- Je suis réellement très excitée ! Un peu nerveuse aussi, j'ai une boule dans l'estomac, à croire que c'est moi qui vais devoir piloter un balai !

- Oh, je vous rassure tout de suite, les supporters sont confortablement installés dans des gradins, ce n'est pas du tout dangereux !

- Vous me rassurez… »

A cet instant, le capitaine de l'équipe de Quidditch des Gryffondor et son nouveau gardien firent leur entrée dans la Grande Salle, tous deux vêtus de leur tenue rouge et or. A la vue d'Hermione, Harry et Ginny se précipitèrent joyeusement vers elle en criant :

« - Alors, comment va notre reine de la cuite nationale ? !

- Tu as bien dormi au moins ?

- Pas trop mal, merci, mais j'avoue que j'aurai bien dormi encore une semaine : j'ai un de ces mal de tête… »

Elle sourit à ses amis et les invita à s'asseoir. Ginny prit place aux côtés de sa meilleure amie, et Harry, tout gêné, s'assit près du professeur Rosenberg qui lui sourit pour essayer de le mettre en confiance, ce qui eut pour seul résultat de faire passer la couleur de ses joues du rouge tomate au pourpre. L'atmosphère se détendit bien vite lorsque Dobby, l'elfe de maison, apparut comme par enchantement dans la grande Salle, avec sur un petit plateau, quatre bols fumants de chocolat chaud, des dizaines de petits croissants dorés, et du jus de citrouille à profusion. Ginny, tout heureuse de ce petit privilège, lança :

« - C'est super ! Je crois que je vais très vite m'habituer au fait qu'il faut se lever à 6 heures le dimanche si le petit déj' est toujours comme ça ! »

Hermione repoussa son bol de chocolat avec une moue dégoûtée, et Harry et Ginny, très soucieux pour la digestion de leur amie se firent un plaisir de le boire pour elle. Puis, alors que Harry expliquait à Willow les rudiments du quidditch, non sans bafouiller et transpirer de honte, un drôle de bruit leur fit lever la tête : Au-dessus d'eux, un minuscule hibou gris transportait un immense paquet de forme allongée, et il était suivi d'un aigle à la robe dorée et parsemée de petits flocons de neige luisants et blancs, portait en son bec un message – et non un fromage… -

« - C'est Coquecigrue ! »

Le petit hibou de Ron faillit percuter Harry de plein fouet avant d'atterrir sur la table, près de Ginny, le plumage trempé de sueur, tandis que l'aigle royal se posa en douceur sur l'épaule d'Hermione et glissa dans sa main une petite enveloppe cachetée des armoiries de l'école de sorcellerie de Drumstrang, l'école de Viktor. A priori, le mystérieux paquet était pour Ginny.

« - C'est pour moi ? Mais, qu'est ce que c'est ?

- Ouvre-le donc et tu le sauras ! » dit Harry, tout aussi excité qu'elle.

Il l'aida à défaire le paquet, pendant que Coq reprenait des forces bien méritées, la tête totalement immergée dans le verre de jus de citrouille de Willow.

« - Oh – mon – Dieu ! ! !

- C'est…

- Un balai !

- Et pas n'importe lequel, regarde Ginny, c'est un tout nouveau modèle : L'Etoile Filante !

- Il y a un mot avec » Constata Willow qui était aussi émerveillée par le balai que les adolescents.

Ginny le prit, les mains tremblantes, et le lut :

Pour notre petite sœur Ginny,

En espérant nous faire pardonner d'être de mauvais blagueur parfois. Nous t'aimons fort et espérons que ta carrière dans l'équipe de Quidditch sera aussi brillante que celle de Percy au sein du ministère de la magie…

Tes dévoués frères,

Gred et Forges ! !

« - Mais, où ont-ils bien pu trouver cet argent ?

- T'occupes, dit Harry, l'important c'est que… c'est un super balai !

- Il faut absolument que j'aille les remercier !

- Pas maintenant, ils doivent nous rejoindre après ta leçon particulière de vol, pour l'entraînement en équipe, tu les remercieras plus tard. Finis vite on chocolat, et on y va ! »

Hermione ouvrit alors sa lettre : c'était Viktor.

Ma petite Mione,

Ton idée est tout simplement merveilleuse, et ce bal de Noël s'annonce fantastique, j'en tremble d'impatience. Mes journées sont bien remplies entre l'école et les entraînements pour les internationaux de Quidditch qui auront lieu en mai. J'ai très peu de temps libre, mais il ne se passe pas une seconde sans que je pense fort à toi.

A bientôt, mon ange, ma chérie.

Viktor.

Voyant les joues de son amie rosir, Ginny eut un petit sourire en coin et demanda, innocemment :

« - C'est Viktor ?

- Oui…

- Qui est Viktor ? » demanda Willow

- C'est le capitaine de l'équipe de Quidditch de Bulgarie, c'est le petit ami d'Hermione. » Lança Harry, tandis que les joues de la jeune fille viraient au rouge pivoine. Ginny ajouta en riant :

- Il a vingt ans, et il est TELLE-MENT séduisant ! ! !

