Chapitre 12 : Oh si c'est…une belle journée !

Une étrange sensation de silence s'empara de la jeune fille enroulée dans son édredon de plumes. Elle ouvrit un œil, puis l'autre. Elle leva la tête et s'aperçut en regardant par la fenêtre qu'il neigeait ! Elle sauta de son lit et doucement, pour ne pas réveiller Ginny, elle se dirigea vers la salle de bain. Dans le miroir, elle avait l'air moins fatiguée, mais il y avait toujours au fond de ses grands yeux sombres, une petite tache de déception que même Ron n'avait pas réussi à effacer. Hermione soupira et, passant une robe de chambre, elle rejoignit la chambre. Elle réveilla Ginny :

« - Gin', je crois que le père Noël est passé dans la tour Gryffondor… »

La petite tête rousse émit un grognement de mécontement. Hermione dit doucement en souriant :

« - Et ça ne m'étonnerait pas qu'il ait déposé un certain Lee Jordan dans tes pantoufles…»

Brusquement, Ginny n'eut plus du tout envie de dormir. Elle sauta dans sa robe de chambre, passa distraitement une main dans ses longs cheveux roux et courut vers les escaliers qui descendaient à la salle commune en criant :

« - Dépêche-toi Mionny ! Je t'attends là ! »

La jeune fille eut un soupir amusé et rejoignit son amie en courant. En bas, les garçons étaient tous déjà levés : Harry, Ron, Fred, George, Seamus, Neville, et le grand, le beau, le merveilleux Lee… Tous discutaient au coin du feu en attendant que ces dames soient prêtes. Ron lança en les voyant :

« - Et ben c'est pas trop tôt, ça doit faire une heure qu'on vous attend ! »

Hermione se contenta de lui sourire timidement, et Ginny se jeta dans les bras de Lee sans faire une seule seconde attention à son frère.

Harry fut, une fois de plus, stupéfait par le nombre de cadeaux qui reposaient pour lui près de l'immense sapin. Il y avait, comme tous les ans, un colis de madame Weasley contenant un pull et des dizaines de petites douceurs confectionnées par elle : sablés au chocolat et à la confiture, caramels, bonbons… De quoi nourrir tout un régiment pendant un mois. Hermione et Ron lui avaient offert un plumier gravé à son nom, et un étui pour son balai, et Hagrid, qui ne l'oubliait jamais, lui avait confectionné des petits cakes de sa composition, pour lui, mais aussi pour le reste de la joyeuse bande.

Hermione reçut de ses parents, pour la féliciter pour ses brillants résultats, la collection complète des Revues Esotériques du XX ème siècle. Ron lui offrit, non sans virer à l'écarlate, des petites barrettes en argent, en forme de papillons et d'oiseaux, qui voletaient grâce à un sort dans la chevelure de la personne qui les portait. Enfin, de Harry, elle reçut un joli sac de cours qu'il avait trouvé dans une maison de haute couture spécialisée dans les modèles moldus.

Les plus gâtés fut sans doute Ron et Ginny. Le rouquin reçut deux cadeaux royaux : d'une part une magnifique robe de sorcier dernier cri, offerte par ses frères. Ron la passa par-dessus son pyjama et déclara se trouver très «sortable » et à la hauteur de la beauté de sa cavalière. Cette dernière très embarrassée, tendis avec Harry le cadeau que tous deux avaient déniché avec l'aide de Sirius, dans une petite boutique de Près-au-Lard : un tapis volant…

Ginny reçut de ses parents et de ses trois plus grands frères un équipement complet de quidditch, comportant la robe rouge et les protections. Il y avait un petit mot :

Ginny,

nous sommes tous si fiers de toi !

Bonne chance pour les tournois, et ramène-nous la coupe !

Nous t'aimons fort,

Papa, Maman, Percy, Bill, Charly.

Lee Jordan, lui offrit une rose argentée, et bafouilla tout ce qu'il put pour lui expliquer que c'était une rose éternelle, à l'image de son affection pour elle. Elle sourit en rougissant et lui tendit le petit mais néanmoins adorable présent qu'elle avait pour lui : un petit poème qu'elle avait écrit elle-même et dont les mots quand on le secouait, se mélangeaient et qu'il fallait remettre en ordre.

Finalement, la joyeuse compagnie descendit prendre un petit déjeuner dans la grande salle presque pleine d'élèves revenus le matin même pour le bal. Hedwige, penchée sur le gobelet d'argent de son petit maître, sirotait un jus de citrouille, un paquet et une lettre de Sirius posés dans l'assiette de Harry.