- Ca va Ginny, arrêtes ! »

Hermione était vraiment très embarrassée. Willow lui sourit gentiment, l'air de dire «je ne suis pas du tout choquée… ». Finalement, Harry mit fin aux tourments d'Hermione en se levant pour qu'ils rejoignent le terrain d'entraînement. Ginny portait fièrement son balai sur l'épaule, Harry avait confié son Firebolt (Eclair de feu en français) à Hermione et il portait la valise contenant les quatre balles du jeu serrée sur son cœur.

Hermione et Willow montèrent s'installer sur les gradins, emmitouflées dans leur manteau : Il faisait un froid glacial, et une fine couche de givre recouvrait la pelouse du terrain, lui donnant l'aspect d'une patinoire géante.

Pendant que Harry et Ginny répétaient dans le ciel pâle de novembre, une chorégraphie aérienne basique, les deux supporters discutaient ''entre filles'' :

« - Vous ne m'aviez jamais dit que vous aviez un petit ami… »

Willow lança à sa jeune amie un sourire malicieux auquel Hermione répondit par un éclat de rire mi- amusé, mi- désespéré :

« - Oh ! Ce n'est pas vraiment chose facile d'avoir un petit ami ici, à Poudlard… Au début, j'ai voulu le cacher à mes amis, mais comment voulez-vous faire avaler à Harry et Ron qu'un simple ami vous envoie deux à trois lettres parfumées à la rose chaque jour… Et puis, Ron ne l'aime pas beaucoup.

- Vous parlez de Ronald Weasley, le grand roux pâlichon qui s'assied toujours à côté de Harry en cours ?

- Oui, ce Ronald Weasley là.

- Je crains que le problème soit un peu plus compliqué : ce n'est pas qu'il le déteste, c'est qu'il est jaloux.

- Je sais cela professeur Rosenberg… mais j'aime Ron comme un frère, pas comme un petit ami. Et je suis bien avec Viktor, c'est mon premier petit ami, et ce n'est tout de même pas de ma faute s'il s'avère que Viktor Krum est l'idole des jeunes sorciers d'aujourd'hui, s'il est l'emblème sportif de notre monde ! Sincèrement, je pense que cela durera entre nous, car c'est lui qui est venu me chercher et non l'inverse. Je ne m'intéressais pas du tout à lui, je suis de sang moldu, j'ai vécu toute mon enfance à Londres… mes idoles à moi ne s'appellent pas Viktor Krum, mais plutôt James Bond, Brett Sinclair ou encore Elton John.

- Vous avez raison Hermione, mais faites attention, car un petit ami célèbre, cela complique considérablement les choses…

- Je sais, je sais… mais toujours est-il que je ne pourrais jamais aimer Ron autrement que comme un frère.

- En êtes-vous sûre ? Il ne faut jamais dire jamais Hermione. Quand j'étais enfant, je m'étais mis en tête que j'épouserai mon meilleur ami, Xander, lorsque nous serions grands. Nous nous étions même fiancés. Malheureusement, j'ai dû rompre car il m'avais volé une Barbie…»

Elles éclatèrent de rire et Willow dû reprendre son souffle avant de pouvoir continuer :

« - Et puis, les choses ont évolué, nous nous sommes retrouvés pour un temps, puis reperdus, et j'ai fini par trouver le grand amour, en la personne d'une fille. Tara. Qui aurait cru que Willow la gentille petite fille sage et vertueuse allait changer au point de tomber amoureuse d'une fille… Bien, sûr, M. Giles vous a raconté la fin de l'histoire, et maintenant, je me retrouve sans elle, perdue, et je me demande si j'aime vraiment les filles ou bien si c'était juste Tara. Je suis en plein flou. Comme quoi, rien n'est impossible ni éternel…

- Vous pourriez peut-être pardonner le vol de la poupée à votre meilleur ami… » taquina Hermione.

- Oh, non ! Xander a bien d'autres soucis aujourd'hui pour en plus récupérer sa meilleur amie dépressive !

- Mais, même ici, à Poudlard, il y a beaucoup de monde qui rêverait de devenir le prétendant du mystérieux professeur de Défense Contre Les Forces Du Mal… et Harry le premier.

- Vraiment ? ! Il vous en a parler ?

- Non, mais c'est flagrant, il ne vous quitte jamais des yeux lorsque vous êtes dans son champs de vision.

- Je crois qu'il est seulement très impressionné, rien de plus. En fait, je crois qu'il est amoureux d'une autre…

- Vous croyez ? Non, Harry, amoureux ! C'est la meilleur !

- Hey ! ne vous moquez pas, c'est difficile quand on a que quinze ans de gérer ses hormones, surtout quand on est un garçon, et encore plus quand on s'appelle Potter et qu'on se sait épié par tous parce qu'un ''Grand Méchant Sorcier'' à été battu par vous alors que vous n'aviez qu'un an…

- C'est vrai… mais alors, qui est l'heureuse élue ?

- Je vais vous le dire. Mais promettez-moi de garder le secret.

- Oui, c'est promis.

- Une certaine Cho Chang…

- Qu…quoi ! Cho Chang, le capitaine de l'équipe de Quidditch des Serdaigle ?

- Oui.

- Mais, comment le savez-vous, il vous l'a dit ?

- … en quelques sortes…

- Il ne m'en avait jamais parlé. C'était la petite amie de Cédric Diggory, le garçon qui a été tué par Vous – Savez – Qui l'an dernier.

- Je pense qu'il a peur de votre réaction.

- Mais, c'est une Serdaigle, et elle est en sixième année…

- Elle a seize ans ! Rappelez-moi l'âge de Viktor ?

- Oui, vous avez raison…

- En tout cas, il a bon goût votre ami, elle est très jolie cette mystérieuse Cho Chang…

- C'est certain, et le trois quart des garçons de Poudlard sont de votre avis… Je n'en reviens pas…

- Allez, ressaisissez-vous, c'est la vie ! Bon, je vais aller faire un petit tour de balai avant que les autres joueurs n'arrivent… »

Willow profita de ce que Harry et Ginny faisaient une pause pour se lever en frottant ses doigts endoloris par le froid et pour descendre les rejoindre.

« - Harry, est ce que je peux faire un tour de balai derrière vous ?

Le jeune homme faillit s'étouffer avec le morceau de pomme qu'il avait dans la bouche en entendant la requête de son professeur, et Ginny faillit s'étouffer à cause d'un fou rire qu'elle avait de plus en plus de mal à contrôler en voyant la figure de son ami tourner à l'écarlate. Il murmura :

« - Oui. »

Sans attendre, il enfourcha son balai et Willow se positionna derrière lui et le remercia chaleureusement. Ils décollèrent et ce fut pour Willow un tourbillon de nouvelles sensations extraordinaires, une vue mirifique et indescriptible au-dessus des nuages, en bref, un super moment. Après plusieurs minutes, Harry entama une descente en piquet et il atterrit parfaitement sur le sol de terrain de Quidditch. Willow le remercia avant de rejoindre Hermione dans les gradins :

« - Merci Harry, c'était super ! ».

Harry ne répondit rien, il sourit faiblement à son professeur et courut rejoindre Ginny qui l'accueillit avec un sourire moqueur :

« - Alors Harry, tu as bien pris ton pied ? !

- Oh ! Arrêtes un peu tes sarcasmes Ginny et concentre-toi sur le jeu.

- Comment veux-tu que je me concentre, tu as la figure tellement rouge qu'on dirait une tomate prête à être mangée… » Elle enfourcha son balai nonchalamment et lança :

- Alors c'est vrai ce que l'on raconte ? Quinze ans, c'est l'âge où les garçons tombent amoureux ? On devrait appeler ça l'âge tomate ou l'âge coquelicot ! »

Harry allait l'attraper pour l'étrangler lorsqu'elle décolla en flèche, en riant aux éclats.

« - Je ne suis pas amoureux du professeur Rosenberg ! » hurla-t-il, furieux.

« - Ca va Harry, pas la peine de crier, je crois qu'elle a entendu… »

Le jeune homme fit volte-face. Fred et George étaient là, pliés en deux de rire. Harry blêmit, avala difficilement sa salive et dit, très très doucement :

« - Bon, allons-y, mettez-vous en position… »

Le reste de la journée se déroula sans fait majeur, si ce n'est la brève apparition de Ron, vers midi, qui mangea en silence et repartit dare-dare retrouver son ''boudoir'' comme Hermione et Ginny l'avait surnommé, sans avoir adresser une seule parole aimable à quiconque… De son côté, Willow passa l 'après midi à corriger des copies et à somnoler, encore fatiguée de ses épouvantes retrouvailles avec sa sœur des enfers quelques jours auparavant. Lorsqu'elle se coucha, elle repensa à ce qu'elle avait dit à Hermione concernant le fait qu'elle savait le nom de celle pour qui battait le cœur de Harry. Elle ne savait pas mentir…Mais elle ne pouvait pas lui dire la vérité, même si elle avait désormais une confiance absolue et aveugle en elle. Elle ne pouvait lui avouer qu'elle lisait dans les pensées de gens. Que c'était là un pouvoir très rare qu'elle avait réussi à développer et à contrôler avec M. Giles pendant l'été, mais qu'ils avaient dû arrêter les entraînements car Giles jugeait ce pouvoir trop dangereux et destructeur… mais la raison officielle pour laquelle il avait refuser de poursuivre les séances de lecture dans les pensées était que Willow avait vite dépassé le maître, qu'elle était devenue excellente à ce petit jeu et qu'elle avait découvert bien des choses embarrassantes et cocasses sur le passé de celui qu'elle prenait pour un sage ex- bibliothécaire anglais.

Entre autres qu'il avait couché avec la mère de Buffy…

Deux fois…

Sur le capot d'une voiture…