Mon cher filleul,

Je te souhaite un merveilleux Noël, ainsi qu'à Ron et Hermione. J'espère que tu vas bien et que nous allons vite pouvoir nous voir toi et moi. La situation semble s'éclaircir pour moi et mon innocence ne devrait pas tarder à être rendue publique.

Passe de bonnes vacances, reste bien à l'intérieur de Poudlard. Tu sais que là, personne ne viendra te chercher…Tu es en sécurité et des amis à moi veillent sur toi. Pour le moment, je suis chez les moldus pour une affaire de la plus haute importance, mais je te promets de venir te voir très bientôt !

Fais bon usage de ton cadeau.

Je t'embrasse bien fort

Sirius.

Le jeune homme ouvrit le paquet, intrigué par les dernières paroles de son parrain. C'était un manuel du parfait gentleman sorcier

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Willow était assise dans le salon de Giles, une tasse de thé vert à dans les mains, la télévision allumée sur une de ces émissions que l'on trouve débiles lorsqu'on les a tous les jours, mais qui prennent un petit goût de monotonie et de magie lorsque cela fait trois mois que l'on n'a pas regardé la télé.

La jeune fille était absorbée dans la contemplation d'un match de foot lorsqu'on sonna.

Elle était la seule debout. Elle hésita une seconde puis se leva et alla ouvrir. Un homme d'une trentaine d'années, les cheveux longs, les yeux fatigués, cernés avec l'air de débarquer d'une autre planète, dit en souriant :

« - Bonjour, je dois voir Rupert Giles, c'est très important.

- Oh ! Il n'est pas encore levé, je vais aller le chercher. Qui dois-je annoncer ?

- Je suis Sirius Black. Je viens au sujet de Harry Potter. »

La jeune fille ouvrit la porte en grand et dit :

« - Entrez, bien sûr ! Je suis Willow Rosenberg, le …

- Professeur de Défense Contre les Forces du Mal ! Bien sûr, j'aurais dû m'en douter. Vous êtes notre espion à Poudlard. » Il lui tendit une grande main protectrice.

- Enchanté de vous rencontrer, professeur. »

La jeune fille glissa sa main fine et osseuse dans celle que lui tendait l'homme. Elle lui sourit et l'invita à s'asseoir pendant qu'elle allait chercher Giles. Celui-ci s'habilla rapidement et rejoignit Sirius qui buvait un thé en compagnie de Willow et d'une Dawn obnubilée par un si charmant jeune homme aux grands yeux noirs, au fin visage émacié, au regard ténébreux…

****

*

Les heures passèrent vite. Très vite. Trop vite…

Il était déjà dix heures, et Willow devait partir rejoindre la gare de King's Cross pour rentrer à Poudlard. Elle préparait son sac quand Dawn entra. Willow lui adressa un sourire courageux, mais l'adolescente fondit en sanglots en plongeant dans les bras de la sorcière. Willow dit en caressant ses longs cheveux :

« - Allons Dawnny… Ne pleure pas, ce n'est qu'un au revoir…

- Willow… Ne pars pas je t'en supplie…

- Tu sais bien que je… Je dois y aller. Là-bas, je peux contrôler mes pouvoirs. Et puis, je reviendrai très vite. Dans six petits mois, je serais de retour à Sunnydale.

- C'est…tellement dur. Tu comprends, j'avais déjà perdu Tara, maintenant, c'est toi qui t'en vas…

- …Je sais Dawnny. »

Willow lutta pour ne pas pleurer. Elle savait qu'elle devait être forte, pour Dawn, pour Tara… Pour Harry. Elle avait envie de rejoindre le monde des sorciers, mais de voir Dawn comme ça, si triste, lui fendait le cœur. Elle lui dit en glissant dans sa main une sorte de petite craie rose :

« - Dawnny chérie, ceci est un crayon des Dieux, il ouvre des portails d'énergie et crée des portes entre les mondes parallèles… Nous allons vite nous revoir et ensemble, toi et moi on ira voir Tara. »

La jeune fille acquiesça et après avoir pleurer encore un bon quart d'heure, elle sortit. Willow soupira, les yeux tristes, et se remit à ses affaires quand Xander entra. Willow lui sourit mais le jeune homme comme Dawn quelques minutes auparavant, fondit en sanglot et se jeta littéralement dans ses bras.

« - Je t'en prie Wills, tu ne peux pas me laisser…

- Xander, s'il te plaît… ne pleure pas. »

Elle s'approcha de lui et le serra dans ses bras en chuchotant :

« - Tu es l'homme de la situation, c'est toi qui doit consoler Dawn… pas l'inverse… »

Il eut une drôle de grimace :

« - Tu sais bien que je suis un faible.

- Mais non… juste un grand enfant peureux, mais pas un faible.

- C'est sensiblement la même chose.

- Non, pas du tout… tu es un grand enfant peureux mais fort, très fort même ! »

Le jeune homme se moucha bruyamment, moyennement rassuré par les paroles de son amie, puis après lui avoir dit mille fois qu'il l'aimait et qu'il lui écrirait tous les jours, il sortit. Willow soupira et termina son sac en vitesse, avant que Giles entre. La jeune sorcière fit volte-face et dit en mettant ses poings sur ses hanches :

« - Alors ça c'est la meilleure de la journée : Vous voulez un câlin vous aussi ? ! » L'Anglais lui adressa un sourire et dit d'un ton paternel :

« - Non, j'ai un peu passé l'âge des câlins mais je te remercie Willow… En fait, je venais te parler de Harry Potter. »

Willow hocha la tête et s'assit sur le rebord du lit. Giles lui dit en s'asseyant près d'elle :

« - La menace semble se confirmer qu'un mangemort a infiltrer Poudlard… Il va falloir te montrer très vigilante. Nous ne savons pas encore qui c'est, et c'est pourquoi tu vas emmener Sirius avec toi pour qu'il mène l'enquête.

- Mais enfin, il est encore recherché ! Je ne peux tout de même pas le cacher dans ma valise !

- Non, bien sûr… Mais c'est un animagus, il va se transformer et tu pourras l'emmener comme ça à Poudlard sans que personne ne se rende compte que c'est lui.

- Un animaquoi ?

- Animagus, c'est à dire un sorcier capable de se transformer en animal. Il va prendre sa forme canine et le tour sera joué.

- Mais, est ce que Dumbledore est au courant ?

- Bien entendu. Il sait que Sirius sera dans ta chambre sous la forme d'un chien et qu'il mènera l'enquête de nuit sans que personne ne se rende compte que c'est lui.

- Parce qu'en plus, il va dormir dans ma chambre ? ! »

L'Anglais ne répondit pas, il se contenta de sourire faiblement et, il se retourna pour sortir quand… Il fit volte-face et courut se réfugier dans les bras de la jeune sorcière qui laissa échapper un soupir désabusé tout en caressant gentiment les cheveux gris de son ex- bibliothécaire préféré, en lui murmurant des «allons, ça va aller… » réconfortants.

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Il était déjà tard lorsque Willow arriva, sa chouette sur l'épaule et son «chien » dans les pattes. Elle gravit les marches qui menaient à sa chère chambre à la hâte et lorsqu'elle fut devant son tableau, elle demanda aimablement à l'elfe du tableau de lui ouvrir. Celui-ci ronchonna sur le fait qu'il était allergique aux poils de chien et qu'en plus, il détestait les bâtards de ce genre.

Le bâtard de ce genre se débrouilla pour grignoter le bas du tableau, ce qui eut pour effet de rendre l'elfe d'une amabilité sans limite et amoureux de «ces si mignonnes petites bêtes là… »

Willow rangea ses affaires en vitesse pendant que Miss Kittie, Salem et Sirius faisaient connaissance dans un capharnaüm de miaulements et de jappements de joie, puis elle fit couler un bain chaud, s'y immergea tout entière et finit, bercée par les bruits familiers de sa petite chambre douillette, par sombrer dans un profond sommeil.

Ce fut un faible craquement qui la réveilla en sursaut. Elle leva les yeux et, horreur, malheur et pot de beurre, vit, d'une qu'il était déjà 8 heures (ça rime...) et de deux, que Sirius était entré dans sa salle de bain. Elle hurla :

« - Mais… enfin, sortez d'ici ! je ne vous permets pas…

- Excusez-moi, je … je suis confus mais… je crois qu'il y a quelqu'un qui vous attend dehors.

- …

- Severus Rogue est à la porte.

- Oh mon Dieu… » Elle se leva précipitamment et Sirius ne put s'empêcher de formuler doucement ces paroles, un petit sourire béat au coin des lèvres :

- Comme vous dites… » Elle lui hurla de sortir et dit encore, en s'enveloppant dans une serviette éponge avec la rapidité d'un félin.

- Et bien, ne restez pas planté là, allez donc lui ouvrir et dites-lui que je suis prête dans un petit instant !

- Mais je… Nous nous détestons cordialement lui et moi…

- Ecoutez, faites un peu ce que bon vous semble mais pour l'amour du ciel, SORTEZ DE CETTE SALLE DE BAIN ! ! »

A suivre…